U N I V E R S I T É P A R I S 2 P A N T H É O N - A S S A S
1
L 3 É C O N O M I E - G E S T I O N
P A R C O U R S É C O N O M I E I N T E R N A T I O N A L E
GÉOPOLITIQUE DE
L’ÉCONOMIE MONDIALE
COURS ET MÉTHODES
12 séances de 3 heures :
en général le lundi de 17 à 20h00
plus précisément 17h05-18h25 /pause/18h35 à la fin …
Vecteurs d’information :
le cours magistral, et « seul le prononcé fait foi »
site perso : http://www.gpeco.fr/cours/ , où sera mis en ligne au fur et à mesure le pdf tiré de ce cours
Modes d’interaction :
adresse e-mail dédiée : prof@gpeco.fr dès maintenant à chaque cours :
2 sujets type à préparer (travail personnel et facultatif), dont l’un sera corrigé à l’oral au début du cours (= 24 sujets type …)
2 documents à lire ou étudier dans l’intervalle, afin de vous cultiver et d’arriver mieux préparé au cours
examen oral de janvier 2022 10’ + 10’ … (cf. partie 1.3.2. dédiée).
RAPPEL COURS N°6 : LA COMPÉTITION POUR LES
RESSOURCES CLÉS : GÉOPOLITIQUE DU PÉTROLE ET DU GAZ
3. Enjeux géopolitiques de l’économie contemporaine
3.1. Concurrence pour la captation des ressources et des richesses 3.1.1. Géopolitique des énergies fossiles
• le secteur énergétique (au sens large) est central dans l’économie ;
• au sein de celui-ci, les énergies dites « fossiles », dont le pétrole, le gaz et le charbon sont encore prépondérantes
• dans tous les cas, ces sources d’énergie demeurent des affaires dont aucun état ne se désintéresse
• production de pétrole : le leadership de l’OPEP et de l’Arabie
Saoudite sont battus en brèche par les autres producteurs, dont la production non-conventionnelle US, résiliente aux variations de prix
• production de gaz : boom gazier / emploi aisé et efficient
• deux bascules majeures : USA 1
erproducteur, Chine 1
erexplorateur
• politiques de sécurisation des approvisionnements : rivalités GéoPol
pour accueillir les infrastructures industrielles ou de transport.
PLAN DU COURS
Chapitre Partie Cours
1. Introduction : définition et contours de la GPEM
1.1. De quoi va-t-on parler ? 1.2. Histoire de la géopolitique
1.3. Méthodes d’analyse et de restitution d’un cas géopolitique
n°1
1.3. La géopolitique de l’histoire : géo-économie de quelques empires.
1.4. Étude d’un cas : la zone de la Mer Caspienne n°2
2. Les acteurs et les modes d’expression de leur
puissance
2.1. Etats, régulateurs, entreprises et lobbies :
acteurs géopolitiques de l’économie n°3 2.2. Les stratégies d’expression de la puissance
économique. n°4
2.3. La géographie des ressources et des richesses n°5
3. Enjeux géopolitique de l’économie contemporaine
3.1. La compétitions pour les ressources principales n°6/7 3.2. D’une crise à l’autre : les états en première ligne n°8 3.3. La géopolitique des infrastructures d’échange. n°9/10 3.4. La géopolitique des puissances économiques n°11/12
3.1.1. GÉOPOLITIQUE DES ÉNERGIE FOSSILE, LE CHARBON
Production / exportations et consommation de charbon :
• meilleure distribution de la ressource que pour les autres énergies fossiles autoconsommation à 84%, seul 16% du charbon traverse une frontière internationale entre prod° et consomma°
• Chine ultra-dominante dans la prod° (>49%)
• États producteurs + importateurs : Chine, Inde & RFA
• exportateurs nets : Indonésie, Australie, Russie, Kazakhstan & Afrique du Sud
• consommateurs purs : les « dragons asiatiques » & certains émergents
charbon : énergies des émergents et des vieilles économies dénucléarisées ;
16 % exporté
3.1.1. GÉOPOLITIQUE DES ÉNERGIES FOSSILES, LE CHARBON
Particularités du charbon au regard du pétrole et du gaz :
• techniques d’extraction plus accessibles (mines à ciel ouvert)
• bonne répartition mondiale, adéquation fréquente
production/consommation (cf. la moins exportée des énergies fossiles)
• aisément stockable (manutention simple, stabilité dans le temps)
• solide transport nécessairement discontinu (trains ou bateaux)
• pire des énergies sur le plan environnemental :
• empreinte carbone la plus élevée > 700g CO2 / kWh (et jusqu’à 900g/kWh pour la production d’électricité)
• pollution : chimique (composés soufrés), micro particules & autres
• en raison de l’importante autoconsommation, cours mondiaux
faiblement couplés au pétrole
3.1.1. GÉOPOLITIQUE DES ÉNERGIES FOSSILES, LE CHARBON
Evolution de la consommation mondiale de charbon :
1. croissance modérée l’ère des chocs pétroliers 2. chute URSS, transition industrielle Europe de l’E 3. croissance chinoise
AC 2000’
4. plateau depuis 2010 :
• prise en compte / Chine des problèmes de
pollution / charbon
• développement +/- réussi de sources alternatives en Chine ?
5. fluctuations récentes :
• « rebond » 2017-18
• chute 2020 (crise
commerciale + Covid)
Charbon = variable d’ajustement de l’économie mondiale ?
3.1.1. GP DES ÉNERGIES FOSSILES, LE CHARBON
Effectivement, la consommation de charbon a été une variable d’ajustement des politiques énergétiques :
• ramp-up chinois post 2000 (forte hausse)
• boom des gaz de schistes US à partir de 2005 (baisse)
• inflexions RFA dès la transition, 2010, accentuée post
Fukushima (comme le Japon) (maintien élevé).
3.1.1. GÉOPOLITIQUE DES ÉNERGIES FOSSILES LE CHARBON
Émissions de CO2 :
• croissance régulière des émissions dues au pétrole et au gaz naturel
• mais le boom vient du charbon, avec l’émergence des émergents
• et les qualités les plus polluantes se maintiennent.
???
3.1.1. GÉOPOLITIQUE DES ÉNERGIES FOSSILES LE CHARBON
Bilan concernant le charbon :
1. Perspectives d’une consommation de charbon durablement élevée :
• les grands états consommateurs ont peu d’alternative :
• soit que leurs besoins soient en hausse (Chine, Inde, Indonésie, Turquie)
• ou que des choix politiques les contraignent (RFA, Japon)
• ou peu de volonté (USA, Russie)
2. des intentions politiques floues :
• ratification du traité de la COP21 OK
• mais au-delà des déclarations, quelle volonté réelle ? Cf. réticences / COP 26
• et comment faire autrement ?
3. une énergie encore très présente :
• 2ème source d’énergie primaire (30%) derrière le pétrole
• 1ère source pour l’électricité (38%)
• et des politiques encore favorables (cf. « retour au charbon » en Chine, suite à la crise énergétique du S2 2021, ou en Allemagne, suite à la faible prod° ENR 2021)
Sujet « tabou », évacué par les états et les hommes politiques,
mais encore très présent dans la réalité de l’économie mondiale …
3.1.1. GÉOPOLITIQUE DES ÉNERGIES FOSSILES
Critère de répartition de la production et des exportations :
• au regard du ratio « exporté/production », le pétrole = à moitié exporté
• mais le gaz et surtout le charbon sont autoconsommés
[Chiffres 2020, du rapport KWES 2021 de l’agence internationale de l’énergie.]
Pour simplifier :
• le pétrole est l’énergie de la mondialisation
• le gaz est l’énergie des économies développées déficitaires
• le charbon est l’énergie des émergents et des vieilles économies dénucléarisées.
Source : AIE KWES 2019
Prod°
monde
Export° % exporté % autocons
Unité
Pétrole 4 141 2 042 49,3% 50,5% Mt
Gaz 4 014 1 017 25,3% 74,6% Gm
3Charbon 7 575 1 212 16,0% 84,0% Mt
COURS N°7 : LA COMPÉTITION POUR LES RESSOURCES CLÉS 2/2
…
3. Enjeux géopolitiques de l’économie contemporaine 3.1. La compétition pour les ressources clés
3.1.1. Les énergies fossiles (pétrole, gaz & charbon)
3.1.2. Les politiques énergétiques et la production électrique 3.1.3. Les ressources de la mer, les ressources minières
3.1.4. Les ressources du vivant, les ressources humaines 3.1.x. Les centres de production, les services
3.2. La GP de la crise économique mondiale
3.1.2. GÉOPOLITIQUE DES POLITIQUES ÉNERGÉTIQUES / ÉLECTRICITÉ
Une politique énergétique :
• c’est le choix, par une autorité souveraine (un état) des modalités de satisfaction des besoins en énergie de sa population et de son économie
• elle est fondée sur les caractéristiques propres du pays : sa géographie, ses ressources, notamment en énergies primaires, sa population, son organisation territoriale, son économie (agriculture, industries, services, commerce)
• mais elle traduit des préférences et des choix : acceptation de la dépendance, sensibilité environnementale, volonté de développement
• c’est donc un sujet
éminemment géopolitique.
D’un point de vue général,
« l’économie, c’est de l’énergie » :
• forte corrélation PIB / conso°
de pétrole
• modulo la cassure de 1982 :
• pétrole et PIB demeurent fortement corrélés
• mais avec un taux qui traduit une meilleure efficacité énergétique
3.1.2. GÉOPOLITIQUE DES POLITIQUES ÉNERGÉTIQUES / ÉLECTRICITÉ
Pourquoi focaliser sur l’électricité ?
• l’une des principales cause de consommation d’énergie primaire
• demande en hausse sensible :
• développement économique de la Chine ou de l’Inde
• aspirations des populations à accéder à l’électricité en Afrique ou en Asie du Sud
• décarbonation de l’économie (=verdissement) signifie
électrification pour beaucoup d’usages (automobile, transports ferroviaire…)
• point d’application de la plupart des politique de transition
énergétique
3.1.2. GÉOPOLITIQUE DES POLITIQUES ÉNERGÉTIQUES / ÉLECTRICITÉ
Caractéristiques déterminant de la politique des états dans le domaine de l’énergie électrique :
a) Les lois de la physique
b) Le poids des réglementations c) La structuration du marché
a) Des caractéristiques physiques structurantes et dimensionnantes Électricité = énergie secondaire et non stockable
Énergies primaires variées :
• fossiles, plus ou mois polluantes et émettrices de CO2, mais souples & stockables (pétrole, gaz, charbon)
• renouvelables, stockables et réactives : hydraulique, biomasse (bois, déchets)
• nucléaire : stockable, puissante, mais investissements élevés (financement et stabilité politique) moyennement réactive et diversement acceptée par les opinions publiques
• « nouvelles renouvelables » mais intermittentes et non pilotables : éolien et photovoltaïque
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
a) Des caractéristiques physiques structurantes et dimensionnantes :
Nécessité d’un équilibrage instantané du réseau (offre / demande) :
• alors que la demande est atomisée, variable, faiblement prévisible (statistiques des années antérieures + prévisions météo) et peu commandable
• que l’offre est coûteuse, plus ou moins souple et plus ou moins commandable
• besoin d’un équilibre permanent en puissance
• et d’une synchronisation en phase (courant alternatif 50Hz)
Les infrastructures : production & distribution de l’électricité :
• centrales électriques : transformation de l’énergie primaire en électricité
• Production historiquement très centralisée (grandes centrales), mais de plus en plus répartie (µ-unités des ENR)
• réseau de transport haute & moyenne tension (HT et alternatif pour réduire les pertes par effet joule) vers les zones de consommation
• réseau finement maillé pour la distribution finale à basse & très basse tension
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
b) Des contraintes juridiques et de politique de concurrence en UE
Théorie économique des opérateurs de réseaux :
• constat de l’existence de monopoles nationaux : les réseaux = barrières à l’entrée
• vision libérale + objectif d’amélioration de l’efficience du système
• idée de dissocier les réseaux, monopoles de fait, de tout ce qui peut être ouvert à la concurrence : la production (amont) & la commercialisation (aval).
D’où les directives 2003/53 & 54/CE puis 2009/72 et 73/UE …
Directives libérales qui renforcent paradoxalement la présence des états sur les marchés de l’énergie :
• régulateurs du domaine de l’énergie électrique (cf. infra)
• concessions des activités non concurrentielles ou des infrastructures
• soutien du pouvoir d’achat du consommateur (socialisation du prix) fixation
• normes environnementales
• politiques fiscales liés aux choix environnementaux : prélèvements (taxes) pour subventionner les ENR
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
C) Les acteurs majeurs de l’économie de l’électricité :
• les états , qui se différencient par leur niveau de dépendance :
• « électro-intensifs » : toutes économies développées, émergées, peuplées
• dépendants : consommateurs et non dotés d’énergies primaires
• les sociétés (publiques ou privées) :
• de production (exploitation de centrales)
• gestionnaires de réseaux de transport (GRT) de distribution (GRD)
• de commercialisation en direction des clients finaux (industries, particuliers)
• de conception, construction & maintenance des infrastructures/installations
• entre ces différents, des régulateurs :
• zonaux (UE : Agency for Cooperation of Energy Regulators, ACER ; USA : Federal Energy Regulation Committee, FERC) …
• mais surtout nationaux (Fr : CRE, états fédérés US)
• les clients finaux : consommateurs individuels, entreprises, collectivités.
Et selon les systèmes et les états, toutes les combinaisons sont possibles entre
ces différents acteurs (intégration verticale, horizontales, présence de l’état
ou de collectivités).
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
Configuration des marchés de l’électricité
Marchés & réseaux = très nationaux :
• interconnectés, mais à la marge
• poids des réglementations locales
• poids des ressources et des choix politiques.
Principe du prix spot (instantané) « au prix » de la dernière unité de production appelée
forte volatilité et faible couplage entre prix de vente, coûts de production et prix des énergies primaires.
Avec quelques problématiques majeures :
• le rôle des états : en théorie libéralisé, mais présence appuyée des politiques
• la performance des régulateurs : au mieux zonales (UE, EAPP …) plutôt nationaux
• l’équilibrage instantané du réseau : interconnexion et capacités excédentaires mobilisables (problématique de coût et de réactivité)
• la pertinence et l’effectivité des politiques énergétiques (moyen / long terme)
• signal prix inopérant pour orienter les investissements prime au passager clandestin.
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
Ex. le mix énergétique français :
• réf. Site de RTE
https://www.rte-france.com/eco2mix/la-production-delectricite-par-filiere:• une base nucléaire
• des apports d’ENR :
• éolien : parfois puissant, selon la météo
• PV (solaire) : faible en hiver
• appoint et régulation par gaz & hydraulique
• le pompage d’eau :
• utiliser l’électricité des heures creuses
• pour remonter de l’eau dans les barrages
• les importations &
exportations : équilibrage du réseau.
Toutes énergies : pétrole, charbon EP/pollution : gaz
EP/CO
2: nucléaire, fossiles décarbonées
ER : hydro, biomasse
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
Catégorisation « politique » des énergies :
• ENR : énergies nouvelles renouvelables = éolien et solaire
• ER : énergie renouvelable = ENR + hydro & bois
• EP : énergie propre (/CO2, /Pollution)
Des choix différents de policy mix :
• Europe (moins UK) : ENR
• COP21 : ER (mais ambigu, volonté
UE : ENR, autres Propres … et quid nuc?)
• Chine, UK, USA(V° Obama) : E.Propres
Des effets variables :
• sur le prix pour les consommateurs
• sur les externalités (pollution, GES)
• sur les opérateurs privés ou publics
ENR : éolien & solaire COP
21 Cn,
USA Fr
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
Production électrique mondiale :
• Chine & USA dominants (>43%)
• proportionnelle :
• au niveau d’industrialisation
• au développement
• à la taille des populations
• très peu d’exportations (<1,5 %, cf. énergies fossiles : 16 à 49 %)
• équilibrage des réseaux à la marge
• causes des exportations parfois diamétralement opposées :
• Allemagne : exporter (à faible prix) l’électricité éolienne excédentaire
• France : exporter (au prix fort) de l’électricité pour pallier le manque d’ENR des voisins (intermittence).
1,4 % exporté
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
Nuclear
Production électrique :
• les énergies primaires fossiles dominent
• renouvelables, hydro, mais peu les ENR
• la production croît toujours : population &
croissance économique.
• question sur 2020 :
• récession ponctuelle ?
• Cassure à long terme ?
67,0 %
26,3 % 10,7 %
??
Analyse critique de la politique énergétique de l’UE :
• plusieurs phases et plusieurs séries d’objectifs :
• avant 2007, 3 objectifs :
• transition énergétique pour réduire les émissions de CO2
• meilleure efficience et prix compétitifs pour le consommateur
• accroître l’indépendance énergétique grâce à la sécurité des approvts.
• paquet législatif « climat-énergie » ou « plan climat » de 2008
• objectif 3x20 : 20% d’ER, -20% de CO2, +20% d’efficacité énergétique
• applicable via les # textes du 23 avril 2009 (4 directives, 1 décision & 1 rglmt)
• durci récemment, pré et post COP 21 :
• engagement de l’UE, au nom des EM, de réduire de 40% les émissions de GES sur les années 1990 à 2030, et les autres paramètres à 27%, +27%
• décision en Conseil européen en 2014-10, engagement formel /COP21 en 2015-03
• deux politiques pour y parvenir :
• efficacité énergétique / promotion des ENR dans le mix énergétique.
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
Analyse critique de la politique énergétique de l’UE :
• objectifs apparemment raisonnables (pt d’application et niveau) :
• 85% des émissions de GES dans le secteur énergétique
• 1990 => 2013 : -23% d’émissions de GES, faire -1%/an d’ici 2030 semble jouable
• mais confusion sur la nature des objectifs :
• entre les objectifs initiaux de la politique énergétique (transition vers des énergies « vertes », prix attractifs pour le consommateur, sécurité des approvisionnements et indépendance énergétique)
• et les nouveaux objectifs « COP 21 » : -40% d’émi° GES sur 1990-2040
• confusion entre objectifs et moyens (au sein de certains états) :
• côté production : la promotion des ENR (éolien et solaire) devient l’objectif
• alors que leur contribution à la réduction des émissions de CO2 est négligeable
• contrairement au nucléaire ou à la substitution charbon/lignite gaz
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
Analyse critique de la politique énergétique de l’UE :
• résultats observables :
• sur la transition : rien de déterminant … et même pire
• sur les prix : le consommateur paye plus que jamais (prix direct de production & taxes pour subventionner les ENR)
• sur l’indépendance énergétique, plus faible que jamais :
• épuisement des gisements gaziers de mer du Nord
• renonciation à l’exploitation des gaz et pétroles non conventionnels
• sabotage délibéré de la filière nucléaire (France, Allemagne, Belgique …)
• aboutissement des projets Nord Stream I, Turkish Stream puis NS2
• dépendance accrue / Russie, mais mauvaises relations avec ce fournisseur, premières livraisons de GNL US en 2019.
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
Baisse des émissions de GES par unité d’énergie produite
Résultat actuel de la libéralisation de la distribution de l’électricité :
• UE : obligation de séparation les fonctions de production de celles de gestionnaire de réseaux de transport (GRT) et de distribution (GRD)
• le gestionnaire de réseau de transport est responsable de l’équilibrage
• mais ne dispose que de leviers incomplets pour procéder à cet équilibrage :
• à moyen terme, sur les politiques réglementaire et les mix énergétiques
• au jour le jour, par l’appel aux moyens « pilotables » des producteurs (propriété / rentabilité, réactivité)
• le processus est perturbé par l’imprévisibilité et la priorité de certains renouvelables (ENR)
• déresponsabilisation générale, les états sont en première ligne (cf. USA)
On peut se demander si la libéralisation est appropriée en l’absence de politique énergétique globale et cohérente puisqu’on observe :
• des prix durablement élevés en Europe (pas de signal prix offre / demande) :
• le poids des règles environnementales = au-delà de l’internalisation des externalités
• subventions aux énergies renouvelables payées par les consommateurs
• risques de rupture d’approvisionnement :
nouvelles taxes « mécanismes de capacités » ?
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
2ème cas : le démarrage de la transition énergétique allemande (Energiewende) :
• engagée au début des années 2000 en RFA avec la forte présence des Verts au gouvernement fédéral
• idée générale : subventionner les ENR (éolien & solaire), dans l’espoir que la massification de la production les amène au seuil de la rentabilité
• une réorientation suite à l’accident de Fukushima en 2011, décision d’abandon plus rapide que prévu
du nucléaire : objectif 2022
• structure de prix de l’électricité allemande :
• un coût de base bon marché (faible coût de la lignite),
mais supérieur au nucléaire
• des taxes pour financer les subventions ci-dessus, > 50%.
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
La transition énergétique allemande Energiewende) :
1. un bilan en demi-teinte :
• une différenciation selon les clients :
• tarifs particuliers en forte hausse
• une exonération de l’effort pour les industriels électro-intensifs
• une focalisation sur l’énergie électrique, qui ne consomme que 20% de l’énergie primaire, et des objectifs contradictoires (nucléaire ou CO
2)
• un mix énergétique qui a vu les renouvelables augmenter, mais pas sûr qu’il soit possible d’aller plus loin :
• besoin de ressources pilotables pour l’équilibrage
• aberration du « signal prix » pour les producteurs
• absence de « réserves » à la hausse de la fiscalité
• des objectifs irréalistes
• sortir du nucléaire dès 2022
• sortir du nucléaire et du charbon simultanément ...
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
Troisième cas, l’électrification de l’Afrique :
• situation de départ : un très faible accès à l’électricité, production très décentralisée et intermittente, peu de réseaux, et peu fiables
• des besoins immenses et croissants
• de premières réalisations
• et un boom probable avec ou sans appuis extérieurs
Cas concrets : Éthiopie, EAPP et RDC (Congo-Kin)
3.1.2. GÉOPOLITIQUE DE L’ÉNERGIE
ÉLECTRIQUE
L’approvisionnement électrique éthiopien :
• croissante d’une population (108M, +1/an) &
d’une économie (≈10%/an) très peu électrifiées;
• ressources hydrauliques (sources du Nil Bleu)
• politique du 1erMin Meles Zenawi (1995-2012) : développement et énergie = > valoriser l’hydro
• successions de barrages (Gilgel Gibe I 2004, 184 MW ; Tékézé 2009, 300MW ; GG II 2010, 420MW Tana Beles 2012, 460MW) : financement
international, sociétés Italiennes
• deux projets majeurs :
• poursuite aménagement de la rivière Omo : GG III (1,8GW)
• projet de GERD : Grand Ethiopian Rennaissance Dam(6,5GW), retenue d’eau de 63 Gm3, > au barrage d’Assouan
• sur l’Omo, déboires dans les affaires précédentes :
• hostilité d’ONG occidentales (International Rivers, BankWatch), protection des vallées & modes de vie locaux
• => retrait de la WB, GG III financée / ICBC & Exim Bank of China
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
L’approvisionnement électrique éthiopien :
• pour le GERD, fortes inquiétudes de l'Égypte :
• traités anciens sur la répartition des eaux du Nil :
• UK, Egypte, Soudan et Ethiopie (1902, 1929 et 1959)
• 66% de l’eau pour l’Egypte, 22% Soudan, le reste pour l’Eth
• stratégie de contournement (Sdn(s), Kenya)
• gestion parfaite du timing des décisions
• annonce en 2011-03 (révolution Égypte)
• démarrage chantier en 2013-05 (pdt Morsi chassé)
• mars 2015 : « charte du barrage Grand Renaissance », avec Egypte et Soudan
• depuis : rela° tendues, mais le barrage avance
• consensus officieux pour remplissage en 5 à 7 ans
• diversification des financements :
• émissions de titres 1G$), emprunts (2,5G$)
• bailleurs de fonds : China Exim Bank & Chine
• => Ethiopie = pôle structurant zone EAPP ???
36
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
Le projet East African Power Pool (EAPP) :
• initié dans les 2000’ à l’instigation de l'Éthiopie et du Kenya, en partant de 3 constats :
• leurs besoins explosifs (croissance des PIB &
populations)
• leur interdépendance (fleuves, gisement gaziers partagés)
• leurs situations très diverses (ressources hydrauliques, gazières ou pas du tout)
• nécessité de se coordonner pour
optimiser l’adéquation besoin/ressources
• accords et harmonisation sur les ressources hydrauliques
• interconnexion des réseaux de transport HT.
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
Djibouti
Le projet East African Power Pool (EAPP) :
• un phasage à mesure de la mise en service des installations de production
• et des réseaux de transport HT inter-zones
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
La RDC et les barrages d’INGA sur le fleuve Congo :
• fleuve Congo, le 2
èmepotentiel du monde
• deux installations en service mais en
mauvais état (à 20% de leur capacités) :
• Inga I, 1972, 350 MW
• Inga II, 1982, 1400 MW
• rénovation en cours de ces barrages :
• 2012 : contrat réhabilitation tranches 21 & 22
• 2019 : livraison G27 et G28 d’Inga II
• et deux projets majeurs :
• à moyen terme, Inga III (au moins 5 000 MW, voire le double) en cours de contractualisation
• à long terme « Grand Inga » (40 000 MW = 2x le barrage des 3 Gorges en Chine,
6x le GERD en Ethiopie)
• démarrage classique du projet :
• études financées par la WB et la Banque Africaine de Dév,
• 3 consortiums en lice (ACS, SNC Lavallin, Chine 3GC).
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
La RDC et le barrage d’INGA 3 :
• mars 2014 : prêt de $75M de la WB pour financer les études préalables
• mais mobilisation des ONG
• vote du Congrès des USA fin 2014 :
• « instruction est donnée à tous les administrateurs américains des OI financière de dire que …
• … la politique des USA consiste à s’opposer […] à toute forme d’appui aux grands barrages »
• juillet 2016 : la WB se retire du projet (AFD & UE)
• engagement d’achat élec / RSA (50%)
• juillet 2017 : idée fusion candidatures Esp & Chine
• 16 oct 2018 : signature accord construction pour Inga III : 3GC + Pro-Inga (= ACS)
• août 2020 : signature fusion ACS / 3GC
• Inga 3 et peut-être le Grand Inga se feront :
• sans financement occidental
• mais Chine + Afrique du Sud + RdC
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
Chronologie de l’implantation chinoise dans l’hydroélectrique en Afrique :
• 2009 : barrage de Tékézé, en Ethiopie (300MW)
• 2015 : barrage de Katéla en Guinée (3GC, 80MW)
• 2016 : financement par l’Exim Bank of Chine de la ligne HT entre le GRED et la capitale éthiopienne
• 17/11/2017 : signature état Nigéria / China Gezhouba group Corp. ; barrage hydroélectrique de Manbilla, 3GW de puissance élec ; 5,7G$, 85% fin/ Exim bank of China
• 16/10/2018 : Inga III, lancement des études (3GC + ProInga, > 5 000MW)
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
La production d’électricité nucléaire :
• des positions encore fortes des
« anciens états industriels »
• singularité du mix énergétique fr
• montée en puissance de la Chine
• un choix plutôt exceptionnel dans les mix énergétiques : 9 états
dépassent 10%, 2 seulement 50%.
Le mix électrique Chinois :
• thermique ultra majoritaire
• Hydraulique Cn = puissance totale Fr + RFA
• et renouvelables ≅ Europe
La stratégie énergétique :
• satisfaire aux besoins de l’économie et de la population
• et développer les énergies propres, ce qui, en Chine, veut dire :
• les renouvelables : hydroélectricité, éolien & solaire
• augmenter la part du nucléaire, avec des solutions éprouvées et sinisées
• à défaut de pouvoir se passer des énergies fossiles, les nettoyer au maximum
Le poids du secteur dans l’économie :
• par rapport à la Chine : « normal et moyen »
• par rapport au secteur énergétique mondial : ultra-dominant
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
Puissance installée (GW) 2014 2014
Thermique 916 67,3%
Hydraulique 302 22,2%
Nucléaire 22 1,6%
Éolien 96 7,0%
Solaire 26 1,9%
Total 1 362
Les grandes époques du nucléaire civil :
• le décollage américain (1950 – 1978)
• les filières Russe & japonaises
• le choix stratégique français (1965-1991)
• la transmission du flambeau vers la Chine
La sinisation du réacteur français :
• deux modèles, évolutions de solutions éprouvées
• convergence vers un Hualong One national
La taille du marché chinois lui permet d’avoir plusieurs réacteurs de filiation différente :
• possibilité de faire la synthèse des technologies
• marché ouvert, concurrentiel et dominé par
l’Asie, avec de nombreuses constructions, et pas qu’en Chine
3.1.2. GP DE L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
W
Edf Areva
Tosh
E/A
EPR
CGN
ACPR100 0
CCNC
ACP100 0
NEA
HualongO ne
T/W
AP1000
T/W
CAP1400