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Médicaments pour traiter l’insomnie chronique

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Academic year: 2022

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EDITOR IN CHIEF : Mark Abramowicz. M.D.EXECUTIVE EDITOR : Gianna Zuccotti, M.D., M.P.H., F.A.C.P., Harvard Medical School. EDITOR : Jean-Marie Pflomm, Pharm.D. ASSISTANT EDITORS, DRUG INFORMATION : Susan M. Daron, Pharm.D., Corinne E. Zanone, Pharm.D. CONSULTING EDITORS : Brinda M. Shah, Pharm.D., F. Peter Swanson, M.D. CONTRIBUTING EDITORS : Carl W. Bazil, M.D., Ph.D., Columbia University College of Physicians and Surgeons ; Vanessa K. Dalton, M.D., M.P.H., University of Michigan Medical School ; Eric J. Epstein, M.D., Albert Einstein College of Medicine ; Jules Hirsch, M.D., Rockefeller University ; David N. Juurlink, BPhm, M.D., Ph.D., Sunnybrook Health Sciences Centre ; Richard B. Kim, M.D., University of Western Ontario ; Hans Meinertz, M.D., University Hospital, Copenhagen ; Sandip K.

Mukherjee, M.D., F.A.C.C., Yale School of Medicine ; Dan M. Roden, M.D., Vanderbilt University School of Medicine ; F. Estelle R. Simons, M.D., University of Manitoba ; Jordan W. Smoller, M.D., Sc.D., Harvard Medical School ; Neal H. Steigbigel, M.D., New York University School of Medicine ; Arthur M.F.Yee, M.D., Ph.D., F.A.C.R., Weil Medical College of Cornell University. SENIOR ASSOCIATE EDITORS : Donna Goodstein, Amy Faucard. ASSOCIATE EDITOR : Cynthia Macapagal Covey. EDITORIAL FELLOW : Esperance A.K.Schaefer, M.D., M.P.H., Harvard Medical School. MANAGING EDITOR : Susie Wong. ASSISTANT MANAGING EDITOR : Liz Donohue.

PRODUCTION COORDINATOR : Cheryl Brown. EXECUTIVE DIRECTOR OF SALES : Gene Carbona. FULFILLMENT & SYSTEMS MANAGER : Cristine Romatowski.

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Founded 1959 by Arthur Kallet and Harold Aaron, M.D. Copyright© 2019. The Medical Letter, Inc. (ISSN 0025 – 732X).

TRADUCTION ET ADAPTATION DE L’ÉDITION FRANÇAISE : Dr Pierre-Alain Plan, Grandson.

Médicaments pour traiter l’insomnie chronique

La thérapie cognitivo-comportementale de l’insomnie (TCC-I) est re- commandée pour le traitement initial de l’insomnie chronique. Le traitement pharmacologique doit être utilisé en plus de la TCC-I lorsque celle-ci n’est pas efficace seule.1-3

Recommandations pour le traitement de l’insomnie chronique

• La thérapie cognitivo-comportementale de l’insomnie (TCC-I) est recommandée comme premier traitement de l’insomnie chronique.

• Le traitement pharmacologique peut être utilisé en plus de la TCC-I chez les patients qui continuent d’être insomniaques malgré la TCC-I.

• Un agoniste des récepteurs des benzodiazépines à courte durée d’action, comme la zaléplone ou le zolpidem, est un choix raisonnable pour traiter l’insomnie d’endormissement. Le rameltéon est une autre possibilité, mais son efficacité semble limitée.

• Un médicament à durée d’action intermédiaire ou longue, comme l’eszopiclone, le zolpidem à action prolongée, la doxépine à faible dose ou le suvorexant, peut être utilisé pour traiter l’insomnie de maintien du sommeil, mais les performances de lendemain pourraient être réduites.

• La zaléplone et la formulation sublinguale à faible dose du zolpidem peuvent être utilisées pour traiter l’insomnie suivant les réveils au milieu de la nuit.

• Une tolérance et une dépendance surviennent lors d’un usage prolongé des benzodiazépines. Leur utilisation pour traiter l’insomnie chronique est déconseillée, en particulier chez les patients âgés et ceux qui ont des apnées du sommeil ou des antécédents d’abus de drogues.

• Les données probantes étayant l’utilisation des antidépresseurs, comme la trazodone, pour traiter l’insomnie chez les patients non dépressifs sont limitées.

• Les antipsychotiques de deuxième génération provoquent de nom- breux effets indésirables et ne sont pas recommandés pour traiter l’insomnie chronique chez des patients sans comorbidité psychiatrique.

• Les antihistaminiques peuvent altérer les performances de lendemain et ne sont pas recommandés pour traiter l’insomnie chronique.

• Les suppléments alimentaires en vente libre, comme la mélatonine et les produits phytothérapeutiques sont utilisés comme aides au sommeil, mais la pureté de ces produits et leur dosage optimal sont inconnus.

AGONISTES DES RÉCEPTEURS DES BENZODIAZÉPINES –  L’eszopiclone (Lunesta et autres – USA ; non commercialisé – F, CH, B), la zaléplone (Sonata et autres – USA ; non commercialisé – F, CH, B) et le zolpidem (Stilnox et autres – F, CH ; Stilnoct et autres – B) diminuent

la latence du sommeil et sont approuvés par la FDA des Etats-Unis pour le traitement à court terme de l’insomnie d’endormissement.

L’eszopiclone et la formulation à libération prolongée du zolpidem sont également homologuées pour l’insomnie de maintien du sommeil. La forme sublinguale à faible dose du zolpidem (Intermezzo – USA ; non commercialisé – F, CH, B) est le seul hypnotique approuvé par la FDA pour traiter l’insomnie suivant les réveils au milieu de la nuit,4 mais la zaléplone, dont la durée d’action est similaire, est souvent utilisée hors indication (off-label) dans cette situation.

Effets indésirables – Les céphalées et les étourdissements sont des effets indésirables fréquents des agonistes des récepteurs des benzodiazépines. L’eszopiclone peut avoir un arrière-goût déplai- sant.

En 2013, la FDA a exigé des fabricants de produits contenant le zol- pidem de réduire la dose recommandée pour les femmes et d’inciter à envisager une plus faible dose pour les hommes en raison d’inquié- tudes à propos des performances de lendemain, y compris la conduite.5,6 Aucun changement n’a été requis pour la dose d’Inter- mezzo parce qu’il a reçu l’homologation à une dose plus faible. La FDA a aussi recommandé de réduire la dose initiale de l’eszopiclone à 1 mg pour les hommes et les femmes parce qu’une dose vespérale de 3 mg peut altérer la capacité de conduite, la mémoire et la coor- dination pendant plus de 11 heures.7

Des comportements complexes inconscients pendant le sommeil (somnambulisme, manger ou conduire en dormant) sont survenus avec les agonistes des récepteurs des benzodiazépines ;8,9 les fac- teurs de risque incluent l’utilisation du médicament à fortes doses, avec d’autres sédatifs, ou lors de périodes d’activité.10 L’utilisation de ces médicaments chez les patients âgés est associée à des troubles cognitifs et à un risque de chutes augmenté. Des études observa- tionnelles de cohorte ont montré que les hypnotiques, en particulier le zolpidem, étaient associés à un risque augmenté de cancer et de décès ;11,12 une relation de cause à effet n’a pas été établie. Aux Etats- Unis, les agonistes des récepteurs des benzodiazépines appar- tiennent à l’annexe IV des substances contrôlées ; un sevrage, une dépendance et un abus peuvent se produire.

Interactions médicamenteuses – L’eszopiclone, le zolpidem et (dans une moindre mesure) la zaléplone sont métabolisés par le CYP3A4. L’administration concomitante d’un inhibiteur puissant du CYP3A4, comme la clarithromycine (Zeclar et autres – F ; Klacid et autres – CH ; Biclar et autres – B), peut augmenter leurs concentra- tions sériques et le risque d’effets indésirables. L’utilisation concomi- tante d’un inducteur puissant du CYP3A4, comme la rifampicine (Rimactan et autres – F, CH ; Rifadine – B), peut diminuer leur effica- cité et n’est pas recommandée.13 L’usage en concomitance d’un ago- niste des récepteurs des benzodiazépines et d’alcool ou d’autres dépresseurs du SNC augmente le risque de dépression du SNC.

Egalement dans ce numéro :

Médicaments contre la toux ... p. 13

Vol. 41 Nº 02 (ML USA Nº 1562) 25 janvier 2019

(2)

Quelques hypnotiques oraux pour traiter l’insomnie chronique (suite)

Médicaments Formes galéniques

et dosages Début

de l’effet Durée Posologie hypnotique habituelle1,2

Posologie chez les

sujets âgés2 France

Coût 3 Suisse

CHF (€) Belgique

Agoniste des récepteurs des benzodiazépines4

Eszopiclone

Lunesta – USA ; non commer- cialisé – F, CH, B

Comprimés pelliculés

à 1, 2 et 3 mg < 30 min5 Moyenne 1-3 mg 1-2 mg

Zaléplone

Sonata – USA ; non commer- cialisé – F, CH, B

Gélules à 5 et 10 mg < 30 min Ultra-

courte 10-20 mg6 5 mg6

Zolpidem à libération immédiate

Stilnox et autres – F, CH ; Stilnoct et autres – B

Comprimés pelliculés

sécables à 10 mg < 30 min5 Courte Hommes : 5-10 mg

Femmes : 5 mg 5 mg 4.14 16.45

(14.30) 14.89

Zolpidem à libération prolongée

Stilnox CR et autre – CH ; non commercialisé dans cette forme galénique – F, B

Comprimés à libéra- tion contrôlée à 6,25 et 12,5 mg

< 30 min5 Moyenne Hommes : 6,25- 12,5 mg Femmes : 6,25 mg

6,25 mg 15.85

(13.79)

Zolpidem en spray oral Zolpimist – USA ; non com- mercialisé dans cette forme galénique – F, CH, B

Solution à vaporiser en spray micro doseur (5 mg [100 µl] par pres- sion)

20 min5 Courte Hommes : 5-10 mg7 Femmes : 5 mg7

5 mg7

Zolpidem sublingual Edluar – USA ; non commer- cialisé dans cette forme galé- nique – F, CH, B

Comprimés sublin-

guaux à 5 et 10 mg < 30 min5 Courte Hommes : 5-10 mg

Femmes : 5 mg 5 mg

Zolpidem sublingual à faible dose

Intermezzo – USA ; non com- mercialisé dans cette forme galénique – F, CH, B

Comprimés sublin- guaux à 1,75 et 3,5 mg

20 min5 Ultra-

courte Hommes : 3,5 mg7

Femmes : 1,75 mg7 1,75 mg7

Benzodiazépines8 Estazolam

Nuctalon – F ; non commer- cialisé – CH, B

Comprimés à 2 mg 15-60 min Moyenne 1-2 mg 0,5-1 mg 2.79

Flurazépam

Dalmadorm – CH ; Stauro- dorm – B ; non commercia- lisé – F

Comprimés pellicu- lés à :

CH : 15 et 30 mg B : 30 mg

10-30 min Longue 15-30 mg 15 mg 14.85

(12.91) 15.50

Lorazépam9

Temesta et autres – F, CH, B Comprimés sécables à : F : 1 et 2,5 mg CH, B : 1 et 2,5 mg

30-60 min Moyenne 0,5-2 mg 0,5-1 mg 1.10 11.25

(9.78) 3.17

Quazépam

Doral – USA ; non commercia- lisé – F, CH, B

Comprimés à 15 mg 30 min Longue 7,5-15 mg 7,5 mg

Témazépam

Normison – CH ; non commer- cialisé – F, B

Gélules molles à 10 et

20 mg 30-60 min Moyenne 10-20 mg 10 mg 14.70

(12.78)

Triazolam

Halcion – CH, B ; non com- mercialisé – F

Comprimés à 0,125 mg Comprimés sécables à 0,25 mg

15-30 min Courte 0,125-0,25 mg 0,125-0,25 mg ND 17.10

Ce tableau reflète l’édition américaine du Medical Letter et ne constitue pas nécessairement une revue exhaustive de toutes les préparations disponibles en Europe francophone.

ND : non disponible. Le prix n’est pas fixe du fait d’accords spécifiques entre les partenaires.

1. Le traitement doit être instauré à la dose la plus faible, en particulier chez les patients qui ont un faible poids corporel, sont affaiblis, ou qui reçoivent des opioïdes ou d’autres dépresseurs du SNC ou cardiorespiratoires.

2. Un ajustement de la posologie peut être nécessaire lors d’insuffisance rénale ou hépatique.

3. Prix pour 30 jours de traitement à la posologie hypnotique la plus faible. Taux de change : 1 € = 1.15 CHF.

4. L’eszopiclone et le zolpidem à libération prolongée sont homologués par la FDA pour traiter l’insomnie d’endormissement et de maintien du sommeil. Inter- mezzo est homologué seulement pour traiter l’insomnie suivant un réveil au milieu de la nuit. La zaléplone et les formulations sublinguales (Edluar – USA) et en spray oral à libération immédiate de zolpidem (Zolpimist – USA) sont homologuées par la FDA pour traiter l’insomnie d’endormissement.

5. Le début de l’effet peut être retardé si le médicament est pris avec ou immédiatement après un repas.

6. Ne doit pas être pris avec ou immédiatement après un repas riche en graisses.

7. Peuvent être pris seulement s’il reste ≥ 4 heures avant le réveil.

8. L’estazolam, le flurazépam, le quazépam et le témazépam sont homologués par la FDA pour le traitement de l’insomnie d’endormissement et de maintien du sommeil. Le triazolam est homologué seulement pour le traitement de l’insomnie d’endormissement. Le quazépam et ses métabolites ont de longues demi-vies, ce qui peut induire une toxicité et interférer avec les performances de lendemain ; il n’est généralement pas recommandé pour le traitement de l’insomnie chronique.

9. Le lorazépam n’est pas homologué par la FDA pour le traitement de l’insomnie.

(3)

Grossesse et allaitement – Des naissances prématurées et de faibles poids de naissance ont été rapportés chez les bébés des femmes ayant pris un agoniste des récepteurs des benzodiazépines pendant la grossesse.14 L’utilisation du zolpidem durant le troisième trimestre de la grossesse a provoqué des dépressions respiratoires et des sédations chez les nouveau-nés.

La zaléplone et le zolpidem ont été détecté dans le lait maternel, et une sédation excessive a été observée chez les nourrissons allaités de mères qui prenaient le zolpidem.

BENZODIAZÉPINES  – Les benzodiazépines ont des début et durées d’action différents. Elles diminuent toutes la latence du som- meil et prolongent les deux premiers stades du sommeil. La tolé- rance aux effets sédatifs des benzodiazépines se développe rapidement ; leur utilisation à long terme n’est pas recommandée.

Effets indésirables – Les benzodiazépines peuvent altérer les per- formances de lendemain, y compris la conduite.15 Des comporte- ments complexes inconscients pendant le sommeil et une amnésie antérograde peuvent se produire, en particulier avec le triazolam (Halcion– CH, B ; non commercialisé – F). Un comportement agressif a été rapporté.16 Chez les patients âgés, les benzodiazépines peuvent provoquer une faiblesse et des troubles de la coordination ; leur utili- sation comme hypnotiques est associée à une incidence augmentée de chutes et fractures de la hanche. Aux Etats-Unis, les benzodiazé- pines appartiennent à l’annexe IV des substances contrôlées. Une dépendance, une tolérance, un abus et une insomnie de rebond peuvent se produire. Un sevrage, qui peut menacer la vie, peut se produire en cas de réduction rapide du dosage ou d’arrêt brusque.

Interactions médicamenteuses – Toutes les benzodiazépines, sauf le lorazépam (Temesta et autres – F, CH, B), l’oxazépam (Se- resta – F ; Seresta et autre – CH ; Oxazepam EG – B) et le témazépam (Normison – CH ; non commercialisé – F, B) sont métabolisées dans une certaine mesure par le CYP3A4. Les inhibiteurs du CYP3A4, comme la clarithromycine, peuvent augmenter les concentrations sériques des benzodiazépines et le risque de toxicité ; les inducteurs du CYP3A4, comme la rifampicine, peuvent abaisser leurs concen- trations sériques et peut-être leur efficacité.13 L’alcool et les autres dépresseurs du SNC augmentent le risque de dépression du SNC induite par les benzodiazépines. L’utilisation concomitante d’un opioïde et d’une benzodiazépine est associée à un risque significa- tivement augmenté de surdosage en comparaison d’un opioïde seul.17

Grossesse et allaitement – Les benzodiazépines augmentent le risque de malformations fœtales ; elles ne doivent pas être prises pendant la grossesse.

L ’American College of Obstetricians and Gynecologists (ACOG) consi- dère que l’utilisation des benzodiazépines pendant l’allaitement est moyennement sûre.18

AGONISTE DU RÉCEPTEUR DE LA MÉLATONINE – Le ramel- téon (Rozerem – USA ; non commercialisé – F, CH, B), un agoniste du récepteur de la mélatonine, est homologué par la FDA pour traiter l’insomnie d’endormissement, mais son efficacité dans cette indica- tion est au mieux modeste.19 Il ne semble pas efficace pour traiter l’insomnie de maintien du sommeil.

Effets indésirables – Les effets indésirables fréquents du ramel- téon incluent une somnolence, des étourdissements, une fatigue et des nausées. Des hallucinations, une agitation, une manie et des comportements complexes inconscients pendant le sommeil ont été rapportés. Une augmentation de la prolactinémie et une diminution des concentrations sériques de testostérone peuvent survenir. Aux Etats-Unis, le rameltéon n’est pas une substance contrôlée.

Interactions médicamenteuses – Le rameltéon est métabolisé par le CYP1A2 et dans une moindre mesure par les CYP2C et 3A4.

L’administration de fluvoxamine (Floxyfral et autres  –  F, B ; Floxyfral – CH) un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine, qui est un inhibiteur puissant du CYP1A2, augmente de manière mar- quée les concentrations sériques du rameltéon ; l’utilisation conco- mitante de ces deux médicaments est contre-indiquée. Les autres inhibiteurs du CYP1A2, comme la ciprofloxacine (Ciflox et autres – F ; Ciproxine et autres – CH, B), peuvent avoir un effet similaire. Les mé- dicaments inhibant les CYP3A4 ou 2C9 peuvent aussi augmenter les concentrations sériques du rameltéon et le risque de toxicité.13 La rifampicine, un inducteur puissant de nombreuses isoenzymes du CYP, diminue les concentrations sériques du rameltéon de 80 %.

L’utilisation concomitante du rameltéon et d’alcool ou d’autres dé- presseurs du SNC augmente le risque de dépression du SNC.

Grossesse et allaitement – Il n’existe pas d’études adéquates rela- tives à l’usage du rameltéon chez les femmes enceintes. Une toxicité développementale et des effets tératogènes ont été observés dans la progéniture de rates ayant reçu pendant la gestation des doses de rameltéon beaucoup plus élevées que celles recommandées chez l’homme.

Quelques hypnotiques oraux pour traiter l’insomnie chronique (suite)

Médicaments Formes galéniques

et dosages Début

de l’effet Durée Posologie hypnotique habituelle1,2

Posologie chez les

sujets âgés2 France

Coût 3 Suisse

CHF (€) Belgique

Agoniste du récepteur de la mélatonine

Rameltéon10

Rozerem – USA ; non com- mercialisé – F, CH, B

Comprimés pelliculés

à 8 mg 15-30 min Courte 8 mg6 8 mg6

Antidépresseurs tricycliques Doxépine11

Silenor – USA ; non commer- cialisé à ce dosage et cette indication – F, CH, B

Comprimés à 3 et

6 mg 30 min Longue 3-6 mg12 3 mg12

Antagoniste des récepteurs des orexines Suvorexant13

Belsomra – USA ; non com- mercialisé – F, CH, B

Comprimés pelliculés

à 5, 10, 15 et 20 mg 30 min5 Moyenne 10-20 mg 10-20 mg

Ce tableau reflète l’édition américaine du Medical Letter et ne constitue pas nécessairement une revue exhaustive de toutes les préparations disponibles en Europe francophone.

1. Le traitement doit être instauré à la dose la plus faible, en particulier chez les patients qui ont un faible poids corporel, sont affaiblis, ou qui reçoivent des opioïdes ou d’autres dépresseurs du SNC ou cardiorespiratoires.

2. Un ajustement de la posologie peut être nécessaire lors d’insuffisance rénale ou hépatique.

3. Prix pour 30 jours de traitement à la posologie hypnotique la plus faible. Taux de change : 1 € = 1.15 CHF.

5. Le début de l’effet peut être retardé si le médicament est pris avec ou immédiatement après un repas.

6. Ne doit pas être pris avec ou immédiatement après un repas riche en graisses.

10. Le rameltéon est homologué par la FDA pour traiter l’insomnie d’endormissement.

11. La doxépine est homologuée par la FDA pour traiter l’insomnie de maintien du sommeil.

12. Ne doit pas être prise dans les 3 heures précédant ou suivant un repas.

13. Le suvorexant est homologué par la FDA pour traiter l’insomnie d’endormissement et de maintien du sommeil.

(4)

Il n’existe pas de données relatives à la présence du rameltéon dans le lait maternel, ni sur ses effets sur le nourrisson allaité ou la produc- tion de lait. Le rameltéon est excrété dans le lait de rates allaitantes.

DOXÉPINE À FAIBLE DOSE – L’antidépresseur tricyclique doxé- pine (Silenor – USA ; non commercialisé à ce dosage – F, CH, B) est approuvé par la FDA pour le traitement de l’insomnie de maintien du sommeil. On pense que son affinité pour les récepteurs histami- niques H1 est largement responsable de son effet sédatif. A des doses beaucoup plus faibles que les doses utilisées pour traiter la dépression (3-6 mg vs 150-300 mg), elle serait hypnotique sans pro- voquer d’effets anticholinergiques ou autres effets indésirables ty- piques des antidépresseurs tricycliques. Les études cliniques ont montré une efficacité aussi bien chez des volontaires sains (51 mi- nutes supplémentaires de la durée totale de sommeil) que chez des patients âgés avec une insomnie chronique.20

Effets indésirables – Une somnolence résiduelle le lendemain a été rapportée avec la dose de 6 mg. Aux Etats-Unis, la doxépine n’est pas une substance contrôlée.

Interactions médicamenteuses – La coadministration avec la ci- métidine (Cimetidine Arrow et autres – F ; non commercialisé – CH, B) un inhibiteur des CYP2C19, 2D6 et 1A2, peut doubler les concen- trations sériques de doxépine ; une dose maximale de 3 mg de doxé- pine est recommandée pour les patients prenant aussi la cimétidine.

La prise de doxépine avec un inhibiteur de la monoamine oxydase (IMAO) ou dans les deux semaines suivant son arrêt est contre-indi- quée. La consommation concomitante d’alcool ou d’autres dépres- seurs du SNC peut augmenter le risque de dépression du SNC.

Grossesse et allaitement – Il n’existe pas d’étude adéquate rela- tive à l’utilisation d’une faible dose de doxépine chez les femmes en- ceintes. L’administration de ≥ 6 mg/jour de doxépine à des rates gestantes a eu des effets indésirables sur le développement fœtal.

La doxépine est excrétée dans le lait humain. Des apnées et une somnolence ont été rapportées chez un nouveau-né dont la mère prenait la doxépine à des doses utilisées pour traiter la dépression.

L’effet de la doxépine sur la production de lait est inconnu.

ANTAGONISTE DES RÉCEPTEURS DES OREXINES – Le suvo- rexant (Belsomra – USA ; non commercialisé – F, CH, B), un antago- niste des récepteurs des orexines, est homologué par la FDA pour le traitement de l’insomnie d’endormissement et de l’insomnie de main- tien du sommeil. La voie de signalisation des neuropeptides orexines maintient l’éveil.21 Le suvorexant induit le sommeil en empêchant les orexines de se lier à leurs récepteurs. Les études cliniques ont montré que les patients traités avec le médicament s’endormaient 5 à 10 mi- nutes plus tôt et restaient endormis 15 à 25 minutes de plus que ceux qui avaient reçu un placebo.22 L’interruption de la voie de signalisation des orexines est associé à une narcolepsie ; le suvorexant est contre- indiqué chez les patients présentant une narcolepsie.

Effets indésirables – Les effets indésirables les plus fréquents du suvorexant sont une somnolence, une fatigue et des rêves anor- maux.23 Le suvorexant a une longue demi-vie et peut altérer les per- formances de lendemain, y compris la conduite. Des comportements complexes inconscients durant le sommeil et des symptômes res- semblant à une cataplexie, comme une faiblesse des membres infé- rieurs, ont été rapportés. Le suvorexant doit être administré avec prudence aux patients avec une fonction respiratoire altérée ; il semble sûr chez les patients avec une BPCO légère à modérée.24 Aux Etats-Unis, le suvorexant appartient à l’annexe IV des substances contrôlées.

Interactions médicamenteuses – Le suvorexant est un substrat du CYP3A4 et ne doit pas être administré avec des inhibiteurs puissants du CYP3A4, comme la clarithromycine. Chez les patients recevant des inhibiteurs modérés du CYP3A4, comme le fluconazole (Triflucan et autres – F ; Diflucan et autres – CH, B), le vérapamil (Isoptine et autres – F ; Isoptin et autres – CH ; Isoptine et autre – B) ou le jus de pamplemousse, la dose recommandée de suvorexant est de 5 mg ; elle peut être augmentée à 10 mg si nécessaire. L’efficacité du suvo- rexant peut être réduite chez les patients qui prennent en concomi- tance un inducteur puissant du CYP3A4, comme la carbamazépine (Tegretol et autres – F, CH, B).13 Le suvorexant est un inhibiteur de la glycoprotéine P (P-gp) ; il peut augmenter les concentrations sériques de la digoxine (Digoxine Nativelle – F ; Digoxine Juvisé – CH ; La- noxin – B) s’il est pris en concomitance. L’utilisation simultanée du suvorexant et d’alcool ou d’autres dépresseurs du SNC augmente le risque de dépression du SNC.

Grossesse et allaitement – Il n’existe pas d’étude adéquate relative à l’usage du suvorexant chez les femmes enceintes. L’administration

de doses plus élevées que recommandées du médicament à des rates portantes a diminué le poids fœtal de leurs rejetons.

Il n’existe pas de données relatives à la présence du suvorexant dans le lait maternel ni sur ses effets sur le nouveau-né allaité ou la pro- duction de lait. Le suvorexant a été détecté dans le lait de rates allai- tantes à des concentrations plus élevées que celles du plasma.

AUTRES MÉDICAMENTS SUR ORDONNANCE – De nombreux médicaments sont utilisés hors indication (off-label) pour traiter l’in- somnie. Les plus courants sont les antidépresseurs comme la tra- zodone (Trittico – CH ; Trazolan et autres – B ; non commercialisé – F), la mirtazapine (Norset et autres – F ; Remeron et autres – CH ; Re- mergon et autres – B) et l’amitriptyline (Laroxyl et autre – F ; Saroten et autre – CH ; Redomex – B). Il existe peu de données étayant l’effi- cacité de ces médicaments pour traiter l’insomnie non associée à une dépression.25,26 Les antipsychotiques de deuxième génération, comme la quétiapine (Xeroquel et autres – F ; Seroquel et autres – CH, B), sont aussi utilisés pour traiter l’insomnie, mais les risques asso- ciés à leur utilisation surpassent les bénéfices chez les patients ne présentant pas une comorbidité psychiatrique.27,28 Les antiépilep­

tiques/analgésiques neuropathiques, comme la gabapentine (Neurontin et autres – F, CH, B) et la prégabaline (Lyrica et autres – F, CH, B) ont montré pouvoir prolonger le sommeil à ondes lentes et l’efficacité du sommeil ; ils peuvent être envisagés pour traiter les patients avec des comorbidités comme un syndrome des jambes sans repos ou une fibromyalgie.29

ANTIHISTAMINIQUES  – La diphenhydramine (Nausicalm et autres – F ; Benocten et autres – CH ; Azicalm et autre – B) et la doxy- lamine (Donormyl et autres – F ; Sanalepsi – CH ; non commercialisé dans cette indication – B), des antihistaminiques de première géné- ration, sont vendus sans ordonnance comme des « aides-sommeil ».

Ces médicaments sont sédatifs, mais il existe peu de données ac- ceptables confirmant qu’ils améliorent la qualité ou la durée du som- meil. Une tolérance à leurs effets sédatifs peut se développer rapidement. Les antihistaminiques peuvent altérer les performances de lendemain comme la conduite et induire des effets indésirables anticholinergiques, tels qu’une sécheresse buccale et une rétention urinaire, pouvant être particulièrement gênantes chez les patients âgés.30 Ces médicaments sont parfois utilisés pour traiter l’insomnie pendant la grossesse.

ALCOOL – Bien qu’il soit largement utilisé comme hypnotique, l’al- cool provoque initialement une dépression du SNC suivie d’une exci- tation rebond, qui interrompt le sommeil. L’automédication avec l’alcool pour diminuer l’insomnie peut favoriser le développement d’un alcoolisme.

MÉLATONINE – Prise 3 à 5 heures avant le moment souhaité pour s’endormir, la mélatonine s’est montrée efficace chez quelques pa- tients avec une insomnie d’endormissement. Elle ne semble pas effi- cace si elle est prise au coucher. Une formulation de mélatonine à libération prolongée (Circadin – F, CH, B) est disponible en Europe ; une étude a montré que, chez des patients de ≥ 65 ans, elle était plus efficace qu’un placebo lorsqu’elle était prise 2 heures avant le cou- cher.31

PRODUITS PHYTOTHÉRAPEUTIQUES – La racine de valériane est vendue comme un hypnotique léger pouvant améliorer la qualité du sommeil, mais certaines études ont montré qu’elle était ineffi- cace.32 Il n’existe pas de preuves convaincantes qu’un quelconque autre remède « naturel » contre l’insomnie, comme le kava ou la la­

vande soit efficace ou sûr dans cette indication ; de plus, la pureté et les doses optimales de tous ces produits sont inconnues.33 A ce jour, aucune donnée objective supportant la déclaration subjective d’amélioration du sommeil attribuée au cannabis et à ses dérivés n’a été publiée.

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Médicaments contre la toux

La toux aiguë (d’une durée < 3 semaines) ne nécessite généralement pas de traitement pharmacologique, en particulier chez les enfants.

La suppression d’une toux productive peut être délétère.1 La prise en charge des patients qui toussent doit inclure l’élimination de tout facteur précipitant (p. ex. tabagisme) et le traitement de toutes les causes sous-jacentes comme un syndrome de toux des voie respira- toires supérieures, un reflux gastro-œsophagien, un asthme ou une autre maladie pulmonaire.

Les antitussifs sont largement disponibles sur ordonnance ou en vente libre (OTC : over the counter), souvent en combinaison avec un expectorant, un antihistaminique H1 et/ou un décongestionnant.2,3

Points importants

• La toux aiguë ne nécessite généralement pas de traitement pharmaco- logique, en particulier chez les enfants.

• La suppression d’une toux productive peut être délétère.

• Le miel peut soulager l’irritation des voies aériennes et diminuer la toux.

• Le dextrométhorphane, un antitussif en vente libre, peut diminuer la sévérité de la toux. Il n’est pas recommandé chez les enfants de < 4 ans.

• La codéine et l’hydrocodone sont efficaces pour supprimer la toux, mais même à faibles doses, elles peuvent diminuer la vigilance et provoquer une constipation. A fortes doses, elles peuvent induire une sédation, une dépression respiratoire et une dépendance physique.

• Le benzonatate, un anesthésique local disponible en capsules remplies de liquide, est dangereux et ne devrait pas être utilisé.

• La guaïfénésine, un expectorant, peut faciliter la mobilisation d’un mucus visqueux par la toux.

• Les antihistaminiques H1 ne suppriment pas la toux ; ils peuvent dimi- nuer l’écoulement rhinopharyngé. Les antihistaminiques H1 de pre- mière génération peuvent diminuer le rendement scolaire et l’aptitude à conduire.

• Les décongestionnants ne suppriment pas la toux ; ils peuvent réduire l’écoulement rhinopharyngé. La phényléphrine en vente libre n’est pas plus efficace qu’un placebo pour diminuer la congestion nasale.

MIEL – Une dose vespérale unique (10 grammes) de miel peut sou- lager l’irritation des voies aériennes et diminuer la toux.4 Dans des études comparatives, le miel s’est montré quasiment aussi efficace que le dextrométhorphane pour supprimer la toux.3 Il ne doit pas être utilisé chez les enfants de < 1 an parce qu’il contient des spores de Clostridium botulinum susceptibles de provoquer un botulisme infantile.

DEXTROMÉTHORPHANE – Le dextrométhorphane (Tussidane et autres – F ; Bexine et autres – CH ; Actifed New autres – B) est un

dérivé de la morphine en vente libre qui peut réduire la sévérité de la toux ; il ne possède pas de propriétés analgésiques ni addictives aux doses recommandées. Les études cliniques l’ayant comparé à la co- déine pour traiter la toux chronique ont produit des résultats contra- dictoires. Il n’a pas été démontré que le dextrométhorphane est efficace ou sûr chez les jeunes enfants.1,5

Effets indésirables – Le dextrométhorphane peut provoquer une confusion, une excitation, une irritabilité, une nervosité et, à fortes doses, des nausées, des vomissements et des céphalées. Des doses très fortes de dextrométhorphane peuvent induire une euphorie et des effets dissociatifs.

CODÉINE ET HYDROCODONE – La codéine (Paderyl et autres – F ; Codeine Knoll et autres – CH ; Bronchodine et autres – B) et l’hydro- codone (non commercialisé – F, CH, B), deux agonistes des récep- teurs opioïdes, sont efficaces pour supprimer la toux. La codéine est un agoniste faible des récepteurs opioïdes devant être converti en morphine par le CYP2D6 pour développer la plupart de ses effets analgésiques et antitussifs. Les métaboliseurs lents du CYP2D6 re- présentent environ 10 % de la population ; chez ces personnes, la co- déine peut être inefficace. Les métaboliseurs ultrarapides du CYP2D6 peuvent présenter un risque de toxicité augmenté. Aux Etats-Unis, les antitussifs contenant des opioïdes sont généralement disponibles seulement sur ordonnance (quelques états et autres pays, y compris le Canada, autorisent la vente libre [OTC] de certains produits contenant de la codéine).

Effets indésirables – Même à faibles doses, la codéine et l’hydro- codone peuvent diminuer la vigilance et provoquer une constipa- tion. A fortes doses, elles provoquent une sédation, une dépression respiratoire et une dépendance physique. La FDA des Etats-Unis a récemment exigé des modifications aux monographies de tous les produits contenant de la codéine ou de l’hydrocodone en raison d’inquiétudes relatives au risque de dépression respiratoire et de décès chez les enfants ; l’utilisation de ces produits n’est dès lors plus indiquée chez les patients de < 18 ans.6 Le sirop antitussif asso- ciant codéine et prométhazine (non commercialisé – F, CH, B), sou- vent consommé en combinaison avec des sodas, des bonbons ou de l’alcool, est devenu une drogue récréative de choix chez les jeunes adultes.

BENZONATATE – Le benzonatate (Tessalon Perles – USA ; non commercialisé – F, CH, B), un dérivé du polyglycol structurellement proche des anesthésiques locaux que sont la procaïne et la tétra- caïne, est une alternative aux opioïdes pour réprimer une toux sévère. Il supprime le réflexe de toux en anesthésiant les mécanoré- cepteurs musculaires des voies respiratoires inférieures. Aux Etats- Unis, le benzonatate est disponible en capsules contenant du liquide, qui doivent être avalées entières. Son utilisation n’est pas recom- mandée chez les enfants de < 10 ans.

Références

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