Lecture orale
Chapeau rond rouge
Chapitre 1
Il était une fois une petite fille qui vivait avec ses pa- rents à l’orée de la forêt. Comme elle ne quittait jamais le chapeau rond et rouge que lui avait offert sa grand- mère, on l’avait surnommé Chapeau rond rouge.
« C’est le fête de Mère-Grand aujourd’hui. Tu veux bien lui apporter ces deux galettes et ce petit pot de
beurre ? Je sais qu’elle serait enchantée de te voir. » Chapeau rond rouge accepta avec plaisir, elle adorait sa grand-mère.
« Je préfère que tu passes par les champs », lui dit sa mère ;
« c’est plus court par la forêt, mais… »
« Oui, oui, je sais, il y a le loup. Ne t’en fais pas, Maman, je connais la musique. »
Au bord de la route, Chapeau rond rouge tomba sur un grand chien gris endormi contre une meule de foin.
Elle ne résista pas ; elle sortit sa trompette de poche.
L’animal se réveilla en sursaut, complètement terrorisé.
« Qu’est… qu’est… qu’est-ce que c’est ! ? ! »
« Oh ! la tête du chien ! Ha ! Ha ! Ha !
Oui, oui, je sais, pas très sympa le coup de la trompette, mais c’est plus fort que moi.
Tiens, voilà une galette pour me faire pardonner. »
Lecture orale
Chapeau rond rouge
Chapitre 2
« Je… je… je ne suis pas un chien, Je… je… je suis le loup et je… je… je… »
« Oh l’autre ! Mais non, tu n’es pas le loup ; le loup vit dans la forêt et il est très méchant.
Tu t’es vu toi, avec ta bouille de toutou gentil ? »
« Mais si, je… je… je suis le loup… »
« C’est ça, dans tes rêves peut-être. Allez, Mère-Grand m’attend, faut que j’y aille. Tu vois la fumée, c’est juste là, mais à cause du loup, je dois contourner la fo- rêt.
Au revoir mon gros chien… »
Le loup, car c’était bien lui, reprit peu à peu ses esprits.
« La petite peste ! Oh mon pauvre coeur ! »
« Mais elle va voir ce qu’elle va voir ! Je vais lui en don- ner du gros toutou gentil… Je m’en vais fourrer cette galette de la petite effrontée et puis la manger ! » Et le loup partit en courant vers la maison de Mère- Grand. Il fonça droit dans la forêt. Il ne regarda ni à gauche, ni à droite. La maison était en vue.
« Encore cette petite route à traverser et… »
Bing !
…une auto l’envoya valdinguer dans un fourré !C‘était justement Mère-Grand qui revenait du supermarché.
« Oh là là ! Misère ! Le pauvre chien ! Il est arrivé si vite, je n’ai pas pu l’éviter ! »
« Juste ciel ! Il n’est pas mort. Vite, dans le lit, et je file cher- cher le docteur… »
Chapeau rond rouge arriva alors chez Mère-Grand.
« Bonne fête, Mère-Grand ! C’est moi, le soleil de ta vie, je t’apporte deux, heu, une galette… »
« Oh ! Tu es couchée. Tu es malade ? Quelle mine épouvan- table ! »
« Mais non ! C’est ce gros chien qui joue au loup.
L’affreux ! Le misérable ! Il a mangé ma Mère-Grand ! Dire que je lui ai donné une galette ! »
À ces cris, le loup ouvrit un oeil, complètement ahuri :
« Qui… qui… qui est là, »
Chapeau rond rouge l’assomma avec un chandelier.
« Prends ça, sale bête ! »
« Mère-Grand, est-ce que tu m’entends ? Mère-Grand ! Je vais te sortir de là ! »
Et elle s’en fut chercher un couteau dans la cuisine.
« Oh ! Misère ! Il a trépassé ! » s’exclama Mère-Grand qui arrivait avec le docteur.
« Je ne comprends pas, ce pauvre chien respirait encore lorsque je suis partie vous chercher… »
« Oh ! Mère-Grand ! Tu es vivante ! Je croyais que le chien t’avais dévorée, je voulais te sauver, et maintenant il est mort, c’est ma faute ! »
« Doucement, doucement », intervint le docteur.
« Cet animal – qui, soit dit en passant – n’est pas un chien mais un énorme loup – n’est pas mort. Je vais le soigner, mais il me faut un peu de calme. »
Le docteur réussit à sauver l’animal, qui passa sa très lon- gue convalescence chez Mère Grand.
Après quoi, il dut se résigner à son sort : sa réputation de loup féroce en avait pris un coup.
Il finit donc ses jours auprès de la vieille dame.
Quant à Chapeau rond rouge, marquée à tout jamais par cette aventure, elle est devenue un médecin de renom- mée internationale.
Lecture orale
Chapeau rond rouge
Chapitre 3
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Chapeau rond rouge
Chapitre 4