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La dalle anth ropom or ph e chasséenne du site de «La Prairie» à Chabrillan (D r ôm e)

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Texte intégral

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Archéologie en Languedoc, n'' 22, 1998

La dalle a n t h rop om or p h e chasséenne

du site de « L a Prairie» à Chabrillan (D r ôm e )

par Sylvie SAINTOT *

Résumé: Cette découverte provientdusitede Chabrillan«LaPrairie» situédanslescollinesdrômoises.misau jour lorsde laconstruction delalignedirectedu T.G.V. Méditerranée.Sonattributionchronologiquecorrespondàunephase ancienne/moye nne duChasséenparcequ'elle est issued'une couchedatéedu Néolithiquemoyencomprenant denom- breuses structuresorganiséesainsique du matérielvarié.

Il s'agitd'unedalle encalcairegréseux(0,46m x0,3 1 rux0,13 m)aménagéeparbouchardage ctpar polissage évo- quant unpersonnage.Seulela faceavantest travaillée.Lestraitscaractéristiquesde cettesculpturesontportésparticuliè- rement surlatêtecttevisage (rostrepeu dégagédu buste),letorse(seins?)etsurlesbrasallongéslelongdubustetri- angulaireàlabase.Laconjonction del'ensembledeces attributsetl'absencenotablede représentationd'objet pourraient laisserpenserqu'ils'agit d'unefiguration féminine.Laprésencededalle anthropomorpheen contexted'habitatdrômois estactuellementinédite.A«LaPrairie»cettesculptureremet enquestion lestatut même dusite.

Abstract;Thisdiscovery cornesfrom the siteof«La Prairie »in Chabrillan,ontheDrome'shills.and hasbeen broughttolightdurmgthe constructionof theMcditerraneanT.G.V.line.Itschronologicalattributioncorrespondstoan AncientlMediumChasseanphasebecauseilspringsfromaMediumNeolithicdated stratumincludingagreatnumber of organizedstructuresasweil as variousmaterial.

Ilis atypeofsandstonelimcstoneslab(0,46m x 0,31mx0,13m) convcrtedby carvingand polishingandevokinga charactcr. Onlythefront sideiswcrked. Thedistinguishing fcaturesofthissculpture are partlcularlyshawnonthehead and the face (hardlypartedfrom thechest),thebosom andon thearmsstretchedoutalongthetriangulershapedehcstat thebase. Takingintoaccountailthe attributes and the notablelackofrepresentativeobjecteleedsustathinkthatitis a femalefigure.Thepresenceofananthropomorphous slabina contextofDromc'shabitatisactuallynew,This sepulture callsintoquestionthe verystatusofthe site«LaPrairie».

CONTEXT E GÉNÉRAL

Lesite de«LaPrairie»est localiséàune trentaine de kilomètresausud de Valenceetàunequarantaine au nord de Montélimar. Il se place en milieu colli- néen quiconstituela charnièreentre lesPréalpesdu sud et la valléedu Rhôn e.

La couche chasséenne correspondà un limon ar- gileux brun fon cé.Elle n' est conser vée quedansles zones encreux des paléovallons. LesChasséens se sont donc installéssurun terrain présentantun relief marqué pardes vallonnements.

C'est aucours d'undécapa ge exte nsifcorrespon- dantà une surface de5300 m' qu'unedalle anthro-

-A.F.A.N.

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pomorphe a été découverte associee à plusieurs aménageme ntsdont unedizainede trousde poteaux orga nisés,unfoyeret une foss e contenant unsque- lettedecanidé (fig. 1).Si la dalle a été découverte en position primaire, elle était implantée au nord d'undispositifrectangulairelégèrement trapézoïdal, positionnésuivantunaxe est/ouest.Lesdimensions de cetaménagement sontde 10msur 8 mà l'ouest età 10màl'est. L'alignement nordest composéde cinq piquets,alorsque seuls trois piquets sont pré- servés ausud. Lesaltitudesde cespiquets sontcom- prises entre 208,83 met 208,95 m etladalleappa- raît à 208,71 N.G.F et correspond au niveau du Néolithiquemoye n(fig.2).

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ArchéologieenLanguedoc,n?22,1998

ATT RIBUT ION CHRONO-ST RATIGRA- PHIQUE

La présence, au centre de ces structures,d'une fosse/fo yer et d' une fosse/sépulcrale contenant un squelelle de canidé, prou ve uneorganisation parti- culière de celle unité d'habitation.Ainsi, une rela- tion directe entre lazone foy ère, la dalle anthropo- morphe etl' aménagemcntconstituéparlestrousde pote auxpeutêtreproposé e. Compte-tenudel'abon- dance du matérielarchéologique récoltéàl'intérieur de celle zone etàla périphériedespiquetsetenob- servantla disposition deces structures,cet ensemble pourrai t correspo ndre à une constructio n ou à une unité d'habitati on.Laprésencedel'inhumationd'un canidé n'est pas anodine dans ce contexte,

Uneétude préliminairedumobil ier présentédans leDocumentfinal deSynthèseperm et d'attribuer la couche stratigraphique à une phase ancienne / moyenneduChasséen. Les corpus céramiq ueset li- thiq ucs feront l'objet d'un travail plus approfo ndi

dan s le cadre de la mon ographie du site ; d' autre part,deuxdates par A.M.S. sontencours.

DESCRIPTIONDE LADALLE ANTHRO- POMORPHE

Ils' agitd'unedalleencalcairegréseux burdiga- lien,aménagéeparpiquetagectparpolissage,Néan- moins,ilestdifficiled' ob serverles stigmatesdetra- vail et d'en percevoir leur ordre car la roche est particulièrementérodée (fig . 3). Les dimensionsde cette dalle sont de 46 / 31/ 13 cm, Il s' agit d'une borne appointée évoqua nt un personnage. Seule la face antérie ure est sculptée et la facc arrière, exemptedetout aménage ment, présentedescupules liéesà l'act iond'eaustagnante (de même quelesla- piaz).Ledécor sculptéet lepolissagedela silho uette du personna ge s'inscriventunique me nt surunepla- quetteépa isse de3 à 6 cm,Vue de profil, cettepla- quette sedégage nettement parundécrochement de lamassedcladalle (fig, 1,enhaut, àdro ite).

1

+

F3Q

· :Il,lll.l' 3

F81bis

l m

115

+

F60

. ... ..

Fig.2- CHABRILLAN/Laprai- rie.décapage 1delacouche chas- séenne en zone B. F 81 :::; fosse foyer ;FSj bise fosse/sépulture de canidé ;F82:::;calage;FlD:::;dalle anthropo morphe : F3Det F 60 = trou sdepiquet.

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Archéologie en Languedoc,n'' 22, 1998

De face, on distingue une tête dégagée par un rostre,un nez et deuxyeux en retrait parrapport au front proémin ent. Ce rostre appointéen partie som- mitale est dégagé pardeux encoc hes latérales curvi- lignesquisuggèrentàlafoisle couet les épaules. La basedela tête est cernée pardeux rainure s conver- gentes au niveau du menton. Ces traits sont sans doute gravésàpartir defissuresnaturelle sréutili sées etapprofondies(fig.4). Les brasparallèlesetdroits sont matérialiséspar deuxbandespiquetéesasymé- triques en ressautparrapport au buste.Letorse (fé- minin ?), légèrement dégagé par rapport à l' en- semble de la dalle,présentedeuxpectoraux figurés en ronde bosse et traités par polissage. Il pourrait s'agir de seins. La base d'une tunique semble être indiquée par une bande ondée (piquetée) perpendi- culaire à la dalle,mais il est possibleque ce détail soit un jeudelanature .Enfin une pointeestaména- gée à la base de cette dalle par un angle dièdre ,ce qui permet d' ailleurs de maintenir la dalle debout, fichéedanslesol. Cette petite dalle anthropomorphe a été trouvée lafaceantérieurecontreterre ce quia sans douteprotégélesdécorsdel'éro sion.

COMPARAISONS ET INTERPRÉTATION

Nombreuses sont lesstèlesanthropomorphesqui ont été répertoriées le long de l'axe de la vallée du Rhône et sur ces marges (D'Anna, 1977 ;Jallot et D'Anna, 1990) et dans le domaine suisse (Voruz, 1992).Néanmoin s,la dalle à figuration humainede

«La Prairie» ne trouve pas d'équivalent dans la Drôme àl'exception de stèles décoréesissuesde Die

«Lespierrespointues».11s'agit d'unensemble de six dalleshors contexte archéolo gique et dont l'attribu- tionchronologiques'étalerait duNéolithique moyen à final,jusqu' à la charnière du Bronze ancien. Par contre, le site de Die «Chanqueyras», daté d'un e phase ancienne du Chasséen,a livré trois dalles en calcaire marneux (Beeching etalii,1994).Fortement érodées,cesdallesne comportent plusdetracesd'or- nements ;l'une d'elles, en forme de borne, évoque tant par samorphologieque par ces proportions les stèles du Vaucluse à «La Bastide» à l'Isle-sur-la- Sorgue ou au«Rocher desDoms» enAvignon, par exemple (D 'Anna, 1977 ;D'Annaetali i, 1987).

Le personnage-bloc de La Prairie s'apparente aux nombre uses autres figurati ons humaines que l'on connaît dans le sud de la France (Guilaine, 1995). De même qu' en Languedoc oriental et en Provence, elle a la particularitéd' êtreréali séeàpar- tir d'unedallemise en forme, dontseule lafacean- térieureest sculptée (D' Anna et alii, 1987).Erigée à proximité d'une construction et d'une zone foyère

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recoupéepar l'inhumation d'un canidé, cette petite sculpture pourrait évoquer l'identité de l'occu - pant(e)d'unemaisonnée et son appartenance.

CONCLUSION

L'occupati on du Néolithique moyen est assez difficileàcerner bien que la fouille aitfournisuff i- samment d' élémentspour établir uncertain nombre d'hypothèses.L'ouverture desstructurescorrespond au mêmeniveau,dansla couche 12l'exception de six fosses creusées dans un substrat molassique).

Qu'il s'agisse defossesoude trousdepoteau x, ces aménagementssontsimilaires tantparleurremplis- sageque par leurdimension.Laprésencedecabane, et d'airesde stockage laisse supposer une organi sa- tionspatiale dusite particulière.Deplus,lematériel archéologique est, dansl'ensemble,homogène et,en première approximation, attribuabl e à un Chasséen ancien/moyen.

L'organisation spatiale des structures et l'abon- dance du matériel archéologique suggère nt qu'il pourrait s'agir làd'uneou de plusieursoccupations successives dont la durée n'est pas déterminable.

Replacé dans un contexte intra et extra régional, c' estàdire,lelongdela vallée du Rhône (Beec hing, 1995), ce site chasséen ne semble pas connaître d' équi valent. Si l'on cherche à la hiérarchiser, il semblerait que l'occupatio n du Néolithique moyen de «La Prairie» correspond à un habitat qui com-

Fig.3- CHABRILLA N/Laprairie .Dalle anthropomo rpheen calcaireburdigalien (Cliché.T.Mazier).

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Archéologieen Languedoc,n"22,1998 prend de s airesde travail spécialisée s. La dalle an-

thropo mo rp he qui provient d'une aire à struc tures organisée s pourra it sym boliser unpersonn age fémi- nin dont le statut socia lest particuli er et privilégié.

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