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Du pédiatre au généraliste : apporter une continuité aux soins de premier recours de l'enfance à l'âge adulte

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Du pédiatre au généraliste : apporter une continuité aux soins de premier recours de l'enfance à l'âge adulte

MEYNARD-COLOMB, Anne, et al.

Abstract

The transition from a pediatrician to a general practitioner builds on a strong relationship with the pediatrician. Informed consent and decision making in children and adolescents are greatly improved by a trustful relationship with healthcare providers. In Switzerland, minors can access their medical file without parental consent if considered competent. Electronic files can be helpful but may lead to breeches in confidentiality : transmission of data concerning the family or parent's health status not relevant for the adolescent's medical follow-up, parental access to the medical files. A simple transmission file can be given to the adolescent at the end of pediatric follow up. Visits to mark the end of the pediatric follow-up and the beginning of the GP follow-up should be systematically offered to young people with special needs.

MEYNARD-COLOMB, Anne, et al . Du pédiatre au généraliste : apporter une continuité aux soins de premier recours de l'enfance à l'âge adulte. Revue médicale suisse , 2018, vol. 14, no. 606, p. 966-970

PMID : 29745481

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:105607

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Du pédiatre au généraliste :

apporter une continuité aux soins de premier recours de l’enfance

à l’âge adulte

La relation de confiance avec le pédiatre favorise la capacité des enfants et adolescents à prendre des décisions éclairées pour leur santé et représente un fondement essentiel pour la relation avec les soignants à l’âge adulte. Le cadre médico-légal suisse autorise un mineur capable de discernement à disposer seul de son dossier médical. Le dossier électronique facilite la transmission des données mais peut conduire à des ruptures de confidentialité : informations sur l’état de santé des parents ou sur la famille non pertinentes pour le suivi du jeune, accès des parents au dossier.

Une simple fiche de transfert peut être remise au jeune à la fin du suivi pédiatrique. Pour les jeunes avec des besoins spéciaux, une visite de fin de suivi pédiatrique et une autre de début de suivi chez le généraliste devraient être systématiquement proposées.

Continuity of care from pediatrician to general practitioner in Switzerland : a practical approach The transition from a pediatrician to a general practitioner builds on a strong relationship with the pediatrician. Informed consent and decision making in children and adolescents are greatly impro- ved by a trustful relationship with healthcare providers. In Switzer- land, minors can access their medical file without parental consent if considered competent. Electronic files can be helpful but may lead to breeches in confidentiality : transmission of data concerning the family or parent’s health status not relevant for the adolescent’s medical follow-up, parental access to the medical files. A simple transmission file can be given to the adolescent at the end of pedia- tric follow up. Visits to mark the end of the pediatric follow-up and the beginning of the GP follow-up should be systematically offered to young people with special needs.

INTRODUCTION

La transition du pédiatre à l’interniste généraliste ne consiste pas uniquement en un transfert d’un dossier ou de données médicales.

La construction d’une relation de confiance entre le pédiatre, l’enfant et sa famille est une première étape cruciale pour consolider l’accès aux soins de premier recours de la popula- tion. On sait que les interventions centrées sur l’enfant et sa famille favorisent un développement sain et soutiennent la prise d’autonomie et les compétences en santé de l’enfant.1 L’expérience acquise auprès des enfants malades chroniques peut inspirer le développement d’outils pratiques pour amé- liorer la transition vers l’interniste généraliste (par exemple, carnets de santé interactifs remplis par les parents et l’enfant) ; ainsi, il est utile de faire participer le jeune enfant autant que possible à son suivi.

La reconnaissance des besoins de santé spécifiques des ado- lescents et des jeunes adultes doit autant être prise en compte par le pédiatre que par l’interniste généraliste : puberté, crois- sance et changement des rôles sociaux et familiaux, préven- tion des comportements à risque pour la santé. C’est aussi lors de l’adolescence que débutent les troubles psychiques sé- vères se cachant parfois derrière des plaintes somatiques peu spécifiques, un décrochage scolaire, une consommation de substances ou d’écrans, des prises de risque sexuelles, etc.2,3 Le repérage rapide par les intervenants de première ligne et un travail de réseau bien coordonné favorisent l’accès à des soins efficaces. Selon l’OMS, assurer la continuité des soins de l’enfance à l’âge adulte et offrir aux enfants et adolescents des soins adaptés à leur âge et leur stade de développement contribue à l’amélioration de la santé des futurs adultes.4 Cet article vise également à revoir les questions de droit et du cadre médico-légal pour le transfert du dossier du pédiatre à l’interniste généraliste, à proposer une stratégie simple de transfert des données qui encourage la participation de l’enfant et de l’adolescent, tout en respectant le droit à l’oubli de cer- taines données pas forcément utiles pour le suivi médical futur.

Vignette clinique n° 1

Juliette, 16 ans, souffre d’asthme allergique depuis l’en- fance. Elle est en surpoids avec une anamnèse familiale positive (obésité, diabète de type 2, HTA). Elle appelle votre assistante et demande d’envoyer son dossier mé- dical au médecin généraliste qui va la suivre dorénavant.

Question : Que faites-vous dans cette situation ? Drs ANNE MEYNARDa, MARTINE BIDEAUb, CHRISTOPHE JACQUIERc et PIERRE KLAUSERd

Rev Med Suisse 2018 ; 14 : 966-70

a Centre médical de Lancy et Unité des internistes généralistes et pédiatres, Faculté de médecine, Université de Genève, 1211 Genève, b Cité Générations et Unité des internistes généralistes et pédiatres, Faculté de médecine, Université de Genève, 1211 Genève, c Cabinet privé, 17 Esplanade des récréations, 1217 Meyrin, d Cabinet privé, Route de Frontenex 92, 1208 Genève

anne.meynard@unige.ch | martine.bideau@unige.ch | cjacquier@bluewin.ch pierre.f.klauser@bluewin.ch

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les messages de prévention reçus à l’école. L’enfant devient alors un interlocuteur privilégié tout comme ses parents. Un partenariat efficace pourra alors s’installer et favoriser la transition vers les soins adultes.

Le tableau 1 décrit les opportunités de rendre l’adolescent actif lors du transfert à la fin du suivi pédiatrique. Une fiche de transfert (tableau 2) peut être remise à l’adolescent ou directement au médecin interniste généraliste qui reprendra le suivi.

CADRE MÉDICOLÉGAL

13,14

Lors de la communication de données relatives à la santé à des tiers (du pédiatre à l’interniste généraliste, par exemple), le consentement du patient est indispensable. Dans la plupart des cas, il est écrit, oral ou tacite (implicite). Dans les deux derniers cas, il faudrait le consigner par écrit dans le dossier.

Dans notre cas (transfert de dossier du pédiatre vers le géné- raliste), les mineurs (< 18 ans) capables de discernement peuvent exercer le droit de consulter leur dossier sans le consentement de leur représentant légal (art 19 CC). Ceci implique que lorsque le pédiatre transfère le dossier vers l’interniste généraliste, c’est aussi à l’adolescent, capable de discernement, qu’il doit demander le consentement de trans- mettre les données médicales le concernant.15

Il arrive parfois que le pédiatre récolte des données émanant de tiers (école, famille, voisinage, amis ou autres) qui ne sou- haiteraient pas que l’enfant soit informé de leurs agissements.

La loi nous autorise à cacher ces sources au patient dans l’intérêt prépondérant de ces tiers, à moins que, dans l’intérêt supérieur de l’enfant (maltraitance, par exemple), il ne soit indispensable que l’information soit divulguée.

Vignette clinique n° 2

Marc et Pauline, 17 et 18 ans, qui vont vous quitter, vous demandent leur dossier médical lors d’un entretien. Ils consultent seuls depuis l’âge de 15 ans et vous ne voyez plus les parents.

Vous avez beaucoup soutenu les parents lorsque les en- fants étaient petits (crise conjugale sévère avec infidélité et violence, hospitalisations en psychiatrie du père) mais actuellement la situation s’est apaisée, les parents vivent ensemble et Marc et Pauline n’ont pas de soucis particu- liers. Vous ne savez pas exactement ce que les parents ont expliqué à leurs enfants devenus adolescents.

Question : Votre dossier médical contient des notes concernant la situation des parents et vous vous deman- dez que faire : donner le dossier entier, faire un résumé, voir les parents ?

TRANSITION DES SOINS DE PÉDIATRIE À L’ÂGE ADULTE : ÉTAT DES LIEUX EN SUISSE

Dans les services hospitaliers, les soins aux adolescents sont encore largement déterminés en fonction de l’âge : dans les services d’urgence, la limite des 16 ans est appliquée sans reposer sur des critères légaux. L’Association suisse pour la santé des adolescents (ASSA) a rédigé une prise de position pour une transition basée sur des critères plus larges que l’âge, soutenue par la Société suisse de pédiatrie et la Société suisse de médecine interne (SSMIG).5 Les récentes recher- ches soutiennent la variabilité du développement en particu- lier cérébral et la continuité entre la période d’adolescence et de jeune adulte.6,7 Il n’existe pas de données suisses sur la transition des soins du pédiatre à l’interniste généraliste, mais dans notre expérience pratique nombre d’adolescents perdent de vue leur pédiatre vers l’âge de 15-16 ans et ne savent pas toujours vers qui s’orienter en cas de besoin. Les jeunes adultes, en particulier avec des besoins spéciaux (santé mentale, difficultés d’apprentissage, maladie chronique ou situations de vulnérabilité psychosociale) pourraient bénéfi- cier de consultations préventives visant à promouvoir à la fois la santé et un développement sain sur le modèle pédiatrique.1,8

AMÉLIORER LES COMPÉTENCES EN SANTÉ DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS

Impliquer les enfants dans les décisions concernant leur santé améliore leurs compétences en santé, leur autonomie et leur responsabilité face aux soins. Ces domaines ont été étudiés surtout pour la transition de soins en cas de maladies chro- niques.9,10 L’enfant peut être impliqué dans les questions de sa santé dès l’âge de 6-7 ans, voire plus tôt.11,12 Il s’agit à la fois de pouvoir l’impliquer dans les décisions qui le con cer- nent, de prendre en compte l’avis des parents et de s’assurer que les professionnels sont correctement formés aux approches de décision partagée : aborder par des mots simples les com- portements de santé sains (activité physique, alimentation équilibrée, écrans, relations, vaccins, etc.). Ceci vient renforcer

Consultations de fin de suivi pédiatrique

X Dépend de la densité de pédiatres de la région

X A prévoir entre la fin de la petite enfance et la fin de la scolarité secon- daire post-obligatoire (selon la situation familiale et culturelle, les souhaits de  l’adolescent, le confort du pédiatre à suivre des adolescents)

X A proposer systématiquement avec un plan de transition pour les cas complexes (santé, problèmes psychosociaux, handicap, etc.)

X Préparer une fiche de transfert pour les données du dossier médical (tableau 2) Préparer la transition vers les soins adultes (saisir les occasions) A partir de 12 ans/visite des 14 ans, certificats d’apprentissage, etc. A discuter avec l’adolescent et ses parents

Ce modèle peut aussi être appliqué par l’interniste généraliste pour des adoles- cents plus âgés ou des jeunes adultes ayant des besoins spéciaux ou n’ayant jamais consulté seuls auparavant (première visite chez l’interniste généraliste)

X Aborder la capacité de discernement et la capacité de l’adolescent à consulter seul dans le futur

X Aborder le droit à la confidentialité de l’adolescent et ses limites (contact avec les parents passe par le jeune, que faire en cas de mise en danger ou d’urgence, compréhension des consignes médicales, capacité à donner son consentement pour des soins, majorité sexuelle à 16 ans, etc.)

X Expliquer à l’adolescent ce dont un médecin, qu’il rencontre pour la première fois, a besoin de savoir au niveau médical (allergies, antécédents familiaux et personnels, noms des médicaments, etc.) à l’aide de la fiche de transfert

X Les éléments et informations de la famille, ne concernant plus directement la santé de l’adolescent, ne doivent pas être transmis : respect de l’intérêt supé- rieur de l’enfant ou du jeune adulte, respect de l’intimité de la famille

TABLEAU 1 Fin du suivi pédiatrique

(4)

nous remettons en mains propres au patient. Certains pé- diatres donnent le dossier original au patient (ou une copie du dossier si ce dernier est informatisé), ce qui est autorisé.

Cependant, nous attirons l’attention sur le fait que dans ce cas, il est nécessaire de faire signer au patient une déclaration écrite dans laquelle il libère le médecin de son devoir de conservation et qu’il est dans l’intérêt du médecin de conser- ver si possible une copie du dossier.

Une loi a été adoptée par le parlement fédéral pour généraliser le dossier électronique du patient : « mondossiermédical.ch » à Genève ou « infomed-vs.ch » en Valais, par exemple. Si le dossier électronique facilite la transmission des données, il comporte des risques : ruptures de confidentialité, accès des parents au dossier de leur enfant, accès par le jeune et les nouveaux soignants à des données de la famille non perti- nentes pour son suivi (exemple vignette de Marc et Pauline).

Conditions d’inscription à « mondossiermedical.ch » : www.mondos- siermedical.ch

< 12 ans : l’enfant n’est pas considéré comme capable de discer- nement et ce sont donc les parents qui peuvent décider seuls d’ouvrir un dossier

> 12 et < 16 ans : présence de l’adolescent et des parents nécessaire

> 16 ans : l’adolescent peut venir ou non avec ses parents et a le droit de consulter le dossier seul

Vignette clinique (suite)

Comment planifieriez-vous la transition dans les deux situations présentées au début de l’article (Juliette/

Marc et Pauline) et avec quels objectifs ?

ENTRETIEN DE PRISE DE CONTACT CHEZ L’INTERNISTE GÉNÉRALISTE : QUELS ENJEUX ?

Certaines familles encouragent leurs enfants à consulter pour un check-up une fois par an et vont naturellement favoriser l’accès à des soins de premier recours à la fin du suivi pédia- trique. Les demandes de certificats médicaux (apprentissage, écoles professionnelles, etc.) sont des occasions à saisir pour offrir un accès aux soins de premier recours aux jeunes.

Les éducateurs, les services de santé scolaire et les services sociaux sont souvent à la recherche de médecins internistes généralistes intéressés à collaborer pour améliorer l’accès aux soins des jeunes adultes.

Cependant, l’interniste généraliste sera souvent confronté à des consultations pour des motifs urgents sans avoir accès au dossier du pédiatre.

Pour ce qui est des examens préventifs, le pédiatre ou l’inter- niste généraliste peuvent s’appuyer sur les checklists de la Société suisse de pédiatrie pour les jeunes jusqu’à 14-15 ans.16 Il n’existe pas de recommandations pour des visites de santé

O Entretien téléphonique souhaité 1. Santé de la famille

O sp O particularités : 2. Naissance, petite enfance, développement

O sp O problèmes :

PN : TN : PC : Apgar : 3.  Croissance (joindre courbes de croissance) et puberté (selon stades

de Tanner)

Poids : O sp O problèmes :

Taille : O sp O problèmes :

Fille : Télarche : Ménarche : Garçon : T2 (>3cc) :

4. Maladies sérieuses ou répétitives, interventions chirurgicales

O sp O à signaler :

5. Vaccinations

O eo O incomplètes :

O prochaines : 6. Maladies d’enfance

Varicelle faite : O/N quand : 7. Allergies

O eo O à noter :

8. Consultants éventuels 9. Ecole, projet de formation

Difficultés d’apprentissage :

Autres questions scolaires (anxiété, phobie scolaire, etc.) : 10.  Annexes :

TABLEAU 2 de transfert (pédiatre-généraliste ) PN : poids à la naissance ; TN : taille à la naissance ; PC : poids corporel à la naissance ; T2 (> 3cc) : stade de Tanner T2 (volume testiculaire) ; eo : en ordre ; sp : sans particularité.

X  Obtenir des informations succinctes sur l’environnement quotidien (famille, école, loisirs), p. ex. :

– Qui sont les personnes sur qui vous pouvez compter actuellement ? –  Quelqu’un de votre entourage est-il au courant que vous consultez

aujourd’hui ?

– Quel est votre projet professionnel, où êtes-vous scolarisé ?

X  Accès aux soins : aspects financiers et confidentialité de la facture, médecin traitant actuel, nom du pédiatre, gynécologue, psychiatre ou psychologue

X Red flags développementaux

– Biologiques : prise ou perte de poids importante, présence d’une maladie chronique ou d’un handicap, douleurs récurrentes

– Cognitifs : difficultés scolaires, absentéisme, rupture scolaire ou de projet professionnel

– Emotionnels : isolement ou difficultés relationnelles durables – Sociaux : absence d’intérêts ou d’au moins une passion

Ces éléments doivent encourager les soignants à prendre le temps ensuite d’explorer plus en détail la santé mentale, les consommations, les addictions électroniques, le comportement alimentaire, la violence ou le harcèlement ainsi que la sexualité et l’accès à des soins dans la durée

Le HEADSSS18 permet d’aborder ces points en urgence mais devra être complété dans des consultations de suivi. Certains questionnaires de dépistage des subs- tances19 pourraient être utilisés en urgence mais bénéficieront davantage de pouvoir être utilisés lors d’une consultation de suivi

TABLEAU 3 Repérer rapidement les vulnérabilités et ressources du jeune

(5)

fin de suivi pédiatrique et de prise de contact avec l’interniste généraliste (avec les parents) devraient être systématiquement proposées comme dans la vignette de Juliette. Les visites pour certificats médicaux (apprentissage, écoles profession- nelles, etc.) sont aussi des occasions pour ces types d’entre- tien. Une fiche de transfert peut être remplie par le pédiatre et envoyée ou remise au jeune. Il faudra aussi savoir laisser de côté des informations n’étant pas directement utiles pour le suivi, comme dans la situation de Marc et Pauline.

Remerciements : Cet article s’est inspiré d’un atelier donné au CMPR en 2016 par les Drs Klauser et Jacquier.

A Mme la Professeure Valérie Junod, Faculté de droit, Université de Genève (aspects médico-légaux du transfert de dossier).

Conflit d’intérêts : Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêts en relation avec cet article.

Améliorer les compétences en santé des enfants peut per- mettre une meilleure utilisation des services de santé par les adolescents et les jeunes adultes

Une fiche de transfert à remplir avec l’adolescent à la fin du suivi pédiatrique facilite le transfert et la reprise du suivi chez l’interniste généraliste

Des visites de santé sur le modèle des contrôles de santé pédiatriques devraient être proposées aux adolescents plus âgés et aux jeunes adultes

IMPLICATIONS PRATIQUES chez les adolescents plus âgés et les jeunes adultes en Suisse.

En pratique, l’option la plus aisée est de se baser sur les recommandations américaines USPSTF,17 tout en tenant compte de certaines différences épidémiologiques influençant leur application (par exemple, la prévalence des IST est beaucoup plus faible chez les adolescents en Suisse qu’aux Etats-Unis, en particulier la prévalence du Chlamydia).

Les tableaux 3 et 4 résument les éléments importants à con- sidérer chez les adolescents et les jeunes adultes pour tenir compte à la fois des aspects de santé et du développement.

La fiche de transfert du pédiatre permet ensuite d’obtenir les informations nécessaires et d’éviter des examens inutiles.

Des applications, telles que « mes vaccins.ch » ou le carnet de santé, peuvent également faciliter la transmission des don- nées de santé.

CONCLUSION

La transition du pédiatre à l’interniste généraliste doit être adaptée au contexte familial, culturel et à la densité de méde- cins de la région. Elle se base en premier lieu sur la construc- tion d’une relation de confiance avec le pédiatre qui veillera à impliquer activement l’enfant dans les décisions concernant sa santé, dès  le  plus jeune âge. Bien préparée, elle facilite l’accès aux soins des adolescents et des jeunes adultes. Pour les jeunes ayant des besoins spéciaux (maladies chroniques, handicap, vulnérabilité familiale ou sociale, etc.) des visites de Au cours de  l’entretien

Aborder l’impact de l’adolescence sur la famille Aborder le secret médical et la confidentialité

Evaluer la capacité de  raisonnement

Evaluer la maturité (étapes de développement physique, cognitif, émotionnel et social)

Accueil

(si possible avec les parents en particulier pour les jeunes avec des besoins spéciaux)

Discuter :

X  Des modalités de consultation (seul ou avec parents)

X  De la question de la facturation, du droit de consulter librement et du lieu d’envoi des factures

X  Du mode de communication : mails, WhatsApp, etc.

X  Des rendez-vous manqués et du mode de rappel des rendez-vous

X  Du réseau de soins et des modes de communication avec les intervenants (école, foyer, protection des mineurs, AS, etc.)

Cela permet d’observer des éléments de la dynamique familiale (confiance, droit à l’autono- mie, prise de responsabilités, etc.)

Anamnèse

(si possible avec les parents en particulier pour les jeunes avec des besoins spéciaux)

X  Anamnèse médicale habituelle, allergies, antécédents personnels et familiaux

X  Fiche de transfert du pédiatre (tableau 2)

X  Red flags développementaux (tableau 3)

Rechercher particulièrement des douleurs récurrentes causes d’absentéisme scolaire

ou  professionnel : céphalées, douleurs abdominales, plaintes musculosquelettiques, dysménorrhée Habitudes de vie

(si possible avec les parents en particulier pour les jeunes avec des besoins spéciaux)

Sommeil, alimentation, activité physique, réseaux sociaux

Développement pubertaire Anamnèse ± examen physique /autoévaluation des stades de Tanner Cela permet d’aborder l’image de soi, le rapport au corps, etc.

Revoir les vaccinations (si possible avec les parents en particulier pour les jeunes avec des besoins spéciaux)

Rappels des vaccinations de l’enfance Rattrapage méningocoque, Di-Te-Per Hépatite B et HPV

C’est l’occasion d’évaluer les représentations des parents et du jeune par rapport aux vaccins et d’informer le jeune de son droit à décider seul

Evaluation psychosociale (HEADSSS) avec l’adolescent seul

Aborder les comportements de santé, la santé mentale, l’environnement scolaire et familial, les prises de risque sportives, routières, sexuelles, etc.

C’est l’occasion de discuter de prévention (pilule d’urgence, etc.) et de mettre en place une stratégie de réduction des risques (interventions brèves motivationnelles)

Examen physique X  Poids, taille, IMC, tension artérielle, rachis

X  Porter une attention particulière à la présence de scarifications, etc.

Cela permet d’évaluer le rapport au corps, l’image de soi et la croissance

TABLEAU 4 Visite de santé : adolescence ou jeune adulte

(6)

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