MPSI B Année 2019-2020 Corrigé DM 7 le 09/12/19 15 décembre 2019
I. Exemples et propriétés.
1. On peut se limiter à une famille à deux points : (c
0, c
1) avec c
0= a et c
1= b . La variation attachée à cette famille est |f (b) − f (a)| . La partie V
f([a, b]) est non vide.
Lorsqu'elle est majorée, elle admet une borne supérieure V
f([a, b]) .
2. a. Si f est constante, la variation attachée à une famille quelconque est nulle. L'en- semble V
f([a, b]) ne contient que 0 et V
f([a, b]) = 0 .
b. Si f est k -lipschitzienne, elle est à variations bornées avec V
f([a, b]) ≤ k(b − a) . En eet, pour toute famille (c
0= a < c
1< · · · < c
n= b ,
n−1
X
k=0
|f (c
k+1) − f (c
k)| ≤
n−1
X
k=0
k|c
k+1− c
k| = k(b − a)
Si f ∈ C
1([a, b]) alors sa dérivée est continue et bornée. La fonction f est k - lipschitzienne avec pour k un majorant de |f
0| sur [a, b] donc à variations bornées.
c. Si Ω est ni, f est à variations bornée et sa variation totale est le nombre d'élé- ments de Ω . Si Ω est un intervalle ou une union nie d'intervalles disjoints, f est à variations bornées.
S'il existe deux suites innies (x
n)
n∈Net (x
n)
n∈Nà valeurs dans Ω et dans son complémentaire et entrelacées c'est à dire x
n< y
n< x
n+1alors la fonction f ne sera pas à variations bornées.
3. a. La fonction f est continue dans [−1, 0] car elle est le produit et la composée de fonctions continues. La continuité en 0 résulte du théorème d'encadrement appliqué en 0 à 0 ≤ f (x) ≤ √
x .
b. La première inégalité vient du théorème des accroissements nis appliqué à la fonction √ entre k et k + 1 (dérivée décroissante). En sommant de 1 à n :
1 + 1
√ 2 + · · · + 1
√ n ≥ 2 √
n + 1 − 1
⇒
1 + 1
√ 2 + · · · + 1
√ n
n∈N
→ +∞
c. Pour n'importe quel n , on considère la famille c
0= −1 < c
1= − 1
2 < · · · < c
n−1= − 1
n < c
n= 0 La variation associée est
(−1)
2√ 2 + 1
+
(−1)
3√ 3 − (−1)
2√ 2
+ · · · +
(−1)
n√ n − (−1)
n−1√ n − 1
+
0 − (−1)
n√ n
= −1 + 2
1 + 1
√ 2 + · · · + 1
√ n
Ce qui assure, avec la question b., que l'ensemble des variations n'est pas bornée.
Il apparait donc qu'une fonction continue n'est pas forcément à variations bornée.
4. Dans cette question, f et g sont à variations bornées.
a. Soit x quelconque dans ]a, b[ . Majorons |f (x)| en introduisant la variation attachée à la famille (a, x, b) :
|f (x)| ≤ |f (x) − f (a)| + |f (a)| ≤ |f (x) − f (a)| + |f(b) − f (x)| + |f (a)|
≤ V
f([a, b]) + |f (a)|
La fonction f est donc bornée. On note M
fet M
gdes majorants de |f| et |g| . b. La preuve du fait que les fonctions sont à variations bornées repose sur une ma-
joration des termes |f(x
k+1− f (x
k)| d'une variation. Indiquons seulement cette majoration et sa conséquence pour la variation totale.
opération maj. d'un terme d'une variation maj. de var. tot.
λf |λ||f(x
k+1) − f (x
k)| |λ|V
ff + g |f (x
k+1) − f (x
k)| + |g(x
k+1) − g(x
k)| V
f+ V
gf g M
g|f (x
k+1) − f (x
k)| + M
f|g(x
k+1) − g(x
k)| M
gV
f+ M
fV
g|f | |f (x
k+1) − f (x
k)| V
fsup(f, g) linéarité V
f+ V
ginf(f, g) linéarité V
f+ V
gL'inégalité ||u| − |v|| ≤ |u − v| est utilisée pour la valeur absolue. Pour les deux derniers exemples, on se ramène aux opérations précédentes avec les expressions
sup(f, g) = 1
2 (f + g) + 1
2 |f − g| inf(f, g) = 1
2 (f + g) − 1 2 |f − g|
Les majorants des variations totales déjà obtenus se combinent linéairement et permettent de majorer les variations totales de sup(f, g) et de inf(f, g) .
II. Monotonie et variations.
1. a. Si f est monotone, on peut enlever les parenthèses de la même manière dans tous les termes d'une variation. La somme se simplie en dominos et toute variation
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est égale à |f (b) − f (a)| .
V
f([a, b]) = {|f (b) − f (a)|}
b. Comme les fonctions monotones sont à variation bornées, les combinaisons de fonctions monotones sont encore à variation bornées même si elles ne sont plus monotones. On va prouver en 4. que ce sont les seules.
2. Le point important ici est le cas d'égalité dans l'inégalité triangulaire. Lorsqu'il n'existe une seule variation, pour tous les x , y , z tels que x < y < z on a
|f (z) − f (x)| = |f (y) − f (x)| + |f (z) − f (y)|
On en déduit que f (y) est dans le segment formé par les deux autres images. Cela entraîne la monotonie.
3. a. Soit v une variation attachée à une famille nie de u à v . On peut toujours lui adjoindre les termes a au début et b à la n et considérer la variation w attachée à cette nouvelle famille de a à b . On a alors
v ≤ w ≤ V
f([a, b])
Donc V
f([a, b]) est un majorant de l'ensemble des variations sur [u, v] ce qui assure que f est à variations bornées sur [u, v] avec V
f([u, v]) ≤ V
f([a, b]) .
b. Soit T
1une variation sur [u, v] et T
2une variation sur [v, w] . En joignant les deux familles (enlever un v qui gure deux fois), on obtient une famille de u à w . On en tire que T
1+ T
2est une variation sur [u, w] . On exploite ensuite le fait qu'une borne supérieure est le plus petit des majorants
∀T
1variation sur [u, v], ∀T
2variation sur [v, w], T
1+ T
2≤ V
f[u, w]
⇒ ∀T
1variation sur [u, v], (∀T
2variation sur [v, w], T
2≤ V
f[u, w] − T
1)
⇒ ∀T
1variation sur [u, v], V
f([v, w]) ≤ V
f[u, w] − T
1⇒ ∀T
1variation sur [u, v], T
1≤ V
f[u, w] − V
f([v, w])
⇒ V
f[u, v]) ≤ V
f[u, w] − V
f([v, w])
⇒ V
f[u, v]) + V
f([v, w]) ≤ V
f[u, w]
Soit T une variation quelconque de f sur [u, v] . La famille à laquelle elle est attachée ne contient pas forcément v . On peut toujours l'adjoindre er former une famille de u à v et une autre de v à w . Il existe donc des variations T
1sur [u, v]
et T
2sur [v, w] telles que
T ≤ T
1+ T
2≤ V
f([u, v]) + V
g([v, w])
On en déduit :
(∀T variation sur [u, w] T ≤ V
f([u, v]) + V
g([v, w]))
⇒ V
f([u, w]) ≤ V
f([u, v]) + V
g([v, w]
4. La fonction W
1est croissante car, pour a ≤ u < v ≤ b , on a vu en 3.b que
W
1(v) = V
f([a, v]) = V
f([a, u]) + V
f([u, v]) ≥ V
f([a, u]) = W
1(u) car V
f([v, w]) ≥ 0 Sous les mêmes conditions
W
2(v) − W
2(u) = V
f([u, v]) − f(v) + f (u) ≥ V
f([u, v]) − |f (v) − f(u)| ≥ 0 car |f (v) − f (u)| est une variation sur [u, v] .
5. Étude de la continuité.
a. On suppose f continue, on veut montrer W
1continue. Comme W
1est croissante, pour montrer la continuité en x
0, il sut de montrer que pour tout ε > 0 , il existe x > x
0tel que W (x) −W (x
0) < ε . Il faudra faire aussi un raisonnement analogue à gauche de x
0.
Considérons un x
1> x
0. Il existe une famille c
0, · · · , c
i, · · · entre x
0et x
1telle que, en notant v
cla variation associée,
V
f([x
0, x
1]) − ε 2 < v
cComme f est continue en x
0, il existe x ∈]x
0, c
1[ tel que |f (x
0) − f (x)| <
ε2. On peut écrire :
v
c= |f (c
1) − f (x
0)| +
n−1
X
k=1
|f(c
k+1− f(c
k)|
≤ |f (x) − f (x
0)| + |f (c
1) − f (x)| +
n−1
X
k=1
|f (c
k+1− f (c
k)|
≤ |f (x) − f (x
0)| + V
f([x, x
1]) ≤ ε
2 + V
f([x
0, x
1]) − V
f([x
0, x])
⇒ V
f([x
0, x
1]) − ε 2 < ε
2 + V
f([x
0, x
1]) − V
f([x
0, x]) ⇒ V
f([x
0, x]) < ε b. La réciproque est plus facile. En eet, pour u < v , on peut considérer |f (v)−f(u)|
comme une variation et utiliser la relation de Chasles.
|f(v) − f (u)| ≤ V
f([u, v]) = W
1(v) − W
1(u)
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La continuité de W
1entraîne alors par encadrement celle de f . On en déduit celle de W
2= W
1− f comme diérence de deux fonctions continues.
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