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INFLUENCE DU TAUX CALCIQUE DU RÉGIME ALIMENTAIRE SUR L’UTILISATION
PHYSIOLOGIQUE DU CALCIUM DE DIVERS SELS.
I. - ÉTUDE COMPARATIVE DU CARBONATE, DU SULFATE ET DU LACTATE DE CALCIUM
Jean Causeret, Denise Hugot
To cite this version:
Jean Causeret, Denise Hugot. INFLUENCE DU TAUX CALCIQUE DU RÉGIME ALIMENTAIRE
SUR L’UTILISATION PHYSIOLOGIQUE DU CALCIUM DE DIVERS SELS. I. - ÉTUDE COM-
PARATIVE DU CARBONATE, DU SULFATE ET DU LACTATE DE CALCIUM. Annales de
zootechnie, INRA/EDP Sciences, 1958, 7 (1), pp.69-77. �hal-00886680�
INFLUENCE DU TAUX CALCIQUE
DU
RÉGIME ALIMENTAIRE
SUR
L’UTILISATION PHYSIOLOGIQUE
DU CALCIUMDE DIVERS
SELS
I. -
ÉTUDE
COMPARATIVE DUCARBONATE,
DU SULFATE ET DU LACTATE DE CALCIUM
Jean CAUSERET Denise HUGOT Laboratoire
d’!tudes
sur la Nutrition, Paris.PLAN DU
MÉMOIRE
I. - Introduction.
Il. -
Techniques
expérimentales.III. - Résultats :
1
0 Efficacité
globale
des sels étudiés.2
° Mode d’élimination du calcium.
IV. - Conclusions.
Références
bibliographiques.
I. - INTRODUCTION
De nombreux
expérimentateurs
ont cherché à déterminer compara-tivement
l’efficacitéphysiologique
de divers sels decalcium,
mais les résultatsauxquels
ils sont parvenusprésentent certaines ]
discordances.S’il est universellement admis
aujourd’hui qu’il
n’existe aucune relationdirecte entre la solubilité des sels
calciques
et leurdegré d’utilisation,
s’il est reconnu
également
que les formesorganiques
du calcium n’ontaucune
supériorité
d’ensemble sur les formesminérales,
des incertitudes demeurent en cequi
concerne certains sels.Ainsi,
STEENBOCK et coll.(7),
en se basant il est vrai sur de
simples
essais decroissance,
attribuent ausulfate une efficacité
identique
à celle ducarbonate,
du lactate et duphos- phate tricalcique.
Par contre,JACQUOT ( 3 ) obtient,
avec lesulfate,
desbilans
calciques
nettementplus
médiocresqu’avec
ces trois derniers sels.Des
divergences plus marquées
encore se manifestent dans les classe-ments des divers sels
calciques
par ordre d’efficacitébiologique, qu’ont proposé
certains nutritionnistes. En voiciquelques-uns :
Bicarbonate :::> bromure
/
chlorure sulfate !!phosphate tricalcique (chez l’Honune, d’après JANS!N (4)).
Carbonate = sulfate
gluconate -
lactate(chez l’Homme, d’après
P
ATTON et SUTTON
(5)).
Lactate ;;-
gluconate !., clilorurc , ,: . inositohexaphosphate ! - phos- phate bicalcique ---- glycérophosphate (chez
laSouris, d’après
Buss etMORRISSON
(I)).
Carbonate = chlorure =
gluconate =
lactate =phosphate
bical-cique (chez
le Rat,d’après
TISDAI,r, et DRAKH(8)).
Acétylglycocollate ! ! phosphate tricalcique
> lactate = carbonate>
phosphate d’éthyle
et deCa > gluconate
>glycérophosphate >
sulfate(chez
le Rat,d’après JACQUOT
et coll.( 3 )).
De
multiples
facteurspeuvent expliquer
cesdivergences :
variabi-lité du
comportement
des diversesespèces animales,
influence des condi- tions d’alimentation(taux
deprotides
durégime,
taux delipides
et naturede ces
derniers,
taux de calcium etrapport calcium/phosphore, équilibre acido-basique,
taux demagnésium,
taux de vitaminesB I ,
A et D,etc.),
enfin diversité des critères
employés
par lesexpérimentateurs (bilans calciques,
évaluation de la vitessed’absorption
des diverssels,
voiresimples
essais decroissance).
Dans un travail antérieur
( 2 ),
l’un de nous a montré que l’efficacitébiologique
d’un sel de calciumdéterminé,
lecarbonate,
varielargement
avec la
quantité
de calciumingérée :
chez leRat, lorsque
le tauxcalcique
du
régime, rapporté
à la matièresèche,
varie entre 0,05etplus
de 2 p. 100, le coefficient de rétention du calcium atteint un maximum très élevé pour les faibles valeurs du tauxcalcique alimentaire,
mais s’abaisse fortementlorsque
ce taux s’élève. Dans cesconditions,
il faut se demandersi, parmi
les facteurs
qui peuvent expliquer
lesdivergences signalées plus haut,
l’un des
plus importants
ne serait pasprécisément
le tauxd’ingestion
du calcium.
On voit la
conséquence qui
résulte d’une tellepossibilité :
pour que descomparaisons
d’efficacitécalcique
aboutissant à un classementbiologique
des divers sels soit
valable,
il faut que ce classement soitcomplètement indépendant
du niveaud’ingestion
du calcium. Or, à notreconnaissance,
tous les
expérimentateurs qui
ont tenté d’établir une « hiérarchie » des selscalciques
n’ont effectué leurscomparaisons
que pour une seule teneuren calcium du
régime.
En vue de combler cette
lacune,
nous avonsréalisé,
chez lejeune
Rat, deux séries decomparaisons
pour des valeurs très diverses du taux cal-cique
alimentaire( 0 , 01
à 0,7 p. 100 durégime) :
-
comparaisons
entre lecarbonate,
le sulfate et lelactate ;
-
comparaisons
entre le carbonate et lephosphate tricalcique,
avec ou sans
égalisation
durapport Ca/P
desrégimes.
Dans ce
mémoire, figurent
les résultats de lapremière
série decomparaisons ;
ceux de la seconde sontpubliés
dans un autre mémoire.II. - TECHNIQUES
EXPÉRIMENTALES
I,’expérience
aporté
sur 93jeunes
rats blancsprovenant
de notreélevage,
du sexemâle, pesant
initialement de 55 à 75 grammes. Cesrats ont été
répartis
en 15 lots de 6 ou 7sujets, qui
ont reçu desrégimes
dérivés du
mélange
de base suivant :Ce
mélange
contenait 30 mg de calcium p. ioo g. Pourchaque lot,
des
quantités
convenables decarbonate,
de sulfate ou de lactate de cal- cium ont été substituées àd’égales quantités d’amidon,
de manière que le tauxcalcique
et lerapport Ca!P atteignent
les valeursindiquées
dansle tableau I.
Les vitamines ont été introduites dans les
régimes
aux doses sui-vantes, par
kg : thiamine,
2 mg ;riboflavine,
3 mg ; acidenicotinique,
5o mg ;
pyridoxine,
2,5 mg ;pantothénate
decalcium,
10 mg ; vitamineA,
i 800 U. I.( 1 ) ;
vitamine D, 300o U, I.( 1 ) ; a-tocophérol,
15 mg ; vitamine Khydrosoluble,
i mg.Les 15
régimes
ont été distribués sous forme de bouilliespréparées
à
partir
de 2parties
demélange
sec pour lpartie
d’eau distillée.Après
une
période d’adaptation
de 3jours,
les bilanscalciques
ont duré10
jours ;
ils ont été réalisés au moyen d’undispositif expérimental
et con-duits suivant une
technique qui ont été
décrits ailleurs( 2 ).
Le calciuma été dosé dans les
régimes,
les fèces et les urines parprécipitation
sousforme d’oxalate et par
manganimétrie.
L’utilisation
physiologique
du calcium et ses modalités ont été dé- terminées par les formules habituelles :Nous avons calculé
également
laproportion
du calcium totalexcrété, présente
dans l’urine :- ..
( 1
) Sous forme d’huile de foie de morue enricliie en vitamine D et introduite dans l’huile d’arachide du régime.
III. -
RÉSULTATS
Les résultats obtenus sont réunis dans les tableaux
II,
III et IV.1
0 Efficacité globale des sels étudiés.
Pour
chaque
valeur du tauxcalcique alimentaire,
la rétention cal-cique
et le coefficient de rétention du calcium sont du même ordre degrandeur
pour lecarbonate,
le sulfate et lelactate,
les faibles différences observées n’étant passignificatives.
Lafigure
i montre enparticulier
que si le coefficient de rétention varie considérablement avec le taux cal-
cique
durégime,
- cequi
confirme nos constatations antérieures -, ces variations demeurent par contreindépendantes
de la nature del’anion des sels étudiés.
Dans les conditions où nous nous sommes
placés,
onpeut
donc vala- blement affirmer que lecarbonate,
le sulfate et le lactate de calcium sontégalement aptes
à couvrir le besoincalcique
de croissance chez le Rat.2
0 Mode d’élimination du calcium.
Pour
chaque
valeur du tauxcalcique alimentaire,
l’élimination intes- tinale du calcium est du même ordre degrandeur
pour les trois sels.Par contre, l’anion
auquel
est lié le calcium exerce une influence surl’élimination
calcique
rénale : comme le montrent les tableaux II,III,
et IV et la
figure
2, laperte calcique
urinaire et laproportion
du calciumexcrété total
qui
se retrouve dans l’urine croîssentbeaucoup plus
nette-ment avec le taux
calcique
alimentairelorsque
le calcium est fourni sousforme de
sulfate,
quelorsqu’il
est fourni sous forme de lactate ou de car-bonate.
Cependant,
laquantité
de calcium éliminée par le rein étant très faible parrapport
à cellequi
estrejetée
par la voieintestinale,
l’accrois-sement de l’excrétion
calcique
urinaire observé chez les animauxqui reçoivent
de fortesquantités
de sulfate de calcium n’exercequ’une
influence
négligeable
sur le bilanglobal
du calcium.Il nous
paraît
utile derappeler qu’antérieurement,
nous avionsconstaté que de fortes doses de sulfate de
magnésium
accroissent l’éli- mination urinaire ducalcium,
tandis que des doses decarbonate,
de chlorure ou de citrateapportant
les mêmesquantités
demagnésium
n’exercent sur ce
point qu’un
effetbeaucoup plus
limité ou mêmeaucun effet
(6).
Il serait donc intéressant de rechercher si l’accroisse- ment de l’éliminationcalcique
rénale constitue unepropriété générale
de l’ion
S0 4’
IV. - CONCLUSIONS
Chez le
jeune
Rat, l’efficacitébiologique
du calcium alimentaire varielargement
avec le tauxcalcique
durégime :
dans notreexpé-
rience, lorsque
ce taux passe de 0,1 à 0,7 p. 100, le coefficient de ré- tention du calcium s’abaisseprogressivement
deprès
de gojusqu’à
35 -
40 p. 100.
l,es variations observées sont
pratiquement identiques
avec le car-bonate,
le sulfate et le lactate : dans les conditions où nous nous sommesplacés,
les trois sels sontégalement aptes
à couvrir le besoincalcique
decroissance.
Cependant, lorsque
le tauxcalcique
durégime
est suffisammentélevé,
l’élimination rénale du calcium est nettement
plus
forte chez lessujets qui reçoivent
du sulfate que chez les autres.RUFERENŒS
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