HAL Id: jpa-00208308
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Submitted on 1 Jan 1975
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monocristallin dopé au fer ou au cobalt
G. Godefroy, C. Cochet, L. Cai, P. Jullien
To cite this version:
G. Godefroy, C. Cochet, L. Cai, P. Jullien. Photocourants dans le titanate de baryum monocristallin dopé au fer ou au cobalt. Journal de Physique, 1975, 36 (7-8), pp.727-736.
�10.1051/jphys:01975003607-8072700�. �jpa-00208308�
727
PHOTOCOURANTS DANS LE TITANATE DE BARYUM
MONOCRISTALLIN DOPÉ AU FER OU AU COBALT
G.
GODEFROY,
C.COCHET,
L.CAI,
P. JULLIENLaboratoire de
Diélectriques
etFerroélectriques,
Faculté des Sciences
MIPC,
BâtimentMirande,
21000Dijon,
France(Reçu
le 7 octobre1974,
révisé le 6 mars1975, accepté
le 21 mars1975)
Résumé. 2014 Les mesures de conductivité et de
photoconductivité
des titanates de baryum dopésau fer ou au cobalt ont mis en évidence un niveau de donneur dont la profondeur varie avec la concen-
tration et la nature du
dopant
et un niveau depiège
au-dessous de la bande de conduction : à laprofondeur
de 2,6 eV pour le fer et 2,4 eV pour le cobalt. On montre une relation entre l’anomalie du comportement de la photoconductivité et le changement de mécanisme de compensation dufer ou du cobalt.
Abstract. 2014 Measurements of the conductivity and
photoconductivity
of iron or cobalt dopedbarium titanate show that the donor level
dépends
on thedoping
concentration and theseparation
between the trapping level and the conduction band
(2.6
eV (iron) and 2.4 eV(cobalt)).
A relationbetween the anomaly of the
photoconductivity
and the change of iron or cobalt compensationmechanism is demonstrated.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 36, JUILLET-AOÛT 1975,
Classification
Physics Abstracts
8.780
1. Introduction. - Le but de cet article est de
pré-
senter les résultats de mesures de conductivité et
de photoconductivité
du titanate debaryum dopé
au ferou au cobalt et de montrer comment un modèle à 2 niveaux
d’impuretés
peutinterpréter
l’allure desphénomènes
observés.Il existe une littérature abondante sur les
propriétés photoconductrices
du titanate de strontium :Yasunaga
a montré l’anomalie de laphotoconduc-
tivité à la transition de
phase [1, 2],
la relation entre laphotoconductivité
et l’effetphoto-Hall [3],
ladépen-
dance de celle-ci avec la
longueur
d’onde[4].
Ghosh[5]
a relié les résultats de
photoconductivité,
dephoto- luminescence, d’absorption,
de thermoluminescence dans l’ultraviolet et mis en évidence des structures depièges profonds.
Amodéi[6]
a montré le rôle des porteurs excités par 2photons
dans desexpériences
à basse
température.
Par contre, peu de travaux
systématiques
sontentrepris
dans le cas du titanate debaryum
pur : on peut citer ceux de Farrell[7]
dans le domaine ultra- violet et ceux de Fridkin et collaborateurs : variationexponentielle
du courant avec latempérature [8]
et mise en évidence de deux maxima de la
photo-
conductivité dans la distribution
spectrale,
attribuésà des couches de surface
[9],
une étudecomparée
àcelle d’une
ferroélectrique
semi-conducteur SbSI[10].
Dans la mesure où les électrons sont
photoexcités
parce que la lumière est absorbée par le
matériau,
ilest intéressant de connaître les spectres
d’absorption
du titanate pur : des résultats sur des cristaux tirés
parfaitement
purs ont été obtenus par Casella[11],
Di Domenico et
Wemple [12], Berglund
et Braun[13].
En
fait,
il est nécessaire de comparer les mesures dephotocourants
etd’absorption
sur les mêmes cristaux pourqu’une interprétation
soitpossible.
Unexemple
en sera donné dans le
paragraphe
3. Laphoto-
conductivité et
l’absorption
ne sont pas les seuls effets de l’illumination sur le titanate debaryum :
Fridkin
[14, 15]
a montré la modification de la struc- ture en domaines(effet photodomaine),
de latempé-
rature de
transition,
de la constantediélectrique
et dela
polarisation (effet photoferroélectrique).
Cette
photosensibilité
du titanate debaryum
estgrandement
renforcée par desdopants,
tels que lefer,
comme l’ont montré Micheron et ses collaborateurs
[16, 17]
dans leurs mesures dechangement
de biré-fringence
souschamp électrique
et sous éclairement et dans leurs études destockage optique
d’informations dans ces matériaux. Les études de thermocourantsaprès
et sous illuminationentreprises
par Thiebaud[ 18]
et
interprétées
par Chanussot[19]
ontprouvé
que ledopage
du titanate debaryum
par le fer et le cobalt modifiaitprofondément
lespropriétés diélectriques
et
ferroélectriques.
C’est
pourquoi
desmesures
dephotocourants
destitanates de
baryum dopés
au fer et au cobalt ont étéentreprises
dansl’espoir
de mettre en évidence desniveaux de
pièges photoexcitables
liés à laprésence
du
dopant.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01975003607-8072700
2.
Technique expérimentale.
- Les mesures depho-
tocourants ont été faites sous illumination continue uniforme et constante
(en
intensité etlongueur d’onde)
à
température
constante sur des échantillons de tita- nate debaryum dopés
au fer ou cobalt.2 .1 LES CRISTAUX. - Les cristaux sont formés dans
un bain de fluorure de
potassium
fondu à 1 080 °C(méthode Remeika),
ledopage
s’effectuant par addi- tiond’oxyde
de fer ou de nitrate de cobalt et suppres- siond’oxyde
de titane dans les mêmesproportions
molaires que dans le
mélange
initial. Ces cristaux ont la forme d’aile depapillon,
l’axe c étantperpendiculaire
à la face la
plus large;
ils sont alorspolydomaines.
Le
dosage
dufer,
du cobalt et du fluor par des méthodesphysicochimiques
dans les cristaux étudiés a donné les résultatscomparables
à ceux obtenus par Arend[20, 21]
par destechniques
purementchimiques.
Pour une concentration faible
(inférieure
à0,8 %
atpour le fer et
0,2 %
at pour lecobalt),
la concentrationen fluor est constante
(1,7%).
Puis la concentrationen fluor augmente en même temps que celle du
dopant
à raison de 1 atome de fluor pour 1 atome de fer ou
2 atomes de cobalt. Le fer entre dans le cristal à la
place
du titane à l’étattrivalent,
le cobalt à l’état divalent : ils sont alorscompensés
par le fluor mono-valent
placé
dans un siteoxygène
divalent. Aux faiblesconcentrations
indiquées précédemment,
la compen- sation ne se fait pas par lefluor,
mais par des lacunesd’oxygène,
1 lacuned’oxygène
pour 2 atomes de ferou pour 1 atome de cobalt. Ces cristaux sont ensuite taillés 1 cm x
0,5
cm x1/10
10 mmnettoyés
à l’acidephosphorique
chaud(élimination
des couches de surfaceoxhydrilées
formées parl’humidité
à l’airatmosphérique) puis
rendus monodomaines par descycles thermiques
etélectriques
choisis de telle sorte que les mesures de conductivité donnent des résultatsparfaitement reproductibles.
Des mesures
complémentaires
de constantes diélec-triques
et de thermocourants ontpermis
de déter-miner les
températures
de transition des cristauxFIG. 1. - Variation des températures de transition du titanate de
baryum avec la concentration atomique en fer ou en cobalt.
dopés.
Les résultats sontindiqués
sur lafigure
1. Onnote une
rapide
décroissance de latempérature
detransition
cubique-quadratique
avec la teneur endopant.
2.2 LE DISPOSITIF EXPÉRIMENTAL
MÉCANIQUE
ETÉLECTRIQUE.
- L’échantillon estplacé
dans uneenceinte avec hublots de quartz à vide secondaire
(pour
éviter l’influence des
pollutions atmosphériques
tellesque vapeur
d’eau...)
à l’intérieur d’un four dont latempérature
estrégulée
au1/100
dedegré près (toute
variation de
température
entraîne enphase
ferro-électrique
un coûtant dedépolarisation parasite
pouvant masquer lephôtocourant).
Les mesures étant faites soug basse tension pour que les courants
d’injection
restentnégligeables,
le circuitest alimenté par des
piles
de f.é.m. très stable et sansbruit. L’intensité du courant se lit sur un électromètre
Keithley
610 Bpermettant
la mesure des faiblescourants
de 10 - ’ à 10 - " A.
Pour limiter les courants defuite,
lesisolements
et leporte-échantillon
ont étéfaits en téflon
(R - 1018 Q/m).
2.3 LES SOURCES DE LUMIÈRE. - Deux types de
sources lumineuses ont été
utilisées ;
lapremière
est unelampe
à vapeur de mercure à très hautepression (OSRAM type
HBO 1000W/4),
un filtre à bande passante étroitepermet
d’isoler la raie U.V. 365 nm ; la deuxième est soit un laser à argon ionisé165-03/265
soit un laser à
krypton
de même type ; leursouplesse,
d’utilisation est
grande :
on peut isoler les raiesmonochromatiques
del’infra-rouge proche
à l’ultra-violet
proche
et faire varier avecprécision
l’intensité lumineuse de chacune de ces raies. Dans les 2 cas uneoptique simple permet
d’éclairer l’échantillon defaçon
uniforme sur toute sa surfacecomprise
entre les électrodes.
3. Résultats
expérimentaux.
- 3.1 ECLAIREMENT CONSTANT PAR LA LAME A VAPEUR DE MERCURE. -Les
paramètres qui
ont varié dans les différentesmesures sont : la tension
appliquée,
latempérature,
la nature et la
concentration
dudopant.
3. 1. 1 Tension. - On a d’abord montré que les courants obéissaient à la loi d’Ohm à l’obscurité et sous éclairement. Ceci se vérifie mieux avec les tensions faibles pour le fer et dans le noir. Néanmoins
on
négligera
lesphénomènes d’injection
par lesélectrodes,
et on admettra que lesporteurs
assurant la conductivité du matériau sont effectivementprésents
dans le matériau
ferroélectrique
lui-même en l’absencede tension
appliquée.
On calcule donc pourchaque
échantillon sa conductivité dans l’obscurité et sous
illumination.
3 .1. 2
Température.’
- On montre que la conduc-tivité et la
photoconductivité
subissent une discon-tinuité à une
température
Tqui correspond
engénéral
à celle du maximum du coefficient
pyroélectrique TM,
mais
qui
estquelquefois
inférieure dequelques degrés
729
à celle du maximum de la constante
diélectrique.
On met en évidence des lois
exponentielles
de part et d’autre de ladiscontinuité,
dans lesphases
ferro-électrique
etparaélectrique,
dans l’obscurité et souséclairement,
enprésence
de fer ou de cobalt.On écrira dans tous les cas la loi suivie par la conduc- tivité avec la
température
T :W =
énergie d’activation,
(Jo = terme
préexponentiel,
k = constante de
Boltzmann.
On remarque que
l’énergie
d’activation sous éclai- rement esttoujours
inférieure à celle dans lenoir,
que
l’énergie
d’activation enphase paraélectrique
est souvent inférieure à celle en
phase ferroélectrique.
3.1.3 Nature et concentration du
dopant.
- Lesfigures 2
et 3 donnent lesénergies
d’activation dans leFIG. 2. - Variation de l’énergie d’activation avec la concentration
en fer
WF = dans le noir phase ferroélectrique.
WF = éclairement phase ferroélectrique.
Wp = dans le noir phase paraélectrique.
Wp = éclairement phase paraélectrique.
noir et sous éclairement en
phase ferroélectrique
et enphase paraélectrique
pour les titanatesdopés
au ferou au
cobalt;
elles font nettementapparaître
quel’énergie
d’activationprésente
unelégère
anomaliepour une concentration
comprise
entre0,5 %
et0,8 % atomique
de fer et un maximumimportant
pour une concentration de
0,2 % atomique
de cobalt.On remarque que ces anomalies se situent pour des concentrations
correspondant
auchangement
de méca-nisme de
compensation
de l’iondopant.
En dehors deces
concentrations, l’énergie
d’activation est de l’ordre de0,5
eV.Les
figures
4 et 5 donnent les valeurs du termepréexponentiel
dans les différents cas, pour diverspourcentages
en fer ou en cobalt. L’allure de cescourbes ressemble
beaucoup
auxprécédentes
et met.bien en évidence les concentrations pour
lesquelles
il y a une anomalie de comportement.
FIG. 3. - Variation de l’énergie d’activation avec la concentration
en cobalt
WF = dans le noir phase ferroélectrique.
WF = éclairement phase ferroélectrique.
Wp = dans le noir phase paraélectrique.
WP = éclairement phase paraélectrique.
FIG. 4. - Terme préexponentiel de la conductivité en fonction de la concentration en fer
6pF : dans le noir phase ferroélectrique.
0’ ÓF : éclairement phase ferroélectrique.
u’op dans le noir phase paraélectrique.
O’ÓP : éclairement phase paraélectrique.
La
figure
6 montre que la conductivité et laphoto-
conductivité des cristaux
dopés
au fer restent tou-jours
très faibles en étantcomprises
entre10-11
et10 -’
çi-1m -1 quand
latempérature
ou la concen-tration du
dopant
varient. Les résultats sont du mêmetype
pour les cristauxdopés
au cobalt.On
peut
définir laphotosensitivité
du matériauUE/UN
comme le rapport duphotocourant
au courantFiG. 5. - Terme préexponentiel de la conductivité en fonction du pourcentage de cobalt
aÓF : dans le noir phase ferroélectrique UoF : éclairement phase ferroélectrique aÓP : dans le noir phase paraélectrique aÓP : éclairement phase paraélectrique.
FIG. 6. - Variation de la conductivité avec concentration en fer.
dans le
noir,
pour des conditions d’illuminationdonnées, identiques
pour tous les échantillons. Celle-ci estreprésentée
sur lafigure
7 en fonction du pour- centage en fer ou en cobalt. On remarque que le matériau leplus photosensible
est le cristal pur.FIG. 7. - Photosensitivité des cristaux dopés au fer ou au cobalt.
Cette
photosensitivité décroît,
passe par un minimumpuis
par un maximum avant de tendre vers 1quand
la concentration devient
grande.
Il y a bien des modifications de
propriétés photo-
sensibles en
présence
dedopant
mais iln’apparaît
aucune relation
simple
entre lerapport OE/N
et laconcentration de
dopant.
3.2 ECLAIREMENT VARIABLE PAR UN LASER. - On a
fait les mesures sur des cristaux
dopés
en faisant varier lapuissance
lumineuse et lalongueur
d’onde.3 . 2.1 Puissance lumineuse. - La variation du
pho-
tocourant 7 avec la
puissance
lumineuse 0 d’une raie laser linéaire pour les faiblespuissances
suit une loide la forme :
1 =
A4J’
dans le cas de cristaux
dopés
au fer dès que lapuissance
émise devient
supérieure
à 150 mW.Les différentes valeurs
de
déterminées pourplu-
sieurs échantillons différentes dans des conditions
expérimentales
distinctes(plusieurs températures,
différentes
longueurs d’onde)
sont très voisines de0,5.
3.2.2
Longueur
d’onde. - En maintenant cons- tante pourchaque
raie laser lapuissance émise,
onpeut
étudier la variation duphotocourant
avec lalongueur
d’onde. On remarque sur lafigure
8 que la courbeprésente
une allurecomparable
à celle du coefficientd’absorption (courbe
enpointillé)
mesurépour le même échantillon.
Lorsqu’on
trace la courbe731
FIG. 8. - Variation du photocourant et de l’absorption avec la longueur d’onde.
FIG. 9. - Variation du photocourant avec le coefficient d’absorp-
tion.
représentant
la variation duphotocourant
I en fonc-tion du coefficient
d’absorption
a(Fig. 9)
on obtient2
portions
de droites avec une cassure pour unelongueur
d’onde À =472,7
nm,quelle
que soit latempérature.
Si on modifie le pourcentage en fer on obtienttoujours
une cassure pour unelongueur
d’onde À = 472 nm.
Dans le cas des échantillons
dopés
au cobalt(Fig. 10)
on observe une cassure dans la variation duphotocourant
avecl’absorption
pour unelongueur
d’onde À = 518 nm.
FIG. 10. - Variation du photocourant avec le coefficient d’absorp-
tion pour le titanate de baryum dopé au cobalt.
4. Modèle à 2 niveaux
d’impuretés photoexcitables.
- 4 .1 DESCRIPTION DU MODÈLE. - Pour
expliquer
lesrésultats de
photoconductivité
Bube[22], Ryvkin [23],
Rose
[24]
et Cherki[25]
ontenvisagé
diversmodèles,
valables en
régime dynamique
pour les semi-conduc- teurs. Nous allons montrer ici comment nous pouvonsadapter
leurs calculs à un modèle à 2 niveauxd’impu-
retés
photoexcitables
pourexpliquer partiellement
nos résultats sur des matériaux
ioniques,
et très peu conducteurs.Dans
l’hypothèse
où nous avons un seultype
deporteurs,
électrons indiscernablesqu’ils
soient excités par la lumière outhermiquement,
la conductivité adans le noir et à la lumière s’écrit : (1 = nJle
n = densité
d’électrons,
Jl = mobilité des
électrons,
e =
charge
élémentaire.Si on admet en
plus
que la mobilité des électrons varie suffisamment peu avec latempérature
aussi bienen
phase ferroélectrique qu’en phase paraélectrique
et
qu’elle
nedépend
pas nonplus
de la concentration et de la nature desdopants,
les variations de la conduc- tivitéreprésentent
celles de la densitéélectronique.
Or celle-ci peut se calculer facilement dans un schéma de bandes tel que celui
présenté
sur lafigure
1l. Onreprésente
la bande interdite avec 2 niveauxphoto-
excitables. On
indique
par des flèches ondulées les excitationsoptiques,
par une flèche droite vers lehaut, 1"e4citation thermique permise,
par des flèches droitesvers le bas les recombinaisons
possibles.
On
appelle :
Ec énergie
au bas de la bande de conduction de densitééquivalente Nc.
Ev énergie
au haut de la bande de valence de densitééquivalente N,.
EM1 énergie
d’un niveau donneurphotoexcitable
de concentration
Ml.
EM2 énergie
d’un niveau depiège photoexcitable
de concentration
Mz.
Jona et Shira
[26]
donnent lalargeur
de la bande interdite dans le titanate debaryum
pur, soit3,1
eV.Les mesures de conductivité dans le noir donnent
une
énergie
d’activation Wqui permet
deplacer
unniveau donneur de telle sorte que
La
profondeur
de ce niveaudépend
de la concen-tration et de la nature du
dopant ;
il est à environ 1 eVau-dessous du bas de la bande de conduction. La
longueur
d’onde de cassure dans les courbesI(a) correspond
à desphotons d’énergie hvD égale
à2,6
eVpour le fer et à
2,4
eV pour le cobalt. Onplace
alorsun niveau
photoexcitable
à2,6
eV ou à2,4
eV au- dessous de la bande de conduction.On introduit les
paramètres Fi, F2, A, B1, B2 : Fi
et
F2 représentent
les densités d’électrons excités par secondeoptiquement
àpartir
des niveauxFMI
et
FM2 ;
on suppose l’excitation uniforme en volume etindépendante
despopulations
des niveaux dedépart (EM1, EM2)
et d’arrivéeEc. A
est laprobabilité
d’excitation
thermique
du niveauEM1. Bi
etB2
sontles
probabilités
de recombinaison des électrons excitésavec les
impuretés
de typeEMI
et detype EM2.
Ces
grandeurs
sont liées àquelques
autres para- mètresphysiques :
Les constantes de recombinaison
s’expriment
enfonction des sections efficaces de
capture S
et de lavitesse
thermique v :
La
probabilité
d’excitationthermique
A doit obéiraux lois
imposées
àl’équilibre thermique,
dansl’obscurité,
par lastatistique
deFermi-Dirac ;
doncSi
l’énergie
desphotons
est inférieure à2,6
eV pour le fer ou2,4
eV pour le cobalt la vitesse degénération optique
deporteurs
estproportionnelle
au coefficientd’absorption
a et au nombre dephotons
arrivant surl’unité de surface d’échantillon dans l’unité de temps
avec
03A6 =
puissance
lumineuse par unité desurface,
hv =
énergie
d’unphoton,
n1 = rendement
quantique
ou rapport du nombre d’électrons créés au nombre dephotons
absorbéspour le niveau 1.
Dans le cas où
l’énergie
desphotons
est suffisantepour
photoexciter
les électrons du niveauEM2’
lecoefficient
d’absorption dépend
des concentrationsd’impuretés
des 2 types. En faisantl’hypothèse
d’uneprobabilité d’absorption
desphotons
par lesimpuretés
1 et 2
proportionnelles
aux concentrationMl
etM2
de ces
impuretés
les relations entreFl, F2
et a devien-nent :
171 et 172 étant les rendements
quantiques
définis pourchaque
niveau.4. 2 MISE EN PLACE DES CALCULS. - Ce modèle
peut
être facilement soumis au calcul : onappelle n
ladensité de porteurs sur le niveau
Fc,
ml la densitéd’impuretés
ionisés de type1, m2 la
densitéd’impuretés
ionisées de
type 2 ;
on supposede telle sorte que les vitesses de
génération
de porteurs par excitationthermique
sont constantes comme celles par excitationoptique.
Les bilans
d’apparition
deporteurs
dans la bande de conduction et de formationd’impuretés
ioniséess’écrivent :
L’électroneutralité
impose
la relation entre n, ml, m2 :Pour la commodité de résolution
numérique
sur ordi-nateur on utilise seulement les 3
équations (2), (3), (4)
linéairement
indépendantes.
Les
régimes
stationnaires et transitoires dans le noir s’obtiennent àpartir
de ceséquations
enimposant
733
4.3 RÉSULTATS EN RÉGIME STATIONNAIRE. - On écrit :
Dans l’obscurité
Sous
éclairement, ôn envisage
les 2 cas :4.4 RÉSULTATS EN RÉGIME TRANSITOIRE. - 4.4.1 Dans le cas où v vD
l’intégration
directe est immé-diate :
- En début d’éclairement :
avec
ceci s’écrit aussi :
- En début
d’obscurité, après
éclairement :avec
LE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 36, N° 7-8, JUILLET-AOUT 1975
que l’on peut mettre sous la forme :
On remarque que la constante de temps
après
éclai-rement i’ est
plus grande
que celle en début d’éclaire- ment r car ni > no.4.4.2 Dans le cas ou v > vD
l’intégration
se faitnumériquement
pour un choix de valeurs fixées àl’avance des différents
paramètres.
Dans les
calculs,
on apris
les valeurs suivantes :Ce dernier choix
correspond pratiquement
àà la
température
ambiante.On
n’impose
pas la valeur deM2 ;
on calculeno =
1013 m- 3 (ordre
degrandeur
correct pour nosmatériaux).
On
choisit ni
= 3 no, cequi
donne la relation :Il est
possible
de faire varier arbitrairement les 4 para- mètresFi, F2, Bl, B2
de telle sorte que la relationprécédente
soittoujours
vérifiée. On limite ce choixen
imposant
la condition :Ceci revient
pratiquement
à fixer le flux lumineux arrivant sur l’échantillonpuisque
L’ordre de
grandeur
choisi pourFi + F2
semblecorrect pour les matériaux et l’éclairement laser utilisés.
On a encore
beaucoup
de caspossibles
suivant les valeurs relatives desparamètres Fi, F2, Bl, B2.
Seulsles résultats les
plus typiques
seront donnésparmi
tous ceux
qui
ont été obtenus.Dans le cas
A,
on choisitB,
=B2
= B lesystème d’équations
se réduit en posantF,
+F2
= F à celuiobtenu dans le cas où v vD. La variation de n avec t,
en coordonnées
logarithmiques,
est donnée sur lafigure
12. On observe aussi les variations de mi et m2 pour différentes valeursde Fi
etF2.
Dans le cas
B,
on donne des rôleséquivalents
auxniveaux
EM1
etEM2
dans la valeurde ni
enimposant :
FIG. 12. - Etude du régime transitoire dans le cas A :
On obtient les variations de n, Ml, m2 avec t, en coordonnées
logarithmiques, représentées
sur lafigure
13 : une inflexion de la courbe de napparaît quand
mi passe par un maximum. L’allure reste la même pour d’autres valeurs deBlIB2.
FIG. 13. - Etude du régime transitoire dans le cas B :
Si les 2 niveaux
jouent
des rôles très différents dans la valeur den’,
l’allure de la variation de n avec tressemble à celle de la
figure 12 ;
on remarque cepen- dant que letemps to
d’établissement durégime
tran-sitoire défini comme étant un temps tel que
est
toujours plus long
quelorsqu’il n’y
aqu’un
seulniveau ;
il nedépend
que de laplus petite
des deuxvaleurs
B,
ouB2.
Avec les valeursnumériques
choisieson montre que :
La durée du
régime
transitoireaprès
éclairement telle quen n° - 10-3
est à peuprès
trois foisplus
no
grande
que celle souséclairement;
ceci est lié à la valeur choisiendno
= 3.Quelles
que soient les valeurs desparamètres Bl, B2, Fl, F2, le
taux de variation de porteurs à l’instant zéro est :aussi bien sous
éclairement, qu’après
éclairement.La
figure
14 illustre ces résultats enprésentant
lecas C avec le niveau 1
prépondérant
et le cas D avecle niveau 2
prépondérant,
laplus petite
des 2 valeursB,
ouB2
étant la même etégale
à1,26
x10-14
m3s-1.
FiG. 14. - Etude du régime transitoire
dans les
cas C et D :4.5 EXPLOITATION DE CE MODÈLE POUR LA DÉTER-
MINATION DES PARAMÈTRES. - L’étude
statique
desphotocourants
donne le niveauEMI (variation
avec latempérature)
et le niveauEM2 (variation
avec lalongueur d’onde).
Les valeurs de courant dans le noir et sous éclairement(v
>vD) à
unetempérature
donnéepermettent de calculer no
et ni
en admettant que l’onpuisse
trouve dans la littérature les valeurs de mobilités des porteurs et deN,,.
On obtient alors la 1 re relation entre les 4 para- mètres cherchés :
L’étude
dynamique
desphotocourants
fixe toutde suite la pente à
l’origine
soit :La durée du
régime
transitoire to permet de calculer laplus petite
des 2 valeursB,
ouB2.
735
La
comparaison
de la courbeexpérimentale
enrégime
transitoire et du réseau de courbes obtenuesen faisant varier la
plus grande
des 2 valeursB,
ouB2,
en maintenant la
plus petite
valeur deBi
etB2
à lavaleur déterminée et en
ajustant
les valeurs deF1
etF2
pour que les 2 relations
précédentes
soienttoujours
vérifiées permet
théoriquement
la détermination com-plète
des 4paramètres Fi, F2, Bl, B2.
5. Discussion des résultats. - Le modèle à 2 niveaux
d’impuretés rend
bien compte des résultats obtenussur un cristal
donné ;
- Sous faible éclairement on a les formules
approchées :
on retrouve bien les variations linéaires avec le flux
lumineux,
et avec le coefficientd’absorption présen-
tant une discontinuité de
pente
pour v = vD ; on peutmontrer
également
quel’énergie
d’activation souséclairement est
plus
faible que dans l’obscuritépuisque
le terme
correctif ni -
no décroît avec latempérature.
- Sous fort
éclairement,
c’est noqui
devientnégligeable
par rapportà ni
ces lois sont bien vérifiées
expérimentalement.
De
plus,
lespremières
observations faites sur ladynamique
desphotocourants
confirment le fait que la durée durégime
transitoire estplus grande après
éclairement que sous éclairement.
Par contre ce modèle
n’explique
pascomplètement
l’ensemble des résultats obtenus en faisant varier la concentration et la nature du
dopant :
les variations de Qo et de W avec lepourcentage
en fer et en cobaltne sont pas
simples
et ne laissent entrevoir aucunerelation entre le nombre de porteurs dans le noir ou sous éclairement et la concentration du
dopant
ou del’ion
compensateur
fluor.Par
exemple,
pour un échantillondopé
à0,9 %
at decobalt,
à100 °C,
les conductivités dans le noir et souséclairement sont :
La mobilité des porteurs n’a pas été
mesurée ;
enLE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 36, N° 7-8, JUILLET-AOUT 1975
admettant
qu’elle
diffère peu des valeurs trouvées par Kawabé et Inuishi[27]
ou parBerglund
et Baer[28]
dans le titanate de
baryum réduit,
onprend
On calcule :
Pour ce
cristal, l’énergie
d’activation est W =0,7 eV ;
on admet
également
pourNe
la valeur obtenue endonnant aux électrons une masse effective
égale
àcelle de
l’électron;
onprend Nc
=1025 m- 3
et oncalcule
La valeur trouvée pour
Ml
est très inférieure à la concentration de cobalt :(~ 1026 m-3)
ou de fluor( ~ 1026 m-3) mesurée ;
le donneur n’est donc pas un atome lié à laprésence
dedopant,
maisplutôt
à uneimpureté
de concentration non contrôlée et éventuelle- ment variable d’un échantillon à l’autre.La corrélation entre le maximum de W et de (Jo et le
changement
de mécanisme decompensation
semblebien
prouvée.
Il est raisonnable d’admettre que pour les concentrations pourlesquelles
W est maximum(0,2 %
atcobalt),
W ne soit pas lié seulement à laprofondeur
depiège Ec - EM1
1 mais aussi à unevariation
exponentielle
de la mobilité. Ceci seraitpossible
si le mécanisme de conductionpouvait
êtredécrit par des
déplacements
depetits polarons.
Reiket Hesse
[29]
montrent alors quefi
nombre dephonons
associés à 1électron,
wo :
fréquence
moyenne dephonons optiques.
Ils
expliquent
avec ce modèlequelques
résultatsdes mesures
optiques.
A
partir
des résultatsprécédents,
iln’apparaît
que 2 niveaux dans la bande interdite alors que de nom-breux auteurs ont mis en évidence
plusieurs
niveauxdans le titanate
dit pur :
la revuebibliographique
en estfaite par Thiebaud
[18] ;
elle montre que l’attribution des niveaux à différentstypes d’impuretés
est trèscontreversée.
6. Conclusion. - L’étude des
photocourants
surles titanates de
baryum dopés
a doncpermis
de mettreen évidence à
partir
des mesures àtempérature
variableun niveau donneur à 1 eV environ du bas de la bande de
conduction,
dont laposition
dans la bande interdite sembledépendre
de la concentration et de la nature dudopant.
Les mesures àlongueur
d’onde variable ontpermis
de trouver un niveau depiège profond
à2,60
eV(fer)
et à2,40
eV(cobalt)
du bas de la bande deconduction ;
laposition
de ce niveau estindépen-
dante de la concentration en
dopant.
Il resterait à déterminer la nature de ces centres : le centre donneurne semble être ni du
dopant,
ni dufluor ;
pourl’instant,
il ne
pourrait
être fait que deshypothèses
sans véri-table
fondement ;
c’estpourquoi
on se contentera derappeler
que les anomaliesd’énergie
d’activation et de termepréexponentiel
coïncident avec lechangement
demécanisme de
compensation
du fer ou du cobaltdans le réseau. Par contre, il
apparaît
certain que le centre depiège
est du fer dans les cristauxdopés
aufer,
du cobalt dans les cristaux
dopés
au cobaltpuisque
les niveaux
correspondants
sontcaractéristiques
de lanature du
dopant.
Le modèle à 2 niveauxd’impuretés
est valable tant que l’on suppose un mécanisme de conduction par électrons. Il
s’impose
donc parrapport
aux modèles à nombreux niveaux.
Néanmoins,
il semblequ’on pourrait envisager
une conduction parpolarons
dans les cristaux avec une concentration de0,2 %
et cobalt pourexpliquer
la trèsgrande
valeurde
l’énergie
d’activation. Desinvestigations complé-
mentaires tant
expérimentales
quethéoriques
sontnécessaires pour confirmer cette dernière
hypothèse.
Ce travail a été effectué avec l’aide de la D.G.R.S.T.
contrat N° 7 270 566.
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