HAL Id: jpa-00238175
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Submitted on 1 Jan 1883
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Recherches sur la comparaison photométrique des sources diversement colorées, et en particulier sur la comparaison des diverses parties d’un même spectre
J. Macé de Lépinay, W. Nicati
To cite this version:
J. Macé de Lépinay, W. Nicati. Recherches sur la comparaison photométrique des sources diversement colorées, et en particulier sur la comparaison des diverses parties d’un même spectre. J. Phys. Theor.
Appl., 1883, 2 (1), pp.64-76. �10.1051/jphystap:01883002006400�. �jpa-00238175�
64
RECHERCHES SUR LA COMPARAISON PHOTOMÉTRIQUE DES SOURCES DIVER- SEMENT
COLORÉES,
ET EN PARTICULIER SUR LA COMPARAISON DES DIVERSES PARTIES D’UN MÊME SPECTREPAR MM. J. MACÉ DE LÉPINAY ET W. NICATI.
1. Toute méthode
photométrique
repose sur lapossibilité d’ap- précier l’égalité d’éclairage
de deux surfaces éclairées l’une par lapremière,
l’autre par la seconde des deux sourceslumineuses
étudiées.
Cette
appréciation, qui
semble aupremier
abordimpossible
dans le cas de sources diversement
colorées, peut
se faire néan-moins avec une certaine
exactitude,
et cela de deux manièresdistinctes,
enprenant
pourpoint
dedépart
deux fonctions de l’oeil biendifférentes, qui
nous semblentcorrespondre
aux deux expres- sions voir etdistinguer (2).
io
Quelque
différentes que soient les colorations des deux surfaces voisines que l’on compare,l’expérience
montre que, si l’on fait varier l’intensitéd’éclairage
de l’uned’elles,
l’oeil pourraapprécier
avec une certaine exactitude l’instant où ces deux sur-faces
paraîtront également éclairées, l’instant,
en d’autres termes, où ellesparaîtront
avoir même clarté( 3 ~.
Cette
appréciation, toutefois,
ne se fait avecquelque précision qu’à
la condition essentielle que lessiiifaces
à con1parer soientsu~f’fisam~ne~2t petites.
Nous avons fait usage d’unphotomètre
dehumford,
dont latige
opaque avait seulement0~,001
de dia-mètre.
(’ ) Dans cet article, nous nous proposons uniquement d’exposer les principaux
résultats de nos recherches. Pour tout ce qui est relatif à la description des appa- reils et aux détails des expériences, nous prions le lecteur de se reporter au Mé- moire complet qui paraîtra prochainement dans les Annales de Chimie et de
Physique. Toutes ces recherches ont été effectuées dans l’une des salles de l’Ob- servatoire de Marseille, gracieusement mise à notre disposition par 1~T. Stéphan,
directeur.
(2) Voir, pour la discussion des méthodes, Annales de Claimie et de Physique7
novembre 1881.
(3) Méthode employée par Fraunhofer (Denkschriften der Bayrischen .,Qkade- 7nie, IBIrJ ) et O.-N. Rood (Journal de Physique, t. VIII, p. a~5 ).
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01883002006400
65 2~ Nous pouvons
également prendre
commepoint
dedépart
lafaculté de l’0153il de nous faire
distinguer
les détails despetits objets,
noirs sur fond
blanc,
tels que des caractèresd’imprimerie.
On sait.que,
quelle
que soit la coloration de la sourceéclairante,
cette fa-cile distinction diminue avec l’iNtensité de
l’éclairage,
etaugmente
avec elle. En d’autres termes, l’acuïté visuelle augmente et diminue
en même
temps
que l’intensité lumineuseobjective ( ’ )..
Nous pourrons donc considérer deux
quantités
de lumièrecomme
égales
entre elleslorsque,
éclairant un mêmeobjet
inco-lore
(noir
sur fondblanc), placé toujours
à la même distance del’observateur,
elles lui en fontpercevoir
les détails avec la mêmenetteté,
ou encorelorsqu’elles
ranlènent l’acu¿’té visuelles à la mên2e valeur(2).
Ces deux
définitions, également rationnélles,
ne sont nullementéquivalentes :
nous avons euprécédelnment
l’occasion de l’éta- blir( 3 ).
C’est cequi
ressortiraplus complètement
des mesuresque nous avons effectuées sur les radiations
simples
duspectre
par l’une et l’autre de ces deux méthodesphotométriques.
II.
Mais,
avantd’exposer
les résultats de nosrecherches,
il estnécessaire de définir deux termes, dont
l’emploi s’impose
danstoute
comparaison photométrique
de sources colorées.Helmholtz a
montré,
cornmeconséquence
duphénomène
quenous avons étudié dans ce recueil
même,
sous le nom de~héi2o=
¡nène de
PurkinJ"e)
que lacomparaison des
intensités de deuxsources colorées n’est en
général
paspermise.
Pourpréciser,
sup- posons une sourcejaune (lampe Carcel,
parexemple)
et unesource bleue
placées
à la même distance del’écran,
et supposons que cette dernière source soit laplus
faible. Nous pourrons rame-ner les deux ombres à
paraître
de mêmeclarté,
soit en augmentant laquantité
de lumièrebleue,
la sourcejaune
restantimmobile,
{1) Journal de Physique, 2e série, t. 1, p. 16~-~. 1882.
(2) Ce même principe a été appliqué par Herschel (cité dans la Physique de DaguinJ t. IV, p. 248), par N%I. Siemens ( T~Tliedemann’s Annalen, t. II, p. 521),
par nous-mêmes (Comptes rendus, mai i88o ), et enfin par 11111T. Crova et La-
garde (Journal de Physique, 2e série, t. 1, p. 162; 1882).
(3) Voir Annales de Cltiinie et de Physique; loc. cit.
66
soit en diminuant la
quantité
delumière jaune,
laquantité
de lu--mière bleue restant invariable. Or ces deux
expériences
condui -sent, pour la valeur de l’intensité de la source
1>leue,
à des nom-bres
qui peuvent
être très différents.Toute difficulté
disparaît
parl’emploi
exclusif desexpressions coefficients d’é-ale clarté) coefficients d’égale
acutté.En
particulier,
s’ils’agit
de comparer entre elles les radiationsspectrales,
nousimaginerons
tout d’abord lespectre
amené à unétat de clarté
tel,
que la clarté maxima dans lejaune
ait une va-leur
donnée,
définie commeégale
à celle d’unelampe
Carcel éta-lon, placée
à une distance déterminée de l’écran. Nousappellerons
coefficient
d’égale
clartét-elatif
à unerér-ion quelconque
dece spectre) le nomb~°e
qui exprime
dccnsquelle proportion
nousdevrons
faire
varier laquantité
de lumièreblanche,
pour obte- nir en cettené~~-iozz
la n2êt~ze clarté quepossédait prilnitivelnent la partie laplus
intense du spectre.Les coefficients
analogues,
déduits de l’observation de l’acuïtévisuelle, porteront
le nom decoefficients cZ’éb ccle
acu¿ïé.Toute difficulté
provenant
duphénomène
dePurkinje
a biendisparu,
car direqu’en
unerégion
duspectre
le coefficientd’égale
clarté est C revient àexprimer
unsimple
faitexpéri-
mental.
III. Les coefficients ainsi définis ne sont
point
constants. Ilsdépendent essentiellement,
toutes les autres conditions restant lesmêmes,
de la clarté àlaquelle
a été amenée aupréalable
la radia-tion la
plus
intense duspectre.
Il estimportant
de connaître toutd’abord les lois de ces variations.
Dans le cas des coefficients
d’égale clarté,
nous yparviendrons
en résolvant tout d’abord le
problème
suivant: Soient deux sourcesA et B de couleurs différentes.
Représentons
par A lesquantités
de lumière
envoyées
sur l’écran par l’une ou par 1 autre de cesdeux sources au moment où elles donnent des ombres de même clarté que l’étalon Carcel
placé
àGm, i 5
de l’écran. Si nous venonsà faire varier dans le
rapport
de ià Q
laquantité
de lumière en-voyée
parA,
il nousfaudra,
pour rétablirl’égalité
desombres,
faire varier la
quantité
de lumièreenvoyée
par B dans une pro-portion Q’
engénéral
différente deQ.
Nous nous sommesproposé
67 de trouver la relation
qui
existeentre Q
etQ’
pour les diverses radiationssimples
duspectre.
Nous choisirons pour source A laradiation jaune
laplus
in tense duspectre.
On
peut
arriver à cette relation de deux manières. Nous indi- querons ici seulement laplus sin1ple
des deux démonstrations que l’onpeut
en donner( ’ ).
Nous nous
appuierons
à cet effets il sur l’énoncé donné par Helmholtz duphénomène
dePurkinje :
« L’intensité de la sensa-tion est une fonction de l’intensité lumineuse
objective qui
variesuivant
l’espèce
de lumière. »2° Nous
adolettrons,
Colnlne exacte à la fois pour toutes les ra-diations
simples
duspectre,
la loi de Fechner que « l’intensité de la sensation S varie comme lelogarithme
de l’intensité lumineuseobjective
»(2).
3° Nous remarduerons enfin
qu’à
des ombres de même clartécorrespondent
évidemment des intensités de sensationségales.
Nous aurons
donc,
entre lesquantités Q
delun1ière jaune
etQ’d’une
autre lumièrequelconque, capables
de donner des ombres de même clarté, la relationd’ois
De nombreuses
expériences
ont vérifiécomplètement
l’exac-titude de cette dernière formule. Les écarts entre le calcul et l’ob- servation
n’ont,
eneffet,
presquejamais
atteint 3 pour 100.Il suit de là un fait
important,
c’est que, pour caractériser de la manière laplus complète
la marche et l’intensité duphénomène
de
Purkinje
pour une radiationdonnée,
et dans des conditionsdéterminées,
il nous suffira de connaître la valeurnumérique
cor-respondante
de la constante A.(t) La démonstration, plus longue, donnée par nous dans les Comptes rendus
de l’Académie des Sciences ( 2o mars 1882), a l’avantage de reposer directement
sur la loi de Bouguer-Masson. La loi de Fechner n’étant, du reste, qu’une inter- prétation de cette loi, les deux démonstrations rentrent au fond l’une dans l’autre.
(2) Optique physiologique, p. 3 ~ a (414).
68
Si nous remarquons de
plus
que, pour toutes les radiationsspectrales, compaiées
à la radiationjaune,
nous avons trouvéA i ,
nous pourrons dir e :L’intensité dit
plzéczojnèc2e
dePurkinje,
d’autantplus bn°~rj2de
que A est
plccs clL~émnzt
del’unité,
pourra être caractérisée pal, la valeurizzcm2éri~zce
de i -A.Un fait
capital,
que nous ne ferons toutefois quesi~nalerici,
estle suivant : pour chacune des radiations du spectre, l’intensité
du
phénomène
dePurkinje
diminue dans de notablesproportions
enmême
temps
que l’étendue desimages
rétiniennes des deuxombres ;
elle varie donc tout à la fois avec la hauteur des ombreset avec la distance de I’observateur à l’écran.
Toutefois,
dans le cas d’ombres assezpetites
pour que l’ou-verture du cône sous
lequel
elles sont vues soit inférieure à45’
environ,
l’intensité duphénomène
dePurkinje
devient ima-riable. C’est à ce cas limite seul que sont relatifs les nombres suivants :
Si nous prenons pour abscisses les
longueurs d’ondes,
pour or- données les valeurs de A( diminuées
deo, 5),
nous obtiendronsla courbe
supérieure
delafig’.
1.Il est à remarquer que ces
expériences
confirmentcomplètement
une loi que nos recherches
antérieures,
fondées sur leprincipe
des acuïtés
visuelles,
nous avaientpermis
dedémontrer,
etqui
peut
être énoncée ainsi :L’intenszté dit
phénonlène
dePzcr~in je
estnulle, chaque fois
que ~07~ coinpat-e entre elles deux radiations
quelconques
de lamoitié la moins
Té~i"CG72~’L~Ze
du spectre.Le phénolnène
de Pur-l~inje
seproduit,
aucontraire, chaque fois
que l’on compane àl’une
quelconque
de cesradiations,
l’une des radiations de la moitié laplus réfrai2gible
dit spectre, et avec une intensité69
qui
croîtrapidelnent
avec lar~éf~°an~vbzlzté
de cette der-nière
(~ ~._
,IV. Des considérations ;,out à fait
analogues
à celles que nousvenons
d’exposer
nous ont conduits à trouver une relation entreles
quantités
d delumière jaune
etq’
de lumière bleuequi
donnentdes acuités visuelles
égales.
MM. Sous et
Charpentier
ont, eneffet,
démontré que l’acuïté visuelle variait comme lelogarithme
de l’intensité lumineuseobjective.
Cetteloi, appliquée
aux nombres inscrits dans le Ta- bleau III de notreprécédent
article(2),
se trouve être con-Fig. I. ~
firmée
complètement,
dans le cas des radiationsjaunes,
et avecune assez
grande approximation
pour les radiations bleues. Ontrouve de la sorte
d’où
(’ ) ) Voir HELMHOLTZ, Pogg. Arcrtalert, t. XCIV, p. 19.
(2) Journal de Physique, 2g série, t. 1,~ p. 37. Il est important de remarquer que, dans toutes les expériences qui ont servi à établir ce Tableau, l’objet dont on
cherchait à distinguer les détails était constamment vu sous un angle inférieur à 45’.
70
Les valeurs de B ainsi calculées sont les suivantes
°
Ces valeurs de B ont servi à construire la courbe inférieure de
las.
I.~ De la
comparaison
des deux courbes de cetteligure
on tireimmédiatement la loi suivante : Le
.phénomène
dePiirkinje,
telqu’il
ressort desexpériences fondées
sur l’aciiïtévisuelle,
seproduit
avec une intensité debeaucoup supérieure
à celle aveclaquelle
il semanifeste
dans lesexpériences fondées
sur lesclartés
égales.
V. Au moyen des deux formules que nous avons
établies,
ilnous sera facile de calculer les variations que subissent les coef- ficients
d’égale clarté,
oud’égale acuïté, lorsqu’on augmente
dansle
rapport
de i àQ
laproportion
de lumièrejaune
de larégion
la .plus
intense duspectre.
Ondémontre,
eneffet,
sanspeine
lesrelations
et
sil. Dès nos
premières
recherches sur la détermination des coefficientsd’égale clarté,
nous nous sommes trouvé enprésence
d’une difficulté
inattendue,
etqui
est d’une trèsgrande importance.
Voici une
expérience simple,
souventrépétée
par nous, enpré-
sence de divers
observateurs,
etqui permet
de la constater facile-ment.
Au moyen
d’unphotomlètre
de Rumford(fig’. 2)
et de deuxsources, l’une
jaune (lampe
modérateur et verrejaune),
l’autrebleue
(lumière
Drummond et sulfate de cuivreammoniacal),
nousdonnions naissance à deux ombres de o’ll, 001 de
large
suro’ll, 008
de hauteur. L’observateur se
plaçant
ào"B3o
en avant del’écran,
71
on
déplaçait
la sourcejaune jusque
obtenirl’égalité
de clarté des o mbre s .Dans ces
conditions,
on constate immédiatement que si l’ob-servateur se
rapproche,
cequi
a pour résultat d’accroître l’éten- due desimages
rétiniennes desombres, l’égalité
de clarté cesse ;Fl~. 2.
l’ombre bleue
paraît beaucoup plus
éclairée que l’ombrejaune.
L’inverse se
produit
si l’observateurs’éloigne
au delà deom, 30,
ce
qui
a pour résultat de diminuer l’étendueimpressionnée
de larétine.
Nous n’insisterons pas
davantage
sur cephénomène,
que nousavons étudié en détail. Nous ne
signalerons parmi
les résultats denos recherches que le suivant : -
Les
coefficients d’égale
clccnté deviennentindépendants
del)étendue
im~resszonj2ée
de larétine)
dit jr2oment que l’ouven ~ >titre dit
cône)
souslequel ‘om
voit l’zm2e ou l’autre des deuxolnbres, estpluspetite
que45’
ef2 cW ~orz..Cette loi nous semble
importante,
car elleindique
nettementles circonstances dans
lesquelles
on doit nécessairement seplacer
dans toute
expérience photométrique
relative à des sources diver-sement colorées. Ces conditions ont été satisfaites dans toutes les
expériences
dont nous donnonsplus
loin les résultats.VII. Nous n’entrerons
point
dams le détail desexpériences
quenous avons effectuées par l’une ou l’autre méthode sur le
spectre
solaire. Pour cequi
est des mesures fondées sur leprincipe
desclartés
égales,
la~g.
2permet
de se rendre immédiatementcompte
de la forme duphotomètre employé.
Il nous suffira de dire que lepetit
écran blanc central était blanchi au sulfate de ba-72
ryte~ récemment
précipité.
La coucheblanche, parfaite ment
mateet
inaltérable,
étaitfréquemment
renouvelée.Dans le cas des mesures fondées sur le
principe
des acuïtéségales,
effectuées avec le mêmeappareil spectral
que lesprécé-
dentes et dans les mêmes
régions
duspectre,
lesigne employé
est celui que nous avons
précédemment
décrit(/~?. 3).
Nous leFig. 3.
rcproduisons
ici en vraiegrandeur.
Lestraits,
d’un noir absolu(1),
se détachaien t sur un fond blanchi
également
au sulfate debaryte.
Tous les nombres que nous donnons
plus
loin ont étérapportés
au
spectre
normal par unprocédé
de calculanalogue
à celui que~I~1. Crova
etLagarde
ontdécritrécemment dans cejournal.
TABLEAU 1 (2).
Coefficients d’égale clarté dans le spectre normal.
VIII. Le Tableau 1 donne les valeurs des
coefficients d’égale
clczrté pour divers
degrés
de clarté de la radiation laplus
intense( i ) Ils étaient découpés à jour dans une feuille de papier, en arrière de laquelle
se trouvait une cavité profonde dont les parois étaient recouvertes de velours noir.
( Z ) Dans ce Tableau, les nombres inscrits dans la quatrième colonne ont été
directement déterminés. Les autres en ont été déduits au moyen de la formule
précédemment démontrée.
73 du
spectre
normal(~, =
o>, 555environ).
Cette clarté maximumest mesurée
par la quantité Q
de lumière de l’étalon Carcelqui
luiest
équivalente.
Nous avonspris
comme unité dequantité
de lu-mière celle
qu’envoie
l’étalon Carcelplacé
àGill, 1 5
de distance de l’écran .Les coefficients
d’égale clarté,
constants dans toute la moitié la moinsréfrangible
duspectre,
augmentent, dans lapartie
laplus
ré-frangible,
à mesure que la clarté dujaune spectral
augmente : cette dernière variant dans lerapport
de 1 à i o, le coefficient relatif auvoisinage
de la raie Gaugmente
dans lerapport
de i ài~z{55.
IX. Pour ce
qui
est des nombres obtenus dans nosexpériences
fondées sur le
principe
des acuïtés visuelleségales,
il est inutilede les
reproduire
dans un Tableauspécial.
Il est facile en effet deles obtenir en combinant les nombres inscrits dans les Tableaux
I,
II et III.
X. Si nous comparons entre elles les valeurs des coefficients
d’égale
acuïté((â. e. a) et d’égale
clarté(C. e. c),
obtenues dans les mêmes conditions de elccrtédzc jcczcne spectral)
nous obtenonsles résultats
consignés
dans les deux Tableaux suivants. Le pre- mier est relatif à toutes les radiations de la moitiés la moins réfran-gible
duspectre,
pourlesquelles
lerapport C’c’a est
C.e.c constant; lesecond,
aux radiations lesplus réfrangibles
duspectre,
pour les-quelles
lerapport
des deux coefficientsaugmente rapidement
avecla valeur de la clarté de la radiation
jaune.
TABLEAU II. TABLEAU III
( 1 ).
(’ ) Les coefficients d’égale acuïté qui correspondent à la deuxième colonne de
74
Si l’on
prend
pour abscisses leslongueurs d’onde,
pour ordon- nées les valeurs durapport
des deux coefficients inscritesdans
cesTableaux,
on obtient les trois courbes de lafig. 4,
courbesFig. 4.
qui
ont unepartie
commune(depuis
le rougejusqu’au
vert,~ ‘ op.,
517).
XI. De
l’examen,
soit des nombres inscrits dans cesTableaux,
soit de l’une
quelconque
des trois courbes dela f ~-. !,
onpeut
tirer les conclusions suivantes :Le
spectre
separtage
nettemen t, aupoint
de vue de laquestion qui
nous occupe, en deuxrégion s,
limitées trèssensiblement,
sinonce Tableau ont été déterminés directement. Les autres en ont été déduits au
moyen de la formule précédemment démontrée.
75 exactement, à la radiation même à
partir
delaquelle
lephénomène
de
Purkinje
devient sensible(~,
~o~,5i~).
Dans la
partie
d uspectre
la moinsréfrangible, jusqu’en
ce ’point,
les coefficientsd’égale
acuïté restent voisins des coefficientd’égale clarté,
et lerapport §° C.e.c ne croît que lentement lorsque
la
longueur
d’onde diminue1 ’ ).
Dans la
partie
duspectre
laplus réfrangible (~~o!~5ï~),
lerapport
des deux coefficientsaugmente brusquement
et avec unetrès
grande rapidité lorsque
lalongueur
d’onde diminue. En d’autres termes, si l’on éclaire une même pageimprimée
successi-vement avec des
quantités
de lumièrejaune
et de lumière bleue de mêmeclarté,
il pourra se fairequ’on puisse
la lire avec facilitédans le
premier
cas etqu’elle
soitcomplètement
illisible dans le second.Ces mêmes
inégalités
entre les deux coefficients dans la moitié laplus réfrangible
duspectre
s’accentuent trèsrapidement lorsque
l’intensité de
l’éclairage augmente,
et deviendraient énormes si l’on considérait cequi
se passe pour desdegrés
usuelsd’éclai-.
rage
( 2 ~ .
XII. Nous
signalerons
iciquelques-unes
desconséquences
desfaits que nous avons établis et des lois
qui
lesrégissent.
’Ces faits nous semblent
pouvoir expliquer,
enpartie
tout aumoins,
comment ilpeut
se faire que ladispersion
par les milieux - de l’oeil ne nousgêne
en rien pour la distinction nette desobjets.
Les résultats obtenus par nous
peuvent
en effet s’énoncer ainsi : La distinction nette desobjets
estdue presque
exclllsipement àl’éelairab~e produite
par la j~2oitié la /noinsréfrangible
ditspectre
nornlal. Or c’est pour cette moitié la moinsréfrangible
~
( i ) Les iri~égularités que présentent les courbes de la fig.. À, dans le rouge, s’ex- (1) Les irrégularités que présentent les courbes de la fig. 4, dans le rouge, s’ex- pliquent par le fait que le signe employé pour les mesures d’acuïté présente une largeur doit être Il y a donc incertitude au sujet de la longueur d’onde exacte à laquelle doit être rapportée chacune des mesures de coefficient d’égale acuïté incertitude notable surtout dans les régions du spectre où la dispersion est la plus faible, c’est-à-dire dans le rouge.
e) Nous entendons par là les intensités d’éclairage qui permettraient t de lire
facilement et sans fatigue, celle, par exemple, qui correspondrait à l’étalon Carcei placé à m de distance (Q = 37,8).
76
que la
dispersion
par les milieuxréfringents transparents
est lamoins sensible pour une même différence de
longueur
d’onde.XIII.
Conséquences
~°elcztives à laphotolnétrie
des sourcescolorées. -- 1011 est bien évident que le but que l’on se propose dans
l’éclairage public
ouprivé
est moins deproduire
sur l’oeil unesensation lumineuse
plus
ou moins intense que de nous faire dis-tinguer
lesobjets qui
nous entourent. Aégale clarté,
par con-séquent,
lasupériorité
des sourcesjaunes (becs
de gazintensifs, lampes électriques
àincandescence)
sur les sourcesplus
riches enradiations bleues
(lumière
de l’arcélectrique)
est incontestable(’~.
Il
n’y
a doncréel avantage
du côté de la lumière de l’arcélectrique
que dans un seul cas, celui où l’on se propose de revêtir les
objets
à peu
près
des mêmes teintes que dans la lumière dujour.
2° Devons-nous conclure de ce
qui précède
que, pour compa- rer, aupoint
de vue de leurs valeurspratiques,
deux sources lumi-neuses de couleurs
diff érentes,
on doit renoncer absolument à lacomparaison
des ombres données par ces deux sources ets’appuyer uniquement
sur leprincipe
des acuïtés visuelleségales
Nous croyons
qu’une pareille
assertion seraittrop absolue,
maisnous pensons que
l’emploi parallèle
des deux méthodesphotomé- triques
que nous avons étudiées est absolument nécessaire.SUR LES OMBRES
ÉLECTRIQUES
ET SUR DIVERSPHÉNOMÈNES CONNEXES
PAR M. A. RIGHI
(2).
(SUITE ET FIN.)
1. Production des olnbres à la
pression
ordinaire. - De-puis
lapublication
de monpremier
Mémoire sur les ombres (1 ) On peut objecter que la distinction des détails des objets présentant des traits d’un noir absolu, tel que celui dont nous avons fait usage, n’est qu’un cas particulier, limite de la distinction nette des objets. Mais il est facile de consta-ter, par l’expérience et par la théorie (en partant du phénomène de Purkinje),
que l’avantage des sources jaunes sur les sources bleues subsiste tout entier dans le cas de la distinction des objets présentant des ombres dégradées, comme, par
exemple, les plis d’une draperie.
(2) Voir p. )’7 de ce Volume.