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DESMOND TUTU. «Ce livre va vous ouvrir les yeux, l esprit et le cœur sur une manière d être au monde qui le rendra meilleur et plus bienveillant.

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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Nompumelelo Mungi Ngomane

préface de DESMOND TUTU

« Ce livre va vous ouvrir les yeux,

l’esprit et le cœur sur une manière d’être au monde qui le rendra meilleur et plus bienveillant. »

DESMOND TUTU

( Prix Nobel de la paix )

EXTRAIT

OFFERT

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AVANT-PROPOS PAR L’ARCHEVÊQUE

Desmond Tutu

INTRODUCTION

Je suis seulement parce que tu es

LEÇON 1

Se voir dans autrui

LEÇON 2

La force réside dans l’unité

LEÇON 3

Se mettre à la place des autres

LEÇON 4

Choisir d’ouvrir ses perspectives

LEÇON 5

Dignité et respect envers soi et envers les autres

LEÇON 6

Croire en un dieu pour tous

LEÇON 7

Choisir l’espoir plutôt que l’optimisme

LEÇON 8

Chercher les voies du lien

LEÇON 9

Le pouvoir du pardon

LEÇON 10

Embrasser notre diversité

LEÇON 11

Reconnaître ce qui est (même quand c’est douloureux)

SOMMAIRE

LEÇON 12

Déceler l’humour dans notre humanité

LEÇON 13

Pourquoi

les petites choses font les grandes

différences

LEÇON 14

Apprendre à écouter pour pouvoir

entendre

ÉPILOGUE

Intégrer ubuntu à notre vie : 14 leçons de la nation

arc-en-ciel

NOTES REMERCIEMENTS

POSTFACE

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LEÇON 1

SE VOIR

DANS

AUTRUI

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« SAWUBONA ! » – Salut sud-africain qui signifie :

« JE TE VOIS ! »

L orsque nous sommes capables de nous voir dans autrui, notre expérience du monde en devient inévitablement plus riche, animée de bonté et de connexions aux autres. Lorsque nous regardons autrui et que nous savons y voir notre reflet, nous apprenons immanquablement à mieux traiter les gens.

Voilà ce qu’est ubuntu.

Ubuntu n’est pas à confondre avec de la gentillesse, cela dit. La gentillesse est certes une qualité dont il faudrait faire preuve plus souvent, mais ubuntu va plus loin en reconnaissant la valeur intrinsèque de chaque être humain – à commencer par nous-mêmes.

C’est ubuntu qui a guidé la lutte contre l’apartheid, un cruel système de ségrégation raciale institutionnalisée en Afrique du Sud, où, jusqu’à 1994, les Noirs et les Blancs devaient mener des existences entièrement séparées. Le mouvement anti-apar- theid n’a jamais été un combat « anti-Blancs », mais il s'agit d'un combat pour que tous les Sud-Africains soient considérés

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et traités comme égaux. Face à l’adversité et l’oppression, ceux qui restent fidèles à ubuntu dans leur vie de tous les jours font l’expérience de la meilleure manière de vaincre la division. Tel est le don de l’Afrique du Sud au reste du monde.

J’ai la chance d’avoir été élevée parmi un grand nombre de personnes sages. Ma mère, Nontombi Naomi Tutu, est mili- tante pour la paix, oratrice, et, depuis peu, prêtre ordonné.

Mes grands-parents étaient en première ligne du mouvement anti-apartheid et mon grand-père a remporté un prix Nobel de la paix en 1984 pour son combat non-violent contre le système.

Les mots des membres de ma famille, leurs expériences, leurs rires et leurs croyances m’ont aidée à trouver ma propre voie dans la vie. La majeure partie de leur existence représente à merveille l’esprit d’ubuntu, où rendre service aux autres est une priorité.

UN CHEMIN

QUI SE PARTAGE

La lutte anti-apartheid en Afrique du Sud était une réponse à la colonisation et à l’oppression des Sud-Africains noirs, de couleur et asiatiques. Des milliers de personnes ont perdu la vie, les violences ont déchiré le pays tout entier, et il a fallu bien des années pour s’en remettre. Le combat a pris fin en

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1994 avec les premières élections démocratiques nationales, mais aujourd’hui encore l’Afrique du Sud peine à surmonter l’impact de l’apartheid.

En décembre 1984, mon grand-père a pris l’avion pour la Norvège afin de recevoir son prix Nobel. En tant que prêtre, il avait pour engagement de trouver la justice par des moyens non-violents tout en montrant au monde la souffrance et les inégalités provoquées par l’apartheid. Il voulait que le monde entier connaisse le prix de ce conflit pour tous les Sud-Africains.

Le comité Nobel a dit aux lauréats qu’ils pouvaient inviter autant de personnes qu’ils le souhaitaient à la cérémonie, qui se tenait à l’université d’Oslo, et mon grand-père a pris cette offre sérieu- sement. Il a invité sa famille proche, sa famille moins proche, et de nombreuses autres personnes, jusqu’à ce que figurent au moins cinquante noms sur sa liste. Tous ces amis ont fait le déplacement depuis les quatre coins du monde – Afrique du Sud, États-Unis, Lesotho et Royaume-Uni. C’étaient des gens que mon grand-père avait connus au cours de sa vie et avec qui il avait partagé son chemin.

Ce soir-là, il y a eu une alerte à la bombe et l’université a dû être évacuée. Un peu plus tard, quand tout le monde a pu revenir dans le bâtiment, mon grand-père est monté sur scène pour recevoir son prix. Il s’est interrompu un instant pour regarder la foule. Là, une pensée profonde l’a frappé : cette nomination avait eu lieu grâce à toutes ces autres personnes présentes dans la salle. Ce

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moment a cristallisé sa prise de conscience que tout ce qu’il avait accompli au cours de sa vie était le résultat de la présence et de l’aide d’autrui.

Ensuite est venue l’heure de faire la fête, mais, même si tous les invités – y compris le roi de Norvège – étaient de retour dans la salle, les musiciens avaient terminé leur journée. Alors les convives sud-africains de mon grand-père se sont mis à chanter, et leur présence en a été d’autant plus appréciée.

Ubuntu nous dit qu’on est soi-même uniquement grâce aux autres. Bien sûr, il y a nos parents, qui nous ont mis au monde ; mais à leurs côtés se tiennent des centaines, sinon des milliers, de relations, grandes et petites, qui nous ont appris au fil du chemin quelque chose sur l’existence et la meilleure manière de vivre. Nos parents ou nos tuteurs nous apprennent à marcher et à parler. Nos maîtres d’école nous apprennent à lire et à écrire.

Un mentor nous aidera peut-être à trouver un travail épanouis- sant, un amant nous prodiguera des leçons émotionnelles, bonnes et mauvaises – car on apprend de toute expérience.

Chaque interaction nous aura menés exactement là où nous nous trouvons aujourd’hui.

Pourtant, en Occident, on nous enseigne également que se proclamer self-made est une marque d’honneur. On applaudit ceux qu’on perçoit comme ayant atteint la gloire et la fortune par leurs propres moyens, en ignorant avec application le fait que rien ne peut être accompli dans le vide complet. On nous

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apprend aussi que la compétition mène au progrès et à l’ac- complissement de soi, même si se mesurer aux autres est source de comparaisons futiles et d’impressions corrosives de ne pas être à la hauteur.

Combien de fois avez-vous comparé votre vie à celle d’un autre et eu le sentiment d’être du mauvais côté ? Combien de fois avez- vous souhaité avoir davantage, peu importe ce que vous aviez déjà ? Une plus grande maison. Plus d’argent. Plus de travail, plus de temps libre.

L’essor des réseaux sociaux a joué un rôle majeur dans ce proces- sus, attisant notre insatisfaction. Lorsqu’on parcourt Facebook ou Instagram, on aperçoit certes la vie des gens – mais à travers une fenêtre savamment calculée. Les images sont souvent modi- fiées ou retouchées pour sembler aussi séduisantes que possible.

Des familles heureuses et souriantes dans des pièces immaculées, de grandes fêtes, un nouvel emploi, une nouvelle cuisine, un nouveau couple.

Aussi merveilleux que cela puisse être de fêter les bonnes nouvelles dans la vie de nos amis, beaucoup d’entre nous suivent également des centaines d’inconnus à la vie apparemment plus riche, plus divertissante et plus radieuse que la nôtre. Nous ne connaissons pas ces gens personnellement, mais ils influencent ce que nous voulons acheter, ce que nous pensons de nous, et nos aspirations. Tout est fait pour nous faire croire qu’un

« influenceur » vaut mieux qu’une personne ordinaire.

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Ubuntu nous enseigne le contraire, et affirme que tout le monde sur cette planète a la même valeur, parce que notre humanité est ce qui compte le plus. Au lieu de nous comparer aux autres, nous devrions apprécier les contributions d’autrui à notre vie de tous les jours. Il existe des influenceurs qui peuvent avoir un effet positif sur nous. Comme je n’utilise plus les réseaux sociaux, je n’ai plus accès à la plupart des influenceurs, mais ceux que je suis encore – par l’intermédiaire de podcasts – se concentrent sur le contenu qu’ils fournissent aux gens plutôt que sur la monétisation. Ils relaient des messages, des entretiens et des conseils sur une variété de sujets, dont la santé mentale, le bien-être, les relations et le travail.

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DEMANDEZ-VOUS

QUI A FAIT DE VOUS LA PERSONNE QUE VOUS ÊTES AUJOURD’HUI.

Prenez le temps de penser à tous ceux qui vous aident dans la vie. Vos parents et vos amis feront bien évidemment partie de la liste, mais tentez d’élargir le cercle : peut-être y a-t-il plus de gens sur votre liste que vous ne l’auriez cru tout d’abord. Le mécanicien qui répare votre voiture pour vous permettre de partir en week-end. Le serveur qui vous fait grâce des quelques centimes qui vous manquent pour votre café du matin. La personne qui vous laisse descendre du train en premier car vous êtes visiblement pressé. Toutes ces interactions d’apparence insignifiante vous aident à avancer plus facilement dans la vie. Les actions de ces personnes peuvent peuvent changer le cours de votre journée, et vous pouvez faire de même pour les autres.

DEMANDEZ-VOUS QUI VOUS AIDEZ.

Établissez une deuxième liste. L’ami qui vous demande conseil. Le collègue à qui vous donnez un coup de main sur un dossier. L’enfant dont vous prenez soin en cuisinant pour lui chaque jour. L’être aimé qui a besoin d’une épaule pour pleurer.

VOYEZ COMME LA VIE EST FAITE DE CE QU’ON DONNE

ET DE CE QU’ON REÇOIT.

Préférez-vous donner plutôt que prendre ? Qu’avez-vous fait pour autrui qui vous a procuré un sentiment positif ? Et que pouvez-vous faire aujourd’hui, ou demain ?

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UNE PHILOSOPHIE DE LA BIENVEILLANCE, DÉPASSANT TOUS CLIVAGES CULTURELS, POLITIQUES OU RELIGIEUX.

Ubuntu vient de la langue Xhosa et désigne une philosophie sud-africaine qui résume nos aspirations à un bien-être et à un bien-vivre, ensemble. Ce terme incarne la croyance en un lien humain universel. Un lien profond et sincère, qui pousse à respecter chaque être humain, comme part essentielle de notre propre humanité.

En adoptant la philosophie de l’Ubuntu au quotidien, il est possible de surmonter les divisions, d’être plus forts ensemble dans un monde où les êtres bâtissent des ponts et non des murs.

En quatorze textes clefs, simples et assortis d’exemples concrets, Ubuntu nous aide à comprendre en profondeur la bienveillance, le pardon, la tolérance et le pouvoir de l’écoute. Pour trouver notre place, ensemble, au sein d’un monde riche de sens.

Nompumelelo (Mungi) Ngomane est la petite fille de Desmond Tutu, célèbre porte-parole de la philosophie Ubuntu. Diplômée en études internationales et diplomatie, fervente défenseuse des Droits de l’Homme et de l’émancipation féminine, elle travaille en tant que consultante pour des ONG.

Nompumelelo Mungi Ngomane

préface de DESMOND TUTU

Traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Chloé Royer

Couverture : Caroline Gioux © Oking / Shutterstock www.harpercollins.fr

CONTACT PRESSE : Josephine Renard // josephine.renard@harpercollins.fr CONTACT MARKETING : Camille Brabant // camille.brabant@harpercollins.fr

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