INFLUENCE DU TAUX D’HYDRATATION DU RÉGIME SUR LA CROISSANCE
ET LA COMPOSITION CORPORELLE DU PORC
A. RÉRAT C. FÉVRIER
Avec la collaboration technique de E. EBGRAXD et H. BOL’soL’ET Station de Recherches sur
l’Élez,age
des Ports,Centre national de Recherches
!ootechniques, Jouv-en-Josas (Seine-et-Oise)
SOMMAIRE
Les variations du taux
d’hydratation
du régime ont une influence différente sur la vitesse de croissance et lacomposition corporelle
du Porc selon la nature durégime
utilisé. Avec unrégime classique (orge-tourteaux),
l’élévation du rapport eau/matière sèche dans lerégime
provoque une diminution très marquée de la vitesse de croissance et del’adiposité
des animaux ; on constateune diminution
parallèle
de la consommationquotidienne.
Avec desrégimes
contenant de fortesquantités
de lactosérum sec, cesphénomènes
s’atténuent, voire mêmedisparaissent,
sauflorsque
le
changement
de dilution durégime
intervient tardivement.C’est par le relais du niveau d’alimentation
qu’intervient
le tauxd’hydratation
durégime.
A consommation
égale
de matière sèche, les animaux recevant de fortesquantités
d’eau ne pré-sentent plus aucune différence, sauf
d’adiposité,
(les animaux recevant desquantités
normales d’eau. Les variations du taux
d’hydratation
du régime, dans nos limitesexpérimentales,
n’ont aucune influence sur l’utilisation
digestive
oumétabolique
durégime ;
le rendementglobal
de celui-ci reste inchangé.
INTRODUCTION
La
plupart
des travaux sur le besoin en eau du Porc serapportent
à la déter- mination du besoin minimum. A cetégard,
on se réfère leplus
souvent auxexpé-
riences réalisées par >wvARn et al.
(ig2c!)
et par CROWTHER(1931).
Lerapport eau/aliment préconisé
est engénéral
voisin de3; ’i,
mais il diminue au cours de lacroissance de l’animal.
Récemment,
BARBER et al.( y 6 3 )
ont montré que le fait de réduire cerapport
à1 , 5/1
n’entraînait pas de réduction notable de la vitesse decroissance,
ni de modification de lacomposition corporelle ; cependant,
selon cesauteurs, le
rapport optimum
serait <le2,!
environ. Telle semble êtreégalement l’opinion
de F!k!T!;( 19 6 1 ).
En
revanche,
on ne connaît pas laquantité
maximum d’eau que le porcpeut
ingérer
sansqu’il
en résulte deconséquences
néfastes sur la croissance et la compo-sition
corporelle.
Une tellequestion présente cependant
un intérêtpratique
évidentet la
réponse peut
avoir desrépercussions
notables pourl’emploi
d’aliments très riches en eau, tels que le lactosérum defromagerie.
C’est
pourquoi,
une séried’expériences
a étéréalisée,
dans le but de connaître l’infiuence d’unrapport
élevéeau/matière sèche,
sur la croissance et lacomposition corporelle
du porc et ses variations en fonction de la nature durégime.
Cesexpé-
riences mettent en oeu!-re des
mélanges alimentaires,
renferlnant ou non une propor- tionimportante
de lactosérum sec et distribués soit àvolonté,
soit en alimenta- tionégalisée
parpaires,
selon desrapports
eau/matière sèche variables.bTATÉRIIâi,
ETTECHNIQUES
- Animaux: Pour toutes les
expériences
décrites(tabl.
i les porcs, de race Large White, sont issusdu troupeau
d’élevage
de la station. Sauf dans le cas del’expérience
A(semi-plein air)
et del’expé-
rience G
(bilans),
1es essais, comlmenant deux lots d’animaux chacun, sont réalisés enporcherie,
en loge individuelle : pour la mise en lots, on
1>rocède
par appariements en utilisant des animaux de même sexe et depoids
voisin, issus de la même portée.L’expérience
A, réalisée ensemi-plein
air,comprend
deux lots de trente animaux, l’alimentation étant distribuée collectivement par groupes de 6 animaux. Enfin, dansl’expérience
G, les animaux (5 mâles : 2 témoins et 3expéri- mentaux)
sontplacés
eu cage il métabolisme.-
Composition
des régimes(tabl.
2) : Pour chacune desexpériences,
le régime administré aux deux lots d’animaux estidentique,
la seule variable étant représentée par le rapport eau/aliment. Pourtenir compte de l’éyolution des besoins. ce régime est modifié, par abaissement du taux azoté,
lorsque
les animaux atteignent 50 à 6o kg depoids
vif. l’nepremière
séried’expériences
est réaliséeavec des
régimes
contenant du lactosérum sec (régime Ra. pour lesexpériences
A et (!,régime
Rbpour les
expériences
B et E,régime
Rc pourl’expérience
C); cesrégimes
ne diffèrent entre euxque par un taux
plus
faible en azote (Ra par rapport u Rb etR< ’ )
et par le tauxvitaminique
(Rc par rapport à Ra et Rb). Par contre, lerégime
l!(1, utilisé dans lesexpériences
D et 1!, ne contient pas de lactosérum sec.Compte
tenu de larépartition
desexpériences
dans le temps, il n’a pas étépossible
d’utiliser des matièrespremières
de mêmeorigine,
ce quiexplique
également les variations decomposition chimique
d’unrégime
à l’autre.La distribution de ces régimes se fait, soit selon la méthode semi ad libitum
(trois
repas devingt
à trente minutes chacun) pour les
expériences
-1. I§, C; D, soit selon la méthoded’égalisation
dela consommation
préconisée
par ÀIIT<.uEi.1. (1930, i9I3) pour lesexpériences
E, F et G.- Taux
d’hydratation
desrégimes:
Le rapporteau ’aliment
de 3/[ cité dans de nombreusespublications
comme étant le rapport
optimum (D AVID SO X . 1 04 8 :
BARBER, BRAUDE et MITCUELL, r958-r963;LIN TO
N et %À’II.I.lAàlS0X, 1943I,rl2cn et TU01!PSO:B. ]Q44) a servi de référence dans toutes les
expériences
saufl’expérience
G où est utilisé dans ce but le rapport 2/1. A cette référence est com-paré le rapport 6/1
(expériences
A. B, (’, D, l:, F) ou 8/1(expérience
G). L’administration de quan- tités d’eau excessives au lotexpérimental
estprécédée
par unephase d’adaptation
dans le cas del’expérience
A(rapport
4/1jusqu’à
;olcg
depoids
vif) et dans celui del’expérience
G(r 5 jours
de transition pour le passage du rapport 2(1 au rapport 8, 1).
- Critères étudiés: Dans toutes les
expériences,
les animaux sont pesés à intervallesréguliers
(tousles 14 jours) et la consommation de nourriture est
enregistrée quotidiennement.
Dans le cas del’expérience
G, il est en outreprocédé
il la collectequotidicnne
des excréta selon unetechnique précédemment
décrite(RÉRAT
et HENRY, i96I).Lorsque
les animaux atteignent unpoids
moyen de 100 kg, ils sont abattusaprès
unjeûne
de 14 heures. Dans certaines
expériences,
le tubedigestif, découpé
en trois segments(estomac,
intestin
grèle,
grosintestin)
est pesé avec ou sans son contenu.Le lendemain de
l’abattage,
une demi-carcasse dechaque
porc estdécoupée (découpe pari-
sienne
normalisée)
et les divers morceaux sont pesés : lepoids
dechaque
morceau estrapporté
au
poids
de la demi-carcasse.RÉSULTATS
1
. - Croissance et
e!cacèté
desrégimes
Alimentation ad libitum.
Lorsque
lerégime
contient du lactosérum sec(tabl. 3 ),
les résultatsdivergent
selon le
degré
de dilution utilisé etl’âge auquel
cette dilution estimposée. Ainsi,
dansl’expérience A,
la croissance des animaux et l’efficacité durégime
sont réduitespar l’utilisation d’un
rapport eau/aliment
élevé etadopté tardivement ;
ce n’estqu’au
cours de la secondephase
de la croissance que seproduit
cet effet de ralentisse- ment, les dilutions étant trèsproches
pour les deux lots au cours de lapremière phase.
Il semble que l’onpuisse
attribuer ce ralentissement de croissance à une dimi- nution de la consommationjournalière
bien que les différencesenregistrées
pour ce critère entre 60 et 100kg
depoids
vif ne soient passignificatives.
Une tendanceanalogue
se discerne pour les animaux del’expérience
B soumis à unapport
d’eauexcessif ; cependant,
il fautpréciser
que ni dansl’expérience B,
ni dansl’expérience C,
il n’existe de différence
significative
dans la croissance des animaux et leur consomma-tion,
que lerapport eau/aliment
soit de3/1
ou de6/ 1 .
Par
ailleurs, lorsque
lerégime
ne contient pas de lactosérum(expérience D),
l’excès:d’eau a une influence
marquée
sur lesperformances
des animaux. La croissance est ra-lentie dès son début
( 15
p.ioo) ;
la consommationjournalière
estégalement
réduite( 15
p.
zoo) .
Laquantité
d’aliment nécessaire pour un croît donné restecependant inchangée.
La
divergence
des résultats selon la nature durégime
etl’âge auquel
estimposé
le
rapport eau/aliment élevé,
fait contraste avec lagrande
similitude entre les con-sommations
quotidiennes
d’eau dans les différents groupes(tabl. 4 ).
Alimentation
égalisée par pai y es (tabl. !).
Lorsque,
pour unrégime donné,
laquantité
de nourriture distribuée aux deux animaux d’uncouple
estidentique,
la croissance de ces animaux et l’efficacité durégime
sont les mêmesquelles
que soient laquantité
d’eau administrée à chacun d’entre eux et la nature durégime.
Dans le cas durégime
contenant du lactosérum(expérience E),
ces résultatsrecoupent
certains de ceux antérieurement obtenus en alimentation ad libitum oit les animaux d’un mêmecouple,
ayantingéré
sensiblement la mêmequantité
de nourriturequotidienne (différences
nonsignificatives) présen-
taient la même croissance
quotidienne (expérience C).
Par contre, dans le cas durégime
sanslactosérum,
les résultats obtenus en alimentationégalisée
parpaires (expérience F) s’opposent
à ceux observés en alimentation à volonté(expérience D)
dans
lesquels
la croissance desanimaux, auxquels
estimposée
une consommation excessived’eau,
était ralentie defaçon
très sensible parrapport
à celle des animaux recevant de l’eau selon leurs besoins.2
. -
Digestibilité
et rétention azotée(tabl. 6)
L’augmentation
durapport eau/aliment
provoque une diminution du taux de matière sèche dans lesfèces,
mais elle ne modifie ni ladigestibilité
de la matièresèche,
ni celle de l’azote. Parailleurs,
elleaugmente
le volume de l’urine excrétéejournellement
et diminue le taux d’azote dans l’urine. Elle provoque enfin une aug- mentationapparente
de la rétention azotée :cependant, compte
tenu de la forte variabilité individuelle au cours dechaque période
decollecte,
il est difficile de conclure à uneaugmentation
réelle. Notons queparallèlement
la vitesse de crois-sance de ces animaux est la
même, quel
que soit le tauxd’hydratation
utilisé.3
. -
Com!osition corporelle
Alimentation ad libitum
(tabl. 7 ).
D’une
façon générale,
l’administration degrandes quantités
d’eau se traduitpar une diminution de
l’épaisseur
du larddorsal,
que la croissance soit freinée(expé-
riences A et
D)
ou reste peu modifiée(expériences
B etC). Cependant,
les différencesenregistrées
ne sontimportantes
etsignificatives
que dans lesexpériences
B etD,
pourlesquelles
la croissance du lot témoin a étéplus rapide
que dans lesexpériences
Aet C.
Le
poids
total des viscères ne semble pas modifié sauf dansl’expérience
B, danslaquelle
les carcasses des animaux témoinsprésentent
àl’abattage
un rendementplus
élevé.Cependant
lepoids
de l’estomacplein
est accru(de façon significative
dans les
expériences
B etD)
parl’ingestion
d’un volume d’eauélevé ;
cela ne modifieen rien le
poids
del’organe
vide.Alimentation
égalisée par paires (tabl. 8).
Pour un
régime donné, l’augmentation
durapport eau/aliment
ne modifie pas defaçon significative
lacomposition corporelle
desanimaux ;
elle provoque toutefoisune certaine tendance à
l’amaigrissement (diminution
del’épaisseur
du lard dorsal et dupoids
relatif de labardière)
dans le cas oit lerégime
contient du lactosérum.DISCUSSION
Si l’on en
juge d’après
l’ensemble desrésultats,
c’estapparemment
par l’inter- médiaire du niveau de consommationqu’intervient
le taux de dilution durégime
sur la vitesse de croissance du porc. Ce
fait,
en accord avec les observations d’ADOr,F!x( 1947
) qui
a utilisé chez le rat des dilutionsbeaucoup plus importantes,
estétayé
par
plusieurs
preuves. Enpremier lieu,
dans lesexpériences
en alimentation adIi bitum,
il existe une constanceremarquable
de l’efficacitéapparente
desrégimes (indice
deconsommation) quels
que soient lerapport eau/matière
sècheimposé
auxanimaux et les variations de vitesse de croissance
qui
en découlent(dans
lesexpé-
riences A et D
notamment).
Il estprobable
que deux facteursjouent
en sens inverse :d’une
part, l’allongement
de la durée de croissanceaugmente
lapart
du besoin d’entretien relativement à celle du besoin decroissance ;
par contrel’importance
des
dépôts lipidiques,
hautementénergétiques,
étantréduite,
le coût du tissu formé diminuelorsque
lerapport eau/matière
sècheaugmente.
Selonl’importance
relativede
l’allongement
de la durée de croissance ou de la diminutiond’adiposité,
l’indicede consommation a donc tendance à
augmenter (expériences A,
C etD)
ou à diminuer(expérience B). L’indice
de consommation n’est ainsiqu’un
critère d’une valeur touteapproximative qu’il
faut contrôler par d’autres moyens, si l’on veut démontrer que l’excès d’eau dans lerégime n’agit
sur la croissancequ’en
diminuant la consoni- mation.:! cet
égard,
des preuves directes sont fournies à la fois par la méthoded’éga-
lisation de la consommation
(expériences
1i etF)
et par la méthode des bilans(expé-
rience
G).
Dans lepremier
cas, la croissance des animaux devient uniformequel
que soit le taux de dilution utilisé. Dans le second cas, un excès d’eau ne modifie enrien
ladigestibilité
durégime,
ni l’utilisationmétabolique
de sa fraction azotée bienqu’apparemment
il influe sur la vitesse du transitdigestif (volume
des contenusgastriques
accrus 14 heuresaprès
lerepas).
Lesopinions
émises à cesujet
sont variées :ainsi une restriction d’eau favoriserait la
digestibilité
de la matièresèche,
de l’azoteet des sucres, chez les ruminants
(h!RS!rr
etaL., 1 () 17 )
et chez le chien(KorrrsHr
et Me
C AY , I g 6 0 ) ; quant
au bilanazoté,
il s’élèverait(L ARS E N
etal.,
1017 ; K 0 !!, ’Is H 1 etBIc CAY, 10 6 0 ;
BRESSAXI etBR!Ham, y 6 2 )
ou s’abaisserait(Bi<ACK
etal.,
1944 ;GRANDE et
ctl., 1957 )
lors d’une restriction dansl’ingestion
d’eau.Compte
tenu desconditions
expérimentales
et desespèces différentes,
ilparaît
difficile de comparer les résultats de cesexpériences
aux nôtres. Parailleurs,
aucune des méthodes uti- lisées nepermet d’apporter
desprécisions
concernant le métabolismeénergétique ;
on
peut cependant
supposerqu’il
est modifié parl’apport
degrandes quantités d’eau,
en raison du travail
supplémentaire
demandé aux organes dedigestion,
de circulation et d’excrétion. Cettehypothèse
serait en accord avec la diminutiond’adiposité
vis-à-vis des témoins constatée chez les animaux
ingérant
de fortesquantités d’eau,
même si les consommations sont
égalisées.
Un
rapport eau/aliment
de6/ 1 qui
provoque une diminution sensible de la consommationjournalière,
de la vitesse de croissance et del’adiposité
des porcs recevant ad libitum lerégime
mixte à base de céréales(régime Rd)
semble n’avoirqu’une
action réduitelorsque
lerégime
contient uneproportion
notable de lacto- sérum(régime
Ra, Rb,Rc).
Plusieursexplications peuvent
êtrefournies, qui
rendentcompte
simultanément de cephénomène.
Il ressort toutd’abord,
de lacomparaison
des lots témoins des diverses
expériences,
que le niveau de consommation est sensi- blementplus
élevé pour lerégime
Rd que pour ceux contenant lelactosérum ;
onconçoit qu’un
excès d’eauingéré peut
diminuer dans deplus
fortesproportions
leniveau de consommation
quand
celui-ci est élevé quelorsqu’il
estmodéré ;
l’éléva- tion durapport eau/aliment
pour lerégime
Rd ne fait du reste que ramener la con-sommation
journalière
à un niveau sensiblementéquivalent
à celle obtenue avecles
régimes
contenant dulactosérum, quel
que soit lerapport eau/aliment adopté.
Par
ailleurs,
onpeut
penser que laprésence
dans lerégime
d’un alimentcomplexe
tel que le lactosérum
qui
contient des taux élevés de sels minéraux et delactose,
sucre à fort
pouvoir osmotique, peut
modifier laquantité
d’eau nécessaire pour unecroissance convenable : un
apport d’eau,
excessif dans le cas descéréales,
ne seraitplus gênant
avec unrégime
à base de lactosérum. A cetégard,
il fautpréciser
que les troisexpériences (A,
B etC)
danslesquelles
le lactosérum était utilisé en alimen- tation ad libitum n’ont paspermis
d’obtenir des résultatsidentiques :
il s’est manifesté dansl’expérience A,
un ralentissement de la croissance au cours de la deuxièmephase
de croissance contrairement à cequi
se passe dans lesexpériences
B et C oùle
gain journalier
est sensiblement lemême, quelles
que soient lesquantités
d’eauutilisées. Une
explication possible
de cephénomène
réside dansl’adaptation précoce
des animaux à un
rapport
élevéeau matière sèche,
dans le cas desexpériences
B etC,
mais non dans celui del’expérience
A. Notons par ailleurs que s’il seproduit
unediminution de la consommation peu
sensible,
maisapproaimati!-ement
du mêmeordre dans les
expériences
A et B au cours de la 2!phase
decroissance,
son reten- tissement sur la vitesse de croissance doit êtreplus marqué
dans le cas durégime
à faible taux azoté
(régime Ra)
que dans celui durégime
à taux azoté normal(ré- gime Rb) ;
legain
moyenquotidien
des animaux du lot témoin(I A )
met du resteen évidence l’insuffisance du
régime
Ra.En ce
qui
concerne lacomposition corporelle,
il estremarquable
de constater, que, sauf dansl’expérience F,
lepoids
de la barclière etl’épaisseur
du lard dorsal sontplus
faibles chez les animauxingérant
desrégimes
fortement dilués que chez les autres, et que ceci est vraiquelles
que soient les modifications de la vitesse de croissance et de la consommation. Notons toutefois que pour certaines desexpé-
riences
(A, C, E)
les différencesenregistrées
ne sont passtatistiquement significa-
tives ;
elles ne le deviennent quelorsque
les animaux témoinsprésentent
une adi-posité
relativementélevée ;
c’est le cas pour lesexpériences
B et D, danslesquelles
les animaux témoins
présentent
une vitesse decroissance,
un niveau de consomma-tion et une
adiposité plus
élevés que ceux desexpériences A, C,
E.CONCLUSION
En
définitive,
la dilution par de fortesquantités
d’eau(à
raison de6/1 kg
d’ali-ment)
durégime
administré au porc, a desconséquences variables
selon la nature durégime.
Elles se traduisent par une réductionmarquée
de la vitesse decroissance,
de la consommationjournalière,
et del’adiposité
de la carcasse, sans que l’efficacité durégime
soit modifiéelorsque
celui-ci est à base de céréales et de tourteaux. Par contre,lorsque
lerégime
contient de fortesproportions
de lactosérum sec, un excès d’eau ne provoqueplus
de réduction sensible de la vitesse de croissance sauf dans le cas où les animauxn’y
ont pas étéadaptés précocement ;
la réductiond’adiposité
de la carcasse est
également
moinsmarquée,
mais subsiste. Il en résulte que, sur leplan pratique,
si l’eaureprésente
un facteur limitant par excès de l’utilisation du lactosérum dans l’alimentationporcine,
elle n’estprobablement
pas le seul. Sur leplan
du mécanisme mis enjeu,
c’est par l’intermédiaire du niveau de consommation quel’apport
d’eau excessif influe sur la vitesse decroissance ;
eneffet,
les différencesprécédemment signalées disparaissent lorsque
la consommation estégalisée
entreles animaux
ingérant
de fortesquantités
d’eau et ceux soumis à unapport
considérécomme normal. En outre, l’efficacité des
régimes
n’est pas modifiée parl’importance
de la
dilution ;
il en est de même pour ladigestibilité
et l’utilisationmétabolique
de l’azote.
Reçu pour
publication
en octobre19 6 4 .
SUMMARY
INFLUENCE OF PROPORTION OF WATER IN THE DIET ON GROWTH AND BODY COMPOSITION OF PIGS
A series of
experiments
was done tostudy
the influence ofconsumption
of diets with lowdry
matter content on
growth
andbody composition
ofpigs.
In theexperiments
diets had or had nota
large proportion
of driedwhey, they
weregiven
toappetite
or in a system ofpaired feeding,a
ndthey
had ratio of water todry
matter 3 : i or 6 : I.The effect of
diluting
the ration with alarge
amount of water, 6 litres perkg
feed, differedaccording
to the nature of the feed. When the feed was based on cereals and oilcakesgrowth
rate,daily
feed intake(table
3) and fatness of the carcase(table
7) weremarkedly
reduced, without anychange
inefficiency
of feed utilisation. On the other hand, when the feed had ahigh proportion
ofdried
whey,
the excess water nolonger
caused any noticeable reduction ingrowth
rateexcept in
cases where the animals had not first been
adapted
to the system(table 3 ).
There was still a reduc-tion in
fatness,
but less marked(table 7 ).
It seems that if, from thepractical point
of view, the uti- lisation ofwhey
forfeeding pigs
is limitedby
itshigh
content of water, that isprobably
not theonly
reason. On the basis of the results, it is the effect of excess water on intake of feed which in- fluencesgrowth
rate ; in fact the differencespreviously
showndisappear
when intake iskept
thesame for
pigs given large
amounts of water and for thosegiven
an amount which may be considered normal.(tables 5 and 8).
Moreover, theefficiency
of utilisation of the ration is not altered by thedegree
of dilution ; the sameapplies
to thedigestibility
and utilisation of thenitrogen (table 6).
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