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LES EPIDEMIES REPRESENTEES PAR LES PEINTRES

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LES EPIDEMIES

REPRESENTEES

PAR LES PEINTRES

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« On croit difficilement aux fléaux lorsqu’ils vous tombent sur la tête »

Albert CAMUS « La Peste »

De locales, les épidémies ( du grec epidemos « sur le peuple ») peuvent se transformer en pandémies (du grec « tout le peuple ») avec une portée

mondiale

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1/ LA PESTE

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« L’Allégorie de la Peste » 1684 Pedro BOCANEGRA

Peste à Séville: une femme est morte comme l’un de ses enfants, l’autre s’agrippe à elle.

En arrière-plan, la Foi aux yeux bandés descend du ciel et brandit un calice tandis que s’enfuit l’Espérance dont l’un des pieds traine une ancre ou un boulet.

La lecture est simple : face à un fléau qui est une forme de châtiment pour tous les péchés humains, seule la présence divine est un

secours et apporte le Salut car à cette époque,

la médecine est impuissante

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« La Peste d’ Asdod » Nicolas POUSSIN – 1630-

Tableau épouvantable qui décrit l’horreur des conséquences de ce fléau.

Les mères ne peuvent plus

s’occuper de leur bébé, l’odeur pestilentielle est omniprésente.

Les hommes comme les édifices s’effondrent tandis que les rats circulent en toute liberté

« La peste dans une cité antique » Michaël SWEERTS -1652- Athènes perdit 1/3 de sa population, les cadavres sont à même le sol , certains allongés sur des colonnes brisées, les survivants se bouchent le nez.

Inspiration certaine de l’œuvre de POUSSIN.

« La Peste à Rome » Jules DELAUNAY 1869 (131 X 176 cm)

La statue équestre de Marc-Aurèle, la statue d’Esculape où 2 personnages se sont réfugiés et des morts de chaque côté de la rue.

Des prêtres en blanc suivent un crucifix et descendent l’escalier Un ange exterminateur frappe à la porte de la maison avec un épieu sur ordre d’un ange( vengeance divine)

(6)

La peste d’Athènes semble être la 1

ère

recensée entre les années 430 à 426 av J.C.

Elle serait arrivée d’Orient par le port du Pirée

Thucydide évoque cette épidémie dans son œuvre « Histoire de la Guerre du Péloponnèse. Elle a causé des milliers de morts dont celle d’Héraclès.

Contrairement aux idées véhiculées auparavant, Héraclès ne croit pas que c’est un message des dieux; au contraire, il décrit la maladie de manière clinique et parle de contagion.

C’est le médecin Hippocrate qui mit fin à cette épidémie en faisant

brûler des plantes aromatiques.

(7)

Astronomes et géomètres pensent que cette épidémie est due à la conjonction de MARS, JUPITER et SATURNE observée en mars 1345…

Mars = planète de la guerre et des désastres, Jupiter= planète chaude, de la pourriture, Saturne= planète des morts

« La peste bubonique » illustration d’une Bible médiévale

Les bubons ou furoncles caractérisent cette forme de peste véhiculée par les puces des rats dans les villes et les ports. On tente de lutter contre ce fléau en faisant brûler des herbes aromatiques

Les charlatans s’en donnent à cœur joie :

« Prendre un jeune poulet, enlever les plumes autour du trou de son croupion, placer le trou sur le bubon jusqu’à ce que le poulet meure, puis prendre un nouveau poulet, et ainsi de suite jusqu’à ce que le patient soit guéri » 1494

De toute façon, pour sortir il faut une autorisation comme en témoigne cette archive du

4 octobre 1720 de Remoulins(département du Gard)

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BOCCACE décrit la peste à Florence dans son « Décaméron » avec les charniers ( catacombes) mais aussi propose une sorte de Jardin des Délices pour prendre du plaisir pendant le confinement!!

Combien de vaillants hommes, que de belles dames, combien de gracieux jouvenceaux, que non seulement

n'importe qui, mais Galien, Hippocrate ou Esculape auraient jugés en parfaite santé, dînèrent le matin avec leurs parents, compagnons et amis, et le soir venu soupèrent en l'autre monde avec leurs trépassés. »

Pour se divertir, les personnages instaurent une règle selon laquelle chacun devra raconter quotidiennement une histoire illustrant le thème choisi par le roi ou la reine de la journée. Le premier et le neuvième jour, pour varier, ont un thème libre. Ainsi, dix jeunes gens, narrant chacun une nouvelle pendant dix jours, produisent un total de cent nouvelles. Le titre de l'œuvre indique d'ailleurs cette prééminence du nombre 10 puisque déca signifie 10. Ils se réunissent tous les jours sauf le vendredi et le samedi pour raconter tour à tour une histoire sur le thème

choisi la veille.

« Le Decameron »J.W. WATERHOUSE 1916

Miniature du XVème

(9)

Les médecins luttent contre la maladie, ils se protègent par de longs vêtements et surtout un masque avec un immense nez : la

longueur du nez sert à s’éloigner des malades.

La peste pulmonaire peut se transmettre par les gouttelettes ( salive, éternuement) émises par le malade et envahir ensuite les poumons

Les marchandises, les bateaux et les hommes sont conduits dans des lazarets ( ici dans une ile proche de Venise)

Lazaret : de Lazare ( cf Evangile de St Luc) il s’agit d’un homme laissé pour mort devant la porte d’un « mauvais riche » alors qu’il est couvert d’ulcères, sans doute atteint de la peste.

(10)

« Mort de Saint Louis devant Tunis » 1817 Georges ROUGET ( élève de J.L. DAVID)

Le roi meurt le 25/8/1270 lors de la 8

ème

croisade d’une épidémie mal identifiée : dysenterie,

typhus, scorbut indifféremment nommées peste Le roi est représenté mourant, le crucifix entre ses mains, il est pieds nus juste vêtu d’une modeste chemise ( piété, dénuement qui accentue sa

religiosité) une couverture fleurdelisée le recouvre Son fils, éplorée est agenouillé près de lui; il porte un vêtement royal et posé sur un velours rouge la couronne se situe entre le roi agonisant et le fils qui lui succèdera.

Tableau romantique +++ qui lorsqu’il sera

présenté sera une forme de propagande

monarchique

(11)

Le 25 mai 1720, « Le Grand St Antoine » arrive du Levant avec plusieurs tonnes de tissus, de marchandises mais aussi de la peste.

Marseille bénéficie d’un négoce florissant, on peut y faire fortune grâce au

commerce avec l’Afrique du Nord mais surtout avec l’Orient d’où l’on ramène les plus belles soieries, les épices….Les équipages doivent subir des contrôles

sanitaires, en cas de doute c’est la quarantaine. Les échevins de la ville, qui sont des négociants vont fermer les yeux sur la cargaison du Grand St Antoine dont le capitaine un certain CHATAUD évite bien de déclarer qu’il a eu des morts à bord, qu’il est passé par DAMAS où la peste est présente!

La maladie commence avec les porte-faix chargés de transporter les précieux

tissus mais qui sont infectés de puces….elle s’étend d’abord dans les quartiers

populaires puis c’est la ville entière pour s’étendre dans toute la Provence car

certains nantis ont fui la ville pour aller « se confiner » à la campagne.

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« Vue du Cours

pendant la peste de 1720 ( 3,17 x 4,10 cm) Michel SERES

Détail montrant les forçats enchainés trainant les tombereaux remplis de cadavres.

Michel SERRES « Vue du cours durant la peste »

« Vue de l’Hôtel de Ville pendant la peste de 1720 » (3,06 x 2,77cm)

Michel SERRES

Dans ces 2 tableaux, des scènes déchirantes que ce

peintre,(habitué à réalisé des œuvres à caractère religieux) a retranscrit avec toute leur horreur

(13)

« Le dévouement de Mgr de Belsance pendant la peste de Marseille »

Nicolas MONSIAU-1819-

L’évêque de Marseille va s’impliquer de manière importante; entouré de clercs( croix, crosse) il va donner les derniers sacrements aux mourants, faisant fi du danger. C’est l’éloge de la religion chrétienne et pour la morale que traduit le peintre avec une gamme chromatique choisie

Le courage de Mgr de Belsance est encore salué de nos jours puisque chaque année, depuis 1722, une messe est célébrée « Le vœu des échevins »

« Flagellants » miniature du XV ème siècle.

Ces personnages adeptes de la pénitence, de la flagellation publique tentent de lutter contre l’épidémie

« Ensevelissement des cadavres par les forçats » gravure de THOMASSIN

-1727-

Au centre le Chevalier ROZE –un laïc qui va entasser un maximum de cadavres , les recouvrir de chaux vive.

(14)

« St Roch intercédant la Vierge pour la guérison des pestiférés» 1780

J.L. DAVID

Ayant obtenu le Prix de Rome, il réside à la Villa Médicis quand il réalise cette œuvre religieuse où l’on reconnait St Roch ( atteint de la peste) et son chien qui supplie la Vierge et l’Enfant Jésus alors que les pestiférés agonisent et meurent à ses pieds Dans certaines représentations de St Roch on voit son chien lécher les bubons afin d’accélérer la

guérison

« Monseigneur de Belsance pendant la Peste » Baron François GERARD 1829

( 38,5 x 30 cm) encre et huile sur papier marouflé sur toile.

François GERARD fut élève de Jacques Louis DAVID

Le courageux homme d’Eglise implore le Sacré Cœur qui apparait dans un nuage de lumière.

Au sol une mère morte et son enfant qui essaie vainement de téter comme dans le tableau de POUSSIN

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« Les donateurs protégés de la peste par quatre saints » Benozzo GOZZOLI –

1481-

Une commande pour la réalisation de cet ex-voto qui représente les 2

principaux saints invoqués contre cette maladie : St Sébastien et St Roch ( lui- même atteint de ce fléau) et 2

membres du clergé.

La ville de Pise est représentée en arrière plan; sur le muret derrière les jambes des saints on peut lire le

remerciement aux saints de les avoir épargnés de l’épidémie.

« Sainte Françoise Romaine annonçant à Rome la fin de la peste »

Nicolas POUSSIN – 1657-

C’est le futur pape Clément IX (alors cardinal) qui commanda ce tableau à N.POUSSIN en hommage à cette sainte à

laquelle on attribue de nombreuses guérisons.

La Ville de Rome est incarnée par un femme agenouillée qui prie la sainte de mettre fin au fléau.

La sainte occupe la + grande partie du tableau, elle a entre les mains les flèches brisées que la peste avait dans son carquois.

Celle-ci est personnifié sous les traits glaçants d’un personnage effrayant avec des serpents à la place des

cheveux. Il s’enfuit, pourchassé par un archange, emportant

avec lui ses 2 dernières victimes ( 1 sur son épaule, l’autre

tirée par le bras) alors qu’une victime git au sol.

(16)

« Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa le 11 mars 1779 »

Antoine-Jean GROS 1804

Les pestiférés sont rassemblés sous les arcades d’une mosquée qui sert d’hôpital militaire

Cette scène se situe pendant la campagne d’Egypte; on aperçoit sur un édifice en

haut de la colline le drapeau français qui flotte

Bonaparte touche les pustules du soldat debout, à demi nu alors qu’on essaie de lui écarter la main pour éviter la

contagion et qu’un officier se bouche le nez.

A droite, un médecin (habillé à la manière turque) panse un soldat entièrement nu qui est soutenu par un jeune arabe. A leur côté, un officier s’approche s’appuyant sur une colonne et marchand à tâtons ( sans doute aveugle)

Au 1er plan, des malades agonisent tandis qu’à gauche on distribue du pain

Ce tableau de grand format ( 5,23 x 7,15 m) vise à mettre en avant le courage de BONAPARTE qui s’expose à la contagion ( = écrouelles du roi face aux lépreux)

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« La Peste » Arnold BOCKLIN-1898-

Ce peintre romantique allemand représente dans une ruelle la Mort avec sa faux qui

chevauche un animal bicéphale ( bestiaire fantastique) avec des ailes de chauve-souris.

Une épaisse fumée s’échappe de ses naseaux et envahit la ville dévastée et abandonnée de ses habitants: vision d’Apocalypse

La mort est aveugle, elle ne distingue pas les hommes : riches ou misérables, hommes ou

femmes, jeunes et vieux ils périront comme ces 2 femmes qui gisent au sol ; l’une vêtue de

blanc symbolise l’innocence; l’autre cheveux défaits et robe rouge symbolise le péché

LA PESTE CAMUS

Dans cette œuvre de 1947, l’auteur, par le biais d’une épidémie de peste à Oran, dénonce l’oppression. Sous forme d’allégorie il évoque le malheur auquel les

hommes ne peuvent échapper, l’horreur de la condition humaine.

Il articule son ouvrage autour de 5 axes :

- un mauvais rêve : la peste supprime l’avenir - l’information, la rumeur, les prophéties - le confinement

- l’habitude, l’adaptation

- la fin du règne de la peste et la délivrance avec ses phases d’excitation et de dépression.

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2/ Le cholera

Epidémie de choléra-morbus Honoré DAUMIER -1840- Pour cette maladie qui sévit entre 1829 et 1837 et causa une importante mortalité, on trouva différentes origines:

- le châtiment divin

- l’oisiveté, la misère et l’alcool

On préconisait des soins basés sur l’obscurantisme :

- le froid : compresses de glace, saignées, sangsues - le chaud : on inventa une sorte de punch « pour réchauffer le corps »

- beaucoup de charlatanisme

« Le choléra-morbus à bord de la Melpomène » Horace VERNET -1834-

Un passager malade débarque à Calais en 1831,

rapidement la capitale est infestée par cette maladie qui se manifeste par des diarrhées brutales et des

vomissements entrainant une déshydratation rapide et mortelle.

On lit l’effroi, la désespérance sur le visage de ces malades. Le jeune mousse semble supplier les 2 officiers qui l’entourent

Attitude christique du personnage central

« Le duc d’Orléans visitant les malades de l’Hôtel-Dieu pendant l’épidémie de choléra en 1832 »

Alfred JOHANNOT -1832-

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3/ Le Scorbut

Aquarelle montrant les symptômes du scorbut -1851-

Les dents se déchaussent, des hémorragies apparaissent, les cheveux tombent Dans environ 70°/o des cas c’est la mort

La Mort de Willem Barentz » Christiaan PORTMAN 1836

Les marins au long cours sont les principales victimes de cette peste des mers

L’histoire en fait état dans les équipages de Magellan, Vasco de Gama, Jacques CARTIER

Le traitement principal en dehors des saignées, sera d’administrer des agrumes puisqu’il a été démontré que la maladie était due à une carence en vitamine C

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4/la Syphilis ( vérole ou « Mal de Naples »)

J’ai la vérole! Enfin! La vraie!! Pas la méprisable chaude-pisse, pas l’écclésiatique cristalline, pas les bourgeoises crêtes de coq ou les légumineux choux-fleurs…

Non, Non, la grande vérole, celle dont est mort François 1er.

Et j’en suis fier morbleu et je méprise par-dessus tout les bourgeois »…

écrit MAUPASSANT à FLAUBERT en 1877 ( il en mourra à 43 ans!)

«L’homme atteint de la grosse vérole » gravure sur bois DÜRER 1490

On voit les chancres de la maladie, la peau qui desquame tandis que les constellations au dessus du malade correspondent à la conjonction astrale de 1484( 5 planètes concentrées sur le signe du scorpion).

DÜRER représente un français richement vêtu mais dans une attitude un peu christique alors qu’il souffre d’une maladie honteuse ( vengeance divine, répression de la prostitution

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« Portrait d’Ulrich von Hutter » Hans HOLBEIN 1523

Portrait moralisateur : le visage de ce théologien

porte les traces de cette maladie; il en guérira grâce aux bienfaits d’une plante.

Par la suite, il rédigera un traité sur son traitement

« Mère portant un bébé atteint de la syphilis congénitale » ou « l’Héritage » Edouard MUNCH 1897

Cette femme pleure sur son enfant au corps maigre, parsemé de pustules rouges, un visage déformé.

Il a « hérité » de la maladie de sa mère ( soit prostituée, soit la femme d’un mari infidèle) Décor dépouillé, couleurs sombres

« La mort en fourrure, allégorie de la syphilis » eau-forte Eugène DELATRE 1897

Des hommes illustres sont morts de cette maladie vénérienne : MANET, BAUDELAIRE, H.de TOULOUSE LAUTREC

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5/ La Grippe Espagnole

« La Famille » Egon SCHIELE 1918 (150 x160 cm)

Ultime œuvre de cet artiste expressionniste puisqu’il mourra le

31 octobre 1918, 3 jours après sa femme Edith enceinte de 6 mois, tous 2 de la grippe espagnole.

Il fixe le spectateur alors que la femme a le regard absent; quant au bébé il est juste représenté par son visage : le corps est absent car ce bébé ne verra jamais le jour.

Famille idéalisée que SCHIELE ne connaitra jamais lui qui avait eu une vie dissolue

« Autoportrait avec la grippe espagnole » Edvard MUNCH -1919- (150 x 131 cm)

MUNCH, obsédé toute sa vie par la mort, peint ses personnages avec des teints blafards rehaussés de touches verdâtres ( blancheur cadavérique, vert de la décomposition)

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6/ La Tuberculose

« L’enfant malade » Edvard MUNCH 1885

Il représente sa sœur Johanne Sophie morte de la tuberculose; il réalisera 6 œuvres sur ce thème entre 1885 et 1925 Seul le traitement diffère mais on retrouve la jeune fille rousse la tête calée contre un énorme oreiller et une femme (sans doute sa mère) effondrée qui lui tient la main.

MUNCH a perdu sa mère ( il avait 5 ans)et 1 de ses sœurs de ce fléau.

Toute sa vie, il a été obsédé par la maladie et la mort

« L’Enfant et la Mort » Edvard MUNCH 1899

La position des mains de l’enfant ainsi que les couleurs rappellent « le Cri ».

Il s’est sans doute représenté enfant en bonne santé près du lit de sa mère morte.

Le contraste entre la vie et la mort ( teint cadavérique de la même tonalité que le drap et l’oreiller) est frappan

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« La dame aux Camélias » la courtisane atteinte de phtisie incarnée par Sarah BERNHARDT d’après le romain d’Alexandre DUMAS

Tableau de José Nin Y TUDO ( 1890) – peintre espagnol inspiré par le thème de la mort.

« Intérieur métaphysique avec sanatorium » Giorgio de CHIRICO – 1917

Durant la 1ère Guerre Mondiale, de CHIRICO ((le demi-frère de Giorgio SEVERINI = futurisme) devient l’inventeur de la peinture métaphysique et il va fasciner APOLLINAIRE ( dont il fera un portrait) PICASSO, BRAQUE, DERAIN, PICABIA….

Ses compositions architecturales incitent au silence; des objets hétéroclites côtoient parfois des statues antiques mais toujours dans une mise en scène théâtralisée. Ici le sanatorium dans un décor idyllique est placé sur le chevalet alors que des instruments synonyme de géométrie sont accrochés dans un décor nu et énigmatique?

Ses œuvres sont d’une inquiétante étrangeté

« Laënnec à l’hôpital Necker ausculte un phtisique devant ses élèves » 1816

Théobold CHARTRAN;

Ce tableau qui orne un péristyle de la Sorbonne montre l’inventeur du stéthoscope

Campagne pour la lutte contre la Tuberculose

D’un côté la grande faucheuse; de l’autre une allégorie ( infirmière) qui écrase la pieuvre dans une élévation presque religieuse;

Les timbres furent émis à partir de la découverte du Bacille de Koch

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7/ LE SIDA

« Autoportrait aux pois rouges » Keith HARING – 1985- (Né en 1958)

Le sida, appelé au départ « gay cancer » ou « peste des homosexuels » était considéré comme une maladie qui ne touchait que les homosexuels, les toxicomanes, les

travailleur(se)s du sexe.

Sachant qu’il est séropositif,HARING va militer pour lutter contre ce fléau comme il l’avait fait pour lutter contre l’apartheid, les guerres, la pollution…

Il n’hésite pas à se représenter le visage rempli de boutons rouges.

« Sans Titre » (AIDS 1985) peinture à l’huile 300 x300 cm Illustration de son militantisme:

un personnage impressionnant entouré de crânes ailés ( anges démoniaques)et de squelettes affublés de tentacules qui

illustrent l’issue fatale qui l’attend.

Monochromie jaune mais du mouvement qui donne un côté très dynamique.

La croix rouge qu’il porte au cou est pour montrer la stigmatisation de la marginalisation qu’impliquera cette maladie ( véritable pestiféré)

Il réalise ce panneau à Barcelone (1989) avec un serpent ( symbole du Mal) aux dents acérées qui veut attraper

l’Humanité et emprisonne même la seringue qui le détruirait.

Keith HARING meurt des suites de cette maladie à New York le 16 février 1990

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« St Sébastien et le sida » OZMO – street art 2019

Il s’inspire des nombreuses représentations de ce saint qui, depuis le Moyen-Age protège contre les épidémies.

Icone homosexuelle qui est repris par les courants gays.

OZMO le place à l’horizontal ( le désacraliser) il modifie la position des mains, réduit le périzonium, pixellise le visage pour le rendre anonyme, inverse la cambrure du corps.

Le trait rouge symbole le ruban symbole de la lutte contre le sida et à gauche les petits personnages qui s’enfuient sont les virus .

« Le martyre de St Sébastien » RUBENS

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CONCLUSION :

Mort ou Guérison

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« Le Triomphe de la Mort Peter BRUEGEL- 1562- (117 x 162cm)

BRUEGEL qui a puisé son inspiration près de Jérôme BOSCH donne ici une image inquiétante dans un décor apocalyptique avec de nombreux détails insolites

Le paysage est ravagé, dominé par des tons ocres.

A l’arrière plan une étendue d’eau sinon toute la végétation est desséchée

Au-delà de la petite chaine montagneuse des incendies multiples: buchers? Éruption?

Au 2nd plan une ruine et partout le sol jonché d’animaux morts au-dessus desquels planent des corbeaux.

On voit des pendus, des roués (les roues se confondent avec les arbres décharnés

La mort est omniprésente; un chariot tiré par un cheval squelettique transporte des crânes.

Derrière des squelettes jouent de la trompette: trompettes de la mort » Le sol est jonché de cadavres

Un cortège de squelettes parmi lesquels des fantassins devant eux un squelette de cavalier avec la faux sur un cheval famélique : sorte de cavalier de l’Apocalypse

Une femme qui git au sol se fait piétiner par le cheval qui tire le chariot de crânes; elle tient à la main une paire de ciseaux; un chien lui aussi squelettique lèche(??) le bébé blotti entre le bras de sa mère qui tient dans son autre bras un fuseau

Les parques ( qui dans la mythologie gréco-romaine avaient la fonction de couper le fil de la vie) sont présents

Les « bons chrétiens » se réfugient dans un enclos dont la porte est barrée d’une grande croix : issue ou souricière? ( la porte semble prête à se refermer)

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Un homme essaie d’échapper à la mort en se cachant sous la table; un autre qui a voulu se cacher dans le tronc d’un arbre vient de recevoir une flèche dans le dos

Toute résistance est vaine

La mort n’épargne personne même cet homme en tenue d’apparat qui tient encore son sceptre et cet homme d’église qui porte encore son chapeau de

cardinal : égalité devant la mort

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« Goya et son médecin » 1820

C’est un autoportrait qui rend hommage au Docteur Arieta qui lui a donné le bon remède et lui a sauvé la vie alors qu’il était gravement malade ( saturnisme ou syphilis ?)

Le clair obscur permet de mettre l’accent sur

les visages et les mains des 2 personnages

L’inscription au bas du tableau le transforme

en ex-voto

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Aujourd’hui

Exemples de détournement d’œuvres d’art pour une campagne sanitaire organisée par le Ministère de la Culture d’Ukraine

BANSKY 2020

Les nouvelles héroïnes surpassent Spiderman et Batman qui partent à la poubelle!

Béatrice BERARD octobre 2020

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