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Le rôle de la longueur de cohérence dans la transition supraconductrice

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Academic year: 2021

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HAL Id: jpa-00236666

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00236666

Submitted on 1 Jan 1962

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Le rôle de la longueur de cohérence dans la transition supraconductrice

B.B. Goodman

To cite this version:

B.B. Goodman. Le rôle de la longueur de cohérence dans la transition supraconductrice. J. Phys.

Radium, 1962, 23 (10), pp.704-706. �10.1051/jphysrad:019620023010070400�. �jpa-00236666�

(2)

704.

LE ROLE DE LA LONGUEUR DE COHÉRENCE DANS LA TRANSITION SUPRACONDUCTRICE Par B. B. GOODMAN,

Institut Fourier, Grenoble.

Résumé.

2014

Tout porte à croire que pour les supraconducteurs dans lesquels la longueur de

cohérence est suffisamment petite on doit observer, même pour des monocristaux parfaits, des propriétés jusqu’ici attribuées aux imperfections. Les propriétés prévues sont (a) une largeur intrin- sèque finie associée à la transition en champ magnétique nul, et (b) la persistance de l’état supra- conducteur jusqu’à des champs magnétiques dépassant le champ critique thermodynamique.

Abstract.

2014

There are indications that in superconductors in which the coherence length is sufficiently small one should observe, even in perfect,single crystals, properties hitherto generally

attributed to imperfections. The predicted properties are (a) the existence of a finite intrinsic width for the transition in zero magnetic field, and (b) the persistence of the superconducting

state up to magnetic fields exceeding the thermodynamic critical field.

LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM TOME 23, OCTOBRE 1962,

1. Introduction. -Dans un supraconducteur les

fonctions d’onde des électrons possèdent une cer-

taine cohérence spatiale. Pour un supraconducteur

pur celle-ci provient, qualitativement, du fait que pour construire des paquets d’ondes qui repré-

senteraient le mouvement des électrons on dispose

d’états électroniques dont les, vecteurs d’onde k occupent une gamme de valeurs de largeur

Õk 2 Eo (gradk E, 2so -- 3,5 kTc est la largeur

de la bande interdite et Te est la température de

transition. Le principe d’incertitude implique que

des paquets d’ondes ainsi construits possèdent une

étendue spatiale 03BE= 8k"1. Puisque

vitesse des électrons au niveau de Fermi, on trouve

Pour la constante numérique a la théorie de

Bardeen, Cooper et Schriffer [1] donne la valeur

0,18.

Un supraconducteur peut être considéré comme

pur dans ce contexte si l, le libre parcours moyen des électrons à l’état normal, satisfait la condi-

tion 1 » §o. Par contre, lorsque 03BEo la diffusion

des électrons par les impuretés conduit à une lon-

gueur de cohérence Z qui est inférieure à la va-

leur §o qui règne dans le métal pur. Gorkov [2] a

démontré que pour T voisin de Tc. et 1 « 03BEo on peut écrire (*)

Dans cette communication on examinera deux

aspects du rôle de la longueur de cohérence, surtout

en ce qui concerne son comportement dans des alliages.

(*) Je suis reconnaissant à M. de Gennes pour la dis- cussion que nous avons eue à ce sujet. Dans une commu-

nication antérieure [3] on a introduit une quantité 03BEG qui, cependant, ne semble pas jouer exactement le rôle d’une

longueur de cohérence.

2. La largeur de la transition en champ nul.

-

Si l’on mesure la résistivité P(T) d’un supracon- ducteur en champ magnétique nul pour T voisin de Tc on trouve que la transition possède une cer-

taine largeur. Il est commode de caractériser celle-ci par la quantité ATl/2, qui est l’intervalle entre la

température P(T) = Po/4 et celle

po étant la résistivité à l’état normal. On sait qu’en général la valeur de AT1/2 peut être due en partie

soit à un manque d’homogénéité chimique de l’échantillon, soit à une déformation inhomogène,

mais nous nous intéressons surtout à la valeur

,àTl/2 d’un monocristal parfait et homogène d’un

élément ou d’un alliage supraconducteur.

Pour ce cas Pippard [4] a suggéré que AT,/, était

déterminée par des fluctuations d’énergie dans des régions de l’échantillon dont les dimensions étaient déterminées par la longueur de cohérence. Au lieu

d’entreprendre la tâche difficile de construire une

théorie exacte basée sur cette idée, Pippard sup- pose que pour T voisin de Te le supraconducteur se comporte comme si un certain nombre de régions sphériques de rayon § subissaient des fluctuations

d’énergie négatives et suffisamment grandes pour

qu’elles soient supraconductrices, le reste du métal

étant normal. On trouve alors l’expression suivante

pour p(T) :

.

r = 203C003BE3 Cn/3 kT2 et c est la chaleur spécifique

par unité de volume à l’état normal. Il en résulte que

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019620023010070400

(3)

705 On sait d’autre part [5] que

où 8 est l’aire de la surface de Fermi dans l’espace réciproque, et que (y/V), le coefficient de chaleur

spécifique électronique par unité de volume, est

donné par

-

Si vo varie suffisamment peu sur la surface de

Fermi pour qu’on puisse négliger la différence

entre V0-1 et (1/vo)’ les équations (1), (2), (6) et (7)

conduisent à

où po est en u. e. m. et (yTc/V) en erg cm-3 deg-1.

Le tableau I donne les valeurs de po, (yTc/V)

et AT1/2 observées pour certains alliages, et dans

les deux dernières colonnes on donne les valeurs de § et de AT112 calculées d’après les équations (8)

et (5) respectivement.

TABLEAU 1

(*) Seules les valeurs marquées (a) proviennent en définitive de mesures de p(T). Celles marquées (b) proviennent de

mesures de la variation de la perméabilité de l’échantillon et celles marquées (c) de la variation de la chaleur spécifiqie,

mais il serait surprenant si elles différaient de beaucoup de celles que l’on aurait trouvées par mesure de p(T).

On voit que l’accord entre la théorie et l’expé- .

rience est encourageant mais qu’il n’est pas parfait.

Cependant on note du point de vue théorique que le modèle de Pippard ne prétend pas être exact. Du

point de vue expérimental seuls les alliages Nb-Ta

et In-Sn étaient étudiés sous forme monocristalline

et pour tous les échantillons il est difficile de pré

ciser le degré d’homogénéité. Enfin, lorsque T

varie rapidement avec la composition de l’alliage,

comme par exemple, pour les alliages Mo-Ti, il se peut que des variations statistiques due la compo- sition sur une distance de l’ordre de § donnent lieu à une contribution à Ô.Tl/2 qui s’ajouterait à celle donnée, par l’équation (5).

3. L’énergie de surface. -Lorsqu’un échantillon

supraconducteur ayant un coefficient démagné-

tisant 47tn =1= 0 est placé dans un champ magné- tique He quelque peu inférieur à Hé il se divise en un mélange de domaines normaux et supracon-

ducteurs que l’on appelle l’état intermédiaire [13].

Si la fraction de l’échantillon qui se trouve à l’état supraconducteur est alors déterminée par n et le

rapport He/ H, l’échelle de la structure de l’état

intermédiaire est déterminée par d’autres consi- dérations. Il existe, en effet, une énergie H2 c A/8-03C0

par unité de surface d’une paroi entre un domaine supraconducteur et un domaine normal (où A a

donc les dimensions d’une longueur) et des consi-

dérations similaires à celles faites dans le cas ana-

logue des ferromagnétiques montre [14] que l’espa-

cement moyen, d, e4tre domaines, pour un échan- tillon de dimension L dans le sens du champ exté- rieur, est donné par

Sauf lorsque l’échantillon est presque entiè- rement normal ou supraconducteur, f(He/Hc) -- 10.

L’étude de l’état intermédiaire pour de bons monocristaux de l’aluminium et de l’étain [15] met

en évidence une structure extrêmement régulière

que l’on peut déplacer d’une manière presque par- faitement réversible en faisant varier He. Les valeurs de d observées correspondent à des valeurs de A de l’ordre de 103 à 104 A dans ces supra- conducteurs. En réalité est une fonction de la

température mais nous allons ignorer cette compli-

cation ici.

C’est à Pippard [16] que l’on doit l’idée selon

laquelle l’énergie de surface esthée à la longueur de

cohérence. Qualitativement on peut considérer que pour une paroi isolée l’énergie de surface est la

somme de deux termes :

Le premier terme, positif, vient du fait que

l’étendue spatiale des fonctions d’onde des élec-

tron3 dans une région supraconductrice rend diffi-

cile leur raccordement aux fonctions d’onde rela-

tives aux régions normales. Le deuxième terme,

négatif, vient de la pénétration du champ magné-

(4)

706

.I.LD qui U:1UO CL

une profondeur de pénétration À à l’intérieur de la

région supraconductrice. Pour un élément supra- conducteur pur il semble que l’on a toujours 03BEo » 03BB

et puisque la paroi est en équilibre thermody- namique lorsque Ho = Hc l’équation (10) done

alors A sw ça. Ceci est confirmé par l’expé-

rience [15].

Cependant, lorsqu’un échantillon est préparé

avec peu de soin le mouvement de la structure des domaines procède fréquemment par des à- coups [17], comme si les parois préferaient rester bloquées dans des endroits où A est localement un

minimum, et la courbe d’aimantation d’un tel échantillon peut être très irréversible.

Certains auteurs ont considéré que les défauts dans un échantillon qui donnent lieu à ce compor- tement irréversible (probablement des, précipités d’impuretés, des dislocations, ou d’autres défauts étendus) suffisent pour expliquer la persistance de

la supraconductibilité dans certains corps jusqu’à

des champs magnétiques très supérieurs au champ critique thermodynamique, He [18].

Cependant on constate que si 03BE À l’équa-

tion (10) montre qu’une paroi aurait une énergie

de surface négative si Hn > H.2, HC2 = He

(ç/À)1/2. Par conséquent l’échantillon aurait ten- dance à se diviser en domaines normaux et supra-

conducteurs, afin de diminuer son énergie libre,

même si n = 0.

La courbe d’aimantation qui en résulterait, au

lieu d’avoir l’allure classique l’aimantation est

proportionnelle au champ jusqu’au champ critique,

et est nulle pour des champs supérieurs, serait d’un type nouveau dont la forme dépendrait du rap-

port (§/X). Un modèle simple [19] (pour lequel,

afin de simplifier le calcul, on a supposé que les domaines étaient des lamelles) prévoit alors que pour supprimer complètement l’état supracon- ducteur il faut un champ Hoi donné par

Le moaeie prevon aussi que, avant la suppression

complète de la supraconductibilité, il existe dans

l’échantillon une rnicrostructure où le champ ma- gnétique varie périodiquement dans l’espace avec

une « longueur d’onde » de l’ordre de §.

Des prévisions analogues avaient déjà été faites

par Abrikosov [20] et la similarité entre ces deux

points de vue a déjà été commentée [3], en parti-

culier pour les supraconducteurs purs. Pour les

alliages il y avait, apparemment, un désaccord ;

ceci était dû à l’hypothèse selon laquelle lorsque

1 « o, l, mais d’après Gorkov [2] il faut plutôt

se servir de l’équation (2). Avec celle-ci, et le fait que À OC 1-l’2 pour 1 « Z., on trouve à partir de l’équation (11), Hcl oc 1-1, comme l’a démontré

Gorkov [2].

La confirmation expérimentale de l’existence du

nouveau type de comportement magnétique d’un supraconducteur, lorsque § À, n’est pas encore faite d’une manière satisfaisante, ceci à cause de la

difficulté que l’on rencontre dans la préparation

d’échantillons ayant un comportement magnétique

suffisamment réversible pour qu’il n’y ait aucune équivoque. Cependant, outre les indices déjà com-

mentées [3], notons que le comportement réversible

de la chaleur spécifique du V.,Ga, en fonction de la

température et du champ magnétique, implique un comportement magnétique du nouveau type avec

une valeur de À/03BE0 particulièrement élevée qui

est en accord raisonnable avec celle que l’on peut estimer pour ce corps [21].

Enfin, si du point de vue thermodynamique par

nous adopté, les défauts étendus ne sont pas indis-

pensables pour que l’état supraconducteur persiste jusqu’à des champs nettement supérieurs à Ho, la

microstructure de l’état supraconducteur prévue lorsque § X permettrait vraisemblablement aux

défauts étendus de bloquer le mouvement des do-

maines beaucoup plus facilement que dans les élé- ments supraconducteurs où io » À et où l’échelle

de la structure des domaines est beaucoup plus grande (voir ,équation 9).

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