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Influence de la nature des électrodes sur les propriétés électriques du ZnS en couches minces)

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(1)

HAL Id: jpa-00205940

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00205940

Submitted on 1 Jan 1965

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Influence de la nature des électrodes sur les propriétés électriques du ZnS en couches minces)

Gérard Marchal

To cite this version:

Gérard Marchal. Influence de la nature des électrodes sur les propriétés électriques du ZnS en couches

minces). Journal de Physique, 1965, 26 (3), pp.135-142. �10.1051/jphys:01965002603013500�. �jpa-

00205940�

(2)

INFLUENCE DE LA NATURE DES ÉLECTRODES

SUR LES PROPRIÉTÉS ÉLECTRIQUES DU ZnS EN COUCHES MINCES (1)

Par GÉRARD MARCHAL,

Laboratoire d’Étude des Semiconducteurs, E. N. S. E. M., Nancy.

Résumé. - L’auteur étudie, tout d’abord, la résistivité du sulfure de zinc, en couches minces

déposées sous vide, en fonction de la température. Avec des électrodes en aluminium la résistivité est plus élevée dans le sens transversal que dans le sens longitudinal. Les caractéristiques courant-

tension mesurées dans le sens transversal avec des électrodes en or ou en aluminium ne sont pas linéaires. Dans le sens longitudinal, les caractéristiques sont linéaires. Il semble donc exister une

dissymétrie dans la structure transversale des couches, provenant d’une dissociation partielle du

ZnS au cours de l’évaporation.

On utilise ensuite l’indium comme électrodes et l’on étudie les caractéristiques courant-tension dans le sens longitudinal. L’indium forme un meilleur contact ohmique que l’or et l’aluminium et laisse passer des courants qui augmentent beaucoup plus rapidement que la tension. L’influence de la lumière et de la température sur ces caractéristiques a été étudiée.

Abstract. - The resistivity of ZnS thin films evaporated in high vacuum is studied as a function of temperature. With Al electrodes the resistivity is greater in transverse than longitudinal direc-

tion. The current versus potential curves with Au or Al electrodes are not linear, in the trans-

verse direction, but they are linear in the longitudinal direction. The author thinks that there could exist a dissymmetry in the transverse structure of the layers, due to the partial dissociation of ZnS

during the evaporation.

The current vs potential curves are studied with In electrodes which form a better ohmic contact that Au and Al. The current flowing through the layer increases then more rapidly than the poten-

tial. The influence of light and temperature has also been studied.

1. Introduction.

-

Apr6s avoir 6tudi6 les pro-

pri6t6s di6lectriques du sulfure de zinc en couches

minces *apor6es sous vide [1], travail qui nous

avait permis de mettre en evidence 1’existence de deux bandes d’absorption dielectrique situ6es de

part et d’autre de la temperature ambiante, nous

avons entrepris de mesurer la r6sistivit6

«

trans- versale

))

et « longitudinale » du ZnS en couches

minces en fonction de la temperature avec des

electrodes de differentes natures. Nous avons 6ga-

lement trace des caractéristiques courant-tension et 6tudi6 l’influence de la lumiere sur ces caracté-

ristiques.

Si de nombreux travaux ont dej a ete eff ectues

sur le sulfure de cadmium en couches minces [2, 3]

il ne semble pas que le ZnS ait retenu l’attention.

La raison en est peut-etre la difficult6 de fabriquer

les bons contacts ohmiques n6cessaires pour 1’etude de la r6sistivit6 ou de caractéristiques courant-

tension. Une m6thode a ete mise au point dans le

cas de monocristaux de ZnS par Cooke [4] mais

semble peu adaptee a 1’etude des couches minces.

2. Préparation des couches minces.

-

L’en- ceinte a evaporation en acier inoxydable a 6t6

d6crite antérieurement [5]. Elle est evacuee par

un syst6me de pompage comprenant en s6rie une

(1) Communication a la reunion consacr6e a 1’etude des couches minces, organis6e par la Societe Française de Physique a Dijon, le 3 mai 1964.

pompe a palettes, un piege a azote liquide, une

pompe a diffusion d’huile, un piege a azote liquide

et une pompe a evaporation de titane. Avec cet ensemble nous atteignons un vide de 1,5 X 10-8 mmHg et nous maintenons un vide de 1 a 2 X 10-7

mmHg au cours des evaporations. Une tourelle rotative supporte six lames et six verres t6moins

et permet de les presenter au-dessus des sources

d’évaporation. Cette tourelle ne nous permettait

pas de controler la temperature du support au

cours des evaporations.

Le sulfure de zinc provenait de la firme Leuchts- toffwerk G. M. B. H., Heidelberg, et 6tait 6vapor6 depuis une nacelle en tantale. Au cours des évapo- rations, la temperature du creuset 6tait maintenue a environ 1 500 OK de façon que la vitesse de

depot soit de l’ordre de 500 A/min a 15 cm, vitesse

qui semble la plus convenable pour obtenir des couches de propri6t6s reproductibles.

La figure 1 donne une vue des dispositifs exp6-

rimentaux realises. Nous avons tout d’abord uti- lise des supports en verre Pyrex lorsque les mesures

de r6sistivit6 étaient eff ectuees dans le sens trans-

versal, ensuite des supports en silice lorsque Fetude

avait lieu dans les sens longitudinal et transversal.

Les couches obtenues ont des 6paisseurs variant

entre 0,2 et 2u. Ces 6paisseurs sont reperees au

cours des evaporations en comptant les minima et

les maxima, distants de x/4 d’6paisseur optique,

d’un faisceau de lumiere monochromatique traver-

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01965002603013500

(3)

136

FIG. 1.

-

Configuration des structures longitudinale et transversale.

sant les verres t6moins places au voisinage des

lames et ne recevant que les projections de ZnS

a l’exclusion des électrodes.

3. Dispositif expérimental.

-

Apr6s une stabi-

lisation de 24 heures sous vide, les lames etaient sorties de l’enceinte 6 evaporation et plac6es dans

un dessicateur sous vide. Ensuite chaque lame à

6tudier est plac6e dans un four situe dans une

seconde enceinte a vide dont la description a 6t6

faite antérieurement [6]. Ce dispositif permet de

faire varier, par conduction, la temperature des

lames de 78 a 750 OK.

Les mesures de r6sistivit6 p ainsi que certaines

caractéristiques courant I-tension V en continu ont

utilise un 6lectrom6tre dont la resistance d’entrée 6tait plac6e en s6rie avec la lame a 6tudier. Une

tension continue 6tait appliquee aux bornes de cet

ensemble et en mesurant cette tension et le courant

passant dans l’électromètre, nous pouvions en

d6duire a la fois I, V et p. Lorsque la conductivite 6tait trop 6lev6e pour permettre des mesures avec 1’e!ectrometre, nous utilisions alors un galvano-

m6tre de bonne sensibilite.

4. ttude de la r6sistivit6 du ZnS dans le sens

transversal.

-

La figure 2 nous montre la varia-

tion de p en Q cm en fonction de 1fT pour des

températures comprises entre 78 OK et 725 oR.

pour 3 couches, d’épaisseurs differentes, de la

s6rie 14. Les electrodes utilis6es étaient en alu- minium. 11 ne semble pas que les valeurs de p

FIG. 2.

-

Diagramme donnant la r6sistivit6 transversale,

en fonction de 103fT, de 3 couches de la s6rie 14. Les electrodes sont en aluminium.

obtenues soient fonction de l’épaisseur, au moins

dans le domaine d’épaisseur 6tudi6 ici. LA courbes sont sensiblement parall6les et présentent une 16g6re courbure a partir de 400 OK jusqu’à la temperature ambiante. A la temperature ambiante,

la r6sistivit6 6tait de l’ordre de 1016 Q cm, limite de sensibilite de l’appareillage de mesure. Jusqu’h

la temperature de I’azote liquide la r6sistivit6 a

toujours ete trop 6lev6e pour etre mesur6e. La tension appliqu6e 6tait de 0,5 volt, soit un champ

de l’ordre de 104V/cm.

La figure 3 repr6sente les variations de p en

fonction de l’inverse de la temperature pour 3 couches de la s6rie 16, les electrodes 6tant en or.

On constate, d’une part que les caractéristiques

pour des temperatures sup6rieures a la temp6-

rature ambiante sont presque des droites, d’autre part, pour des temperatures inférieures a la temp6-

rature ambiante, la r6sistivit6 6tant comprise entre

1014 et 1015 Q cm, on a pu mettre en evidence une

autre portion de droite dont la pente est tres inférieure a la premiere.

De 1’etude de ces deux series de courbes, nous

d6duisons les remarques suivantes :

1. La r6sistivit6 du sulfure de zinc en couches

minces, dans le sens transversal, est tres 6lev6e

(1014 a 1016 0 cm a la temperature ambiante),

sup6rieure a celle mesur6e sur des monocristaux

de ZnS par W. Ruppel [7] : 1013 Q cm.

(4)

FIG. 3.

-

Diagramme donnant la r6sistivit6 transversale, en fonction de 103fT, de 3 couches de la s6rie 16.

Les electrodes sont en or.

2. La nature de 1’electrode semble modifier la pente des courbes pour des temperatures sup6-

rieures a la temperature ambiante, dans un do-

maine correspondant a la conductibilité intrin-

s6que du ZnS. L’6nergie d’activation d6duite de la pente varie entre 1,8 et 2 eV pour les 6lee- trodes en aluminium et entre 1,5 et 1,7 eV pour les 6lectrodes en or. Cette dispersion des valeurs pr6c6dentes est due en partie aux erreurs com-

mises en mesurant la pente de ces courbes.

3. Pour des temperatures inférieures a la temp6-

rature ambiante, il apparait un palier dans le cas

d’électrodes en or. Ultérieurement, nous essaierons

de determiner si ce niveau d’impuretés est lie

,a la nature de 1’electrode.

La r6sistivit6 tres 6lev6e du ZnS en couches minces pourrait etre li6e a la presence de contacts

non ohmiques. Nous ne saurions oublier la possibi-

lit6 d’une dissociation du ZnS au cours de 1’evapo-

ration conduisant a la formation d’une couche de structure non homog6ne avec une concentration

plus 6lev6e de soufre au d6but du dépôt, cette

concentration diminuant au fur et a mesure que

1’epaisseur de la couche augmente, d’une mani6re semblable au gradient d’indice trouve dans les couches minces par des m6thodes optiques [8].

5. Étude de la résistivité du ZnS dans le sens

longitudinal.

-

La fabrication de condensateurs

destines a 1’6tude de la r6sistivit6 d’un dielectrique

dans le sens transversal est relativement facile.

Lorsque l’épaisseur de la couche a 6tudier est assez faible les court-circuits causes par les pous- si6res sont r6parables si les electrodes m6talliques poss6dent un oxyde isolant tel que Al. Par contre, la fabrication d’un sillon correct a 1’echelle micros-

copique est plus difficile en raison de la migration

du metal dans le sillon produite par 1’echauffement du support au cours de l’évaporation du di6lec- trique. Une autre difficult6 est le positionnement

du fil de tungst6ne servant de cache au moment

de 1’evaporation des electrodes. 11 nous est apparu

indispensable que le fil vienne en contact 6troit

avec la lame-support a cause de la pénombre due

aux dimensions du creuset. Aussi, avons-nous 6t6 amenés à mettre au point un dispositif pr6sentant

le fil devant chaque lame apr6s rotation de la

tourelle.

La figure 4 nous montre la variation de la résistivité en fonction de l’inverse de la temp6-

rature pour 2 sillons de la s6rie 23, l’ électrode

employee 6tant l’aluminium. La largeur du sillon

6tait de 18u et le champ applique du meme ordre

de grandeur que pour 1’etude dans le sens trans- versal. Ici, encore, de meme que pour la figure 2,

les courbes presentent une 16g6re concavite et l’on

peut noter le d6but d’un palier pour la partie basse

temperature ou la r6sistivit6 est toujours rest6e

(5)

138

FIG. 4.

-

Diagramme donnant la r6sistivit6 longitudinale,

en fonction de 103fT, de 2 couches de la s6rie 23. Les electrodes sont en aluminium.

sup6rieure a 1013 Q cm. La difference essentielle par rapport aux courbes donn6es dans les 2 figures pr6c6dentes est la reduction de la r6sistivit6 pour

une meme temperature. A la temperature am-

biante p est 6gal a 2 X 1012 Q cm alors que dans le sens transversal p est sup6rieur a 1016 Q cm.

Quoique l’erreur commise dans la mesure des di- mensions du sillon soit plus 6lev6e que dans le cas du condensateur, celle-ci ne peut expliquer cet

6cart de plusieurs puissances de 10. Nous pouvons done dire que cette r6sistivit6 6lev6e n’est pas due

uniquement a un contact plus ou moins ohmique

du moins en ce qui concerne l’aluminium.

Au cours de ces mesures de r6sistivit6 en fonc- tion de l’inverse de la temperature nous avons remarque que les courbes obtenues s’écartaient

16g6rement de droites surtout dans le domaine de

temperature correspondant a la conductibilité

intrinseque du ZnS. Cette courbure peut s’expliquer

si l’on consid6re que les mesures ont ete effectuees dans un domaine de temperature correspondant au

raccordement de deux portions de droites. Pour

determiner avec exactitude la pente de la partie

haute temperature, il serait n6cessaire d’élever la

temperature au moins jusqu’a 1250 OK ainsi que I’a fait Fok [9], dans le cas de monocristaux et de

poudres. 11 trouve alors une pente correspondant

a une 6nergie d’activation de 1,7 :t 0,1 eV.

6. Atude des caract6ristiques eourant-tension dans le sens transversal.

-

Cette difference de r6sistivit6 dans les deux sens transversal et longi-

tudinal doit se retrouver lors de 1’6tude des carac-

t6ristiques courant-tension. Dans le sens trans-

versal, a la temperature ambiante, la r6sistivit6 du ZnS en couches minces est bien trop 6lev6e pour

nous permettre de tracer ces caractéristiques en

courant continu. En effet pour des tensions de l’ordre de quelques volts (champs > 104 Vjcm)

les courants mesures sont de l’ordre de 10-13 A. et la sensibilite de 1’electrometre limitait la mesure

à des courants sup6rieurs a 5 X 10-14 A. De m6me, en courant alternatif basse f requence en

raison de la capacite trop 6lev6e de nos couches (environ 1000 pF) cette mesure ne fut pas pos- sible. Aussi avons-nous ete amenes a 6lever la

temperature d’6tude jusqu’h 400 °C afin d’abaisser la resistance de la couche vers 50 kQ, la temp6-

rature 6tant stabilis6e a quelques degr6s pres.

La figure 5 nous montre le trace, obtenu sur l’oscilloscope, de la caractéristique courant-tension pour la lame 145 avec electrodes en aluminium,

FIG. 5.

-

Caractéristique courant-tension de la lame 145 dans le sens transversal.

Les electrodes sont en aluminium : 1 division verticale

=

20uA,

1 division horizontale

=

0,70 volts.

la frequence d’6tude 6tant de 10 Hz. La non-

lin6arit6 est 6vidente et la distribution de potentiel

a travers la couche n’est pas uniforme. Nous avons

6galement trace la meme caractéristique dans le

cas of les electrodes utilis6es étaient en or. C’est

ce que pr6sente la figure 6 ou la frequence d’6tude

6tait de 0,5 Hz.

L’étude de ces deux figures montre que les

caractéristiques courant-tension ne sont pas line-

aires, ce qui implique 1’existence de contacts non

ohmiques ; ceci pourrait donc expliquer les r6sisti-

(6)

FIG. 6.

-

Caractéristique courant-tension de la lame 165 dans le sens transversal.

Les electrodes sont en or : 1 division verticale

=

16pLA,

1 division horizontale

=

0,70 volts.

vites anormalement 6lev6es mesur6es, dans le sens transversal, en fonction de la temperature mais ne

rendrait pas compte de la difference de r6sistivit6 observ6e dans les sens longitudinal et transversal.

11 semble que les m6taux tels que Au et Al, de

fonction de travail 6lev6e, ne r6alisent pas de bons contacts ohmiques avec ZnS en couche mince.

11 serait donc n6cessaire d’utiliser des m6taux de fonction de travail plus faible tels que In et Ga a la fois pour 6tudier les caractéristiques courant-

tension et pour mesurer la r6sistivit6 en fonction de la temperature. Malheureusement ces m6taux

poss6dent des points de fusion tres bas (155 °C et

29 °C respectivement) et ne conviennent pas à 1’6tude de la r6sistivit6 en fonction de la temp6-

rature.

7. ftude des caraetdristiques courant-tensions dans le sens longitudinal.

-

Nous avons tout

d’abord 6vapor6 de I’aluminium comme electrodes afin de pouvoir mesurer la r6sistivit6 en fonction de la temperature, ce que nous avons vu prece-

demment (voir fig. 4). Ensuite des caract6ris-

tiques courant-tension ont ete trac6es pour plu-

sieurs lames ayant deja ete mesur6es lors de 1’etude

de p en fonction de 1/r. La figure 7 nous montre

ces caractéristiques a différentes temperatures pour la lame 231. Nous voyons que ces caractéristiques

suivent la loi d’Ohm et nous retrouvons 6galement

les valeurs de r6sistivit6 que nous avions mesur6es

sur la figure 4. Le fait que nous obtenons, avec des champs comparables, des caractéristiques lin6aires

dans le sens longitudinal alors que nous trouvions des caracteristiques non ohmiques dans le sens

transversal pour la meme nature d’electrode semble indiquer une dissym6trie dans la structure

transversale de la couche. Cette dissym6trie pour- rait provenir comme nous 1’avions suppose d’une

dissociation partielle du ZnS au cours de 1’evapo-

FIG. 7.

-

Caractéristiques courant-tension, a différentes

temperatures, de la lame 231 dans le sens longitudinal.

Les electrodes sont en aluminium.

ration, conduisant a la formation d’une couche dont la concentration en impuret6s varierait de 1’electrode inf6rieure a 1’electrode sup6rieure. Cette

variation de la structure de la couche d’une face a 1’autre entrainerait donc la formation de bar- ri6res de contact differentes au voisinage des deux

electrodes et par consequent des caractéristiques

courant-tension dissymétriques. Remarquons que

l’évaporation des 2 electrodes lors de la fabrication d’un sillon a lieu en meme temps (en fait il s’agit

du meme creuset) alors que dans le sens transversal il y a 2 evaporations successives provenant de

2 creusets diff6rents et s6par6es par une dur6e de

quelques minutes n6cessaires a 1’evaporation du

ZnS. Par consequent dans le sens transversal, il pourrait y avoir 6galement une dissym6trie due

a l’oxydation partielle de 1’electrode inf6rieure dans 1’atmosphere résiduelle de 1’enceinte a vide.

Cette hypothese disparait si l’on consid6re a la fois le sens de parcours du courant dans la lame et le cas ou les electrodes sont en or et ou il n’y a

donc pas d’oxydation.

Si 1’etude des propriétés 6lectriques du ZnS dans

(7)

140

le sens transversal est influenc6e par la structure de la couche, l’étude dans le sens longitudinal peut

1’etre par la propreté du support puisque le fond

du sillon est en contact avec celui-ci. Nous avons

d’ailleurs observe une difference de r6sistivit6 lors de la mesure des caractéristiques courant-tension pour la lame 234. Cette lame 6tait plac6e en face

du creuset de ZnS au cours du d6gazage de celui-ci, quoique le creuset soit cache. La figure 8 nous

montre une s6rie de caractéristiques effectuées

FIG. 8.

-

Caractéristiques courant-tension a differentes

temperatures, de la lame 234 dans le sens longitudinal.

Les electrodes sont en aluminium.

a plusieurs temperatures pour la lame 234 et en changeant la polarite de ]a tension appliqu6e. Ici

encore les caractéristiques sont lin6aires mais on

constate une elevation de la r6sistivit6 d’une

puissance de 10 par rapport a la lame 231 bien que

1’epaisseur et les conditions d’évaporation soient

les memes. 11 pourrait y avoir au cours du d6gazage

du ZnS liberation de soufre depuis le creuset ;

celui-ci viendrait se d6poser sur la lame plac6e

devant et cette couche de soufre modifierait

quelque peu la structure de la couche d6pos6e

ultérieurement ou diffuserait dans la couche au cours de 1’6vaporation [10].

Sur la figure 9 sont representees trois caracté- ristiques courant-tension pour 3 lames poss6dant

un sillon de 11u de largeur avec electrodes en

indium. Les mesures ont ete effectuées alors que la lame 6tait plac6e dans le vide et sous obscurite a la temperature ambiante. On peut distinguer deux

FIG. 9.

-

Caract6ristiques courant-tension de 3 couches de la s6rie 25, dans le sens longitudinal. Les electrodes

sont en indium.

parties dans ces courbes : une partie sensiblement lin6aire et vérifiant la loi d’Ohm pour de faibles tensions ( 10 volts) et une autre partie pour des tensions sup6rieures a 10 volts ou le courant croit

beaucoup plus rapidement que la tension. La

premiere partie nous permet donc de calculer la

r6sistivit6 du materiau a partir de

p

=

(SIL) (V/I) ci 2 x 1011 Q cm.

Le meme calcul effectue a partir des caract6ris-

tiques courant-tension pour les lames de la s6rie 23 ou le sillon poss6dait des electrodes en aluminium

nous donnait p ci 2 X 1012 Q cm. 11 semble donc que l’on divise p par 10 en utilisant l’indium à la

place de l’aluminium.

Ð’après la seconde partie de la caractéristique,

on peut voir qu’il est possible de faire passer des courants 6lev6s dans un isolant tel que ZnS. Ceci fut pr6vu depuis 1940 par Mott et Gurney [11] qui

6tablirent la relation :

(8)

et la distance entre les 6lectrodes ; V la tension appliqu6e.

Cette loi suppose que les contacts sont ohmiques,

c’est-à-dire que la fonction de travail du metal est inférieure a celle de l’isolant. II est assez surprenant

que cette loi n’ait pas ete v6rifi6e plus tot mais la

raison en a ete donn6e par Rose [12] en 1955 : cette

loi suppose que l’isolant est relativement libre de

pieges. Les pieges presents dans l’isolant abaissent la mobilite et r6duisent fortement le courant limit6 par la charge d’espace dans l’isolant. En plus de la

diminution du courant, ces pieges peuvent affecter

fortement 1’allure des caractéristiques courant-

tension. Lampert [13] a analyse l’influence de la nature et de la profondeur des niveaux pieges et

a trace les caractéristiques correspondantes. Il

a montre que le courant peut s’élever tres rapi-

dement en accord avec la relation I

=

k vm ou

1’exposant m peut varier de 3 a 7. Il serait pr6ma- tur6, actuellement, d’interpréter les caract6ris-

tiques de la figure pr6c6dente comme 6tant dues

a un courant limit6 par la charge d’espacé dans

ZnS puisqu’il existe d’autres ph6nom6nes ou le

courant augmente tres rapidement avec la tension.

FIG. 10.

-

Representation de log I en fonction de V1/2

pour 3 couches de la s6rie 24

ces courants.

Sur la figure 10 nous avons trace ces memes

caractéristiques avec en ordonn6es log I et en

abscisses VI/2. Ici encore, les caractéristiques se composent de deux parties: une partie courb6e pour V 10 volts correspondant a Ja loi d’Ohm et

une autre partie ‘sensiblement lin6aire pour V > 10 volts. Cette partie r6pond a la loi

I = a exp(p V112). On voit ainsi qu’il est actuel-

lement difficile de se prononcer sur le phenomene

observe et sur la nature du contact formé par l’indium avec le sulfure de zinc bien que ce soit l’indium qui semble convenir le mieux parmi les

diff6rents m6taux utilises. Nous envisageons

d’autres etudes avec des m6taux tels que Ga ou des alliages Ga-Al permettant d’élever la temp6-

rature et des mesures de capacite différentielle nous

renseigneraient sur la hauteur de la barri6re et sur le nombre de pieges adjacents au contact. Sur

la figure 10 nous avons trace aussi les caract6ris-

tiques courant-tension pour 3 lames de la s6rie 24, qui different notablement de celles des couches de la s6rie 25. L’explication nous en a ete donn6e par l’observation du sillon au microscope : les sillons de la s6rie 24 présentent tous un rétrécissement du a un mauvais contact du ffl avec le support au

cours de l’évaporation..

FIG. 11. - Influence de la temperature sur les caracté- ristiques courant-tension de la lame 256 avec electrodes

en indium.

(9)

142

En raison du bas point de fusion de l’indium,

nous avons restreint notre domaine d’étude en

fonction de la température et la figure 11 nous

montre l’allure des caractéristiques courant-tension a des temperatures de 77 OK, 179 OK, 295 °K et

360 OK pour la lame 256. Pour chaque temp6- rature, nous retrouvons les deux parties des carac- t6ristiques montr6es sur la figure 9. On observe

FIG. 12.

-

Influence de la lumiere sur les caractéristiques

courant-tension de la lame 256 a différentes temp6-

ratures.

6galement qu’un abaissement de la temperature

a pour effet de rendre la caractéristique courant-

tension plus verticale. L’elevation de temperature augmente le nombre de porteurs de charges libres

dans la bande de conduction. Si l’on admet, ainsi

que le pr6voit la loi de Mott et Gurney, l’existence

d’une charge d’espace dans l’isolant, restant cons-

tante et fonction seulement de la tension appliqu6e,

1’echauffement élève la proportion de charges

libres par rapport a la charge d’espace.

La figure 12 repr6sente les caractéristiques

courant-tension pour la lame 256, plac6e dans

l’obscurit6 puis soumise a un flux lumineux (lampe

Philora HP125 situ6e hors de 1’enceinte en verre

Pyrex) a la temperature ambiante. Nous avons

6galement trace ces memes caractéristiques a

différentes temperatures et sous le meme flux lumi-

neux. On peut voir que 1’eff et de l’irradiation est

d’augmenter la tension a laquelle on passait de

la loi d’Ohm au regime de courant variant tr6s rapidement avec la tension.

8. Conclusion.

-

L’6tude de la r6sistivit6 du sulfure de zinc en couches minces avec des 6lee- trodes de différentes natures nous a permis de

mettre en evidence une r6sistivit6 plus 6lev6e dans le sens transversal que dans le sens longitudinal.

Cette r6sistivit6 plus 6lev6e pourrait etre li6e a une

dissociation partielle du ZnS au cours de 1’evapo-

ration entrainant la formation d’un gradient d’impureté normal a la couche. De 1’6tude des

caractéristiques courant-tension nous pouvons d6- duire que l’indium semble former un meilleur contact ohmique avec ZnS en couches minces que Al ou Au. 11 nous restera a determiner le pheno-

mene physique responsable des courants 6lev6s

que nous observons lors de 1’etude des caracté-

ristiques courant-tension avec electrodes en indium.

BIBLIOGRAPHIE [1] MARCHAL (G.), D. E. S. Nancy, 1962.

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Références

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