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(OSMERUS MORDAX) DURANT LA FRAYEEN 1990,1991 ET 1992 DANS TROIS RIVIÈRESDE LA RIVE SUD DE L'ESTUAIREDU SAINT-LAURENT STRUCTURE DE LA POPULATIOND'ÉPERLAN ARC-EN-CIEL ANADROME

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STRUCTURE DE LA POPULATION D'ÉPERLAN ARC-EN-CIEL ANADROME (OSMERUS MORDAX) DURANT LA FRAYE EN 1990,1991 ET 1992 DANS TROIS RIVIÈRES

DE LA RIVE SUD DE L'ESTUAIRE

DU SAINT-LAURENT

(2)

Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune Direction régionale de Québec

STRUCTURE DE LA POPULATION D'EPERLAN ARC-EN-CIEL ANADROME (OSMERUS MORDAX) DURANT LA FRAYE EN 1990, 1991 ET 1992 DANS TROIS RIVIÈRES

DE LA RIVE SUD DE L'ESTUAIRE DU SAINT-LAURENT

par

Pierre Bergeron et Yvon Ménard BIOREX Inc.

Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche Québec, mars 1993

(3)

Référence à citer:

BERGERON, P. et Y. MÉNARD. 1993. Structure de la population d'Eperlan arc-en-ciel anadrome (Osmerus mordax) durant la fraye en 1990, 1991 et 1992 dans trois rivières de la rive sud de l'estuaire du Saint-Laurent. Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune, Direction régionale de Québec, Québec. 45 p.

Dépôt légal

Bibliothèque nationale du Québec, 1993 ISBN: 2-550-28094-6

(4)

Ill

AVANT-PROPOS

L'Éperlan arc-en-ciel de l'estuaire du fleuve Saint-Laurent est une espèce qui a autrefois joué un rôle important comme poisson capturé commercialement et sportivement et qui a de plus servi de proie pour le Béluga du Saint-Laurent, aujourd'hui en difficulté et le Bar rayé, aujourd'hui disparu. La population d'éperlans a beaucoup diminué dans les derniers 25 ans; les débarquements commerciaux ont passé de 120 tonnes métriques en 1964 à moins d'une tonne métrique en 1988.

Devant cet état de fait, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche de même que le ministère des Pêches et Océans Canada ont convenu, en avril 1990, de travailler conjointement à la restauration de cette population autrefois si importante. C'est dans le cadre de cette entente que le présent rapport a été produit.

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ÉQUIPE DE TRAVAIL

Les membres du personnel de BIOREX Inc. qui ont participé à ce travail sont:

Analyses statistiques et rédaction: Pierre Bergeron et Yvon Ménard Traitement de texte : Paule Bélanger

Les membres du personnel du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui ont participé à la campagne d'échantillonnage en 1992 sont:

R. Bossé N. Desrosiers D. Carrier C. St-Hilaire G. Picard R. Tardif C. Caron M. Bélanger

Les membres du personnel du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui ont revisé et commenté le présent rapport sont:

Fay Cotton Direction de la faune et des habitats

Guy Verreault Direction régionale du Bas-Saint-Laurent - Gaspésie - îles-de-la-Madeleine, Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune

Guy Trencia Direction régionale de Québec, Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune

(7)
(8)

vu

RESUME

La capture d'éperlans à l'aide de différents engins de pêche a été réalisée de 1990 à 1992 dans le ruisseau de l'Église, la rivière Boyer ainsi que la rivière Ouelle. En 1990 et 1991 au ruisseau de l'Église, les premiers reproducteurs ont été capturés sur la frayère le 29 avril alors qu'en 1992, un retard de 7 jours a été observé.

Le succès de pêche au carrelet a été de 52,110 et 26 individus par heure pour chacune des années. Le rapport des sexes a diminué d'une année à l'autre pour atteindre une valeur minimale de 1: 0,07 (femelle / mâle) en 1992. Les reproducteurs capturés en 1990 sont en majorité âgés de 3 ans contrairement à 1991 où l'âge 2 domine les captures. L'année 1991 se distingue nettement des deux autres par le nombre élevé de reproducteurs de 2 et 3 ans d'âge sur la frayère. La dernière année du suivi est caractérisée par une forte réduction de l'abondance de ces classes d'âge qui pourrait être liée 1) à une mortalité élevée de ces cohortes entre 1991 et 1992, ou 2) à une désertion de la frayère par ces mêmes cohortes en 1992. Le nombre extrêmement réduit de femelles en 1992 pourrait avoir entraîné un faible succès reproducteur dans cette frayère.

Aucune capture significative n'a été recueillie à la rivière Boyer au cours des trois années du suivi. Ces observations confirment la tendance observée entre 1978 et 1983 par le MLCP relativement à la réduction importante d'éperlans dans cette rivière.

À l'embouchure de la rivière Ouelle en 1990 et 1991, les éperlans ont été retrouvés dans les filets maillants entre le 28 avril et le 1™ mai. En 1990, les éperlans sont surtout âgés de 3 ans mais il est possible que l'abondance de la plus jeune classe d'âge ait été sous-estimée en raison de la courte durée de l'échantillonnage.

En 1991, l'augmentation du nombre de reproducteurs observée à Beaumont a aussi été notée à Rivière Ouelle mais surtout pour les individus de plus de 4 ans. La faible proportion d'individus âgés de 2 ans à Rivière- Ouelle suggère que cette classe d'âge ne fréquente pas ces frayères durant la reproduction. L'abondance relativement élevée des éperlans âgés de 4 à 6 ans dans la rivière Ouelle pourrait s'expliquer par une migration printanière vers l'aval des plus vieux individus avant la fraye.

En 1992, aucun éperlan n'a été capturé dans les engins de pêche placés tout juste en aval de la frayère principale. Les reproducteurs semblent avoir totalement déserté cette frayère mais certaines observations suggèrent qu'ils auraient quand même remonté la rivière mais qu'ils auraient été moins nombreux et de plus petite taille que l'année précédente. L'abondance des éperlans âgés de 2 et 3 ans en 1991 suggère que la réduction du nombre de reproducteurs dans les 2 rivières en 1992 serait liée à une forte mortalité en dehors des sites de fraye entre les saisons 1991 et 1992.

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(10)

IX

TABLE DES MATIÈRES

Page AVANT-PROPOS iii ÉQUIPE DE TRAVAIL v RÉSUMÉ vii TABLE DES MATIÈRES ix LISTE DES TABLEAUX xi LISTE DES FIGURES xiii LISTE DES ANNEXES xv 1.0 INTRODUCTION 1 2.0 MATÉRIEL ET MÉTHODES 2 2.1 Méthode de capture 2 2.1.1 Pêche au ruisseau de l'Église 2 2.1.2 Pêche à la rivière Boyer 4 2.1.3 Pêche à la rivière Ouelle 4 2.2 Paramètres mesurés 4 2.3 Analyse des données 9 3.0 RÉSULTATS 10 3.1 Ruisseau de l'Église 10 3.1.1 Capture par unité d'effort et rapport des sexes 10 3.1.2 Structure de taille 14 3.1.3 Évolution temporelle de la taille des reproducteurs 16 3.1.4 Structure d'âge 18 3.2 Rivière Boyer 20 3.2.1 Capture par unité d'effort et rapport des sexes 20 3.3 Rivière Ouelle 22 3.3.1 Capture par unité d'effort et rapport des sexes 22 3.3.2 Structure de taille 27 3.3.3 Structure d'âge 34 3.4 Variabilité entre les rivières 34 4.0 DISCUSSION 36 4.1 Variabilité annuelle de la migration de fraye 36 4.1.1 Ruisseau de l'Église 36 4.1.2 Rivière Boyer 37 4.1.3 Rivière Ouelle 38 4.2 Comparaison entre les rivières 39 4.3 Suggestions et recommandations 39 5.0 RÉFÉRENCES 42

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(12)

XI

LISTE DES TABLEAUX

Page

Tableau 1. Type d'engins de pêche et chronologie de l'échantillonnage pour chacune des rivières inventoriées en 1990, 1991 et 1992 3

Tableau 2. Paramètres biologiques, physico-chimiques et climatologiques recueillis à chacune

des rivières en 1990, 1991 et 1992 8

Tableau 3. Succès de pêche électrique et rapport des sexes pour chacun des 5 secteurs inventoriés dans la rivière Quelle entre le 29 avril et le 1er mai 1991 26

(13)
(14)

X l l l

LISTE DES FIGURES

Page

Figure 1. Localisation du site d'échantillonnage dans la rivière Boyer en 1990 et 1991 . . 5

Figure 2. Localisation du filet maillant à proximité de la route 132 en 1990 et 1991 ainsi que le site de pêche électrique le 29 avril 1991 et le site où ont été

déployées les trappes-Tardif en 1992 dans la rivière Ouelle 6

Figure 3. Localisation des sites de pêche électrique dans la rivière Ouelle le 30 avril

et le r m a i 1991 7

Figure 4. Captures par unité d'effort et rapport des sexes des éperlans au ruisseau de

l'Église en 1990, 1991 et 1992 11

Figure 5. Température moyenne de l'eau, hauteur de la marée haute, délai entre le début de la pêche et la hauteur prédite de la marée haute et captures par

unité d'effort dans le ruisseau de l'Église en 1990, 1991 et 1992 12

Figure 6. Captures par unité d'effort et nombre de pêcheurs recensés dans le ruisseau de

l'Église en 1990,1991 et 1992 13

Figure 7. Histogramme de fréquence de la longueur standard des éperlans mâles et

femelles capturés au carrelet dans le ruisseau de l'Église en 1990, 1991 et 1992 15

Figure 8. Réduction de la longueur standard moyenne des mâles et des femelles selon le nombre de jours écoulés depuis le début de la fraye au ruisseau

de l'Église en 1990, 1991 et 1992 17

Figure 9. Histogramme de fréquence de l'âge des éperlans mâles et femelles capturés dans le ruisseau de l'Église en 1990, 1991 et 1992 et dans la rivière Ouelle en

1990 et 1991 19

(15)

XIV

Figure 10. Captures par unité d'effort selon l'âge et le sexe des éperlans pour le ruisseau de

l'Église en 1990, 1991 et 1992 et pour la rivière Ouelle en 1990 et 1991 21

Figure 11. Température de l'eau et concentration en oxygène dissous entre le 20 avril et

le 20 mai 1990 dans la rivière Ouelle 23

Figure 12. Captures par unité d'effort et rapport des sexes selon le type d'engins de pêche

utilisés dans la rivière Ouelle en 1991 24

Figure 13. Limites des 5 secteurs retenus pour regrouper les éperlans capturés à la pêche

électrique le long de la rivière Ouelle en 1991 25

Figure 14. Température de l'eau de la rivière Ouelle entre le 30 avril et le 15 mai 1992

tout juste en aval de la frayère principale identifiée en 1989 28

Figure 15. Histogramme de fréquence de la longueur standard des éperlans mâles et femelles capturés au filet maillant de 2,5 cm et de 3,8 cm de maille dans la

rivière Ouelle en 1990 et 1991 29

Figure 16. Histogramme de fréquence de la longueur standard des éperlans mâles et femelles capturés au filet maillant (2 mailles combinées) dans la rivière Ouelle

en 1990 et 1991 31

Figure 17. Histogramme de fréquence de la longueur standard des éperlans mâles et

femelles capturés à la pêche électrique en 1991 dans la rivière Ouelle 32

Figure 18. Histogramme de fréquence de la longueur standard des éperlans mâles et femelles capturés à la pêche électrique en 1991 pour 4 secteurs le long de la

rivière Ouelle 33

(16)

XV

LISTE DES ANNEXES

Page Annexe 1. Caractéristiques du carrelet, du filet maillant et de la trappe-Tardif 43

(17)
(18)

1.0 INTRODUCTION

La rivière Boyer semble avoir été pendant longtemps un des principaux sites de reproduction de l'Éperlan arc-en-ciel (Osmerus mordax Mitchill) anadrome de l'estuaire. La détérioration des frayères dans ce cours d'eau apparaît d'ailleurs comme la cause principale de la réduction de l'abondance de l'éperlan dans l'estuaire (Robitaille et Vigneault, 1990). Depuis cette détérioration, la rivière Ouelle représente le cours d'eau le plus important pour la reproduction de Péperlan (Trencia et al, 1990). Le ruisseau de l'Église est un site de reproduction de moindre importance mais il est celui localisé le plus en amont de l'estuaire (Therrien et al, 1991). Compte tenu de sa superficie réduite, il ne peut pas suffire à remplacer le potentiel perdu de la rivière Boyer. Sur la rive sud de l'estuaire, des activités de reproduction limitées ont été observées dans les rivières Kamouraska, Fouquette et Trois-Pistoles (Lévesque, en préparation; Fréchet et al, 1983).

Pour mieux connaître l'abondance de l'éperlan dans la rivière Boyer, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche (MLCP) a réalisé de 1978 à 1983 un suivi de la migration de fraye dans cette rivière. Depuis 1989, des efforts ont aussi été déployés pour évaluer la densité des oeufs sur les frayères. Un an plus tard, soit en 1990, la capture des reproducteurs dans cette rivière a de nouveau été tentée. C'est au cours de cette même année que le suivi pluriannuel de la migration de fraye dans le ruisseau de l'Église et la rivière Ouelle a été mis de l'avant. L'objectif de cette campagne d'échantillonnage est d'évaluer les changements annuels dans la période de montaison ainsi que dans la structure de taille et d'âge des éperlans à chaque site.

Le présent rapport décrit les résultats de pêche expérimentale obtenus dans ces trois rivières pour 1990,1991 et 1992 soit le ruisseau de l'Église à Beaumont, la rivière Boyer ainsi que la rivière Ouelle.

(19)

2.0 MATÉRIEL ET MÉTHODES

2.1 Méthode de capture

Quatre types d'engins de pêche ont été déployés au cours des trois années de suivi de la migration de l'éperlan en rivière (tableau 1). Seul le ruisseau de l'Église a été échantillonné annuellement avec le même engin (carrelet). Le carrelet, le filet maillant et la trappe-Tardif ont été utilisés dans la rivière Boyer. La rivière Ouelle a été inventoriée au filet maillant, à la pêche électrique ainsi qu'à l'aide de trappes-Tardif. Les caractéristiques du carrelet et du filet maillant sont présentées à l'annexe 1. La description d'une trappe- Tardif ainsi que la disposition des quatre unités dans la rivière Ouelle en 1992 y sont aussi présentées.

2.1.1 Pêche au ruisseau de l'Église

Le site d'échantillonnage est localisé dans la zone intertidale à l'endroit où la rivière se jette dans le fleuve.

Les éperlans ont été capturés au cours de la nuit sur une distance d'environ 150 mètres soit la longueur de l'estran entre le niveau des hautes et basses mers. Ce territoire correspond à la frayère de l'éperlan. La pêche au ruisseau de l'Église s'est déroulée vers la fin du mois d'avril et le début du mois de mai pour les trois années de l'étude (tableau 1). Le nombre de nuits de pêche a passé de 8 en 1990 à 12 en 1992 afin de bien couvrir la période de reproduction.

La pêche au carrelet au ruisseau de l'Église a eu lieu au même endroit que celui fréquenté par les pêcheurs sportifs de la région. À chaque année, le nombre de pêcheurs présents à l'embouchure de la rivière a donc été évalué de façon sommaire au cours de la période d'échantillonnage. Les valeurs rapportées ne sont toutefois que des indices de la pression de pêche sportive car 1) le nombre de pêcheurs varie de façon importante au cours d'une même nuit, 2) le recensement n'a pas été effectué en dehors des heures allouées à la capture des éperlans et 3) le décompte n'a pas été fait pour toutes les visites effectuées.

(20)

Tableau 1. Type d'engins de pêche et chronologie de l'échantillonnage pour chacune des rivières inventoriées en 1990, 1991 et 1992.

Rivière Ruisseau de l'Église

Rivière Boyer

Rivière Quelle

Année 1990 1991 1992 1990 1990 1991 1992 1990 1991 1991 1992

Engin Carrelet Carrelet Carrelet Carrelet Filet maillant3

Filet maillant3

Trappe-Tardif Filet maillant Filet maillant Pêche électrique

Trappe-Tardif

Date 28-04 au 06-05 29-04 au 10-05 29-04 au 14-05 25-04 au 29-04 01 et 02-05 29-04 au 04-05

07 et 08-05 22-04 au 29-04

29-04 et 30-04 29-04 au 01-05 30-04 au 15-05

Nombre de jours de pêche1

8 11 12 5 2 6 1 5 2 3 16

Période (jour/nuit)

N N N2

N N N N N N N/J

N

u>

1 Nombre de jour/nuit où l'engin a été déployé

2 1 seul échantillonnage réalisé en fin de journée Maille de 3,8 cm

(21)

2.1.2 Pêche à la rivière Boyer

Pour les années 1990 et 1991, les engins ont été déployés à environ 1,5 km en amont du viaduc de la route 132 (figure 1). En 1992, un nouveau site à la hauteur de la route 132 a été retenu pour le déploiement de la trappe-Tardif. Les pêches ont toujours été réalisées la nuit à raison de 7 visites en 1990 et de seulement 1 en 1992.

2.1.3 Pêche à la rivière Ouelle

En 1990 et 1991, le filet maillant a été tendu à proximité du pont de la route 132 soit à environ 2,7 km de l'embouchure. Les sites de pêche électrique ont été répartis entre la route 132 et la frayère principale localisée à environ 6,4 km en amont (figures 2 et 3). Enfin, en 1992, quatre trappes-Tardif ont été déployées tout juste en aval de cette frayère où la largeur de la rivière atteint 38 m. Le filet maillant et les trappes-Tardif ont toujours opéré la nuit tandis que la pêche électrique a été réalisée à la fois le jour et la nuit.

Le nombre de visites effectuées est de 5 en 1990, 2 en 1991 et 16 en 1992.

2.2 Paramètres mesurés

En 1990 pour le ruisseau de l'Église et la rivière Ouelle, un sous-échantillon stratifié par classes de longueur a été récolté pour les mesures de longueur, de poids et de fécondité ainsi que pour les lectures d'âge (tableau 2). Les autres poissons n'ont fait l'objet que d'un dénombrement par sexe. En 1991 et 1992, les données récoltées se sont limitées à l'enregistrement de la taille des captures pour chaque sexe. Pour la rivière Boyer, l'absence de capture explique l'absence de mesure morphométrique pour les trois années d'échantillonnage.

La température, la concentration en oxygène dissous, le pH et la conductivité ont été mesurés au ruisseau de l'Église et à la Rivière-Ouelle en 1990 seulement. Pour les deux autres années du suivi, seule la température de l'eau a été mesurée à ces deux sites. Des mesures de débit ont toutefois été faites à rivière Ouelle en 1991. Les températures moyennes de chaque cours d'eau ont été calculées à partir des lectures effectuées au début et à la fin de chaque visite.

(22)

Pointe de l'Ardoise

Anse de Saint-Vallier

Autorout» 2 0 ECHELLE

1:10000

Figure 1. Localisation du site d'échantillonnage dans la rivière Boyer en 1990 et 1991.

(23)

Localisation des engins de capture

Filet maillant 1990-1991

Pnncipale frayèrc 89-90-91

| STATION 3 | Numéro de station

l'20OOO

O\

Figure 2. Localisation du filet maillant à proximité de la route 132 en 1990 et 1991 ainsi que le site de pêche électrique le

29 avril 1991 et le site où ont été déployées les trappes-Tardif en 1992 dans la rivière Quelle.

(24)

RIet expérimental __ i ' " 'ù'fâi^^^

Figure 3. Localisation des sites de pêche électrique dans la rivière Quelle le 30 avril et le 1er mai 1991.

(25)

Tableau 2. Paramètres biologiques, physico-chimiques et climatologiques recueillis à chacune des rivières en 1990, 1991 et 1992. LF = longueur à la fourche; L, = longueur standard; Lj. = longueur totale; L^ = longueur maximale; PT = poids total; PG = poids des ovaires;

No = nombre d'oeufs. TA, TR, TF = température de l'air, du ruisseau et du fleuve; O2 = oxygène dissous; C = conductivité;

G = granulométrie; D= débit; NIV = niveau d'eau; V = vent; P= pluie.

Rivière

Ruisseau de l'Église (RE)

Rivière Boyer (RB)

Rivière Quelle (RO)

Année

1990 1991 1992 1990 1991 1992 1990 1991 1992

Paramètres Biologique

Sexe, âge

Lp, Ls» 1-T, Lm,

*T» PG» " O

Sexe, Lp, l^

Sexe, Lp

(1) (2) (1) voir RE Sexe, Lj Sexe, Ls

Physico-chimique TR, O2, pH, C

T R , TF

TR, TF

-

voir RE + G TR, D

T R , TF

Autres V, P, TA

V, P, TA

V, P, TA

-

P,TA

P,TA

P, TA, NIV

oo

(1) Aucune capture (2) Captures non mesurées

(26)

Les données climatologiques recueillies pour ces deux rivières au cours des trois années d'échantillonnage sont la force du vent (à Beaumont seulement), la présence ou l'absence de précipitation ainsi que la température de l'air.

2.3 Analyse des données

Le succès de pêche a été exprimé en capture par unité d'effort (nombre d'individus par heure). Pour le ruisseau de l'Église en 1990, 1991 et 1992, toutes les mesures de longueur à la fourche (LF) ont été converties en longueur standard (LS) en utilisant les données de LF et de LS recueillies en 1990 par le MLCP sur un sous-échantillon de 327 poissons. Pour estimer la LS à partir de la LF, une régression de la LS sur la LF a été utilisée. Les équations obtenues pour les mâles et les femelles sont les suivantes:

Mâles LS = 0,95 LF - 1,12 n =172 r2 = 0,99

Femelles LS = 0,93 LF + 2,14 n =155 r2 = 0,99

où n et r2 sont respectivement le nombre d'individus mesurés et le coefficient de corrélation.

Cette conversion des longueurs n'a pas été effectuée pour la rivière Ouelle puisque la longueur standard a été mesurée à chaque année.

Les éperlans capturés à chaque site ont ensuite été regroupés en classes de 10 mm de longueur standard selon la règle suivante: la classe de 100 mm regroupe tous les individus dont la LS est comprise entre 100 et 109,9 mm soit les mêmes classes que celles apparaissant dans Giroux et al. (en préparation). La fréquence de ces classes de longueur a été analysée par un test d'association (test du chi-carré de Pearson) après avoir cumulé les classes de longueur où la fréquence observée était inférieure à 5 tel que recommandé par Sokal and Rohlf (1969). Le nombre de classes utilisées pour construire les tableaux de contingence fut de 9 pour les mâles (100 à 180 mm ou 110 à 190 mm selon le site) et de 7 ou 8 pour les femelles (110 à 170 mm ou 130 à 200 mm selon le site).

L'âge des individus recueillis en 1991 et 1992 a été estimé à partir des clés âge-longueur calculées en 1990 pour chaque sexe et chaque rivière (Giroux et al., en préparation). La structure d'âge de chaque sexe aux différents sites a été analysée par le test du chi-carré appliqué sur les effectifs des classes d'âge 2, 3 et 4 seulement compte tenu de la faible fréquence ( < 5) des individus plus âgés. Le traitement statistique a été effectué à l'aide du logiciel SYSTAT (Wilkinson, 1990).

(27)

10

3.0 RÉSULTATS

3.1 Ruisseau de l'Église

3.1.1 Capture par unité d'effort et rapport des sexes

Au cours de la saison 1990, les captures au carrelet ont oscillé entre 0 et 91 individus par heure du 28 avril au 6 mai (figure 4). Les premiers éperlans ont été capturés le 29 avril et étaient présents à l'embouchure du ruisseau de l'Église jusqu'à la fin de l'échantillonnage. Pour les 8 nuits inventoriées, le succès de pêche atteint 52 individus par heure et le rapport des sexes (mâle : femelle) est de 1: 0,29 (soit 0,29 femelle pour 1 mâle). Les femelles ont été relativement abondantes les 29 avril et 4 mai lorsque le rapport des sexes atteint respectivement 1: 0,37 et 1: 0,62.

La température moyenne du ruisseau au cours de l'échantillonnage nocturne est passée de 7,2 °C le 28 avril à 12,5 °C le 30 et s'est maintenue autour de 7,0 °C pour les 6 premiers jours du mois de mai (figure 5).

Le nombre de pêcheurs a atteint une valeur maximale d'environ 100 le 30 avril pour diminuer rapidement par la suite (figure 6). Au cours des 3 derniers jours d'échantillonnage, seulement 3 à 5 pêcheurs étaient présents à l'embouchure de la rivière.

En 1991, le succès de pêche a varié entre 0 et 135 individus par heure au cours des 11 nuits d'échantillonnage à l'exception d'une valeur maximale (375 individus/heure) apparaissant le 5 mai (figure 4). Pour l'ensemble des captures, le succès de pêche est de 110 individus par heure, une valeur deux fois plus élevée que l'année précédente. Le rapport des sexes demeure inférieur à 1: 0,20 au cours du suivi à l'exception du 6 et du 8 mai lorsqu'il atteint respectivement 1: 0,57 et 1: 0,40. Cette valeur de 0,57 n'est toutefois pas révélatrice en raison du faible nombre d'individus capturés (14 mâles et 8 femelles). Pour l'ensemble des captures, le rapport des sexes est de 1: 0,16.

La température moyenne du ruisseau en 1991 a montré une hausse marquée de 2,5 °C à 11,0 °C entre le 29 avril et le 1er mai pour ensuite se maintenir autour de 8,0 °C (figure 5). Les premiers pêcheurs en 1991 ont été recensés le 1er mai, date à laquelle ils ont été les plus nombreux (48 personnes; figure 6). Une trentaine de pêcheurs a été observée au cours des 3 jours suivants mais plus personne n'était présent à l'embouchure de la rivière pendant la pêche expérimentale à partir du 6 mai.

(28)

u 2

08

400

3 0 0 -

2 0 0 -

11

RUISSEAU DE L'EGLISE

28 30 2 4 6 8 10 12 14

28 30 2 4 6 8 10 12 14

AVRIL MAI

" 6 0 - 5 0 - 4 0 - 30

" 20

" 1 0

-H- C.U.E.

• * - RATIO

" 6 0

" 50 - 40 - 30 - 2 0 - 10

in X

CO

fi H

DATE

Figure 4. Captures par unité d'effort (C.U.E.; nombre d'individus par heure) et rapport des sexes (femelle / mâle X 100) des éperlans au ruisseau de l'Eglise en 1990,

1991 et 1992.

(29)

12

-

RUISSEAU DE L'ÉGLISE

28 30 8 10 12 14

20

15 -

10 -

5-

1991

TEMP MARÉE DÉLAI C.U.E.

28 30 8 10 12 14

20

o

u

H

15-

1 0 -

5-

28

AVRIL MAI

DATE

1992

8 10 12 14

Figure 5. Température (°C) moyenne de l'eau, hauteur de la marée haute (m), délai (heure)

entre le début de la pêche et la hauteur prédite de la marée haute et captures par

unité d'effort (C.U.E.; nombre d'individus par minute) dans le ruisseau de

l'Église en 1990, 1991 et 1992. Les captures sont exprimées en nombre par

minute (plutôt que par heure) pour pemiettre l'utilisation d'une échelle commune

sur l'ordonnée.

(30)

3

s

o

200

150-

100-

5 0 -

400

300-

200-

100-

200

150-

100-

50 -

13

RUISSEAU DE L'EGLISE

- 20

28 30 2 4 6 10 12 14

28 30 2 4 6 8 10 12 14

8 10 12 14

AVRIL MAI

-G- C.U.E.

-*" PÊCHEURS

CZ5

O 52;

DATE

Figure 6. Captures par unité d'effort (C.U.E.; nombre d'individus par heure) et nombre de

pêcheurs recensés dans le ruisseau de l'Église en 1990, 1991 et 1992.

(31)

14

En 1992, la pêche au carrelet a débuté à la même date que les années précédentes mais aucun éperlan n'a été capturé avant le 6 mai soit un délai de 7 jours par rapport aux deux années précédentes (figure 4). En dépit du fait que l'échantillonnage ait été poursuivi jusqu'au 14 mai, le succès de pêche pour les 12 nuits inventoriées (26 individus/heure) est deux et quatre fois moindre que celui obtenu en 1990 et 1991 respectivement. Un succès de pêche maximal de 147 individus/heure a été observé le 12 mai soit 6 jours après l'apparition des premiers reproducteurs. Le rapport des sexes obtenu pour l'ensemble des captures en 1992 est de 1: 0,07, la plus faible valeur pour les trois années à l'étude. Le rapport des sexes dans les captures diffère de façon significative entre les trois années du suivi au ruisseau de l'Église (x2 = 79,4;

P < 0,001).

Du 29 avril au 8 mai, la température moyenne du ruisseau a passé de 3,0 °C à 10,5 °C pour ensuite osciller entre 6,5 °C et 11,3 °C (figure 5). Au cours de cette même année, la pêche sportive a débuté le 3 mai et le nombre de pêcheurs recensés a atteint un maximum de 75 le 8 mai (figure 6). Au cours des 4 derniers jours d'échantillonnage, le nombre de pêcheurs était inférieur à 9.

3.1.2 Structure de taille

En 1990, les captures effectuées les 4 et 5 mai au ruisseau de l'Église n'ont pas été retenues pour l'analyse car seulement 18 % des mâles et 73 % des femelles ont été mesurés pour ces deux jours de récolte. Pour les autres récoltes, la longueur standard modale des mâles et des femelles capturés est 140 mm et 150 mm respectivement (figure 7). L'effectif de la classe modale représente 26,0 % et 28,2 % du nombre total d'individus respectivement pour les mâles et les femelles. La fréquence des principales classes de longueur (100 à 180 mm) est semblable pour les deux sexes (x2 = 7,2; P > 0,5).

En 1991, la longueur modale pour les deux sexes diminue à 110 mm (figure 7) et cette classe représente 24,8 % et 33,3 % des effectifs pour les mâles et les femelles respectivement. La fréquence des classes de longueur est significativement différente (x2 = 38,2; P < 0,001) entre les deux sexes.

Pour la dernière année d'échantillonnage, les classes de 110 mm et 150 mm de longueur sont les plus fréquentes chez les mâles et représentent respectivement 21,9 % et 19,3 % des captures. L'importance relative de ce premier mode est légèrement plus faible qu'en 1991. La fréquence relative de la classe de 150 mm est deux fois plus élevée qu'en 1991 et est comparable à celle observée en 1990. Pour les femelles, la classe de 120 mm de longueur domine largement les captures avec plus de 35 % des individus. Le nombre

(32)

15

RUISSEAU DE L'EGLISE

• 4 O

3O -

2O -

1O -

sa OOL 10a 1 ia 12a Isa 14a too. lea ira iaa 19a 20a 21a 22a

4.O

LU

O

z.

LU

D

O

LU

ce

3 O

2 O •

1 O

0 L

B MALE S FEMELLE

ea 00 10a MO. 12a 13a i«a 10a 100 ira i s a 10a 200.2ici 22a

4 O

3O -

2O -

no -

: 1992

: I . 1

1

N=430M ! 28F -

sa oa 100 l i a 12a iso ^+o• 10a 100 ira isa i s a 20a 210 22a

LONGUEUR STANDARD (mm)

Figure 7. Histogramme de fréquence (%) de la longueur standard (mm) des éperlans mâles et

femelles capturés au carrelet dans le ruisseau de l'Église en 1990, 1991 et 1992.

(33)

16

total de femelles capturées au carrelet en 1992 (n = 28) est toutefois beaucoup plus faible qu'en 1990 (n = 110) et en 1991 (n = 414) et ne permet pas d'effectuer de comparaisons statistiques valables.

Les fréquences de taille chez les mâles diffèrent de façon significative pour les trois années d'échantillonnage (x2 = 439,5; P < 0,001). Chez les femelles, la comparaison n'a pu être faite que pour les années 1990 et 1991. Le test du chi-carré sur la fréquence des classes de 110 à 180 mm de longueur montre une différence significative entre ces deux années (x2 = 136,5; P < 0,001).

3.1.3 Évolution temporelle de la taille des reproducteurs

Comme la durée de l'échantillonnage au ruisseau de l'Église n'a pas été la même à chaque année, il convient d'examiner l'évolution de la taille moyenne des éperlans au cours de la montaison à chaque année. Ainsi, la longueur moyenne a été calculée séparément pour les mâles et les femelles à chaque jour de pêche. Les fluctuations quotidiennes ont ensuite été lissées à l'aide d'une moyenne mobile calculée par groupe de trois valeurs contiguës. Les moyennes obtenues ont finalement été exprimées en fonction du nombre de jours écoulés depuis le début de la fraye. Le début de la fraye correspond à la date à laquelle le nombre d'éperlans capturés (mâles ou femelles) fut supérieur à 1.

De façon générale, la taille moyenne des éperlans diminue avec le déroulement de la fraye pour les trois années étudiées (figure 8). Chez les mâles, cette baisse est plus prononcée en 1991 et leur longueur moyenne se stabilise autour de 125 mm au-delà de 7 jours suivant le début de la fraye. Pour les deux autres années, l'échantillonnage n'a pas été poursuivi après les 8 premiers jours de la montaison. Pour éliminer le biais lié à la durée plus longue de l'échantillonnage en 1991, les mâles capturés au cours des trois dernières nuits d'échantillonnage (8, 9 et 10 mai; n = 276) ont été retirés de l'analyse. De cette façon, les trois années du suivi correspondent aux 8 premiers jours de la fraye. En dépit de cet ajustement, la taille des mâles capturés en 1991 est significativementplus élevée qu'en 1990 (P < 0,001; t , = 18,11 ; test de Mann- Whitney pour n > 20; Sokal and Rohlf, 1969) et 1992 (P < 0,001; t , = 8,17).

En 1992, à l'exception des deux premiers jours de la fraye, la réduction de la taille moyenne des mâles est semblable à celle de 1990. Toutefois, la longueur moyenne des mâles est significativement différente entre ces deux années (P < 0,001; t , = 7,38 ; test de Mann-Whitney pour n > 20). L'écart est lié à la proportion élevée des individus de grande taille au début de la période de reproduction en 1990 (53,7 % pour les deux premiers jours) alors qu'en 1992, ils ne représentent que 2,3 % des captures.

(34)

17

RUISSEAU DE L'EGLISE

Q

<

H <

C/3

2 4 6 8 10 12

i- 1990 N = 523 1991 N = 2308

1992

N = 430

O

o 3- 1990 N = 146

~*~ 1991 N = 380

•-S3- 1992 N = 28

NOMBRE DE JOURS ECOULES

Figure 8. Réduction de la longueur standard (moyenne mobile en mm) des mâles et des femelles selon le nombre de jours écoulés depuis le début de la fraye au ruisseau de l'Église en 1990, 1991 et 1992.

La nèche indique le jour où le cumul du nombre d'individus capturés représente plus de 50 % des captures totales à chaque année.

(35)

18

Pour les femelles, la réduction de la taille moyenne au cours de la fraye diffère à chaque année (figure 8).

L'écart de taille le plus marqué entre les premières et les dernières femelles a lieu en 1990. Cette année est aussi celle où la taille moyenne journalière est toujours la plus élevée. En 1991, la taille moyenne des femelles atteint un plateau après le T jour de la fraye mais elle diminue par la suite au cours des trois derniers jours d'échantillonnage. Lorsque seules les captures obtenues au cours des 8 premiers jours de la fraye en 1991 sont conservées (soustraction de 34 femelles), la taille moyenne des femelles demeure significativement plus élevée en 1990 qu'en 1991 (P < 0,001; t , = 9,11 ; test de Mann-Whitney pour n > 20). En 1992, les longueurs moyennes journalières ne peuvent être comparées aux années antérieures en raison du nombre nettement plus faible de femelles capturées (n = 28).

Ainsi, le principal point commun aux 3 années de suivi de la fraye au ruisseau de l'Église est la réduction de la taille moyenne des éperlans au cours des 8 premiers jours de la fraye. Des variations annuelles ont été observées dans la taille, l'abondance et le rapport des sexes des éperlans. Les éperlans capturés en 1990 sont les plus gros et leur abondance est maximale au cours des trois premiers jours de la fraye. En 1991, les éperlans sont nettement plus petits mais leur abondance est plus élevée qu'en 1990. La fraye débute à la même date que l'année précédente mais l'abondance maximale des reproducteurs n'a lieu que 7 jours après l'arrivée des premiers reproducteurs. En 1992, le début de la fraye est retardée de 7 jours par rapport aux années antérieures et la majorité des reproducteurs sont capturés 7 jours après le début de la fraye.

L'abondance des mâles est beaucoup plus faible qu'en 1991 mais leur taille s'est accrue et se rapproche de celle observée en 1990. Cette dernière année d'échantillonnage se démarque par la rareté des femelles.

3.1.4 Structure d'âge

La structure d'âge est significativement différente entre les années à la fois pour les mâles (x2 = 206,0;

P < 0,001) et pour les femelles (x2 = 119,4; P < 0,001). Ces écarts semblent en bonne partie liés à la variabilité annuelle dans l'apparition de la nouvelle cohorte.

En 1990, les individus récoltés les 4 et 5 mai n'ont pas été retenus pour le calcul de la fréquence des âges pour les raisons présentées à la section 3.1.2. De cette façon, les captures totalisent 523 mâles et 110 femelles. Les individus de trois ans représentent la grande majorité des reproducteurs sur le site de fraye à la fois pour les mâles et pour les femelles (figure 9). Le retrait des captures du 4 et du S mai pourrait toutefois entraîner une sous-estimation de l'importance de la classe d'âge 2 puisque ces éperlans ont été recueillis vers la fin de la montaison (individus de plus petite taille; voir figure 8). Aucune différence

(36)

19

as

RUISSEAU DE L'EGLISE

80 -,

60-

2 3 4 5 6 7

2 3 4 5 6 7 80-,

60-

40-

20-

RIVIERE QUELLE

2 3 4 5 6 7

1991 - FILET MAILLANT N = 344M

137 F

2 3

1991 - PÊCHE ÉLECTRIQUE N = 761M

443 F

80-,

60-

40-

20-

2 3 4 5 6 7 2 3 4 5 6 7

ÂGE (année)

Figure 9. Histogramme de fréquence (%) de l'âge des éperlans mâles et femelles capturés dans le ruisseau de l'Église en 1990,1991 et 1992 et dans la rivière Quelle en 1990 et 1991.

Le filet maillant et la pêche électrique ont été utilisés dans la rivière Ouelle en 1991. N indique le nombre de mâles (M) et de femelles (F) captures.

(37)

20

significative (%2 = 1,9; P > 0,05) n'a été détectée entre la structure d'âge des mâles et des femelles en 1990 (analyse limitée aux classes d'âge 2, 3 et 4 seulement; voir section 2.3).

En 1991, ce sont les reproducteurs âgés de deux ans qui sont les plus fréquents et cette dominance est plus marquée pour les femelles (72,5 % des captures) que pour les mâles (51,5 %). En utilisant les valeurs d'abondance standardisées, il est clair que l'effectif de cette classe est 8 à 9 fois plus élevé qu'en 1990 respectivement pour les mâles et les femelles (figure 10). Pour la classe d'âge de 3 ans, seuls les mâles montrent un accroissement des effectifs d'un facteur 1,6 entre 1990 et 1991 tandis que l'abondance des femelles est légèrement plus faible.

En 1992, l'abondance des éperlans (valeurs standardisées par heure; figure 10) atteint son niveau le plus bas.

L'abondance des femelles est 10 fois moindre qu'en 1991 soit un total de 28 individus recueillis après 18 heures de pêche réparties sur 12 nuits. Chez les mâles, près de la moitié des spécimens sont âgés de 3 ans mais ils sont 3,2 fois moins abondants qu'en 1991. La réduction des effectifs de la classe de 2 ans d'âge est la plus marquée soit 81 %. Le total des captures pour toutes les classes d'âge est 1,5 et 5 fois moindre qu'en 1990 respectivement pous les mâles et les femelles.

3.2 Rivière Boyer

3.2.1 Capture par unité d'effort et rapport des sexes

Le filet maillant a permis de capturer 32 éperlans à ce site en 1990 tandis qu'aucun éperlan n'a été capturé au carrelet qui a été déployé pendant 13 heures du 25 au 29 avril. Comme les individus capturés au filet maillant l'ont été le jour suivant l'introduction de 100 éperlans dans la rivière, il n'a pas été possible d'évaluer s'il y avait eu une montaison naturelle dans ce cours d'eau (Giroux et al., en préparation).

En 1991, malgré le déploiement du filet maillant pendant 6 nuits consécutives à partir du 29 avril, seulement 4 mâles ont été capturés en une seule visite (3 mai). En 1992, le site d'échantillonnage a été placé plus en aval dans la rivière et aucun éperlan n'a été capturé à l'aide de la trappe-Tardif au cours de la nuit du 7 au 8 mai.

En raison du succès de pêche faible ou nul à la rivière Boyer, aucune analyse de la taille et de l'âge des éperlans n'a été effectuée.

(38)

21

RUISSEAU DE L*ÉGLISE RIVIERE QUELLE

H

5 0 1

4 0 -

3 0 -

2 0 -

10-

2 3 4 5 6 7

50 H

40-

30-

20-

10-

1990

2 3 4 6 7

O g

50 H

4 0 -

3 0 -

50-,

40-

50-,

4 0 -

3 0 -

2 0 -

10-

1992

150-

100-

50-

o.

lii

1991 PÊCHE ÉLECTRIQUE

î]

ijBi

1 i

2 3 4 5 6 7

ÂGE (année)

Figure 10. Captures par unité d'effort (C.U.E.; nombre d'individus par heure) selon l'âge et le sexe des eperlans pour le ruisseau de l'Église en 1990, 1991 et 1992 et pour la rivière Ouelle en 1990 et 1991.

Le filet maillant et la pêche électrique ont été utilisés dans la rivière Quelle en 1991.

(39)

22

3.3 Rivière Quelle

3.3.1 Capture par unité d'effort et rapport des sexes

Le filet maillant a été tendu pendant 5 nuits entre le 22 et le 29 avril 1990. Au cours des 4 premières nuits, seulement 19 éperlans ont été recueillis pour un succès de pêche de 0,95 individu/heure (mailles de 2,5 cm et 3,8 cm combinées). Ce faible nombre d'individus ne permet donc pas d'avoir une image réelle du rapport des sexes au cours de cette période. La pêche effectuée au cours de la nuit du 29 avril a toutefois permis de recueillir 183 individus par heure dont la majorité étaient des mâles (rapport de 1: 0,16). Pour les 5 visites réalisées en 1990, le succès de pêche est de 31,3 individus par heure et le rapport des sexes est de 1: 0,17.

L'évolution des températures journalières enregistrées en 1990 dans la rivière Ouelle au niveau de la route 132 est présentée à la figure 11. Au cours de la période d'échantillonnage (22 au 29 avril), la température de l'eau est passée de 3.0 °C à 6,8 °C.

En 1991, le filet maillant et la pêche électrique ont été utilisés pour la récolte des éperlans. Avec le filet maillant, le succès de pêche est de 64 individus par heure pour le 29 avril (figure 12) soit une valeur plus faible que l'année précédente à la même date (183 individus/heure). Le lendemain, le succès de pêche est du même ordre de grandeur mais les femelles sont beaucoup plus abondantes (rapport des sexes de 1: 0,96).

Pour ces deux visites, le rapport des sexes est de 1 : 0,42 et est significativement plus élevé (%2 = 40,1;

P < 0,001) que celui établi en 1990.

Les captures effectuées au cours des deux mêmes nuits à la pêche électrique montrent une hausse tout aussi importante du rapport des sexes (1: 0,06 à 1:1,03; figure 12). Une arrivée massive de femelles a donc eu lieu dans la soirée du 30 avril et ces femelles ont été capturées le lendemain pendant le jour tel qu'indiqué par un rapport des sexes de 1: 0,71. La température de l'eau de la rivière Ouelle est passée de 6 °C à 8 °C au cours de ces trois nuits d'échantillonnage.

La pêche électrique a été réalisée à plusieurs stations entre l'embouchure et la frayère principale permettant ainsi d'examiner l'abondance des éperlans selon un gradient aval-amont. En partitionnant la rivière en 5 secteurs tel que présenté à la figure 13, on note que les éperlans sont surtout abondants dans le secteur IV avec un succès de pêche de 1900 individus par heure (tableau 3). Ce secteur est localisé à environ 2,2 km en aval de la frayère principale. Le rapport des sexes montre une tendance à la hausse en faveur des femelles de l'aval vers l'amont et il atteint une valeur maximale (1: 0,67) pour le secteur V où se situe la frayère.

(40)

23

RIVIERE QUELLE -1990

u

o

H

C4

w H

1 4 - 1 2 - 1 0 - 8- 6- 4- 2-

10 14 18 22 26 30 4 8 12 16 20

~5iD S)O

OX!

AVRIL MAI

DATE

Figure 11. Température de l'eau (°C) et concentration en oxygène dissous (mg/1) entre le 20 avril et le 20 mai 1990 dans la rivière Quelle.

Le site d'échantillonnage est localisé à la hauteur du pont-route de la route 132.

(41)

24

FILET MAILLANT

u

S3 U03

S

o

U

3-04

800-

600-

4 0 0 -

200-

29-04 30-04

PÊCHE ÉLECTRIQUE

01-05

• îoo

• 80

- 6 0 - 4 0 - 2 0

-a-

o

O

X in

C.U.E.

RATIO

X

Q H

J-04 29-04 30-04 01-05

DATE

Figure 12. Captures par unité d'effort (C.U.E.; nombre d'individus par heure) et rapport des

sexes selon le type d'engins de pêche utilisés dans la rivière Quelle en 1991.

(42)

25

ECHELLE

1.20000

Figure 13. Limites des 5 secteurs retenus pour regrouper les éperlans capturés à la pêche électrique le long de la

rivière Quelle en 1991.

(43)

Tableau 3. Succès de pêche électrique (nombre d'individus par heure) et rapport des sexes (F/M) pour chacun des 5 secteurs inventoriés dans la rivière Ouelle entre le 29 avril et le 1er mai 1991. Les captures obtenues le jour et la nuit ont été jumelées pour chaque secteur dont la localisation apparaît à la figure 13.

Secteur

I

m n rv

V

TOTAL

Nombre de stations inventoriées Jour

0 3 2 3 4 12

Nuit 4 0 0 0 1 5

Durée de pêche

<W

0,95 0,66 0,19 0,34 0,81

Nombre Mâle

168 5 46 405 137 761

Femelle 86

3 21 241

92 443

C.U.E.

(N/h) 267

12 352 1900

283

Rapport des sexes (F/M) 1 : 0,51 1 : 0,46 1 :0,60 1 : 0,67 1 : 0,58

(44)

27

II n'est donc pas surprenant que les captures effectuées à la pêche électrique conduisent à une proportion de femelles plus élevée (x2 = 7,4; P < 0,01) que celle obtenue avec les captures au filet maillant au niveau de la route 132 (rapport F/M de 0,58 vs 0,42).

Pour la troisième année du suivi à la rivière Ouelle, la pêche a été effectuée à l'aide de 4 trappes-Tardif disposées à 6,5 km de l'embouchure et immédiatement en aval de la frayère principale identifiée en 1989 (Guy Verreault, comm. pers.). Entre le 30 avril et le 15 mai, aucun éperlan n'a été retrouvé dans les trappes après un total de 285 heures-engins de pêche nocturne. Par contre, à partir du 5 mai, plusieurs poissons appartenant à 9 espèces différentes ont été capturés dans ces trappes. Durant la période d'échantillonnage, la température de l'eau à cette station est demeurée inférieure à 4 °C jusqu'au 7 mai pour ensuite osciller entre 7 °C et 13 °C (figure 14).

3.3.2 Structure de taille

Filet maillant

Les captures au filet maillant en 1990 et 1991 ont été séparées selon le sexe des éperlans et le maillage du filet utilisé. En 1990, la longueur modale des mâles capturés avec le filet de 2,5 cm de maille est de 140 mm représentant 34,2 % des captures recueillies dans cette maille (figure 15). Plus de 46,6 % des individus capturés ont une longueur inférieure à ce mode. La longueur standard atteint un maximum de 200 mm. Les femelles capturées atteignent une taille maximale de 225 mm et le mode est à 150 mm (25 % des captures). Plus de 45,3 % des femelles sont de longueur inférieure à ce mode.

Le panneau de 3,8 cm de maille capture surtout des mâles de 170 mm de longueur (29 % des captures) et la fréquence des classes de part et d'autre de ce mode diminue de façon régulière (figure 15). Pour les femelles, la classe modale (170 - 179,9 mm) regroupe 28,3 % des captures.

En 1991, le filet maillant a été tendu au même site pendant deux nuits consécutives soit les 29 et 30 avril.

Pour le panneau de petite maille, les mâles capturés montrent des longueurs modale et maximale de 20 mm inférieures à celles de. 1990 (figure 15). Plus de 75 % des individus mesurés sont de longueur inférieure à 140 mm alors que cette proportion n'était que de 47 % en 1990. Les femelles montrent aussi une taille modale de 20 mm inférieure à celle de 1990 mais leur nombre est beaucoup plus faible en 1991 (n = 11) d'où l'irrégularité observée dans la fréquence des classes de longueur.

(45)

28

RIVIERE QUELLE

u

H

H

AVRIL MAI

DATE

Figure 14. Température (° C) de l'eau de la rivière Ouelle entre le 30 avril et le 15 mai

1992 tout juste en aval de la frayère principale identifiée en 1989.

(46)

1990

29

LU O LU D O

sLLJ

CC

5 0

4 0

3 0

2 0

10

! MAILLE=2,5 cm N=459M

64F

À

n a H

ioa iia 12a ioa i<a isa isa 17a iea iaa20a2ia22o

1991

5 0

4 0

3 0

2 0

10

! MAILLE =2,5 cm N=124M

11F

5 0

4 0

3 0

2 0

10

MAILLE=3,8 cm N=179M

46F

; a •

ioa i îo. 12a isa 14a iea iea 17a isa iea 20a 21a 22a

S FEMELLE

5 0

4 0

3 0

2 0

10

10a 11a 12a 13a 14a tea 10a ira iea isa200.21a22a

MAILLE=3,8 cm N=220M

126F

10a 11a 120. isa 140 iea iea 17a iea iea200.21a22a

LONGUEUR STANDARD (mm)

Figure 15. Histogramme de fréquence (%) de la longueur standard (mm) des éperlans mâles et

femelles capturés au filet maillant de 2,5 cm et de 3,8 cm de maille dans la rivière

Quelle en 1990 et 1991.

(47)

30

Pour les mâles recueillis avec le panneau de 3,8 cm de maille, la longueur modale est la même qu'en 1990 mais son importance est plus marquée en 1991 (47 % vs 29 % des captures). Pour les femelles, on observe un accroissement de 10 mm de la longueur modale par rapport à 1990 ainsi qu'une hausse de la proportion de femelles appartenant à cette classe (35 % vs 28 % en 1990).

En jumelant les captures obtenues avec les deux grosseurs de maille (figure 16), la structure de taille en 1990 est significativement différente de celle de 1991 à la fois pour les mâles (x2 = 186,2; P < 0,001) et pour les femelles (x2 = 53,1; P < 0,001). Cet écart est lié à une réduction importante des éperlans de 130 mm à 150 mm de longueur en 1991. Notons aussi que pour ces deux années, la fréquence des classes de longueur des mâles est significativement différente de celle des femelles (x2 = 85,1 et 68,7 respectivement en 1990 et en 1991; P < 0,001).

Pêche électrique

Les longueurs modales des éperlans capturés de nuit à l'électricité en 1991 (170 mm et 180 mm respectivement pour les mâles et les femelles; figure 17) sont les mêmes que celles obtenues avec les captures au filet maillant. Cependant, la fréquence des différentes classes de longueur des mâles et des femelles varie selon l'engin utilisé (x2 = 132,1 et 22,1; P < 0,001). La proportion des individus de taille intermédiaire (140 à 160 mm) est beaucoup plus importante dans les captures effectuées à la pêche électrique. Cet écart est probablement lié à la sélectivité des mailles utilisées.

La taille moyenne des éperlans capturés à l'électricité varie selon les différents secteurs de la rivière (P < 0,001, H = 19,3 (mâle) et 22,9 (femelle); test de Kruskall-Wallis sur les secteurs 1, 3, 4 et 5;

figure 18). La taille moyenne des mâles est significativement plus élevée dans le secteur 5 le plus en amont (160,3 mm; P < 0,1; test de comparisons multiples de Dunn1) alors que ceux capturés dans le secteur 3 sont significativement plus petits (145,3 mm; P < 0,1) que dans les autres secteurs. Chez les femelles, seul le secteur 1 en aval diffère significativement des 3 autres et les femelles y sont de plus petite taille (164,6 mm;

1 Lorsqu'un résultat significatif est obtenu avec un test de Kruskall-Wallis, il est recommandé d'utiliser un niveau de probabilité élevé (a = 10 à 25 %) pour effectuer le test de comparaisons multiples de Dunn. La justification d'un tel niveau de probabilité pour détecter une différence significative entre les paires de comparaisons a posteriori est présentée dans Neave and Worthington (1988) à la page 257.

(48)

111 O

z

LU

ce

U-

30

20

10

31

RIVIERE QUELLE

40

30 -

20 -

10 -

8a 9a 10a i ia 12a 13a 14a isa iea 17a iso. 19a 20a 21a 22a

• MALE S FEMELLE

1 r 1 r

1991

N=344M137F

ea oa 10a 11a 12a 13a 14a 15a iea ua iea 19a 20a 21a 22a

LONGUEUR STANDARD (mm)

Figure 16. Histogramme de fréquence (%) de la longueur standard (mm) des éperlans mâles et femelles capturés au filet maillant (2 mailles combinées) dans la rivière Ouelle en

1990 et 1991.

(49)

32

PECHE ELECTRIQUE

2 5

2O

1 5

1 0

JOUR ET NUIT

777,r/////////

II

I

N=761M 443F

LLJ 100. HO. 12O. 130. 140. 150. 160. 170. 180. ISO. 2OO. 210. 220.

o

100.110. 120.130. 140. 150. leo. i7a 180.19a 20a 21a 22a

LONGUEUR STANDARD (mm)

Figure 17. Histogramme de fréquence (%) de la longueur standard (mm) des éperlans mâles et

femelles capturés à la pêche électrique en 1991 dans la rivière Quelle.

(50)

33

RIVIERE QUELLE

4 0

3 0

2 0

10

LU

O

z

LU

O 40 -LU

DC LL

SECTEUR 1 N=168M;

86F

• i l l

4 0

3 0

2 0

10

SECTEUR 3 N=40M

21F

ioa t ia 12a 13a 14a iea ioa ira iea iea 20a 2 ia 22a 10a 11a 12a isa 14a iea iea ira iea 10a 20a 21a 22a

S FEMELLE

30 -

20 -

10 -

SECTEUR 4

Illl

' J

N=405M ', 241F

4 0

3 0

2 0

10

SECTEUR 5 N=137M

92F

„ • L

10a 110.12a iaa 14a iea lea ira isa 10a 20a 21a 22a 10a 11a 12a 13a 14a iea iea 17a isa iea20021a22a

LONGUEUR STANDARD (mm)

Figure 18. Histogramme de fréquence (%) de la longueur standard (mm) des éperlans mâles et femelles capturés à la pêche électrique en 1991 pour 4 secteurs le long de la rivière Quelle.

Le secteur I chevauche la route 132 (aval) alors que le secteur V chevauche la frayère principale. Le secteur II n'a pas été retenu en raison du faible nombre d'épcrlans capturés.

(51)

34

P < 0,2). Ainsi, la taille des femelles montre un accroissement près de l'embouchure entre le secteur 1 et les autres alors que chez les mâles ce gradient n'est apparent qu'entre les secteurs 3 et 5.

3.3.3 Structure d'âge

Les reproducteurs capturés en 1990 et 1991 au filet maillant sont en majorité âgés de 3 et 4 ans (figure 9).

Ces deux classes d'âge représentent entre 80 % et 85 % des captures totales pour les deux sexes. Pour la première année du suivi, la structure d'âge des mâles et des femelles est semblable (x2 = 3,17; P > 0,2) et les individus de trois ans dominent largement les captures. En 1991, la fréquence des classes d'âge 2, 3 et 4 varie selon le sexe (x2 = 9,78; P < 0,01) et cet écart apparaît lié à la proportion élevée des mâles âgés de 4 ans. La structure d'âge obtenue en 1991 diffère de celle observée en 1990 à la fois pour les mâles (x2 = 63,2; P < 0,001) et les femelles (x2 = 44,6; P < 0,001). De 1990 à 1991, une hausse des captures de l'ordre de 87 % et 450 % est observée respectivement pour les mâles de 4 ans et plus et les femelles de 3 ans et plus (figure 10). Ainsi, les reproducteurs de plus de 3 ans présents à l'embouchure de la rivière Ouelle en 1991 sont nettement plus abondants que l'année précédente.

Les éperlans qui se reproduisent pour la première fois en 1990 (cohorte de 1988 dont l'âge atteint 2 ans) sont très peu nombreux relativement à la force de la même cohorte en 1991 (âgée de 3 ans) suggérant que seulement une fraction de la cohorte de deux ans ait fréquenté cette frayère en 1990. Le même phénomène a d'ailleurs été observé au ruisseau de l'Église.

La structure d'âge des femelles capturées à l'électricité en 1991 (figure 9) est semblable à celle présentée pour le filet maillant (x2 = 0,28; P > 0,5). Cependant, celle des mâles diffère selon l'engin utilisé (x2 = 19,8;

P < 0,001). La pêche électrique conduit à une proportion accrue de mâles âgés de trois ans au détriment de ceux âgés de 4 ans. L'accroissement de l'âge des éperlans capturés au filet maillant entre 1990 et 1991 est donc confirmé par la structure d'âge des éperlans capturés à l'électricité en 1991.

3.4 Variabilité entre les rivières

La comparaison des caractéristiques biologiques des éperlans ne peut être faite qu'entre le ruisseau de l'Église (RE) et la rivière Ouelle (RO) compte tenu de l'absence de captures significatives d'éperlans dans la rivière

(52)

35

Boyer. De la même façon, en raison de l'absence de capture d'éperlans en 1992 à la rivière Ouelle, seules les deux premières années du suivi seront comparées.

En 1990, la montaison a débuté au même moment dans les deux rivières soit le 29 avril. Les captures recueillies au RE ont montré une proportion significativement plus élevée de femelles que dans la RO (x2 = 19,4; P < 0,001). Des différences significatives entre ces deux sites ont aussi été observées dans la fréquence des classes de taille et ce pour les deux sexes (x2 = 45,5 et 38,8 respectivement pour les mâles et les femelles; P < 0,001). Chez les mâles, les écarts sont liés à la fréquence élevée des individus de 150 mm de longueur au RE alors que chez les femelles, les individus de plus de 160 mm de longueur sont beaucoup plus fréquents à la RO (55,4 % vs 22,7 %). La structure d'âge des reproducteurs diffère entre ces deux rivières (x2 = 12,5 et 8,7 respectivement pour les mâles et les femelles ; P < 0,01) et ces écarts sont surtout attribuables à l'âge deux.

En 1991, malgré un accroissement marqué du nombre de reproducteurs dans ces deux rivières, les éperlans montrent des caractéristiques biologiques très distinctes d'un site à l'autre. D'abord, le rapport des sexes calculé à chaque rivière est totalement l'inverse de l'année précédente. La proportion des femelles est nettement plus élevée à RO qu'au RE (rapport F/M de 0,42 vs 0,16, x2 = 76,6; P < 0,001). La taille des éperlans est aussi très différente en 1991 dans ces deux rivières. Au RE, 57 % des reproducteurs (mâles et femelles combinés) se regroupent dans les classes de longueur 100, 110 et 120 mm alors qu'à RO, les classes de 160, 170 et 180 mm de longueur représentent 62 % des captures.

Les classes d'âge touchées par cet accroissement des effectifs en 1991 sont aussi différentes aux 2 sites (figure 10). Au RE, ce sont les classes d'âge 2 (mâle et femelle) et 3 (mâle) alors qu'à RO ce sont les classes de 4 à 6 ans pour les mâles et les classes de 3 à 5 ans pour les femelles.

(53)

36

4.0 DISCUSSION

4.1 Variabilité annuelle de la migration de frave

4.1.1 Ruisseau de l'Église

La fraye de l'éperlan au ruisseau de l'Église est caractérisée par des variations annuelles de la chronologie de la montaison (début et apogée de la fraye) ainsi que du rapport des sexes. De telles variations annuelles sont typiques de la reproduction de l'éperlan dans les principaux tributaires de l'estuaire et du golfe du Saint- Laurent (Marcotte et Tremblay, 1948; Robitaille et Vigneault, 1990).

L'analyse quotidienne des captures au carrelet a mis en évidence une caractéristique commune aux trois années inventoriées soit la réduction de la taille des éperlans au cours de la période de fraye. Ce phénomène a aussi été documenté pour l'éperlan de la baie des Chaleurs (Marcotte et Tremblay, 1948) et est le résultat de la fréquentation différente des frayères par les différentes classes d'âge. La comparaison annuelle de la structure de taille et d'âge des éperlans à un même site peut donc être biaisée lorsque la durée de l'échantillonnage varie d'une année à l'autre ou lorsqu'il coïncide avec différentes phases de la montaison.

Ainsi, la taille réduite des éperlans en 1991 aurait pu être liée à la durée plus longue de l'échantillonnage puisque les captures réalisées lors des visites additionnelles en 1991 étaient surtout composées de petits individus. Toutefois, l'analyse quotidienne des captures pour les 8 premiers jours de la montaison a permis d'éliminer ce biais d'échantillonnage et de confirmer la dominance de la cohorte de 2 ans d'âge en 1991.

Au cours des trois années du suivi, les éperlans capturés sur la frayère sont surtout âgés de 2 à 4 ans, les spécimens plus âgés étant relativement rares. L'année 1991 se distingue nettement des deux autres par l'abondance élevée des reproducteurs et par la dominance de la classe d'âge la plus jeune. L'abondance des mâles âgés de trois ans en 1991 dépasse largement le nombre d'éperlans appartenant à la même cohorte l'année précédente (classe d'âge de 2 ans). Cette cohorte en 1990 aurait dû être beaucoup plus importante pour expliquer l'effectif de l'âge 3 observé l'année suivante. Il semble que les éperlans les plus jeunes n'aient pas fréquenté cette frayère en 1990 contrairement à 1991. Ainsi, la fraction de la population d'éperlans de l'estuaire qui fréquente le ruisseau de l'Église au cours de la reproduction n'apparaît pas être la même à chaque année. En l'absence de données sur la structure d'âge des éperlans en dehors des sites de frai, il est difficile d'expliquer les variations annuelles dans la force des différentes classes d'âge sur la frayère du ruisseau de l'Église.

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