NOTE
ESTIMATION DE LA COMPOSITION CHIMIQUE
DES CARCASSES DE JEUNES BOVINS MÂLES
A PARTIR DE LA PROPORTION DE DÉPÔTS ADIPEUX D’UN MORCEAU MONOCOSTAL PRÉLEVÉ
AU NIVEAU DE LA 11 e CÔTE
J. ROBELIN,
Y. GEAYC. BÉRANGER
Labovatoive de la Production de
Viande,
Centre de Recherches deClermont-Perrand,
I. N. R. A., .,Theix,
Saint-GenèsChampanelle,
63110 ReaumontRÉSUMÉ
Nous avons relié la
composition chimique
de la carcasse de 80jeunes
bovinsmâles,
au pour-centage
dedépôts adipeux
ou aupourcentage
des différentscomposants chimiques
d’un morceaumonocostal
(a
TTecôten).
Lepourcentage
dedépôts adipeux
de ce morceau est en très forte corré- lation avec lepourcentage
d’eau(R
= —93!),
delipides (R = 0 , 952 )
et la valeurcalorifique
de la carcasse
(R = 0 , 94 8) ;
la corrélation avec lepourcentage
deprotéines
estplus
faible(R
= —o,6g 9 ).
Les corrélations entre lacomposition chimique
de la carcasse et lacomposition
chimique
de la 1lCcôte ne sont passignificativement plus
élevées que celles entre lacomposition chimique
de la carcasse et lepourcentage
dedépôts adipeux
dans la W côte. Nous avons donc retenu ce dernier critère, pour l’estimation de lacomposition chimique
des carcasses dejeunes
bovins.
La dissection
complète
des carcasses de bovins nepeut
êtrepratiquée
que sur un nombre limitéd’animaux,
parcequ’ellc
estlongue
et onéreuse. CGEwY et BExwNCER(ig6g), ont proposé
des relations
permettant
d’estimer lacomposition anatomique
de la carcasse(proportions
dedépôts adipeux,
de muscles etd’os)
àpartir
de celle d’un morceau monocostalprélevé
au niveaude la Ilecôte.
Cependant,
l’estimation de lacomposition chimique
des carcasses(pourcentages
d’eau, de matières grasses, de matières minérales et de matièresazotées),
nécessite encore la dis-section,
lebroyage
etl’analyse chimique
des différents tissus de celles-ci. Plusieurs auteurs ontdéjà essayé
de faire une estimation indirecte àpartir
de lacomposition chimique
d’un morceaude la carcasse
(HorPEx,
1944 ; HLnnmex et ENGLANH,19 66 ;
VwNCE etal., 1 97 1),
mais leurestimation était limitée à la
composition
d’unepartie
de la carcasse(viande
désossée ou musclesparés).
Nous avons doncessayé
de relier lacomposition chimique
de la carcasse entière à lacomposition anatomique
ouchimique
de la 1 le côte.Nous avons utilisé pour cela 80
jeunes
bovins mâlesCI?
7*’)’:xo)!!, 21Charolais,
ioSalers,
12
Limousins) âgés
de 9à 17mois,
et dont lepoids
de carcasse variait de II4 à 397kg.
La demi-carcasse droite a été
disséquée,
et les tissus(os, muscles, dépôts adipeux)
ont étébroyés
et ana-lysés séparément ;
la teneur en matière sèche a été mesurée parlyophilisation;
les matières grasses ont été extraites par lemélange chloroforme/méthanol ( 2/1 ) ;
la teneur en matières minéralesa été mesurée
après
passage des échantillons au four à 6oooC ; la valeurcalorifique
a été détermi- née par calorimétrieadiabatique. Enfin,
la teneur enprotéines
a été calculée par différence. La i i côte a étéprélevée
sur la demi-carcassegauche
etdisséquée d’après
la méthode décrite par Y. GEnY et C. B!tzn!rGER( 19 6 9 ) ;
les muscles et lesdépôts adipeux
ont ensuite étébroyés
et ana-lysés
ensemble.A
partir
des résultats de dissection etd’analyse chimique,
nous avons établi des relations entre lescomposants anatomiques
etchimiques
de la carcasse d’unepart,
et entre ceux-ci et lacomposition
de la T Te côte d’autrepart.
Dans unpremier temps,
ces relations ont été calculées à l’intérieur de chacune des races d’animaux. Lacomparaison
deséquations
derégression
paranalyse
de covariance n’a paspermis
de mettre en évidence des différencessignificatives
entreraces dans les
pentes
ou les moyennesajustées (tabl. i).
Nous avons donc limité notre étudeaux relations relatives à l’ensemble des
animaux,
considérantqu’elles
étaientreprésentatives
de chacune des races.
Les teneurs en eau et en matières grasses, ainsi que la valeur
calorifique
de la carcasse sontfortement reliées au
pourcentage
dedépôts adipeux
de la TTecôte ;
les coefficients de corrélation sontégaux respectivement
à - 0,937, o,95z et0 , 94 8.
Les coefficients deséquations
derégression
sont
indiqués
au tableau i.Ces liaisons étroites ne sont pas
surprenantes, puisque
la teneur en matières grasses dans lacarcasse est fortement
dépendante
de laproportion
desdépôts adipeux (R = 0 , 9 6.1), qui
estelle-même liée à la
proportion
dedépôts adipeux
dans la 1 le côte(R ---
0,942, GEAYetB ERAXGER , 19
6 9
). Or,
la teneur en eau et la valeurcalorifique
de la carcasse sont étroitementdépendantes
de la teneur en matières grasses de la carcasse
(R 1 = 0 , 95 6, IZ z =
0,992respectivement).
Cesrésultats sont en accord avec les liaisons que différents auteurs ont mis en évidence chez les
bovins,
entre lepourcentage
dedépôts adipeux
dans la carcasse et lepourcentage
de matières grasses dans sa viande désossée(IZ -
o,99z ; CnLLOw,194 8),
ou entre lepourcentage
de matières grasses et lepourcentage
d’eau(R
= --0 , 99 8 ; Cn L tow,
1947 ; REtDet al., 19 68).
La faible liaison que l’on observe entre lepourcentage
deprotéines
dans la carcasse et lepourcentage
dedépôts adipeux
dans la ii! côte est surtout liée, semble-t-il, à la variabilité extrêmement réduite de la teneur en matières azotées( 1 6, 3
à 20,8 p.ioo),
dans lapopulation
d’animaux que nous avons utilisée.Les
proportions
des différentscomposants chimiques
de la viande désossée de la lie côtene
permettent
pas deprédire
avec une meilleureprécision
lacomposition chimique
de l’ensemblede la carcasse, comme le montre la
comparaison
des coefficients de corrélation R et R’ au tableau i.A
partir
de la valeur des écartstypes
résiduels deséquations
derégression
mentionnées autableau l, on
peut
calculer la différence minimumqui peut
être mise en évidence dans la compo- sitionchimique
des carcasses entre deux lotsd’animaux,
si cettecomposition chimique
a étéestimée à
partir
de laproportion
desdépôts adipeux
de la TTecôte ;
soit X la valeur de cette pro-portion,
Y la valeur estimée de la teneur en l’un descomposants chimiques
de la carcasse(Y =
b! !-a),
S l’écarttype
résiduel de larégression,
V la variance de X dans chacun des deux lots de nanimaux,
la différence D +(V l
-Y z )
entre les moyennes de Y sur chacun des deux lots n’estsignificative
au seuil 0,05 que si elledépasse
la valeur D( 0 , 05 ) :
Dans cette
expression, t(o,o 5 )
est la valeur du test « t » de Student à zn - 2degrés
de liberté.Nous avons pu estimer la valeur de V, variance de X. sur une
population
de 3! animaux Frisonsâges
de 15 mois : V est voisin de 7. Dans ces conditions, etd’après l’équation (i),
la différence minimumqui peut
être mise en évidence entre deux lots de 10animaux estégale
à 1,4 p. 100 pour laproportion
d’eau, i,6 p. 100pour celle des matières grasses, 0,6 p. 100pour celle des matières azotées et x!Zcalfg
pour la valeurcalorifique.
Ces valeurs sont relativement faibles parrapport
aux différences de
composition
que l’on cherche à mettre en évidence entre lots de taurillons dans desexpériences zootechniques.
Il est
important
de remarquer parailleurs,
que dansl’équation (i)
lapart
de S2 dans lavariance de Y,
(b2V -1 S 2 ),
nedépasse jamais
5o p. 100. Enparticulier,
dans le cas des matières grasses, etd’après
les valeurs de b et Sindiquées
au tableau z, S2nereprésente
que 3r, ! p. 100 de la variance de Y. La valeur de la différenceD(o, 05 ) dépend
donc pour unelarge part
deV,
c’est-à-dire de
l’homogénéité
des lots d’animaux.La
proportion
dedépôts adipeux
de la IIcôte, facile à mesurer, semble donc être un bon critère d’estimation de lacomposition chimique
de la carcasse desjeunes
bovins. Cettepremière analyse
des résultats estprometteuse ;
il est nécessaire del’approfondir,
en utilisant notamment lespoids
descomposants
au lieu despourcentages qui
nepermettent
pas de tenircompte
de lavariabilité du
poids
de carcasse, et en associant aupoids
desdépôts adipeux
de la 1iecôte,
d’autres critères d’estimation facilement mesurables :poids
de carcasse,poids
desdépôts adipeux péri-
rénaux,poids
des os canons...Reçu pour pitblicatioii
enseptembre
1974.SUMMARY
PREDICTION OI! CHEMICAI, COMPOSITION OF YOUNG BULL
CARCASSES,
FROM THE PERCENTAGE O>; FAT DEPOSITS OF THE IITH
RIB-Jor : -;rT
The chemical
composition
of 8o young bull carcasses was related to thepercentage
of dis-sectable fat
deposits,
or the chemicalcomposition
of the nthrib-joint.
The
percentage
of dissectable fat in thejoint
washighly
correlated with thepercentage
ofwater
(R = — 0 . 937 ), lipids (R = 0 . 952 )
and the caloric value of the carcass(R = 0.9!8).
Thecorrelation with the
percentage
ofprotein
was lower(R = — 0 .6 99 ).
As the correlations between chemicalcomposition
of the carcass and chemicalcomposition
of the nth rib are notsignificantly
y.higher
than those between chemicalcomposition
of the carcass andpercentage
of dissectable fat in therib,
we have therefore chosen the latter as apredictor
of the chemicalcomposition
of thecarcass.
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