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Le But ou l Objectif de la Vie

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Academic year: 2022

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Le But ou l’Objectif de la Vie

LEÇON NO 2

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2 Tous nos remerciements aux créateurs de cet inestimable cours complet de l’Institut

Pelman sur le développement personnel

Aujourd'hui, plus que jamais… Optimisez Votre Potentiel Humain!

C'est de loin Votre Principal Actif!

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d’orthographe ou des tournures de phrases difficiles à comprendre.

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TABLE DES MATIÈRES

À l'Étudiant 5

I - La Nécessité d’un But 6

Avez-vous un But défini 6

Le But et l’Intérêt 7

Le But et l’Idéal 8

II - Intérêt et Harmonie Mentale 10

A. L’intérêt donne à l’Esprit l’Unité d’Action 10

B. L’Intérêt développe l’Attention 10

Des Buts trop Nombreux dispersent l’Attention: 12

Il faut savoir se Limiter 12

Le Génie et l’Attention 13

L’Intérêt développe la Mémoire 13

C. L’Intérêt développe la Mémoire 14

D. L’Intérêt fait trouver des Idées 15

La Naissance et le Développement des Idées 15

L’Intérêt comme Stimulant 16

E. L’Intérêt accroît la Confiance en Soi 17

Le Caractère et ses Effets 18

L’intérêt engendre le succès 19

Confiance et Défiance de Soi 19

F. L’Intérêt accroît la Puissance de la Volonté 20

Récapitulation 21

III - Comment se Créer un But 22

Pourquoi bien des Gens vivent sans but 22

But Immédiat et But Lointain 23

La Recherche du But 23

But Principal – But Secondaire 24

Question à se Poser 25

La Vocation 25

Comment le But se Découvre 26

Comment éveiller l’Intérêt 28

La Supériorité de Celui qui Veut 28

Après le But, les Moyens 29

Le Regard en Avant 29

La Réalisation de son « Moi » ou la Conscience de sa Propre Personnalité 30

Échec et Demi-succès 30

IV - Comment Maintenir son But 32

L’Examen de Conscience 32

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Un Exemple d’Examen de Conscience 32

Questionnaire pour l’Examen de Conscience 33

Son effet sur l’Emploi du Temps 35

Fréquence de l’Examen de Conscience 35

La Timidité 36

V - Application à la culture de la Mémoire 38

L’Oubli 38

Le Prix d’un Oubli 38

Les Degrés de la Mémoire 39

La Mémoire et l’Évènement « Unique » 39

Pas de Défaillance ! 40

À l'Œuvre ! 41

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INTRODUCTION

À l'Étudiant:

Nous faisons appel à votre sincérité.

Cette leçon est décisive : elle peut, elle doit transformer votre vie.

Embrassez du regard toute votre existence et posez-vous cette question :

Quel est mon But dans la Vie?

Votre réponse est-elle prête? Avez-vous seulement une réponse à faire? Avez-vous vraiment un but?

Non? Alors, vous allez à la dérive. Vous êtes le jouet des circonstances.

Vous ne serez jamais pleinement vous-même. Votre développement spirituel et moral est impossible, ou livré au hasard.

Nous ne prétendons pas que vous êtes un « raté ». Mais, si vous ne vous proposez pas un but déterminé, vous resterez très inférieur à ce que vous pourriez devenir.

Étudiez cette leçon allégrement, même si elle vous montre en quoi vous avez échoué. Il n’est jamais trop tard pour prendre la direction de sa vie.

Vous êtes à l’aurore d’un jour meilleur : éveillez-vous !

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LE PELMANISME

Le Système Pelman pour l’Éducation Scientifique de l’Esprit et la Culture de la Mémoire

LEÇON II

I. LA NÉCESSITÉ D’UN BUT

1. Si vous voulez vraiment devenir tout ce que vous pouvez être, il vous faut un but dans la vie : non pas un but général, mais un but particulier, non pas le simple et vague désir de réussir dans toute vos entreprises, mais la ferme résolution de réaliser un projet bien défini.

Sans un plan de vie soigneusement arrêté, votre puissance mentale ne se développera pas.

Avez-vous un But défini?

2. Comment prenez-vous la vie?

Êtes-vous de ceux qui se laissent balloter dans l’existence comme une épave sur les vagues? Ou bien vous maintenez-vous seulement à l’endroit où les circonstances vous ont placé? Ou enfin ne résistez-vous aux évènements qu’au hasard et par à-coups?

Si vous allez à la dérive, si vous vous en tenez à votre tâche quotidienne sans plus, si vous ne prenez une initiative que forcé, vous ne pouvez pas répondre : « J’ai un but. »

Avoir un but, c’est être poussé par une idée précise et par un sentiment puissant à devenir un peintre de valeur ou un grand commerçant, un romancier illustre ou un politicien célèbre, un habile médecin ou un industriel prospère, un ingénieur-conseil ou un « as » en mécanique, un excellent chef d’entreprise ou un employé supérieur : bref, c’est arriver aux premiers rangs dans la voie choisie. Le but que vous vous proposez peut être plus ou moins élevé, mais quel qu’il soit, il a sa valeur parce qu’il vous oblige à progresser.

Vous avez besoin d’abord d’une idée directrice claire et précise. Sachez qu’elle ne se trouve que rarement du premier coup. La conception d’un

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7 but est, en effet, une opération intellectuelle complexe : elle exige une réflexion soutenue et un jugement droit.

À elle seule, cependant, l’idée du but ne vous suffira pas, il faut qu’elle soit imprégnée d’une émotion forte, d’une passion, qu’elle vienne plus du Cœur que de l’Esprit. Sentez qu’un intense désir de se développer, d’atteindre, de dominer, de conquérir, d’achever est la base de tout plan de vie et accroît fortement les chances du succès. Nous l’avons dit dans la Leçon 1 : le sentiment est toujours la force motrice qui stimule l’intelligence et pousse la volonté à l’action.

Mais prenez garde : il y a désir et désir. Un désir quelconque, vague et faible, ne vous portera pas au but. Désirer écrire un livre est facile ; l’écrire exige une activité méthodique et une connaissance exacte des faits et des idées qu’on veut exprimer.

Avoir un but, c’est donc concentrer toutes ses énergies vers le résultat précis qu’on veut atteindre, comme une lentille concentre les rayons lumineux et caloriques sur un seul point qu’on nomme foyer.

Votre but est le foyer de vos énergies.

Le But et l’Intérêt

3. Le Sentiment, cette force motrice de votre activité, détermine l’intérêt que vous portez aux diverses manifestations de la vie. Nous prenons ici ce mot, non pas au sens courant et restreint d’intérêt matériel, mais dans son sens large. Croyez bien que pour réussir il vous faut un intérêt pour certaines choses dont l’ensemble constitue votre but.

Pourquoi restez-vous des heures à regarder un match de football.

Parce que le jeu vous intéresse et que vous désirez voir gagner votre équipe préférée. Pourquoi vous réservez-vous quelques heures de loisir afin de faire du sport, d’apprendre les langues étrangères ou de secourir votre prochain? Parce que vous vous y intéressez. Chaque homme a ses propres intérêts – artistiques, moraux, pécuniaires – qui déterminent ses actions. Le tragique, c’est de n’avoir aucun intérêt : de ne pas s’intéresser à quelque chose fortement, de n’avoir pas de passion, ni même de désir. Rien n’entraîne si sûrement l’infériorité mentale, le malheur, souvent même le désastre.

Un intérêt passionné, voilà quel a toujours été le mobile essentiel des penseurs et des hommes d’action.

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8 1° ils avaient en vue un objet précis, 2° ils ont cherché les plus sûrs moyens de l’atteindre.

Ces hommes étaient ambitieux.

Mais ne croyez pas que l’ambition ne soit réservée qu’aux grands hommes, aux conquérants qui rêvent d’asservir le monde, aux rois du pétrole ou de chemins de fer, aux politiciens qui aspirent à diriger les destinées de leur pays.

Non, l’ambition est un levier à la disposition de chacun ; nous sommes tous ambitieux, ou nous devrions l’être dans la mesure où notre ambition est légitime. Le bachelier qui prépare sa licence pense déjà à l’agrégation ou au doctorat ; le poète, le littérateur qui débute rêvent d’imposer leur nom à l’attention du public ; le savant espère se survivre par une découverte ou par une méthode nouvelle de recherche ; le journaliste anonyme qui « fait les chiens écrasés » compte bien devenir rédacteur, ou même directeur du journal auquel il collabore. Tout aussi légitime, l’ambition de l’ouvrier et de l’employé qui espèrent s’établir à leur tour comme patrons ; du petit commerçant ou du petit industriel qui travaillent à devenir des magnats du commerce ou de l’industrie.

Du bas en haut de l’échelle sociale se manifeste un mouvement perpétuel d’ascension. Resterez-vous en bas? Vous contenterez-vous de regarder les autres monter et occuper la place confortable à laquelle vous pourriez aussi prétendre?

Le But et l’Idéal

4. Prenez garde, pourtant, que nous ne soyons pas ceux qui ne voient un succès que là où il y a un gain d’argent. L’argent peut être la mesure du succès, il ne l’est pas toujours. Ainsi, réussir une expérience de laboratoire qui ouvre à la science et à l’industrie des voies nouvelles ne se traduit pas nécessairement pour le chimiste par un gain accru ou par une prime en argent. Le résultat, fruit de longs et pénibles labeurs, est pourtant un succès.

Nous évaluons la réussite d’après le mérite et l’effort qui ont été mis en œuvre. Encore la notion de but et celle de succès ne sont-elles que relatives ; elles sont en rapport avec l’esprit qui les conçoit.

Un commis épicier qui rêve de devenir, dans dix ans, le patron d’une belle épicerie et qui travaille assidûment pour y arriver est poussé par un dessein « grand » à ses yeux ; innombrables sont, en effet, les connaissances qu’il devra accumuler pour atteindre à ses fins et diriger sa vaste entreprise. Son activité est, dans un ordre différent,

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9 comparable à celle de l’astronome qui travaille à découvrir l’explication des taches du soleil ou du médecin qui s’efforce de trouver le remède du cancer. Les points de départ et d’arrivée sont matériellement autres; la valeur de l’énergie humaine déployée est la même.

Elle est due à l’exaltation que produit le désir de la réussite avec ou sans gain pécuniaire. Ce gain est un élément appréciable, disons même agréable. Mais il existe des formes supérieures d’intérêt, des

« intérêts désintéressés ». On les englobe sous le nom d’idéal.

Pour notre commis épicier, la création d’une grande épicerie devra n’être qu’un échelon vers un but plus vaste et plus élevé ; il devra s’intéresser ensuite peu à peu à l’art, à la science, à la politique générale, bref à un but plus large. Autrement dit, l’intérêt peut ne revêtir qu’un caractère étroit et individuel ou bien s’ériger en une fin universelle.

Les peuples aussi s’exaltent pour les fins qu’ils poursuivent. Dès qu’ils cessent d’être inspirés par un idéal, ils ne tardent pas à disparaître.

Avoir un idéal supérieur est, pour l’individu comme pour la collectivité, une nécessité absolue.

Sans idéal, ils perdraient ce qu’ils ont acquis et retomberaient à leur point de départ : la misère et la barbarie.

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II. INTÉRÊT ET HARMONIE MENTALE

L’intérêt que vous éprouvez pour votre but active le développement de vos capacités mentales.

A. L’Intérêt donne à l’Esprit l’Unité d’action.

1. Voici un jeune homme qui, venant de terminer ses études, cherche à se créer une situation. Absorbé par la préparation de ses examens, il n’a pu jusqu’alors faire définitivement choix d’une carrière. Le moment est venu de se décider et c’est pour lui un grand souci. Il est attiré par diverses professions qui toutes ont leurs avantages et leurs inconvénients. Entrera-t-il dans l’industrie automobile? À la Bourse?

Dans les assurances? – Il essaye de peser impartialement le pour et le contre. Dans cette période d’indécision, pour ne pas dire de dispersion, son esprit n’a aucun point de concentration, et la force de l’intérêt est à peu près suspendue : elle ne s’exprime plus que par le désir de découvrir sa vocation réelle. Enfin, il se décide : il entrera dans une banque. Aussitôt, une idée bien définie commande toutes ses facultés : il veut devenir un habile financier. Dès lors, pour réaliser cette ambition, son esprit d’observation, sa mémoire, son imagination, son jugement, sa volonté vont agir de concert. Nous ne disons pas qu’il n’aura aucune idée étrangère à son travail (nous souhaitons au contraire qu’il en ait pour son bon équilibre mental), mais le fait de poursuivre un but va faire coopérer harmonieusement ses diverses facultés.

Par contre, si nous n’avons pas de but défini, nous travaillons par nécessité, mais sans goût, et, notre besogne achevée, nous ne savons comment « tuer » le temps. Notre vie, n’ayant pas de centre, se disperse ; nous n’avons ni méthode, ni plan. Nos facultés ne prennent aucun développement ; elles s’étiolent même et un jour vient où nous nous reconnaissons inférieurs à ce que nous étions autrefois. À peine nous avouons-nous ce que nous aurions pu devenir si, dès la jeunesse, nous avions adopté un but et une méthode.

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B. L’Intérêt développe l’Attention.

2. Voici, en présence de M. X…, six personnages : un tailleur, un peintre, un psychologue, un médecin, un homme d’affaires et un… je ne sais quoi, car il ne s’intéresse à rien. Chacun des cinq premiers fera une remarque au sujet de M. X…relativement à ce qui l’intéresse. Ainsi le tailleur observera sans aucune peine la coupe du veston, la qualité du tissu ; le peintre examinera la physionomie, la couleur de ses yeux et du teint ; le psychologue, attentif à l’expression du visage, devinera le tempérament ou le caractère ; le médecin, même sans s’y appliquer, constatera les symptômes d’une maladie ; l’homme d’affaires apercevra, d’un coup d’œil, la condition sociale. Mais celui qui ne s’intéresse à rien ne verra rien ; son regard glissera sans faire aucune remarque et après une vague impression ce sera, comme auparavant, le vide dans son esprit.

Rien de plus fréquent que la dispersion d’esprit ; elle résulte le plus souvent de l’absence de but, par conséquent d’intérêt.

Combien d’Étudiants nous disent : « Quand je m’assieds pour faire des comptes ou lire un livre, je ne puis concentrer mon attention sur mon travail, je pense à toute autre chose ; arrivé à la fin de la page, je dois recommencer ! J’ai tout autant de peine à suivre une conversation. Les gens me parlent, et, s’ils me demandent : “N’est-ce pas votre avis? », Je ne sais à quoi s’applique cette question ; j’étais dans les nuages.»

Nous cherchons alors à déterminer depuis combien de temps notre interlocuteur souffre de cet état d’esprit, et, un à un, nous obtenons les renseignements désirés. Enfin, nous posons la grande question : quel est votre but dans la vie? Vous laissez-vous vivre, ou avez-vous un plan, une ambition ?

« - Ma foi ! J’ai bien peur d’aller tout juste mon petit bonhomme de chemin. Certes, j’aimerais augmenter mes revenus, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Pour ce qui est de l’ambition, il y a beau temps que je n’en ai plus. »

Forts de cet aveu, nous commençons à lui expliquer qu’on peut remédier à la dispersion de l’esprit, d’abord en reconstruisant sa vie intérieure sur une nouvelle base de désirs, puis en suivant avec décision la voie adoptée. Nous lui représentons que non seulement il doit désirer augmenter ses revenus, mais être bien déterminé à les augmenter de 4.000 ou 5.000 Fr. par an. Peut-être lui sera-t-il difficile au début de se créer un mobile d’action ; mais, dès qu’il y aura réussi, il concentrera plus facilement son attention sur les détails de ses

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affaires ou sur les pages d’un livre. Il prendra de bonnes habitudes mentales, et ses pensées, au lieu de se poser, sans raison, ici et là, seront toutes dirigées sur les moyens d’augmenter ses profits et d’édifier de nouveaux projets. En outre, une discipline psychique – que nous esquisserons plus tard dans notre Cours – accomplira des merveilles pour le développement de ce que nous pourrons appeler les muscles mentaux.

Et, dans trois mois, cet homme, qui manquait de confiance en lui, nous dira qu’il ne se reconnaît plus : il n’aurait pas cru qu’une guérison pût être aussi rapide et aussi complète.

Des Buts trop Nombreux dispersent l’Attention.

Il faut Savoir se limiter.

3. Avoir un but précis concentre l’attention ; avoir trop de buts, et des buts trop différents, la disperse. Nous connaissons un homme qui s’occupait en même temps de trois affaires importantes, très différentes entre elles. De huit heures à dix heures du matin il travaillait à la première, de dix heures à midi à la deuxième, et de treize à vingt et une heures à la troisième. On a beau être bâti à chaux et à sable, une tâche aussi absorbante et quotidiennement renouvelée dépasse les forces normales. Cet étudiant en arriva, au bout de deux années, à un surmenage caractérisé. Il lui fallait lire une lettre deux fois pour en saisir le sens. Il lui arrivait souvent « d’être dans les nuages » pendant une entrevue fort importante. Il consulta son docteur qui l’engagea à se reposer quelque temps. Nous lui avons conseillé un remède plus énergique. Nous l’avons averti que s’il ne diminuait pas ses heures de travail et le nombre de ses occupations, non seulement maintenant, mais à l’avenir, son cerveau ne fonctionnerait plus du tout. Il fut obligé de ne conserver que deux de ses affaires et de placer un directeur à la tête de la troisième.

Notons que le surmenage tient souvent à un manque de méthode. Il faut savoir se tracer un emploi du temps raisonnable, classer les questions selon leur importance et ne pas sacrifier l’essentiel aux détails.

Beaucoup de patrons ont le tort de vouloir faire tout par eux-mêmes et se fatiguent pour un infime profit, alors que sans inconvénient ils pourraient de devraient confier à des subordonnés les tâches secondaires.

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Il y a donc une limite à l’effort, que chacun de nous doit connaître en ce qui le concerne. Cette limite est variable selon les individus.

Certaines personnes sont capables de poursuivre en même temps plusieurs sujets d’étude ou de s’occuper activement de plusieurs entreprises. Mais, en règle générale, il suffit de sa profession et d’un ou deux buts secondaires pour remplir sa vie.

Sans doute, comme nous le disons souvent, un travail repose d’un autre ; mais c’est à condition que les deux séries d’activité soient très différentes et que l’on ne soit pas déjà épuisé. On peut concentrer son énergie sur une affaire commerciale pendant huit heures par jour et consacrer encore deux ou trois heures à apprendre des langues étrangères, à jouer d’un instrument, à étudier la théorie de la T.S.F., ou à rédiger des études d’histoire, ou de critique artistique. L’attention, quoique fixée pendant de longues heures sur les affaires, sera pourtant fraîche si ensuite on veut la concentrer sur d’autres sujets. Dans ces conditions, la deuxième occupation devient une « distraction », au sens supérieur du mot, et par suite un véritable repos mental.

C’est ainsi qu’on peut éviter à la fois la dispersion de l’attention dans plusieurs directions, et le surmenage par excès d’attention sur un seul et même but.

N’avoir aucun but, c’est aller à la dérive ; en avoir trop, c’est gaspiller son énergie.

La Loi de l’Intérêt

4. Elle est claire et facile à formuler : plus votre intérêt est intense, plus votre attention est forte. C’est ainsi qu’il y a une attention spontanée en quelque sorte, qui se manifeste par exemple quand vous lisez un auteur qui vous plaît, ou quand vous écoutez une musique qui vous touche ; et d’autre part une attention voulue, qui s’exerce notamment au cours des travaux nécessaires à la profession ou au métier. Dans les deux cas, pourtant, la fatigue causée par la concentration de l’attention est d’autant moins grande que l’intérêt pour l’objet est plus profond et plus puissant.

Ainsi l’intérêt détermine, non seulement le degré de l’attention, mais aussi sa durée.

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Le Génie et l’Attention

5. Il est à remarquer qu’un grand nombre d’écrivains ont été persuadés, et le sont encore, que le génie est dû plus à la concentration de l’attention sous une forme quelconque qu’au développement extraordinaire de facultés supérieures. Buffon a dit que le « génie n’est qu’une longue patience ».

« Entre un esprit ordinaire qu'est celui de Newton, il n’y a, dit sir William Hamilton, qu’une différence importante : celui-ci est plus capable que celui-là de soutenir son attention… Le grand mathématicien anglais l’admettait lui-même avec une modestie égale à sa pénétration d’esprit. À ceux qui vantaient son génie, il répondait que s’il avait fait quelques découvertes, il le devait plus à son inlassable attention qu’à tout autre talent ».

Helvétius affirmait que ce n’était « qu’une attention prolongée ».

Matthew Arnold soutint que c’était « surtout une question d’énergie ».

Mais ce ne sont là que de demi-vérités. La vérité entière est celle-ci : l’attention, la réflexion, l’énergie, l’effort mental – employez le terme que vous voudrez – préparent l’invention originale. Une nouvelle idée est enfantée par la sphère subconsciente de notre intelligence. C’est pourquoi on dit que la nouvelle idée nous « vient » ; elle fait son apparition momentanément, alors que, peut-être, l’esprit est occupé à quelque chose d’entièrement différent. Cependant, la valeur de l’attention n’en est pas diminuée ; elle en est plutôt accrue.

C. L’intérêt développe la Mémoire.

6. La vigueur de la mémoire, comme celle de l’attention, dépend de l’intérêt qu’on éprouve et du but qu’on se propose. Le jeune étudiant en droit, qui espère entrer au Barreau, poursuit ses études avec entrain et désire, vivement passer ses examens. Étant intéressé, il est résolu à vaincre ; par suite, les difficultés de compréhension et de mémoire tendent à disparaître. S’il avait d’autres intérêts, ou s’il était indifférent aux résultats de son travail, il parcourrait distraitement ses livres de droit, son attention serait faible ; par suite, sa mémoire serait paresseuse et incertaine.

N’est-il pas notoire que nous nous rappelons les détails d’une affaire qui nous intéresse plus facilement que ceux d’une entreprise à laquelle nous sommes indifférents? Un jeune homme de 25 ans se plaignait de son peu de mémoire dans les affaires. Il oubliait de mettre les lettres à la poste, négligeait les communications téléphoniques, ne se souvenait

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ni des commandes faites, ni des ordres reçus. Mais il se rappelait tout ce qui touchait au football : les dates des matches, les noms des équipes et des joueurs, les résultats exacts des parties. Il était à cet égard une vivante encyclopédie.

Il mettait tout son cœur dans le football et non dans les affaires. Où est notre cœur, là aussi est notre mémoire.

Examinez votre vie et cherchez ce que vous vous rappelez le mieux.

Ce sont les évènements, heureux ou malheureux, qui vous ont fait éprouver une vive émotion, ceux qui vous ont inspiré un intérêt profond. Un passage extrait d’une lettre de l’in de nos Étudiants vient à l’appui de cette observation :

« Les trois faits dont je me souviens le plus vivement, écrit-il, c’est le terrible accident où l’un de mes camarades se noya sous mes yeux (j’ai failli me noyer moi-même) ; la soudaine exaltation morale que j’éprouvai sur une des montagnes de la Suisse ; et le profond étonnement que je ressentis lorsque, pour la première fois, je regardai par un télescope ».

La mémoire, cependant, peut se trouver amoindrie alors que l’intérêt reste intact. Il est indéniable, par exemple, que pendant une maladie la mémoire s’affaiblit, bien que notre intérêt reste aussi vif. De même, un choc, le surmenage et bien d’autres causes accidentelles peuvent amener des troubles de la mémoire.

Il résulte de ce qui précède que l’intérêt est plus fondamental que le souvenir : Intérêt et But conditionnent l’Attention et la Mémoire.

D. L’intérêt fait trouver des Idées.

7. En canalisant toutes les facultés mentales vers un but déterminé, l’intérêt élimine toutes les sollicitations du monde extérieur, de même que toute idée n’ayant pas trait au but qu’on s’est proposé.

Dans le domaine qui nous séduit, il rend nos idées plus nombreuses, plus puissantes, plus fécondes.

Il augmente ainsi le pouvoir créateur de l’imagination. Grâce aux forces qu’il vous donne, vous ne vous bornez plus à considérer ce qui touche étroitement à vos affaires, à votre profession, mais vous êtes amené à examiner également autour d’elles tout ce qui, à première vue, leur est étranger. Cet accroissement de nos idées en nombre et en qualité aboutit aux plus fructueux résultats.

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Maxwell émit une théorie concernant les relations du magnétisme et de l’électricité. Hertz, en tant que physicien, s’y intéressait aussi, et fit des expériences pour vérifier la théorie, ce qui le conduisit à la découverte des ondes hertziennes ou électromagnétiques. Marconi et Branly s’y intéressèrent à leur tour et aboutirent à certaines applications pratiques que de profondes réflexions leur avaient suggérées. C’est ainsi que fut découverte la télégraphie sans fil. Cet exemple met nettement en lumière le rôle de l’Intérêt, de l’Attention, de la Mémoire dans la naissance et le développement des Idées.

La Naissance et le Développement des Idées.

8. Les annales du génie montrent que dans presque tous les cas, l’originalité et les découvertes des grands hommes sont dues, d’abord à cette impulsion, sentiment ou émotion (quel que soit le nom que vous lui donniez) qui fait passer aisément de l’intérêt à l’action. Un exemple nous suffira. Finsen, le fameux spécialiste des cures de lumière, vit un chat reposant paresseusement sur un toit, en plein soleil. L’ombre d’un bâtiment voisin atteignit l’animal, qui se déplaça peu à peu pour s’exposer de nouveau aux rayons solaires. Il répéta la même manœuvre plusieurs fois. Cette répétition attira l’attention de Finsen, dont l’intérêt croissait à mesure qu’il réfléchissait.

Il comprit que la lumière et la chaleur faisaient du bien au chat, mais comment et pourquoi ? Il se sentit à la veille de faire une grande découverte ; et, par la suite, ses nouvelles aboutirent à la fameuse cure Finsen.

Vous direz peut-être : n’est-ce point un cas où l’attention fit naître l’intérêt, plutôt que le contraire? Non, car le savant commença par s’intéresser aux mouvements du chat, et c’est cet intérêt qui attira son attention sur le pourquoi du phénomène. On objectera que pour nous intéresser à une chose, il faut l’avoir d’abord aperçue. Certes : mais cette sorte d’attention au premier degré, spontanée, presque automatique, n’est pas l’attention concentrée, intense, dont nous nous occupons en ce moment.

Nous reviendrons plus tard sur l’attention qui se développe par la culture de l’esprit d’observation.

L’intérêt comme Stimulant.

9. N’avez-vous jamais entendu A… dire à propos de B… : « Je me demande où il trouve toutes ses idées? » Cette remarque n’est point

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exempte de rancune et d’envie. A… fait de son mieux et cependant B…

le surpasse en tout. Pourquoi? Probablement parce que B… est plus intelligent, ou plus laborieux, ou connaît mieux son métier. Mais il est également probable que A… n’a pas un aussi fort stimulant que B… et que, dès qu’il en aura un, les idées lui « viendront », aussi nombreuses et aussi fécondes que celles de son rival. Nous avons été étonnés de l’extraordinaire habileté dont certains hommes sans instruction font preuve dans la conduite de leurs affaires. Ils peuvent commettre quelques bévues lorsqu’il faut de la précision dans l’expression et un goût sûr ; mais ils ont trouvé les idées essentielles, et les ont magistralement mises à exécution.

Ces hommes ont en eux la force, et cette force jaillit de leur enthousiasme pour leur œuvre.

Appliquez ces exemples à vos propres affaires. Pourquoi êtes-vous quelquefois à court d’idées? Deux raisons l’expliquent. Une période de stagnation, longue ou courte, suit presque toujours une période de création ; à l’exaltation mentale succède une sorte de dépression.

C’est le rythme intellectuel. Mais la cause la plus grave, c’est que les feux de l’intérêt s’éteignent. Vous perdez votre force ; votre attention se relâche ; votre puissance de réflexion diminue, et vous n’obtenez plus que des résultats médiocres.

Le remède est simple : vivifiez, accroissez le stimulant et les idées viendront. La loi du stimulant a été formulée ainsi : « L’efficacité d’un sentiment, en tant que force agissante, est déterminée par son intensité et sa durée ».

Il faut que votre intérêt soit permanent et profond, sinon vous ne progressez pas ; vous êtes changeant, instable ; tantôt vous êtes tout feu, toute flamme, et tantôt froid et apathique. Si au contraire votre intérêt, quoique constant, reste tiède, il ne renferme aucune force, aucun « piment » et ne stimule en rien votre activité.

E. L’intérêt accroît la Confiance en Soi

10. C’est là une question extrêmement importante et nous nous proposons de l’étudier à fond. Définissons d’abord la « confiance en soi ». D’après le dictionnaire, c’est « la foi qu’on a en ses propres forces ; on compte sur la rectitude de son propre jugement et la compétence de ses propres facultés, sans aide étrangère ».

Personne n’est absolument dépourvu de cette désirable qualité d’esprit et de caractère : il y a généralement une sphère (celle de nos affaires

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ou de notre profession) qui nous intéresse, que nous connaissons bien et où nous ne craignons point de parler et d’agir. Un cordonnier peut être d’une timidité extrême et sans aucun esprit d’initiative : mais, si vous vous avisez de le contredire lorsqu’il parle de cuir, il finira sans doute par oser vous dire que vous dites des sottises. Chacun de nous est assez sûr de lui lorsqu’il sait.

C’est de cette manière que s’accroît la confiance en soi. Vous connaissez votre sujet ou vous êtes en voie de le connaître, et votre hésitation naturelle cède le pas à votre expérience.

Cependant, même dans ce cas, il y a des gens qui n’osent soutenir leurs opinions : ils acceptent sans protester, l’énoncé des faits les plus absurdes et les plus faux. Que d’écoliers savent la réponse à faire et ont peur de lever le doigt et de parler ! Devenus hommes, ils conservent cette passivité et, quoique possédant le savoir et les capacités nécessaires pour réussir, ils hésitent sans cesse. C’est qu’ils sont de caractère réservé. Ils ont le secret désir d’arriver, mais ils ne sont pas entreprenants. Aussi se laissent-ils dépasser par les hommes les plus sûrs d’eux-mêmes.

Comment arriverez-vous à vaincre cette défiance de vous-même? En provoquant un Sentiment sous la forme d’un Désir et en l’exprimant par un But défini. Lorsque vous demandez une faveur à un supérieur, votre dignité exige que vous le fassiez sans trembler et sans balbutier.

Dites-vous à vous-même : « Cela doit finir. Cela n’est pas digne. » Au premier abord, l’émotion coutumière reparaît quelle que soit la force de la résolution prise ; mais elle s’évanouira peu à peu.

Le Caractère et ses Effets

11. Notre caractère nous empêche donc souvent de progresser, surtout si la concurrence est grande. On voit des individus bien doués n’occuper qu’une place subalterne, tandis que d’autres, d’intelligence inférieure, accaparent la première place. C’est que ceux-ci sont supérieurs sur un point : ils sont énergiques et ils ont confiance en eux. On ne saurait les en blâmer ; on ne saurait blâmer davantage ceux que leur réserve tient à l’écart des batailles de la concurrence.

Nous ne voulons pas que le monde soit peuplé d’arrivistes ne cherchant que la satisfaction de leurs désirs égoïstes ; mais nous ne désirons pas non plus le voir encombré de timides, incapables de se frayer un chemin dans la vie. Nous apprécions, bien entendu, la valeur d’un caractère réservé, tel qu’il se manifeste dans la vie et les œuvres d’un grand nombre d’idéalistes : et nous ne sommes pas aveugles aux

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mérites de ces individus énergiques qui acceptent avec calme les responsabilités des chefs. Mais si un homme d’esprit indécis désire pénétrer dans une sphère où il lui faut entrer en concurrence avec les autres, il ne doit pas s’attendre à ce que les règles de la lutte soient modifiées pour lui.

Il doit les accepter tel qu’il les trouve, lutter et vaincre. Cette manifestation d’énergie ne l’obligera nullement à cesser de se conduire en homme d’honneur.

De même que, dans un match nautique, les adversaires, tout en luttant de toutes leurs forces et de tout leur cœur, restent animés du plus pur esprit sportif, de même il peut y avoir dans toutes les sphères de la société une rivalité saine, qui reste soumise aux plus impérieuses exigences de l’honneur.

Quant à savoir si un homme doit obéir à son caractère ou le plier à ses besoins – c’est une question que cet homme, seul, peut résoudre.

Nous avons connu des individus dont rien n’aurait pu transformer la timide réserve en puissante activité ; par contre, nous en connaissons beaucoup d’autres qui y sont parvenus. Ils étaient de nature renfermée et contemplative ; mais, par vouloir personnel, ils devinrent actifs, presque agressifs. Cependant, il y a des chances pour que « l’intérêt- Force » accroisse l’énergie de chacun et lui permette de trouver un système de développement adapté à son tempérament. Lors de la dernière guerre, bien des hommes et des femmes d’une grande retenue, poussés par le désir d’être utiles à leur pays, sont sortis de leur réserve habituelle. Les uns écrivaient des livres de propagande, d’autres faisaient des conférences, d’autres encore fondaient des hôpitaux pour les blessés. Chaque tempérament s’exprimait par le mode d’action qui lui convenait le mieux.

Votre intérêt, s’il est intense, trouvera sûrement le moyen de s’exprimer ; et à l’encontre même de votre caractère, il provoquera en vous de profonds changements.

L’intérêt engendre le Succès:

Confiance et Défense de Soi.

12. Sir James Barrie, l’écrivain anglais bien connu, avait été chargé d’écrire une pièce par M. Charles Frohman.

Lorsqu’il en remit le manuscrit, il dit : « Je suis sûr qu’elle n’aura aucun succès commercial, mais c’est l’enfant de mes rêves, et je désire tellement la voir mise en scène que, pour vous indemniser des

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pertes qu’elle vous occasionnera, j’ai écrit une autre pièce. – Tranquillisez-vous, répliqua Frohman, je ferai jouer les deux. »

Or, la pièce dont le succès paraissait douteux à l’auteur était « Peter Pan », qui rapporta plusieurs fortunes. L’autre, qui devait indemniser le directeur, était « Alice reste auprès du feu », et ne fut jouée qu’une saison. C’est ainsi qu’un auteur peut se tromper en appréciant ses œuvres.

Cependant, si James Barrie avait tout à fait manqué de confiance en soi, il aurait dit à Frohman : « Non, je ne puis pas vous écrire une pièce – une pièce assez bonne pour vous. Mon genre ne vous plaira pas. » Au lieu de faire un pareil aveu, il écrivit deux pièces, dont l’une, il en était sûr, compenserait l’insuccès de l’autre. Il doutait de la valeur commerciale de cette dernière, non de ses qualités humaines et littéraires, car c’était l’enfant de ses rêves, si cher à un écrivain. Barrie ne manquait pas de confiance en soi ; il ne faisait que se tromper en estimant la valeur pécuniaire de ses pièces.

Comme nous l’avons déjà dit, la force de l’intérêt donne à l’esprit l’unité d’action, elle favorise la concentration de la pensée et le développement de chacune de nos facultés. C’est de là que naissent la foi et la confiance. Un homme se sent capable de réaliser certaines œuvres, parce qu’il s’est préparé à les faire et qu’il y a réussi. Ce sentiment de confiance, qui se manifeste dans une certaine sphère, tend à se déployer dans d’autres ; et celui qui se fie vraiment à ses capacités professionnelles s’aperçoit que ce même pouvoir peut s’exercer dans de nouvelles directions. Il suffit qu’il ait foi en ses propres moyens, excités par l’enthousiasme et éprouvés par sa propre expérience.

F. L’intérêt accroît la Puissance de la Volonté

13. La chose que de toute votre âme vous désirez faire, parce que vous la croyez bonne et avantageuse pour vous et les autres, est précisément celle qu’il vous sera le plus facile d’accomplir. Votre enthousiasme vous donnera de l’énergie. S’il vous faut, pendant un mois, commencer votre travail de bonne heure et le finir tard, vous le ferez aisément.

Cette observation est très simple ; mais on n’en saisit pas toujours l’importance. Les hommes nonchalants, indifférents, paresseux, sans ressort, sont en général incapables de s’intéresser à quoi que ce soit et, par conséquent, sans but, sans concentration de pensée et sans volonté. C’est une relation de cause à effet, comme disent les

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psychologues. Nous savons que ce rapport présente d’autres aspects ; mais ici, nous ne nous occuperons que de l’intérêt qui vise à un but précis et qui, en exigeant des efforts, développe toutes nos facultés mentales. L’une d’elles, nous le savons, est la Volonté. Cette volonté a, dans le sentiment de l’intérêt, non seulement son origine, mais aussi le principe de sa durée ; ainsi on s’habitue à vouloir.

Donc, si vous vous apercevez un jour que votre Volonté fléchit, bien que vous soyez en bonne santé et sans souci, pensez au but que vous poursuivez dans la vie, examinez-le, pour voir s’il a conservé sa force d’action primitive. Êtes-vous aussi enthousiaste que vous l’étiez? Ou la vie vous semble-t-elle avoir perdu de son attrait? On découvre souvent que l’affaiblissement de la Volonté vient du manque d’élan ou de stimulant. Le désir est moins fort ; l’attention se disperse. Toutes ces défaillances s’enchaînent étroitement et, bien qu’il y ait d’autres facteurs dont on doive tenir compte, le facteur principal, c’est l’intérêt.

Sans doute, l’habitude de surmonter les difficultés pour réaliser l’ambition de sa vie exerce une salutaire influence sur tout l’esprit ; un homme victorieux d’un côté est apte à l’être de l’autre.

Cependant, il n’en est pas toujours ainsi. Nous avons connu des hommes qui possédaient une grande force de volonté dans les affaires, mais qui n’en avaient pas dans d’autres sphères d’activité, où ils en auraient pourtant eu grand besoin. C’est pourquoi il nous faut avoir : ou un seul idéal assez vaste pour embrasser toute notre vie consciente, ou divers intérêts capables de créer tour à tour la force de volonté nécessaire.

Récapitulation

14. Résumons en un tableau synoptique ce que nos capacités mentales doivent à l’intérêt :

L’INTÉRÊT

Donne à l’esprit l’unité d’action et accroît

La force de

l’attention La force de

mémoire Le nombre et la valeur des idées

La confiance

en soi La volonté

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III. COMMENT SE CRÉER UN BUT.

Pourquoi bien des Gens vivent sans But.

1. La claire notion d’un but étant la condition première de la réussite, on doit se demander comment il se fait que tant de gens vivent sans but.

Aucun homme ne vit sans se sentir attiré par certaines choses ou certaines personnes. L’impassibilité, l’indifférence totale sont rares.

Mais on peut être adonné à la cupidité, aux passions, sans avoir véritablement un but. Tel est, précisément, le cas de ceux qui manquent le plus de tout idéal : esclaves de leurs désirs, ballottés par les circonstances, ils sont menés par le hasard, au lieu de diriger leur destinée. Il leur a manqué de concevoir une fin assez lointaine, et d’organiser toute leur existence en vue d’atteindre cette fin.

On fit donc sans but faute d’un intérêt dominant, qui unifierait notre existence entière. N’étant plus attiré par ceci que par cela, on butine tantôt ici, tantôt là, au hasard de la route, qui va n’importe où. Ne croyez pas que ce soit l’indépendance ; c’est le caprice, l’absence de toute maîtrise de soi. Celui-là seul à un but, qui montre de la suite dans ses idées, de l’organisation dans ses efforts.

On vit sans but par fatalisme, si l’on se persuade qu’il ne sert à rien de vouloir, parce que notre sort ne dépend pas de nous.

Rien de plus déraisonnable. Sans être entièrement maîtres de notre destinée, nous sommes largement responsables de nos mérites comme de nos défaillances.

On vit sans but faute de confiance en soi. C’est le cas du pessimiste, du timide. Ces déprimés ne nient pas qu’ils pourraient intervenir efficacement dans leur propre existence, mais ils n’osent pas, soit par crainte que leur activité tourne à leur détriment, soit par crainte de se tromper ou d’être mal jugés.

On vit sans but faute de volonté. Chez les uns, c’est de l’apathie ; chez les autres, de l’indécision ; ailleurs encore, de l’inconstance. Cette inertie est souvent la suite d’habitudes paresseuses. La peur de l’effort, voilà d’ordinaire sa cause principale. Quoique notre but nous attire, il n’oriente que ceux qui, ayant su le concevoir, s’élancent à sa poursuite.

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But Immédiat et But Lointain.

2. Nous avons dit déjà que ce mot de but ne désigne pas nécessairement une grande mission, une vaste ambition, une réussite éclatante. Chacun peut trouver dans sa propre sphère professionnelle et sociale des améliorations à proposer, des progrès à réaliser. Un mineur n’est qu’un ouvrier ordinaire tant qu’il fait son travail machinalement et n’occupe ses loisirs qu’à s’amuser plus ou moins grossièrement. Mais si ce mineur cherche comment améliorer les procédés d’extraction, renforcer les boisages, assurer l’hygiène et la sécurité de ses compagnons ; si, à terre, il s’instruit par la lecture et s’intéresse à des œuvres sociales de solidarité, par exemple à l’envoi des enfants à la montagne ou à la mer, il se complète lui-même. À ses buts immédiats, qui sont le perfectionnement du travail professionnel, l’entretien de sa famille, le développement de sa culture personnelle, il adjoint un but lointain.

Autant de professions, autant de possibilités : pour commencer, limitez votre ambition, en le rattachant aux activités dont vous avez déjà l’habitude. C’est peu à peu que votre horizon s’élargira et que vous pourrez envisager la poursuite d’un but de plus en plus complexe et de plus en plus vaste. Car ce n’est pas tant l’ampleur du but que vous visez qui lui donne la valeur d’un stimulant, que la force de votre désir d’une part, et de l’autre, la possibilité d’atteindre au succès. Si l’on vise d’abord trop haut ou trop loin, on court le risque d’être désappointé ou de s’user inutilement. On doit donc se définir soi-même les buts immédiats et le but lointain conformément aux faiblesses et aux aptitudes qu’on possède.

Prenez vis-à-vis de la vie une certaine attitude : celle de l’explorateur et du chercheur, qui sait qu’au-delà de son expérience actuelle il existe encore d’autres domaines à connaitre. Ne vous soumettez pas à la routine, mais profitez de ce que vous savez déjà pour apprendre davantage, pour voir plus loin et plus haut.

La Recherche du But.

3. On nous demande quelquefois : « Comment puis-je me créer un intérêt dans la vie et former un plan d’action ? » Mais avant de répondre à cette question si raisonnable, il nous faut connaître un peu la personne qui la pose. Une mère de famille, par exemple, a déjà comme telle une mission à accomplir, et il n’en est pas de plus belle que celle de bien élever ses enfants. Il se peut qu’elle veuille, de plus,

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développer ses facultés de façon à être la conseillère de ses enfants, quand ils grandiront et commenceront à penser par eux-mêmes.

En ce cas, la fin qu’elle se propose est encore plus claire et plus définie. Beaucoup de nos Étudiants ont un but général bien déterminé, lorsqu’il s’agit de leurs affaires ou de leur profession ; mais ce peut être insuffisant. Pourquoi ne proposeraient-ils pas quelques buts secondaires, qui contribueraient à développer plus largement leur culture?

Les hommes et les femmes qui ont un revenu assuré n’ont pas à se proposer un but leur permettant de gagner leur vie. Ils chercheront surtout à lire, à développer leur esprit, à participer à de bonnes œuvres ; quelle que soit l’occupation à laquelle on s’adonne, tout intérêt assez vif tend à révéler les aptitudes cachées de l’esprit aussi bien qu’à en développer les facultés les plus apparentes.

On peut dire que les hommes exerçant une profession libérale ont déjà un but fixé et de suffisantes causes d’intérêt. Ils sont artistes, avocats, médecins, ingénieurs, fonctionnaires. Le plan général de leur destinée est arrêté, quoique les détails ne le soient pas. Le but du médecin est évidemment d’exercer son art, mais sous quelle forme ? Se spécialisera-t-il? Pratiquera-t-il la médecine générale? Visera-t-il à devenir professeur de Faculté? Dans quelle voie l’intérêt le poussera-t- il? Une fois la question résolue, il lui faut encore réfléchir et se tracer un plan d’action.

Il y a des milliers de personnes dont l’avenir, en général, est déterminé, mais qui, en dehors de leur tâche journalière, n’ont aucun intérêt particulier. Elles considèrent volontiers leurs occupations comme un labeur obligatoire et ennuyeux : et elles vivent leur vraie vie la maison, parmi des livres, des collections ou des fleurs. Ces personnes ont souvent une vie longue, heureuse et utile, mais ne tirent pas parti de toutes leurs aptitudes.

Si elles font de mauvaises affaires, ou si les temps deviennent plus durs, elles en souffrent cruellement. Une meilleure attitude mentale à l’égard de leur travail leur aurait sans doute épargné cette souffrance, ou du moins leur eût permis de l’endurer avec plus de stoïcisme, et peut-être même avec une parfaite sérénité.

But Principal. But Secondaire

4. En règle générale, le but principal est constitué par la profession : c’est elle qui utilise la majeure partie de votre énergie, c’est elle qui

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vous assure une aisance de plus en plus grande, parfois même la richesse et par là une possibilité croissante de développer votre personnalité entière.

Tant mieux si cette profession correspond à vos goûts et à vos aptitudes, surtout si son domaine est riche et vaste. Sinon, exercez-la de votre mieux ; efforcez-vous d’y prendre intérêt, d’en découvrir les attraits cachés – il y en a toujours – et transformez le travail machinal en activité consciente et féconde.

Ne croyez pas, cependant, que vous deviez vous regarder comme enchaîné à un métier ou à une profession parce qu’ils vous ont été imposés par les circonstances. Après une étude sérieuse de possibilités extérieures et personnelles, cherchez la voie qui vous conviendrait vraiment et ne craignez pas de vous y engager.

Si cette profession ne satisfait pas vos aspirations et ne met pas en œuvre toutes vos capacités, adjoignez-y un but secondaire à la poursuite duquel vous consacrerez vos loisirs.

Il convient, d’ailleurs, le plus souvent, de compléter l’activité professionnelle par une autre activité méthodique d’un ordre différent ou supérieur : peinture, musique, culture personnelle, recherches scientifiques, œuvres sociales ou politiques.

Questions à se poser.

5. Il a manqué aux gens qui vivent sans but de se poser les questions suivantes :

1) Y a-t-il quelque chose qui me plaît plus que tout?

2) Cette chose mérite-t-elle d’être recherchée?

3) Est-elle accessible?

4) Est-elle accessible pour moi?

5) Quels sont les obstacles?

6) Par quels moyens pourrai-je les surmonter?

7) Ai-je, non seulement les qualités suffisantes, mais la ténacité nécessaire?

8) La victoire sera-t-elle achetée trop cher?

9) Aurai-je de la joie à poursuivre ce but, même si je devais échouer?

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Bref, c’est la sensibilité qui fait qu’il y a pour nous des objets désirables, c’est l’intelligence et la volonté qui font que nous sommes capables de nous assigner de buts et de les atteindre.

La Vocation

6. Il faut donc déterminer avec soin l’occupation préférée, l’intérêt dominant, le « but principal ». Pour certaines personnes favorisées, ce n’est pas difficile ; elles ont une vocation, un goût spontané, comme une voix intérieure qui leur commande de s’adonner principalement à telle ou telle occupation. Cette vocation est la poussée puissante qui fait les grands hommes : dans les cas les plus marqués, elle se manifeste dès l’enfance ; le hasard peut la faire découvrir pendant l’adolescence.

La plus impérieuse est la vocation artistique ; on sait que jusqu’au vingtième siècle, les peintres, les sculpteurs, les musiciens, les poètes ont souvent été obligés de sacrifier leur bien-être à leur vocation.

De nos jours, les conditions commencent à changer et les œuvres d’art peuvent plus ou moins « nourrir leur homme ». Malgré tout, la règle est qu’un homme poussé par une vocation artistique ou scientifique doit gagner sa vie dans une situation « à côté » ; de nombreux poètes ont été fonctionnaires ; maints peintres ont dû être dessinateurs industriels, ou illustrateurs de revue, de journaux, de maisons d’édition

; citons ici seulement le cas de Gustave Doré. Remarquons que les difficultés extérieures ne diminuent, et surtout ne tuent pas une vraie vocation. Au contraire, elles l’excitent ; c’est alors que l’homme qui possède cette poussée intérieure donne le meilleur de lui-même. Cette poussée, nommée vocation, se manifeste à divers égards. Le degré le plus fort est celui qui décide de la carrière des grands hommes. Mais on peut dire que chacun de nous a, lui aussi, plus ou moins sa vocation personnelle. Le tout est de le découvrir, et ensuite, de la développer.

Comment le But se Découvre.

7. La découverte de la vocation peut dépendre du hasard ; le cas d’Ampère et celui de Watt, deux enfants de génie, sont bien connus.

Mais pourquoi s’en remettre au hasard dans une telle recherche? Ne vaut-il pas mieux s’analyser avec soin, chercher dans son propre passé des indications précises, puis tâter le terrain et trouver enfin, par une méthode rigoureuse, ce à quoi l’on est vraiment bon, et pour quoi l’on se sent fait?

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Il se peut qu’en vous aussi sommeille une vocation et que nos conseils déterminent en vous comme une « illumination ». Alors, vous verrez, en toute clarté, la voie où conduire votre vie, où consacrez vos énergies. Ne laissez pas dormir vos responsabilités.

Prenons un exemple : beaucoup d’enfants font des collections de coquillages, de plantes, de timbres… Faire une collection, c’est déjà le point de départ de la méthode scientifique ; car il faut : a) classer selon un certain ordre ; b) faire des séries aussi complètes que possible ; c) comparer ces séries entre elles. Mais la plupart ne s’intéressent qu’aux deux premières opérations ; personne ne leur a dit que la plus importante est la troisième : base même des sciences et des arts. Mais supposez qu’on dise à l’enfant que sa collection de timbres-poste peut fixer en lui des notions précises de géographie : peut-être sera-t-il, plus tard, un explorateur célèbre ; que sa collection de plantes est le commencement de la botanique ; s’il persévère, en élargissant son domaine de recherche, il peut devenir un botaniste éminent ou un biologiste, professeur de Faculté. De la collection de monnaies, il pourra passer à l’archéologie et à l’histoire et là aussi acquérir un nom honoré. Ainsi la collection peut aider à l’éclosion de la vocation.

Bref, chacun de vous possède, comme Socrate, un « démon familier », un goût profond, une tendance subconsciente, qu’il faut éveiller et nourrir.

Ce n’est souvent qu’après des années d’efforts que nous découvrons l’idéal de notre vie, la profession qui nous passionne, l’entreprise qui nous enthousiasme. Il y avait jadis un jeune commis de l’Enregistrement. On lui avait dit que la carrière administrative était agréable, ce qui est vrai sous bien des rapports.

Mais notre jeune commis s’est vite lassé d’une besogne monotone qui convient mal à son esprit actif. Il se tourne de divers côtés, vers le droit, le commerce, le journalisme ; il demande conseil à ses amis, mais leurs avis sont contradictoires. Il ne sait plus que faire, il est agité, inquiet, il a la sensation d’être emprisonné. Un jour, il lui prend fantaisie d’écrire une nouvelle dans le genre de celles qu’il a lues dans les revues. Et voici qu’il découvre que le métier d’écrivain lui plaît. Il le trouve agréable et facile. Il expédie son manuscrit à un éditeur qui lui en demande d’autres. Notre jeune commis a trouvé sa vocation : il quitte sans esprit de retour l’Enregistrement et le voilà devenu homme de lettres. Ce fut l’aventure d’André Theuriet, de l’Académie française.

L’histoire abonde en faits de ce genre. Corneille était d’abord destiné au barreau et ne découvrit le véritable intérêt de sa vie que le jour où

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il écrivit sa première comédie. Et de nos jours, bien des hommes qui ont joué dans la vie politique un rôle de premier plan commencèrent par être avocats, médecins, ingénieurs, voire simples ouvriers. Il y a ainsi dans toutes les professions, des hommes, des femmes qui mènent une vie incomplète, parce que les circonstances ne leur ont pas révélé leur véritable voie. Les évènements leur permettront peut- être un jour de se découvrir une vocation qui sommeillait. Mais même alors ces gens devront penser et vouloir pour faire d’un beau rêve un but positif. Si donc vous avez la sensation de n’être pas à votre place, prenez patience, cherchez, sans découragement, avec ténacité, à découvrir ce qui vous intéresse le plus au monde ; ce sera le vrai but de votre vie : vos efforts seront récompensés.

Comment éveiller l’intérêt

8. À quoi nous intéressons-nous le plus? À l’objet qui convient à notre activité. Ce qui « ne nous dit rien » ne nous intéresse pas. On ne s’intéresse qu’aux choses pour lesquelles on a une certaine compétence. Est-ce à dire que celui qui jusqu’alors ne s’intéressait à rien est définitivement indifférent? – Nullement, car l’intérêt naîtra si cet homme donne à son activité un objet précis. Qu’il s’applique, qu’il s’efforce de faire mieux chaque jour, qu’il tienne compte de ses progrès et songe au bénéfice qu’il retirera de ses efforts s’ils réussissent : il finira par prendre goût à son entreprise et sera sauvé.

Les choses les plus insignifiantes prennent de la valeur à nos yeux quand nous nous appliquons à leur recherche. Mais il faut s’y appliquer avec méthode et persévérance, sinon on reste un « raté ».

La Supériorité de celui qui Veut.

9. La nécessité de gagner sa vie oblige la plupart des gens à accepter avec trop de hâte une profession, et souvent ce n’est pas celle qui conviendrait le mieux à leurs aptitudes. Ils sentent bientôt qu’ils ne sont pas à leur place.

Ils ont cependant ce grand avantage de vouloir quelque chose, alors que tant d’autres restent indécis. S’ils sont adroits et prudents, ils arrivent souvent à sortir de leur fâcheuse situation. Ils consacrent leurs loisirs à se donner une autre compétence et, lorsqu’ils sont prêts, ils n’ont plus qu’à abandonner la profession qui ne leur convient pas.

Savoir ce dont on est capable est surtout une affaire personnelle. C’est à nous de considérer nos goûts, nos aptitudes, nos capacités,

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d’observer autour de nous et de juger d’après ce que font les autres de ce que nous pourrions faire nous-mêmes.

Si notre but définitif tarde à se manifester, nous pouvons nous proposer un but provisoire et attendre les évènements, mais soyons toujours aux aguets pour ne pas laisser passer l’occasion. D’ailleurs, les buts momentanés doivent autant que possible marquer une étape vers l'objectif final. Quoi qu’il en soit, il sera toujours utile de fixer à notre activité des buts temporaires, pourvu que nous travaillions obstinément à les atteindre et qu’ils ne nous fassent pas négliger notre but définitif ; ils exerceront sur nos facultés une influence aussi bienfaisante qu’un idéal plus durable et les protégeront contre toute déchéance.

Après le But, les Moyens.

10. Lorsque nous avons enfin trouvé notre véritable voie et que nous avons en vue un but bien déterminé, il nous faut songer aux moyens de l’atteindre. Commençons par nous documenter le plus complètement possible sur tous les aspects de ce qui fera désormais l’objet de notre activité et, une fois munis de tous les renseignements indispensables, traçons-nous un plan d’action. Il serait présomptueux et dangereux de vouloir parcourir d’une traite le chemin qui mène au but de notre ambition. Il faut comme un voyageur prudent, procéder par étapes. Ne nous laissons pas séduire par l’appât d’un gain immédiat : ne perdons jamais de vue l’avenir et ne compromettons pas nos chances de succès pour recueillir des avantages sans lendemain. L’homme sage et méthodique sait se contenter d’abord d’un résultat modeste, si celui-ci marque une première étape vers l'objectif final.

Ne mesurez pas vos efforts au chiffre de vos émoluments.

Ne dites jamais, comme un employé médiocre ; j’en fais assez pour ce que je gagne. Bien au contraire, ne craignez pas de faire du zèle, de vous dépenser sans compter ; vous recueillerez un jour ou l’autre le bénéfice de vos efforts. Enfin, tâchez de vous créer le plus de relations possible dans le milieu où vous êtes dorénavant appelé à évoluer : vous pourrez ainsi ajouter l’expérience d’autrui à celle que personnellement vous acquerrez tous les jours.

Mais ne vous faites pas d’illusions. Si même vous observez scrupuleusement tous les conseils que nous venons de vous donner, il

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ne faut pas vous attendre à des succès immédiats. Certes, il n’est pas impossible que les circonstances vous favorisent et vous apportent, au bout de peu de temps, une réussite inespérée : accueillez-la comme une chance heureuse, bien que méritée. C’est en prenant la ferme décision de réaliser chaque jour quelque nouveau progrès et en mettant toutes votre énergie à y parvenir que vous préparez le mieux votre succès futur.

Le Regard en Avant

11. On se rappelle notre distinction du but immédiat et du but lointain:

ajoutons ici que tout progrès se fait par étapes successives. Toutes les fois qu’un but immédiat est atteint, une étape est franchie ; on peut se permettre alors un temps de repos, mais à condition de considérer cet arrêt comme un moyen de renouveler son énergie et de préparer les étapes suivantes, qui conduisent au but lointain.

Tout succès obtenu devient, dans ces conditions, un gage de succès futurs. Si on a éprouvé quelque échec, ou même quelque revers, inutile d’y penser, sinon pour en tirer un enseignement. On dresse son bilan, et on se remet en route pour l’étape suivante en sachant mieux maintenant éviter les ornières, tourner les obstacles, vaincre les difficultés.

Regardez en avant : voyez comme partout s’étendent les domaines à mettre en valeur ; et faites en sorte que votre vie soit véritablement une succession de progrès librement choisi et voulu.

La Réalisation de son « Moi » ou la Conscience de sa Propre Personnalité.

12. S’il a bien médité et bien compris ce que nous venons de dire, l’Étudiant doit se sentir gai et confiant. Peut-être avait-il un but bien arrêté avant d’ouvrir ce livre ; peut-être en avait-il besoin pour former ses premiers plans. Peut-être était-il encore indécis. Mais il ne doit, en aucun cas, ressentir du chagrin ou du désespoir. Si vous savez ce que vous voulez, cette Leçon et les suivantes serviront tous les intérêts qui vous tiennent à cœur. Si vous ne savez pas encore ce que vous voulez, vous avez du moins appris que vous le saurez un jour : allez donc de l’avant, le cœur plein d’espoir. Fuyez le pessimisme, qui peut vous faire croire que le monde est contre vous ! Fuyez le cynisme, qui dit que le progrès est un mirage spécialement créé pour la délectation des

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imbéciles ! Fuyez la doctrine de la chance, qui affirme que tous les biens de ce monde sont octroyés par le dieu Hasard !

Soyez fermement décidé à arriver, non au bruyant succès qu’applaudit le public, mais au vrai succès ; celui qu’on atteint en prenant conscience de sa propre personnalité en « réalisant » son Moi.

Échec et Demi-Succès.

13. Saint Paul, parvenu au terme de sa vie, faisant retour sur son passé, dit : J’ai « livré le bon combat ». Par contre, que d’hommes arrivés à un certain âge, sont obligés de s’avouer :

« J’ai gaspillé mon temps. »

« J’ai lâché la proie pour l’ombre. »

« Je me suis laissé devancer par mes inférieurs. »

« Je n’ai pas réalisé les espérances que mes parents et mes amis avaient fondées sur moi, et j’ai fait le jeu de mes ennemis. »

« J’ai suivi en toutes choses la voie la plus facile. »

« Je n’ai pas complètement échoué, mais mes succès ont été insignifiants. »

Il n’est jamais trop tard pour vous tracer un plan de vie qui vous évitera la nécessité d’une pareille confession. Commencez la réforme dès maintenant ; ne perdez pas un instant.

Les personnes d’âge mûr qui s’adressent à nous afin de développer leurs aptitudes inutilisées ou de conserver celles qu’elles possèdent forment un groupe à part. Le principal objet de leur activité a été déterminé depuis longtemps ; mais si elles suivent notre Cours avec plaisir, elles se sentiront de nouveau empoignées par la vie. Le relâchement intellectuel qu’elles constataient en elles-mêmes fera place à l’ardeur, et leur sentiment de faiblesse cédera à une confiance croissante.

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IV. COMMENT MAINTENIR SON BUT.

L’Examen de Conscience

1. Ce bilan lucide et sincère de toute votre vie, dressez-le tout de suite, pour décider d’après votre passé ce que doit être votre avenir.

Que vous soyez en crédit, ou au contraire en faillite et qu’il y ait lieu à liquidation, dans les deux cas vous gagnerez immensément à faire la clarté sur votre situation, à vous rendre compte de ce que vous avez fait et de ce qu’il vous reste à faire.

Mais si cette enquête est à ce point profitable, pourquoi ne pas vous en assurer le bénéfice à intervalles réguliers? Une maison de commerce ordonnée procède à l’inventaire de ses marchandises, à la vérification de ses comptes, une ou deux fois l’an. Suivez cet exemple : les conditions du succès sont partout les mêmes.

Grâce à cette méthode, vous ne pourrez plus perdre de vue pendant longtemps votre but : vous constaterez régulièrement si vous stationnez ou rétrogradez, si vous avancez normalement ou d’un pas trop lent. Vous ne vous éterniserez pas dans un « hors-d’œuvre », dans un intermède, vous risquerez moins de gaspiller longtemps votre application et vos forces. Vous apprécierez si les procédés essayés par vous au jour le jour fournissent ou non un rendement satisfaisant.

Vous vous préserverez à la fois de l’inconstance et de la nonchalance.

Un Exemple d’Examen de Conscience.

2. Voici, comme exemple, une question pratique : « Avez-vous de l’énergie, de la force d’action? » Vous devez vous la poser et vous examiner à fond. Si vous pouvez répondre « oui », ce sera un encouragement ; si vous devez répondre « non », vous aurez du moins vu clair en vous.

Prenons dans nos dossiers quelques réponses négatives :

(1) « Non, je n’ai pas d’énergie. Je suis froid, incapable d’enthousiasme et de larges sympathies. »

(2) « J’ai quelque énergie, mais seulement lorsqu’il s’agit de suivre les sentiers battus. Je laisse les autres penser pour moi. J’obéis, parce

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