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Prostatectomie radicale laparoscopique robot-assistée : quelles sont les preuves à l’heure d’une demande de nomenclature spécifique ?

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Academic year: 2022

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REVUE DE LA LITTÉRATURE

Prostatectomie radicale laparoscopique robot-assistée : quelles sont les preuves à l’heure d’une demande de nomenclature spécifique ?

Robot assisted radical prostatectomy: What are the evidences at the time of a specific funding?

J.-A. Long

a,∗,b

, G. Poinas

c

, G. Fiard

a,b

, M. Leprêtre

d

, C. Delaitre-Bonnin

d

, X. Rébillard

c,e

,

J.-L. Descotes

a,b,e

aServiced’urologie,CHUdeGrenoble,38043Grenoblecedex9,France

bTIMC-IMAG,CNRS5525,domainedelaMerci,38700LaTronche,France

cCliniqueBeauSoleil,Montpellier,France

dMapigroup,Lyon,France

eAssociationfranc¸aised’urologie(AFU),Paris,France

Rec¸ule2mai2016 ;acceptéle17d´ecembre2016 DisponiblesurInternetle4f´evrier2017

MOTSCLÉS Prostatectomie radicale; Robotique; Résultats oncologiques; Résultats fonctionnels; Cancerdeprostate

Résumé

Introduction.—Malgré unediminution du nombrede prostatectomies totales enFrance, la proportiondeprostatectomiesassistéesparrobotaugmente.L’objectifdecetravailest de faireunemiseaupointcomparantlesrésultatsdelaprostatectomierobot-assistéeavecceux desvoiesd’abordouverteetcœlioscopique.

Matérieletméthodes.—UnerevuesystématiquedelalittératuresurPubMedaétéeffectuée.

Lesétudesprospectivesainsiquelesméta-analyses comparantprostatectomietotalerobot- assistée(PTAR),laparoscopique(PTL)etparchirurgieouverte(PTCO)ontétéretenues.

Résultats.—La fonctionérectile étaitsignificativement meilleureaprèsPTARqu’après PTL.

ComparativementàlaPTCO, lasexualitéétait d’aprèsdesméta-analyses,significativement meilleureà12moisetlerisqueabsoludedysfonctionérectilesignificativementdiminué.La

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:JALong@chu-grenoble.fr(J.-A.Long).

http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2016.12.010

1166-7087/©2016ElsevierMassonSAS.Tousdroitseserv´es.

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continenceaprèsPTARétaitsignificativementmeilleure,etdès3mois,qu’aprèsPTL.Compa- rativementàlaPTCO,letauxdepatientscontinentsétaitdiscordant,tantôtsignificativement meilleurspourlaPTAR,tantôtsansdifférence.Letauxdemargespositivesétaitsimilaireentre lestechniques dePTAR,PTLet PTCO. Lesuiviàlong termemontraitdes résultatséquiva- lentssousréserved’unreculinsuffisant.Entermesdecomplicationspéri-opératoires,aucune différencesignificativen’aétéobservéeentrelaPTARcomparativementàladePTLouPTCO.

Conclusion.—LaPTARoffrelesmêmesgarantiesoncologiquesquelesvoiesouvertesetlaparo- scopique.Lacontinenceetlasexualitésontmeilleuresqu’enlaparoscopieetparvoieouverte.

Iln’existetoutefoispasd’étuderandomiséeàlongtermecomparantPTARetPTCO.Cesdonnées sontimportantesàconnaîtrepourjustifierd’uncodagespécifiqueCCAM.

©2016ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.

KEYWORDS Radical prostatectomy;

Robotics;

Oncological outcomes;

Functionaloutcomes;

Prostatecancer

Summary

Introduction.—DespiteadecreasingnumberofradicalprostatectomiesinFrance,thenumber ofrobot-assistedsurgeriesincreases. Theobjectiveofthisworkistoassess theinterestof roboticprostatectomybeforeaskingaspecificfundingfromhealthauthorities.

Material and methods.—A systematicreview ofthe literature onPubMed was performed.

Prospectivestudiesandmeta-analysescomparingrobot-assistedradicalprostatectomy(RARP), laparoscopic(LRP)andopensurgery(OP)wereselected.

Results.—ThereareonlytworandomizedclinicaltrialscomparingRARPandLRP.Erectilefunc- tionwassignificantlybetterafterRARPthanafterLRP.ComparedtoOP,sexualityevaluation, basedonmeta-analyses,wassignificantlybetterat12monthsandtheabsoluteriskoferec- tiledysfunctionsignificantlydecreased.ContinenceafterRARPwas significantlybetterthan LRP3monthsaftersurgery.ComparedtoOP,continenceresultswerediscordant,sometimes significantlyinfavorofRARP,sometimessimilar.Therateofpositivemarginswassimilarwhate- verthetechnique.Thelong-termoncologicaloutcomesweresimilar.Intermsofperioperative complications,nosignificantdifferencewasobservedbetweenRARPandLRPorOP.

Conclusion.—RARP provides same oncological outcomes as the open and laparoscopic approach. Continence andsexuality arebetterafter RARP thanafter laparoscopic oropen surgery.However,norandomizedstudycomparingRARPandOPisavailable.

©2016ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

Entre2008et2013,lenombredevésiculoprostatectomies totales réalisées en France chaque année n’a cessé de décroître,passantde24080actesen2008à17807en2013, soitunediminutionde26%en5ans.Toutefois,lapartde la chirurgie robot-assistée est passée de 6 % à 34 %. Sur cettepériode,cesontplusde25000patientsquiontbéné- ficiéd’uneprostatectomietotaleassistéeparrobot(PTAR) (Tableau1etFig.1).

À l’heure de la saisine de la Haute Autorité de santé (HAS)pourunedemandedecotationspécifiquedelachirur- gierobot-assistéesousl’impulsiondel’associationfranc¸aise d’urologie, il paraît indispensable de revoir les données objectivespubliées.

L’objectifdecetterevuedelalittératureestdedéter- miner un état de l’art sur les données oncologiques, fonctionnellesetdesécuritédelaPTAR.

Matériel et méthodes

Une revue systématique de la littérature sur PubMed a étéeffectuée.Lesétudesprospectivesainsiquelesméta- analyses d’études prospectives et rétrospectives ont été examinéesselonlescritèresPRISMA(Fig.2).

Les études comparatives entre PTAR, laparoscopique (PTL) et par chirurgie ouverte (PTCO) ont été rete- nues.

Lestermes de recherche utilisés étaientceux liés aux études cliniques, aux critères rapportés par les patients (patient reported outcomes) et à la préférence-patient, associés au terme « robot* » ainsi que « prostatec- tom* ». Seules les études publiées en langue franc¸aise ou anglaise après 2000 ont été retenues. Les moteurs de recherche PubMed et ScienceDirect ont été utili- sés. La dernière mise à jour bibliographique date de septembre2016.

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Tableau1 Estimationdunombred’actesréaliséspourlavésiculoprostatectomieparanenFranceentre2008et2014.

2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014a

Vésiculoprostatectomietotalepar laparotomie

14643 13412 11550 10854 8407 7075 2410

Vésiculoprostatectomietotalepar cœlioscopie

9437 10140 10485 12646 11357 10732 4010 Dontvésiculoprostatectomieassistéepar

robotchirurgicalb

1500 2238 3608 5727 6299 6055 2294

Total 24080 23552 22035 23500 19764 17807 6420

aPourl’année2014,activitédejanvieràavril.

b Source:IntuitiveSurgicalInc.

Figure1. Répartitiondunombredevésiculoprostatectomiestotalesparlaparotomie(bleu),parcœlioscopienonassistéeparrobot(rouge) etparcœlioscopieassistéeparrobot(vert)parrapportaunombredevésiculoprostatectomiestotalesréaliséeschaqueannéeenFrance entre2008et2014.Source:ATIH,IntuitiveSurgicalInc.

Figure2. DiagrammePRISMAdesélectiondesarticles.

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Résultats

Essais cliniques randomisés comparant prostatectomie totale assistée par robot (PTAR) et par laparoscopie (PTL)

L’efficacité et les complications de la technique de PTAR chezlespatientstraitéspouruncancerdelaprostateloca- lisé ont été comparées à la chirurgie par laparoscopie à traversdeuxessaiscliniques(Tableau2).

SelonAsimakopoulosetal.[1],128patientsontétéran- domisés.Lescaractéristiquesdémographiquesetcliniques étaientcomparables,enparticulierlesscoresIIEF-5etIPSS moyens.

Après 12 mois,le score IIEF-5 (critère principal) était meilleuraprèsPTAR(21±6,34)qu’aprèsPTL(17,77±6,52) (p=0,005).

Significativement plus de patients présentait un score IIEF-5>17 après PTAR vs PTL (63 % vs 38 % ; OR=1,66 ; p=0,008).

Entermes d’aptitudesexuelle (avecousans IPDE5),la PTAR permettait d’obtenir des résultats significativement meilleursvsPTL:eneffet,77%despatientsétaientconsidé- rés«aptes»danslegroupePTARversus32%danslegroupe PTL (p<0,0001). Parmi ces patients, 55 % dans le groupe PTARet47%dugroupePTLrecevaientponctuellementun IPDE5.

De plus, le délai moyen avant la récupération de l’aptitude sexuelle était significativement plus court (2,37±2,27 mois versus 6,32±5,16 mois, p=0,0001) (Fig.3).

À 12 mois, le taux de continence (selon ICMSF) était meilleur après PTAR (94 % [49/52]) qu’après PTL (83 % [50/60])(p=0,07).

Deplus,ledélaimoyenavantleretouràlacontinence étaitplus court(2,56±4,21moisversus 3,03±2,92mois, p=0,27).

LaPTARétaitassociéeàuntauxdemargeschirurgicales positives (15,4 vs 10 %, p=0,39) et un score de Gleason similaires.

Aucune différence significative n’était observée en termesdelocalisationdesmargespositives.

LetauxderécidivebiologiqueétaitsimilaireaprèsPTAR ouPTL(8%versus3%,p=0,3).

Porpigliaetal.[2]ontrandomisé120patients(60dans chaque groupe). Du fait de l’administration de thérapies adjuvantes (radiothérapie et/ou hormonothérapie), seuls 103patients(50dugroupePTARet53dugroupePTL)ont étéinclus.

Lescaractéristiquesdémographiquesetcliniquesétaient comparables entre les deux groupes, hormis le score de Gleason sur les biopsies. En effet, significativement moins de patients du groupe PTL (33,3 %) présentaient un score de Gleason de score 7 vs PTAR (53,3 %) (p=0,02).

À3mois,lepourcentagedepatientscontinents(critère principal)étaitstatistiquementplusélevéchezlespatients ayant bénéficié d’une PTAR (80 % vs 61,6 %, p=0,044), cequi était observétout au long des 12 mois del’étude (Fig.4).

Après12mois,uneproportionsignificativementpluséle- véedepatientsayantbénéficiéd’unePTARn’utilisaientpas deprotectionparrapportàceuxayantsubiunePTL(88% versus67,9%,p=0,014).

LaPTAR(avecpréservation)étaitassociée,aucoursdes 12moisdesuivi,àunemeilleurerécupérationdelafonction érectilevsPTL(p=0,020).

LesscoresIIEF-5moyensétaientsimilaires,àl’inclusion (20,2±4,8 vs 18,9±6,8 respectivement pour les groupes PTAR et PTL, p=0,577). Après 12 mois, significativement moinsdepatientsayantbénéficiéd’unePTARprésentaient unscoreIIEF-5≤17(correspondantàunedysfonctionérec- tile sévère) (20 % vs 45,7 %, p=0,020). Cependant, la proportiondepatientsrapportantuneérectionnormaleou unedysfonctionérectilelégère(IIEF-5>17),sansassistance, étaitsimilaireentrelesdeuxgroupes.

LaPTARétaitassociéeàuntauxdemargespositivesetun scoreGleasonsimilairesàlaPTL(26,6%vs20,0%,p=0,388).

La surviesans récidive biologique était similaire entre PTARetPTL(98%vs92,5%,p=0,190).

Figure3. Délaiavantlarécupérationdel’aptitudesexuelle.LRP:LaparoscopicRadicalProstatectomy(PTL);RALRP:Robot-Assisted LaparoscopicRadicalProstatectomy(PTAR).

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Tableau2 MéthodologiedesétudescliniquesrandomiséescomparantlatechniquedelaPTARàcelledelaPTL.

Asimakopoulosetal.,2011[1] Porpigliaetal.,2013[2]

Randomizedcomparisonbetween laparoscopicandrobot-assisted nerve-sparingradicalprostatectomy

Randomisedcontrolledtrialcomparing laparoscopicandrobot-assistedradical prostatectomy

Typed’étude Étudeprospective,randomisée, comparativeunicentrique

Étudeprospective,randomisée, comparativeunicentrique Objectifprincipalde

l’étude

Comparerà12moislafonctionérectile despatientsayantbénéficiédela techniquePTLparrapportàlatechnique PTAR

Comparerà3moislacontinenceurinaire despatientsayantbénéficiédela techniquePTLparrapportàlatechnique PTAR

Dateetlieudel’étude Octobre2007àoctobre2008 Janvier2010àjanvier2012(inclusionde janvier2010àjanvier2011)

Caractéristiquesdes patientsinclus

Hommes≤70ans:présentantuncancer delaprostatelocalisé(T1àT2),scorede Gleason≤7;ayantunPSAsérique total≤10ng/mL;ayantunecontinence peropératoireetunefonctionérectile normales(IIEF-6≥17etscoreIPSS normal);n’ayantpasrec¸udethérapie néoadjuvante

Hommesde40à75ans:présentantun cancerdelaprostatelocalisé

(T1-T2N0M0),indépendammentdela tailledelaprostate;n’ayantpassubide radiothérapie,d’hormonothérapieet/ou derésectiontransurétraledelaprostate

Critèresdejugement Principal:fonctionérectile,à12mois, despatientsayantétéopérésparla techniquePTLversuslatechniquePTAR, selonlequestionnaireIIEF-6

(questions1—5et15)

Secondaires:résultatsdecontinence, selonlequestionnaireICSMSF;résultats oncologiquesdonttauxdemarges positivesetderécidivebiologique(PSA); résultatsperopératoires;tauxde complications

Principal:continence,à3mois,des patientsayantétéopérésparla techniquePTLversuslatechniquePTAR Secondaires:continenceaucoursdu suivi;résultatssurlafonctionérectile; résultatsoncologiques;résultatsintra- etperopératoires

Schémadel’étude Sortiedespatientsàj4avecuncathéter transurétrale(retraitenambulatoire) Administrationpendant2moisd’un inhibiteurdelaphosphodiestérasede type5(puisquandnécessaire)

Suividespatients(continence/fonction érectile)à1,3,6et12moisaprèslaPR

Sortiedespatientsàj4avecuncathéter transurétrale(retraitenambulatoire) Rééducationpérinéaleaprèsleretraitdu cathétertransurétraletadministration pendant1mois(puisquandnécessaire) d’uninhibiteurdelaphosphodiestérase detype5chezlespatientsayant bénéficiédelatechniquepréservantles nerfsérecteurs

Calculdunombrede sujets

Considérantuntauxdesortieoude perdusdevuede15%comme

acceptable,etestimantunedifférence surlecritèreprincipalentrelesdeux groupesàenviron30%,ilaétéestimé que64patientsparbraspermettrait d’obtenirunepuissancestatistiquede 92%

Considérantuntauxdesortieoude perdusdevuede15%comme

acceptable,estimantunedifférencesur lecritèreprincipalentrelesdeux groupesàenviron25%,ilaétéestimé que60patientsparbraspermettrait d’obtenirunepuissancestatistique(1-␤) de80%

Méthodestatistique Paramètresnumériquescomparésparles teststdeStudentoudeMann-Whitney Paramètresnominalescomparésparle testduKhi2

Moyennescomparéesparlesteststde StudentoudeMann-Whitney

Fréquencesetproportionscomparéespar letestduKhi2

Différencesentermesdesurvie, continenceetperformancesexuelle comparéesparletestdePearsonKhi2

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Figure4. Évolutiondutauxdecontinenceauxdifférentesvisitesdesuividel’étude.RARP:Robot-AssistedRadicalProstatectomy(PTAR); LRP:LaparoscopicRadicalProstatectomy(PTL).

Essai randomisé comparant PTAR et PTCO

Unessai,encoursdesuivi,apermisd’inclure326patients randomisésentrePTARetPTCO.

Les résultats préliminaires à 3 mois montrent que les résultatsfonctionnelsurinairesetsexuelsselonlesquestion- nairesEPIC sontsimilaires.Iln’est paspossibledestatuer surlesrésultatsàlongterme.

Lesrésultatsoncologiquesnesontpasévaluablessurce délaitropfaible.Toutefois,iln’existait pasdedifférence significativeentermedemarges(15%vs10%,p=0,21pour PTARvsPTCO)[3].

Méta-analyses comparant l’efficacité fonctionnelle PTAR vs PTCO et PTL Résultats relatifs à la récupération de la fonction urinaire chez les patients ayant bénéficié d’une PTAR, d’une PTCO ou d’une PTL

Une revue systématique dela littérature [4]a permis de sélectionner51publicationsrapportantdesdonnéessurle retouràla continenceurinaire dansle cadred’une PTAR, d’unePTLoud’unePTCO.

Des analyses cumulatives comparantle taux de retour à la continence urinaire à 12 mois, après PTAR vs PTCO (5études—Fig.5)etvsPTL(5études—Fig.6)ontétéréa- lisées. Cesanalysesmontrent quelespatients aprèsPTAR ontsignificativementmieuxrécupéréleurfonctionurinaire à12moisvsPTCO(OR=1,53,IC95[1,04;2,25,p=0,03)etvs PTL(OR=2,39,IC95[1,29;4,45],p=0,006).L’avantagesigni- ficatifenfaveurdelaPTARs’esttraduitparuneréduction durisqueabsolud’incontinenceurinairede3,8%vsPTCO etde4,6%vsPTL.

La méta-analysedeMoran [5]a égalementcomparé la fonction urinaire à 12 mois des hommes ayant bénéficié d’une PTAR et d’une PTCO ou d’une PTL. À 12 mois, la

fonction urinaire des hommes ayant eu une PTAR était meilleure vs PTCO (7 études, 1820 patients, I2=51 %, RR=1,06, IC95[1,02 ; 1,11], p=0,009) alors qu’aucune différencesignificativen’aétémontréesurcecritèreentre PTAR et PTL (3 études, 512 patients, I2=0,0 %, RR=1,1, IC95[1,02;1,17],p=0,013).Cesrésultatssontconfirméspar laméta-analysedeRobertsonetal.[6]quin’apasmontré dedifférencesignificativesurletauxd’incontinenceentre PTARetPTL(OR=0,55,ICr95[0,09;2,84],p=0,60).

Résultats relatifs à la récupération de la fonction sexuelle chez les patients ayant bénéficié d’une PTAR, d’une PTCO ou d’une PTL

Une revue systématiquede la littérature [7] a permis de sélectionner31publications(15sériesdecaset16études comparatives)rapportantdes donnéessurla récupération delaperformancesexuelleaprèsPTAR,PTLouPTCO.Chez les patients après PTAR, l’analyse a montré un taux de récupération moyen de la performance sexuelle de 50 % (32—68%)à3 mois,de65%(50—86 %)à6 mois,de70% (54—90%)à12moisetde79%(63—94%)à24mois.

L’analysecumulativecomparantletauxdeperformance sexuelleà12moisaprèsPTARvsPTCOaétéréaliséeàpartir desdonnéesde6études[7].Cetteanalyseamontréunavan- tagestatistiquementsignificatifsurlaperformancesexuelle dans le groupe PTAR vs PTCO (OR=2,84, IC95[1,48—5,43], p=0,002)quis’esttraduitparuneréductiondurisqueabsolu dedysfonctionérectilede23,6%(Fig.7).

L’analyse cumulative des études entre PTAR et PTL (4études)amontréuneprévalencedeladysfonctionérec- tile inférieure dans le groupe PTAR par rapport à la PTL sansqueladifférencenesoitsignificative(respectivement 39,8%[71sur178cas]vs55,6%[93sur167cas],OR=1,89, IC95[0,70;5,05],p=0,21)(Fig.8)[7].

La méta-analyse de Moran et al. [5] montre que les hommes récupéraient significativement mieux leur

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Figure5. Résultatsdel’analysecumulativedesdonnéesdesétudesayantcomparélaPTARàlaPTCOsurlecritèredelarécupération delafonctionurinaireà12mois.

Figure6. Résultatsdel’analysecumulativedesdonnéesdesétudesayantcomparélaPTARàlaPTLsurlecritèredelarécupérationde lacontinenceurinaire.

Figure7. Résultatsdel’analysecumulativedesétudesayantcomparélaPTARàlaPTCOsurlecritèredelaperformancesexuelle.

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Figure8. Résultatsdel’analysecumulativedesétudesayantcomparélaPTARàlaPTLsurlecritèredelaperformancesexuelle.

fonction sexuelle au coursde l’année suivantla chirurgie après PTAR vs PTCO (9 études, 1949 patients, I2=70 %, RR=1,60,IC95[1,33;1,93],p<0,001).Enrevanche,aucune différencesignificativen’étaitobservéesurcecritèreentre PTARetPTL(2études,262patients,I2=94,6%,RR=1,49, IC95[0,60;3,73],p=0,392).

Méta-analyses comparant l’efficacité oncologique de la PTAR vs PTCO et PTL Résultats sur les critères oncologiques des méta-analyses ayant comparé PTAR et PTL

Robertsonetal.[6]etRamsayetal.[8]ontmontréquela PTARétaitassociéeàuntauxdemargespositivessignificati- vementinférieurparrapportàlaPTL(OR=0,69,ICr95[0,51; 0,96], p=0,99). À noter qu’une analyse ne prenant en comptequelesétudesavecunfaiblerisquedebiaisn’apas montrédedifférencesignificativesurcecritère(OR=0,73, ICr95[0,29;1,75],p=0,78).Parailleurs,laméta-analysede Moranetal.[5]n’apasmontrédedifférencesignificative entrePTARetPTLsurcemêmecritèreetce,quelquesoit lestadeducancerdelaprostate(stadeT2[p=0,616]ouT3 [p=0,711]).

Seule les méta-analyses de Robertson et al. [6] et de Ramsay etal.[8] ontévaluéla récidivebiologique à par- tir du dosage du PSA. Le risque de récidive biologique à 12moisétaitinférieurdanslegroupePTARvsPTLsansque ladifférencenesoitsignificative(p=0,59).

Résultats sur les critères oncologiques des méta-analyses ayant comparé PTAR vs PTCO

La méta-analyse de Moran et al. [5] réalisée à par- tir des données de 15 études comparant la PTAR à la PTCO et représentant près de 3 000 patients a mon- tré que la PTAR était associée à un taux de marges positives statistiquement inférieur par rapport à la PTCO chez les patients avec un cancer de la prostate de stadeT2 (RR=0,63, IC95[0,49 ;0,81], p<0,001, I2=27,7).

Enrevanche,aucunedifférencesignificativen’aétéobser- vée entre les deux techniques chez les patients avec un stade T3 (15 études, 1179 patients, RR=0,63, IC95[0,49 ; 0,81],p<0,001,I2=57,7).

Qualité de vie

Davisonetal.[9]acomparél’impact entrePTARetPTCO surlaqualitédevieetleregretdeladécision.

Lesfonctionsurinaireetsexuelleétaientévaluéesselon l’Expanded Prostate Cancer Index Composite (EPIC). Par ailleurs, l’échelle de Decision Regret Scale a été utilisée pourévaluerleregretd’avoirprisladécisiondebénéficier d’unePTAR(n=142)oud’une PTCO(n=192)1anaprèsla chirurgie.

Letauxtotalderéponseauxquestionnairesétaitde58%.

Ladifférencesurlafonctionurinaire,lafonctionsexuelle etlagênesexuelleaprèsPTARetPTCOn’étaitpassignifica- tiveauxdifférentesévaluations(avantlachirurgie,à6mois età12mois).

Malcolm et al. [10] ont comparé la qualité de vie de 785 patients bénéficiant d’une PTCO, d’une PTAR, d’une curiethérapieoud’unecryothérapieautraversduquestion- naireUCLA-ProstateCancerIndex(UCLA-PCI)dansuncentre auxÉtats-Unis.

En termes de fonction urinaire et de gêne urinaire, les patients du groupe PTCO et PTAR ont récupéré leur scoreinitialobtenuavantlachirurgiedefac¸onsimilaireet progressive.Enrevanche,quellequesoitlatechniqueéva- luée,lespatientsontfaiblementrécupéréleurscoreinitial obtenuentermesdefonctionsexuelleetdegênesexuelle.

Complications péri-opératoires

Études randomisées

SelonAsimakopoulosetal.[1],lespertessanguinesétaient similairesentrelaPTLetPTAR.Letauxdetransfusionssan- guinesétaitégalementsimilaireentrelesdeuxgroupesde patients:0vs5%pourPTARetPTLrespectivement(p=0,1).

Letauxdecomplicationsétaitde15%chezlespatients aprèsPTARvs8%aprèsPTL(p=0,24).

Selon Porpiglia etal. [2], les pertes sanguines étaient égalementsimilairesentreles deuxgroupesde patients: 202,0±124,0mL chez les patients après PTAR versus 234,1±150,1mLaprèsPTL(p=0,203).

Letauxdecomplicationspostopératoiresétaitsimilaire entre les patients après PTAR (16,6 %) et PTL (11,6 %) (p=0,433).

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Figure9. RépartitiondesEIGetdescausesidentifiéesparlesétablissementsdesantéavecl’utilisationdurobotchirurgicaldaVinci (toustypesdeprocéduresconfondues).

Aucunecomplicationchirurgicalemajeure(gradesIII—IV) n’aétérapportéedanscetteétude.

SelonYaxleyetal.,unetendanceétaitretrouvéeàmoins decomplicationsparmilespatientsopérésparPTARvsPTCO (9%vs4%,p=0,052,toutescomplicationsconfondues).

Les pertes sanguines étaient moindres sans le groupe PTAR(443vs1338mL,p<0,001)[3].

Méta-analyses sur les complications

Résultats relatifs aux complications peropéra- toires (pertes sanguines, taux de transfusions sanguines,tauxglobaldecomplications)

Unerevuesystématiquedelalittérature[11]ayantcomparé laPTARauxtechniquesdePTCOetdePTLamontré:

• unedifférencestatistiquementsignificativeenfaveurde la PTARen termesde pertes sanguines (WMD: 582,77, IC95[435,25;730,29],p<0,00001)etdetauxdetransfu- sion(OR=7,55,IC95[3,56;15,64],p<0,00001)parrapport àla PTCO.Enrevanche,aucune différencesignificative n’aétémontréeentrecesdeuxtechniquesentermesde tauxglobaldecomplications(OR=1,25,IC95[0,53;2,93], p=0,61);

• un taux de transfusion sanguine significativement infé- rieur dans le cadre de la PTAR par rapport à la PTL (OR=2,56, IC95[1,32 ; 4,96], p=0,005). Aucune diffé- rencesignificativen’aétémontréesurlesautrescritères à savoir, la perte sanguine (WMD=54,21, IC95[−75,17 ; 183,59], p=0,41) et le taux global de complications (OR=1,4,IC95[0,73;2,69],p=0,31).

Lesméta-analysesdeMoranetal.etTewarietal.[5,12]

retrouvent des résultats identiques. En effet, la PTAR a étéassociéeàunediminutionsignificativedespertessan- guines, du taux de transfusions sanguines et du taux de complicationsparrapportàlaPTCO.Enrevanche,aucune différencesignificativen’aétéobservéeentrelaPTARetla PTLsurcestroiscritères.

Wedmid et al. [13] ont évaluéla survenue des lésions rectalessur6650patientsayantbénéficiéd’unePTARàtra- vers6hôpitauxaméricains.Seuls0,17%ontétérapportés, parmilesquels 72,7 % ont été identifiésen peropératoire

ettraitéesparsuture.Cetteincidenceestsimilaireàcelle retrouvéeaprèsPTLouPTCO.

RésultatsdematériovigilancedurobotdaVinciet résultatsdel’enquêtemiseenplaceparl’ANSM L’Agencenationaledesécurité dumédicamentetdespro- duits de santé (ANSM) rec¸oit chaque année entre 15 et 25 déclarations d’incidents oude risque d’incidents avec lerobotdaVinci.

Entermesdecomplications,unetrentained’EIGontété rapportéssurplusde17000interventionsréaliséesavecle robotdaVincidepuisdébut2011.

Larépartition desEIG etdes causesidentifiées parles établissementsdesantésontprésentéesdanslaFig.9.On noteraquelamajoritédesEIGrencontrésétaientmajoritai- rementdeshémorragies(40%)etdesperforationsd’organes (32%).LesEIG«autres»correspondaientparexempleàdes étirementsderacinesnerveuses,dessyndromesdesloges, desœdèmes,etc.quisontdécritscommepouvantêtreliés àuneduréed’interventionprolongée.

L’analyse des réponses de l’enquête comparées aux signauxde matériovigilanceindique quel’imputabilité du robot da Vinci estdifficile à déterminerdans la survenue desEIG.Unedescauseslesplussouventrapportées(hémor- ragie—45%)correspondàl’expérienceetlaformationdu chirurgien.

L’enquêtemontreque lesétablissementsdesantéréa- lisantleplusgrandnombred’interventionsrobot-assistées, ontdéclarélemoinsd’EIG,cequipeutmontrerl’influence de l’expérience dans la pratique sur les EIG. Le bilan de cetteenquêteconfirmedoncl’importancedelaformation etdelacourbed’apprentissagedesopérateurs.

Durée d’intervention et d’hospitalisation

La méta-analyse deRobertson et al. [6] a montré que la techniquedeprostatectomieassistéeparrobotapermisde réduiredefac¸onsignificativeladuréeopératoiremoyenne par rapport à la PTL (OR=−12,4, IC95 [−16,5 ; −8,1], p=0,99).Néanmoins,l’existencededéfinitionsdifférentes concernantladuréedel’opérationdanslesétudesincluses danslaméta-analyserendlaprécisiondecerésultatincer- tain.Laméta-analysedeMoranetal.[5]n’ad’ailleurspas

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montrédedifférence significativesurla duréeopératoire moyenneentrelaPTARetlaPTL(9études,2027patients, différencemoyennepondérée[WMD]=−24,IC95[−53; 5], p=0,104,I2=97,4).Enrevanche,laduréed’hospitalisation étaitstatistiquementréduitepourlaPTARcomparativement àlaPTL(7études,1649patients,WMD=−0,7,IC95[−1,2;

−0,1],p=0,027,I2=86,8)danscettemêmeméta-analyse.

Comparativementàla PTCO,laduréed’hospitalisation avec la PTAR était statistiquement réduite (18 études, 5864patients,WMD=−2,IC95[−2;−1],p<0,001,I2=99,4) alors que la durée opératoire était statistiquement plus longue(17 études,4325 patients,WMD=37,IC95[17; 58], p<0,001,I2=97,8).

L’essairandomisédeYaxleyetal.confirmeungainsigni- ficatif en durée opératoire (202 vs 234min) et en durée d’hospitalisation(1,55vs3,27jours)[3].

Discussion

Lapartgrandissantedel’intérêtpourlarobotiquechirurgi- caleestliéepour unepartàl’enrichissementdel’arsenal thérapeutiquepermettantàunétablissementdedévelopper sesactivitésdansundomaineoùlesindicationsopératoires seréduisent.

Iln’enrestepasmoinsque,outrelesargumentscommer- ciaux,ilexistedesargumentsobjectifs.

Lebiaismajeurdel’applicationdesrésultatsestlasur- spécialisationdeséquipespubliantdansledomaine.

Critères fonctionnels

Il n’existe à l’heure actuelle que 3 essais cliniques ran- domisés. Sur le long terme, ceux-ci ne comparent que 2techniques:PTARvsPTL.D’aprèscesessais,laproportion depatientsaprèsPTARprésentantà12 moisunefonction érectilenormaleouconsidérés«aptes»sexuellementétait significativementplusélevéequelorsqu’ilsavaientsubiune PTL.Deplus,ledélaiderécupérationdelafonctionérectile étaitsignificativementpluscourtchezcesmêmespatients.

ComparativementàlaPTCO,lafonctionsexuelleétait, d’après des méta-analyses, significativement meilleure à 12moisetlerisqueabsoludedysfonctionérectile signifi- cativementdiminué aveclatechniquePTAR.Lesrésultats à long terme de l’essai prospectif randomisé australien et néo-zélandais pourront confirmer ces hypothèses [3].

Actuellement,lenombredeprostatectomies totalesmini- invasives dépasse en France le nombre fait en chirurgie ouverte.

Surles2étudesrandomisées,lacontinencedespatients aprèsunePTARétaitsignificativementmeilleuredès3mois comparativementauxpatientsaprèsPTL.Deplus,ledélai deretouràlacontinenceétaitsignificativementpluscourt.

Il est toutefois à noter que toutes les méta-analyses nesont pasconcordantes, cequis’expliqueenpartie par l’hétérogénéitédelaméthodologiedesétudesconsidérées.

Eneffet,Moranetal.etRobertsonetal.[5,6]nemon- traientaucunedifférencesignificativeentrePTARetPTL.

Comparativement à la PTCO, le taux de patients continents était,d’après des méta-analyses, significative- ment meilleur à 12 mois après PTAR et le risque absolu

d’incontinence urinaire significativement diminué après PTAR.

Critères oncologiques

Il semble admis que le taux de marges positives est similaireentrePTAR,PTL etPTCO. Cependant,uneméta- analyse suggérait une diminution significative de ce taux chez les patients présentant un cancer de la prostate de stade T2 opérés par PTAR par rapport à la chirurgie ouverte.

L’obtentiondemargespositivesestplusliéeaustadede lamaladiequ’àlatechnique.Pateletal.[14]apermisde montrerquele taux demarges positivesobservéétaitde 15,7%,dont9,45%chezlespatientsenstadepT2et37,2% chezlespatientsenstadepT3.Ainsi,d’aprèsl’analysemul- tivariéemenée dans cette étude, le stadeclinique de la maladieàl’inclusionetlavaleurduPSAàl’inclusionétaient les2principauxfacteursderisqueindépendantsdesurvenue demargespositivesaprèsunePTAR.

Parailleurs,lesdeuxessaiscliniquesrandomisésontper- misdedémontreruntauxderécidive biologiquesimilaire entrePTARetPTL.

Il est important de noter que la durée de suivi des patients dans les études présentées n’était pas suffisam- mentlonguepourévaluercescritèresoncologiques.

Complications

En termes de complications médicales et chirurgicales, peropératoiresetpostopératoires,aucunedifférencesigni- ficative n’a été observée entre PTAR comparativement à la PTL ou PTCO, même si certaines méta-analyses ont montréuntauxplusfaibledepertessanguinesetdetrans- fusionssanguines chez les patients ayant bénéficié d’une PTAR.

Pourtant,l’étudede cohorteunicentrique, prospective deFroehneretal.[15],menéechezplusde2750patients, nedémontraitaucunedifférencesignificativeentrePTARet PTCOentermesdetauxdetransfusions(8,9%versus10,4%; p=0,45).

Leseul essaiprospectifrandomisé montreunavantage àlaPTARvs PTCOentermesdesaignement.Ilexisteune tendanceàmoinsdecomplicationspostopératoiresetmoins detransfusions[3].

Par ailleurs, les complications liées à l’utilisation du robotdaVinci toutes procédureschirurgicalesconfondues ontfaitl’objetd’uneenquêtemenéeparl’ANSMquiindique que l’imputabilité à ce dernier est difficile à déterminer danslasurvenuedesEIGetquelaformationdesopérateurs estunélémentmajeurdanslaréductiondurisqued’EIG.

D’aprèsl’ensembledecesrésultats,comparativementà laPTLetlaPTCO,laPTARnecomprometpaslatolérance généraledespatientsentermesdecomplications médico- chirurgicales.

Ilestàpréciserquemalgrélecaractèreconfirmédeschi- rurgiens,lepassageàlarobotiques’estaccompagnéd’une courbed’apprentissagenécessaire.

La formation est à mettre en exergue au sein de la communautépourquel’ensembledesurologuesenforma- tionpuisse avoir un accès à la technique,permettant de réduirelescomplicationsdedébutd’expérience.

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Projection

Sousréservequelatendanceobservéedepuis5anssepour- suive, la PTAR sera à court terme la première procédure chirurgicale en termes de volumepour le traitement par chirurgieducancerdelaprostate.

Il existe à l’heure actuelle peu de recommandations concernantlapratiquedelaPTAR.Toutefois,ilaétérecom- mandé en 2013 par l’Association européenne d’urologie (EAU) [16] et le National Institute of Health and Clinical Excellence (NICE) de privilégier la PTAR par rapport aux autrestechniquesdeprostatectomietotaleafind’obtenirde meilleursrésultatsentermesdecontinenceetdefonction érectile.

Comptetenudel’améliorationetdudéveloppementde techniquesnonopératoires,l’évolutionverslaPTARcomme référencesembleinéluctable.

L’apprentissagedecettetechniquesembleindispensable auseindelacommunauté.Lacourbed’apprentissage,dont lenombre deprocéduresest débattu,sembleplus courte quelacœlioscopie[17].

L’obtention d’un code spécifique est indispensable pour permettre de repérer la progression de la tech- nique et d’évaluer son incidence sur les bases médico- administratives.L’obtentiond’unerémunérationenrapport avec le surcoût induit par l’investissement, les consom- mables et la maintenance est indispensable pour que les centrespuissents’équiper.

Uneréflexionpeutêtretoutefoisenvisagéepourqueles patients puissent être adressés sur des centres ayant un recrutementsuffisantouassociantdes praticiensdes éta- blissements situésen périphérie. Selon le NICE, pour des raisons de coût/efficacité, l’acquisition de robots chirur- gicaux ne peut être prévue uniquement dans des centres réalisantau moins150procéduresparan [18].Au-delàde ceseuil,lessurcoûtsengendrésparlachirurgierobotique semblentpouvoirêtre compensésparl’amélioration dela qualité de vie en rapport avec les résultats fonctionnels plusfavorablesdelaPTAR.UnerécenteétudeparHuetal.

montrequelerecoursàdestraitementsderattrapagemoins fréquentchezlespatientstraitésparPTARpeutcompenser lesurcoûtdelatechnique[19].

Conclusion

Laprostatectomieradicaleassistéeparrobotiquesedéve- loppe en France malgré la diminution des indications.

Les arguments fonctionnels permettent de proposer aux patientsune technique mini-invasive concurrentielle avec lestechniquesémergentesfocalesetnonchirurgicalesavec unesécuritécarcinologiqueetfonctionnellemaintenue.

Déclaration de liens d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.

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