Faut-il traiter le malade ou la maladie ?: combinaisons et associations médicamenteuses

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Faut-il traiter le malade ou la maladie ?: combinaisons et associations médicamenteuses

PIOTROWSKI, Georges

PIOTROWSKI, Georges. Faut-il traiter le malade ou la maladie ?: combinaisons et associations médicamenteuses. Comptes rendus des séances de la Section des sciences naturelles et mathématiques , 1946, no. 1, p. 1-3

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http://archive-ouverte.unige.ch/unige:99987

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Faut:::il traiter le malade ou la maladie?

(Combinaisons et associations médicamenteuses) par

G. PIOTROWSKI,

Privat-docent à la Faculté de Médecine de l'Université de Genève

·séance du 23 octobre 1945

A force d'utiliser des termes, nous · perdons de. vue leur signification exacte, il ne sera donc pas inutile de reconsi­

dérer la valeur de certains termes . généraux.

Maladie. - Actuellement on considère la maladie comme la résultante des composantes suivantes : réaction de l'orga­

nisme (qui est fonction de l'hérédité, des maladies acquises) à l'attaque d'un agent toxique ou infectieux et action plus. ou moins spécifique de cet agent (variant avec la virulence, le mode de pénétration, la concentration) .. Pour chaque malade

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ces composantes étant variables en grandeur et en intensité \

il devient évident que la résultante est différente dans chaque cas.

Maladies. - Il n'existe pas de cntere unique pour la classification des maladies qui est basée sur des arguments étiologiques, morphologiques, cliniques, radiologiques. Les maladies sont des concepts qui sont des moyennes de symptô­

mes. La croyance en la réalité tangible du concept maladie a une action défavorable sur le but de la médecine qui n'est point de cataloguer mais bien de traiter les maladies. Eri se rendant compte qu'en posant le diagnostic d'une maladie on ne fait qu'un premier déblaiement et qu'ensuite on cherche à faire un tableau aussi complet que possible de tout ce qui ne fonctionne pas normalement, on réalisera qu'ii n'y a plus des maladies mais seulement .des malades.

La thérapeutique cherche à augmenter l'activité des médi­

caments à notre disposition, elle le fait soit par la découverte d'un dérivé plus actif soit par l'action combinée de 2- plusieurs médicaments administrés successivement ou en même temps. Nous limiterons cet exposé à ce dernier point. On doit distinguer :

Mélange médicamenteux. - Mélange occasionnel de 2- plusieurs médicaments dicté par les nécessités du moment sans que ces médicaments soient liés ni par des propriétés pharmacodynamiques semblables ni par un but final ho·rs celui de soulager le malade.

Combinaison médicamenteuse. - Mélange de 2- plu­

�ieurs médicaments ayant des propriétés pharmacodynami­

ques différentes mais cependant tendant vers un même but final.

Association médicamenteuse. Mélange de 2- plu- sieurs médicaments ayant des propriétés pharmacodynamiques sembla!:iles ou oppos�es agissant soit par un même mfcanisme soit par un mécanisme différent sur une même fonction.

C'est Emile Bürgi qui a codifié les lois régissant les asso­

ciations médicamenteuses : a) l'action de 2- plusieurs médi­

caments agissant sur une même fonction par un même méca­

nisme correspond à la somme des. actions partielles de chacun

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des ·médicaments employés. (action additive) par ex., uréides­

barbituriques ; purgatifs anthracéniques.

b)

L'action de 2- plusieurs médicaments agissant sur une même fonction mais par des mécanismes différents dépasse la somme des actions par·tielles de chacun des médicaments employés (action , potentialisée) par ex. morphine- hypnoti­

ques.; cocaïne-atropine ; sulfamidés- thérapeutique par le Shok ; sulfamidés- pénicilline.

L'opposition entre l'effet additif et potentialisé n'est pas aussi absolu que le laissent supposer les lois de Bürgi. - Dans certains cas il y a intérêt à réduire un effet secondaire désagréable, on a alors recours à l'antagonisme- (par ex.

barbituriques- strychnine ; .morphine- atropine).

· Le synergisme ne relève pas seulement des lois de Bürgi : rôle du système végétatif sur la sensibilité aux médicaments, rôle catalytique de certains métaux : Ni, Co, Zn. - J'ai cherché à démontrer la nécessité d'une thérapeutique per­

sonnelle basée sur la connaissance c.omplète du malade en opposition aux traitements standards. La thérapeutique n'est pas une question de réflexe, il s'agit d'un acte réfléchi cher­

chant à mettre en œuvre toutes les ressources à notre dispo­

sition et cela d'une façon consciente et ordonnée.

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