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Traitement de première intention du
syndrome clinique d’hyperactivité vésicale non neurologique
First-line treatment for non-neurogenic overactive bladder X. Gamé
a,∗, V. Phé
baDépartementd’urologie,transplantationrénaleetandrologie,CHURangueil,université Paul-Sabatier,TSA50032,31059Toulouse,France
bServiced’urologie,AP—HP,hôpitalPitié-Salpêtrière,Sorbonneuniversité,Paris,France
Rec¸ule20juillet2020 ;acceptéle10aoˆut2020
MOTSCLÉS Hyperactivité vésicale; Traitement; Médicament; Rééducation; Comportement
Résumé
Introduction.—L’objectifdecetravailétaitdefaireunesynthèsedesconnaissancesactuelles surletraitementdepremièrelignedusyndromecliniqued’hyperactivitévésicale(SCHV).
Méthode.—UnerevuesystématiquedelalittératureàpartirdePubMed,EmbaseetGoogle Scholaraétémenéeenjuin2020.
Résultats.—Les traitements comportementaux reposent sur l’entraînement vésical et la reprogrammationmictionnelleensebasantsurlecataloguemictionnel.Desmesureshygié- nodiététiquesdoiventêtreproposées.Ellesincluentladiminutiondesapportshydriques,dela consommationdecaféine,desodas,lapertedepoids,l’évictiondejusdefruitsacidesetd’une alimentationsaléeépicéeetacide,l’alcalinisationdesurinesparrégimeetéventuellement, unesupplémentationenvitamineD.Larééducationpérinéo-sphinctériennereposeprincipale- mentsurlestechniquesmanuelles,l’électrostimulationet/oulebiofeedback.Elleamontréson efficacitédansletraitementduSCHV.Chezlafemmeménopausée,l’hormonothérapielocale permetd’améliorerl’ensembledessymptômesduSCHV.Lestraitementsmédicamenteuxoraux incluent lesanticholinergiquesetlesbêta-3-agonistes. Ils ontuneefficacité comparableet supérieureauplacebo.Encasd’échecdelamonothérapie,ilspeuventêtreassociés.
Conclusion.—Endehorsdecertainesrègleshygiénodiététiques,l’efficacitédestraitementsde premièrelignedusyndromecliniqued’hyperactivitévésicaleaétémontréepardes études prospectivescontrôlées.Ilspeuventêtreproposésisolémentouenassociation.
©2020ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.
∗Auteurcorrespondant.
Adressee-mail:game.x@chu-toulouse.fr(X.Gamé).
Traitementsdepremièreintentiondusyndromecliniqued’HVAnonneurologique 905
KEYWORDS Overactivebladder;
Management;
Drug;
Behavior;
Physiotherapy
Summary
Introduction.—Theaimwastosynthesizecurrentknowledgeonoveractivebladder(OAB)first- linetreatments.
Method.—A systematicliteraturereviewbasedonPubMed,EmbaseandGoogle Scholarwas conductedinJune2020.
Results.—Behavioraltreatmentsarebasedonbladdertrainingandtimedvoidingusingablad- derdiary.Lifestylemodificationsshouldbesuggested.Theyincludereductionoffluidintake, consumptionofcaffeine,sodas,weightloss,avoidanceofacidicfruitjuicesandofspicyand acidicsaltydiet,alkalizationofurinebydietandpossibly,vitaminDsupplementation.Pelvic floormuscletrainingismainlybasedonmanualtechniques,electrostimulationand/orbiofeed- back.IthasbeenshowntobeeffectiveintreatingOAB.Inmenopausalwomen,localhormone therapyimprovesallOABsymptoms.Oraldrugsincludeanticholinergicsandbeta-3-agonists.
Theirefficacyisquitesimilarandsuperiortoplacebo.Incaseoffailureofmonotherapy,they maybecombined.
Conclusion.—Apart from some lifestyle modifications, the efficacy offirst-line treatments for OAB hasbeendemonstrated byprospective controlled studies.Theymay beprescribed individuallyorincombination.
©2020ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.
Introduction
Bien que l’hyperactivité vésicale soit un syndrome très fréquent,lesrecommandationsthérapeutiquesspécifiques restent peunombreuses [1—5].Eneffet, lesautressocié- tés savantes ou tutelles ne se sont intéressées qu’à l’incontinence avec une partie sur le traitement de l’incontinence urinaire par urgenturie notamment chez la femme [6], ou qu’aux symptômes du bas appareil de l’homme en général voire uniquement sur lessymptômes secondairesàl’hyperplasiebénignedelaprostateeninté- grantunchapitresurleshommesayantaussidessymptômes delaphasederemplissage[7,8].
Il existe aujourd’hui de multiples traitements de l’hyperactivitévésicaleallantdes traitementsnoninvasifs à des traitements plus agressifs. Classiquement, ils sont séparésendeuxgroupes:lestraitementsditsdepremière intention,incluantlesmesurescomportementalesethygié- nodiététiques,larééducationpérinéo-sphinctérienneetles traitementsmédicamenteux enmonothérapie ouen asso- ciation,etlestraitementsdel’hyperactivitévésicale dite réfractaire,aussiappeléerésistanteàuntraitementdepre- mièreligneouauxtraitementsmédicamenteux,quiincluent les principes de neuromodulation qu’elle soit sacrée ou tibialeetlesinjectionsintra-détrusoriennesdetoxinebotu- lique [6,9,10]. À cette dernière, nous pouvons ajouter la cystectomiesustrigonaleassociéeàuneentérocystoplastie d’agrandissement.Àl’inverse,d’autresauteursraisonnent enlignedetraitementdécrivantjusqu’à3à4lignes[1,2].
Les traitements décrits ici correspondent alors aux pre- mièresetdeuxièmeslignes.
L’objectifdecetravailétait,àpartird’unerevuedela littérature,defairelasynthèsedesconnaissancesactuelles surlestraitementsdepremièreintentiondusyndromecli- niqued’hyperactivitévésicale.
Matériel et méthode
Unerevue systématiquedela littératureà partir dePub- Med,EmbaseetGoogleScholaraétémenée enjuin2020.
Lesmotsclésutilisésdanslarechercheétaient:«overac- tivebladder»[allfields]AND«treatment»[allfields]et
«overactivebladder»[allfields]AND«management»[all fields].
Lesarticlesobtenusontensuiteétésélectionnésenfonc- tiondeleuranciennetéetleurtype.Lesarticlesoriginaux, lesméta-analyses,lesrecommandations etlesarticlesde revueslesplusrécentspubliésenfranc¸aisetenanglaisont étéconservés.Les articlesportant sur lestraitementsde l’hyperactivitévésicaleréfractaireontétéexclus.Autotal, 5975articlesontététrouvéset423sélectionnés.
Résultats
Les mesures comportementales et hygiénodiététiques
Lesmesurescomportementalesontpourobjectifdemodi- fier leshabitudesmictionnelles. Ellessont basées sur des techniquesderéentraînementvésicaletdereprogramma- tion. Le réentraînement vésical consiste à augmenter le délaientrelasurvenuedubesoinurgentetlamictionalors quelareprogrammationmictionnelleconsisteàurineràdes heuresprédéfinies.Cette rééducationcomportementale a surtoutétéétudiéedanslapopulationâgéeetsebasesur lecalendriermictionnelquidevraêtreréalisétoutaulong dutraitement.Ilestimportantquelepatientaituneéduca- tionbienconduitepourquecestechniquessoientefficaces.
Danscertainscas,enparticulierchezlespatientsayantdes fonctionscognitivesdiminuées,unaccompagnementpardes
aidantsoudessoignantspeutêtrenécessaire.Demême,de nosjours,desapplicationssontdisponiblesouencoursde développement afin d’accompagner ces patients. Il a été montréquelarééducationcomportementaleétaitefficace àconditiond’êtreassidueetdelapoursuivresurunedurée d’aumoinssixsemainesafindepouvoirrestaurerunmeilleur contrôlecorticaldelamiction[11].
Ces techniques ont aujourd’hui fait la preuve de leur efficacité au travers d’essais cliniques contrôlés [12,13]. Les essais les comparant aux traitements médi- camenteux seuls ont montré des résultats comparables sauf pour l’oxybutinine qui était supérieure dans un essai [14]. En revanche, associer de la rééducation périnéo-sphinctérienne à des techniques de rééducation comportementale est plus efficace que ces techniques réalisées isolément [15]. Aujourd’hui, plusieurs recom- mandations prônent de les associer à un traitement médicamenteux en particulier anticholinergique, certains essaiscliniquesayant montrélasupérioritédecetteasso- ciation[16].
Lesmesureshygiénodiététiquesàdesfinsthérapeutiques dansl’hyperactivitévésicalecomprennentlapertedepoids chezlespatients obèses ouensurpoids, la diminutionde laconsommation decaféine, la modification dela nature desapportshydriquesetdeleurquantité,etdurégimeali- mentaire.Àcejour,letraitementdelaconstipationn’apas faitlapreuvedesonefficacitésurl’hyperactivitévésicale.
Concernantletabagisme,mêmesiunlienentrecedernier etl’hyperactivitévésicaleaétéclairementdémontré,son arrêtsemblen’avoirqu’uneffetlimitésurlasymptomato- logie[17].
Lapertede poids chezlespatients ayantun indicede masse corporelle supérieure à 30 permet d’améliorer la symptomatologied’hyperactivitévésicale.Celaaparticuliè- rementétébienmontréencequiconcernaitlessymptômes d’incontinence urinaire par urgenturie. La diminution du poidspeutêtreréaliséesoitàl’aided’unrégime,soitpar chirurgiebariatrique.Ilaainsiétémontréqu’unepertede poidsparrégimede8%sursixmoispermettaitderéduire l’incontinenceurinaireparurgenturiede42%contre26% dans le groupe témoin [18]. De même, il a été montré que chez les patients ayant une obésité morbide traitée par chirurgie bariatrique, la perte de poids était asso- ciéeàuneaméliorationdelapollakiurie,del’incontinence et de la qualité de vie en rapport avec les problèmes urinaires[19].
En ce qui concerne les apports hydriques, plusieurs étudescontrôlées prospectives ont montréque leurdimi- nutionde25 à50% étaitassociée àunediminutiondela pollakiurie,des épisodesd’urgenturie et, le cas échéant, d’incontinence urinaire par urgenturie et de la nycturie.
À l’inverse, une augmentation de 25 ou de 50 % des apports était associée une aggravation de la pollakiurie [20]. L’association de modification des apports hydriques à un anticholinergique a également été étudiée chez la femme. Dans cette étude, était comparée la prise de toltérodine seule à la toltérodine avec des modifications comportementalesetdespriseshydriques.Bienqu’ilyeût une diminution significative des épisodes d’incontinence
derniers [21]. L’impact du type d’apport hydrique reste quant à lui controversé. Certaines études ont rapporté qu’une consommation d’alcool entre 6 et 10 verres par semaine(vins,bièresoualcoolsforts)étaitassociéeàune fréquence plus élevée de symptômes urinaires et notam- mentd’hyperactivitévésicaleparcomparaisonauxpatients n’en consommant pas [22]. D’autres n’ont pas trouvé de lien voiremêmeuneétudeamontréenanalyseunivariée que le risque d’apparition de symptômes d’hyperactivité vésicale était diminué chez les hommes consommant de labièrequotidiennementparcomparaisonàceuxquin’en consommaient pas (OR 0,36 [IC 95 % : 0,18—0,73]) [23].
Aucuneétudenes’estintéresséeàladiminutiondelaprise d’alcoolchezlespatientsayantunehyperactivitévésicale.
Une étude plus ancienne datantde1992 suggérait que la consommation devinàfaible teneurenalcoolmaisriche en sucre serait mieux tolérée par les patients ayant une hyperactivitévésicale[21].Encequiconcernelesboissons gazeuses etnotamment lessodas,ila étémontréqu’une consommationrégulièreétaitassociéeàuneaugmentation des symptômes d’hyperactivité vésicale et ce, qu’elles contiennent ou non, de la caféine et du sucre ou des édulcorants [21]. Il est donc suggéré que diminuer leur apportpermettraitd’améliorerl’hyperactivitévésicale.
Le lien entrela survenue d’une hyperactivité vésicale et la consommation de caféine est connu et il a été démontréqu’ilétaitdose-dépendant[21].Ilaainsiétémon- tré quela consommation decaféineaugmentaitle risque d’hyperactivité vésicale jusqu’à 25 % [24]. La diminution des prisesde caféine quotidienne permet de diminuer le nombred’épisodes d’urgenturie etle nombredemictions par 24h. Ainsi, dans un essai contrôlé, il a été montré qu’uneconsommationmoyennede96,5mgdecaféinepar jourcontre238,7mgpermettaitderéduirerespectivement le nombred’épisodes d’urgenturie de 61 % vs 12 % et le nombredemictionspar24hde35%vs23%[25].
Lerôledesalimentsaégalementétéétudié,mêmes’il estdifficiled’entirerdesconclusionssurleplanthérapeu- tique.Ainsi,ilaétémontré,chezl’hommesanssymptôme urinairequelaconsommationdepommesdeterreplusde huit fois par semaineaugmenterait le risqued’apparition desymptômesd’hyperactivitévésicaleaprèsunandesuivi (OR 1,45[IC 95 %: 1,02—2,07]) [23].À l’inverse,chez la femme, il était rapporté que la consommation de poulet plus de deux fois par semaineet/ou la consommation de pain quotidiennement étaient associées à une diminution de l’apparition des symptômes d’hyperactivité vésicale à unan(respectivementOR0,64[IC95%:0,48—0,87]etOR 0,68[IC95%:0,55—0,86])[26].Enrevanche,lerisqueétait augmentéchezlesfemmesconsommantplusde568mLde laitparjourparcomparaisonàcellesquienconsommaient moins de140mL parjour(OR1,41 [IC95% :1,01—1,99]) [26].
Plus récemment, il a été montré que le pH uri- naire influait sur les symptômes d’hyperactivité vésicale.
Ainsi, une alcalinisationdes urines parrégimepermettait d’améliorerlasymptomatologie[27].Ilaégalementétérap- portéqu’unesupplémentation envitamine D etl’éviction dejusdefruitsacidesetd’une alimentationsaléeépicée
Traitementsdepremièreintentiondusyndromecliniqued’HVAnonneurologique 907
Tableau1 Mesurescomportementalesethygiénodiététiquesdansletraitementdusyndromecliniqued’hyperactivité vésicale.
Typedetraitement Modalités
Entraînementvésical Augmentationdudélaientrelasurvenuedubesoinurgentetlamiction Augmentationdudélaientredeuxmictions
Reprogrammationmictionnelle Règleshygiénodiététiques Diminutiondesapportshydriques
Diminutiondelaconsommationdecaféine Diminutiondelaconsommationdesodas Évictiondejusdefruitsacides
Évictiond’unealimentationsaléeépicéeetacide Alcalinisationdesurinesparrégime
SupplémentationenvitamineD Pertedepoids
faibleniveaudepreuveetilestdoncdifficiled’entirerdes conclusionsaveccertitude.
LeTableau1résumelesmodificationscomportementales ethygiénodiététiquesdansletraitementdel’hyperactivité vésicale.
La rééducation périnéo-sphinctérienne
Lesrésultatsdelarééducationpérinéo-sphinctériennedans letraitementduSCHVontlongtempsétécontroversés.Cela était principalement lié au faible niveau de preuve des étudesrapportées etaugrandnombredetechniques pro- posées.Deplus,presquetoutescesétudesontétéréalisées exclusivementchezlafemme.
Le principe de la rééducation repose sur le renforce- mentmusculairepérinéal,soncontrôleetl’acquisitiond’un réflexepérinéo-inhibiteur.Ainsi,lemécanismed’actionde la rééducation périnéo-sphinctérienne sur l’hyperactivité vésicale repose sur deux hypothèses. La première est qu’une contraction volontaire du plancher pelvien pen- dant les épisodes d’urgenturie aurait un effet inhibiteur sur les contractions détrusoriennes et ainsi sur le besoin urgent d’uriner. La seconde hypothèse est que le renfor- cementduplancher pelvienpermettraitdesmodifications morphologiques permanentes qui stabiliseraient l’activité neurologiqueetlapressionurétrale[28].
Les techniques utilisées reposent principalement sur les techniques manuelles, électrostimulation et/ou bio- feedback. Dix études prospectives contrôlées ont été sélectionnées. Ellessont présentéesTableau 2. Parmi ces différentes études, les protocoles variaienten termes de nombredeséancesallantde4à24,delapériodedeleur réalisationallantde6à12semaines,dunombredecontrac- tionslentesparséance variantde8à 50,decontractions soutenuesde6à 12secondes,dunombredecontractions rapidesde10à40,deleurintensitéallantdesous-maximale àmaximaleoud’uneassociationdesdeuxetenfin,8études sur10incluaientlaréalisationd’exercicesàdomicile.Enfin, l’évaluation a été majoritairement réalisée à la fin de la rééducation même si certainesfemmes ont été suivies 1 ou 4 ans. De plus, l’absence de consensus concernant lesmodalitésd’évaluationdesrésultats delarééducation
périnéo-sphinctériennefaitquelescritèresdejugementde cesdifférentesétudesrestenttrèsvariables.
L’ensembledesétudesmontrequ’elleestefficaceper- mettantuneaméliorationouuneguérisonjusquedans76% descas[29].Larééducationdoitêtreréaliséeauprèsd’un professionneldesantécarilaétémontréquelarééducation seuleétait moinsefficace[30]. Lesessaiscontrôlésayant comparélarééducation périnéo-sphinctérienneauxautres traitementsde premièreintentiondel’hyperactivitévési- caleontmontrédesrésultatscomparablesquecesoitpour lesmesures comportementalesethygiéno-diététiques,les traitementsmédicamenteux detype anticholinergique ou l’entraînementvésical.Enrevanche,ilapparaîtqu’enplus destechniques derenforcementmusculaire,ilestintéres- santdeproposersystématiquementdubiofeedbacketila étémontréqu’yadjoindrel’électrostimulationdonnaitdes résultatssupérieurs[30,31].Unedeslimitesdecesétudes est toutefois la durée de suivi puisque, pour la majorité d’entre-elles,l’évaluationsefaisaitàtroismois.Toutefois, deuxétudesonteuunsuivipluslong,respectivementde1et 4ansetmontraientlemaintiendesrésultats.Ilfautcepen- dantsouligner quedansl’étudeayant laduréedesuivila pluslongue,prèsde11%despatientesavaienteurecours ànouveauàdelarééducationpérinéo-sphinctériennedans l’intervalle[32].D’unemanièregénérale,mêmesiaucune études’y est spécifiquementintéressée, il semblenéces- sairequelespatientspoursuiventlarééducationàdomicile aprèsl’arrêtdesséancesauprèsduprofessionneldesanté.
Ence qui concerne l’adhérence des patientes, la littéra- turemontrequ’elleestde70à85%etquelasatisfaction despatientesestélevée[33,34].Récemment,ilaétémon- tréquel’utilisationdebandesKinésio® enassociationàla rééducationpérinéo-sphinctérienneseraitplusefficaceque larééducationseule[35].
Au total, la rééducation périnéo-sphinctérienne est efficace dans le traitement de l’hyperactivité vési- cale, a fortiori si elle est associée à des techniques d’électrostimulation et malgré le fait de l’absence de standardisation des techniques. Elle devrait donc être systématiquement proposée, probablement en association avec des mesures comportementales et hygiénodiététiques.
X.Gamé,V.
Tableau2 Principalesétudescontrôléesayantévaluélarééducationpérinéo-sphinctériennedansletraitementdel’hyperactivitévésicale.
Auteur Année Nombrede patients analysés
Traitements Critèresdejugement Suivi Résultats
Yoon[65] 2003 44 Rééducation
périnéo-sphinctérienne (exercicesdeKegel)vs entraînementvésicalvs pasdetraitement
Cataloguemictionnel 4et8semaines Supérioritédelarééducationetde l’entraînementvésicalparrapportau groupecontrôlepourpollakiurieet nycturie
Wang[66] 2004 103 Rééducation
périnéo-sphinctérienne vsRééducationpérinéo- sphinctérienne+biofeedback vsstimulation
électrique
Évaluationcliniqueet King’sHealth
Questionnaire
12semaines Améliorationdel’hyperactivité vésicaledanstouslesgroupes Améliorationsupérieurepourla stimulationélectrique(51%des patientes)etla
Rééducation+Biofeedback(50%)par rapportàlarééducationseule(38%)
Arruda[29] 2008 64 Rééducation
périnéo-sphinctérienne vsoxybutininevs stimulationélectrique
Évaluationcliniqueet urodynamique
12semaines Améliorationdessymptômesdansle groupeoxybutinine(77%),stimulation électrique(52%)etrééducation(76%) Disparitiondel’urgenturiede64% (oxybutinine),de52%(stimulation électrique)et57%(rééducation) Bilanurodynamiquenormal:36% (oxybutynine),57%(stimulation électrique)et52%(rééducation) Pasdedifférenceentrelesgroupes
Kim[33] 2011 127 Rééducationpérinéo-
sphinctérienne+fitness vséducationgénérale
Cataloguemictionnel 3et7mois Supérioritédelarééducation+fitness parrapportaucontrôle(tauxde guérisonde44,1%vs1,6%à3moiset de39,3%vs1,6%à7mois)
Kafri[67] 2013 137 Rééducation
périnéo-sphinctérienne vsToltérodinevs entraînementvésical vsRééducationpérinéo- sphinctérienne+entraînement vésicaletconseils
digestifs
Cataloguemictionnel 3moiset1an Améliorationdel’hyperactivité vésicaledanstouslesgroupes Diminutionsupérieuredunombrede mictionspar24heuresdanslegroupe rééducation+entraînementvésicalet conseilsdigestifsparrapportaux autresgroupes(−3,4à3et12mois)
Traitementsdepremièreintentiondusyndromecliniqued’HVAnonneurologique909 Tableau2 (Continued)
Auteur Année Nombrede patients analysés
Traitements Critèresdejugement Suivi Résultats
Alves[34] 2015 30 Rééducationpérinéo-
sphinctérienne+fitness vséducationsimpleà l’autorééducation
Évaluationcliniqueet autoquestionnaires ICIQ-UI-SFetICIQ-OAB
7jours Améliorationcliniqueuniquement danslegrouperééducation+fitness Diminutionsignificativedesscores ICIQ-OABetICIQ-UI-SFuniquement danslegrouperééducation+fitness
Azuri[32] 2017 120 Rééducation
périnéo-sphinctérienne vsToltérodinevs entraînementvésical vsRééducationpérinéo- sphinctérienne+entraînement vésicaletconseils
digestifs
Cataloguemictionnel 4ans Améliorationdetouslesparamètres étudiésdanschaquegroupe
Pasdedifférenceentrelesdifférents groupes
Bykovienne [68]
2018 61 Mesures
comportementaleset hygiénodiététiques vsRééducationpérinéo- sphinctérienne+mesures comportementaleset hygiénodiététiques vsRééducationpérinéo- sphinctérienne+stimulation dunerftibial+mesures comportementaleset hygiénodiététiques
Cataloguemictionnel etKing’sHealth Questionnaire
6semaines Diminutiondesépisodesd’urgenturie danstouslesgroupessansdifférence entreeux
Diminutiondelapollakiurie uniquementdanslesgroupes Rééducation
périnéo-sphinctérienne+mesures comportementaleset
hygiénodiététiquesetRééducation périnéo-sphinctérienne+stimulation dunerftibial+mesures
comportementaleset hygiénodiététiques Diminutiondesépisodes
d’incontinenceurinaireparurgenturie uniquementdanslegroupe
Rééducation
périnéo-sphinctérienne+mesures comportementaleset
hygiénodiététiques
AméliorationdesscoresduKing’s HealthQuestionnaireuniquement danslegroupeRééducation
périnéo-sphinctérienne+stimulation dunerftibial+mesures
comportementaleset hygiénodiététiques
X.Gamé,V.
Tableau2 (Continued)
Auteur Année Nombrede patients analysés
Traitements Critèresdejugement Suivi Résultats
Rizvi[69] 2018 147 Rééducation
périnéo-sphinctérienne vsentraînementvésical vsRééducationpérinéo- sphinctérienne+biofeedback
Autoquestionnaires UDI-SF6etIIQ-SF7
12semaines Améliorationdesscoresdanstousles groupessansdifférenceentreeux
Furtado- Albanezi [70]
2019 40 Rééducation
périnéo-sphinctérienne vsstimulationdunerf tibial
Évaluationcliniquede lanycturieet
autoquestionnaires PittsburghSleep QualityIndex(PSQI), King’sHeath
Questionnaire(KHQ), andEpworthSleepiness Scale(ESS)
12semaines Améliorationdelanycturiedanstous lesgroupessansdifférenceentreeux
Traitementsdepremièreintentiondusyndromecliniqued’HVAnonneurologique 911
L’hormonothérapie
Ladéprivationestrogéniquefavoriselasurvenued’unSCHV, cequiexpliqueentreautrel’augmentationdesaprévalence aprèslaménopause.
L’estrogénothérapiepeutêtreadministréepardeuxvoies différentes:lavoiesystémiqueoulavoievaginale.
Encequiconcernelavoiesystémique,sonintérêtdans le traitement des symptômes dubas appareil urinaire est controversé et son effet probablement limité voire délé- tère.AinsilesdeuxétudesWHI(Women’sHealthInitiatives) quiontinclus27347 femmesménopauséesâgéesde50 à 79 ans ont rapporté une augmentation de l’incontinence urinaire dans le groupe des femmes traitées [36]. Tou- tefois, dans une méta-analyse datant de 2004, Cardozo rapportaitquel’hormonothérapiesystémiquepouvaitamé- liorer les épisodes d’incontinence urinaire et retarder la sensation de premier besoin d’uriner. Parallèlement, elle rapportait une aggravation dela nycturie [37].Ces diffé- rences peuvent s’expliquer par la nature des estrogènes utilisésquiétaientmajoritairement dans lesétudesNord- américainesdesestrogènesd’origineéquins.Quoi qu’ilen soit,iln’yapasd’indication,aujourd’hui,àproposerune hormonothérapiesystémiquechezunefemmeménopausée ayantunSCHV.
À l’inverse, il en est tout différemment pour l’estrogénothérapie locale. Bien qu’aucun traitement n’ait aujourd’hui l’autorisation de mise sur le marché dans cette indication, un avis d’expert a été publié en 2017 confirmant que ce traitement pouvait apporter une amélioration, en particulier dans l’incontinence urinaire par urgenturie. Les essais contrôlés, tous anciens, ayant comparé l’estrogénothérapielocale à unplacebo oudeux formes différentes d’administration vaginale (Tableau 3), ontmontrél’améliorationd’unoudeplusieurssymptômes du SCHV. Dans la méta-analyse publiée en 2004, Cardozo rapportait que l’estrogénothérapie locale permettait une améliorationde l’ensemble des symptômesle constituant [37]. Cela a depuis été confirmépar une revueCochrane publiéeen2012[38].
Un des avantages de la voie vaginale est la très faiblevoirel’absenced’absorptionsystémique.Ainsi,l’avis d’expertaindiquéqu’iln’yavaitpasdesur-risquedesur- venue de récidive d’un cancer hormono-dépendant (sein, endomètre)soustraitementestrogéniquelocalpermettant doncdeleproposerauxpatientessymptomatiquesetdési- reuses d’unteltraitement [39]. Une deslimites parfois à l’utilisation de l’hormonothérapie locale est sa tolérance chezlesfemmesayantuneatrophievulvo-vaginalesévère.
Danscecas,lesexpertsontproposéd’yassocier,soitavant, soitaumomentdel’initiationdutraitement,ungeld’acide hyaluronique qui, certes, n’a jamais montré d’efficacité surlessymptômesd’hyperactivitévésicalemaispermetde favoriser une meilleure tolérance au traitement estrogé- niquelocal[39].
Récemment, il a été rapporté que l’ospémifène, un modulateursélectifdesrécepteursauxestrogènes(SERM), dans une étude sur 105 femmes ménopausées, permet- tait de réduire le nombre moyen de mictions par 24h, d’épisodesd’urgenturie,denycturieetd’incontinenceuri- naire.Demême,lesquestionnairesOAB-QetOAB-QHHRQL, étaientsignificativementaméliorés[40].L’utilisationdetels
SERM pourrait dans l’avenir se développer tout en dimi- nuant encore plus lesfaibles risques d’effetsindésirables systémiques.
Les traitements médicamenteux
Deuxclassesdemédicamentssontactuellementdisponibles enFrance:lesanticholinergiquesetlesß3-mimétiques.
Les anticholinergiques antimuscariniques
Sur les sept molécules disponibles dans le monde, cinq ontune autorisation demise sur le marché en France et quatresonttoujourscommercialisées(oxybutinine,chlorure de tropium, solifénacine et fésotérodine), auxquelles est habituellementassociéleflavoxatebienqu’ilsoitdépourvu d’une action anticholinergique aux doses thérapeutiques.
De ce fait, nous nous limiterons ici aux quatre anticho- linergiques antimuscariniques. Bien que regroupés dans une même classe thérapeutique, ils ont des profils phar- macologiques très différents avec pour conséquence des effetssecondairespotentielsetdesfréquencesetmodalités d’administrationspécifiques(Tableau4).
Pendant longtemps, leur mécanisme d’action supposé étaitunblocage compétitif des récepteurscholinergiques auniveaududétrusor.Enréalité,plusrécemment,ilaété montréqu’ilsagissaientprincipalementcommemodulateur des messages afférents en bloquant les récepteurs choli- nergiques des fibres nerveuses sensibles à l’acétylcholine produiteparl’urothélium[41].
Tous les anticholinergiques ont prouvé leur efficacité clinique par rapport au placebo [42—46]. Il faut toute- fois souligner queles critères dejugementde ces études étaient le plus souvent le nombre de mictions par 24h ainsiquelenombred’épisodesd’incontinenceurinairepar urgenturie.Celaconstitueunelimitedanslamesureoùle primummovensdel’hyperactivitévésicaleestl’urgenturie.
Cependant,l’impressiondeguérisonchezlespatientstrai- tés était supérieure au groupe placebo (respectivement 56%versus41%)[47].LaFig.1présentelesrésultatsdes différentes molécules disponibles en France pour chaque symptômepouvantconstituerleSCHVetselonleurdosage.
Globalement,l’améliorationportesurlenombred’épisodes d’incontinencepar jour (moins2,25 fuites par urgenturie parjour),lenombred’épisodesd’urgenturie(moins0,9épi- sodesparjour),lenombredemictionsetlevolumemoyen parmiction(moins1,59mictionsparjour)etlenombrede mictionsparnuit(moins0,24parnuit)[48].
Laplupartdesétudescontrôléesportantsurlestraite- mentsanticholinergiquesontunsuivilimitéàtroismois.Les essaiscliniques à pluslong terme (12ou24 mois)étaient réalisés le plus souvent en ouvert. L’efficacité modeste decestraitementsetleurs effets secondairesfontque le tauxd’arrêtdetraitementest élevéavecseulement36% des patients qui poursuivent le traitement à un an [48].
Laplupartdes méta-analysesrapportéessouligneuneffet modeste de ces traitements même si la satisfaction des patientsétaitplutôtélevée[42,44].Malheureusement,très peud’étudesontcomparél’efficacitédedeuxanticholiner- giques,deuxdosagesoudeuxformulationsentreelles.Les principales données comparatives aujourd’hui disponibles reposentsur des méta-analysesen réseau.Ces dernières,
X.Gamé,V.
Tableau3 Principalesétudes contrôléesayant évaluél’hormonothérapielocalecontre placebo oucomparantdeux modesd’applicationsdans le traitementdu syndromecliniqued’hyperactivitévésicale.
Auteur Année Type
d’œstrogène
Dose n Suivi Forme Résultats
Enzelberger [71]
1990 Estriol 0,5,1,2mg NC NC Comprimés Améliorationdel’urgenturie,delapollakiurie etdel’urgenturie
Enzelberger [72]
1991 Estriol 1ou2mg 30 NC Comprimés Améliorationdel’urgenturie,delapollakiurie etdel’urgenturie
Kurz[73] 1993 Estriol 1mg 21 3semaines Comprimés Améliorationdel’urgenturieetdela
pollakiurie Lose[74] 2000 Estradiol
(anneaux) Estriol (pessaire)
7,5mg 251 6mois Anneauxvs
pessaires
Pasdedifférenceentrelesdeuxdispositifs Améliorationdel’urgenturierespectivement dans51et56%descas,del’incontinence urinaireparurgenturiedans58%descasetde lanycturierespectivementdans51et54%des cas
Cardozo[75] 2001 17ß-estradiol 25g 95 3mois Pessaire Améliorationdel’urgenturiesuruneéchelle visuelleanalogique
Zullo[76] 2005 Estriol 1mg 56 6mois Crème Améliorationdel’urgenturie
Pasdedifférencessurlapollakiurieetla nycturie
Hosseinzadeh [77]
2010 Estradiol 25g 160 6mois Crèmevs
comprimés intravaginaux
Améliorationdel’incontinenceurinairepar urgenturiesansdifférenceentrelesdeux groupes
Traitementsdepremièreintentiondusyndromecliniqued’HVAnonneurologique913
Tableau4 Caractéristiquespharmacologiquesetfréquencesd’administrationdesantimuscariniquesdisponiblesenFrance.
Molécule Modalités deprise quoti- dienne
Affinité prédomi- nanteaux récepteurs muscari- niques
Sélectivité M3vsM1
Sélectivité M3vsM2
Poids moléculaire (kDa)
Lipophilie Polarité Métabolites actifs
Métabolisme enzyma- tique
Demi-vie (h)
Passage barrière hémato- méningée
Oxybutinine 3 M1,M2,
M3,M4
1,5 10 357 Modérée Neutre Déséthyl-
oxybutinine
CYP3A4 2—3 Élevé
Trospium 2(à distance desrepas)
M1,M2, M3,M4,M5
1,5 1,3 428 Non Positive Aucun Non-
CYP450
18 Presquenul
Solifénacine 1 M3 2,5 12,5 480,6 Modérée ND Aucun CYP3A4 45—68 Modéré
Fésotérodine 1 M1,M2,
M3,M5
1,1 1 411,6 Trèsfaible Positive 5-
hydroxyméthyl- toltérodine
CYP2D6, CYP3A4
7—9 Trèsfaible
Figure1. EfficacitédesmoléculescommercialiséesenFrancesurlessymptômesdel’hyperactivitévésicalecomparéeauplacebo.Vert: significativementmeilleurqueleplacebo;rouge:nonsignificativementmeilleurqueleplacebo;gris:donnéesnondisponibles.
Adaptéd’aprèsNovara[83],Cornu[45]etSebastianelli[84].
comme les quelques études frontales, n’ont pas montré qu’unanticholinergiqueétaitplusefficacequ’unautre.En revanche,l’efficacitépouvaitvarierenfonctiondutypede symptômeévalué(Fig.1)[44—46].
Une des principales limites classiquement rapportée concernantl’utilisationdesantimuscariniquesestleurtolé- rance avec notamment un risque de sècheresse buccale, de constipation et d’altération des fonctions cognitives en particulier chez le sujet âgé. Le profil de tolérance des molécules disponible est très variable et dépend de leurspropriétéspharmacologiques.Ainsi,l’oxybutinineest l’anticholinergiquelemoinsbientoléréalorsquelasoliféna- cine,lafésotérodine,dufaitdeleur«uro-sélectivité»etle chloruredetrospium,dufaitdesonnonfranchissementde labarrièrehémato-méningée,sont des traitementsmieux tolérés [44]. Plusieurs études ont essayé de déterminer quelétaitl’anticholinergiqueleplusadaptéautraitement des patients notamment en évaluant leur balance béné- fice/tolérancemaiségalementleurmodalité etfréquence d’administration.Ilenressortquelestraitementslesplus adaptésseraientlestraitementsàpriseuniquequotidienne etavecpossibilitéd’escaladededosescommec’estlecas pourlasolifénacineetlafésotérodine.Lechloruredetros- piumest aujourd’hui limité dufait de la nécessité d’une doubleprisequotidienne,del’impossibilitéd’envisagerune escaladededosesetdufaitqu’ildoitêtreprisendehorsdes repas[49]. Cependant,uneformeenpriseuniquedevrait prochainementêtredisponibleenFrance[50].
Le risque rapporté d’altération des fonctions cogni- tiveschez lespatientssous anticholinergiquesfait quece traitement devrait être utilisé avec précaution chez les patientsayantdéjàdestroubles,chezlesujetâgéouchez les patients déjà traités par d’autres anticholinergiques [51,52]. Dans cette dernière situation, a été développée lanotiondecharge cholinergiqueavecuncertainnombre d’échellespermettantdedéterminersonniveau(ACB:Anti- cholinergic Cognitive Burden ; ADS : Anticholinergic Drug Scale;ARS;AnticholinergicRiskScale,critèresdeBeers).
Toutefois, toutes n’incluent pas les mêmes antimuscari- niquessignantunrisqueincertainpourcertains(Tableau5).
Demême,l’impactdutraitementanticholinergiqueàvisée urinaire sur une décompensation des fonctions cognitives chez le sujet âgé ou chez un patient prenant d’autres
Tableau5 Antimuscariniques disponibles en France inclusdansleséchellesévaluantlachargecholinergique.
D’aprèsYoshida[78].
Échelles Antimuscariniques
AnticholinergicCognitiveBurden Oxybutinine, solifénacine, fésotérodine AnticholinergicDrugScale Oxybutinine AnticholinergicRiskScale Oxybutinine CritèresdeBeers Oxybutinine,
solifénacine, fésotérodine
cardiovasculairenotamment[53].Quoiqu’ilensoit,dansces populations,ilconvientdeprivilégierdesanticholinergiques uro-sélectifs ou ne franchissant pas la barrière hémato- méningée.Chezlesujetâgé,laclassificationLUTS-FORTAa classélafésotérodineenniveauB(bénéfique)pourletraite- mentdel’hyperactivitévésicalechezlesujetdeplusde65 ans.LesautresanticholinergiquesétaientdeniveauC(avec précaution).Cetteclassificationétaitbaséeàlafoissurune méta-analyseàpartirdesdonnéespubliéesdanslapopula- tionconcernéeetunconsensusd’expertsparDELPHI[54].
Pendantlongtempslesanticholinergiquesontétécontre- indiqués chez l’homme avec une suspicion d’hyperplasie bénigne de la prostate. Cette contre-indication a depuis étéretiréeetcestraitementssont recommandéschezles hommesayantunSCHV associéàunehyperplasiebénigne delaprostate.Toutefois,encasdedysurie,ilestnécessaire qu’un traitement alphabloquant soit débuté au moinsun moisavantl’associationdestraitements[7]etenl’absence d’obstruction sous-vésicale sévère (résidupost-mictionnel supérieurà200mLoudébitmaximuminférieurà10mL/s) [8].
D’unemanièregénérale,iln’existe pasdefacteurpré- dictifderéponseautraitementanticholinergique.Ainsi,la notion d’une associationavecune hyperactivitédudétru- sor, la sévérité de la symptomatologie et notamment de l’urgenturie, l’associationà uneincontinenceurinaire par urgenturien’étaientpasliéesàla réponsethérapeutique.
Traitementsdepremièreintentiondusyndromecliniqued’HVAnonneurologique915
Tableau6 Résultatdesprincipalesétudescontrôléesayantcomparél’associationsolifénacineetmirabégronàlamonothérapie.
Traitement ÉtudeSYNERGY[79] ÉtudeBESIDE[80] ÉtudeSYNERGY[81] ÉtudeSYMPHONY[82]
Variation dunombre d’épisodes d’incon- tinence urinairepar 24hpar rapportau début
Variation dunombre demictions par24hpar rapportau début
Tauxde patients continents
Variation dunombre d’épisodes d’incontinence urinairepar 24hpar rapportau début
Tauxde patients continents
Variation dunombre d’épisodes d’incon- tinence urinairepar 24hpar rapportau début
Variation dunombre demictions par24hpar rapportau début
Tauxde patients continents
Variation dunombre d’épisodes d’urgenturie par24hpar rapportau placebo
Variation dunombre demictions par24hpar rapportau placebo
Placebo −1,34 −1,64 37,6% — — — — — 0 0
Mirabégron 50mg
−1,76 −2,03 46,3% — — −1,6 −2,1 47,8% +0,05 −0,2
Solifénacine 5mg
−1,79 −2,20 42,9% −1,53 37,9% −1,9 −2,2 53,2% +0,75 −0,15 Solifénacine
10mg
— — — −1,67 40,2% — — — −0,5 −0,8
Solifénacine 5mg+mirabégron 50mg
−1,98 −2,59 52,2% −1,80 46% −2 −2,6 58,8% −0,6 −0,95
Comparaison association vs
solifénacine 5mg,p
0,033 0,006 0,009 0,001 0,001 0,002 0,004 0,080 Ns <0,05
Comparaison association vs
solifénacine 10mg,p
— — — 0,008 0,033 — — — Ns <0,05
Comparaison association vs
mirabégron 50mg,p
0,052 <0,001 0,023 — — <0,001 <0,001 <0,001 — —
NGF,leBdNFetplusrécemmentl’acétylcholineurinaireou lesmarqueursdel’inflammation[55,56].
Laduréedetraitementestégalementmalconnue.Bien que certains auteurs considèrent qu’il s’agit d’un traite- mentpurementsymptomatique,d’autresontrapportéune guérisondel’hyperactivitévésicaleaprèstroismoisdetrai- tementetun risquede rechuteà deuxans del’ordre de 55%.Malheureusement,iln’existepas,làencore,defacteur pronostiquedeguérisonclairementétabli[57].
Les bêta-3-agonistes
Aujourd’hui,un seul bêta-3-agoniste est disponible sur le marchéenFrance:le mirabégron.Parallèlement,ilestà noterqu’uneautremoléculedelamêmeclasseestencours dedéveloppement:levibégron[58].
Cestraitementsagissentparinhibition dela voieaffé- rentelorsdelaphasederemplissagevésical.Enrevanche, ilsn’ontaucuneffetsurlavoieefférente.Lemirabégrona montrésonefficacité parrapport auplaceboavecnotam- mentuneréductiondunombredefuiteurinairede0,55par jour,dunombredemictionsde0,4parjour,uneréductiondu nombredefuitesparurgenturiede0,4parjour,uneréduc- tiondu nombre d’épisodes d’urgenturie de 0,64 par jour etune meilleure satisfactionvis-à-vis du traitement avec 0,66demieux suruneéchelleanalogique allantde0à10 [48].Làencore,l’efficacitéthérapeutiqueaétéévaluéeà 12semainesetilexistetrèspeudedonnéespourunsuivià unan.
Quelques études ontcomparé le mirabégronau traite- mentanticholinergiqueenparticulieràlasolifénacine5mg ouàlatoltérodineetn’ontpasmontrédedifférenceentre les deux thérapeutiques en termes d’efficacité [59]. En revanche,leprofildetoléranceestdifférentavecl’absence desécheressebuccalemaisunrisqued’augmentationdela pression artérielle,de constipation et de modificationdu rythmecardiaque.Danslamesureoùcetraitementn’apas d’effetsurlacontractilitévésicale,ilpeutêtrefacilement prescritchezleshommesayantunehyperplasiebénignede laprostate.Demême,dufaitdel’absenced’effet surles fonctionssupérieures,ilpeutêtreenvisagéchezlespatients àrisque d’altérationdes fonctions cognitives [60]. Toute- fois,leseffetsàlongtermesurlesfonctionscardiaqueset cognitivesnesontpasconnues[61].
Alors qu’initialement, du fait de son profil de tolé- rance,ilavaitétéévoquéqueletauxd’arrêtdutraitement serait faibleet en tout cas inférieur à celui des anticho- linergiques,laréalitéest pluscontrastée avecdes études montrantdestaux d’arrêtcomparablesà unan [62].Cela peut s’expliquer par l’absence de différence en termes d’efficacité et d’autrepart dans certains pays, l’absence deremboursement. Aujourd’hui, il n’existe aucuncritère permettantdepréférerl’utilisationd’unanticholinergique oud’unbêta-3-agonistepourunpatientdonné[5].Lesseuls critèresquipourraientéventuellementêtreenvisagéssont ceuxdurisquedesurvenued’effetsindésirablesdanstelle outellepopulation.Toutefois,lorsqu’onseréfèreauxclas- sificationsetdonnéespubliéesdanslapopulationâgéepar exemple, le mirabégron a été classé LUTS-FORTA C alors quelafésoterodineaétéclasséeLUTS-FORTAB[54].Cela
75 ans, a été très bien documenté sans qu’aucunemajo- ration durisquede complicationsn’ait étémontrée.Très récemment, un modèle d’analyse décisionnelle multicri- tèresquiinclueàlafoisuneméta-analyseetl’avisd’experts aconcluquelafésotérodineutiliséeselonunschémaposo- logique flexible(escalade de doses) etl’association de la solifénacine au mirabégron étaientles meilleures options entermesd’avantageset/oudesécuritéparrapportàtous les autresmédicaments disponibles contre l’hyperactivité vésicale[49].
Les associations médicamenteuses
Deux types d’association médicamenteuse ont été étu- diésdansletraitementdel’hyperactivitévésicaleàsavoir l’associationd’unanticholinergiqueàunehormonothérapie localeetl’associationd’unanticholinergiqueetdumirabé- gron.
L’association d’un traitement anticholinergique avec une hormonothérapie locale peut être proposée chez la femme ménopausée en particulier en cas de syndrome génito-urinaire de la ménopause. Toutefois, l’intérêt de l’association thérapeutique n’est pas clairement prouvé avecdesrésultatsquidivergentenfonctiondesétudesrap- portées [63,64].Unedes limiteségalementestqu’aucune étude n’a comparé l’association à une hormonothérapie localeisolée.
L’association anticholinergique et bêta-3-agonistes est aujourd’huitrès biendocumentée. L’ensembledes études aétudiél’association desolifénacineetmirabégron.Elles montrent que cetteassociation estsupérieure àla mono- thérapie (Tableau 6). Cela a d’ailleursété confirmédans uneméta-analyseenréseaupubliéeen2018.Cetteméta- analyse a également montré que les patients ayant été préalablementtraitésparanticholinergique avecuneeffi- cacité limitée étaient ceux qui bénéficiaient le plus de l’association. Sur le plan de la tolérance, cette der- nière n’est pas associée à une augmentation des effets secondaires mais uniquement de l’adjonction des effets secondairespotentielsdesdeuxtraitements[59].
Les résultats de l’efficacité de l’association font qu’aujourd’huiellefaitpartiedel’algorithmedetraitement del’hyperactivitévésicalechezlespatientsenéchecd’une monothérapiemédicamenteuse[1,5].
Conclusion
Les traitements de première ligne du SCHV sont nom- breux. En dehors de certaines règles hygiénodiététiques, leur efficacitéa étémontrée pardes étudesprospectives contrôlées.Ilspeuventêtreproposésisolémentouenasso- ciation.
Enrevanche,iln’yapasàcejourd’élémentsnousindi- quantquelestlemeilleurtraitementàproposerenpremière intentionàunpatientdonné.
Déclaration de liens d’intérêts
Traitementsdepremièreintentiondusyndromecliniqued’HVAnonneurologique 917
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