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Figure 8. Réduction de la longueur standard (moyenne mobile en mm) des mâles et des femelles selon le nombre de jours écoulés depuis le début de la fraye au ruisseau de l'Église en 1990, 1991 et 1992.

La nèche indique le jour où le cumul du nombre d'individus capturés représente plus de 50 % des captures totales à chaque année.

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Pour les femelles, la réduction de la taille moyenne au cours de la fraye diffère à chaque année (figure 8).

L'écart de taille le plus marqué entre les premières et les dernières femelles a lieu en 1990. Cette année est aussi celle où la taille moyenne journalière est toujours la plus élevée. En 1991, la taille moyenne des femelles atteint un plateau après le T jour de la fraye mais elle diminue par la suite au cours des trois derniers jours d'échantillonnage. Lorsque seules les captures obtenues au cours des 8 premiers jours de la fraye en 1991 sont conservées (soustraction de 34 femelles), la taille moyenne des femelles demeure significativement plus élevée en 1990 qu'en 1991 (P < 0,001; t , = 9,11 ; test de Mann-Whitney pour n > 20). En 1992, les longueurs moyennes journalières ne peuvent être comparées aux années antérieures en raison du nombre nettement plus faible de femelles capturées (n = 28).

Ainsi, le principal point commun aux 3 années de suivi de la fraye au ruisseau de l'Église est la réduction de la taille moyenne des éperlans au cours des 8 premiers jours de la fraye. Des variations annuelles ont été observées dans la taille, l'abondance et le rapport des sexes des éperlans. Les éperlans capturés en 1990 sont les plus gros et leur abondance est maximale au cours des trois premiers jours de la fraye. En 1991, les éperlans sont nettement plus petits mais leur abondance est plus élevée qu'en 1990. La fraye débute à la même date que l'année précédente mais l'abondance maximale des reproducteurs n'a lieu que 7 jours après l'arrivée des premiers reproducteurs. En 1992, le début de la fraye est retardée de 7 jours par rapport aux années antérieures et la majorité des reproducteurs sont capturés 7 jours après le début de la fraye.

L'abondance des mâles est beaucoup plus faible qu'en 1991 mais leur taille s'est accrue et se rapproche de celle observée en 1990. Cette dernière année d'échantillonnage se démarque par la rareté des femelles.

3.1.4 Structure d'âge

La structure d'âge est significativement différente entre les années à la fois pour les mâles (x2 = 206,0;

P < 0,001) et pour les femelles (x2 = 119,4; P < 0,001). Ces écarts semblent en bonne partie liés à la variabilité annuelle dans l'apparition de la nouvelle cohorte.

En 1990, les individus récoltés les 4 et 5 mai n'ont pas été retenus pour le calcul de la fréquence des âges pour les raisons présentées à la section 3.1.2. De cette façon, les captures totalisent 523 mâles et 110 femelles. Les individus de trois ans représentent la grande majorité des reproducteurs sur le site de fraye à la fois pour les mâles et pour les femelles (figure 9). Le retrait des captures du 4 et du S mai pourrait toutefois entraîner une sous-estimation de l'importance de la classe d'âge 2 puisque ces éperlans ont été recueillis vers la fin de la montaison (individus de plus petite taille; voir figure 8). Aucune différence

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Figure 9. Histogramme de fréquence (%) de l'âge des éperlans mâles et femelles capturés dans le ruisseau de l'Église en 1990,1991 et 1992 et dans la rivière Quelle en 1990 et 1991.

Le filet maillant et la pêche électrique ont été utilisés dans la rivière Ouelle en 1991. N indique le nombre de mâles (M) et de femelles (F) captures.

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significative (%2 = 1,9; P > 0,05) n'a été détectée entre la structure d'âge des mâles et des femelles en 1990 (analyse limitée aux classes d'âge 2, 3 et 4 seulement; voir section 2.3).

En 1991, ce sont les reproducteurs âgés de deux ans qui sont les plus fréquents et cette dominance est plus marquée pour les femelles (72,5 % des captures) que pour les mâles (51,5 %). En utilisant les valeurs d'abondance standardisées, il est clair que l'effectif de cette classe est 8 à 9 fois plus élevé qu'en 1990 respectivement pour les mâles et les femelles (figure 10). Pour la classe d'âge de 3 ans, seuls les mâles montrent un accroissement des effectifs d'un facteur 1,6 entre 1990 et 1991 tandis que l'abondance des femelles est légèrement plus faible.

En 1992, l'abondance des éperlans (valeurs standardisées par heure; figure 10) atteint son niveau le plus bas.

L'abondance des femelles est 10 fois moindre qu'en 1991 soit un total de 28 individus recueillis après 18 heures de pêche réparties sur 12 nuits. Chez les mâles, près de la moitié des spécimens sont âgés de 3 ans mais ils sont 3,2 fois moins abondants qu'en 1991. La réduction des effectifs de la classe de 2 ans d'âge est la plus marquée soit 81 %. Le total des captures pour toutes les classes d'âge est 1,5 et 5 fois moindre qu'en 1990 respectivement pous les mâles et les femelles.

3.2 Rivière Boyer

3.2.1 Capture par unité d'effort et rapport des sexes

Le filet maillant a permis de capturer 32 éperlans à ce site en 1990 tandis qu'aucun éperlan n'a été capturé au carrelet qui a été déployé pendant 13 heures du 25 au 29 avril. Comme les individus capturés au filet maillant l'ont été le jour suivant l'introduction de 100 éperlans dans la rivière, il n'a pas été possible d'évaluer s'il y avait eu une montaison naturelle dans ce cours d'eau (Giroux et al., en préparation).

En 1991, malgré le déploiement du filet maillant pendant 6 nuits consécutives à partir du 29 avril, seulement 4 mâles ont été capturés en une seule visite (3 mai). En 1992, le site d'échantillonnage a été placé plus en aval dans la rivière et aucun éperlan n'a été capturé à l'aide de la trappe-Tardif au cours de la nuit du 7 au 8 mai.

En raison du succès de pêche faible ou nul à la rivière Boyer, aucune analyse de la taille et de l'âge des éperlans n'a été effectuée.

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RUISSEAU DE L*ÉGLISE RIVIERE QUELLE

H

Figure 10. Captures par unité d'effort (C.U.E.; nombre d'individus par heure) selon l'âge et le sexe des eperlans pour le ruisseau de l'Église en 1990, 1991 et 1992 et pour la rivière Ouelle en 1990 et 1991.

Le filet maillant et la pêche électrique ont été utilisés dans la rivière Quelle en 1991.

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3.3 Rivière Quelle

3.3.1 Capture par unité d'effort et rapport des sexes

Le filet maillant a été tendu pendant 5 nuits entre le 22 et le 29 avril 1990. Au cours des 4 premières nuits, seulement 19 éperlans ont été recueillis pour un succès de pêche de 0,95 individu/heure (mailles de 2,5 cm et 3,8 cm combinées). Ce faible nombre d'individus ne permet donc pas d'avoir une image réelle du rapport des sexes au cours de cette période. La pêche effectuée au cours de la nuit du 29 avril a toutefois permis de recueillir 183 individus par heure dont la majorité étaient des mâles (rapport de 1: 0,16). Pour les 5 visites réalisées en 1990, le succès de pêche est de 31,3 individus par heure et le rapport des sexes est de 1: 0,17.

L'évolution des températures journalières enregistrées en 1990 dans la rivière Ouelle au niveau de la route 132 est présentée à la figure 11. Au cours de la période d'échantillonnage (22 au 29 avril), la température de l'eau est passée de 3.0 °C à 6,8 °C.

En 1991, le filet maillant et la pêche électrique ont été utilisés pour la récolte des éperlans. Avec le filet maillant, le succès de pêche est de 64 individus par heure pour le 29 avril (figure 12) soit une valeur plus faible que l'année précédente à la même date (183 individus/heure). Le lendemain, le succès de pêche est du même ordre de grandeur mais les femelles sont beaucoup plus abondantes (rapport des sexes de 1: 0,96).

Pour ces deux visites, le rapport des sexes est de 1 : 0,42 et est significativement plus élevé (%2 = 40,1;

P < 0,001) que celui établi en 1990.

Les captures effectuées au cours des deux mêmes nuits à la pêche électrique montrent une hausse tout aussi importante du rapport des sexes (1: 0,06 à 1:1,03; figure 12). Une arrivée massive de femelles a donc eu lieu dans la soirée du 30 avril et ces femelles ont été capturées le lendemain pendant le jour tel qu'indiqué par un rapport des sexes de 1: 0,71. La température de l'eau de la rivière Ouelle est passée de 6 °C à 8 °C au cours de ces trois nuits d'échantillonnage.

La pêche électrique a été réalisée à plusieurs stations entre l'embouchure et la frayère principale permettant ainsi d'examiner l'abondance des éperlans selon un gradient aval-amont. En partitionnant la rivière en 5 secteurs tel que présenté à la figure 13, on note que les éperlans sont surtout abondants dans le secteur IV avec un succès de pêche de 1900 individus par heure (tableau 3). Ce secteur est localisé à environ 2,2 km en aval de la frayère principale. Le rapport des sexes montre une tendance à la hausse en faveur des femelles de l'aval vers l'amont et il atteint une valeur maximale (1: 0,67) pour le secteur V où se situe la frayère.

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