HAL Id: jpa-00212831
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Étude de la contamination ionique dans les séparateurs
électro-magnétiques d’isotopes. Application à la
production d’isotopes de haute pureté
J. Camplan, M. van Ments, R. Bernas
To cite this version:
91
ÉTUDE
DE LA CONTAMINATIONIONIQUE
DANS LES
SÉPARATEURS
ÉLECTRO-MAGNÉTIQUES
D’ISOTOPES APPLICATION A LA PRODUCTION D’ISOTOPES DE HAUTE PURETÉPar J.
CAMPLAN,
M. VAN MENTS et R.BERNAS,
Laboratoire de Physique Nucléaire, Faculté des Sciences de Paris, Orsay (Seine-et-Oise). Résumé. 2014
L’analyse de la composante ionique de la contamination, dans un séparateur électro-magnétique d’isotopes, est effectuée à l’aide du deuxième étage d’un séparateur à double déviation magnétique. L’étude fait
apparaitre,
outre les ions diffusés, une contribution qui peut être impor-tante due à des ions ayant un défaut d’énergie. On explique ainsi, pour une grande part,l’asy-métrie de la contamination généralement constatée et l’on indique quelques procédés permet-tant d’améliorer les performances des appareils existants.
Abstract. 2014 The
magnetic analysis of the ionic component of contamination in an electro-magnetic isotope separator, is made through the use of the second stage of a double magnetic deflection isotope separator. The study shows that, besides gas scattering, a non negligible part
of contamination is due to low-energy ions. These phenomena account for a large part of the asymmetry of contamination which is very
generally
observed in isotope separators. Some methods for improving the performance of existing machines are suggested.PHYSIQUE APPLIQUÉE TOME 22, JUIN 1961, PAGE 91 A.
Introduction. -
L’analyse isotopique
desdépôts
obtenus au collecteur d’un
séparateur
d’isotopes,
lorsque
celui-ci estréglé
pourrecevoir
unisotope
donné,
metgénéralement
en évidence laprésence
d’un ou de
plusieurs
isotopes
de masses voisines.Une étude des
origines
de cette contaminationiso-topique
estindispensable
pour établir desprojets
dedispositifs susceptibles
de très hautesperformances
et pour améliorer le fonctionnement desappareils
existants. -
On sait que les causes
principales
de lacontas
nation
sont,
outre les défauts del’optique ionique
que l’on doitcorriger,
les effets de lacharge
d’es-pace ainsi que les interactions entre les ions
rapides
et le gaz
résiduel,
entraînant des modifioations detrajectoire
et decharge
des ions.Dans une
publication déjà
ancienne ettrop
peuconnue, relative aux
séparateurs
à très hauteinten-situé,
Parkins[1].
avaitsignalé
laprésence
d’ions ralentis sans toutefois enétudier
l’origine,
mais lesétudes récentes sur la contamination
[2],
[3]
neretenaient pas ce
phénomène
et s’attachaientessen-tiellement aux deux dernières causes mentionnées
plus
haut. Au cours de la mise aupoint
dusépa-rateur à double déviation
magnétique
[4]
puis
lors d’une étude[5]
concernantl’importance
del’échange
decharge
dans lacontamination,
nous avons été conduits à tenircompte
de laprésence
d’ions
ayant
un défautd’énergie.
L’étude
qui
faitl’objet
de laprésente
publi-cation,
a étéentreprise
afin depréciser
l’impor-tance et
l’origine
de ces ions. Les résultatsauxquels
elle aboutit montrent
qu’en
ne tenant pascompte
de ces
ions,
le rôle desparticules
neutres dans lacontamination a
jusqu’ici
étélargement
sures-timé
[5], [2].
Une mise en
garde
nousparait
toutefoisindis-pensable :
les conditions de fonctionnement desséparateurs
d’isotopes
pouvant
varier dans untrès ,
grand
domaine(suivant
letype
d’appareil,
letype
de source,
etc...)
il nepeut
êtrequestion
degéné-raliser sans
précautions
à d’autresappareils,
lesrésultats d’une étude effectuée sur l’un d’eux.
Aussi,
afin de faciliter
l’extrapolation
des résultats quenous
publions,
nous nous sommes efforcés de bienpréciser
les conditions danslesquels
ils ont étéobtenus.
Nous aborderons successivement les
points
sui-vants :I.
Origines
de la contaminationionique ;
II. Va-riation etimportance
de la contaminationionique ;
III. Améliorations des
performances
desappareils
existants.
1. ORIGINES ,
DE LA CONTAMINATION
IONIQUE.
1.
Dispositif expérimental.
- Il estreprésenté
schématiquement
sur lafigure
1 ;
unedescription
détaillée en a été
publiée
par ailleurs[4].
Le
premier étage
duséparateur,
constitué par lasource
S,
et l’électroaimantI,
fournit un faisceaud’ions focalisés sur le collecteur
Cl.
Une fenteF1
permet
de sélectionner lue faisceauisotopique
que l’on désire étudier etqui pénètre
alors dansl’élec-troaimant il. On obtient ainsi sur le collecteur
C2
le
spectre
dequantité
de mouvement des ionsayant
franchi
Fl.
92 A
pic, 1. - Schéma du
dispositif
expérimental.
On arepré-senté le réglage correspondant à l’étude de la compc-sante chargée du faisceau d’uranium 235.
Les
paramètres
dupremier
étage
étantmain-tenus
constants,
lebalayage
duchamp
H2
permet
d’enregistrer
le courant reçu sur le collecteurC2
placé
derrière une fente fine(0,5 mm)
et lesspectres
ainsi obtenuspeuvent
êtreplanimétrés.
Unspectre
typique
obtenu dans cesconditions,
lorsque
leFIG. 2. -
a) En" trait
plein :
spectre au deuxième étageobtenu dans les conditions de la figure 1.
Nous montrerons plus loin
qu’il
existe des ions 238U+ ayant un défautd’énergie
et que leur répartition peutêtre représentée par une
ligne
telle que celle en pointillé ;la
partie
hachuréecorrespond
aux ions 238U+ admis parla fente F1 ern même temps que les ions 236U+. Une partie des ions 238U+ qui contaminent au premier étage, est
donc masqué par le pic dû à 235U+ .
b) Spectre obtenu dans les mêmes conditions lorsque
le bismuth
remplace
l’uranium.faisceau focalisé sur
F1
était 235U+ estreprésenté
sur la
figure
2a.Après
avoir effectuéquelques
études sur desfaisceaux d’uranium il est apparu
indispensable
depouvoir
examinerplus soigneusement
lescompo-santes
chargées
situées auvoisinage
du faisceauprincipal
et pour cefaire,
de choisir un élémentmono-isotopique ;
les études suivantes ont donc été effectuées sur 2o9Bi.Bien
entendu,
le fait que le bismuth n’aitqu’un
seulisotope,
nepermet
pas deparler
decontami-nation
isotopique
au sens propre du terme. Mais lagénéralisation
des résultats obtenus nousper-mettra de
comprendre
enpartie l’origine
desphé-nomènes de contamination dans le cas des corps
ayant
plusieurs isotopes.
Dans ce
qui
suit,
nous dénoterons par Lu 1 ladisposition
danslaquelle
la contamination estapportée
à unisotope léger
par unisotope
demasse
supérieure,
et par 1 ->L,
ladisposition
inverse.
Remarquons
enfinqu’il
esttoujours possible
d’assimiler un
spectre
dequantité
de mouvement àun
spectre
d’énergie.
Dans le cas d’un élémentmono-isotopique,
onpeut
de même fairel’assimi-lation à un
spectre
de masse. Les ions du faisceauayant
une masseM,
uneénergie
.E et une vitesse v,les ions
parasites
situés surCl
à une certainedis-.
tance de
l’impact
du faisceau sont caractérisés par lesgrandeurs M,
.E -E- BE et v+
Av. Onpeut
imaginer qu’au
même endroit se trouvent des ionscaractérisés par M
+
Am,
E et v’.Puisque
lesions
parasites
réels etimaginaires
se trouvent aumême
endroit,
on a :d’autre
part,
Il en résulte
Les
spectres
relevés au deuxièmeétage pourront
donc être
gradués
enAE,
Au ou Am.2.
Expérience
fondamentale. - Dans les expé-riencesqui
suivent,
le faisceau de bismuth est foca-lisé aupremier
étage
auvoisinage
et depart
oud’autre de la fente
F1.
Lesfigures
3 et 4repré-FiG. 3. -
sentent ces deux
positions qui correspondent
res-pectivement
auxdispositions
L -)-1 et 1 --> L. Lesspectres
obtenus au deuxièmeétage
en maintenantfixe le
point d’impact
N du faisceau de bismuth eten faisânt varier
H2
sontreprésentés
sur lesfigures
3a et 4a.FIG. 3a. -
Spectre de quantité de mouvement de
lacom-posante
ionique
dans la disposition L -> 1. L"abscisse estgraduée en
masse-équivalent.
Les surfaces des pics D et C sont mesurées séparément enprolongeant
lepic
D sousle pic C.
On notera immédiatement une différence
fonda-mentale entre ces deux
spectres,
celui(fige 3a)
cor-respondant
à L --> 1comporte
deuxpics
alorsqu’il
n’enapparaît
qu’un
seul dans le cas 1 --> L(fig. 4a) (*).
D’autrepart,
lepoint
nqui
marquel’extrémité de
chaque
spectre
correspond
à laquan-tité de mouvement des ions du
pic
nominal(**)
et,
par
conséquent,
les ions formant lesspectres
repré-sentés sur ces
figures
ont tous desquantités
de mouvement inférieures à celles des ions dupic
no-minal. Les
quantités
AE, Av
et Am sont doncnégatives.
Ceci a été vérifié de la
façon
suivante : onrègle
le
premier
et le deuxièmechamp
magnétique
de telle sorte que lefaisceau
de bismuth soit focalisésur
F1
aupremier
étage
et surF2
au deuxièmeétage.
Sans modifier la tension d’extraction des ions(donc
leurquantité
demouvement)
ni lesposi-tions
deF1 et F2,
on diminue lechamp H1;
on setrouve donc dans la
disposition
de lafigure
3, et l’on retrouve lespectre
de lafigure
3a endimi-nuant le
champ
H2.
Les ions formant cespectre
(*) Nous réfuterons plus loin trois interprétations
pos-sibles de ces formes : présence de plomb dans le bismuth,
aberrations du premier ou du deuxième déflecteur et pic
de
hask 161.
z(**) Nous désignerons ainsi, au premier ou au deuxième
étage le faisceau de bismuth. Sa forme relevée dans les conditions habituelles au deuxième étage est représentée sur la figure 2 b.
ont donc des
quantités
de mouvements inférieuresà celles des ions du faisceau nominal.
1/expérience
et les constatations sontanalogues
si l’onaugmente
Hl,
c’est-à-dire dans le cas de laFIG. 4a. -
Spectre en masse
équivalent
de la contamination 1 - L.figure
4. Ici encore, il faut diminuer lechamp H2
pour retrouver lespectre
de lafigure
4a.Notons que le défaut de
quantité
de mouvement des ions formant lesspectres
desfigures
3a et 4a excluel’attribution de
cesspectres
à desaberra-tions du
premier
déflecteur. De même doit-onreje-ter l’attribution de ces
spectres
à des aberrations dudeuxième déflecteur car les
phénomènes
sont lesmêmes si l’on
diaphragme
les faisceaux issus de lafente
F1.
3.
Origine
despics
observés. - Les faitsque
nous exposerons ci-dessous
permettent
d’attribuer : :A)
lespics
D desfigures
3a et 4a aux ions Bi+diffusés ; B)
lepic
C de lafigure
3a à des ions,
d’énergie
inférieure à celle des ions du faisceaunominal,
le défautd’énergie
seproduisant
dans larégion
de la source ; nous donnerons à cesions,
ladénomination d’ions
chromatiques.
Va.
IONS DIFFUSÉS. -L’étendue en
énergie
despics
D(fig.
3a et4a)
et leurrépartition
quasi-symé-trique
parrapport
au nominal sontcaractéristiques
d’un
phénomène
de diffusion sansperte
decharge
entre les ions du faisceau et les molécules du gaz résiduel.
Expérimentalement,
nous avons très bienvérifié la
proportionnalité
entre lapression
dans letrat-94 A
nage en
énergie
despics
de diffusionpeut
s’expli-quer
par les
faits suivants :1)
laperte
d’énergie
croît avecl’angle
dediffu-sion et la diffusion à
petit
angle
est laplus
probable;
2)
la fenteFi diaphragme
d’autantplus
les ions diffusés quel’angle
de diffusion estplus grand.
Le
phénomène
de diffusion a lieu dans toute l’enceinte dupremier
étage.
Latrajectoire
des ions diffusés avantl’analyseur
1 est deux fois altérée : parl’angle
de diffusion d’unepart
et par l’action de cetanalyseur
sur des ionsd’énergie
moindre d’autrepart.
Malgré
lacomplexité qui
enrésulte,
nous avons pudiscerner,
dans lespics
dediffusion,
les contributions
respectives
des ions diffusés avantet
après
l’analyseur.
Enparticulier,
laprésence
d’ions diffusés avant
l’analyseur
explique
que lepic
de diffusion soitplus important
dans ladispo-sition L - 1 que dans la
disposition
1 -> L(à
dis-tance
NF,
égale).
Les ions diffusés sous desangles
relativement
grands
avantl’analyseur
étant engrande partie
éliminés par l’absence de focalisationsuivant z
(sens
deslignes
de force del’analyseur),
nous n’insisterons pas sur ce
phénomène.
Il faut toutefois
signaler
une anomalie concernantla forme des
pics
de diffusion : sur lafigure
5 oùFIG. 5. - Diffusion et chromatisme à
haute et basse
pres-sion. Dans ce dernier cas, on a
représenté
en trait-mixte l’homologue du pic de diffusion hautepression.
La partiehachurée
ne semble donc due ni à la diffusion, ni auchromatisme.
sont
représentés,
pour deuxpressions
différentes,
lespics
de diffusion et dechromatisme,
on note que la traînée dupremier
pic
est relativementbeaucoup
plus importante
à bassequ’à
hautepression ;
il semble doncqu’on
nepuisse
pas attribuer à laseule diffusion la contamination dans cette
région.
B. IONS CHROMATIQUES. - Lepic C (fig.
3a)
n’apparaît
que dans ladisposition
L - 1 et a uneforme
analogue
à celle dupic
nominal. Il est doncnaturel de l’attribuer à des ions
ayant
uneénergie
inférieure à
l’énergie
nominale etprovenant
d’unerégion
située avant lepremier analyseur.
Lafente
Fi laisse
passer les ionschromatiques
dont laperte
d’énergie
estéquivalente
à la distanceNF1
et dont l’étendueen’énergie
estéquivalente
à la lar-geur de la fente(1
mm).
Ceciexplique
laressem-blance
qu’il
y a entre lesspectres
en traitplein
desfigures
2a et 3a.Nous attribuons
l’origine
de ces ions à un pro-cessusd’échange
decharge,
dans larégion
inter-électrode
(fige 6),
entre les ions Bi+ et la vapeur deFIG. 6. -
Le processus d’échange de charge au voisinage
de la fente d’extraction entraîne la formation d’ions ayant un défaut d’énergie.
bismuth issue de la source, le nouvel ion formé n’étant accéléré que par une fraction de la tension
accélératrice. Cette
hypothèse
estjustifiée
par lesfaits
expérimentaux
suivants :1)¡Le
chromatisme(c’est-à-dire
lerapport
dessurfaces du
pic
C et dupic nominal)
ne varie pas2)
L’importance
du chromatisme croit avec lapression
de bismuth dans la source(fig. 8).
3)
Le chromatisme décroîtlorsque
l’onaugmente
le
champ magnétique
desource.(fig. 9).
Nousattri-buons cet effet à une
plus
faible concavité du_mé-nisque
liée à un accroissement de la densitéionique
du
plasma.
Celui-ci serapprochant
de la fented’extraction,
il en résulte une réduction de lapro-babilité
d’échange
decharge.
Toutefois,
dans notreappareil,
la mauvaisequa-lité des
images
obtenues surCl
avec unimportant ,
champ
magnétique
de source, limite laportée
de cette remarque.4)
Le processusd’échange
decharge
pouvant-avoir lieu à des distances variables de la source, on
explique
ainsi que l’intensité et laposition
dupic
C varient defaçon
continue avec la dis-tanceNF1.
Cecijustifie
lafaçon
dont sontplani-métrés les
spectres.
Remarquons
aussi que laprésence
de massesinférieures à la masse 209 dans le bismuth
(du
plomb
par exemple)
se traduirait par des maxima pour lepic
C en fonction de la distanceNF
1-5)
Laprobabilité
d’échange
decharge
entre ions et atomes de bismuth est maximum pour de faibles valeurs del’énergie
des ions et décroît lentementavec cette
énergie.
D’autrepart,
la densité desatomes de bismuth est maximum au
voisinage
immédiat du
ménisque.
Onexplique
ainsi lavaria-Fie. 10. - Variations du chromatisme et
de la diffusion (la pression étant très basse) en fonction de la dis-tance NF1 ( fig. 3) comptée en écarts relatifs de masse.
A grande distance, le chromatisme est prépondérant.
FIG. 11. -
Spectre obtenu dans les mêmes conditions que
ceux des figures 3a et 4a lorsque la fente F1 est placée
entre les masses 86 et 87 du strontium. Outre les trois pics de diffusion des masses 86, 87 et 88, il apparaît un
96 A
tion tout d’abord
rapide,
puis
lente du chroma-tisme( fcg. 10).
Bien que moins
prdbables,
d’autres processus deformation d’ions
chromatiques
peuvent
êtreenvi-sagés ;
parexemple
l’ionisation d’un atome de bismuth par un ion Bi+.La
présence
d’ionschromatiques
n’a pas étéobservée seulement dans le cas du bismuth : la
figure
11 faitapparaître
unimportant
pic
dechro-matisme pour le strontium. Dans le cas de
l’ura-nium,
cephénomène
doit aussi exister : sous lepic
dû à
235U,
doit se trouver unpic
de chromatismedû à 238U
(fig. 2a) ;
defait,
les collections d’ura-nium 235 faites au deuxièmeétage,
donnent unpro-duit moins pur que ne le laisse
prévoir
unedécom-position
élémentaire duspectre
relevé dans les condition de lafigure
1(fig. 2a).
En
négligeant
legradient
depression
de bismuthau
voisinage
immédiat de la fente d’extraction eten faisant une estimation raisonnable de la
varia-tion de
potentiel
dans cetterégion,
on trouve pour la section efficaced’échange
decharge,
une valeurde l’ordre de 10-14 cm2
qui
est en accord avec lesvaleurs habituellement admises
[7].
II. VARIATION ET IMPORTANCE DE LA CONTAMINATION
IONIQUE.
On
peut
étudier les variations de lacontami-nation
ionique
en fonction de la distanceNF1
etdes divers
paramètres
duséparateur.
Le deuxièmeétage
magnétique
permet
dans tous les cas dedis-cerner
l’importance
relative du chrcmatisme et de la diffusion.D’une
manièregénérale,
nous avons constaté quele
rapport
entre la diffusion et le chromatisme dé-croîtrapidement
avec la distanceNF1 (fig. 3).
Audelà d’un écart de masse de l’ordre de 4
%,
le chromatisme esttoujours prépondérant.
A courtedistance ce
rapport peut
prendre
des valeurscom-prises
dans unlarge domaine,
suivant lesconditions
de fonctionnement de la source et la
pression
dansl’apparEil.
A titred’exemple,
lafigure
10repré-sente les
variations,
en fonction deNF1,
de ladif-fusion et du chromatisme dans le cas de la courbe 2
FIG. 12. - Profil du faisceau d’ions relevés
au collecteur
du premier étage. Courbe 1. -- La
pression est élevée ; la diffusion est
prédominante. La contamination est presque symétrique.
Courbe 2. - La
pression du gaz résiduel est basse ; la
pression de bismuth est élevée dans la source ; le chroma-tisme est important. La contamination est asymétrique.
Courbe 3. - Diffusion et chromatisme sont réduits. Cette courbe correspond aux meilleurs conditions actuel-lement réalisables.
Le tableau 1 indique les valeurs des paramètres
corres-pondants à ces trois courbes.
Signalons que la courbe 3 est identique, du côté L -+ 1
à celle publiée, pour 85Kr, par Alvager et Uhler [19]. Du côté 1 2013> L, la courbe 3 correspond à une
contami-nation nettement plus faible ; ceci peut être dû, ainsi que le suggèrent ces auteurs, à un défaut de
l’optique
ionique de leur appareil.de la
figure
12. Dans notreappareil,
lerapport
diffusion/chromatisme
peut
varier entre0,3
et3,
suivant les valeurs des différents
paramètres.
La mesure du courant derrière la fente
F1,
lorsque
l’onbalaye
lepremier
champ
magnétique,
donne la contaminationionique
totale.La
comparaison
des résultats obtenus aupremier
et au deuxième
étage
dans ladisposition
L - 1 montre que la somme du chromatisme et de ladiffusion est
égale
à la contaminationionique
totale. Il en est de même dans ladisposition
1 - L pourla seule diffusion.
Le
phénomène
dehash,
observéindiscutable-ment dans le cas du cadmium
[6],
ne se manifestedonc pas
ici,
à moinsqu’il
ne soit àl’origine
del’anomalie
signalée plus
haut(cf. fig.
5).
Les courbes
1, 2,
3 de lafigure
12correspondent
àdiverses conditions de fonctionnement - ces
condi-tions sont
précisées
dans le tableau 1 ci-avant. Sur lafigure 12,
nous comparons les coefficientsd’enrichissement obtenus dans les collections de
divers
isotopes
aupremier
étage
avec leprofil
relevé pour le faisceau de
bismuth,
en ne tenantcompte
que des ions. Plusieursparamètres
inter-venant dans la contamination au cours de cescollections
n’ayant
pas éténotés,
nous nous bornonsà comparer les résultats de ces collections avec la zone
comprise
entre les courbes1,
2 et3 ;
leslimites de cette zone
correspondent
aux valeursextrêmes mais
acceptables
des diversparamètres.
On
notera que lespoints
figuratifs
des collectionsse trouvent tous dans ou au-dessus de cette zone.
Les
points
situés au-dessuspeuvent
être attribués à la contamination par les neutres(voire
même à des contaminationsaccidentelles).
III.
AMÉLIORATION
DES PERFORMANCES DES APPAREILS EXISTANTS.1.
Principes
de l’amélioration desperformances.
- D’une manièregénérale,
le coefficient deconta-mination défini par
Cassignol
[2] peut-être
consi-déré comme étant la somme deplusieurs
termes :Le terme
CE
représente la
part
de la contami-nation due aux ionsparasites
reçus par le collec-teur etn’ayant
pas la mêmeénergie
que les ions dufaisceau collecté. Ce terme
comprend
lapart
dueaux ions
chromatiques
et auxclaquages.
Le terme
Cp,
relatif à laquantité
demouvement,
représente
lesaberrations,
lehash,
lamajeure
partie
de la diffusion et les défauts deneutrali-sation de
charge
d’espace.
Le terme
Ce,
relatif à l’état decharge représente
lesparticules
neutres et les ionsmulti-chargés.
Enfin,
le terme Ca tientcompte
des contami-nationsaccidentelles
[2], [3]
(condensation
deya-peurs,
rebondissement, etc,..).
Afin d’améliorer la
pureté
desproduits
obtenusdans une
séparation,
on cherchera à éliminer lestermes
prépondérants.
L’examen des conditionsdans
lesquelles
ont été effectuées de nombreusesséparations
àOrsay
permet (en supposant
Ca =0)
de donner un ordre de
grandeur
approximatif
pourles trois autres termes :
Précisons que ces valeurs sont
susceptibles
devarier
beaucoup
d’unséparateur
à un autre et même d’une collection à une autre.2.
Séparateurs
à unétage.
- Dans le casgénéral
des
séparateurs
à unétage,
l’atténuation descom-posantes
deCp
dues au hash et à la diffusionpeut
s’effectuer par des
procédés
déjà
décrits[6], [2].
Lacomposante
deCE
due au chromatisme pourraêtre réduite par l’une des méthodes suivantes :
a)
RÉDUCTION DE LA PRESSION DE L’ÉLÉMENT DANS LA SOURCE : en utilisant uncomposé
depré-férence à l’élément
lui-même ;
en maintenant latempérature
du four à la valeur minimum compa-tible avec un fonctionnement stable de lasource.
Par
contre,
le chromatismeayant
sonorigine
très
près
de la fented’extraction,
il y a peu àattendre d’un
pompage
énergique
dans larégion
interélectrode.b)
UTILISATION D’UNE SOURCE A HAUT RENDE-MENT :duoplasmatron
[8], [9], [10] ;
sourcethermo-ionique
dans le cas des métaux à haute efficacitéd’ionisation
(alcalins,
etc...).
Il estpossible
égale-ment
qu’une
source dutype
àpulvérisation
[11]
nedonne lieu
qu’à
un faible chromatisme.c)
UTILISATION DE BARRIÈRES DE POTENTIEL en vue d’éliminer les ionsayant
un défautd’énergie.
d)
POST-ACCÉLÉRATION des ionsaprès
la fente desélection du
premier
étage,
comme cela a étéréa-lisée pour un
spectromètre
analytique
parInghram
et Hess
[12].
Nous pensons toutefois que, dans lecas de notre
appareil,
des solutionsplus
simples
-telles que celles
proposées
en a, b et c -pourront
être
adoptées.
-.
3.
Séparateurs
à deuxétages.
-L’intérêt d’un
séparateur
à deuxétages
réside dansl’élimination,
au deuxième ordre
près,
deplusieurs
termes de lacontamination. Ainsi une cascade mixte
(deuxième
étage
électrostatique)
élimineles
termesCE
etCe.
Par
contre,
unappareil
à deuxétages
magné-tiques
élimine les termesCp
et Ce. Il fautdonc,
dans ce
type
d’appareil,
chercher à atténuer leterme
CE.
Onpourrait
pour celaenvisager
l’adjonc-tion d’un troisièmeétage
électrostatique,
comme98 A
dans le deuxième
étage,
d’unchamp
magnétique
et d’unchamp électrique
croisés[14], [15].
A cessolu-tions,
nouspréférons
cellesindiquées plus
haut etplus.
particulièrement
l’utilisation d’une source à haut. rendement[10]
qui
présente
de nombreuxautres
avantages
L’une des
conséquences
de laprésente
étude est que, dans unséparateur
à deuxétages
magné-tiques,
et enprésence
d’ionschromatiques,
lepre-mier
analyseur
doit être leplus
dispersif.
D’unemanière
générale,
on ne devraenvisager
dedispo-sitifs constitués par deux
analyseurs magnétiques
très
dispersifs
qu’après
élimination duchroma-tisme.
4.
Asymétrie
de la contamination. - Nous avonsdéjà
signalé
[4],
[13],
dans lesséparateurs
à un et deuxétages,
uneasymétrie
de lacontamination,
l’isotope
voisin lourd contaminantpréférentiel-lement. Trois
phénomènes
peuvent
en êtrerespon-sables : le hash
[6],
la diffusion et le chromatisme. Le rôle du hash seraparticulièrement
important
dans les
appareils
à fort débit(calutrons).
La
perte
d’énergie
liée à la diffusion entraîneraune
asymétrie
sensible surtout dans lesappareils
à 180°.
L’asymétrie
de la diffusion est sans douteresponsable
del’asymétrie
de la contaminationrési-duelle d’une cascade mixte.
Enfin le chromatisme contribuera
toujours
àl’asymétrie
dans lesappareils
à un seulétage
et ilest clair que c’est lui
qui
sera enmajeure partie
responsable
del’asymétrie
de la contamination résiduelle dans lesséparateurs
à deuxétages
magné-tiques.
Le tableau II en donne unexemple
très netTABLEAU II
CONCLUSION
Le travail
qui précède
nous apermis
de mettre en évidence deuxtypes
d’ionsqui
contribuent à lacontamination ;
des ions diffusés et des ionschro-matiques,
chaque
type
d’ionspouvant
représenter
entre1/10
000et,
dans les cas lesplus
défavorables,
1/100
de l’intensité du faisceauqui
leur a donnénaissance.
Ce travail confirme et
précise
les observations effectuées par Parkins[1]
sur laprésence
d’ionsralentis dans les faisceaux des
séparateurs
d’iso-topes
à très haute intensité. Il rendcompte,
aumoins en
partie,
du faitgénéralement
constaté,
que lesisotopes
collectés dans lesappareils
à un et deuxétages
sont contaminéspréférentiellement
par leursvo-isins
plus
lourds[4], [13].
La contribution des
particules
neutres etl’origine
de l’anomalie
signalée
dans leparagraphe
relatifaux ions diffusés feront
objet
d’uneprochaine
étude
[16].
Appendice
Il est
possible
de calculer la forme despics
dediffusion
(fig. 3a)
observés à une certaine distanceX =
NF1
del’impact
du faisceau. Poursimplifier,
nous
prendrons
pour le calcul de l’interaction lemodèle des
sphères
rigides,
nous ne considéreronsque les ions diffusés
après l’analyseur
et nousadmettrons que : l’ouverture du faisceau et les
angles
de diffusion sontpetits ;
l’intensité dufais-ceau d’ions reste constante sur tout le parcours ; la fente
FI
est très mince et infinie en direction z(direction
deslignes
de force deschamps
magné-tiques) ;
la chambre à vide del’analyseur
n’apporte
aucun effet de
diaphragme.
On aboutit à la relation : .
dans
laquelle : di/dAm représente
l’intensité dueaux ions diffusés tombant dans la fente
FI
delargeur
AX etayant
subi uneperte
de masse appa-rente Om définie par la relation(1)
Nr
étant le nombre d’atomes du gaz résiduel parcm3 ; ao le
rayon de l’orbite de Bohr dans l’atomed’hydrogène ; io
l’intensité
du faisceaud’ions ;
M la masse
atomique
des ions du faisceaunominal ;
lVll
la masseatomique
du gazrésiduel ;
D la dis-tance entre la face de sortie del’analyseur
et le collecteurCl.
La courbe
représentant
la variation dediJdAm
en fonction de Am
présente
peu de différence avecles
pics
de diffusion desfigures
3a et 4a. Nousavons pu vérifier
rigoureusement
que les écartsétaient dus aux deux dernières
approximations
énumérées ci-dessus.
Le calcul fait
apparaître
en outre, une relationentre les distances nd
(fig. 3a)
etX ;
nous avonsLe calcul
précédent
permet
enfin d’évaluer laquantité
totale d’ionsdiffusés ;
le résultat est enbon accord avec
l’expérience.
Toutèfois,
le modèleque nous avons choisi pour
représenter
les collisionsdonne,
pour la diffusion en fonction deX,
unevariation
plus
lentequ’elle
ne l’est en réalité.Cet
écart entre le calcul et
l’expérience disparaît
si l’onreprend
les calculs avec les modèlesproposés
parEverhart et al.
[17]
ou par Firsov[18].
Manuscrit reçu le 24 mars 1961.
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