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Etude ecologique de l'Omble de fontaine (Salvelinus fontinalis, Mitchell) d'un ruisseau des Laurentides.

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(1)

SOMMAIRE Yvon C6té

M.Sc. département de "Wildlife biology cIo Entomol~gy."

ETUDE ECOLOGIQUE DE L'OMBLE DE FONTAINE (Salvelinus fontinalis, Mitchill) D'UN RUISSEAU DES LAURENTIDES.

Afin de pouvoir établir un plan d'aménagement du ruisseau Bider, une étude écologique de la population d'Omble de fontaine de ce

ruisseau a été réalisée. L'accent a été mis sur quatre points: re-connaissance de l'habitat, mouvement au cours de l'été, age et croissance, dynamique de population.

L'évaluation de l'habitat nous a permi~ de constater que la vitesse du courant et le nombre de zones de creux sont suceptibles de constituer des facteurs limitatifs a la croissance.

Deux immigrations d'Ombles des classes d'age 1 et II ont été enrégistrées. Les migrateurs fuyaient des températures trop élevées dans le ruisseau Français, ruisseau adjacent au ruisseau Bider.

L'étude de l'age a démontré que la durée de vie des Ombles dans le ruisseau Bider est de trois ans. L'étude de la croissance a démontré une croissance très lente pour les individus des classes d'age 0 et l, mais un taux de croissance plus rapide pour les individus des classes d'age II et III.

Les estimations de population ont montré que les différentes classes d'age ont une distribution différente. Les classes d'age 0 et 1 sont abondantes dans les zones 00 le courant" est faible (zone des îles) alors que les classes d'age II et [II se retrouvent la 00

(2)

Les estimations de population et de biomasse combinées ont montré que le ruisseau bider comporte une grande densit~ de poissons (3,692 poissons il l'acre), mais de faible poids (la biomasse étant de 67:5 lbs

li l'acre).

Une des voies d'aménagement que nous entrevoyons est de développer les zones de creux en vue d'assurer une plus grande abondance des

individus des classes d'age II et III, qui ont d'ailleurs déji1 un bon taux de croissance.

(3)
(4)

ETUDE ECOLOGIQUE DE L'OMBLE DE FONTAINE

(Salvelinus fontinalis, Mitchill) D'UN RUISSEAU DES LAURENTIDES

Par

Yvon C6t~

Th~se soumise

a

la "Faculty of Graduate Studies and Research" de l'Universit~ McGill

1970

(5)

Yvon CBte

ETUDE ECOLOGIQUE DE L'OMBLE DE PONTA.INE (Salvelinus fontinalis, Mitchill) D'UN RUISSEAU DES LAURENTIDES .

(6)

Page

1. INTRODUCTION. 1

II. MATERIEL ET METHODES.

Mesures des facteurs physiques. 4

Techniques relatives aux ph~nom~nes biologiques.

Trappes

a

double entr~e. S

Inventaire par voie directe. S

Usage de puises. 6

Mesures morphom~triques. 6

Détermination de l'age. 7

III. DESCRIPTION DE L'AIRE ETUDIEE. 8

IV. DISTRIBUTION HORAIRE DE L'ACTIVITE. 9

V. PHENOLOGIE DE L'ACTIVITE ESTIVALE.

Activit~ saisonni~re. 11

Immigration et circulation. 12

Caractéristiques des populations migratrices. 13

(7)

VI.

VII.

AGE ET CROISSANCE.

D~termination de l'age. Préparation des écailles. Lecture des ~cailles.

Interprétation des lectures.

Calcul rétroactif de la croissance. Taux de croissance mensuel.

Relation poids-lo~gueur.

Maturité sexuelle, rapport de sexe, croissance di ff~renti elle.

DYNAMIQUE DE POPULATION.

Facteurs

a

considérer lors d'une estimation de population.

Sélectivité du piégeage.

Perte de la marque d'identification.

Altération de la mobilité et de la viabilité. due au marquage.

Recrutement au cours de l'expérience.

Page 16 17 18 19 20 22 23 26 27 28 28

(8)

Population des Tles.

Population du ruisseau principal en amont du barrage.

Population du ruisseau principal en aval du barrage.

Interactions des différents éléments de la population en fonction de leur distribution. Estimations de la biomasse.

VIII. CONCLUSIONS. IX. REMERCIEMENTS.

X. REFERENCES.

XI. LISTE DES TABLEAUX. XII. LISTES DES FIGURES.

29 30 30 31 33 37 39 40 49 50

(9)

1.

1. INTRODUCTION

L10mb1e de fontaine (Sa1ve1inus fontina1is, Mitchi11) est un sa1monidé indig~ne au nord-est de 11Amérique du Nord dont 11habitat se restreint aux lacs oligotrophes et aux cours d1eau froids. Jordan (1908 et 1929), Ricker (1932), Blair, Blair, Brodkorb, Cag1e et Moore (1957) décrivent les différents endroits de la distribution de cette espèce. D1autre part Séguin (1956) précise les limites de l'aire de répartition continentale comme étant: (1) les océans atlantique et arctique a 11est et au nord; (2) l'isotherme de 700F(température de 1lair) pour les mois d1été au sud; (3) et la ligne marquant un surplus d1eau de 4 pouces par année à 1louest. A 1 1 intérieur de ces limites géographiques, des facteurs

écologiques tels la température de 1leau, la quantité d10xygène dissou$ dans lleau, des barri~res topographiques, constituent des facteurs limitatifs à une abondance locale de 110mb1e de fontaine.

A cause de 11attrait qu1exerce cette espèce à la fois sur les pêcheurs sportifs et sur les gourmets, 110mble de fontaine a été jntrod-uite en plusieurs endroits hors de son aire de répartition originale, V.g. les états de la Vallée du Mississipi, les états du Pacifique et des

montagnes rocheuses, en Amérique du sud, dans le sud de 1lAfrique, en Nouvelle-Zélande et dans le nord de l 1 Europe (Carlander, 1969).

* * * * * * * * * * *

La documentation au sujet de 110mb1e de fontaine est volumineuse, mais, mise à part la revue de littérature faite par Car1ander (op.cit.),

il n1existe pas de référence de synthèse sur la somme des travaux et connaissances acquises au cours des recherches sur Sa1ve1inus fontina1is, comme il en existe pour Sa1mo trutta (Frost et Brown, 1967).

Bien que nous mentionnions des références spécifiques sur certains détails dans notre texte, nous incluons ici une revue de littérature groupée sous six chapitres pour indiquer les publications principales " concernant notre travail.

(10)

Ce sont l'activité saisonniêre, l'habitat, les habitudes alimentaires, liage et la croissance, la dynamique de population et les techniques d'étude de l'Omble de fontaine.

Les principales étapes de la phénologie de l'Omble de fontaine, i.e. les étapes périodiques et saisonniêres de son cycle vital ont été décrites par un certain nombre d'auteurs: Brasch, McFadden et ~iotek, 1958;

Bridges, 1958; Hazzard, 1932; Hunt, 1965; Klein, 1966; Needham et Cramer, 1943; Shetter, 1937; Smith 1951; White, 1941.

L'habitat de l'Omble a été três bien décrit, et dans la plupart des cas en vue de 1 1 aménagement de celui-cj. Sous ce chapitre il faut mentionner 1 1 apport des auteurs suivants: Dahl, 1918 et 1919; Embody, 1921; Fournier, 1964; Hazzard, 1933 et 1937; Hoover, 1938; Hubbs, Greeley et Tarzwell, 1932; Hunt, Brynildson et McFadden, 1962; Johnson, 1964;

King, 1942; Knudsen, 1962; Muttkowski, 1929; Needham, 1938; Newell, 1958; Robertson, 1947, Saunders et Smith, 1962 a et 1962 b; SChofield, 1965; Smith 1955; Smith et Saunders, 1968; Threinen et Poff, 1962; Wallis, 1962.

Par ailleurs les habitudes alimentaires de la truite ainsi que ses différents aspects saisonniers se sont vus consacrer un certain nombre d'articles dont les principaux sont les suivants: Benson, 1953; Hoar, 1942; Ide, 1942; Momot, 1965; Needham, 1930 et 1932; Reed et Bear, 1966; Tebo et Hassler, 1961.

Liage et la croissance, de même que l'étude des écailles comme méthode d'approche de ces facteurs ont aussi été assez bien discutés

(Allen, 1956; Cooper, 1951; Cooper, Boccardy et Andersen, 1962; Desmarais, 1958; Elson, 1939; Hoover, 1939; Klak, 1940~.

Au sujet de la dynamique de population, il a existé pas mal de confusion pendant longtemps. Cependant McFadden (1961), dans un ouvrage exhaustif sur la dynamique de population de l 'Omble de fontaine a

apporté plusieurs précisions jusqu'alors inconnues. Il faut cependant' signaler l'apport, tout au moins partièl,de plusieurs auteurs sous ce chapitre: Hazzard, 1935; Iversen et Moffet, 1962; Latta, 1962; Onodera, 1962; Vladikov, 1956; et bien d'autres.

(11)

3 .

Finalement il existe un certain nombre de publications traitant de techniques relatives

a

l'étude de l'Omble de fontaine. Nous ne citerons ici que les plus importantes: Alabaster et Hartley, 1962; Drummond, 1966; Nesbitt et Kitson, 1937; Schuck, 1942; Shetter, 1938; Smith, 1957; etc.

M@me si la littérature concernant l'Omble de fontaine est volumineuse, il existe un manque défini d'information principalement en ce qui

concerne les populations des cours d'eau de la partie centrale-nord de son aire de répartition, la oD la présente étude a été entreprise.

'*'*'*'*******

L'objectif premier de cette recherche était d'établir une diagnose écologique de la population du ruisseau Bider pouvant servir de document de base pour un projet éventuel d'aménagement. Aussi avons-nous axé cette étude sur les points suivants: (1) inventaire physique de l'habitat;

(2) activité et déplacements de l'Omble de fontaine; (3) croissance en fonction des classes d'age; (4) dynamique de population. Chacun de ces points correspond a autant de chapitr~Sdans ce mémoire.

D'autre part plusieurs raisons secondaires ont motivé notre étude. Il y a en tout d'abord des motivations d'ordre scientifique:' (1)

géographiquement l'aire choisie pour le projet en est une qui a reçu assez peu d'attention a date; (2) la région étudiée présente une situation

d'oligotrophie plus marqUée-hivers longs et rigoureux, saison de croissance courte-que dans le cas des auteurs précités; (3) au Québec, très peu dl

étud~Sont porté sur les ruisseaux et les populations primitives d'Ombles qu'ils abritent. Il y a en deuxièmement des motivations d'ordre

économique: (1) le Québec recèle de petits ruisseaux

a

topographie très primitive et très attirante pour le pêcheur; (2) les eaux courantes constituent des plans d'eaux dont la richesse en poissons se compare aisément aux lacs naturels (lagler, ;956). Pour toutes ces raisons, il devient nécessaire de connaître le plus précisément possible l'écologie des populations des ruisseaux de nos régions.

(12)

Nos recherches ont été effectuées au cours de l'été 1968 (de mai

a

septembre inclusivement)

a

la Station Ecologique du lac Carré, Québec, soit a 65 milles au nord-ouest de Montréal (49° 691 latitude, 740 29110ngitude). (Fig.1).

11. MATERIEL ET METHODES Mesures des Facteurs Physiques

L'Omb1e de fontaine étant l 'espèce dominante dans le ruisseau Bider, le courant y étant très ~apide et aucune source de pollution d'origine agricole ou autre n'étant évidente, il ne nous est pas apparu nécessaire d'effectuer des dosages d'oxygène ou autr~produits chimiques en solution dans 1leau. Dans une telle situation les trois facteurs qui

nous ont semblé déterminants pour la sélection de l'habitat, les mouve-ments et la croissance furent la température, le volume d'eau et la

vitesse du courant.

Température. Tout au long de l'été 1968 les températures de 11air et de l'eau ont été prises en différents endroits. Nous nous sommes servis à cette fin d'un thermomètre outdoor-indoor fabriqué par la compagnie Taylor du Canada. Ces thermomètres gradués en degrés Faren-heit donnent une précisison d'un degré.

Niveau d'eau. le niveau d'eau a aussi été enregistré tout au long de 11été

à l'aide d'un instrument fabriqué par la compagnie Belfort Instrument (Baltimore, U.S.A.). La mise en place de cet instrument a nécessité 1 1 érection d'un barrage en béton. l'instrument a été calibré

en pouces. Par la suite les lectures de niveau d'eau ont été trans~

formées en débit d'eau (gallons/minute).

Vitesse du courant. Nous avons de plus enrégistrê la vitesse du courant en différents endroits du ruisseau. A cet effet nous avons utilisé un chronomètre et un bouchon de liège. Les résultats ont été convertis en pieds par seconde.

(13)

Techniques Relatives aux Phénomènes Biologiques.

Pour des raisons qui seront discutées plus loin dans le texte, trois méthodes différentes de captures ont été utilisées.

5 .

Trappes à double entrée. Une partie de cette étude est basée sur

l'usage de trappes à poissons comme moyen d'étude de l'Omble de fontaine. L'avantage des trappes à double entrée est de fournir le renseigne-ment suivant, à savoir si le poi~son a un mouvement vers l'amont ou vers l'aval du ruisseau, une cloison médiane séparant les deux entrées.

(Fig.2). Les trappes utilisées ont été dessinées et construites par l'auteur. L'installation de chacune des trappes se fait environ en une heure à deux hommes. De plus on doit annexer aux trappes des ailes joignant les deux rives du ruisseau de façon à barrer la voie complète-ment. Ainsi tout poisson qui arrive à la trappe doit nécessairement

passer par celle-ci· pour continuer son déplacement. Nous avons placé des pierres sur le plancher des trappes de façon à obtenir une meilleure stabi1i-té de celles-ci dans l'eau, et pour offrir une protection aux individus plus petits à la fois contre le courant et éventuellement contre les poissons plus gros.

R~gle générale les trappes étaient visitées une fois par jour. A plusieurs reprises au cours de l'été elles ont été visitées deux fois par jour et occasionnellement trois ou quatre fois, dépendant des

impératifs de la recherche. L'usage des trappes nécessite un grand soin; il faut s'assurer que les ailes bordant les pièges soient bien propres et bien rigides autrement la force du courant les emporterait.

Inventaire par voie directe. Comme nous l'avons mentionné précédemment, pour installer la jauge à niveau d'eau, il nous avait fallu ériger un barrage afin que ce dernier serve, à l'occasion, de b~tardeau. Une partie du ruisseau pouvait ainsi être asséchée, ce qui nous a permis de capturer les poissons de la section affectée pour procéder à un inventaire par voie directe. (Fig.3).

(14)

Usage de puises. Une des aires de notre ~tude était constituée du ruisseau parcourant un dédale d'îles (Fig.4). Il nous fallait inven~

torier cette région; comme cet endroit se prêtait assez peu.à l'usage des trappes et comme d'autre part l'eau y est três limpide nous avons utilisé comme méthode d'étude, la pêche à la pUlse utilisant

a

cette fin des filets a papillons.

A quelque dix rëprises au cours de l'été, la région des T1es a été 'visitée et inventoriée par une équipe de quatre hommes (a la tombée du

jour). Un homme éclairait le ruisseau

a

l'aide d'une lanterne de type Coleman utilisée par les campeurs (Sport lite 200 cp), un autre tenait un filet à papillon dans le ruisseau, un troisiême chassait les poissons vers le filet du second pêcheur et le quatriême homme était employé à

mesurer et marquer les poissons.

Mesures morphométrigues. Deux types de mesures morphométriques ont été prises: la longueur et le poids. Sur le terrain, les longueurs totales (i.T) ont été mesurées en pouces, au 1/16 près, à 11aide d'un appareil de fabrication domestique. Il s'agit de deux pièces de bois (12U x HU x iU)

disposées

a

angle droit sur leur longueur. L'une des extrémités est fermée par l'adjonction d'une pièce de bois disposée perpendiculairement.

Lorsqu'un poisson est capturé il est poussé vers l 'angle formé par les piêces longitudinales et en même temps son museau est ;~ussé vers l'avant jusqu1a la pièce transversale. Une rêg1e étant fixée sur cet appareil, il est alors facile de mesurer le poisson. Tous les poissons capturés au cours de 11été ont ainsi été mesurés.

Quant au poids, il a été évalué en grammes

a

11aide d'une balance de type Ohaus, donnant une précision de 0.1 gramme. Le poids a été pris uniquement sur un échantillon d'Ombles capturés au cours de 1lété. Cet

échantillon a d' ail1eurs été gardé en collection pour études ultérieures et a de plus été mesuré (LT) en mi11imêtres au laboratoire.

(15)

7 .

Détermination de l'age. Cooper (1951) a montré la validité des écailles comme méthode d'estimation de l'age chez l'Omble de fontaine. L'age des individus gardés en collection a donc été estimé

a

partir de leurs écailles, receuillies dans la région caudale, ainsi que le recommande Cooper (op. cit.). Les écailles ont été montées entre lame et lamelle dans une goutte d'alcool éthylique diluée de façon

a

éviter l'enroulement des fines écailles sur e11es-m~mes au contact de l'air. En 12 heures la goutte d'alcool s'évapore et les écailles sont pr@tes

a

@tre étudiées.

Les écailles ont été.lues

a

l'aide d'un microscope Zeiss de type RA standard sur lequel l'oculaire a été remplacé par un écran en verre dépoli. Cet appareil est muni d'une règle graduée en millimètres pour permettre la lecture des différentes mensurations d'écailles.

Marquage. La méthode de marquage adoptée au cours de notre étude fut celle par ablation de nageoire. A ce sujet Ricker (1968) recommande de surveiller deux points: (1) la regénération; (2) le choix de la nageoire

à sectionner. Selon lui, chez les Ma1accoptérygiens, une ablation totale

emp~che souvent la regénération surtout s'il s'agit de nageoires paires~

Quant au choix des nageoires à sectionner, il faut éviter de couper une nageoire qui a un rôle dans le comportement du poisson, par exemple, la nageoire dorsale ou anale chez les Salmonidés.

Au cours de nos expériences les marques ont portées sur les nageoires pectorales, soit à droite, soit

a

gauche. Cette méthode a éte adoptée pour les raisons suivantes: elle est facile à pratiquer m~me pour un opérateur non expérimenté, elle est rapide et n'exige qu'un seul homme. Par contre elle présente le désavantage suivant: elle donne très peu de, renseignements sur les individus eux-m~mes, tout au plus peut-on reconn-aitre des groupes de poissons possédant des marques semblables.

L'effet de cette méthode de marquage sur la croissance et la

viabilité des poissons n'a pas été estimé. Cependant, Ricker (op.cit.) affirme que selon "toute évidence les poissons s'adaptent rapidement à

la perte d'une nageoire." En effet l'ablation des nageoires pectorales ne diminue en rien la vitesse de locomotion (Radcliffe, 1950).

(16)

D'autre part Shetter (1950 et 1951) a démontré les faits suivants:

(1) l'ablation de nageoire ne rend pas les poissons plus susceptibles

a

la prédation ou autre facteur de mortalitê; (2) l 'ablation de nageoire n'affecte pas la croissance d'une façon significative.

111. DESCRIPTION DE L'AIRE ETUDIEE.

Le ruisseau Bider est un ruisseau de montagne qui coule d'est en ouest et dont l'origine, située

a

environ 3 milles de l 'aire étudiée, est mal connue. A environ un mille et demi en amont de cette aire, le ruisseau coule dans une région déboisée; si· l Ion en juge par les espèces prises par les pêcheurs en cet endroit, il a une température et un débit plus lent que dans notre aire de travail. En effet les prises dans

cette région sont constituées surtout de perchaudes (perca flavescens), de crapets-soleil (Lempomis gi~sus) et de barbottes (Ictalurus nebulosus).

fi

Après avoir traversé une région boisée, le ruisseau Bider se jette finale-ment dans le ruisseau Français, cours d'eau

a

température élevée et

a

faible vélocité.

Dans la région étudiée le ruisseau Bider est bordé de trois types de végétation offrant un couvert assez dense. En aval du barrage la

végétation est principalement constituée d'Aulnes (Alnus sp.). En amont du barrage, deux types de végétation se succèdent. Dans la partie proxi~

male au barrage les espèces les plus communes sont des c6nifères tels le Sapin (Abies balsamea), l'Epinette (Picea sp.), de même que quelques rares Pruches (Tsuga canadensis). Dans la partie distale, nous trouvons une végétation mixte de feuillus et c6nifères.

La topographie du ruisseau dans la région étudiée est caractéristique par son allure primitive, i.e. lit peu profond (10 pouces en moyenne), grave11eux et sablonneux, contour généralement rectiligne, présence de bou1ders. Occasionnellement quelques troncs d'arbres tombés créent des zones de creux. Sur' une longueur de 1600 pieds, nous avons dénombré seulement 4 zones de creux ayant une profondeur double de la moyenne du ruisseau. (fig.5).

(17)

Les zones de rapides sont donc la dominante de ce ruisseau. Mis a part le barrage érigé pour les fins de cette étude, il n'y a pas d'ob-struction majeure pouvant empêcher les mouvements de l'Omble de fontaine tout au moins dans l'aire délimitée par notre étude.

La vélocité moyenne du ruisseau, en septembre, était de 1.81 pieds par seconde (minimum 0.30 pied par seconde, maximum 2.75 pieds par seconde). Il s'agit donc la d'un ruisseau

a

débit três rapide. Quant aux fluctuations du niveau d'eau, elles sont fortes tout au long de l'année. Ces variations, enrégistrées par la jauge a niveau d'eau installée sur le barrage nous donnent une idée de la variation du débit dans le ruisseau proprement dit. (Fig.6).

9.

La température moyenne du ruisseau Bider pour la saison estivale 1968, soit de juin a septembre a été de 530 F (minimum 400 F, maximum 660 F).

(Fig.7).

La région des Tles(Fig.4) possêde,

a

l'encontre du ruisseau prin-cipal, un courant plus lent. La.vélocité moyenne enrégistrée en septembre était de 1.17 pieds/seconde (minimum 0.54 pi./sec., maximum 1.83 pi./sec.). La caractéristique majeure de cette région est le nombre de zones de creux

(22) comparativement au nombre de zones de rapides (12). Le couvert et la température d'autre part ne présentent pas de caractêre limitatif.

1V. DISTRIBUTION HORAIRE DE L'ACTIVITE.

Ce chapitre de l'histoire naturelle de l'Omble de fontaine en est un d'importance puisque les variations journalières dans l'activité de Salvelinus fontina1is peuvent être reliées

a

plusieurs ordres de faits:

(1) elles peuvent parfois s'expliquer en terme d'alimentation, d'oO

l'intérêt de cette connaissance si on se place du point de vue du pêcheur; (2) elles peuvent d'autres fois s'expliquer en terme de facteurs limitatifs (température, éclairement, niveau d'eau), d'oO l'intérêt de cette étude pour l'aménagiste.

(18)

De la fin mai

a

la mi~juin (25 mai au 13 juin), nous avons visit~

les trappes plusieurs fois par jour, soit deux, trots et quatre fois par jour,

a

des heures différentes dans chacun des cas. A partir des données brutes nous avons alors calculé des moyennes de captures par heure

(Tableau 1). Ces r~su1tats ont ensuite ét~ reportés

a

la Figure 8 qui montre les faits suivants: (1) l'activité de mouvement est avant tout

nocturne; (2) deux sommets d'activité sont atteints au cours de la nuit: l'un entre 20 et 24 heures, l'autre entre 3 et 5 heures; (3) ces deux pics sont sépar~s l'un de l'autre par une période de re1ache; (4) en période diurne un pic d'activité est atteint, i.e. entre 12 et 15 heures, mais il reste moins é1ev~ que ceux de la période nocturen et possiblement non-significatif.

L'interpr~tation de ces observations est une chose·d~licate.

D'ailleurs diff~rents auteurs op~rant dans ce domaine ont trouv~ des explications diff~rentes montrant par la que ces mouvements journaliers sont vraisemblablement dOs

a

l'action de plusieurs facteurs.

Smith et Saunders (1958) observent chez Sa1ve1inus fontina1is des

mouvements se produisant à la tombée du jour jusque t6t le matin (Tab1eau2);

ils proposent la température et la lumière comme facteurs inducteurs. D'autre part Elliot (1966) observe chez la truite brune (Sa1mo trutta) des mouvements nocturnes se produisant entre 21 et 6 heures. D'après ses

observations, les mouvements commencent quand la temp~rature de l'eau des cent en~dessous de 140C et sont induits par le coucher du soleil.

Nos résultats concordent assez bien avec ces, constations puisqu'en juin le coucher du soleil se produit entre 20 et 21 heures. D'autre part c'est aussi entre 20 et 21 heures que la· température de l'eau baisse

a

140

c

(Fig.9). Il devient alors logique de penser que ces facteurs

physiques agissent comme mécanisme inducteur à quelque impératif biologique. Une première hypoth~e pourrait être l'alimentation. Cependant Hoar vide Ide 1942; 1942) arrive aux conclusions suivantes: (1) durant la nuit, i.e. de 22

a

5 heures les poissons s'alimentent assez peu; (2) l'alimentat-ion active se réalise de 5 à 10 heures environ et de 14 à 20 heures environ;

(19)

11.

(3) vers midi il y a une dépression dans l'activité d'alimentation,

phénom~ne dO

a

une augmentation de température. Ide (1942) a obtenu des résultats qui vont aussi dans le même sens. On ne peut donc retenir cette

hypoth~se; au contraire il semble qu'a une augmentation du nombre de déplacements correspond une diminution de l'alimentation.

Une autre hypoth~se'pourrait alors être la suivante. Les déplacements observés correspondent

a

une phase de circulation ou d'exploration de

l'habitat. Elle se réaliserait préférentiellement durant la nuit. Il a en effet été démontré que l'Omble de fontaine possêde un phototaxisme négatif (Sullivan et Fisher, 1954).

* * * * * * * * * * * *

Les mouvements journaliers de l'Omble de fontaine se réalisent donc préférentiellement durant la nuit. Une augmentation de température vers midi peut aussi occasionner une, augmentation du nombre de déplacements.

Bien que nous n'ayons pas procédé à des analyses de contenus stomacaux réparties entre les différentes phases de l'activité journali~re, il semble justifié, d'aprês des observations venant de plusieurs sources, d'affirmer que les moments d'activité intense de déplacement correspondent

a

une phase d'exploration de l'habitat et que les moments 00 les déplace-ments sont plus réduits en nombre correspondent

a

des phases d'alimentation.

V. PHENOLOGIE DE L'ACTIVITE ESTIVALE.

Activité saisonniêre. Les diff~rentes étapes de la phénologie de l'activité de l'Omble de fontaine sont connues a des degrés divers.

L'activité automnale relative

a

la fraye a été assez bien étudiée (Hazzard, 1932; Vladykov, 1956; MacFadden, 1961; Fournier, 1964). D'autre part

l'activité hivernale est moins connue (Maciolek et Needham, 1951). Quant aux phénomênes printanniers, et principalement en ce qui a trait

a

\

l'apparition des alevins, leur dispersion et leur distribution, plusieur.s études ont été réalisées en ce sens (Saunders et Smith, 1955; Latta, 1962; Hunt, 1965). En ce qui concerne l'activité estivale, plusieurs informat~

ions sont disponibles (Shetter, 1938; Smith, 1951; MacFadden, 1961); Smith et Saunders, 1958; Saunders et Smith~ 1955; Klein, 1966). C'est sur cette dernière que portera l'étude faite dans ce chapitre.

(20)

et Saunders (1958) et Klein (1966) qui opéraient selon des techniques expérimen-tales similaires aux nôtres. En effet dans la plupart des cas les mouvements furent observés lors d'inventaires périodiques de population grace aux méthodes usuelles de marquage. Or entre les périodes d'inventaires, ~~parées par des in-tervalles plus ou moins longs, il y a place pour plusieurs phênom~nes.

Klen (op. cit.) a utilisé, comme no~s, des trappes et a observê pour Salve-linus fontinalis x SalveSalve-linus namaycush, esp~ce hybride, des mouvements sembla-bles

a

ceux que nous avons observês. Smith et Saunder (1958), chez Salvelinus fontinalis de la variété migratrice, ont observé ~es migrations de l'eau salée à l'eau douce, migrations distribuées selon un mod~le semblable aux résultats

~ue nous avons obtenus. (Figure 10). Finalement Shetter (1938) utilisa aussi des trappes; il n'obtint cependant pas de résultats significatifs en ce qui con-cerne l'Omble de fontaire, mais il opérait dans un ruisseau 00 cette espèce n'é-tait pas dominante .

L'activité estivale de l'Omble de fontaine a été analysée au moyen de la méthode des polygones de fréquences cumulées. Les nombres cumulées et quotidiens de captures sont d'abord disposés sur un système d'axes cartésiens. Par la sui-te on superpose visuellement des segments de droisui-te sur la distribution des points obtenus, ce qui permet~· de déterminer avec une précision relative les changements les plus marquants du nombre de captures quotidiennes.

Cette méthode appliquée au nombre total de captures quotidiennes nous a permis diidentifier 5 étapes différentes au cours de l'été (Figure 11). Une analyse de variance réalisée sur les moyennes des prises quotidiennes au cours de chacune de ces étapes montre que les moyennes de phases A, C, E sont égàles entre elles et que les moyennes despphases B et D sont aussi égales entre elles mais significativement différentes des 3 premières à un niveau de probabilité de 1% (Tableaux 3 et 4). Ceci nous incite à penser que l'activité estivale ferait appel à deux phénomènes biologiques différents que lion peut qualifier par hypothèse de phase d'activité intense(phase B et D) alternant avec des pha-ses d'activité réduite, 00 les mouvements sont moins nombreux (Phases A, C, E).

Le barrage requis pour l 'installation de la jauge à niveau d'eau nous a

permis de vérifier cette hypothèse. En effet le 5arrage nous permet de séparer les mouvements qui se passent dans la partie du ruisseau Bider attenante au ruisseau Français de ceux qui se passent dans le ruisseau Bider proprement dit.

(21)

13 .

Les Figures 12 et 13 illustrent la compilation de ces rêsultats. L'examen de ces figures rêvêle que le ruisseau Bider isolê du ruisseau Français (i.e. en amont du barrage) ne montre qu'un seul type d'activitê estivale, soit la phase dite d'acttvit~ r~duite, alors que le ruisseau Bider adjacent au ruisseau Français (i.e. en aval du barrage) montre les deux types d'activitê prêcêdemment dêcrits.

D~s lors les termes d'activitê rêduite et intense deviennent impropres. En effet, a priori, il n'y a

paS~faison

de penser que la population d'un c6tê du barrage ait un sch~me d'activitê diffêrent de celui de l'autre c6tê du barrage. Nous croyons au contraire que

l'hypothêse suivante est plus vraisemblable; le ruisseau Bider comporte une pop~lation mobile d'Ombles de fontaine qui se dêplace d'une façon continue tout au long de l'êtê (droite }\); d'autre part le ruisseau en aval du barrage a subi une immigration en provenance du ruisseau Français; cette immigration se rêalisant en deux êtapes correspond aux droites B' et DI. Le fait que la partie du ruisseau Bider isolêe du ruisseau Français (amont, droite Ali) ne montre pas de pente correspondant aux droites BI et DI semble favoriser l'hypoth~se de l'immigration

a

partir du ruisseau Français.

Ainsi la phase qu lion avait initialement qualifiêe d'activitê intense devient maintenant une phase d'immigration, et la phase dite d'activitê rêduite devient une phase de circulation, vraisemblablement entre les zones d'alimentation et les zones d'abris.

Caractêristigues des populations migratrices. Comme nous l lavons mentionnê prêcêdemment, le ruisseau Bider a êtê soumis

a

deux poussêes migratrices: l'une se produisant entre le 14 et le 22 juin, l'autre

entre le 11 et le 21 juillet. En se rêfêt'ant

a

la Figure 14, qui

illustre la distribution des frêquences de longueurs des ombles captures au cours de l'êtê, on note que:{l} les prises du mois de juin sont

caractêrisêes par l 1 abondance d'individus de trois

a

cinq pouces, qui

a

l'analyse se sont avêrés appartenir

a

la classe d'age 11 {voir chapitre sur la croissance}.

(22)

C'est vraisemblablement dans cette catêgorie qu'ont êtê recrut~s les migrateurs du mois de juin. (2) Les captures du mois de juillet

com-prennent en abondance presque êgale des individus de deux a trois pouces (classe d'age l) et des individus de trois a cinq pouces. La migration de juillet serait donc caractêrisêe par ces deux classes d'age.

Déterminisme des migrations. A priori on peut supposer que ces migrations sont causées ou bien par des facteurs physiques ou bien par des facteurs biotiques. Les facteurs physiques susceptibles d'influencer les mouve-ments de l'Omble de fontaine sont la tempêrature et le niveau d'eau. Les facteurs biotiques peuvent être l'alimentation et la reproduction.

La tempêrature ne semble pas avoir étê a la base de la migration du mois de juin. En effet a cette date le ruisseau Français ne prêsentait pas de température critique. (Fig. 7). Quant au niveau d'eau il a pu

influencer indirectement les dêplacements. En effet

a

la suite d'une longue période sans pluie, le niveau d'eau baissant, le drift devient moins

abondant et cela peut possiblement inciter des mouvements vers des zones d'alimentation meilleures.

A la mi"guillet, la tempêrature du ruisseau Français (Fig.7) s'est élevêe progressivement jusqu'a 700F, tempêrature presque critique pour l'Omble de fontaine (Sullivan et Fisher, 1953). On peut donc penser que les eaux froides du ruisseau Bider s'écoulant dans les eaux plus chaudes du ruisseau Français ont induit un mouvement des Ombles vers le ruisseau Bider. Klein (1966), au ·Colorado, a observé un phénomêne identique pour l'Omble moulac. De plus la baisse du niveau d'eau concommitante

a

l'élêvation de température a pu renforcer cette immigration.

En aoOt la température du ruisseau Français s'est encore êlevêe

a

700F et le niveau d'eau a baissé

a

nouveau, mais cette fois nous n'avons observê aucun changement significatif dans les dêplacements des Ombles. On peut alors se demander pourquoi ces facteurs peuvent induire des mouvements pendant une partie de l'été et non pas durant la seconde mottié.

(23)

15 .

Deux r~ponses sont possibles

a

cette interrogation: (1) ou bien le

ruisseau Français a ~té pratiquement vid~, lors des migrations pr~c~dentes,

de la population qu'il contenait; (2) ou bien ces facteurs ne sont plus limitatifs vers la fin de l'~té.

Nos donn~es ne se pr@tent pas ft la v~rification de la premiêre

r~ponse, bien qu'elle soit tout ft fait vraisemblable. Pour ce qui est de l'augmentation de la tolérance

a

vis~-vis certains facteurs, on sait que l'Omble de fontaine peut s'acclimater

a

supporter des temp~ratures

de plus en plus élevées pourvu qu'elles ne s'élêvent pas trop au-dessus de 700F (Sullivan et Fisher, 1953). Maintenant en ce qui concerne la bais~

se du niveau d'eau, nous l.'avions mise en relation avec une diminu~

tion dans l'abondance du drift. Or en aoOt la phase d'alimentation active chez Salvelinus fontinalis est termin~e. En effet Cooper (195l) note au Michigan que la croissance se produit três rapidement d'avril

ft juillet et qu'aprês elle est plus lente. Un examen des écailles

prove-nant d'individus collectionnés de mai

a

septembre nous a rév~l~ que la même situation se produit dans le ruisseau Bider. Donc aprês le mois de jUillet, les besoins nutritifs devenant moins importants, la baise du niveau d'eau n'a pas d'influence déterminante sur les mouvements de l'Omble de fontaine.

* * * * * * * * * *

A partir de ces faits il est vraisemblable de croire que les

migrations soient reliées

a

la recherche de nourriture ou d'un environne~

ment plus favorable. Elles pourraient se produire en tout moment d'avril

ft juillet. Des facteurs comme une baisse de niveau d'eau ou une

él~vation de température feraient que ces migrations se produisent en des moments bien précis. En aoOt et septembre la phase d'alimentation

intensive étant pass~e, et/ou par suite de l'acclimatation ft des temp~rat~

(24)

Vl. AGE ET CROISSANCE.

Etant donnê que-cette êtude a été entreprise en vue d'êtablir une base de travail pour un êventuel projet d'am@nagement, il est indispen-sable de connattre les caractéristiques vitales de la population. C'est pourquoi nous avons gardê en collection certains spêcimens en vue de connattre leur age et leur croissance. Comme le soulignent Van Osten

(1941), Car1ander (1956), Lag1er (1956), la détermination de l'age et du rapport poids-longueur peut ~tre la solution

a

de nombreux problêmes concernant la recherche et les aménagements piscicoles.

Determination De l'Age.

La dêtermination de l'age des individus de la population al' êtude a été rêa1isêe au moyen des écailles. L'usage des êcailles en vue de la dêtermination de l'age chez Sa1ve1inus fontina1is a êtê rendu valide par Cooper en 1951. Cependant, antérieurement a cette date dl autres chercheurs avaient estimé l'age d'Ombles de fontaine a partir de

leurs êcai11es (Kendall et Denee, 1927; Hazzard, 1932; Hoover, 1939). D'autres êtudes, dont celle d'Allen (1956), sont venues depuis lors corroborer les rêsu1tats obtenus par Cooper.

D'une façon gênêra1e, nous pouvons dire aussi, d'aprês nos

résultats, que les écailles sont une bonne méthode d'estimation d'age. En effet la comparaison entre les distributions de frêquences de longueurs pour chaque age, déterminê au moyen des écailles, et les différents

modes dans la distribution de fréquences de longueurs des captures mensu-elles avec les trappes montre une correspondance raisonnable.

Préparation des 0écailles. Les écailles de l'Omble de fontaine sont très petites et délicates. Chez les petits individus, il est même difficile de les voir

a

l'oei1 nu et de les prélever. Nous avons donc développé la procêdure suivante en vue de simplifier les opérations.

D'abord il faut choisir une région de prélêvement. De l'avis de Cooper (1951) la région du pédoncule caudal est de bon aloi, étant

donné que clest dans cette région que chez Sa1velinus fontinalis apparais-sent les premières écailles; clest donc la que ces derniêres ont le plus

(25)

17.

de chances d'être représentatives de l'age réel d'un individu.

Ensuite cette région est nettoyée de façon

a

obtenir des écailles aussi propres que possible. On peut

a

cette fin utiliser de l'eau ou de 11alcool dilué • . .

Troisi~mement,

a

l'aide d'un scalpel on prél~ve les écailles dans un mouvement allant du pédoncule caudal vers la tête. Il va sans dire que plusieurs écailles seront prélevées en même temps.

Quatri~mement on porte le scalpel sur une lame de microscope sur laquelle une goutte d'alcool avait préalablement été posée. Cette

derni~re précision empêche les écailles de s'enrouler sur elles-mêmes au contact de l'air. En agitant lég~rement le scalpel dans la goutte dialcool on obtient une dispersion uniforme des écailles sur la lame.

Enfin une autre lame de microscope est superposée

a

celle conten-ant les écailles. La lames sont retenues entre elles

a

l'aide de ruban adhésif. Au bout de 12 heures l'alcool compris entre les deux lames siest évaporé et les écailles sont prêtes

a

être utilisées pour la lecture.

Lecture des écailles. Comme nous l'avons mentionné au début dans la section relative aux matériel et méthodes, nous avons ùtilisé pour la lecture des écailles un microprujecteur de type Zeiss. Les écailles ont été agrandies 100 fois et mesurées en mil1im~tres.

L'estimation de liage est basée sur le principe de l'alternance de croissance rapide (été) avec une croissance lente (hiver). Les écailles accroissent par addition de nouvelles zones annulaires plus ou moins individualisées (Vibert et Lagler, 1961). En été ces zones annulaires

(circuli) sont éloignées les unes des autres (croissance rapide) alors qulen hiver les circuli sont entassés, mal formés, i.e. souvent incomplets et peuvent même se recouper. Cette derni~re zone, 10rsqu ' identifiab1e,

s'appelle l'annulus et sert

a

estimer liage d'un individu. Cooper (op. cit.) affirme que la limite exacte de l 'annulus est le dernier circulus déposé avant que la croissance rapide printanni~re ne reprenne.

(26)

D'apr~s Cooper (1951) l'écaille s'accroit três rapidement d'avril

a

juillet. En aoOt et septembre la croissance est beaucoup plus lente et les circu1i beaucoup plus pr~s les uns des autres. De septembre

a

avril il y a peu de changement dans l'apparence des circu1i.

Bien que Cooper ait opéré au M.ichigan, donc

a.

une latitude in-férieure

a

la n6tre, l'examen d'écailles prélevées à partir d'individus collectionnés de juin

a

septembre ~ous permet d'affirmer qu'au moins en ce qui concerne le mode de déposition des circuli, les Ombles de fontaine des Laurentides suivent un mod~le de croissance simrilaire aux populations du Michigan.

Interprétation des lectures. Comme nous l'avons œentionné précédemment la sommation des différents annuli indique l'âge d'un individu. Or dans· notre cas nous en sommes venus

a

la conclusion que le premier annu1us n'apparatt pas sur les écailles des individus étudiés.

En effet les individus compris entre 50 et 75mœ (Fig.14) ne portent pas d' annu1us. A priori ils devraient donc être classés dans le groupe d'age 6. Or en observant les berges du ruisseau et de plus en effectuant des pêches dans la région des 11es on s'aperçoit que la population

comprend un autre groupe d'individus dont la longueur varie entre 20 et 40 mm (Fig.15). Ces derniers constituent la classe d'age 0, alors que le groupe compris entre 50 et 75mm doit appartenir à la classe d'age 1.

Ainsi il nous a donc fallu ajouter un an à la lecture prise en comptant le nombre d'annuli (Fig.16). Cooper (1951) rapporte quelques cas analogues au Michigan. En effet chez l'Omble de fontaine les

premi~res écailles apparaissent alors que le poisson mesure environ 40mm en longueur totale. Il est donc possible, dans des cas de croissance

tr~s lente, qu'il n'y ait pas d'écaille présente au temps de la formation du premier annulus. D'ailleurs Robertson (1947), CUrtis (1935), Brown et Bailey (1952) ont observé chez différentes populations que les écailles ne se sont pas développées avant la fin de la p~ière année.

(27)

19 .

Calculrétroactif de la croissance. Il existe plusieurs façons de retracer a posteriori la croissance d'un poisson. Vibert et Lagler (1961) et Ricker (1958 et 1968) font une revue de ces différentes méthodes. Chez l'Omble de fontaine une méthode souvent utilisée

(Hazzard, 1932; Hoover, 1939; etc.) est la méthode proportionnelle

directe telle qu'établie par Johnston (1905) et incluant une modification proposée par Fraser (1916) pour tenir compte du fait que les écailles n'apparaissent que lorsque le poisson mesure ·40 mm. Sur le conseil du Dr. J.G. Hunter, de la Station de Biologie Arctique de Ste"Anne~de"

Bellevue, Québec (communication p~rsonne11e) nous avons adopté la méthode . suivante, avantageuse par sa simplicité et sa rapidité. La relation

entre la croissance de l'écaille et celle du corps est d'abord établie (Fig.17). Ensuite le diam~tre de l'écaille au 1er, 2i~me et 3i~me annu~

lus a été mesuré. Des moyennes sont calculées pour chaque groupe d'age. Par la suite ces valeurs sont portées en abscisse sur un graphique; l'ordonnée correspondant

a

ces points donne alors la longueur moyenne de chaque classe d'age au temps de la formation de l'annu1us.

Dans des études de croissance il arrive parfois que le taux de

croissance varie en fonction de l'age des sujets servant

a

son étab1isse~

ment (Vibert et Lagler, 1961). Parfois les tailles d'individus des

premi~res années sont d'autant plus faibles qu.'e11es sont obtenues

a

partir d'individus p1us.agés (phénomne de Lee). D'autre part Hoover (1939) rapporte que la longueur calculée

a

la fin de la premi~re et de la seconde année est plus grande lorsqu'elle est calculée

a

partir d'un plus gros poisson.

Nous avons observé ni l'un ni l'autre de ces phénom~nes. Il est vrai que ces variations dans un sens ou dans l'autre ont probablement été évitées du fait que nous travaillions avec des moyennes. C'est donc la un avantage de la méthode que nous avons utilisée.

Cependant il faut préciser une erreur possible de cette méthode. En effet comme le premier annulus n'apparatt pas sur l'écaille des ombles de la population à l'étude, nous avons utilisé comme estimation

(28)

du premier annulus, le diam~tre du foyer de l'~caille. Il est donc

possible que la valeur moyenne obtenue pour la classe d'age 1 soit l~gê~

rement

s~rieure

a

ce qu'elle devrait @tre. En fait cette erreur n'est pas inh~rer.te

a

cette rn~thode, mais provient du fait de la croissance três lente enr~gistr~e dans cette population.

Taux de croissance mensuel. Une analyse graphique des histogrammes de fr~quences de longueurs des captures r~alis~es au moyen des trappes et des captures effectu~es dans les Tles lors des.p@ches nocturnes nous a

permed'~tablir un taux mensuel de croissance correspondant

a

chaque classe d'age.

Harding (1949) d~crit en d~tail un type d'analyse graphique des distributions de fr~quences polymodales en utilisant le papier

a

pro-babilité. A l'aide de cette m~thode nous avons pu d~terminer les diff-érents modes des histogrammes de fr~quences, calculer les moyennes de ces modes et les attribuer aux diff~rentes classes d'age.

Les données utilisées pour ces calculs sont de deux sources différentes. D'abord nous avons utilis~ les donn~es de la Figure 14 colligées au moyen de trappes; une analyse de ces données nous a montr~ l'~volution de la croissance des classes d'age 1,11,111 au cours de l'été. Comme la classe d'age 0 n'apparatt pas dans les captures r~alis~es

avec les trappes, nous nous sommes servis des donn~es obtenues lors des pêches nocturnes dans les Tles, 00 cette classe d'age est abondante. Ces

donn~es ont aussi ~t~ soumises au type d'analyse pr~conisé par Harding. Pour les classes d'age l, 11, 111 nous avons donc obtenu les moyennes de juin, juillet, aoOt et septembre. (Tableau 5). D'autre

part le calcul rétroactif de la croissance nous avait indiqué les longueurs moyennes de chacune de ces classes d'age au moment de la

formation des diff~rents annuli. Nous avons donc consid~ré ces longueurs comme étant des estimations de la longueur moyenne en avril étant donné que c'est

a

ce moment que reprend la croissance accélérée chez 'Salvelinus fontinalis, (Cooper, 1951).

(29)

21.

En ce qui concerne la classe d'age 0 nous avons obtenu des moyennes pour les mois de mai, juillet, aoOt et septembre. La valeur correspond~

ant au mois d'avril sur la Figure 18 a êtê extrapolê de la droite derégression obtenue ~ partir des observations.

Finalement tous ces rêsultats ont êtê portés sur graphique (Fig.18) et les droites correspondant

a

la croissance de chacune des classes

d'age ont étê calculêes. (Tableau 6) .. Une analyse de covariance rêalisêe sur les pentes de chacune de ces droites a dêmontrê les faits suivants: les classes d'age 0 et l ont un taux de croissance êgal; les classes· d'age 11 et 111 ont aussi un taux de croissance êgal mais significative~

ment différent et supêrieur aux deux premiêres classes d'age (Tableau 7). Donc le rythme de croissance estivale dans la population d'Omble êtudiêe s'effectue

a

l'intérieur de chaque classe d'age d'une façon linêaire. D'ailleurs McFadden (1961),

a

la suite d'êtudes mensuelles sur la croissance trouve que pour les classes d'age 0, 1 et 11 la croissance estivale est rectiligne. Il ne donne pas de rêsultats pour la classe d'age 111, ne possêdant pas suffisamment de données pour ce groupe.

Le changement du taux de croissance observê en passant des classes d'age inférieures aux classes d'age supérieures rêflête le fait que le ruisseau Bider est mieux appropriê pour les classes d'age 11 et 111 que pour les classes d'age 0 et 1. Thêoriquement, une croissance rectiligne d'une classe d'age

a

l'autre serait possible, tout au moins pour les premiêres classes d'age. En effet les rêsu1tats citês par McFadden (op. cit.) montrent une croissance rectiligne et rapide pour les classes d'age 0

a

11 puis un ralentissement de la croissance pour les classes d'age 111

a

V1, situation inverse

a

la n6t~e.

Au total, si on se réfêre

a~Tab1eaU)(:Ae5n8s'aperçoit

que la

croissance dans le ruisseau Bider est l'une des plus faibles en ce qui concerne Sa1ve1inus fontina1is.

(30)

Relation Poids-Longueur.

Vibert et Lag1er (op. cit.) rapportent qu'il y a deux façons de déterminer le poids d'un poisson en fqnction de sa longueur ou vice~

versa. "L'une se base simplement sur l'hypoth~se de la variation du poids avec le cube de la longueur, tandis que 'l'autre vise

a

établir d' abord par mesures directes une courbe empirique, puis par le calcul une courbe théorique, qui rendent compte de la relation poids-longueur de façon plus précise, mais cela dans des conditions déterminées de

milieux, de temps, d'espèces, de races ou de sexes." (Vibert et Lag1er, 1961 p. 627).

DnRs des études définitives il faut évidemment opter pour cette seconde façon. Le Cr en (1951) propose la formule suivante qui est aujourd'hui généralement utilisée:

P : cLn

00 "p" est le poids en granunes ou en onces et "L" la longueur en

millimètres ou en pouces. Les facteurs "c" et "n" sont des constantes qu'il faut déterminer par le calcul.

Cette équation peut @tre calculée

a

partir d'une série de poids et longueurs sur lesquels on opère des transformations logarithmiques. On obtient alors un~ droite qui peut @tre évaluée selon la méthode conventionn-elle de régression linéaire. La valeur de "n" varie habituconventionn-ellement

entre deux et quatre. Souvent elle est proche de trois. Une valeur de lin" différente de trois indique une croissance a110métrique (Ricker, 1968) .

La relation poids~longueur pour la population

a

l'étude a donc été établie selon la méthode de régression linéaire

a'

partir d'un échantillon de 145 individus provenant des classes d'~ge 1,11,111. Les résultats obtenus sont résumés par la Figure 19. Nous avons obtenu une valeur de "n" égale 11 2.9126. Cette valeur de "n" indique que le poisson grandit légèrement plus vite qu'il ne prend du poids .

(31)

23.

Cela se comprend facilement, si l'on pense au fait que ces individus . ~voluent dans un milieu 00 le courant est três rapide et 00 les zones de

creux sont peu abondantes; les poissons d~pensent donc une bonne quantit~

d'~nergie uniquement pour se maintenir en place. Cette variation reste d'autre part dans les limites de variation pour l'espêce (Tableau 9).

Maturit~ Sexuelle, Rapport De Sexe, Croissance Diff~rentielle.

Un examen macroscopique des gonades a ~t~ r~alis~ sur un ~chantillon

de 57 individus. La longueur totale des individus échantillon~s

a

cette fin variait de 64 mm

a

159 mm; l'age des individus d'autre part variait de un

a

trois ans.

La longueur moyenne des males ne diff~rait pas significativement de celle des femelles: 98 mm pour les femelles et 99 mm pour les males. Le rapport dës sexes dans l '~chantillon consid~ré fut de 2.2 femelles: 3.5 ma~es. Finalement, d'aprês cet ~chantillon limit~, les femelles atteignent une maturit~ sexuelle alors qu'elles mesurent environ 139mm; quant aux males, ils semblent plus précoces: notre échantillon r~vê1e que la maturité sexuelle est atteinte chez ceux~ci alors qu'ils mesurent 121 mm.

Comme nous ne disposions que de deux femelles matures dans notre échantillon, il a ét~ impossible d'établir la relation sp~cifique entre le nombre d'oeufs produits et la longueur du corps des femelles.

Cependant, si on se réfêre aux donn~es de la littérature (Vladykov, 1956; A 11 en, 1956; Cooper, 1953 et McEadden, 1961), il semble que. cette rel ati on soit li~e intimement aux conditions de l 'habitat,

a

la latitude et

a

l'altitude.

En effet McFadden (1961) d~montre que pour des populations d'ombles du Michigan et du Wisconsin (440 de latitude) le nombre d'oeufs fabriqués

est en relation dïrecte avec la longueur du poisson et ~gal dans ces deux cas. Comparativement à une population du Wyoming (Allen, 1956)

située

a

420 de latitude et 8,000 pieds d'altitude, les populations du

Michigan et du Wisconsin produisent plus d'oeufs par femelle; de plus la

(32)

Finalement comparant les données de Vladykov (1956), opérant dans le Parc des Laurentides (470 de latitude), avec toutes les données pré~

cédentes, McFadden (op. cit.) en vient

a

la conclusfon que les popu1at" ions du QUébec sont de loin les moins fécondes. De plus, fait

a

noter, la maturité sexuelle des femelles est encore une fois retardée par rapport aux populations du Wyoming.

Notre étude se déroulait

a

une latitude de 460 et une altitude de

1000 pieds, par conséquent il est vraisemblable que la fécondité de la population sous étude se rappr,oche passablement de celle trouvée par V1adykov pour le Parc des Laurentides. Incidemment, les deux femelles matures observées contenaient un nombre d'oeufs qui coincide de tr~s pr~s

a

la droite de régression entre la longueur du corps et le nombr~

d'oeufs établie par V1adykov (1956).

* * * *

*

* * * * *

En résumé l'étude de l'age et de 1 a cro; ssance 'chez Salve 1 i nus fontinalis

1du ruisseau Bider montre une croissance tr~s lente par

celle .

rapport a~d'autres populations de la même esp~ce. Ce fait est

particuli~rement marquant pour les classes d'age 0 et l et cela

a

un point tel que tous les individus de cette population ne possèdent pas le premier annu1us. D'autre part la relation poids~longueur montre que même si la croissance !m'est pas parfaitement isométrique elle en est tout

pr~s.

a

L'étude d'un échantillon limité nous~permis de constater qu'il n'y pas de différence significative entre la croissance des males et des femelles dans le ruisseau Bider. Le rapport des sexes a été établit

a

2.2 femelles: 3.5 males. De plus les males semblent atteindre la maturité sexuelle plus rapidement que les femelles. Nos données ne sont pas

suffisantes pour évaleur la production d'oeufs par les femelles, cependant il est probable que celle-ci suive de pr~s la relation établie par

(33)

25 .

Vll. DYNAMIQUE DE POPULATION.

Créer et maintenir une biomasse optimale en vue d'en"tirer un rendement pondéral ou une récolte maximum constitue sans nul doute le but des aménagements piscicoles (Lagler, 1956). D"'autre part le rende-ment en poissons d'un plan d'eau est en partie fonction du taux de natalité, de la survie des jeunes i"ndividus et "de leur éroissance. Ces caractéristiques trouvent leur véritable dimension lorsque lion "

considêre non pas quèlques cas isolés, mais l'ensemble de la population; clest cette derniêre, en effet, qui constitue l'unité de base en aménage-ment (Dasmann, 1961), car clest sur la population totale que slexerce

l'intensité de p@che. Giles (1969) résume les caractéristiques vitales d'une population comme étant l 1 abondance numérique, le taux de natalité

et de mortalité, la structure d'ages et la fréquence relative des sexes. Mise

a

part cette derniêre, qui a été discutée dans le chapitre précédent, ces caractéristiques feront 1 1 objet de ce chapitre.

Facteurs ~ Considerer [ors d'une Estimation He Population.

Il existe plusieurs techniques d'estimation de population, la

plupart se basant sur la méthode du "piégeage capture-recapture" utilisée avec ou sans appat. Cette méthode nécessite évidemment que les animaux soient affublés d'une marque permanente pour fins d'identifications

ultérieurf.~s lors de leurs éventuelles recaptures. Ricker (1958 et 1968) fait une revue de ces différentes techniques et des différents a priori sur lesquels elles se fondent.

De cette revue des variables impliquées dans une estimation de population, retenons conditions suivantes: (1) le piégeage ne doit pas @tre sélectif; (2) le piégeage ne doit pas modifier le comportement de l'animal face aux chances de recaptures futures; (3) l'animal ne doit pas perdre la marque dont il a été affublé; (4) cette marque ne doit pas altérer sa mobilité et sa viabilité; (5) il ne doit pas se présenter de recrutement lors de l'expérience.

(34)

Une étude préalable de chacune de ces conditions est donc

nécessaire surtout si les opérations s'étendent sur une longue période. S'il s'en trouve une qui déroge

a

la rêgle alors on doit s'efforcer de la quantifier; la valeur obtenue est ensuite incorporée aux données finales de l'estimation de population.

SlQectivité du piégeage. Les engins de piégeage ne doivent pas être sélectifs, i.e. que les différentes classes d'ages présentes dans la population doivent avoir des chances égales d'être échanti110nées par le type d'engin utilisé. Pour vérifier ce facteur, il suffit d'utiliser deux types d'engins de pêche. Une étude comparative des résultants obtenus au moyen de chacun des deux types permettra alors de conclure

a

la sélectivité ou

a

la non sélectivité de l'engin utilisé (Ricker 1968). Dans notre cas, la distribution de fréquence des longueurs

d'individus capturés au filet et de ceux capturés avec des trappes, ne donne pas les mêmes résultats. En fait au moyen des trappes, il nous a été impossible de capturer les individus de la classe d'age 0, alors que cela a été possible avec l'usage des puises. C'est pourquoi nous avons finalement da utiliser simultanément les deux techniques pour obtenir une estimation juste de la population totale.

Probabilité égale de captures d'animaux marqués et non marqués.

Il s'agit ici en partie d'un facteur psychologique. Le piégeage ne doit pas modifier le comportement de l'animal face au piêge, i.e. l'animal ne doit pas chercher a fuir ou a entrer dans les piêges du fait qu'il a déja été capturé une fois. En effet la plupart des méthodes d'estimation de population requiert une distribution homogêne des individus marqués et non marqués, de même qu'une probabilité égale de capture de ces deux groupes.

Pour vérifier ce facteur, deux méthodes sont

a

notre disposition: (1) méthode basée sur la distribution de fréquences d'animaux capturés 1, 2, 3, 4, 5, •.. , n fois; cette méthode suppose que les animaux soient marqués individuellement; (Edwards et Eberhardt, 1967). (2) méthode basée sur le pourcentage de recapture; on peut utiliser cette méthode même avec des animaux portant des marques de groupe. Il existe deux

(35)

variantes

a

cette m~thode. La premi~re consiste en 11ana1yse de la variation du pourcentage de recapture en fonction du témps. L'autre consiste en la comparaison du pourcentage de recaputre obtenu au moyen d'un type d'engin de p~che (e.g. les trappes) par rapport

a

27 •

celui obtenu au moyen d'un second engin (e.g. p~che électrique) (Ricker,

1968).

Dans notre cas la v~rification de ce facteur siest faite au moyen de la premi~re variante de la seconde m~thode. Th~oriquement, si une

exp~rience de marquage avec pi~geage capture-recapture dure suffisamment longtemps, on s'attend un jour

a

obtenir une pourcentage de recapture égal

a

100. Si en ~tab1issant le pourcentage de recapture en fonction du temps, celui-ci tend vers 100% tr~s rapidement, alors deux conclusions 'sont possibles: (1) ou bien la population

a

11~tude est três petite;

(2) ou bien les m~mes animaux reviennent toua ours au piêge (animaux

p~dicastes'ou manque de dispersion).

A 1 1 examen de la figure 20 on s'aperçoit que le pourcentage de recapture augmente graduellement tout au long de 1lét~ et qu~aprês 104 jours·de piégeage, il n'atteint que 55% en moyenne. On est donc en droit d'en tirer les faits suivants: (1) la population

a

11~tude est grande; (2) les pi~ges nlattrappent pas syst~matiquement toul'jours les

~

mêmes animaux. Par conséquent, il nlest pas n~cessaire d'apporter de corrections aux estimations finales en ce qui concerne cette seconde condition.

Perte de la marque d'identification. Tout animal marqu~ ne doit pas perdre sa marque au cours de 1lexp~rience car cela fausserait le rapport animaux marqu~s/animaux non-marqu~s lors des prises quotidiennes et par suite l'estimation finale.

Au chapitre 11, il a ét~ affirmé que l'ab1ation totale d'une

nageoire est souvent permanente, i.e. ne donne pas de reg~n~ration par la suite. En fait nous avons observ~ quelques cas de reg~n~ration, mais dans la tr~s grande majorit~ des cas, notre m~thode de marquage a ét~

(36)

Alt~ration < . . de la mobilit~ et de la viabilit~ due au marguage.

Comme les estimations indirectes de densit~ de population sont essen-tiellement bas~es sur le rapport poissons marqu~s/poissons non-marqu~s

lors des diff~rentes s~anc~s de p@che, il est êvident que la marque dont est affubl~ le poisson ne doit pas alt~rer sa mobilitê ou sa viabilitê, car alors le rapport serait changê et m~nerait a une estimation erronêe.

Bien que nous n'ayons pas vêrifiê cette condition dans le cas prêcis de la population

a

l'êtude, nous avons dêmontrê au chapitre 11, que l'ablation de nageoire chez les Mala~ptêrygiens ne semble pas entralner d'effet nocif sur la viabilitê et la mobilitê du poisson.

Donc aucune modification n'a été apportée aux données finales d'estimation quant a cette quatri~me2 condition.

Recrutement au cours de l'expérience. Théoriquement il ne devrait pas y avoir de recrutement, dO soit

a

des migrations soit

a

la natalitê, au

cours de l'expérience. Dans notre cas, la natalité est exclue de facto puisqu'elle ne se produit qu'une fois l'an, a la fin de l'hiver. En ce qui concerne les migrations, nous avons démontrê au chapitre IV que le ruisseau Bider a subi deux immigrations en provenance du ruisseau Français. Il importe donc d'en mesurer les effets.

Le barrage {fig.3} constituera ici notre point de rep~re. En amont de celui-ci on a l~ population intacte, protégêe des effets de

l'immigration. En aval on a la population plus les migrateurs. Partant de la, nous ferons des estimations séparées pour ces deux sections. En aval du barrage, nous avons procédê

a

un comptage direct du nombre de poissons compris dans la section proximale au barrage, en as~êchant

temporairement une partie du ruisseau grace au batardeau. En amont du barrage, nous avons procédê

a

une estimation indirecte basêe sur les recaptures obtenues au moyen de trappes.

* * * * * * * * *

De cette analyse des facteurs a considérer lors d'une estimation de population ressorten~onc les faits suivants: {l} pour obtenir une estimation totale de toutes les classes d'ages, il nous a fallu utiliser deux types d'engins de pêche, i.e. filet et trappes; {2} comme le

Figure

Tableau  comparatif  des  longueurs  totales  du  corps  chez  Salvelinus  fontinalis
Table  de  computatiory;pour  les  estimations  de  population.
Figure  1.  Figure  2.  Figure  3.  Figure  4.  Figure  5.  Figure  6.  Figure  7.  Figure  S-!  •  Figure  9
Figure  18.  Taux  de  croissance  estivale  pour  chacune  des  classes  d'age.

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