Géométrie des courbes. Sur la construction graphique du centre de courbure d’une courbe en l’un de ses points
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 12 (1821-1822), p. 135-137
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I35
GÉOMÉTRIE DES COURBES.
Sur la construction graphique du
centrede courbure
d’une courbe
enl’un de
sespoints ;
Par
unABONNÉ.
CENTRES DE COURBURE.
Au Rédacteur des Annales
MONSIEUR,
VOUS
avezpublié,
à la page 361 du XI.e volume desAnnales,
unprocedé graphique
pour dèterminer le centre de courbure d’une courbeplane ,
sonmise ou non à la loi decontinuité ,
en l’unquel-
conque de ses
points.
L’auteur de cette, méthode a fort bien fait sentir la difficulté que l’on doitéprouver
à tracer à la main la courbe en-veloppe
d’une suite de droitesdonnées ;
mais il me semble que la cons- tructionqu’il
propose ne saurait convenir au casoa la loi de continuitésa trouverait
interrompue
aupoint
même pourlequel
on deman-derait le centre de courbure.
Pour ne
prendre qu’un exemple très-simple,
supposons la courbecomposée
de deux arcs de ccrcles de rayonsinégaux , targens
l’unà l’autre à leur
point
commun, ainsiqu’il
arrive dans les anses de-I36 CENTRES,
paniers,
etsupposons
que lepoint
pourlequel
on demande le centrede courbure soit
précisément
cepoint
commun. Enappliquant
à cecas le
procédé indiqué
, on trouve que le centre de courbure està l’intersection de la normale avec deux droites
qui
lui sont per-pendiculaires,
et parconséquent parallèles
entreelles ,
cequi
don-nerait deux centres de courbure pour un même
point.
Ces deùx centres de courbure se
présenteront toujours
toutes lesfois que le
point
donné sera lepoint
de contact de deux arcsde courbes d’une nature
différente;
il arriveraseulement, lorsque
ces arcs ne seront pas des arcs de
cercles,
que ces centres neseront
p1us
déterminés par les insersectlons de la normale avecdeux
lignes droites,
mais par les intersections de cette normaleavec deux courbes la
coupant
en despoints
diEférens.Il est donc nécessaire de recourir à un autre
principe
pour dé- terminer le centre decourbure
, du moins dans le casparticulier
dont il
s’agit;
etj’inelinerais
assez à penser que ceprincipe
doit êtreque la somme des courbures des deux courbes au
point
donné doitêtre une
quantité
constante et double de la courbure du cercle oscula-teur au même
point.
Celadonnerait 2 x = I a + I b, a
et â étantles rayons de courbure
particuliers
aux deux arcs, aupoint
dontil
s’agit,
et x le rayon de courbure cherché. On en tireraitx=2ab a+b;
et il ne serait pas difficiled’imaginer
desprocédés
desolution
qui dans
le casparticulier
dont ils’agit,
donneraient cettevaleur
pour le rayon de courbure cherché.La
géométrie descriptive
faisantpartie
del’enseignement
de l’écolepolytechnique ,
on doit sans doute y examiner tout ce que l’on propose de nouveau sur cette branche desmathématiques.
En outre yM. Hachette est
occupé,
dans ce moment ,d’un
nouveau traité degéométrie descriptive , dont
il adéjà présenté
lesplanches à
l’académiedes
sciences,
et il est à craindrequ’il
remarqua le défaut de la constructionproposée. A
lavérité ,
onpourrait
luirépondre
que lorsDE
COURBURE. I37
eme que la difficulté de tracer une courbe
qui
touche une suiteude droites données n’existerait pas , sa construction ne
pourrait
con-venir au cas où la courbe serait discontinue au
point
dont on cherchele centre de
courbure ;
mais il faudraittâcher,
si cela étaitpossibl-e
de lever la difficulté que l’on rencontre en cet endroit.
Agréez,
etc.Parme y
le8 juin
I82I.Réflexions
surle
contenude la précédente lettre ,
suivies d’une méthode graphique , pour
mener unelangente à
unecourbe plane par
unpoint extérieur;
Par M. G E R G O N N E.
LA
construction d’untangente à
unecourbe
en l’un de sespoints
est, en
général,
unproblème
dupremier degré
parcequ’en général
par un
point
donné sur une courbe on nepeut
lui menerqu’une
tangente unique.
Si
cependant
lepoint
donné se trouve l’intersection deplusieurs
branches de la courbe dont il
s’agit,
elle aura, dans ce casparti- culier, plusieurs tangentes
en cepoint ;
et unprocédé graphique qui,
en cette rencontre, ne donnerait pas toutes lestangentes, serait,
par làmême,
unprocédé vicieux
, ou du moinsincomplet,
et, s’il n’en donnait aucune, il faudrait en
chercher
unautre, spé-
cialement propre à cette circonstance