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Le prix de la recherche

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Academic year: 2022

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Vol 55: august • août 2009 Canadian Family PhysicianLe Médecin de famille canadien

847

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Le prix de la recherche

Cal Gutkin

MD CCMF(MU) FCMF, DIRECTEUR GÉNÉRAL ET CHEF DE LA DIRECTION

E

n temps de récession économique mondiale, ce n’est pas le temps pour un secteur en quête de fonds publics d’en revendiquer démesurément. D’autre part, il importe à ce moment-ci de poser des questions fondamentales—et d’y répondre—au sujet de la vision de notre pays pour l’avenir et des investissements stratégi- ques que le pays doit faire pour que cet avenir soit meilleur.

Modèles à suivre

Certains pays développés ont déjà décidé que pour atteindre la stabilité économique, il valait mieux moins se concentrer sur les secteurs traditionnels et investir davantage dans des domaines émergeants de plus haute technologie, y compris en sciences de la santé. À tout le moins, chaque pays doit étudier les priorités historiques, se demander comment faire autrement et mieux, et ins- taurer des changements fondés sur des données proban- tes à l’appui de la formation et des emplois nécessaires pour répondre à la population de demain. Pour ce faire, il faudra investir dès maintenant dans la recherche et le développement ainsi que dans l’infrastructure, qui sont essentiels pour définir et réaliser cet avenir.

En avril 2009, le président américain Barack Obama annonçait une hausse importante des dépenses en recher- che et développement, qu’il considère essentielles pour la santé de l’Amérique—un engagement qui s’est déjà traduit par une escalade spectaculaire des initiatives de recherche, attirant l’intérêt et l’engagement de centaines de chercheurs, dont ceux en médecine et en sciences de la santé provenant du Canada et d’autres pays à l’extérieur des États-Unis. Cette stratégie américaine est jugée d’une importance critique tant pour stimuler l’économie que pour offrir les meilleurs soins de santé possible à l’avenir.

Au nord de la frontière

En même temps, le gouvernement canadien annonçait des gels et des coupures de fonds pour de nombreux organismes de financement de la recherche, suscitant une désillusion palpable au sein de la communauté des chercheurs au pays. Certains chercheurs ont vu cette décision comme le coup de grâce à un secteur déjà sous-financé, puisque le taux du produit national brut consacré à la recherche par le Canada se situé bien en deçà de celui de la plupart des autres pays industrialisés.

Il faut dire, par souci d’impartialité, que le gouverne- ment canadien a consenti certains fonds additionnels à la recherche au cours des dernières années et il pourrait bien avoir l’intention de renverser sa décision concernant certaines coupures dans ses prochains budgets. Tous les Canadiens devraient l’encourager à le faire, à moins qu’ils

ne préfèrent être un pays relégué aux derniers rangs dans la poursuite de nouveaux progrès, ce qui pourrait pousser bon nombre de nos meilleurs cerveaux à s’exiler et accroî- tre notre dépendance à l’endroit des autres pays pour les biens et les services dont nous avons besoin.

Dans leurs délibérations sur ce problème, notre gouver- nement et les conseils de subvention à la recherche seraient sages de veiller à non seulement augmenter le finance- ment de la recherche en sciences de la santé, mais aussi à appuyer encore davantage les études sur l’efficacité de la prestation des services de santé. Ce soutien devrait viser tout particulièrement les soins primaires et le travail des médecins de famille et des autres professionnels de la santé de première ligne qui répondent au quotidien aux besoins de millions de Canadiens, c’est-à-dire le secteur responsa- ble de 80 % des soins médicaux fournis à notre population.

Comme l’ont démontré les études marquantes de Starfield et d’autres1, l’accès aux soins par des médecins de famille et des professionnels des soins primaires influence favora- blement les résultats en santé de la population. Avec l’ex- plosion des soins préventifs et médicaux continus dont ont besoin les patients en dehors des hôpitaux, pour des problè- mes comme le diabète, l’hypertension, l’arthrite, la maladie mentale, les AVC, l’asthme et d’autres maladies chroniques, il est essentiel que nos engagements en matière de recher- che tiennent compte de cette réalité.

Bonnes nouvelles

De récentes nouvelles méritent l’attention des cher- cheurs en médecine familiale et en soins primaires. Les Instituts de recherche en santé du Canada, par l’inter- médiaire de son Institut des services et des politiques de la santé, ont annoncé des possibilités de financement visant à édifier les capacités en soins primaires sous forme de bourses d’études supérieures et subventions catalyseurs, ces dernières constituant une première étape menant à des possibilités de financement pour la recherche plus approfondie. Pour en savoir plus, allez à cihr-irsc.gc.ca ou communiquez par courriel avec stephanie.soo@utoronto.ca.

Malgré la récession, le Canada doit suivre l’exemple de ses voisins américains et augmenter le financement de la recherche et du développement dans le domaine des sciences et de la technologie, en accordant la prio- rité à la recherche en sciences et en services de la santé.

L’avenir de la santé physique, mentale, spirituelle et même économique de notre population et du pays sont en jeu. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas faire cet investissement.

Référence

1. Starfield B, Shi LY, Machinko J. Contributions of primary care to health systems and health. Millbank Q 2005;83(3):457-502.

This article is also in English on page 848.

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