LA T R I B U N E U E G E N E V E du î> O C T O B R E 1ÎM>1
presque aussi diflicile à résoudre que
i’applicalion de la doctrine Monioe.
Comment va-t-il loger tous les mem
bres de sa famille?
La place est insuffisante à la Mai
son Blanche. M. Roosevelt a six en
fants, dont l’ainée est une jeune fille
de 18 ans el le plus jeune un petit bébé
qui n’a pas encore achevé ses deux
ans. Avec le père et lanière, la famille
se compose donc de huit personnes. Il
faudra y ajouter une bonne d’enfants,
peut-être une institutrice, sûrement
une femme de chambre et uue femme
de charge. Au tolal une douzaine de
personnes. Aucun des prédécesseurs
île M. Roosevelt n’avait une famille
aussi nombreuse que la sienne. 11 va
donc se trouver en préseuce d’une
difficulté que l’on n’avait point eu à
envisager précédemment, si ce n’est
sous la présidence de M. Cleveland.
L’appartement présidentiel ne con
tient quo cinq chambres à coucher.
di
ne
le témoin, toujours grave et correct, Les journalistes amis du nouveau
renouvela’sa déclaration : « J ’ai eu un président préteudentque M. Roosevclt
frère, mais il est mort depuis cent va se trouver en face d’un problème
quarante ans. » Il y eut dans l’assis
tance des exclamations, des « ah ! »,
des « oh ! », quelques éclats de rire,
et le président, persuadé qu'il avait
aflaire â uu mauvais plaisant, engagea
le témoin, du ton le plus courroucé, à
ne se point moquer de la magistra
ture : « Je ne me moque de personne,
répondit de sa voix tranquille le vieil
lard ainsi interpellé. Je suis issu d’un
second mariage. Mon père s’élait ma-
'rié une première fois en 1700, ft l'âge
rde dix-neuf ans. Il eut l’année suivante
lin fils qui mourut au bout de quel
ques mois. Il se remaria en 1811, âgé
de soixante-dix ans et je naquis l'an-
ni-e suivante, ce qui me donne aujour
d’hui quatre-vingt-neuf ans. J'ai tou
jours honoré la magistrature et ce
n'est pas â mon âge que je commen
cerais ;i lui manquer de respect. Je
ne croyais pas d’ailleurs ofleuser les
autorités rie mon pays en leur disant
la vérité. Il est toujours triste de per
dre un frère et je ne pensais pas qu’il
y eût de l'inconvenance â l’avoir perdu
depuis cent quarante ans. »
N o u v e a u g e n r e d 'e x p u l
s i o n . — Le
Tempsreçoit de son cor
respondant de Cunstantinople uu ren
seignement vraiment curieux :
Un fait caractéristique, auquel a
l’étranger on ne semblait prêter au
cune attention et qui, cependant, ue
(.evrait pas passer inaperçu, se pro
duit depuis quelques temps: de hauts
fonctionnaires turcs deviennent acqué
reurs des plus vastes maisons à appar
tements construites par des Euro
péens dans le faubourg de Péra. En
réalité ces fonctionnaires ne sont que
des prête-noms, et c'est le palais qui
achète. J’en donuerais un exemple et
uue preuve.L’ex-graud-vizirS... pacha
homme iutègre s'il en fut, a fait l'ac
quisition daus l'espace de quelques
mois de quatre grandes maisons â
appartements pour lesquelles il a
payé plus de deux millions de francs.
Or, personne n'ignore que S... pacha
n'a jamais eu de fortune pesrsounelle,
et ce n’est pas depuis qu’il est en
disponibilité qu'il a pu amasser assez
d’argent pour se permettre des place
ments aussi considérables. Les condi
tions qu'il veut imposer aux locatai
res chrétiens de ces propriétés sont
tellement onéreuses que daus uue
seule de celle-ci située sur la Grande-
Rue de Péra, juste vis-à-vis de l'am
bassade de France, sept locataires ont
dù quitter les appartements qu’ils y
occupaient et que les autres se ver
ront obligés de faire de même. Une
des conditions posées dans les con
trats est que le locataire sera passible
d’une forte amende si l’on trouve chez
lui des matières explosibles, chimi
ques ou autres. Cela seul suffit pour
faire comprendre quel est le véritable
acquéreuret quel estl’objet poursuivi.
Si les possesseurs européens actuels
de grandes propriétés à Péra conti
nuent à se dessaisir de leurs immeu
bles, ce sera bientôt fait du seul fau
bourg de la capitale exclusivement
habité par des Européens. 11 ne lâut
pas aller en Chine pour y rencontrer
ia xénophobie, elle existe tout aussi
bien ici, et vous la trouverez chez le
Turc le plus civilisé ou le plus euro
péanisé.
G IS A N D E -B R ETA G N E
D e u x illu s t r e s m a u v a is
p a y e u r s .
— Artistes et particu
liers sont sujets, en Angleterre, com
me les commerçants, à la faillite,
quand ils sont au-dessous de leurs
allaires. Aussi n'a t-on pas élé sur
pris d'entendre déclarer samedi, à la
Bankruptcy Court, la faillite d’une
jeune artiste peintre, miss El Ica
Mortlock, endettée à concurrence de
*25,000 fr.
Mais ce qui a paru intéressant,
î’est la raison qu’elle a donnée de
>on insolvabilité. Le schah de Perse
it Li-Ilung-Tchang, vice-roi du Pet-
chili, lui doivent chacun 2ii,000 fr.,
!|u'ils ne lui payent pas pour des
portraits â elle commandés.
Ne vous fiez pas, jeunes filles, aux
Mécènes de l’Asie 1
TItIPO LITAI.X E
E x e r c ic e s m ilita ir e s .
— De
puis quelques jours, tous les Arabes
de la ville de Tripoli sont obligés de
fermer leurs magasins deux heures
avant le coucher du soleil, pour aller
\la grande caserne faire des exercices
militaires où on les dresse à marcher
el à manier le fusil.Ces indigènes sont
encadrés par tous les employés des
douanes et des administrations tur
ques.
E T A T S-U N IS
M. R o o s e v c l t à la M a iso n
B la n c h e .
— Le nouveau président
a décidé de s’installer aussi vite que
possible à la Maison Blanche, et ordre
a été donné de faire les préparatifs
nécessaires; de nombreux ouvriers
posent les tapis et installent les meu
bles.
Trois d’entre elles ont de belles
mensions, mais les deux autres
sont pas grandes.
A la Maison Blanche, plus de la
moitié des pièces intérieures est con
sacrée â des bureaux et à des salons
de réception, et il n'y a jamais eu trop
de place, même pour les familles de
président peu nombreuses.
Pendant sa seconde présidence, M
Cleveland a dû résoudre le même pro
blème. Il avait trois jeunes enfants et
avec eux et Mme Cleveland se trou
vaienl six femmes, bonues, femmes
de chambre et autres, à qui il fallait
donner des lits. Pour faire de la place,
une des pièces de déchargo du sous
sol fut convertie eu chambre à cou
cher supplémentaire. Ce n’élait pas ce
que l’on pouvait souhaiter de mieux,
mais il n’y avail pas d’autre alterna
tive. Au rez-de chaussée, se trouve
aussi une vaste salle de billard dont
on ue servait pas sous la présidence
de M. Mac Kinley. On peut utiliser
actuellement cette pièce, quoique le
nouveau président soit un amateur de
billard. Il y a en outre, dans le sous-
sol, deux autres petites pièces qui
servent de chambres à coucher au
maître d'hôtel et au valet de pied.
Tels sont les détails el les dilficutés
d'ordre intérieur auxquelles la presse
des Etats-Unis s’intéresse autant que
s’il s’agissait d'une question capitale
pour l’aveuir de la grande république
américaine. Mais qu’on se rassure, M.
Roosevelt finira par se loger très con
fortablement, lui et sa nombreuse
progéniture.
B o o s c v e l t e t l e s p o liti
c i e n s .
—
11
parait que la Maison
Blanche aurait déjà élé le théâtre de
quelques scènes orageuses entre le
président Roosevelt et les politiciens
qui, tenus à l’écart par M. Mac Kinley,
croient le moment venu de remplacer
par des hommes à eux, dans les fonc
tions et charges de l'Elat, ceux que la
confiance du défunt président y avait
établis.
M. Roosevelt, qui est un caractère,
oppose une fin de non recevoir absolue
â des sollicitations qu'il considère
comme une insulte. Cette altitude ne
fait qu’augmenter sa popularité, mais
indispose fort les leaders de la « ma
chine » contre le nouveau chef de
l'Etat, qui ne paraît pas devoir être
dans leurs mains l'instrument docile
qu’ils rêvaient.
C z o lg o s z m é p r is é p a r l e s
c r im in e ls .
— Lcs gardiens de Czol-
gosz,à la prison d'Auburu, disent que
tous les autres criminels ne manquent
aucune occasion de lui marquer leur
mépris. L’un d’eux a pendu à la porte
de sa cellule, en face de celle de l'as
sassin du président, le portrait drapé
de M. Mac Kinley, de manière que
lolgosz l'ait toujours devant les
yeux.
D a m e h a l n U c c en homme.
— On mande de Ncw-York le 2 oc
tobre:
Habillée en homme et accompagnée
d'une jeune femme qui l’appelait son
mari, miss Caroline Winslow Ilall, de
Boston, peintre aquarelliste de renom
à Milan, est arrivée à New-York par
le vapeur
L a t i ll e de T u r invenant - de
Gènes presque mourante. Lundi elle
rendait le dernier soupir encore ù
bord,.et sa compagne miss Joséphine
Borioni, qui pendant la traversée,
passait pour la femme du « jeune
homme » donna sur elle les détails
suivants. Ils s’étaient embarqués le 9
septembre à Gênes et sc firent ins
crire comme Winslow Hall et sa fem
me. Elle avait connu miss Hall il y a
dix ans, et tous deux avaient demeu
re â Milan, où miss Hall était peintre
aquarelliste. Trois ans avant celte
époque, miss Hall élait arrivée à Mi
lan avec sa mère qui peignait égale
ment. Il y a trois ans, miss Hall qui
commençait ü être assez excentrique
dans sa manière de vivre décida
qu'elle abandonnerait le costume fé
minin, cl que désormais elle s’habil
lerait en homme, déclarant que les
Feuilleton de la
T rib u n e de GenèvePAR
14
ANDRE T H E U R I E T
— Oui, répliqua-t-elle vivement et
fOmmc obéissant à une irrésistible
impulsion, je vous crois un bon ami
!t je tiens à votre estime... Je neveux
pas êlre mal jugée par vous et je vous
îxpliquerai franchement les raisons
qui me font agir... Mais pas ce soir I...
Un jour que je serai plus calme, jo
vous dirai tout et vous me compren
drez...
il
spL^Hr?iB^?9Uc -de Hu8««8.Dambroise
na P
• quo lo docteur lui-
même ne e pensait. Les crises du foie
Bt multiplièrent. Lorsqu’elles appa
raissaient, elles terrassaicm M. de
hommes étaient meilleurs que les
femmes, et que quoiqu’elle sût très
bien se servir d’un fusil avec habileté,
son sexe l’avait empêché d'entrer dans
bien des querelles.
Le changement se fit tranquillement
et miss Hall disparut pour toujours
pour le public et M. Hall, qui pouvrit
chasser, peindre, fumer et boire à son
aise, perdit toute apparence de sou
sexe. Il n’y avait rien en elle qui fit
supposer que le costume qu'elle por
tait ne fût pas celui qu'elle devait por
ter. Les olliciers du vapeur disent que
M. Hall fumait, plaisantait, buvait
avec les autres passagers mûles. Il
parlait de ses prouesses à la chasse et
parlait en connaisseur de toute espèce^
de sports.
Tout à coup M. Ilall tomba malade,
les médecins du bord lui lireut une
visite et constatèrent que le malade
était alleint de tuberculose aux pou
mons dans uu état avancé. Alors miss
Ilall leur avoua sou sexe, en priant
qu'on n’én dise rien aux autres passa
gers, ce qui lui fut promis.
Elle esl morte juste au moment où
le bateau passait Sandy llook. Lcs
docteurs ont déclaré quo sa maladie
avait avancé rapidement à cause de
ses excès de boissous et do tabac. Son
père, M. J. Hall, qui est uu officier en
retraite, demeurant aux llighlauds
Boston, a été aussitôt informé de la
mort de sa fille.
P o l i c e a m é r i c a i n e . —
L’Indé
pendance belge,
sous la signature de
Mme Candiani, publie une histoire
qui semblerait inventée, si l’écrivaiu
n’indiquait les journaux dont elle a,
pendant plusieurs jours, aux Etats-
Unis, défrayé les polémiques :
« 11 existe' ù New York une espèce de ligue que M. Frank Moss a fondée en vuo do seconder lu police dans lo cas où celle- ci, pour une raison ou une autre, ue par viendrait pas â arrêter tous les brigauds dont sc plaint la grande ville.
Cela s'appelle la « Society for tho Pré vention o! crime, » ou, plus comniuué- nient, la « Parkliurst Society, »
Or, uu jour, un détective do la Park- liurst, n aminé Dillon, (ut accoste par un de scs anciens collègues, un certain W it- noy, passé au service do la police m unici pale, qui lui proposa des appointements do 250 dollars par mois, à condition do prévenir à temps les excellentes gens que la Parkliurst se disposerait à taire écroner.
Dillon représenta les risques d ’uno pa reille mission ; l'autre riposta quo l'on irait bien jusqu’à ">00 dollars, et que l'on ajouterait do belles gratifications pour les « alTaircs » importantes.
Dillon exigea qu'on lui versât la pre mière mensualité, empocha la somme, et s ’empressa d'aller tout raconter à son chef, c'est-à-dire à M. Frank Mobs, qui lui eonseilla de « m archer à tond ».
Lo« faux Irèro » ne tarda pas à possé der une liste « officielle et complète » des bouges où la police municipale s’était, moyennant flnauccs, engagée à ne jamais pénétrer.
On le mit au courant des formules ca balistiques à téléphoner aux tenanciers de ces bouges pour que lesdits tenanciers pus sent inviter à se mettre eu sûreté les gens que la police allait teindre de rechercher. Enfin, il sut quels étaient tes détectives embauchés dans celte vaste entreprise, et quels appointements et gratifications ils touchaient.
M. Frank Moss constata avcc épouvante quo ces détectives étaient, ni plus ni moins, et sans une exception, tous ceux de la police municipale, jus<|ues et y com pris les gradés correspondant à co qu’à Paris ou appelle les inspecteurs, les offi ciers de paix, les chiens de commissaires, et les commissaires eux-m êm es! »
M. Frank Moss s’est empressé de
mettre les reporters au courant cl
d’élaler sous leurs yeux les preuves
du scandale. Vous jugez du tapage.
La presse démocrate s’indigne, ré
clame l’expulsion â coups de balai de
cetle police vendue aux malfaiteurs.
Les journaux républicains affirment
qu’on exagère, et que la police new-
yorkaise a du bon.
Les contribuables pensent, eux, que
cetle police leur coûte près de dix
millions de dollars par au, et quo si
vraiment elle est « de mèche » avec
les honnêtes gens qu’elle a mission
d’arrêter, c’csl Irop cher!
G U Y A N E H O L L A N D A IS E
N o u v e lle C a lifo r n ie .
— Le
Nouveau Journal de Surinam
rapporte
qu’on a découvert des gisements d’or
dans une crique près du fleuve Maro-
ni, en uu endroit appelé luiui.
La quantité d’oi déjà trouvée serait
considérable. Certains chercheurs d’or
en auraient obtenu, par les procédés
les plus simples, l’un 80 kilos, un au
tre 4o et un autre 30, eu quinze jours
Par conséquent, ces gisements se
raient extrêmement riches.
Les chercheurs d’or ne trouvant
plus à vendre leurs pépiies à Albina,
seraient allés les offrir à Cayenne, et
c’est alors seulement qu’aurait été ré
vélée l’cxisleucc do ce nouvel Eldo
rado. • _____________
CHRONIQUE L O C A L E
P arti radical.
— Nous revenons d ’après loGenevois,
sur quelques discours prononcés samedi au Cercle du Faubourg à l'occasion do l'annivorsairo du 7 octobre 1840.Lafauche avec une telle violence qu'il
ne pouvait plus guère quitter la cham
bre. Avaul do repartir pour Paris,
Hugues avail rédigé des instructions
détaillées sur le régime à suivre pour
prévenir le retour dus accès ou loul
au moins en diminuer l’acuité, el
Luidiviue s’élait mise en devoir de
consacrer son temps à soigner le ma
lade. Mais dès la première tentative,
sou dévouement et sa sollicitude se
trouvèrent arrêtés par l'obstinaliou
<!e M. de Lafauche à lui interdire l’en
trée de sa chambre.
La rancune de ce dernier élait plus
fol le que les craintes du danger dont
il élait. menacé. 11 ne pardonnait pas
à sa fille d’avoir élé la cause détermi
nante de l'exaccrbation de son mal.
La vue seule de Ludivinc provoquait
des mouvements de colère qui se ré
percutaient sur l'organe lésé et aggra
vaient la soulTrance. La jeune fille
fut obligée de s’abstenir de paraître
devant son père. Elfrayée de la situa
tion douloureuse qui lui élait créée,
elle manda en toute hâte le docteur
Dambroise. Hugues arriva dès le
lendemain et la consola de son
mieux.
— Je comprends, lui dit-il, com
bien il est dur pour vous de ne pou
voir assister personnellement mon
sieur votre père, mais ie suis forcé de
M.
le DrA.
Vincent parlo de l'ère agitée cl téconde do la révolution de 1846, de Jam es Fazy et do son œuvre r.alriotiquo et grande. Nous avons raison ac célébrer cet anniversaire, c'est notre devoir; en rem ontant à cette époque, à celte période do notre vie, nous pouvons y puiser des enseignements nombreux ainsi quo do profitables leçons.L'orateur rend vivante la personne dis parue do Jeuies Fazy, il évoque ses luttes, son énergie, son audace, sou largo idéal el] les difficultés qu'il [a dù surm onlor. Fazy, grâco à son idéal, qui jamais ne présenta rieu de vague, put, secondé par son puissant caractère, réaliser les réfor mes qu'il désirait ; il lut le seul parmi la phalange enthousiaste qui travaillait pour la patrie,
à
savoir jusqu'où conduisait son idéal.M. Pierro Moriaud, président du Grand Conseil ne pense pas se tromper beaucoup on affirmant que le Grand Conseil a été l'un do ceux qui ont abattu le plus de besogne pour le bien du pays. Il énumère les dillérenls progrès réalisés, les projots de loi élaborés par l'Assembléc législative. Tout d'abord, on s'est beaucoup préoccupé du sort des paysans, de l'état de notre agriculture, de la situation précaire de cortaiucs communes. La législative a réalisé un progrès quo l'on attendait de puis longtemps, un projcl absolument juste et qu’une assemblée d'hommes aux idées progressistes so dovail de réaliser : la défalcation des dettes hypothécaires. La loi promulguée a été quelque peu amoindrie daus sa portée, mais, telle qu'elle est, elle consacre un grand pas en avant. Des subsides pour los communes ont été accordés pour que leur situation puisse s'améliorer comme il est légitime; il va de soi nue nous devons traiter le paysan à l'égal du citadin.
L'orateur parle ensuite do l'instruction publique et des améliorations do tout
g c D i o qui y ont été apportées.
Toutes ces réformes ont certainement coûté de l'argent, mais c’est assurém ent do l'argent bien placé puisqu’il profite à la collectivité.
M. Henri Fazy, contrairem ent à sa cou lume, ne veut pas parler du passé ; il entretient scs auditeurs du projet des naturalisations dont personne n'a parlé encore ce soir. Ce projet de loi constitu tionnelle est une œuvre excellente que tous les radicaux doivent soutenir de leur vote. A oc snjot, M. Fazy, sc rappelant le projet inscrit dans la Constitution de 1847 qui perm ettait la naturalisation des natifs de la seconde génération, montre palpables les progrès accomplis à Gonève. Il fuurnit d'excellents argum ents qui m i litent en faveur du projet de naturalisa tions. Au sujet do la deuxième réforme, l'établissement de Genève en paroisses, l'orateur voit encore l'irrésistible loi du progrès qui laisse le peuple indifférent au sujet d ’un projet qui, il y a quelque vingt-cinq ans, avait mis
Geuève sous
dessus-dessous.M. Fazy touche ensuite la question des impôts et engage ceux qui (ont des récla mations do bien vouloir tes peser. Sinon, il pourrait leur advenir ce qui arriva dernièrem ent à toute une commune qui avait réclamé et qui reconnaîtra plus tard que lous ses contribuables payeront moins qu'avant. Toutes les réclamations seront examinées, et quaud elles seront trouvées (ondées, on peu t être certain qu'on y fera droit.
M. Adrien Babel, président du Conseil adm inistratif, parle du changement s u r venu. Un vote du Conseil municipal avait modifié la direction des services indus triels ; le délégué à ces services ayant refusé do suivre la nouvcllo ligue do con duite, le président du Couseil adm inistra tif s'est vu dans l'obligation d'accepter le s nouvelles responsabilités. L'orateur sait que la tâche est dure, mais il y vouera toutes ses (orces.
M. Adrien Lachenal, conseiller aux Etats, dit que c'est l'amour sincère et profond du peuple qui o toujours animé l'esprit radical et c'csl la causo do scs succès el de son influence, il sait aussi être tolérant, sans partager certaiucs ou trances d'un socialisme qui veut poursui vre la guerre des classes, il admet que le spectacle de richesses m onstrueuses de quelques-uns opposé à la misère pro- foudo d ’un innombrable bétail humain doit faire pardonner bien des exagéra tions socialistes. Sachons ne pas unus payer de mots ; marchons à une plus équitable répartition des biens, c'csl du progrès, c'csl du bon radicalisme cl de i’excellent patriotisme. Iteclierchons aussi tout ce qui peut élever l’âme et augm en ter la lumière. El si notre école primaire est bonne à Genève, luttons pour qu'elle soit meilleure encore et qu'cllo répande aussi la lumière daus des cantons moins avancés. Faisons œuvro de solidaiité confédérale. Votons le subside à l'école populaire suisse.
U e l a t i o u s a v e c In z o n e — Ou écrit do Gcx au Lyon républicain :
a Nous nous sommes fait ici l'écho des plaintes justifiées des habitants du pays de Gex, ùl’occasion des mesquines vexa
tions auxquelles les douaues fédérales soumettaient les produits gessiens, en iutordisant â ces derniers fenlréo des frontières du canton de Genève et du can ton do Vaud.
Cette prohibition a conduit nos compa- triotos à réclamer de la Suisso une plus équilublo interprétation des traités de 1815 et â envisager la possibilité do ce qu'on appelle ici la douane à la frou- ticro.
Sur la demande dn pays de Gex, lo gouvernement pourrait bien, lors du pro chain renouvellement des traités de com merce, exiger que la Suisse nous accorde le régime de la réciprocité absolue, et, en cas do refus, placer purem ent et simple ment des bureaux douaniers aux princi paux passages le long d« la fronlièro go uovoiso et vaudoise, mais tout en laissant subsister les franchises dont nous jouis sons déjà.
convenir que, dans l'état des choses,
votre présence serait plus nuisible
qu'utile. 11 faut donc vous résigner à
confier à une étrangère le soin de
veiller sur lui. 11 y a à Versailles une
communauté de religieuses qui
consacrent aux fondions de gardes-
malades, et j'y connais une Sœur
dont j'ai déjà pu éprouver l'habileté
et le dévouement,
Je vais écrire à la supérieure pour
qu’on l’envoie, si elle est disponible.
En attendant, reposez-vous sur moi ;
je m’arrangerai désormais pour pas
ser [près de vous uuo partie de mes
journées.
Eu ellct, dès le lendemain, il s'ins
talla à Bièvre, chez scs parents, alin
d’être plus à portée du Pavillon et ne
ménagea pas ses visites à M. de La
fauche. Le même soir, la religieuse
dont il avait parlé, se présenta chez
Ludivine. Elle so nommait Sœur Ale
xis, et, dès le premier abord, ses fa
çons avenantes firent la meilleure im
pression sur Mlle de Lafauche. Elle
était mince et alerte, et ne paraissait
pas avoir pins de vingt-huit ans. Dans
i’encadrement du voile noir et de la
guimpe blanche, son visage à l’ovale
très pur et aux traits délicats plaisait
non seulement par la beauté des li
gnes, mais par une harmonieuse ex
pression d'allégresse et de mansué
Nos produits ne se vendraientplus daus i
le canton de Genève et dans lo canton de J Vaud, pourra-t-on objecter? Mais il n ’y a pas si longtemps do cela que la mé moire nous en fasse défaut, les douanes fédérales avaient fermé les portes de Ge- nèvo et de Vaud à toutes nos denrées. La Suisso, tout en inondant le pays de Gex do ses produits, interdisait aux Gessiens pour so venger des tarifs prohibitifs du gouvernement français, d'introduire chez elle soit nos vins, soit nos fromages, soit notre bétail, au grand dommage de ses propres nationaux.
Et nous nous souvenons de l'inquiétude qui s'em para alors de nos compatriotes à l’idée qu il (audrail chercher do uouveaux débouchés. Des propriétaires du pays de Gex nous m ontrèrent, avec un geste d ’elfroi, leurs caves ploines et leurs ton neaux au ventro rebondi dont pas une goutte n'avait été vendue. Peu à peu le sang-froid revint, les appréhensions dis parurent et l'on demanda au gouverne ment français, c'est-à-dire au nôtre, ce que le Conseil fédéral nous refusait.
Nous obtenions gain de causo ; députés, conseillers généraux et conseillers d'ar rondissem ent joignirent leurs efforts, ef forts que lo succès vint couronner. Dé sormais, nos produits do quelque nature qu'ils fussent, à la condition bien natu rello toutefois d ’être réellement originai res du pays de Gex, puront librement traverser les cordons douaniers Iran çais et figurer su r les marchés do l’inté rieur.
Ce résultat était énorme, car il nous gardait pour l'avenir contre toute sur prise el sortait lo pays do "Gex do la si tuation malheureuse où il so trouvait.
Depuis, de nouvelles améliorations ont été apportcos à notre situation au poiut do vue douanier ; et, à l'heuro actuelle, si, pour une causo ou pour uno autre, la frontière suisso nous était ferméo, com me d'aillours cllo l'est encore en partie, les habitants du pays de Gex no seraient plus étranglés entro deux ceintures do douanes et sauraient où s'adresser pour vendre l'excédent de leurs récoltes et les produits de leur industrie.
• * •
Du même journal, et dans le môme n u méro :
« A l'occasion do leur promenade â Gcx et do leur bauquet, qui a eu lieu à l'hôtel du Commerce, les momhres de la Logo de Genève ont (ait enlro eux une quête qui a produit la somme de 33 (r.
Cette somino, destinée à la caisse des écoles laïques, a été versée entre les mains do M. Iticbard, premier adjoint de la ville.
Nos rcmcrcieincnts aux généreux do nateurs ».
E ch o s de l’exposition d’horti
culture.
— Le dernier « Bulletin de la Société d'hnrtfcullure de Genève » nous apporte des détails rétrospectifs sur la réeonlc exposition du Bâtiment électoralVoici d'ahord une seconde liste des dons d ’honneur Conseil adm inistratif, tiOO francs. — M. Marc Micbeli, 100. — M. le Dr Vincent, président d’honneur, 100. — M. Henri Lombard, Malagnou, 20. — M l’ilrat, pépiniérislo à Lyon, 5. — M Berne, rocuillcur, Genève, 5. — M. Decol- logny, a. — Société d'horticulture de Fri bourg, 20. — Fédération romande d'horli culture 50. — Association des Intérêts de Genève, 50. — Comité de la société, 100. — Mme Duval-Harlmann, un service d ’ar genterie, 75.— Institut national genevois, uno coupe, 50. — Institut national gene vois, espèces, 30. — M. Blauc-Dupont, Fribourg. 5. — M. Rochelle de Feruex, 10. —
M.
Braun, Servetle, 5. — M. G Lcnglet, 2. — M. PaulRichfer,
impri meur, 20. — M. Alexandre Claparède, 20. Le concours Eslalla est l’objet d'intéres santes observations. Nous relèverons les suivantes :Lo concours quarlcnnal Eslalla, qui vient de recevoir une deuxième sanction, attirera toujours plus dans la ville de Genève l'horticulture étrangère, qui compte beaucoup de semeurs de plantes fleuries. La Société helvétique d'horticulture de Geuève, qui a remporté le premier prix Eslalla, avait fort bien compris les cuudi- linns du concours. Composée d'horlicul- leurs très connus, qui disposaient de quel ques beaux échantillons do piaules fiuu- ries, clic a compris qu'il serait préférable de réunir le tout en un groupe imposant qui puisse frapper le jury. En effet, celui- ci a consigné des observations dont la Société d'horticulture de Genève fera sou prolit pour 1905. Toutes les plantes pré sentées par la Société helvétique d'horti culture dénotaient unn-culture bieu com prise, une floraison bttrô au poiut, ce qui n'est pas loujours facile quaud il faut réunir ciuquauto à soixante espèces ou variétés de genres différents. La majeure partie des piaules fleuries nouvelles de co lot présentaient uu intérêt commercial très accentué. Dans les orchidées, notam ment, les introductions des hybrides bor- licolcs jouent un grand rôle.
Pour corser cet am w rt.Ies pépiniéristes de la société n’ont'pas hésité à dépouiller leurs établissements des conifères les plus rares. Sous ce rapport, Geuève u'a rien à envier à l'étranger ; il suffit de citer les beaux échantillons de MM. Boc- card frères, Thibaut-Lyand, Choquens, etc., puur ne pas douter que le jury s'est trouvé profondément impressionné. De l'avis des personnes compétentes, r a re ment un groupement do conifères aussi belles n'avait élé vu daus uue expositiuu étrangère.
Il a fallu un véritable courago au jardi nier en chef do la campaguo Martel, à Bellerivo, M. Emile Saxod, pour oser so présenter seul contre une collectivité. Saus offrir un iutérêtbicn m arquant com me plantes nouvelles (son lot étant com posé de celles pouvant rendre des services on maison bourgeoise), il a cependant du mérite, car il donne l'idée d ’uno somme d'cflorls considérables au point de vuo cultural. L'uucourageuicut donné à cc lot
tude. Une lumière gaie et pacifiante
filtrait à travers les cils, du fond de
ses yeux d’un bleu foncé ; sa bouche
un peu grande, aux lèvres charnues,
était comme imprégnée de bonté. Sa
démarche élait vive, souple et silen
cieuse ; ses mains allongées et blan
ches maniaient les objels avcc une
adresse,une dextérité non pareille ; le
timbre de sa voix avait une sonorité
douce qui, à elle seule, était un apai
sement.
Immédiatement Sœur Alexis s’ins
talla au chevet du malade et no le
quitta plus qu’aux heures des repas
qu’elle prenait eu compagnie de Lu
divine. En quelques mots, le docteur
Dambroise avait instruit la religieuse
de la situation particulièrement péni
ble, créée à la jeune fille par les pré
ventions et le caractère irascible de
M. de Lafauche, et la Sœur, appelée
par sa profession à voir dans les fa
milles bien des misères morales et de
haineux dissentiments mal dissimu
lés, avait joint les mains et discrète
ment compati aux peines de Mlle de
Lafauche.
Quand le temps le permettait, une
courte promenade dans lo jardin suc
cédait au repas de midi. Lcs jours de
pluie, Sœur Alexis,avant de regagner
ia chambre du malade, tenait un mo
ment compagnie à la maîtresse du lo
gis.
Assise au coin de la cheminée, elle
tirait do sa poche un chapelet et ré
frénait en murmurant à mi-voix les
P a te ret les
A v e .Eu face, Ludivino
contemplait silencieusement le pur
profil de cetto aimable lillo^ qui, en
pleine jeunesse, s’élait vouée à un
métier plutôt rëpuguant. Elle s'émer
veillait de ce que, malgré tant de pri
vations, tant de tâches rebutantes,
cllo pût garder cetto sérénité joyeuse,
celle bonté cl cetle égalité d'humeur.
Un jour, sœur Alexis, ayant terminé
son chapelet et baisé avec un trau-
quille sourire la croix qui en ornait
l'extrémité, se tourna vers Ludivine:
— Aujourd’hui, mademoiselle, j’ai
dit toutes mes dizaines à votre inien-
tion...
— Je vous en remercie, murmura
Mlle de Lafauche étonnée, mais pour
quoi aujourd’hui, à mon intention?
— Parce que je vous sens plus
triste que de coutume... Je devine
combien il vous est pénible de voir
une étrangère au chevet de monsieur
votre père... C’est un gros crcvecœur
et je comprends que vous ayez contre
moi un mouvement de jalousie... J'ai
donc prié le bon Dieu de vous assister
de sa grâce pour que vous supportiez
»"'lrc croix avec patience, et pour que
est absolument justifié; toutefois il nous semblo q u ’il aurait gagné à être présenté dans un cadre plus artistique.
Quant aux exposants de l'industrie, ils étaient quatre eu présence pour décrocher le prix Eslalla, consistant en une médaille d ’or et 500 fr. en espèces. A l'unanimité du jury il est revenu à M. Jules Allemand, un de nos architectes paysagistes les plus en vuo, surtout pour la reproduction des sites alpestres. Il a rendu sur une surface très restreinte l'illusion d’un jardin alpin avec sa cascade, ses éboulis et tout son complément de pins sylvestre, tordus et déchiquetés, sapins, bouleaux au port élancé, mignonnes fleurettes des Alpes et du Jura.
Sous le péristyle faisant lace à ta Plaine se trouvait l'exposition de l'Ecole canto nale d'horticulture, qui débutait sous la direction de M. Cb. Platel. Disons d'em blée que tout le monde s'est trouvé étonné do voir ce que l’initiative intelligente de la direction, secondée par d'excellents praticiens et un personnel enseignant capable, a pu arriver à produire depuis un peu plus d'une année. La collection des produits m araîchers est surtout re marquable, puisque 332 variétés différen tes sont elassées. Bien n'est plus m ono tone qu’une exposition de légumes,
co-F
ondant on est sorti de la banalité à école.Il était plaisant et intéressant d’enlen- dro les discussions des professionnels sur les cultures maraîchères de Châtelaine ; des félicitations sont ducs au directeur et au cbet de service, M. E. Rcy; ils vien nent de répondre victorieusement à ceux qui disent quo lo «diotu do Châtelaine est rélraclaire à la production des légumes. Les parties floriculture et arboriculture sont particulièrement bien remplies. Au point de vue de l'enseignement théorique, il peut être consulté avec fruit depuis la première jusqu'à la troisième année ; les résultats obtenus sont des plus concluants el lunt bion augurer pour l'avenir de l’école.
B e a u x - A r ts .
— Un correspondant du Petit Com tois, qui a lait récemmentuuo tournée dans la Suisse romande, en- voit à ce journal uno longue lettre, de laquelle nous extrayons ce qui suit :
« Je ne vous parlerai donc quo de l'ex position des beaux-arts. Et encore, tout ce que je peu* vous en dire se resume-t-ii en un seul m ot: C'est, ou plutôt c'était, car elle vient de fermer le 30 septembre dernier, une petite merveille. Je n'y ai pas vu uno seule malpropreté artistique, et avant mémo de reviser scs premières opérations, le jury a dû procéder à un furieux massacre des innocents. Pas l'om bre d'une complaisance dans 6cs choix; tout, même l'imparfait, élait présentable, fl faut d'abord rendre justice aux archi tectes du bâtim ent pour l’art avec lequel ils ont su présenter cet ensemble de 650 numéros, par pelits salons séparés, où l'œil se repose doucement sur une quin zaine de toibs seulement.
La peinture allégorique est représentée par MM. Bielcr, H odler,Franzoni, Kuntz, Itossi, Buruand. Les deux premiers sont hors do pair. Je no connais rien do plus beau que lesn Feuilles mortes »,de Biéler, de Savièze (Valais).Il y a là uncdébauche d'or et de mélancolie automnales, de quoi défrayer soixante générations de poètes. M. Hodler est tout simpleincment l'Hol- beln de Genève. Je n'aurais jamais cru qu’une simple bucolique comme le berger aux pipeaux sur le bord d'un lac. de M. Frauzoni, ravirait uu blasé tel que moi. Le a Moût » de M. Rossi, de Milan, est une orgie de couleur, de lumière et de mouvemont. Il n'y a pas jusqu'à la pein ture mystique, « l'invitation au Festin», deM . Burnand, de Moudon, qui n'enchan te les positivistes les plus endurcis. Quant à la ville de Genève, si, en échange des services que je ne peux m anquer de lui rendre un jour, elle veut bien me faire cadeau do la a petite Fontaine de Jouvonce, de M. Hans Sandreuter, de Bàlo, je lui voterai des trésors de félicita tions qui ne vaudront peut-être pas les millions de Brunswick, mais qui auront certainement leur valeur le jour où à mon
tour, je serai devenu célèbre.
Le portrait n'est pas moins bien repré senté que le genre ou l'histoire. Citons en passant el au galop, MM. A rtüs de Ge nève, Burnand déjà nommé, Burger, Coutau’ n Portrait de Mme H. C. » et Gi ron do Vevey. Si ceux-là n'aiment pas les femmes, c'est que je n’entends rien à la peinture ni au sexe. Il y a bien encore un adorable profil de femme « Elude » de Mme Mayr-von-Baldcgg de Fribourg; mais à cetto arlisle-là, je uc puis cepen dant pas faire un crime, de comprendre merveilleusement sou sexe.
Le paysago ne le cède en rien, ni au goure, ni au portrait. Je mentionnerai au vol : MM. Odier, Rucb, van Muydcn (serait-ce lo syndic do Lausanne?),” Pa- tru, Lehman, Gos, Jeanncret, Kollcr, etc. Le paysago alpestre — el c'est justice — domine dans cetto exhibition,où la plaine est cependant loin d'élre maltraitée : le « Village perché » par Mme Pauline de Beaumont; «N uages du s o ir» de M. Lelunann, à la manièro de notro Pointe- lin ; a Solitude à Yvoire » (Haule-Savoie) par Heuri van Muydcn. A signaler ex ceptionnellement dans lo paysage alpes tre : « Les Alpes glaronaiscs » de M. Jacques lluch, do Glaris. Si vous vous délectez à l'idée do puissance, M. Jac ques Rucb vous donnera l'impression de celle de la montagne.
La peinture militaire est représentée par MM. Kauflmann, de Lucerne, « Batte- rio d'artillorie suisse Iraucliissanl un col », et Castres, de Genève, « Passage de !'armée française aux Verrières-Suisses ». Ces deux échantillons du genre sout re marquablement traités.
La peinturo fémiuiuo est très brillam ment personnifiée par Mines Pauline de Beaumont et Mayr-von Baldegg, que j’ai déjà nommées. Il convient d'ajoutor à cetto dornière listo les noms de Mrnos Emnieliue Forel « Le Creux des
Charn-vous ne m'en veuilliez pas d'avoir
pris votre place près de M. de Lafau
che.
— Je ne vous en veux pas. ma sœur;
au contraire, je vous suis infiniment
reconnaissante de soigner mon père
avec autant de sollicitude... Puisque
je ne puis pas vivre près de lui, au
moins j’ai la consolation d’être rem
placée par une personne avenante,
expérimentée et dévouée.... Ah! ma
sœur, j'admire la simplicité, la dou
ceur, la bonne humeur avec lesquel
les vous vous acquittez des tâches les
plus difficiles.
— Ma chère demoiselle, c'est une
grâce quo nous obtenons de Dieu à
force de le prier... La prière, comme
l'enseigne saint François-de-Sales, est
le souverain remède, parce qu’elle
élève l’esprit eu Dieu, qui esl noire
unique joie.
— Ah ! Sœur Alexis, mes prières à
moi ne me donucut pas la paix de
l’esprit I
— C’est, répondit la Sœur en em
pochant son chapelet, que vous ne
priez pas avec assez de confiance, et
| qu’en s’adressant à Dieu votre Ame ue
se délaclie pas suffisamment des
préoccupations terrestres...Toutesnos
.tristesses proviennent des attache-
i menls mondains...
1 — C'est bientôt dit ! répliaua
Ludi-brettes », M arguerite Rurnat-Proviok « Pendant le Sermon » et Julie Buraaud, d'Evolèue o Jeunes Paysannes ».
Quant à la sculpture, elle est rare mais les morceaux sout de choix.
En somme, cette exposition cantonale vaudoise (sxej est une véritable révélation
do ce que l’on peut appeler l'Ecole de Ge nève, car c'csl à Genève, évidemment, quo so trouvo le principal contre artisti que suisse ; et jo coinpreuds quo l'Asso ciation des beaux-arts suisso demande en ce moment 100,000 Irancs do subvention à la Confédération helvétique. »
L i b r e - P e n s é e . — On nous écrit : Soiréo pleine d'entrain samedi dans la salle de la brasserie des Casernes. Lcs chanteurs ont trouvé qu'il y a peu de salles à Genève où l'acoustique soit aussi favorable. Les chants ouvriers belges, dits par MM.
E.
Rodrigue (La Guerre, la Ilépu-* bliquè universelle), Schindlcr (Pour la p a ix , la M arseillaise de la p a ix ...dont terefrain est entouné par tous les assis tants), ont produit leur cflet entraînant. Mllo J. Cbapelon clianto l'H iver et les Cas d Irlande, et sa voix chaudo et sym
pathi-3
uo est lort appréciée. MM. Gavayron Espoir), Trœschlcr (Les Bébés, le llôi deLa/iore), ot Léger (Des Alpes au Jura), ré
coltent de vives m arques d'approbation, ainsi que les récitations de MM. G. Ful pius (a Une page de l'an 2000 », do Bella- my, et a Un sormon comme il en laudrait
beaucoup ») et E. Plagnat (répertoire de Moutéhus). En numéro supplémentaire, les libre-pcnscurs ont eu la bonne for tune d'cnlendrc un charm ant morceau do piano de Mlle M. Catien, et ont applaudi de tout cœur Mlle Martho Galinc, uno jeune Parisienne en visite à Geuève, qui a adm irablem ent interprété la Chanson de l'a ig u ille(paroles do J. Gueux, musique de Weits), IMmour médecin,de Poise, et
l‘ Eclat de rire, (Manon, d'Auber). On re
connaissait dans la pureté do la voix et la netteté de la diction les meilleures tra ditions de l'école française.
Le piano d'accompagnement a été tenu par Mme Carlcn avcc grand talent et une complaisance inépuisable.
Dans une courte causerie,
M.
Ch. F. a étudié comparativement le déisme et le matérialisme scientifique, dans leur es sence et dans leurs résultats pour le bonheur de l'hum anité.La libre-pensée n'a pas à prendre parti pour lo déisme ou pour le matérialisme, car son but est d'étudicr toutes les ques tions sociales sans imposer aucun dogme à ses adhérents; cllo ne lutte que contre le mensongo et l’exploitation de l'esprit et de la bourse dos « non-penseurs » (Vifs applaudissements). La soiréo s'est term i née à m inuit, et les sociétaires et les ar tistes sont encore restés à chanter et à discuter amicalement jusqu'à une hcüre assez avancée.
Club alpin.
— La course générale d'automne de la scction genevoise a élé fixée au 13 courant avec lo programme suivant :6 h. 50, départ du Molard. — 9 h., a r rivée à St-Jeoire. Départ immédiat pour le Plan d'Ayse. Ascension facultative du Môle. Collation tirée des sacs. — 2 b. 30, descente par Bovère et la Tour. — 5 b. $ Dîner à St-Jeoire. — 8 h. 13, départ du train. — 10 b. 34, arrivée au Molard.
Rendez-vous des cyclistes au Molard à 6 b. 50.
La liste sera déposée chez
M.
Wallner, 22, Corratetie, jusqu'à vendredi soir.Caroube.
— Il est quoslion de répa rer la mairie de Carouge.Les entrepreneurs établis dans celte commune, désirant soumissionner ces travaux de réfection et de transform a tion du bâtiment de la mairie, peuvent prendre connaissance au bureau de la mairie du devis et du cahier des charges des travaux à exécuter. Les soumissions, devront être rendues le mardi 15, avant midi.
Soirée.
— On nous signale le vilsuc- cès de la soirée du Liederkranz, qui a eu lieu dimanche dans les salons Flubr, à la Jonction.Le spectacle en deux actes : Ville et Campagne (V iehhœ ndlcr to n Oberœster- reichj, par F. Kaiser, a élé bien enlevé
par les artistes amateurs, dont plusieurs dames. Les chœ urs, dirigés par M. Mau- rer, ont produit une excellente im pres sion. La féte s'est terminée par uu bal très gai.
E s p r i t d e s a u t r e s . — Boireau, in vité à dîner chez M. lo baron Rapineau, fait la grimace en avalant une verre de vin aigrelet que lui a servi son amphi tryon.
Et comme cc dernier se décide en sou pirant à remplir le verre une seconde lois
— Merci, lait Boireau en m ettant ia main sur le verre ; il ne voua en resle> rail pas pour la salade,
C O R R E S P O N D A N C E
A propos d’une instruction
Geuève, le 7 octobre. Monsieur le Rédacteur,
La Direction générale des Postes, en suite do l'article iuséré dans voire numéro du 1er octobre, rapportant l'arrêt de la Chambre d ’accusation visant Novel. an cien employé postal, nous autorise i vous
adresser ta rectification suivante, que nous vous prions do bien vouloir insérer dans votre plus prochain numéro.
« Le Département fédéral des postes a accordé une annéo de jouissance do trai tement à Mme Novel, non pas sur la de mande do M. Lacbcnal, avocat, mais sur un rapport motivé de la Direction des postes du 1er arrondissem ent et sur le préavis do la Direction générale des pos tes. »
Agréez, etc.
La Direction des postes.
11 est possible que ce no soit pas à la demande directe et personnelle do M' Lachenal quo cette indemnité a été accor dée, mais sans doute, à la suite do sc; démarches. ( Réd.J