ESTIMATION DE LA COMPOSITION DES CARCASSES DE JEUNES BOVINS A PARTIR DE LA COMPOSITION
D’UN MORCEAU MONOCOSTAL PRÉLEVÉ
AU NIVEAU DE LA 11 e CÔTE
I.
—COMPOSITION ANATOMIQUE
DE LA CARCASSEJ.
ROBELIN Y. GEAYR.
JAILLER,
R.JAILLER
G. CUYLLE Laboratoire de la Production deViande,
Centre de Recherches de
Clermont-Fevvand, I. N. R. A.,
Theix, Saint-GenèsChampandle,
G3110 BeaasmontRÉSUMÉ
Nous avons
disséqué
la carcasse de 120jeunes
bovins mâles entiers de différentes races(Frisonne, Charolaise, Limousine, Salers)
etâgés
de 9à 17 mois. Outre lepoids
de carcasse, nousavons mesuré à
l’abattage
un certain nombre de critèressusceptibles
d’être liés à lacomposition
de la carcasse :
poids
desdépôts adipeux périrénaux
etprécruraux, compacité
de lacuisse, poids
des os canons.
Enfin,
nous avonsprélevé
etdisséqué
un morceau monocostal situé au niveau de la Wcôte.Nous avons
relié,
parrégression progressive,
lepoids
des tissus de la carcasse(os, muscles, dépôts adipeux)
à ces différents critères et avons tenucompte
dans leséquations
de l’effet de larace des animaux s’il était
significatif.
Nous avonségalement
mesuré l’effet del’âge
des animauxsur ces
équations.
Seule
l’équation
d’estimation dusquelette dépend
de la race des animaux(Frisons
ou ani-maux de race à
viande).
Les différentes
équations
d’estimation sont les suivantes- Poids des
dépôts adipeux
de la carcasse(kg) _
-
19,98
++- o, i z66 X Poids de carcasse
(kg) - p g
5 ,
37
X Poids desdépôts adipeux
de la W côte(kg) -
2 6, 5
z
X Poids des muscles de la me côte(kg) o,8r
95
X Poids desdépôts adipeux péri rénaux
etprécruraux (kg) - )- 60,8-!
X(Épaisseur
decuisse/Longueur
decuisse)
R 2
= 0,9626 SD = 3,!7
kg ;
- Poids des muscles de la carcasse
(kg) _
-
6,223
+
0,7675
X Poids de carcasse(kg)
-
9 6,r 3
X Poids desdépôts adipeux
de la II côte(kg)
+ 37.!4
X Poids des muscles de la W côte(kg)
-
94,64
X Poids des os de la mecôte(kg)
- 0,7707 X Poids des
dépôts adipeux périrénaux
etprécruraux (kg)
R2 !, 0,9940
SD = 4,54 kg ;
- Poids du
squelette
de la carcasse(kg) =-
terme constant
o,o 7
i66
X Poids de carcasse(kg)
- 3,3 4
3 X Poids des muscles de la ne côte
(kg) +
31 , 2
6
X Poids des os de la ne côte(kg)
- 4 0, 4
5 X
(Épaisseur
decuisse/Longueur
decuisse)
- 9,oI3 Poids des 4os canons
(kg)
R 2
-
0 , 9 6 24
SD = 1,66kg.
Le terme constant est
égal
à 13,90 pour des animaux de race Frisonne etJ J,. 1
pour ceux des autres races(Charolaise, Limousine, Salevs).
Exprimés
enpourcentage
dupoids
moyen de carcasse desanimaux,
lesécarts-types
résiduelsde ces
régressions
sontrespectivement égaux
à1 , 3 8, i, 7 .1
eto,6 4
p. !oo pour lesdépôts adipeux,
les muscles et le
squelette.
L’cffet de
l’âge
des animaux sur ceséquations
faitl’objet
d’une discussion.INTRODUCTION
Les principales études entreprises
surla croissance des bovins,
et notammentsur
l’évolution de leur composition, nécessitent la
mesuredu poids des différents tissus de la
carcasse(squelette, muscles, dépôts adipeux). Lorsque
cette mesure esteffectuée
à partir de la dissection complète de la
carcasse,il
estdifficile de l’appliquer à
ungrand nombre d’animaux. C’est pourquoi
commede nombreux
auteurs(HoPPE R ,
I944 HANKIXS
etHO W E, I9 q6 ; CROWl!
etD:1M0!1, I9 6 0 I, RDGER
etHuTCHISOX, I
9
62), GEA Y
etBÉ R A N GE R (ig6g)
ontcherché à estimer indirectement la composition
de la
carcasseà partir de celle d’un
morceaumonocostal prélevé
auniveau de la
II
e
côte,
etd’autres critères facilement mesurables : poids des dépôts adipeux périrénaux
etprécruraux, indice de compacité de la cuisse (épaisseur/longueur), poids des
os canons.Ils
ontétabli des relations à partir de 47 jeunes bovins, de
raceset
de types différents (culards, mâles entiers, mâles castrés). Depuis ig6g, de
nouveauxrésultats
ontété obtenus
avecdes dissections de jeunes bovins mâles entiers. Cela
nous a
permis de préciser
cesrelations pour
cetype d’animal selon la
race etl’âge. Les
nouvelles relations obtenues font l’objet de la présente publication.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Animaux
Nous avons utilisé les résultats de la dissection de 120demi-carcasses. Ces dissections ont été réalisées au cours de différents travaux de
recherches,
relatifs à l’évolution de lacomposition corporelle
dejeunes
bovins mâles desprincipales
racesFrançaises (Prisonne, Salers, Chavolaise, Limousine)
entre 9 et 17 mois. Le nombre d’animaux dechaque
race, dechaque
tranched’âge,
ainsi que la
composition anatomique
de leur carcasse sontrapportés
au tableau i.J létho d
es de ¡¡1l’SlIre
Les méthodes de mesure ont été
identiques
à cellesqui
ont été utilisées par Gs.!w et BËRAXGER( 19 69).
La carcasse a été
pesée
chaude immédiatementaprès l’abattage, après qu’on
ait retiré etpesé
àpart
lesdépôts adipeux périrénaux.
Les deux demi-carcasses ont ensuite été traitéessépa-
rément.
La demi-carcasse droite a été
pesée
froide, i8 à 2! heuresaprès l’abattage, puis disséquée
aucouteau. Les
poids
des différents tissus chauds de la carcasse entière(squelette,
muscles,dépôts adipeux)
ont été calculés àpartir
dupoids
de ces tissusfroids, correspondant
à la demi-carcassedisséquée.
A défaut de résultatsprécis
dans ce domaine, nous avonssupposé
que lacomposition
des deux demi-carcasses était
identique,
et que laperte
d’eau entrel’abattage
et la dissection étaitproportionnelle
aupoids
de chacun des tissus. Ceshypothèses
sont d’ailleursimplicitement
admises par la
plupart
des auteurs travaillant sur lacomposition
des carcasses de bovins.Sur la demi-carcasse
gauche,
le « pan traité a a étédécoupé
i8 à z! heuresaprès l’abattage
suivant la méthode définie par DuMOKT
(i 95 6).
Sur le « pan traité », la le côte constitue l’extré- mitépostérieure
du milieu de train de côte. Pour l’obtenir, on détache tout d’abord le milieu de train de côte du a pan traité o, en tranchantperpendiculairement
u l’axe vertébral, au milieu du iie espace intercostal
(entre
la lIe et la i2!côte) ;
la Wcôte a ensuite étéséparée
par sectionanalogue
au milieu du ioe espace intercostal. Les différents tissus(os,
muscles,dépôts adipeux)
ont été
séparés
au couteau etpesés
au grammeprès.
Leurpoids
a étécorrigé
en fonction dupoids
de la I l ’ côte totalc au moment de son
prélèvement,
en admettant que laperte
d’eau durant la dissection étaitrépartie proportionnellement
aupoids
de chacun des tissus.Nous avons mesuré en outre le
poids
desquatre
os canons(immédiatement après l’abattage)
et le
poids
desdépôts adipeux périrénaux
etprécruraw (’) ( 1 8
v !.f heuresaprès l’abattage).
Enfin,
nous avons mesuré lacompacité
de lacuisse, rapport
entrel’épaisseur,
mesurée en unpoint précis
défini par DuMOXT et al.(i 9 6i),
et lalongueur, égale
à la distance entre l’extrémité dujarret
et la
pointe
inférieure de lasymphyse.
( 1
)
Cesdépôts adipeux enveloppent
lesgansions précruraux.
Ils sont situés entre les muscles Cutaneus trunci et Rectus abtlonxinis.ill étlwdes
d’analyso statistique
.Afin de situer les unes par
rapport
aux autres, tes 9populations
d’animaux définies au tableau i(animaux
de races etd’âges différents),
nous avons effectué uneanalyse
factorielle discriminantesur les variablcs que constituent les
poids
des différents tissus de la carcasse. Les calculs ont été faits par le Laboratoirc de Biométrie de 1’l. N. h. A.(R. T OMA ssmm).
Cette
analyse permet
de décrire les différences entrepopulations,
mais il n’est paspossible
de les
quantifier.
Enparticulier,
nous ne pouvons pas montrer à l’aide de cetteanalyse,
si leséquations
d’estimation dupoids
des différents tissus de la carcasse sont différentes entreâges
ouentre races. C’est
pourquoi
nous avons effectué ensuite uneanalyse
de covariance à deux facteurs(race
etâge),
en utilisant le modèlemathématique
décrit par SEEBECK( 1973 )
et le programme de calcul sur ordinateur mis aupoint
par cet auteur.Ce modèle est le suivant :
-
Yijla
est lepoids
d’un tissu de la carcasse(dépôts adipeux
parexemple)
de l’animal il,d’âge 7
et de race i.
- !
est
un terme constant commun à tous les animaux.- Ai est l’effet moyen de la race i.
-
Bj
est l’effet moyen del’âgc j.
-
X l ijk, X 2 ijh...
sont les valeurs des coB’ariables(poids
dc carcasse,poids
des différents tissus de la 1 le côte,etc.)
de l’animalijk.
— &,, b z ...
sont les coefficients derégression
affectés à chacune des covariahles.-
eijk...
est lc terme aléatoirecorrespondant
il l’animalijh.
L’analysc
consiste à calculer apartir
des valcursl’ijh
etX,ijh, X 2 ijh,
etc. lesparamètres
!,Ai, Bj, b&dquo; 6!... qui
rendent minimum la somme des carrés deeijk.
Une
particularité
du programme dc calcul est d’introduire les covariablcs par la méthode de larégression progressive,
c’est-à-dire par ordre décroissant designification statistique.
Enfin, lescovariables non
significatives
ne sont pas introduites dans le modèle. Le programme réalise alorsune
analyse
de covariance sur les facteurs de variation(race
etâge
dans notrecas),
avec les cova-riables sélectionnées
précédemment.
Au cours de
l’analyse, lorsque
l’un des deux facteurs(race
etâge)
n’avait pas d’effetsigni- ficatif,
nous avonsrepris
les calculs avec un modèlesimplifie (ne comportant
pas cefacteur),
afinde calculer le modèle
mathématique
le mieuxajusté
à nos résultatsIl est à remarquer que
l’inégale répartition
des animaux dans les différentes classesd’â g e
et de race entraîne un affaiblissement de tests que nous avons effectués sur les niveaux des effets desfacteurs,
et les rendent notammcntplus
sensibles à la non-normalité(S NEDECOR ,
1957,Chap. 10 ).
RÉSULTATS
1
. -
Aiial-!,se discriminante
Les deux premiers
axesdiscriminants (Y I
etY z ) de l’analyse effectuée
surles poids des tissus de la
carcasse(X l = dépôts adipeux, X,
=muscles, X,
=squelette)
ont
rendu compte de 99 p.
100(respectivement 8 7 , 5
etm, 5 pour Y,
etY,) de la varia- bilité interpopulation. Comme par ailleurs, le premier
axeétait étroitement lié
(R
=o,ggg)
aupoids de la
carcasse, nousn’avons étudié la variabilité
entrepopu- lations que
surle
2! axe(indépendant du poids de carcasse). I,’équation de
cet axea
été la suivante :
Elle reflète
uneopposition
entrele poids de la musculature (X 2 ) et les poids du
squelette (X 3 )
etdes dépôts adipeux (X,). La répartition des différentes populations
d’animaux
sur cet axe(fig. r)
apermis de faire
uneclassification des
racespar ordre croissant de développement musculaire, indépendamment du poids de
carcasseFrisonne, Salers, Chctrolaise, puis Limousinc.
Nousn’avons pas constaté de différences
entretranches d’âges chez les Charolais, les Limousins
etles Salers ; cependant,
nous avons
observé
uneinfluence de l’âge chez les animaux de
raceFrisonne. Cette
particularité des animaux Frisons provient
sansdoute du fait qu’ils
ont undévelop- pement plus rapide que celui des animaux des
autres races.2
. -
Allalvsc de co L’ ariancc
Les résultats de l’analyse précédente
nous ontconduit à maintenir dans l’analyse
de covariance les deux facteurs
race etâge ainsi que les interactions
entre eux.D’après
cette
analyse de covariance dont les principaux résultats
sontrapportés
autableau
2,l’équation d’estimation des dépôts adipeux doit faire intervenir l’âge des animaux (P
<0 , 005 ), mais
estindépendante de la
race(P
<o,ro). 1 / équation d’estimation des muscles dépend de l’âge (P
<o,oi)
etplus faiblement (P
<o,o5) de la
racedes animaux, tandis que l’équation relative
ausquelette
nedépend que de la
race(P
<0(001 ). Enfin,
ceséquations
sontindépendantes de l’interaction
entrela
raceet
l’âge des animaux.
Compte
tenude la remarque que
nous avonsformulée précédemment (affaiblis-
sement
du
testde signification des effets factoriels),
nousn’avons
tenucompte des
effets des facteurs
ques’ils avaient
unniveau de probabilité inférieur à
0,01.Enfin,
nous
n’avons pas jugé opportun d’introduire le facteur âge (à la limite de la signi- fication) dans l’équation des muscles
car sasignification dépend de la vitesse de croissance des animaux. L / effet que
nous avonsobservé n’est donc généralisable qu’à
des taurillons ayant
eu unecroissance rapide
etcontinue, comparable à celle de
nosanimaux.
3.
-Équatio!s d’estimation
Nous
avonscalculé des équations d’estimation des muscles
etdes dépôts adipeux,
et sur
l’ensemble des animaux
nous avons tenucompte de l’effet de la
raceseulement dans les équations d’estimation du squelette. Dans
ceséquations, l’analyse de variance
nous a
permis de regrouper les animaux
endeux populations seulement : les Frisons d’une part, les Charolais, les Limousins
etles Salers d’autre part. Nous
avonsdonc
calculé deux équations d’estimation du squelette (respectivement pour les animaux Frisons
etpour
ceuxdes
autresraces).
Les coefficients de
ceséquations
sontrapportés
autableau 3 ; l’équation d’esti-
mation des dépôts adipeux fait intervenir dans l’ordre de leur signification statis- tique, le poids de la
carcasse etle poids des dépôts adipeux
etdes muscles de la
ne ecôte. De même, l’équation d’estimation des muscles, fait intervenir après le poids de
carcasse,
le poids des dépôts adipeux de la
necôte,
etseulement ensuite le poids des
muscles de
ce morceau.Les équations d’estimation du squelette font intervenir
principalement le poids des
os canons etle poids de la
carcasse.L’ensemble de
ceséquations fait intervenir également les
autresvariables explicatives (dépôts adipeux périrénaux
etprécruraux, compacité de la cuisse, poids des
osde la
necôte), mais
leur signification statistique
estplus faible (bien qu’elle soit supérieure
auseuil de probabilité o,oi). I,es équations d’estimation du squelette
sontdifférentes
entre races,mais
cettedifférence
neporte que
surle
termeconstant, les coefficients de régression
n’étant pas statistiquement différents (P
<o,oi).
Enfin, les écarts-types résiduels des équations d’estimation des différents tissus
sontrespectivement égaux à 3 , 55 , 4 , 4 8
et1 ,66 kg pour les dépôts adipeux, les muscles
et
le squelette, soit 1 , 3 8, 1 , 74
et0 ,6 4 p.
100du poids de
carcassemoyen des animaux.
DISCUSSION
i.
L’estimation de la composition des
carcassesde bovins revient pratiquement
à la
mesurede leur état d’engraissement. En effet, à même poids de
carcasse,le coeffi-
cient de variation des dépôts adipeux (écart-type exprimé
enp.
100de la
moyennedes
animaux)
esttrès élevé ( 2 6 p. ioo). Ainsi, à état d’engraissement fixé, les coefficients de variations des muscles
etdu squelette
sontrespectivement égaux à
2p.
100 et7 p.
100seulement. Ces résultats
nefont que confirmer
ceque l’on connaît déjà
surla
relative stabilité de la composition de la
massemaigre des animaux. Ils expliquent également pourquoi,
comme nousl’avons signalé, le poids de la musculature
estplus
étroitement relié
aupoids des dépôts adipeux de
necôte qu’au poids des muscles de
ce morceau.
Cor,! et al. ( 19 6 2 ) ainsi que B UTTER FI ELD ( 19 6 5 )
ontmontré également
que
le poids des muscles était relié à des critères d’adiposité (épaisseur des dépôts adipeux sous-cutanés dorsaux).
2
.
On
agénéralement l’habitude d’évaluer la précision d’une équation d’esti-
mation à partir de
sonécart-type résiduel (SD). Si l’on
seréfère à
cecritère,
noséquations
sontlégèrement plus précises que celles qui
ontété obtenues par C ALLOW
(rg62), Bu’r’rER!W!,D ( 19 6 5 ). Nos résultats
sonttrès voisins de
ceuxde L ANAR i (ig73)
et
iV II , I , IAMS
etal. (rg 74 ). Ils
sontcomparables également à
ceuxde HO PP E R (rg44)!
L
EDGER
etH U TC HISON ( 19 6 2 ),
etG EAY
etBÉ RAN GE R ( 19 6 9 ) (tabl. 4 ). D’après
cecritère, il semble que l’accroissement du nombre des animaux
etl’amélioration de
l’analyse statistique des résultats n’aient pas permis d’améliorer significativement l’ajustement des équations par rapport à celles de GE AY
etBÉ RAN GE R ( 19 6 9 ). Mais
la seule manière de comparer réellement la précision de
ceséquations que
nous avonscalculées, serait de les appliquer à des animaux dont
onconnaîtrait par ailleurs la
composition de la
carcasse, etn’ayant pas servi à la détermination des équations.
Nous ne
disposons pas de tels résultats
ennombre suffisant, aussi
avons-nousseule-
mentpu comparer à titre d’exemple, le poids total des trois tissus de la
carcasse(os, muscles, dépôts adipeux) estimé par chacune des deux méthodes,
aupoids réel de la
carcasse
de 3 r taurillons Frisons. La différence
moyenne entrele poids de la
carcasseet
la
sommedes trois tissus
aété égale à 14 , 4 kg
avecles équations de G E a y
etBÉ
RAN GE
R (ig6g)
et5, 9 kg
avecles équations récentes. Le résultat le plus important
est
la valeur respective des écarts-types de
cesdifférences ( 5 , 4
et2 ,q kg), qui prouve indirectement l’amélioration apportée par les nouvelles équations.
L’effet de la
race surles équations d’estimation du squelette,
etle léger effet de l’âge
surl’équation d’estimation des muscles
etdes dépôts adipeux confirment
avecplus de précision, les résultats de C ALLOW ( 19 6 2 )
etde BuTTE R Fi EED ( 19 65)
et nousconduisent à plusieurs conclusions d’ordre pratique :
-
Les équations d’estimation des dépôts adipeux
etdes muscles peuvent
être utilisées pour des jeunes bovins de
racesaussi différentes que la
raceCharolais,;
et
la
raceFrisonne, donc pour la majorité des
racesFrançaises ;
enrevanche, l’estimation du squelette nécessite de tenir compte de la
racedes animaux (Frisons,
ou
animaux de
raceà viande).
-
Nos résultats
mettent enévidence que les équations d’estimation des muscles
etdes dépôts adipeux devaient dépendre de l’âge des animaux.
Nous nepouvons pas tenir compte de
cefacteur dont la signification
estliée à la vitesse de croissance des
animaux, donc à la méthode de production. Cependant, il convient de
resterprudent
sur
l’interprétation de résultats obtenus
avec ceséquations
concernantla compa- raison
entreanimaux d’âges différents.
Le tableau 3 rapporte les équations calculées
au coursdes trois dernières étapes
de la régression progressive. D’un point de
vuepratique, il
montrel’amélioration de la précision que l’on peut attendre
enaugmentant le nombre de
mesureseffectuées
au moment
de l’abattage. A partir des seuls résultats de dissection de la
me côte(et
du poids de carcasse),
onpeut estimer le poids des dépôts adipeux
etdes muscles de la
carcasse avec unécart-type respectif de 3 , 91
et4 ,6 5 kg. Si l’on dispose également
du poids des dépôts adipeux périrénaux
etprécruraux
etde la compacité de la cuisse,
ces
écarts-types
sontréduits à 3 , 57
et4 , 54 kg respectivement. Il faut toutefois
remar-quer qu’il
estdifficile de standardiser la méthode de prélèvement de
cesdépôts adi-
peux dans les conditions pratiques de l’abattage commercial. Ainsi, compte
tenudes
erreurs
de prélèvement, l’amélioration de la précision apportée par
cescritères risque
d’être négligeable. En règle générale,
ondoit donc pouvoir
se contenterde l’estima- tion à partir de la
IIcôte seulement.
Lorsque le poids de muscles
etde dépôts adipeux
est connu,le poids du squelette peut être estimé par différence, mais
avec unrisque d’erreur systématique. Il
estdonc préférable de l’estimer indépendamment des muscles
etdes dépôts adipeux, mais il
estalors nécessaire de
mesurerle poids des
os canons,la compacité de la cuisse, et
de connaître la
racedes animaux.
Le poids des tissus de la
me côte
etles différents critères que
nous avonsmesurés
sur
la
carcasse,permettent donc d’estimer
avec unebonne précision (absolue
ourela- tive) la composition des
carcassesde bovins. Mais, pour que cette méthode d’estima- tion puisse être généralisée à
ungrand nombre d’animaux, les
mesuresdoivent être faciles à effectuer
etpeu onéreuses. Or, le prélèvement de la
liscôte
surle
«pan traité n nécessite la découpe du
«milieu de train de côte n qui, dans certains circuits
commerciaux, déprécie la valeur de ,la
carcasse.Nous cherchons donc maintenant à relier la composition de la
carcasseà celle d’un
morceauplus facile à prélever. En
raison de
sasituation à l’extrémité antérieure du
«pan traité
», nous avonschoisi la
«
6 e côte
o.Les premiers résultats que
nous avonsobtenus
sontprometteurs, mais ils
ne sont
pas
encore ennombre suffisant pour qu’on puisse comparer les deux méthodes.
Reçu pour pubLicalion
en mirs 19i5.REMERCIEMENTS
Nous
présentons
nos vifs remerciements au Dr R. M. SEEBECK(C.
S. 1. R. O. Division of AnimalGenetics, Rockhampton, Australie),
tant pour le programme de calcul sur ordinateurqu’il
nous a donné(analyse
de variance et de covariance nonorthogonale)
que pour les conseilsqu’ils
nous aprodigués
au cours del’interprétation statistique
de ces résultats.SUMMARY
ESTIMATION OF THE COMPOSITION
OF BEEF CARCASSES FROM THE COMPOSITION OF THE IITH RIB CUT.
1. - ANATOMICAI, COMPOSITION
Carcasses of 120 young bulls from different breeds
(Fvisian, Ghavolais, Limousivc, Salevs) aged
between 9and ymonths,
were dissected. Besides the carcassweight,
some criteriasupposed
to be related to carcass
composition
were measured atslaughter : kidney
andprecrural
fat(’),
hind
leg thickness/hind leg length,
canon boneweight.
An i ith rib cut was taken out and dissectedaccording
to the method describedby
GEAY and BERANGER(i 9 6 9 ).
Using
theprogressive regression method,
carcass tissueweight (bone, muscles,
fatdepots)
was correlated with these different criteria. The effect of breed and age of the animals on the
regression equations
was determinedby
covarianceanalysis (table 2 ).
( 1
)
Fatdepots
between Rectus a6dominis and Gutaneus trunci muscles.The
regression equations
of muscle and fatdepots
does notdepend
on the breed of the ani- mals. For the estimation of the skeleton, the breed of the animals must be taken into account(Frisian,
or animals of the otherbreeds).
The
regression equations
of fat and muscledepots
shoulddepend
on the age of the animals.This factor has not been considered in the
equations,
hence itssignificance
is correlated with thegrowth
rate of the animals. However,concerning
thecomparison
between animals of different ages, it is necessary to beprudent
wheninterpreting
the results obtainedby
means of these equa- tions.Calculation of the
equations by progressive regression
allowed toclassify
theexplanatory
variables
according
to their statisticalsignificance.
In theregression equations
of fatdepots
andmuscles,
this order was thefollowing :
carcassweight, weight
of fat andweight
of muscle of thez i th rib cut. In the
regression equation
of theskeleton, weight
of canon bone comesimmediately
after that of the carcass.
Table 3
reports
theequations
calculatedduring
the last threesteps
of theprogressive
regres-sion ;
the finalequations
are thefollowing :
Weight
of carcass fatdepots (lcg) .-_
-
19.98
+ 0.1266 X carcass
weight (kg)
- ! 95.37 X
weight
of mth rib fatdepots (kg)
-
2 6. 52
Xweight
of mth rib muscles(kg)
+8r.95
Xweight
ofkidney
andprecrural
fat(’)
R I
=
o. 9 626
sd = 3.57kg ; Weight
of carcass muscles(kg)
=-
6.223
+
0.7675
X carcassweight (kg)
-
9 6. 13
Xweight
of nth rib fatdepots (kg)
+ 37!24 X
weight
of mth rib muscles(kg)
-
94 .6 4
Xweight
of i rth rib bones(kg)
- 0.7707 X
weight
ofkidney
andprecrural
fat(’)
R
2= 0.9940 SD = 4.54
kg ; Weight
of carcass skeleton(kg)
x=+ constant term
-
!- o.o7i66
X carcassweight (kg)
- 3.343 X
weight
of IIth rib muscles(kg)
+31.26
Xweight
of mth rib bones(kg)
- 40-45 X
(leg thickness/leg length)
+9!045
Xweight
of the 4 canon bones(kg)
R 2
=
o. 9 62 4
SD = 1.66kg.
The constant term
represents
13.90 for the animals of the Frisian breed andII - 4 8
for thoseof the other breeds
(Gharolais, Limousin, Salers).
These
equations
arerelatively
accurate ascompared
with those calculated inprevious
studies(table 4 ). Expressed
inpercentage
of the mean carcassweight,
the residual standard deviations of theregressions represent 1 . 3 8,
1.74 ando.6 4
p. 100respectively
forfat,
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