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Analyse textuelle des discours violents sur les réseaux sociaux. Cas des échanges entre internaute Algériens à propos de l’élection présidentielle De décembre 2019

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

REPUBLIQUE ALGERIEN DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

UNIVERSITE MOHAMED SEDDIK BEN YAHIA, pôle universitaire De TASSOUSTE JIJEL

Faculté des lettres et des langues Département des lettres et langue française

N° - d’ordre : N° - de série :

Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de master Option : science de langage

Analyse textuelle des discours violents sur les réseaux sociaux.

Cas des échanges entre internaute Algériens à propos de l’élection présidentielle De décembre 2019

Présenté par: Sous la direction de:

BOUROUH Kahina M. SISSAOUI Abdelaziz

Membres du jury:

Président : SIFEUR Amine

Rapporteur : M. SISSAOUI Abdelaziz Examinatrice : GHIMOUZ Manel

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Remerciements

En préambule à ce mémoire, je souhaite adresser mes remerciements les plus sincères à tous ceux qui m’ont apporté leur aide et qui ont contribué à l'élaboration de ce travail.

Mes remerciements sont aussi adressés à mon directeur de recherche Monsieur Sissaoui Abdelaziz qui a suivi de près ma modeste contribution dans les sciences du langage. C’est grâce à sa patience, sa disponibilité et surtout ses judicieux conseils, que je vois aujourd’hui mon travail aboutir.

J’adresse mes sincères remerciements à tous les enseignants du département de Français qui m’ont formé durant ces cinq années et en particulier M.BoudouheneNouredine, M.Radjeh, Mlle.SihemKouras, M.Melouah Fatiha, M.Acila, M.Boukrouh, M.Teshrifiout, Ainsi que M. Abdellaoui Aomar qu’ils trouvent ma profonde gratitude et mon profond respect.

Je remercie également les membres du jury, de m’avoir fait l’honneur d’évaluer mon travail.

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Dédicace

Je dédie ce modeste travail

A ma chère mère

La lumière qui me guide et qui m’amène aux chemins de la réussite. Celle qui me donne du courage et de la confiance en moi pour affronter la vie. J’espère que mon travail sera la preuve de ma gratitude et de mon profond respect.

A mon cher père

Mon héros, celui qui m’a poussé à travailler et à réussir. C’est grâce à tes conseils et tes surveillances que je suis devenue la femme que je suis aujourd’hui.

A mon cher mari Bassem

Aucun mot ne saurait exprimer mon attachement et ma reconnaissance pour l’amour, le soutien et le courage que tu m’apporte jour après jour. C’est grâce à ton aide que mon travail a vu le jour.

A ma belle-mère et mon beau-père

Vous m’avez accueilli à bras ouverts dans votre famille et vous étiez toujours présents pour moi. Je vous dédie ce modeste travail avec tout mes vœux de bonheur et de santé.

A mon frère Mouhamed et mes sœurs Rokia et Nour El houda

Vous êtes le soleil qui illumine ma vie.

A mon beau-frère Chouaib et mes belles sœurs Rania, Doua et Oumnia sans oublier son mari Yasser et sa fille Celia

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Résumé :

Dans ce travail de recherche intitulé « Analyse textuelle des discours violents sur les réseaux sociaux. Cas des échanges entre internautes algériens à propos des élections présidentielles de décembre 2019», nous allons porter une étude sur les échanges violents entre les internautes algériens sur les deux groupes Facebook : Voix libre d’Algérie et Des Hautes et des bas (L’AUTHENTIQUE) Méfiez-vous. Nous allons analyser ce type de discours selon la typologie établie par Jean Michel Adam, en se basant sur trois plans, à savoir, le plan de la cohésion sémantique, le plan de repérage énonciatif et le plan pragmatique. Cette étude a pour objectif de déceler les caractéristiques de la violence verbale exercée dans les commentaires mais aussi de décortiquer les intentions communicatives et le but de l’énonciateur en écrivant de tels propos sur un espace public.

Mots clés : Analyse du discours - La violence verbale - Les intentions communicatives.

Summary:

In this research paper entitled "Textual Analysis of Violent Speech in social media. Case of exchanges between Algerian Internet users about the presidential elections of December 2019, "we will focus on the violent exchanges between Algerian Internet users on the two Facebook groups: Voix libre d’Algérie and Des Hautes et des bas (L’AUTHENTIQUE). We analyzed this type of discourse according to the typology established by Jean Michel Adam, based on three planes, namely, the plan of semantic cohesion, the enunciative tracking plan and the pragmatic plan. The aim of this study is to identify the characteristics of verbal violence in the comments, but also to dissect the communicative intentions and purpose of the enunciator by writing such statements in a public space.

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Keywords: Speech Analysis - Verbal Violence - Communicative Intentions. : نا ا ا ا ھ " ت ا ا ت ا ا !ا . ت!د ا # $ %&' ( )$ ا ت *!ا ل # , &$)ا-. ا /*$ *0ا 1' %1 , 2019 " (ارد ءا$ 4 م 6 ( ، ك % ا , .1 , &$)ا-. ا /*$ *0ا 1' %1 , ا ت!د ا ل # Voix libre d'Algérie و

Des Hautes et des bas (L'AUTHENTIQUE) méfiez-vous . ث;< إ اًد (ا ، مدآ 1 ن @ Aو ي ا C ً6 و ب ا ,1 ع ا ا ھ م 6 ( ھو ، ت & %1 : ا ى % او ، 6 ا GH ا '&' I ى %1و ، !' ا J( ا ى %1 . ف'LI M&$ ًN&أو ت 6 ا P ا C ا Q) R ف$ ا إ (ار' ا ه ھ I!ا &ا ا م ن 1 ت 6 ا ه ھ T ل;R ,1 ث' ا ,1 ض$V او . ا ت ا : ب ا I P ا C ا -Wا ا &ا ا .

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Table des matières

Introduction Générale...10

PREMIERE PARTIE: CADRE THEORIQUE Chapitre1:La théorie des actes de langage Introduction ...15

1- La théorie des actes de langage...15

1-1 La version Austinienne de la théorie des actes de langage...16

1-1-1 Les constatifs et les performatifs chez Austin...16

1-1-2 Les actes locutoire, perlocutoire et illocutoire dans la théorie des actes de langage chez Austin...18

1-1-3 Les différentes valeurs illocutionnaire... 19

1-2 La théorie Searlienne des actes de langage... 20

1-2-1 La structure de l’acte illocutoire chez Searle... 20

1-2-2 La taxinomie des actes illocutoires chez Searle... 21

2- La pragmatique intégrée ou la pragmatique linguistique... 24

2-1 La présupposition... 24

2-1-1 Le présupposé...24

2-1-2 Le sous-entendu...25

Chapitre 02 :La violence verbale 1- Les différentes définition de la notion du discours...27

(8)

1-2 Situation de communication...28

1-2-1 La violence verbale dans la situation de communication...30

1-2-2 La force des mots...31

1-2-3 Les formes de la violence verbale dans les travaux de Claudine Moise et ses collaborateurs... 32

2- L’acte menaçant : face et territoire...34

2-1 La menace comme acte de langage...35

Conclusion...36

DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE Chapitre 01: Méthodologie de la recherche Introduction...39

1- Objectifs de la recherche...39

2- Justification du choix du sujet ...39

3- Terrain de la recherche...40

4- Présentation du corpus ………...41

4- Les difficultés rencontrées...41

5- Présentation de l’approche...42

Chapitre 02: Analyse du corpus 1- Analyse thématique...45

2- Approche énonciative du discours violents dans les commentaires...49

(9)

Conclusion...65

Conclusion générale...66

Liste bibliographique...69

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Introduction

Générale

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Les réseaux sociaux sont des plateformes permettant de relier un groupe d’individus en ligne. Ils font aujourd’hui partie intégrante du quotidien des internautes. Parmi les réseaux sociaux les plus exploités est sans doute Facebook. Ce dernier est considéré comme étant le réseau social le plus célèbre et le plus utilisé même après l’émergence des autres réseaux comme : Instagram, Snapchat et beaucoup d’autres...etc. Ainsi le monde communique aisément et ceci favorise largement le nombre d’échanges.

En conséquence, toutes les personnes peuvent se mettre en contact peut importer leur nationalité, leur religion, leur langue et la distance qui les séparent. Néanmoins, la vie privée des utilisateurs est exposée au monde entier, et ceci peut provoquer des discordes.

Ce réseau social, permet aux internautes de rejoindre des groupes Facebook et d’interagir avec d’autres membres. Ces groupes Facebook encouragent le libre échange d’opinions et d’idées. Mais il s’avère que la confrontation des idées est souvent délicate à mener. Ceci, mène à la violence verbale. Ainsi, cet acte de violence verbale lors des échanges entre les internautes est motivé par une montée en tension interactionnelle entre les internautes causée par la divergence d’opinions.

Dans ce présent travail, nous allons nous intéresser dans le cadre de ce mémoire de master intitulé : «Analyse textuelle des discours violents sur les réseaux sociaux. Cas des échanges entre internautes algériens à propos des élections présidentielles de décembre 2019» aux discours violents issus des commentaires sur les groupes Facebook : «Voix libre d’Algérie» et «Des hauts et des bas (l’authentique méfiez-vous)».

Notre objet d’étude porte sur une analyse textuelle du discours violent. L’analyse du discours appartient au domaine des sciences du langage qui englobe diverses approches : approche énonciative, pragmatique...etc. De ce

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fait, nous pouvons dire que l’analyse du discours est un champ d’investigation multidisciplinaire située dans le domaine des sciences humaines et sociales. Proprement dit, l’analyse du discours peut être définie comme une étude linguistique des circonstances dans lesquels un énoncé est produit.

De notre part, nous nous sommes intéressés à l’analyse du discours produit sur les réseaux sociaux suite à la candidature de l’ex président Abdelaziz Bouteflika. Précisant que cet événement programmé le 12 Décembre 2019 a été reporté deux fois dans la même année. Initialement prévu pour le 18 Avril 2019, le scrutin devrait voir la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat.

Il est à préciser que notre travail de recherche visera l’analyse du discours violent produit suite aux faits liés aux élections présidentielles sous forme de commentaires qui vont constituer notre corpus. Dans ces commentaires, les internautes s’expriment d’une manière brute et agressive.

Toutes ces données nous guident d’une manière inéluctable à se poser la problématique suivante : Comment se caractérise le discours à caractère violent dans les commentaires algériens via l’Internet ?

A cette question, nous nous sommes posé d’autres questions de recherche :

- Comment se traduit la violence verbale des commentateurs sur les deux groupes Facebook?

- Quelles sont les intentions des internautes derrières leurs propos injurieux et outrageants?

Les hypothèses

- La violence verbale exercée sur le réseau social Facebook se traduirait par l’utilisation des mots blessants ou humiliants (insulte, injure...).

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12

- La violence verbale aurait pour objectif de créer de la tension, de sous-estimer la personne ou même de blesser son estime de soi.

Notre travail de recherche se compose de deux parties importantes : une partie théorique et une partie pratique.

La première partie sera divisée en deux chapitres :

Dans le premier chapitre, nous allons dresser un bref aperçu historique sur l’évolution de la théorie des « actes de langage », initiée par John Austin et développée par John Searle. Dans la même optique, nous allons présenter la linguistique intégrée ou nous nous focaliserons sur la présupposition et le sous-entendu selon Ducrot.

Dans le deuxième chapitre, nous allons se concentrer sur de la violence verbale et cela dans le cercle de Claudine Moise et ses collaborateurs, et dans les travaux de Catherine Kerbrat-Orecchioni.

En revanche, la deuxième partie de ce travail de recherche, se subdivise

également en deux chapitres, dont le premier est consacré à la méthodologie de la recherche, tandis que le deuxième vise l’analyse du corpus collecté selon l’approche de Jean Michel Adam.

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Première partie :

Cadre théorique

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Chapitre 01 :

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Chapitre 01 : La théorie des actes de langage

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Introduction

Dans cette partie, nous allons dresser un bref aperçu historique sur l’évolution de la théorie des « actes de langage », celle élaborée par John Austin et développée par son successeur John Searle.

Parallèlement, nous présentons les concepts clés que nous exploitons dans la partie consacrée à l’analyse de notre corpus.

Nécessairement, nous nous focaliserons sur les travaux de Jean-Michel Adam pour mieux comprendre la notion du discours qui est polysémique. De plus, nous contenterons de définir le concept de «la violence verbale» parce qu’il est au centre de cette étude , et cela dans le cercle de Claudine Moise et ses collaborateurs, et dans les travaux de Catherine Kerbrat-Orecchioni. Nous aborderons également les deux notions «Face et territoire» qui constituent une pièce maîtresse lors des échanges verbaux entre les individus, nous contenterons de les définir et cela dans le cercle de BROWN & LEVINSON, emprunté à GOFFMAN.

Aussi, nous allons nous appuyer une autre fois sur les travaux de Jean-Michel Adam et plus exactement, sur son célèbre article : « le texte et ses composantes », afin de mieux saisir et comprendre le fonctionnement des textes dans l’ensemble des commentaires violents selon la typologie établie par cet auteur. Cette dernière met en lumière l’analyse du texte selon cinq modules ou plans particulièrement : le plan thématique, énonciatif, pragmatique, stylistique et compositionnel.

1-

La théorie des actes de langage

La théorie des actes de langage est à la base de l’approche pragmatique contemporaine ; il s’agit d’une théorie de la communication dont le père fondateur est, le philosophe J.L Austin (1962). Son célèbre ouvrage de

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Chapitre 01 : La théorie des actes de langage

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références, publié en 1962 intitulé How to do things with words, traduit en langue française par Gilles Lane en 1970 (Quand dire, c’est faire), comporte une série de huit conférences programmées à Haward en 1955. Cette date a marqué le début d’une nouvelle théorie, celle des actes de langage (dite les actes de parole). Elle fut ensuite développée sous l’instigation de J.R. Searle (1969).

1-1-La version Austinienne de la théorie des actes de langage

Austin a contesté l’idée que l’unique fonction du langage est de décrire le monde, « en contestant un des fondements de la philosophie analytique de l’époque, qu’il appelle l’illusion descriptive» (Bracops M, 2010 : 34). Pendant très longtemps, la vision dominante est celle qui veut que le langage serve uniquement à décrire le monde et les choses, c’est-à-dire que tous les énoncés sont soit vrai soit faux, et qu’il fallait dire le vrai.

Ainsi, la théorie des actes de langage s’oppose à la conception descriptive qui veut que :

- le langage ne serve absolument qu’à décrire la réalité. - Tout énoncé ne peut être que vrai ou faux.

1-1-1 Les Constatifs et les performatifs chez Austin

Les locuteurs utilisent la langue pour faire agir et à accomplir des actions. En ce sens, Austin a différencié entre deux catégories d’énoncés : les énoncés utilisés qui servent à décrire les choses qualifiés d’énoncés constatifs, et les énoncés ayant un certain effet sur le monde, qualifiés d’énoncés performatifs.

Les performatifs peuvent être explicites et implicites. Si nous disons : Je te promets, ici un acte de promesse qui est réalisé. Il y’a alors un acte de morale et de confiance qui s’établit entre le locuteur et l’interlocuteur. Ils peuvent aussi

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Chapitre 01 : La théorie des actes de langage

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être implicites comme dans l’exemple suivant : Tu peux me passer le sel ? il s’agit d’un ordre implicite.

Par contre, les actes performatifs ne sont pas vrai/faux mais ils sont qualifiés d’« heureux » lorsque l’action se réalise ou « malheureux » lorsque l’action ne se réalise pas. Autrement dit, l’acte peut réussir ou échouer en fonction des conditions de félicité ou d’infélicité.

Kerbrat-Orecchioni (2008 : 9) définit l’énoncé performatif comme étant « un énoncé qui, sous réserve de certaines conditions de réussite, accomplit l’acte qu’il dénomme, c’est-à-dire fait ce qu’il dit faire du seul fait qu’il le dise».

Les exemples suivants sont illustratifs : 1-Le chat est sur le paillasson.

2-Je te promets que je t’emmènerai au cinéma demain.

http://moodle.cuniv-aintemouchent.dz/login/inde.php

Le premier exemple est un énoncé constatif, il reçoit une valeur de vérité : ainsi l’énoncé (1) est vrai si et seulement si le chat est sur le paillasson. Par contre l’énoncé (2) est un énoncé performatif, il ne peut pas recevoir une valeur de vérité car il ne décrit rien, mais il exprime une action de promesse que le locuteur fait à son interlocuteur.

L’opposition constatif et performatif s’est avérée problématique pour Austin lui-même parce que certains énoncés peuvent être simultanément performatif et constatif.

Exemple :

Je suis malade : est un énoncé constatif car cet énoncé sous-entend une personne qui fait constat de son état physique. D’autre part, il est aussi un

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Chapitre 01 : La théorie des actes de langage

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énoncé performatif, car en formulant un tel acte, le locuteur sous-entendre une demande comme prépare-moi un thé...etc.

Cette difficulté rencontrée à limiter la distinction entre ces deux types d’énoncés a poussé le philosophe J. Austin a abandonné cette réflexion et de se diriger vers une nouvelle théorie, celle des actes de langage.

1-1-2 Les actes locutoire, perlocutoire et illocutoire dans la théorie

des actes de langage d’Austin

A partir des travaux d’Austin, la pragmatique s’est largement développée. Elle est connue par une remise en question de la conception Saussurienne qui définit la langue comme «un système», tout en négligeant l’importance des actes de langage qui jouent un rôle majeur dans l’accomplissement des actes de langage et dans la compréhension des messages transmis. Elle part du principe selon lequel le langage ne décrit pas seulement la réalité, mais aussi agit sur elle.

Pour Austin tout acte de langage possède une « force illocutionnaire » qui détermine comment l’énoncé doit être reçu et compris par le récepteur : ordre, promesse, menace, souhait…etc.

D’ailleurs, Austin distingue lors de la huitième conférence de Quand dire c’est faire, trois sortes d’actes de langage :

Acte locutoire: Acte de dire quelque chose.

« [...] l’acte locutoire consiste simultanément en l’acte de prononcer certains sons (acte phonétique), certains mots et suite grammaticale (acte phatique) et enfin certaines expressions pourvue d’un sens et d’une référence (acte rhétique) » (J.Moeschler, 1985 : 29)

Un acte perlocutoire : Acte effectué par le fait de dire quelque chose.

(lorsque l’énonciation véhicule des fins cachées comme embarrasser l’interlocuteur).

(20)

Chapitre 01 : La théorie des actes de langage

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« [...] Acte accompli par le fait de dire quelque chose caractérisée par les effets de l’acte considéré» (V.D.Nuchèze,J.M.Colletta, 2002: 73).

Un acte illocutoire : Acte effectué en disant quelque chose dotée d’une

force illocutoire.

« [...] L’acte illocutoire correspond à la force ou valeur pragmatique d’un énoncé, quelque soit par ailleurs sa valeur réelle, en situation, pour les interlocuteurs ». (V.D.Nuchèze,J.M.Colletta, 2002: 74).

En fait, Austin (1962 : 114-115) montre la façon par laquelle se fait la distinction entre ces trois sortes d’actes de langage :

- L’acte locutoire « Il a dit que....».

- L’acte illocutoire « Il a soutenu que....».

- L’acte perlocutoire « Il m’a convaincu que....».

Kerbrat-Orecchioni (2008 :16) définit les actes illocutoires comme suit : « les actes qui correspondent aux différentes actions que l’on peut accomplir par des moyens comme l’action de promettre ou d’ordonner». D’après cette définition, l’acte illocutoire est un acte que l’énonciateur accomplisse en formulant son énoncé notamment l’acte de faire une promesse ou un ordre.

1-1-3 Les différentes valeurs illocutionnaires

Dans sa deuxième conférence de Quand dire, c’est faire, Austin (1962 : 155-162) a donné une liste de cinq classes d’actes illocutionnaires :

1- La classe des «verdictifs», qui est celle des actes juridiques ( prononcer un jugement, un verdict) formulée par des verbes comme : acquitter, calculer, évaluer, classer, décréter, prononcer, etc.

2- La classe des«exercitifs», qui consiste à une autre forme de jugement, celui qu’on formule en prenant en compte une suite d’actions. Elle correspond à des verbes comme : ordonner, commander, recommander,implorer, conseiller, avertir,etc.

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Chapitre 01 : La théorie des actes de langage

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3- La classe des«commessifs», qui met l’énonciateur dans l’obligation d’effectuer une action donnée. Elle correspond a des verbes comme : promettre, faire le vœu de, jurer, passer une convention, embrasser un patri, etc.

4- La classe des«expositifs», qui consiste à exposer une conception ou une connaissance. Elle correspond à des verbes comme : affirmer, nier, répondre, postuler, remarquer, paraphraser, etc.

5- La classe des«comportatifs», qui consiste à des réactions face aux comportements des autres. Elle correspond à des verbes comme : s’excuser, remercier, féliciter, critiquer, braver, maudire, etc.

1-2- La théorie Serlienne des actes de langage

John R. Searle est celui qui a développé la théorie des actes de langage dans son premier ouvrage Speech Acts (1969) suivi dix ans après par Expression and Meaning (1979). Ces deux ouvrages ont connu un vrai succès et ont été traduits en langue française dont le premier s’intitule Actes de langage et le deuxième Essai de philosophie du langage en 1972 et Sens et expression. Étude de théorie des actes de langage en 1982.

Searle s’oppose à «l’illusion descriptive» parce qu’il trouve que le langage ne permet pas uniquement de décrire le monde mais d’agir sur lui. Selon Searle, produire un énoncé ou une parole; c’est produire une action. L’hypothèse sur laquelle la philosophie Serlienne se repose est formulée comme suit : « parler une langue c’est adopter une forme de comportement régie par des règles».

(Searle 1972 :52). Autrement dit, parler une langue c’est être conditionné par un ensemble de règles qui dictent ses comportements et son choix de mots.

Searle rajoute : « parler une langue, c’est réaliser des actes de langage, des actes comme : poser des affirmations, donner des ordres, poser des questions, faire des promesses...etc.» (Searle 1972 :52).

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Chapitre 01 : La théorie des actes de langage

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Selon Searle, la structure de l’acte illocutoire se présente comme suit : - Contenu propositionnel.

- Force illocutoire.

Pour Searle, la force illocutoire se représente par la capacité d’un énoncé à agir sur son environnement. Cette force illocutoire s’ajoute au contenu propositionnel de l’énoncé, afin de constituer un acte de parole. Considérons les exemples suivants :

1- Paul mange beaucoup. 2- Paul mange-t-il beaucoup ? 3- Mange beaucoup, Paul !

4- Plut au ciel que Paul mangeât beaucoup !

Bien que ces énoncés ont le même contenu propositionnel, ils se différencient clairement par leur force illocutoire qui exprime l’assertion dans le premier exemple, la question dans le deuxième exemple, l’ordre dans le troisième et enfin le souhait dans le quatrième exemple.

En d’autres termes, la majorité des énoncés ont des forces illocutoires différentes mais qui peuvent quand-même exprimer la même proposition.

D’un point de vue terminologique, il importe de différencier entre :

- Les actes de langage ou acte illocutoire, qui consistent à poser une question,ordonner,promettre …etc.

- Les forces illocutoires, qui constituent la composante de l’énoncé qui lui permet de fonctionner comme un acte spécifique : l’énoncé Mange beaucoup Paul ! a une valeur illocutoire d’ordre.

- Les verbes illocutoires, qui sont des unités lexicales permettant de définir et de classer les différents actes illocutoires.

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Chapitre 01 : La théorie des actes de langage

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Pour classifier les actes illocutoires, Searle (1982 : 39-70) distingue cinq catégories d’actes illocutoires. La taxinomie présuppose douze critères qui permettent de différencier les types d’actes illocutoires :

1- Différence de but de l’acte.

2- Différence de la direction d’ajustement entre les mots et le monde. 3- Différence d’état psychologique exprimé.

4- Différence de force ou l’intensité dans la présentation du but illocutoire. 5- Différence de statut ou de condition du locuteur et de l’auditeur en tant qu’ils déterminent la force illocutoire de l’énonciation.

6- Différence dans la manière dont l’énonciation se rattache aux intérêts propres du locuteur et de l’auditeur.

7- Différence tenant au rapport avec le reste du discours.

8- Différence de contenu propositionnel déterminé par un marqueur de force illocutoire.

9- Différence entre les actes devant toujours être des actes de langage et actes pouvant être accomplis comme des actes de langage, mais ne l’étant pas nécessairement.

10- Différence entre actes dont l’accomplissement requiert une institution extralinguistique et ceux dont l’accomplissement n’en requiert pas.

11- Différence entre actes dont le verbe illocutoire correspondant à un usage performatif et actes dont le verbe illocutoire correspondant n’a pas d’usage performatif.

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Chapitre 01 : La théorie des actes de langage

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Ces douze critères cités par Searle l’on permet de dégager les variations significatives qui font les différences entre les actes illocutoires et à faire une nouvelle taxinomie en cinq catégories :

« Nous disons à autrui comment sont les choses (assertifs), nous essayons de faire faire des

choses à autrui (directifs), nous nous engageons à faire des choses (promissifs), nous exprimons nos sentiments et nos attitudes (expressifs) et nous provoquons des changements dans le monde par nos énonciations (déclarations)». (Kerbrat-Orecchioni, 2010.20).

1- Les assertifs : «le but ou le propos des membres de la classe assertive est d’engager la responsabilité du locuteur sur l’existence d’un état de chose, sur la vérité de la proposition exprimée». (Searle, sens et expressions, Paris, Minuit, p.52). Searle affirme aussi que« tous les membres de la classe assertive peuvent être jugés selon la dimension évaluative qui comprend le vrai et le faux». (Searle 1982 : 52).

Ce type d’actes illocutoire correspond à la condition essentielle par rapport à la direction d’ajustement qui va des mots au monde.

2-Les directifs: «le but illocutoire de ces verbes consiste dans le fait qu’ils constituent des tentatives de la part du locuteur de faire faire quelque chose par l’auditeur». (Searle 1982 : 53).

Ce type d’actes illocutoire correspond à la condition essentielle par rapport à la direction d’ajustement qui va du monde aux mots.

3- Les promissifs : « sont des actes illocutoires dont le but est d’obliger le locuteur à adopter une certaine conduite future». (Searle 1982 : 54).

Ce type d’actes illocutoire correspond à la condition essentielle par rapport à la direction d’ajustement qui va du monde au mot.

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Chapitre 01 : La théorie des actes de langage

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4- Les expressifs : «le but illocutoire de cette classe est d’exprimer l’état psychologique spécifié dans la condition de sincérité, vis-à-vis d’un état de choses spécifié dans le contenu propositionnel». (Searle 1982 : 54).

Précisant que les expressifs n’ont pas de direction d’ajustement. D’après Searle « En accomplissant un expressif, le locuteur n’essaie pas de faire que le monde se conforme aux mots ni que les mots se conforment au monde». (Searle 1982 : 56).

5- Les déclaratifs : vise que l’accord du contenu compositionnel est intrinsèquement lié à la réussite de l’accomplissement de l’acte de déclaration.

Cette classe de déclaratifs a une double direction d’ajustement qui va à la fois du monde aux mots et des mots au monde.

2- La pragmatique intégrée ou la pragmatique linguistique : le

présupposé et le sous-entendu

La pragmatique intégrée est une suite de la linguistique de l’énonciation parce qu’elle s’attache aux faits liés à l’énonciation. Oswald Ducrot considère la langue «comme une machine susceptible de faire correspondre à chaque énonciation (c’est-à-dire à tout emploi d’un énoncé dans une situation) le sens que les sujets parlants, en fait, lui attribuent». (Ducrot 1984 : 59).

D’après Bracops, la pragmatique intégrée et la pragmatique cognitive se ressemblent et se différencient à la fois. Elle avance que «la pragmatique intégrée comme la pragmatique cognitive considèrent le langage non pas dans sa fonction descriptive ou représentative, mais en tant que moyen d’action».

(2010 : 163). Elle montre aussi qu’elles se différencient sur un point important, celui de la définition de l’énonciation.

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Chapitre 01 : La théorie des actes de langage

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Ducrot observe que tout énoncé assertif véhicule un message direct (explicite) connu sous le nom du contenuposé. Toutde même, cet énoncé peut véhiculer un sens connoté (implicite). Ce dernier peut prendre la forme d’une

présupposition ou d’un sous-entendu. 2-1-1 La présupposition

Pour Oswald Ducrot, un locuteur qui accomplit un acte d’assertion accomplit ipso facto, un acte de présupposition. En général, le locuteur utilise le présupposé pour des fins bien déterminées.

2-1-2 Le sous-entendu

Le sous-entendu est un type d’information implicite dans la mesure ou le locuteur transmet un message d’une manière sous-jacente pour viser autre chose à son destinataire. Pour saisir le sens du sous-entendu dans un énoncé, il doit y avoir un contexte bien déterminé dans lequel il se produit. Malgré que le présupposé et le sous-entendu véhiculent tout les deux un message implicite, ils se différencient en :

1-Leur relation avec le code et avec le contexte. 2-Leur comportement syntaxique.

3-Leur rapport au sens explicite.

4- Les rôles respectifs du locuteur et de l’interlocuteur par rapport au sens implicite.

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Chapitre 01 : La théorie des actes de langage

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Chapitre 02 :

(29)

Deuxième partie :

Cadre pratique

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Chapitre 02 : La violence verbale

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1-

Les différentes définitions de la notion du discours

La notion du discours est difficilement définissable, tantôt, le discours est synonyme de la parole au sens Saussurien, tantôt il désigne un message pris globalement. Soulignons que dans le domaine de la linguistique, la désignation de cette notion s’est variée à plusieurs reprises dans l’espace et à travers le temps. La notion du discours est «une notion à la fois d’ordre logique, rhétorique et grammaticale».

Selon le dictionnaire de la linguistique «le discours est une unité égale ou supérieure à la phrase ; il est constitué par une suite formant un message ayant un commencement et une clôture (syn. : énoncé) ». (Ed, LAROUSSE, paris

: 150). D’après cette définition, nous comprenons que le discours est constitué soit d’une phrase unique, soit d’un ensemble de phrases (suite de phrase), formulant un message ayant un début et une fin. Il est donc synonyme d’énoncé.

Pour la linguistique moderne, le terme discours désigne «tout énoncé supérieur à la phrase, considéré du point de vue des règles d’enchainement des suites de phrases ». (OP.cit.150). Cette définition montre que le discours prend uniquement une forme, il est donc constitué de suites de phrases conditionnées et bien structurées.

Selon Benveniste (1966), le discours est défini comme «toute énonciation supposant un locuteur et un auditeur et chez le premier l’intention d’influencer l’autre en quelque manière ». (Benveniste, 1966 : 242). C’est-à-dire que la situation de communication implique la présence d’un locuteur et d’un interlocuteur et que le premier produit un discours afin de transmettre un message précis tout en influençant l’autre et d’agir sur lui.

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1-1 La notion du discours chez Jean-Michel Adam

Dans l’ouvrage Élément de la linguistique textuelle, le linguiste J.M Adam a traité les deux notions texte et discours. Il a également proposé une formulation sous forme d’équation :

DISCOURS = Texte + Conditions de production. TEXTE = Discours - Conditions de production.

Cet auteur, définit le discours comme étant :

«Un énoncé caractérisable certes par des propriétés textuelles, mais surtout comme un acte de discours accompli dans une situation (participants, institution, lieu, temps). Ce dont rend

bien compte le concept de « conduite langagière » comme mise en œuvre d’un type de discours dans une situation donnée ».

(J-M Adam 1999 : 23).

Par contre le texte « est un objet abstrait résultant de la soustraction du contexte opérée sur l’objet concret, discours ». (Idem p23). Cela étant dit, le discours est conçu comme un objet concret, impliquant un texte dans son contexte, c’est-à-dire qu’il prend en considération la situation de communication. (Conditions de production et de réception). Tandis que le texte est conçu comme un objet linguistique abstrait constitué d’un ensemble de phrases établi par un locuteur ayant pour but d’influencer le destinataire.

1-2- Situation de communication

Le langage humain est polyvalent et polyfonctionnel. L’homme est un être sociable ; la nature l’a fait pour vivre avec ses semblables, pour se faire il a besoin de communiquer avec autrui, de partager ses pensées et ses idées grâce au discours dans le but de véhiculer un message clair et bien structuré. Ces

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échanges communicationnels nécessitent la présence des conditions de production.

Pour J.Gumperz : « Parler, c’est interagir ». (1989.13). Parler, ce n’est pas seulement communiquer, c’est interagir comme l’écrivait Austin.

Toute communication est a une visée particulière, à titre d’exemple informer, décrire, raconter, démontrer, expliquer, convaincre…etc. Pour Semen

« La communication est une activité réduite à un certain type d’échange langagier, celui qui est inten1tionnel et volontaire, cherchant à influencer le récepteur (…) la communication est un phénomène de la société humaine qui englobe divers types et genres de discours, toujours

dans une intentionnalité d’incompréhension et d’influence ».2

Dans cette citation, Semen précise que la communication vise le partage des informations entre les partenaires grâce à un acte de volonté et d’intention à influencer le destinataire. Ce processus répond au besoin de tout comprendre, et de saisir le sens exact du message transmis, afin d’éviter toute sorte d’incompréhension de la part du destinataire.

De même, comprendre une phrase, c’est connaître sa vraie signification parce que cette signification est déterminée par des règles. La phrase fournie un moyen conventionnel chez l’auditeur un certain effet.

En outre, la transmission de l’information avec succès exige la présence des principes de base de la communication : les conditions matérielles sont principales parce qu’elles permettent un bon déroulement du processus production/interprétation. Ainsi, pour que les participants à la communication s’échangent aisément entre eux, ils doivent partager les mêmes compétences.

2

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La situation d’énonciation est la situation dans laquelle a été émie un message écrit ou oral. Celle-ci permet de déterminer qui parle, à qui et dans quelles circonstances.

C’est-à-dire, un émetteur crédible qui transmet une information à un récepteur pour des fins biens précis. Autrement dit, le message est émi par un émetteur et décodé par un récepteur, dans un contexte donné. Le message est donc interprété.

Dès lors, l’intention de l’émetteur à influencer l’autre doit correspondre à l’effet produit sur le récepteur pour éviter une « mauvaise interprétation du message ».

Il faut distinguer trois pôles différents dans la situation de communication : - Ce qui pense l’émetteur (l’intention).

- Ce qui est émi (le message)

- Ce que l’autre perçoit (l’effet), ce que l’autre comprend.

En fait, l’efficacité de l’échange est liée à «la concordance entre l’effet produit et l’intention initiale ».

1-2-1 La violence verbale dans la situation de communication

La violence verbale connue également sous le nom d’« intimidation verbale» consiste à diriger des déclarations négatives et abusives vers quelqu’un, causant un préjudice émotionnel et moral. Elle se manifeste à travers des comportements qui ne sont pas physique, mais qui peuvent tout de même être plutôt préjudiciables, comme être menaçant, insultant ou humiliant envers autrui. Les personnes qui sont verbalement violentes, ont tendance à croire qu'elles sont plus fortes et plus dominantes, et arrivent facilement à imposer leurs avis de cette façon à mettre la victime sous leur contrôle.

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Pour explorer ce concept, nous considérons la définition suivante : [acte « menaçant » et « blessant » qui se manifeste lors des interactions entre les individus cherchant à marquer leur territoire]. 3

Autrement dit, la violence verbale se trouve lors d'un échange interactionnel dans lequel les partenaires actualise une parole méchante ou agressive afin d'influencer l'autre et de le déstabiliser.

Dans notre vie courante, plusieurs sujets nous rassemblent et nous divisent. Une polémique se crée, et ainsi la situation de communication prend d'autres tournures, et les débats seront plus agressifs : les dits s’embarrassent d'un coup puisque chaque intervenant veut défendre son idée.

La violence verbale a tendance à s’empirer avec le temps et peut avoir des effets mentaux et physiques à long terme sur la victime. Cependant, cette violence n'est souvent pas prise aussi sérieusement que la violence physique. De plus, il peut être difficile, voire impossible, de prouver qu'une personne est agressée verbalement.

1-2-2 La force des mots

Les mots sont inéluctablement la force la plus puissante dont dispose l'humanité. Les interactants ont la capacité et la possibilité d'utiliser cette force de manière constructive avec des mots d'encouragement ou de façon destructive en utilisant des mots de désespoir et de découragement.

Les mots sont des moyens pour atteindre l'objectif ciblé du locuteur : la guérison, l’entrave, la provocation, la blessure, la rassurance, la nuisance, l'humiliation, l'accusation, la menace, l’encouragement...etc.

3

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Le discours violent est constitué donc d'un ensemble de mots péjoratifs, il se définit comme suit : «une parole ou un écrit au service de la violence politique morale, pédagogique et religieuse». 4

En d'autres termes, le discours violent est présent dans divers domaines, le locuteur emploie des mots qui provoquent le stress, la déstabilisation chez l'interlocuteur pour se sentir supérieur. Cette supériorité réside dans la force des mots employée par le locuteur. Ajouter à cela, l'émetteur d'un discours violent ne compte pas les règles syntaxiques, sémantique et rhétorique. Ces règles de fonctionnement du discours doivent être respectées.

Le discours violent ou discours de haine constitue non seulement une violation des droits de l'autre mais aussi une violation des normes propres au discours.

1-2-3 Les formes de la violence verbale dans les travaux de

Claudine Moise et ses collaborateurs

Le livre : La violence verbale dans l’espace de travail : Analyses et solutions élaboré par (Christina Romain, Claudine Moise et Emmanuel Meunier) se porte sur la violence verbale dans l’espace de travail. Ces chercheurs la définissent comme étant :

« Un processus de montées, en tension interactionnelle, marqué par des « déclencheurs » et des « étapes séquentielles » spécifiques, […], des rapports de domination entre les locuteurs, des télescopages de normes, des ruptures dans les rituels conversationnels et des phénomènes

de construction identitaire».

(C. MOISE, N. Auger 2008, p 9).

4

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En partant des travaux déjà réalisés sur le modèle de la description linguistique de la montée en tension interactionnelle, la violence verbale se répartie en deux catégories :

Premièrement, la violence verbale intentionnelle, dans laquelle locuteur a l’intention de blesser son interlocuteur par des mots.

Deuxièmes, la violence verbale non-intentionnel, dans laquelle l’intention première du locuteur: n’est pas de blesser mais elle est néanmoins ressentie par le destinataire. (Comme le malentendu).

a- Les formes de la violence verbale intentionnelle

La violence verbale intentionnelle est composée de trois sortes (Moise, Schultz-Romain, Auger, Fracchiola 2008 et 2013). Elles se manifestent par des insultes, des injures, des invectives, des jurons, des blasphèmes, ironie et moquerie, de raillerie...etc.

1- Violence verbale fulgurante: c’est une menée en tension caractérisée par des

actes de langage dépréciatifs directs (explicites) comme le harcèlement, le mépris, le déni, l'insulte...etc. L'agresseur minimise et sous-estime son destinataire.

2-Violence polémique : c’est une montée en tension caractérisée par des actes

de langage indirects (implicites). L'agresseur cache sa visée vexatoire derrière ce qu'il prétend être un sens de l'humour et de l'ironie.

3 - Violence détournée : c’est une montée en tension caractérisée par des actes

d'agression détournée (indirecte). L'agresseur cache son intention et son but ou son identité pour éviter une éventuelle contre-attaque de la part de sa victime.

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Ces trois types de violence se complètent les uns les autres et se concrétisent à travers les actes de langage.

b- La violence verbale non-intentionnelle

Cette violence se compose de deux formes :

1- Les malentendus hétéros déclenchés sans marque linguistique

repérables.

2-Les réactions pathogènes auto-déclenchées constitutives de violence

verbale fulgurante extrême.

Pour illustrer ces types de la violence verbale, voici les définitions suivantes de l’insulte, l’injure et l’ironie :

L’insulte est un acte de langage interlocutif ; elle porte une force émotionnelle,

voire pulsionnelle, et vit l’autre dans la volonté de le rabaisser et de le nier.5

En tant que spécialiste de l’injure, Évelyne Larguèche propose la définition suivante :

« L’injure et l’insulte sont souvent employées l’un pour l’autre. On peut penser que l’insulte

serait un jugement donné comme vrai, comme vérifiable sur l’interlocuteur et comme justifiable par le contexte. L’injure relèverait de l’imaginaire, du fantasme et de la

provocation au-delà d’une vérité et d’un jugement vérifiable ».6

Par cette définition, nous comprenons que l’insulte et l’injure sont deux faces d'une même pièce. L’insulte est considérée comme étant un vrai jugement sur l’interlocuteur bien justifié selon le contexte. Cependant l’injure, relève de l’imaginaire, et donc le jugement porté est soumis à une vérification. Les mots dévalorisants et péjoratifs occupent une place très importante dans l'insulte et

5

https://www.linguistiquefrancaise.org/articles/cmlf/pdf/2008/01/cmlf08140.pdf

6

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l'injure. Ils sont « tous disposés à fonctionner comme des injures, et que les injures relèvent de la pragmatique du langage : elles visent à mettre le récepteur, selon un mécanisme de Stimulus-Réponse, dans une situation telle qu’il est contraint de réagir à l’agression verbale […] par la « rogne », ou par la fuite ». (C, Kerbrat-Orecchioni, 1980: 79). Autrement dit, l'insulte et l'injure sont un facteur qui contribue à l'augmentation de la tension chez le destinataire qui réagit obligatoirement à cet acte.

L’insulte et l’injure ont donc un double effet : choquer et blesser.

Elle « choque parce que ce qu’elle dit ou fait est réprouvé par la société ; l’injure blesse parce que la personne qui en est la cible est présentée, par ce qui est dit ou fait, de façon péjorative et négative». 7

L’ironie

L’ironie est le fait d'utiliser des dits qui signifient le contraire de ce que l'interlocuteur veut dire généralement pour un effet humoristique ou emphatique. Selon le dictionnaire LAROUSSE, elle est définie comme étant une « Manière de railler, de se moquer en ne donnant pas aux mots leur valeur réelle ou complète, ou en faisant entendre le contraire de ce que l'on dit. » 8

2- Acte menaçant : face et territoire (FTA)

Goffman reprend l'idée selon laquelle les individus se manifestent à travers des rôles. La situation d'interaction est présentée comme étant une scène de 7 http://www.comenquestion.com/images/numero1%20COMENQUESTION/COM2013_1_SIE _3.pdf 8 https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ironie/44252#:~:text=Mani%C3%A8re%20de%20raill er%2C%20de%20se,l'ironie%20de%20la%20situation.

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théâtre. Lors de l'interaction (le jeu), les interactants (les acteurs) véhiculent une image d’eux-mêmes, ils tentent de mettre en valeur leur image (face).

Ce même auteur définit la face comme «l'image de soi social et tout interactant socialisé est très sensible à cette image. Elle se présente dans toute interaction face à face ou médiatisée et régit celle-ci». (Goffman, 1974: 9).

Cette notion de face est reprise en 1978, par BROWN et LEVINSON qui distinguent chez chaque individu deux « faces » dans le cadre de l'analyse linguistique de politesse : la face positive correspond aux différentes images de soi (la face positive correspond à la notion de face chez Goffman) et « la face négative », correspond à ce que Goffman appel « le territoire ». Ou bien, «Il s’agit du territoire (corporel, matériel, spatial, affectif, etc.) de chacun, le domaine de l’intime. L’irruption dans cet espace personnel peut être perçue comme une agression».9

Autrement dit la face positive correspond l’ensemble des images positives que les interlocuteurs se font d’eux-mêmes et qu’ils essaient d’imposer dans l'échange.

Ainsi, au cours de l’interaction, chaque participant devra faire de son mieux pour protéger ses propres faces (l’image de soi et le territoire).

Pour développer les travaux fait par Brown et Levinson, Kerbrat-Orecchioni ajoute à la notion de FTA, celle de FFA qui signifie «Face Flattering Acts» dont la traduction est faire face à des actes flatteurs.

2-1 La menace comme acte de langage :

Les actes de langage sont généralement l’un des objets spécifiques de la pragmatique. La menace est un acte illocutoire, pour Isabelle WEILL:

9

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«Si on utilise le classement en cinq catégories des actes établis par J. R. Searle à la suite d'Austin, nous pouvons ranger la menace dans la première catégorie, celle des assertions (les données sont précisées avec vigueur) ; mais il s'agit aussi d'un acte directif (le but est de

faire accomplir à autrui des choses opposées à ses visées ou à ses intérêts) et d'un acte promissif (le locuteur s'engage à entamer une action d'un certain type) ; c'est forcément un acte expressif causé par une rancœur ou une agressivité certaine. La catégorie du déclaratif

(et c'est pragmatiquement la plus importante) est la seule à ne pouvoir s'appliquer à la menace : le locuteur, loin de provoquer un changement dans le monde par son énoncé - dans

le cas de la menace sous condition - ne désire pas remplir sa part personnelle du contrat, il désire seulement voir agir l'autre ; et dans le cas de la menace équivalant à une annonce de

vengeance, renonciation ne peut en aucun cas remplacer l'acte lui-même ».10

En d’autres termes, l’étude pragmatique des actes menaçants est basée sur les cinq catégories des actes de langage proposés par Searle (actes assertif, directif, promissif, et expressif). Et comme acte performatif, Searle a abordé l’acte interrogatif qui consiste à poser une question. Excepté l’acte déclaratif ou la menace n’en fais pas partie.

Conclusion :

Cette partie théorique avait pour objectif de traiter les notions clés qui sont en relation directe avec notre recherche, et qui nous servirons davantage dans notre analyse. Nous avons choisi de présenter en premier lieu la théorie des actes de langage qui constitue le noyau de la pragmatique afin d’identifier les différents types d’actes de langage selon leur but : (citer, déplorer, remercier, ironiser, minimiser, raille, informer, ordonner...). Ensuite, nous avons présenté diverses définitions de la notion du discours et de la violence verbale.

10

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Chapitre 1 :

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Chapitre 1 : Méthodologie de la recherche

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Pour rappel, notre étude porte sur les échanges violents entre internautes algériens abonnés aux deux groupes Facebook : « Voix Libres d’Algérie » et « Des hauts et débats (L’AUTHENTIQUE) Méfiez-vous ».

Dans cette partie de méthodologie, nous exposons nos objectifs et nos motivations liées aux choix du sujet. Nous allons aussi exposer le terrain de notre recherche ainsi que notre corpus. Nous passons par la suite à l’explication de l’étude textuelle de notre corpus.

1- Objectifs de la recherche

A travers cette recherche sur le discours violents nous prétendons atteindre un certain nombre d’objectifs que nous nous sommes fixés :

- Déterminer la présence de la violence verbale dans le corpus.

- Classer les différentes formes de la violence verbale utilisées dans le corpus.

2- Justification du choix

Après l'annonce à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel, les Algériens sont descendus dans la rue pour réclamer un changement et la fin d'un régime installé depuis longtemps. Mais les Algériens n'ont pas pu s'unir et s'entraider mutuellement parce qu'ils ne partagent pas le même avis. Et ainsi, l'Algérie s'est partagée en deux : entre partisans et opposants à un cinquième mandat.

A cette période de crise, les élections présidentielles de 12 décembre 2019 après deux reports sont devenues assurément le sujet d'actualité qui fait polémique. Il est à noter que, les élections présidentielles algériennes et la nouvelle forme de protestation le Hirak) étaient un sujet à caution sur les chaînes télévisées, les radios, les réseaux sociaux…etc.

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Chapitre 1 : Méthodologie de la recherche

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De plus, en étant citoyenne algérienne, étudiante formée aux sciences du langage, visitant le réseau social Facebook qui constitue le terrain de notre recherche, nous sommes certainement tombés sur des publications qui gravitent autour du même sujet et trouvaient de retour des commentaires très captivants, c’est pour cela, nous avons eu l'idée de mener une recherche sur le discours violent autour des élections présidentielles de décembre 2019.

3-Terrain de la recherche

Afin de mener à bien cette enquête, nous avons choisi Internet comme terrain de recherche, et plus particulièrement le réseau social Facebook connu par le débat d’idées entre partisans et réfracteurs des sujets d’ordre sociopolitique et économique qui prévaut en Algérie. Pour parvenir à nos objectifs nous avons choisi les deux groupes suivants :

- « Voix libre d'Algérie » contenant 17k membres.

- « Des hauts et débats (L’AUTHENTIQUE) Méfiez-vous » contenant

8,2k.

Ces deux groupes sont très actifs au niveau des publications et des commentaires, parce qu'ils débattent divers sujets dans tous les domaines dont la politique est le domaine le plus controversé.

Vu que le réseau social Facebook est un espace libre, les commentateurs se réjouissent d’une certaine liberté d'expression. Souvent ceci déclenche une violence où chacun veut imposer son point de vue et accuser à tort et à travers celui qui a un autre avis que le sien. En fait, pour laisser une sphère communicationnelle propre, les administrateurs des groupes doivent exiger certaines règles. Autrement dit, il faut imposer des normes que les membres doivent respecter lorsqu'ils commentent les publications.

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Chapitre 1 : Méthodologie de la recherche

41 4- Présentation du corpus

Nous avons entamé notre recherche par la lecture des commentaires et nous avons choisi particulièrement comme corpus les commentaires à caractère violent.

Notre corpus a été collecté au sein de deux groupes Facebook que nous suivons depuis un bon moment : « Voix Libres d’Algérie » et « Des hauts et débats (L’AUTHENTIQUE) Méfiez-vous » et cela sur une période s’étalant du début du mois de novembre jusqu’au mois de janvier.

Nous avons essayé de repérer le maximum de commentaires où la violence verbale est omniprésente. Nous avons également effectué des captures d'écrans du contenu écrit.

Ensuite, nous avons trié les commentaires puisque une grande partie regorge de mots vulgaires qui choquent les bienséances sociales. Au final nous avons retenus 40 commentaires. Cette opération de capture d'écran nous a faciliter la tâche. Rester derrière l'écran comme observateur caché (anonyme) et collecter le corpus est chose aisée et très rapide.

Cette technique apporte non seulement un gain d'énergie mais aussi un gain de temps remarquable surtout que les acteurs ne sont pas au courant de notre présence.

5- Les difficultés rencontrées

Tout travail de recherche est exposé à des difficultés qu’il faut surmonter pour aboutir aux résultats tant attendus.

Nous mentionnons d’abord, l’état par lequel le pays passe à cause de l’épidémie qui a tout bloqué. Ceci nous a empêchés d’aller à la bibliothèque pour emprunter

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Chapitre 1 : Méthodologie de la recherche

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des livres et de discuter nos idées avec les collègues et de rencontrer l’encadrant face à face pour écouter ses conseils.

Deuxièment, le manque de livres et de références scientifiques liés au sujet, d’autant plus que le chercheur s’appuie sur eux en faisant des lectures attentives pour formuler sa problématique.

Enfin, le chercheur a besoin d’un bien être psychique pour bien faire son travail mais malheureusement ce n’était pas le cas.

6- Présentation de l’approche

Afin de mener à bien ce travail de recherche, nous nous sommes inspirés de la théorie de Jean Michel Adam pour entamer notre analyse mais aussi de la grille d'analyse d'Amélie Seignour, publiée dans "Méthode d'analyse des discours" (en

annexe).

L’analyse des commentaires choisis s’appuie donc sur le modèle de Jean Michel Adam qui s’articule autour de cinq plans que nous présentons ci-dessous:

1- Le module pragmatique : le texte est composé d’un ensemble d’actes

illocutoires qui peut être considéré comme des actes discursifs ou sous forme de promesse, interrogation ... Il peut aussi être un acte dégagé, acte qui correspond à l’idée que l’interprétant se fait de l’intention du locuteur qui peut être explicite ou implicite.

2- Le plan de repérage énonciatif : il existe plusieurs types de repérage

énonciatif

- Une énonciation de discours actuelle ou orale, repérée par les déictiques je/tu/ici/ maintenant.

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Chapitre 1 : Méthodologie de la recherche

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- Une énonciation proverbiale, dont les repères sont «on» et le présent.

- Une énonciation théorique / scientifique, sans référence situationnelle, avec références textuelles et intertextuelles.

3- Plan de la cohésion sémantique : la dimension sémantique globale appelée

«la macrostructure sémantique» qui veut dire le thème général d’un énoncé. Celle-ci a pour but de comprendre un énoncé en le lisant.

4- La composante stylistique: Ici, chaque unité ou phrase est

morpho-syntaxiquement structurée. De plus, la connexité des chaînes de propositions doit être dans le cadre de la tension textuelle : la reprise des mots (répétition), la continuité textuelle (la progression).

5- Plan de la séquentialité (types ou prototypes) : il existe cinq prototypes

séquentiels, à savoir la séquence narrative, argumentative, descriptive, explicative et dialogale.

Enfin, nous précisons que ce modèle de J.M Adam a été adapté en fonction de notre travail de recherche. Nous avons pris seulement les plans qui nous intéressent :

Le plan (sémantique) thématique : nous allons analyser les thèmes

abordés.

Le plan énonciatif : nous allons identifier le sujet parlant (scripteur) par les

indices de la subjectivité.

Le plan pragmatique : dans lequel nous allons repérer les différents actes

de langage (les représentatifs "assertifs", les directifs, les promissifs, les expressifs et les déclaratifs).

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Pour rappel, notre étude porte sur les échanges violents entre internautes algériens abonnés aux deux groupes Facebook : « Voix Libres d’Algérie » et « Des hauts et débats (L’AUTHENTIQUE) Méfiez-vous ».

Dans cette partie de méthodologie, nous exposons nos objectifs et nos motivations liées aux choix du sujet. Nous allons aussi exposer le terrain de notre recherche ainsi que notre corpus. Nous passons par la suite à l’explication de l’étude textuelle de notre corpus.

1- Objectifs de la recherche

A travers cette recherche sur le discours violents nous prétendons atteindre un certain nombre d’objectifs que nous nous sommes fixés :

- Déterminer la présence de la violence verbale dans le corpus.

- Classer les différentes formes de la violence verbale utilisées dans le corpus.

2- Justification du choix

Après l'annonce à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel, les Algériens sont descendus dans la rue pour réclamer un changement et la fin d'un régime installé depuis longtemps. Mais les Algériens n'ont pas pu s'unir et s'entraider mutuellement parce qu'ils ne partagent pas le même avis. Et ainsi, l'Algérie s'est partagée en deux : entre partisans et opposants à un cinquième mandat.

A cette période de crise, les élections présidentielles de 12 décembre 2019 après deux reports sont devenues assurément le sujet d'actualité qui fait polémique. Il est à noter que, les élections présidentielles algériennes et la nouvelle forme de protestation le Hirak) étaient un sujet à caution sur les chaînes télévisées, les radios, les réseaux sociaux…etc.

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De plus, en étant citoyenne algérienne, étudiante formée aux sciences du langage, visitant le réseau social Facebook qui constitue le terrain de notre recherche, nous sommes certainement tombés sur des publications qui gravitent autour du même sujet et trouvaient de retour des commentaires très captivants, c’est pour cela, nous avons eu l'idée de mener une recherche sur le discours violent autour des élections présidentielles de décembre 2019.

3-Terrain de la recherche

Afin de mener à bien cette enquête, nous avons choisi Internet comme terrain de recherche, et plus particulièrement le réseau social Facebook connu par le débat d’idées entre partisans et réfracteurs des sujets d’ordre sociopolitique et économique qui prévaut en Algérie. Pour parvenir à nos objectifs nous avons choisi les deux groupes suivants :

- « Voix libre d'Algérie » contenant 17k membres.

- « Des hauts et débats (L’AUTHENTIQUE) Méfiez-vous » contenant

8,2k.

Ces deux groupes sont très actifs au niveau des publications et des commentaires, parce qu'ils débattent divers sujets dans tous les domaines dont la politique est le domaine le plus controversé.

Vu que le réseau social Facebook est un espace libre, les commentateurs se réjouissent d’une certaine liberté d'expression. Souvent ceci déclenche une violence où chacun veut imposer son point de vue et accuser à tort et à travers celui qui a un autre avis que le sien. En fait, pour laisser une sphère communicationnelle propre, les administrateurs des groupes doivent exiger certaines règles. Autrement dit, il faut imposer des normes que les membres doivent respecter lorsqu'ils commentent les publications.

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Chapitre 1 : Méthodologie de la recherche

41 4- Présentation du corpus

Nous avons entamé notre recherche par la lecture des commentaires et nous avons choisi particulièrement comme corpus les commentaires à caractère violent.

Notre corpus a été collecté au sein de deux groupes Facebook que nous suivons depuis un bon moment : « Voix Libres d’Algérie » et « Des hauts et débats (L’AUTHENTIQUE) Méfiez-vous » et cela sur une période s’étalant du début du mois de novembre jusqu’au mois de janvier.

Nous avons essayé de repérer le maximum de commentaires où la violence verbale est omniprésente. Nous avons également effectué des captures d'écrans du contenu écrit.

Ensuite, nous avons trié les commentaires puisque une grande partie regorge de mots vulgaires qui choquent les bienséances sociales. Au final nous avons retenus 40 commentaires. Cette opération de capture d'écran nous a faciliter la tâche. Rester derrière l'écran comme observateur caché (anonyme) et collecter le corpus est chose aisée et très rapide.

Cette technique apporte non seulement un gain d'énergie mais aussi un gain de temps remarquable surtout que les acteurs ne sont pas au courant de notre présence.

5- Les difficultés rencontrées

Tout travail de recherche est exposé à des difficultés qu’il faut surmonter pour aboutir aux résultats tant attendus.

Nous mentionnons d’abord, l’état par lequel le pays passe à cause de l’épidémie qui a tout bloqué. Ceci nous a empêchés d’aller à la bibliothèque pour emprunter

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