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Spectroscopie Brillouin des micro et nanofils optiques de silice

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Academic year: 2021

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Submitted on 23 Sep 2019

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silice

Adrien Godet

To cite this version:

Adrien Godet. Spectroscopie Brillouin des micro et nanofils optiques de silice. Optique [physics.optics]. Université Bourgogne Franche-Comté, 2018. Français. �NNT : 2018UBFCD067�. �tel-02294285�

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´

Ecole doctorale n°37

Sciences Pour l’Ing ´enieur et Microtechniques

Doctorat d’Optique et Photonique

par

ADRIEN

GODET

Spectroscopie Brillouin de micro et nanofils optiques de silice

Th `ese pr ´esent ´ee et soutenue `a Besanc¸on, le 19 d ´ecembre 2018 Composition du Jury :

BERNALMARIA-PILAR Directeur de recherche CNRS, FEMTO−ST

Pr ´esidente BESNARDPASCAL Professeur, ENSSAT, Lannion Rapporteur JAOUEN¨ YVES Professeur, T ´el ´ecom ParisTech, Paris Rapporteur QUIQUEMPOISYVES Professeur, Universit ´e de Lille Examinateur PHANHUYKIEN Maˆıtre de conf ´erences, Universit ´e de

Franche-Comt ´e

Directeur de th `ese BEUGNOTJEAN-CHARLES Charg ´e de recherche CNRS,

FEMTO−ST

Co-directeur de th `ese SYLVESTRETHIBAUT Directeur de recherche CNRS,

FEMTO−ST

Co-directeur de th `ese LEBRUNSYLVIE Maˆıtre de conf ´erences, Institut

d’Optique, Palaiseau

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Universit ´e Bourgogne Franche-Comt ´e 32, avenue de l’Observatoire 25000 Besanc¸on, France

Titre : Spectroscopie Brillouin de micro et nanofils optiques de silice

Mots-cl ´es : Microfils optiques, fibres optiques, diffusion Brillouin, spectroscopie, contrainte-d ´eformation,

´elasticit ´e non-lin ´eaire.

R ´esum ´e :

Cette th `ese de doctorat porte sur la conception et la fabrication de microfils optiques de silice par la technique de fusion et d’ ´etirage de fibres optiques standards, ainsi qu’une ´etude d ´etaill ´ee de leurs propri ´et ´es ´elastiques par spectroscopie Brillouin. Nous apportons une description compl `ete, th ´eorique et exp ´erimentale, des spectres Brillouin r ´etro-diffus ´es par les microfils, r ´ev ´elant ainsi l’existence de plusieurs familles d’ondes ´elastiques, telles que les ondes hybrides et surfaciques, ainsi que de nombreux anti-croisements. En exploitant l’ensemble de ces propri ´et ´es ´elastiques, nous d ´emontrons ensuite une technique de mesure optique, simple et non-destructive, du diam `etre des microfils et de leur uniformit ´e, avec une tr `es grande pr ´ecision et une sensibilit ´e de quelques nanom `etres, comparable aux techniques conventionnelles comme la microscopie ´electronique `a balayage.

Nous r ´ealisons en suppl ´ement une cartographie des ondes ´elastiques le long des microfils optiques par la technique de corr ´elation Brillouin de phase. Une autre ´etude majeure de cette th `ese porte sur la d ´ependance du spectre Brillouin en fonction d’une d ´eformation axiale des microfils optiques qui pr ´esentent une tr `es grande ´elasticit ´e et des coefficients de contraintes ´elev ´es. Pour la premi `ere fois `a notre connaissance, nous avons observ ´e l’effet des non-lin ´earit ´es des constantes ´elastiques de la silice dans un microfil optique fortement d ´eform ´e sur les coefficients de contraintes. L’ensemble de ces travaux repr ´esente une ´etude fondamentale du processus de diffusion Brillouin dans les microfils optiques et permet ´egalement d’ouvrir la voie aux d ´eveloppements de dispositifs photoniques compacts dans le domaine des capteurs et des t ´el ´ecommunications.

Title: Spectroscopie Brillouin de micro et nanofils optiques de silice

Keywords: Optical microwires, microfibers, fiber tapers, Brillouin scattering, spectroscopy, stress-strain

sensing, nonlinear elasticity.

Abstract:

This thesis reports the design and fabrication of subwavelength-diameter silica optical fibers, also known as optical micro and nanowires. These hair-like slivers of glass, manufactured by tapering optical fibers down to a size hundred times smaller than a strand of human hair, have a number of optical and mechanical properties that make them very attractive for both fundamental physics and technological applications. In addition to providing strong light confinement and enhanced nonlinear optical effects, they exhibit a large evanescent field, enabling applications not currently possible with comparatively bulky optical fibers. We here explore their elastic properties through Brillouin spectroscopy. We specifically provide a complete description, both theoretically and experimentally, of the backward Brillouin spectra including the observation of both bulk hybrid and surface acoustic waves with many anti-crossings. A very good

agreement is found between numerical simulations of the elastodynamics equation and the experimental Brillouin spectra for a wide range of wire diameters. From this study, we demonstrate a simple and non-destructive in-situ technique for measuring the diameter of these ultra-thin fibers and their uniformity with a high sensitivity of a few nanometers only. A distributed measurement of both the surface and hybrid acoustic waves along an optical microwire was then performed using Brillouin optical correlation technique. We further investigate the tensile strain dependence of Brillouin scattering in optical microwires and report, for the first time to our knowledge, evidence of a strong elasticity and non-linearity of the elastic constants of silica. This thesis therefore demonstrates that optical microwires can find various potential applications for strain optical sensing.

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Ces travaux de th `ese se sont d ´eroul ´es en trois ans au sein du d ´epartement Optique de l’institut de recherche FEMTO-ST `a Besanc¸on. Ainsi, ils sont le fruit de collaborations et d’ ´echanges avec plusieurs personnes dont je souhaite exprimer ici toute ma reconnais-sance.

Je voudrais tout d’abord remercier mon directeur de th `ese Kien PHAN HUY et mes co-encadrants Jean-Charles BEUGNOT et Thibaut SYLVESTRE pour leur confiance en m’accordant ce sujet de th `ese original et passionnant sur les microfils optiques et dont l’ ´etude sur la diffusion Brillouin promet bien encore des surprises. Je vous remercie sinc `erement pour votre encadrement, votre soutien, votre patience et votre disponibilit ´e tout au long de ces trois ann ´ees et ce, chacun `a votre mani `ere.

Je souhaiterais remercier les membres du jury qui ont gentiment accept ´e d’expertiser mes travaux de th `ese, `a savoir les rapporteurs Pascal BESNARD et Yves JAOU ¨EN, l’exa-minateur Yves QUIQUEMPOIS, l’invit ´ee Sylvie LEBRUN, ainsi que la pr ´esidente du jury Maria-Pilar BERNAL.

Je tiens ´egalement `a exprimer mes sinc `eres remerciements et amiti ´es `a Abdoulaye, Vincent et Jacques, qui m’ont accompagn ´e l’un apr `es l’autre sur ce sujet de th `ese et qui ont permis entre autres, d’am ´eliorer le banc de fabrication et les m ´ethodes de trans-fert et de mise en boˆıte des microfils. Les r ´esultats n’auraient pas ´et ´e aussi bien valoris ´es sans leurs contributions pr ´ecieuses.

Je voudrais exprimer toute ma sympathie `a l’ ´equipe ONL dans laquelle j’ai beaucoup appr ´eci ´e l’ambiance et l’environnement de travail. Je remercie notamment mes anciens coll `egues de bureau, Mo¨ıse et Vincent, ainsi que tous ceux qui m’ont soutenu ou qui ont particip ´e de pr `es ou de loin au projet de recherche. Je tiens `a remercier ´egalement Jo ¨el, S ´everine et Tintu pour leur bon accueil `a mon arriv ´ee dans l’ ´equipe.

Je remercie ´egalement Marina, Cyril et Roland de la plateforme Mimento pour leurs aides et disponibilit ´es sur la caract ´erisation de nos microfils optiques en salle blanche. Un grand merci `a Miguel pour les mesures AFM et `a Manu pour l’usinage des boˆıtiers de protection. Je tiens aussi `a remercier Sarah, Aline et Val ´erie pour toutes les t ˆaches et gestions administratives r ´ealis ´ees au cours de ma th `ese.

En dehors de FEMTO-ST, je voudrais remercier Gilles PAULIAT, Sylvie LEBRUN, Abder-rahim AZZOUNE et Maha BOUHADIDA du Laboratoire Charles-Fabry de l’Institut d’Op-tique, Christian LARAT et Laurent DIVAY de Thales-TRT, ainsi que Luc THEVENAZ et Desmond CHOW, de l’ ´Ecole Polytechnique F ´ed ´erale de Lausanne (EPFL) avec qui nous avons collabor ´e et ´echang ´e sur la caract ´erisation des microfils optiques.

Pour finir, je remercie ma famille et ma belle-famille qui m’ont vivement encourag ´e malgr ´e la distance. Enfin, je tiens `a remercier ma compagne Angy et ma fille Swann, pour le soutien et la motivation sans rel ˆache qu’elles m’ont apport ´es durant cette th `ese.

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Liste des symboles et acronymes 1

Introduction 3

1 Les microfils optiques 7

1.1 Pr ´esentation des microfils optiques . . . 7

1.1.1 D ´efinition . . . 7

1.1.2 Applications . . . 8

1.2 Propri ´et ´es des microfils optiques . . . 9

1.2.1 Modes de propagation . . . 9

1.2.2 Champ ´evanescent et confinement de la lumi `ere . . . 11

1.2.3 Fonction de la r ´egion des transitions . . . 12

1.3 Fabrication des microfils optiques . . . 16

1.3.1 Principe de l’ ´etirage des fibres optiques . . . 16

1.3.2 Le syst `eme de fabrication : Balayage de la fibre `a flamme fixe . . . . 19

1.3.3 Mod `ele de la fabrication . . . 20

1.3.3.1 Calcul du profil de la fibre effil ´ee . . . 21

1.3.3.2 Trajectoire du balayage . . . 24

1.3.3.3 Limites sur le choix des param `etres . . . 26

1.3.4 Pr ´esentation du banc d’ ´etirage . . . 27

1.4 Contr ˆole et validation de la fabrication . . . 30

1.4.1 Imagerie des microfils . . . 30

1.4.1.1 Microscope binoculaire . . . 30

1.4.1.2 Imagerie MEB . . . 32

1.4.2 Qualit ´e des microfils . . . 33

1.4.3 Mesure du signal de transmission pendant l’ ´etirage . . . 35

1.5 Conclusion du chapitre . . . 38

2 La diffusion Brillouin dans les microfils optiques 39 2.1 Rappels sur la diffusion Brillouin dans les fibres optiques standards . . . . 39

(11)

2.1.1 Diffusion de la lumi `ere . . . 39

2.1.2 Description g ´en ´erale de la diffusion Brillouin . . . 41

2.1.3 La diffusion Brillouin dans diff ´erents types de fibres . . . 44

2.2 Diffusion Brillouin dans les microfils optiques . . . 45

2.2.1 Mod `ele th ´eorique : Mod `ele analytique et simulation num ´erique . . . 46

2.2.1.1 Le mod `ele analytique . . . 47

2.2.1.2 Le mod `ele num ´erique . . . 52

2.2.1.3 Spectre Brillouin le long d’une fibre effil ´ee . . . 55

2.2.2 Mesures exp ´erimentales de spectres Brillouin r ´etrodiffus ´es . . . 57

2.2.3 Montage exp ´erimental : La d ´etection h ´et ´erodyne . . . 57

2.2.4 Mesures spectrales et identification des modes de r ´esonances . . . 58

2.3 D ´etermination du diam `etre des microfils optiques par spectroscopie Brillouin 61 2.3.1 Etat de l’art sur les mesures de diam `etres microm ´etriques . . . 61´

2.3.2 La sensibilit ´e du spectre de r ´etrodiffusion Brillouin . . . 62

2.3.3 R ´esultats des mesures . . . 64

2.3.4 Estimation de l’uniformit ´e globale du microfil . . . 66

2.4 Mesures distribu ´ees des spectres Brillouin dans la fibre effil ´ee . . . 70

2.4.1 Principe . . . 70

2.4.2 Montage exp ´erimental pour les mesures Brillouin distribu ´ees par corr ´elation de phase . . . 71

2.4.3 R ´esultats . . . 73

2.5 Conclusion du chapitre . . . 75

3 Etude de la d ´eformation du microfil optique´ 77 3.1 Etat de l’art . . . 77´

3.2 D ´eformation du microfil . . . 78

3.2.1 Calcul de la d ´eformation du microfil en fonction de l’allongement de la fibre optique effil ´ee . . . 78

3.2.1.1 Principe de la d ´eformation . . . 78

3.2.1.2 Calcul de la d ´eformation avec la Loi de Hooke . . . 80

3.2.1.3 Mod ´elisation de la d ´eformation . . . 80

3.2.2 V ´erifications exp ´erimentales de la d ´eformation . . . 83

3.3 Spectres Brillouin en fonction d’une d ´eformation axiale . . . 85

3.3.1 Protocole exp ´erimental . . . 85

3.3.2 R ´esultats exp ´erimentaux . . . 86

(12)

3.4.1 Tenseur des contraintes . . . 90

3.4.2 R ´esolution statique . . . 92

3.4.3 R ´esolution dynamique . . . 94

3.5 R ´esolution num ´erique . . . 96

3.6 Conclusion du chapitre . . . 98

Conclusion g ´en ´erale et perspectives 101

Bibliographie 111

I Annexes 123

A Expression du tenseur des contraintes dynamiques 125

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.

Signification Anglaise Signification Franc¸aise

β Propagation constant Constante de propagation

dMF Microwire diameter Diam `etre du microfil

i j Strain tensor Tenseur des d ´eformations

LMF Microwire length Longueur du microfil

LT R Transition length Longueur de la transition

LT ot Tapered fiber length Longueur de la fibre effil ´ee

λp Optical wavelength Longueur d’onde optique

νB Brillouin frequency Fr ´equence Brillouin

ne f f Refractive effective index Indice de r ´efraction effectif

ρ Density Densit ´e

Ti j Stress tensor Tenseur des contraintes

VL Longitudinal acoustic velocity Vitesse acoustique longitudinale VT Transverse acoustic velocity Vitesse acoustique transversale VR Rayleigh acoustic velocity Vitesse acoustique de Rayleigh

ω Angular frequency Fr ´equence angulaire

EDFA Erbium Doped Fiber Amplifier Amplificateur `a fibre dop ´ee erbium ESA Electrical Spectrum Analyzer Analyseur de spectre ´electrique

FBG Fiber Bragg Grating Filtre de Bragg

FIB Focused Ion Beam Sonde ionique focalis ´ee

HAW Hybrid Acoustic Wave Onde acoustique hybride

L(0,x) Longitudinal acoustic mode Mode acoustique longitudinal

MEB Scanning Electron Microscope Microscope Electronique `a Balayage OSA Optical Spectrum Analyzer Analyseur de spectre optique

SAW Surface Acoustic Wave Onde acoustique de surface

SMF Single Mode Fiber Fibre monomode

SOA Semiconductor Optical Amplifier Amplificateur optique `a semi-conducteur TR(2,1) First torso-radial acoustic mode Premier mode acoustique torso-radial

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Les micro-nanofils optiques sont des guides d’onde lumineux cylindriques dont la di-mension transverse est de l’ordre du microm `etre voire de la centaine de nanom `etres. Depuis une trentaine d’ann ´ees, ils suscitent de nombreux int ´er ˆets dans le secteur de la recherche scientifique et de l’ing ´enierie. En effet, ils font l’objet de nombreuses pro-pri ´et ´es optiques, acoustiques et m ´ecaniques. D’une part, ils peuvent confiner ´etroitement la lumi `ere `a l’int ´erieur du guide et permettent ainsi d’observer des effets non-lin ´eaires sur de courtes distances et `a faible puissance. D’autre part, ils peuvent produire un large champ ´evanescent de la lumi `ere se propageant `a l’ext ´erieur du guide et deve-nant ultra-sensible au milieu environdeve-nant. L’exploitation de ces propri ´et ´es a permis de fonctionnaliser les microfils optiques en d ´eveloppant des composants photoniques tels que des r ´esonateurs, des interf ´erom `etres, des lasers et des capteurs. Les microfils sont fabriqu ´es en amincissant des fibres optiques standards par une technique de fusion et d’ ´etirage [1, 2], donnant ainsi l’avantage d’ ˆetre interconnect ´es avec des dispositifs fibr ´es et `a faibles pertes [3, 4].

Parall `element `a ces travaux, la diffusion Brillouin est largement ´etudi ´ee dans diverses fibres optiques [5]. Ce type de diffusion provient des interactions entre la lumi `ere et les ondes acoustiques d’origine thermique [6]. Parmi les fibres ´etudi ´ees, il a ´et ´e montr ´e que les fibres optiques microstructur ´ees `a petits coeurs, telles que les fibres `a cristaux photo-niques (PCFs), permettent de confiner fortement `a la fois la lumi `ere et les ondes acous-tiques. Cette propri ´et ´e donne lieu `a la g ´en ´eration de multiples fr ´equences de r ´esonance Brillouin, issues de m ´elange hybride entre les ondes acoustiques de compression et de cisaillement [7]. Cette observation ´etait in ´edite car une fibre optique standard autorise seulement la propagation d’ondes m ´ecaniques de compression repr ´esent ´ees par une unique fr ´equence Brillouin.

Cependant, l’ ´etude de la diffusion Brillouin dans les microfils optiques est tr `es peu pr ´esente dans la litt ´erature. `A la fin des ann ´ees 90, Heuer et Menzel ont report ´e la r ´ealisation d’un miroir `a conjugaison de phase par la diffusion Brillouin dans une fibre optique amincie `a une vingtaine de microm `etres [8]. En 2008, Kang et al. ont report ´e le processus de diffusion Brillouin vers l’avant en excitant les ondes de cisaillement, telles que les modes radiaux et torso-radiaux dans des microfils de quelques microm `etres de diam `etre [9]. La premi `ere investigation th ´eorique et exp ´erimentale compl `ete de la r ´etrodiffusion Brillouin a eu lieu en 2014 `a l’institut FEMTO-ST de Besanc¸on [10]. Une distribution spectrale multi-r ´esonante avec des ondes acoustiques similaires au cas des PCFs `a petits coeurs a ´et ´e mise en ´evidence. Cette d ´ecouverte ouvrait une nouvelle voie pour exploiter ces diff ´erentes ondes acoustiques dans le domaine des capteurs ou des lasers.

C’est dans ce contexte que s’inscrit cette th `ese de doctorat qui a deux objectifs princi-paux. Le premier est la conception et le d ´eveloppement d’un banc de fabrication de mi-crofils1 pour produire des ´echantillons `a volont ´e, de mani `ere reproductible et `a faibles

1. Le banc est compl ´ementaire `a celui existant `a l’Institut d’Optique.

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pertes. Le deuxi `eme objectif concerne l’investigation th ´eorique et exp ´erimentale plus pouss ´ee de la r ´etrodiffusion Brillouin dans ces guides d’onde micro et nanom ´etriques. Cette ´etude vise `a exploiter les propri ´et ´es acoustiques et la richesse spectrale pour concevoir diff ´erentes applications telles que les capteurs par exemple. Cette th `ese est inscrite dans le projet de recherche FAMOUS2de la R ´egion Bourgogne Franche-Comt ´e. Celui-ci met en avant l’ ´equipe ONL3de l’institut de recherche FEMTO-ST, dans lequel se d ´eroule cette th `ese, en collaboration avec le laboratoire Charles Fabry de l’Institut d’Op-tique `a Palaiseau. Au cours des travaux, cette th `ese a permis ´egalement d’obtenir un projet de recherche ANR sur la fonctionnalisation des microfils optiques4 en collabora-tion avec l’Institut d’Optique et Thal `es. De plus, nous avons b ´en ´efici ´e d’une collaboracollabora-tion ´etroite avec le groupe Fibre Optique, dirig ´e par le Pr. Luc Th ´evenaz, de l’EPFL5. L’ac-complissement de ces objectifs dans ce manuscrit de th `ese est divis ´e en trois chapitres. Le premier chapitre de cette th `ese portera sur les microfils optiques. Nous commence-rons par d ´efinir les caract ´eristiques g ´eom ´etriques et optiques de ces guides d’onde. En-suite, nous pr ´esenterons le principe de fabrication des microfils, qui est bas ´e sur l’ ´etirage contr ˆol ´e des fibres optiques standards dans le but d’amincir le diam `etre jusqu’ `a une cen-taine de nanom `etres de mani `ere uniforme et sur une longueur souhait ´ee. Pour cela, nous verrons en d ´etail la technique d’ ´etirage permettant d’obtenir cette g ´eom ´etrie. Nous d ´ecrirons ´egalement le banc de fabrication que nous avons mis en œuvre. Nous finirons ce chapitre par caract ´eriser et valider le montage de ce banc pour respecter les conditions de reproductibilit ´e et de faibles pertes.

Le deuxi `eme chapitre pr ´esentera la r ´etrodiffusion Brillouin dans les microfils optiques. Apr `es un bref rappel du principe de cette diffusion, nous d ´ecrirons les mod `eles th ´eoriques (analytique et num ´erique) pour comprendre l’origine du spectre multi-r ´esonants qui fait intervenir des ondes acoustiques hybrides et de surface. Nous verrons par la suite que ces diff ´erentes r ´esonances acoustiques ´etendues sur une grande plage de fr ´equences permet d’obtenir une caract ´erisation compl `ete et tr `es sensible du diam `etre et de l’unifor-mit ´e des microfils optiques. De plus, cette m ´ethode est tr `es avantageuse dans le sens o `u elle est toute optique et n ´ecessite aucune manipulation de l’ ´echantillon apr `es leur fa-brication. Nous terminerons ce chapitre en pr ´esentant les premi `eres mesures distribu ´ees du spectre Brillouin multi-r ´esonant effectu ´ees le long d’une fibre effil ´ee. Cette exp ´erience a ´et ´e r ´ealis ´ee `a l’EPFL avec nos ´echantillons dans le cadre d’une collaboration.

Le troisi `eme chapitre portera principalement sur l’ ´etude de la d ´eformation du microfil par la mesure du spectre de r ´etrodiffusion Brillouin. Du fait de la g ´eom ´etrie irr ´eguli `ere de la fibre effil ´ee, nous proposerons tout d’abord un mod `ele th ´eorique pour calculer la d ´eformation du microfil en fonction de la d ´eformation totale de la fibre effil ´ee. Ensuite, nous verrons que les d ´ecalages des fr ´equences Brillouin en fonction de la d ´eformation ne sont pas similaires `a une fibre standard et ne peuvent pas ˆetre pr ´edits par un mod `ele usuel. Nous en d ´eduirons que sous l’effet d’une forte contrainte longitudinale, le com-portement du spectre Brillouin est la signature de la non-lin ´earit ´e ´elastique de la silice. Par cette analyse, nous pr ´esenterons un mod `ele th ´eorique bas ´e sur la d ´ecomposition au troisi `eme ordre du tenseur ´elastique. Les r ´esultats de ce mod `ele nous permettrons de pr ´edire avec succ `es les d ´ecalages des fr ´equences Brillouin observ ´es.

2. FAbrication de Microfils Optiques : ´etUdes et applications aux lasers et capteurS. 3. ´Equipe Optique Non-Lin ´eaire du d ´epartement Optique.

4. ANR FunFlim : FUnctionalization of tapered NanoFibres for Inline Light Manipulation. 5. ´Ecole Polytechnique F ´ed ´erale de Lausanne situ ´ee en Suisse.

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Nous conclurons cette th `ese en rappelant les r ´esultats marquants de ces travaux. Nous ´evoquerons certaines am ´eliorations `a effectuer notamment sur le banc de fabrication. Par ailleurs, nous proposerons des perspectives ax ´ees sur l’utilisation et l’exploitation des propri ´et ´es des micro-nanofils optiques et de la diffusion Brillouin pour ouvrir la voie `a de nouveaux champs d’application et de recherche.

Ces travaux de th `ese ont fait l’objet de plusieurs publications nationales et internationales, list ´ees dans le paragraphe suivant.

P

UBLICATIONS DE L

AUTEUR

ARTICLES

1. A. Godet, A. Ndao, T. Sylvestre, V. P ˆecheur, S. Lebrun, G. Pauliat, J.-C. Beugnot, K. Phan Huy, “Brillouin spectroscopy of optical microfibers and nanofibers”, Optica 4, 1232-1238 (2017).

2. D. Chow, J.-C. Beugnot, A. Godet, K. Phan Huy, M. A. Soto, L. Th ´evenaz, “Local activation of surface and hybrid acoustic waves in optical microwires”, Optics Letters 43, 1487-1490 (2018).

3. K. Phan Huy, A. Godet, T. Sylvestre, J.-C. Beugnot, “Brillouin phonon cooling by electrooptic feedback,” arXiv :1708.09220v2.

CONFERENCES NATIONALES ET INTERNATIONALES´

1. J.-C. Beugnot, V. P ˆecheur, J. Chr ´etien, A. Godet, T. Sylvestre, K. Phan Huy, “Tempe-rature dependence of Brillouin scattering in tapered optical fiber,” European Optical Society Biennial Meeting (EOSAM) 2018, Delft, 8-12 octobre 2018.

2. A. Godet, J.-C. Beugnot, J. Chr ´etien, A. Ndao, V. P ˆecheur, T. Sylvestre, K. Phan Huy, “Brillouin fiber spectrometer for metrology of silica tapered optical fiber,” European Optical Society Biennial Meeting (EOSAM) 2018, Delft, 8-12 octobre 2018.

3. A. Godet, J.-C. Beugnot, A. Ndao, V. Pecheur, K. Phan Huy, and T. Sylvestre, “Brillouin reflectometry of optical microfibers,” in Advanced Photonics 2018 (BGPP, IPR, NP, NOMA, Sensors, Networks, SPPCom, SOF), 2-6 July 2018, Zurich, Swit-zerland, (Optical Society of America, 2018), paper SoW3H.4.

4. A. Godet, A. Ndao, V. P ˆecheur, S. Lebrun, G. Pauliat, T. Sylvestre, J.-C. Beugnot, K. Phan Huy, “Diameter and tensile strain measurements of optical nanofibers using Brillouin reflectometry,” Proc. SPIE 10681, Micro-Structured and Specialty Optical Fibres V, 106810K (9 May 2018).

5. A. Azzoune, J.-C. Beugnot, L. Divay , A. Godet, C. Larat, S. Lebrun, A. Ndao, G. Pauliat, V. P ˆecheur, K. Phan Huy and T. Sylvestre, “Optical and opto-acoustical metrology of silica tapered fibers for nonlinear applications” in “Optics & Photonics Japan 2017 ”, University of Tsukuba Tokyo Campus Tokyo, Tokyo Japan, PL3, oct. 2017.

6. T. Sylvestre, J. C. Tchahame, A. Godet, K. Phan Huy, V. Laude and J.-C. Beugnot, “Surface Brillouin scattering in optical microfibers,” 2017 Conference on Lasers and Electro-Optics Pacific Rim (CLEO-PR), Invited paper, Singapore, 2017, pp. 1-3.

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7. A. Godet, A. Ndao, T. Sylvestre, S. Lebrun, G. Pauliat, J.-C. Beugnot, K. Phan Huy, “Metrology of optical microwires by Brillouin spectroscopy,” 2nd Workshop on op-tomechanics on Brillouin scattering : Applications and Technologies (WOMBAT), Besanc¸on, 3-5 juillet 2017.

8. D. Chow, M. A. Soto, A. Godet, K. Phan Huy, T. Sylvestre, J.-C. Beugnot, V. Laude, L. Th ´evenaz, “Locating Auxiliary Elastic Resonances in Silica Microwires,” 2nd Work-shop on optomechanics on Brillouin scattering : Applications and Technologies (WOMBAT), Besanc¸on, 3-5 juillet 2017.

9. A. Godet, A. Ndao, T. Sylvestre, S. Lebrun, G. Pauliat, J.-C. Beugnot, and K. Phan Huy, “Tensile strain dependence of Brillouin scattering in tapered optical fibers,” in 2017 European Conference on Lasers and Electro-Optics and European Quantum Electronics Conference, (Optical Society of America, 2017), paper CH 8 4.

10. A. Godet, A. Ndao, T. Sylvestre, J.-C. Beugnot, K. Phan Huy, “Highly sensitive measurement of submicron waveguides based on Brillouin scattering,” Proc. SPIE 10110, Photonic Instrumentation Engineering IV, 1011009 (Photonics West, Sans Francisco, USA, February 20, 2017).

11. T. Sylvestre, J. C. Tchahame Nougnihi, A. Godet, K. Phan Huy, V. Laude, J.-C. Beugnot, “Surface Brillouin scattering in optical nanofibers,” 9th International Confe-rence on Optics and Photonics, Ninh Binh city, novembre 2016 (Invit ´e).

12. J.-C. Beugnot, C. Jeannin, J. C. Tchahame Nougnihi, A. Godet, A. Ndao, T. Syl-vestre, R. Ahmad, M. Rochette, “Temperature and strain dependence of Brillouin frequency shift in polymer-coated chalcogenide optical microwires,” 1st Internatio-nal Conference on Optics, Photonics & Materials, Nice, octobre 2016 (Invit ´e).

S ´EMINAIRES

1. A. Godet, A. Ndao, J.-C. Beugnot, T. Sylvestre, S. Lebrun, G. Pauliat, K. Phan Huy, “Fabrication and characterization of optical microwires”, ND-PHOT meeting 2016, Palma de Majorque, octobre 2016.

2. A. Godet, A. Ndao, J.-C. Beugnot, T. Sylvestre, S. Lebrun, G. Pauliat, K. Phan Huy, “Metrology of optical microwires by Brillouin spectroscopy”, SMYLE, Neuch ˆatel, septembre 2016.

RENCONTRES THEMATIQUES´

1. A. Godet, A. Ndao, J.-C. Beugnot, T. Sylvestre, S. Lebrun, G. Pauliat, K. Phan Huy, “Metrology of optical microwires by Brillouin spectroscopy,” GDR Ondes, Besanc¸on, septembre 2016.

2. A. Godet, A. Ndao, J.-C. Beugnot, T. Sylvestre, S. Lebrun, G. Pauliat, K. Phan Huy, “Metrology of optical microwires by Brillouin spectroscopy,” GDR M ´ecanique quan-tique, Paris, septembre 2016.

(20)

L

ES MICROFILS OPTIQUES

1.1/

P

RESENTATION DES MICROFILS OPTIQUES

´

1.1.1/ D ´EFINITION

Un microfil optique de silice est un guide d’onde lumineux cylindrique, de dimension trans-verse microm ´etrique voire nanom ´etrique. Il est fabriqu ´e en chauffant et ´etirant des fibres optiques standards utilis ´ees dans les t ´el ´ecoms [1, 3]. L’ ´etirage de la fibre `a chaud donne lieu `a l’amincissement du diam `etre et la naissance de trois zones distinctes, le microfil et les deux transitions de part et d’autre, comme le montre la Figure 1.1a. Le microfil est la partie centrale o `u le diam `etre est le plus fin et uniforme. Les transitions (ou tapers en anglais) relient les extr ´emit ´es du microfil `a la fibre standard et assurent le transfert de la puissance lumineuse. Ces trois zones forment une fibre effil ´ee. La r ´eduction cons ´equente du diam `etre implique que le cœur dop ´e de la fibre standard devient n ´egligeable pour le microfil. Par cons ´equent, le guidage de la lumi `ere dans le microfil se fait gr ˆace `a la diff ´erence d’indice de r ´efraction entre la silice et l’air environnant.

Fibre optique standard Transitions Microfil Fibre optique standard (a) (b) (c)

Fibre optique effilée

1 2 5 µ m ~ 1 µm 8 µ m coeur gaine

FIGURE1.1 – (a) Sch ´ema d’une fibre optique effil ´ee contenant le microfil. (b) Image MEB de deux microfils crois ´es de 570 nm et 1100 nm de diam `etre [3]. (c) Image MEB d’un microfil nou ´e de 500 nm de diam `etre sur un cheveu humain d’environ 60 µm de diam `etre [11].

La Figure 1.1b repr ´esente une image prise au microscope ´electronique `a balayage (MEB) 7

(21)

de deux microfils de silice crois ´es de 570 nm et 1100 nm de diam `etre. Cette image, issue de l’article publi ´e par Tong et. al dans Nature en 2003 [3], montre l’extraordinaire uniformit ´e de ces guides d’ondes optiques microm ´etriques. La Figure 1.1c montre une image MEB d’un microfil de silice de 500 nm de diam `etre nou ´e et plac ´e sur un cheveux humain. Cette image, venant d’un ouvrage du m ˆeme auteur [11], illustre la dimension infime de l’objet d’ ´etude et la tr `es grande flexibilit ´e et r ´esistance m ´ecanique.

1.1.2/ APPLICATIONS

Du fait de leur diam `etre allant de la centaine de nanom `etres `a quelques microm `etres, les microfils offrent de nombreuses propri ´et ´es optiques. Ainsi, il est possible selon la confi-guration, de confiner fortement la lumi `ere `a l’int ´erieur du guide, ou `a l’inverse, de produire un large champ ´evanescent se propageant `a l’ext ´erieur [12, 13]. Par ses propri ´et ´es, les domaines d’applications des fibres effil ´ees et des microfils optiques sont larges et vari ´es. Un r ´esum ´e des fonctionnalit ´es possibles est pr ´esent ´e sur le tableau de la Figure 1.2. Le confinement intense de la lumi `ere dans un microfil permet de produire des effets non-lin ´eaires `a une faible puissance cr ˆete compar ´ee `a une fibre optique conventionnelle. On reporte principalement la g ´en ´eration de supercontinuum [14, 15, 16] et la g ´en ´eration d’harmonique [17, 18]. Le fort confinement permet ´egalement de courber le microfil sans pertes optiques significatives. Ce d ´egr ´e de libert ´e ajoute un potentiel majeur dans l’int ´egration des microfils optiques dans des circuits et dispositifs compacts [19].

Optique non-linéaire Capteurs Champ évanescent Confinement Résonateurs Manipulation optique

Leon-Saval et al. Warken et al. Tong et al. Murugan et al. - Supercontinuum - Génération d’harmoniques - Humidité - Bio-chimiques - Fluides - Lasers - Filtres optiques - Capteurs - Manipulation de particules - Manipulation d’atomes

FIGURE1.2 – Tableau pr ´esentant les propri ´et ´es des microfils optiques et leurs applica-tions respectives. Leon-Saval et al. [15], Warken et al. [20], Tong et al. [3], Murugan et al. [21].

Lorsque le diam `etre du microfil est comparable ou plus petit que la longueur d’onde op-tique, le champ ´evanescent se caract ´erise par une fraction non-n ´egligeable de la puis-sance lumineuse se propageant `a l’ext ´erieur du guide. Par cons ´equent, il interagit avec l’environnement ext ´erieur et peut affecter fortement la propagation de la lumi `ere dans le microfil. Cette propri ´et ´e est largement exploit ´ee dans diverses applications telles que les capteurs bio-chimiques par la spectroscopie d’absoption [20] ou de fluorescence [22] de particules `a la surface du microfil. On trouve ´egalement des capteurs sensibles `a l’indice de r ´efraction ext ´erieur pouvant mesurer le taux d’humidit ´e [23, 24] ou la pr ´esence de

(22)

fluides (gaz, liquides) [25, 26, 27]. Les microfils aux dimensions sub-longueurs d’ondes optiques fournissent un fort champ ´evanescent `a la surface avec un gradient spatial as-sez large pour ˆetre employ ´e pour le pi ´egeage et la manipulation d’atomes [28, 29, 30] ou de micro-nano particlues [31, 21, 32] proches de la surface du guide. La flexibilit ´e des mi-crofils a permis aussi de d ´evelopper des micro-r ´esonateurs avec diff ´erentes g ´eom ´etries comme la boucle [33], le noeud [34], ou la bobine [35]. On a vu ´egalement apparaˆıtre des lasers en incorporant des mat ´eriaux actifs dans la cavit ´e [36, 37], des filtres optiques [38], ou des capteurs [39, 40].

La r ´egion des transitions dans les fibres optiques effil ´ees sont aussi fonctionnalisables pour filtrer ou contr ˆoler la propagation des modes optiques d’ordres sup ´erieurs [41, 42]. Selon la configuration, les transitions peuvent transmettre la puissance lumineuse avec de tr `es faibles pertes [4], ce qui est d’un grand int ´er ˆet pour les interconnexions avec les fibres optiques conventionnelles, puisqu’aucun dispositif d’injection n’est n ´ecessaire. Comme nous pouvons le voir, les champs d’applications des microfils optiques sont nom-breuses et vari ´es gr ˆace `a leurs propri ´et ´es pouvant ˆetre maˆıtris ´ees selon l’utilisation. Dans la prochaine section, nous allons d ´ecrire de fac¸on g ´en ´erale ces propri ´et ´es en introduisant tout d’abord les modes de propagation optiques, puis les propri ´et ´es de confinement et du champ ´evanescent de la lumi `ere. Nous terminerons sur la fonctionnalit ´e de la r ´egion des transitions qui permet de coupler dans le microfil la lumi `ere provenant d’une fibre optique standard.

1.2/

P

ROPRIET

´

ES DES MICROFILS OPTIQUES

´

Nous allons pr ´esenter dans cette section les diff ´erentes propri ´et ´es optiques du microfil telles que les diff ´erents modes de propagations existants, l’ ´evolution de la fraction de le lumi `ere dans le microfil en fonction du diam `etre, puis l’ ´evolution du guidage optique entre la fibre optique standard et le microfil dans la r ´egion des transitions.

1.2.1/ MODES DE PROPAGATION

Le guidage de la lumi `ere dans un microfil optique repose sur le principe de la r ´eflexion totale interne. Nous consid `erons que le microfil est le coeur du guide d’onde, constitu ´e simplement d’un barreau de silice de rayon a (nous noterons d = 2a le diam`etre corres-pondant) et d’indice de r ´efraction n1, comme illustr ´e sur la Figure 1.3a. Cet indice est calcul ´e `a partir de la formule de dispersion de Sellmeier [43] et vaut 1,44 dans la silice `a la longueur d’onde optique λp de 1550 nm. Le milieu environnant (i.e, air, gaz, etc...) autour du microfil sert de gaine d’indice n2. Dans notre ´etude, il ne s’agira que de l’air, par cons ´equent n2vaut 1. Le profil d’indice est repr ´esent ´e par un saut d’indice en fonction du rayon sur la Figure 1.3b.

Les modes de propagation optiques sont caract ´eris ´es par leur constante de propagation β = ne f fk0, o `u ne f f est l’indice de r ´efraction effectif associ ´e `a un mode optique dans le guide et k0 = 2π/λp la constante de propagation dans le vide. Contrairement au cas des fibres optiques standards, l’approximation du guidage faible n’est plus applicable du fait de la grande diff ´erence d’indice de r ´efraction entre l’air et la silice. Les constantes β se calculent gr ˆace aux ´equations de Maxwell [44, 45]. Ces modes sont le plus souvent hybrides HEvmou EHvm, c’est `a dire que toutes les composantes des champs ´electrique et

(23)

0 Rayon n n1 n2 a -a n 1 n2< n1 Silice Air a (a) (b) d

FIGURE 1.3 – (a) Sch ´ema d’un barreau de silice de rayon a = d/2 (d est le diam`etre) et d’indice de r ´efraction n1 entour ´e d’air d’indice n2. (b) Sch ´ema correspondant au profil d’indice de r ´efraction du microfil.

magn ´etique sont non-nulles. Ils peuvent ˆetre ´egalement transverses magn ´etiques T Mvm, c’est `a dire que le champ magn ´etique est nul dans la direction de propagation, ou bien transverses ´electriques T Evmsi le champ ´electrique est nul suivant cette m ˆeme direction. Les indices v et m sont reli ´es respectivement aux dimensions radiale et azimutale du cylindre. Le mode optique fondamental est hybride et not ´e HE11.

L’ ´equation de dispersion des modes optiques hybrides HEvmet EHvmest donn ´ee par [44]

( Jv0(U) U Jv(U) + Kv0(W) W Kv(W) )       Jv0(U) U Jv(U)+ n22 n21 Kv0(W) W Kv(W)        = vβ kn1 !2 V UW 4 . (1.1)

Pour les modes T E0m, l’ ´equation est donn ´ee par [44]

J1(U) U J0(U)+

K1(W)

W K0(W) = 0, (1.2)

et pour les modes T M0m[44]

n21 J1(U) U J0(U)+ n 2 2 K1(W) W K0(W) = 0, (1.3)

avec Jv la fonction de Bessel de premi `ere esp `ece, Kv la fonction de Bessel modifi ´ee de la seconde esp `ece et Jv0 et Kv0 sont leur d ´eriv ´ees respectives. U = d(k

2 0n 2 1−β 2)1/2 2 , W = d(β 2− k2 0n 2 1) 1/2 2 et V = k0d(n21− n22)1/2

2 . Le nombre V est un param `etre repr ´esentant la fr ´equence normalis ´ee qui caract ´erise le nombre de modes optiques se propageant dans une fibre.

Les constantes de propagation β des modes optiques pour chaque ´equation sont g ´en ´eralement calcul ´ees num ´eriquement. Nous repr ´esentons sur la Figure 1.4 l’ ´evolution de l’indice effectif, ne f f = β/k0, calcul ´e `a partir des ´equations (1.1 - 1.3) des six premiers modes optiques en fonction du diam `etre d du cylindre normalis ´e `a la longueur d’onde, d/λp1[46]. Nous avons ´egalement repr ´esent ´e cette ´evolution en fonction de la fr ´equence normalis ´ee V.

(24)

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 1 1.05 1.1 1.15 1.2 1.25 1.3 1.35 1.4 1.45 HE11 TE01 TM01 HE21 EH11 HE12 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 In d ice d e ré fra ct io n e ff e ct if ne ff Fréquence normalisée V Région Monomode Région Multimode d/λ p dc

FIGURE1.4 – Calcul des indices effectifs ne f f des modes optiques (courbes color ´ees) se propageant dans un barreau de silice en fonction du diam `etre d normalis ´ee `a la longueur d’onde λp et de la fr ´equence normalis ´ee V. En ligne pointill ´ee, nous repr ´esentons le diam `etre critique dcpour le guidage monomode.

D’apr `es ce graphique, tous les modes optiques, mis `a part le fondamental, poss `edent un diam `etre de coupure en dec¸ `a duquel il ne sont plus guid ´es. Parmi ces modes, le T M01 a le diam `etre de coupure le plus petit `a environ 75 % de la longueur d’onde λp. Cette limite correspond `a la fr ´equence normalis ´ee V = 2,405. En dec¸ `a de cette valeur, seul le mode fondamental peut se propager dans le guide. Lorsque la valeur de V est sup ´erieure `a cette limite, le guide peut supporter plusieurs modes. Dans notre cas, `a la longueur d’onde λp = 1550 nm, la limite monomode/multimode correspond au diam`etre critique dc = 1,16 µm.

Par la suite, nous allons voir le comportement du profil d’intensit ´e du mode optique fon-damental HE11 en fonction du diam `etre du microfil.

1.2.2/ CHAMP EVANESCENT ET CONFINEMENT DE LA LUMI´ ERE`

Le flux d’ ´energie de l’onde optique est carac ´eris ´e par le vecteur de Poynting ~S. Dans les microfils optiques, l’ ´energie moyenne du flux est orient ´ee sur l’axe du guide se-lon la composante z. On nomme Sz1 et Sz2 les vecteurs de Poynting `a l’int ´erieur et `a l’ext ´erieur du guide2. Pour le cas du mode optique fondamental HE11, ces composantes sont exprim ´ees `a partir de l’ ´equation de propagation (1.1) et des composantes du champ ´electromagn ´etique ~Het ~E[44, 45]. Nous avons repr ´esent ´e sur la Figure 1.5 la simulation des profils d’intensit ´e optique du mode HE11en 3 dimensions pour un diam `etre d de mi-crofil de (a) 2 µm et de (b) 0,8 µm `a la longueur d’onde λp de 1550 nm [46]. Le cylindre quadrill ´e noir repr ´esente la surface du microfil.

Lorsque le microfil poss `ede un diam `etre de 2 µm, la grande majorit ´e de la lumi `ere est confin ´ee dans le guide, tandis qu’une minorit ´e se propage `a l’ext ´erieur par le pied 2. Le flux du vecteur de Poynting est d ´efini `a travers la surface normale `a l’axe de la fibre. Sz1est d ´efini `a

travers le disque de rayon a normal `a z et Sz2 `a travers la surface ext ´erieure `a ce disque dans le plan normal

(25)

d =2 µm d=0,8 µm (a) 4 (b) 3 2 1 0 0 1 -1 0 -1 1 y, µm x, µm 2.5 2 1.5 1 0 0 -3 3 1 2 -2 -1 0 -3 3 1 2 -2 -1 0.5 In te n si té o p ti q u e , u .a . In te n si té o p ti q u e , u .a . Pied évanescent Champ évanescent y, µm x, µm

FIGURE1.5 – Calcul des profils d’intensit ´e du mode HE11 dans un barreau de silice `a la longueur d’onde λp de 1550 nm pour un diam `etre (a) 2 µm et (b) 0,8 µm. La fibre est repr ´esent ´ee par le maillage en forme de cylindre. Le calcul de ces profils vient de [46].

´evanescent. Lorsque le diam `etre est r ´eduit `a 0,8 µm, une grande partie de la lumi `ere est port ´ee par le champ ´evanescent `a la surface ext ´erieure du guide.

Nous pouvons calculer la fraction de puissance ηcdu mode optique `a l’int ´erieur du microfil par la relation ηc= R2π 0 Ra 0 Sz1dA R2π 0 Ra 0 Sz1dA+ R 2π 0 R∞ a Sz2dA , (1.4)

o `u dA = r.dr.dφ correspond `a un ´el´ement de la section du microfil, avec r le rayon et φ l’azimut du cylindre.

L’ ´evolution de ce param `etre en fonction du diam `etre du guide d’onde est repr ´esent ´ee sur la Figure 1.6.

Nous voyons d’apr `es ce trac ´e que la fraction de la puissance optique dans le guide est fortement d ´ependante du diam `etre et chute brutalement lorsque la longueur d’onde de-vient ´equivalente au diam `etre du microfil (d/λp ≈ 1). `A la longueur d’onde λp = 1550 nm, lorsque le guide devient monomode au diam `etre dc de 1,16 µm (ligne pointill ´ee), la fraction de puissance `a l’int ´erieur du microfil est d’environ 80%, soit 20% de champ

´evanescent qui se propage `a l’ext ´erieur.

Nous allons voir dans la section qui va suivre, l’ ´evolution du mode optique entre le gui-dage coeur/gaine de la fibre optique standard et le guigui-dage gaine/air du microfil dans la r ´egion des transitions.

1.2.3/ FONCTION DE LA REGION DES TRANSITIONS´

La r ´egion des transitions permet de convertir le mode optique du guidage coeur/gaine de la fibre standard monomode (SMF, Single-Mode Fiber en anglais) vers le guidage

(26)

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 d/λp F ra ct io n d ’é n e rg ie d a n s le mi cro fi l, ηc d c

FIGURE1.6 – Fraction de puissance optique ηc `a l’int ´erieur du microfil de silice (n1= 1, 44) entour ´e d’air (n2 = 1) en fonction du diam`etre d normalis´e `a la longueur d’onde optique λp. dc est le diam `etre critique du guidage monomode/multimode (ligne pointill ´ee).

gaine/air du microfil. Nous illustrons sch ´ematiquement sur la Figure 1.7, le parcours du mode optique fondamental (faisceau jaune) dans une fibre effil ´ee se propageant initiale-ment dans le cœur de la fibre SMF (A). Lorsque le diam `etre de la fibre diminue dans la transition descendante ( `a gauche), le diam `etre du cœur diminue ´egalement (B). `A partir d’un certain diam `etre, le cœur devient trop petit pour guider le mode optique et celui-ci fuit progressivement par diffraction conduisant `a un guidage du mode dans la gaine de la fibre. Ce diam `etre de transfert est nomm ´e dT (C). Le mode est ensuite guid ´e le long du microfil (D). Dans la transition montante ( `a droite), ce processus est invers ´e et le mode peut `a nouveau se propager dans le coeur `a la sortie de la fibre effil ´ee.

d

T

Microfil

Transitions

Fibre SMF Fibre SMF

FIGURE 1.7 – Illustration de la propagation d’un mode optique (faisceau jaune) dans une fibre effil ´ee. A : Le mode optique initial se propage dans la fibre SMF par l’interface coeur/gaine. B : L’aire du mode optique diminue avec la r ´eduction du diam `etre de la fibre au d ´ebut de la transition. C : Le mode ne peut plus ˆetre support ´e par le coeur de la fibre SMF et fuit dans la gaine. Cette phase correspond au diam `etre de transfert dT. D : Le mode est guid ´e dans le microfil par l’interface gaine/air. Cette figure est issue de l’article [47], le champ ´evanescent n’est pas repr ´esent ´e.

Lorsque le diam `etre de la fibre est r ´eduit `a la valeur dT, le guide devient beaucoup plus large que la longueur d’onde optique et la diff ´erence d’indice de r ´efraction entre la silice et l’air est plus importante. Par cons ´equent, le guide peut supporter plusieurs modes optiques avec une fr ´equence normalis ´ee au diam `etre dT qui s’ ´el `eve `a V ≈ 190.

(27)

Pour quantifier l’aspect du mode optique fondamental le long de la transition, nous trac¸ons tout d’abord sur la Figure 1.8a, son aire effective (croix noires) en fonction du diam `etre de la SMF. Nous repr ´esentons ´egalement l’aire du coeur dop ´e germanium (ligne rouge) et de la gaine silice (ligne bleue). Le diam `etre `a 125 µm correspond ainsi `a la fibre SMF-28 standard (zone A de la Fig1.7) et la diminution de celui-ci indique que le diam `etre du coeur dop ´e diminue avec la m ˆeme proportion. Nous pouvons remarquer dans ce trac ´e que l’aire effective du mode augmente `a mesure que le diam `etre de la fibre (gaine + coeur) diminue traduisant ainsi l’expansion progressive du mode dans la gaine (zone B de la Fig.1.7). L’aire effective du mode atteint son maximum `a 40 µm de diam `etre et celle du coeur dop ´e est totalement n ´egligeable (zone C de la Fig.1.7). `A partir de 10 µm de diam `etre, l’aire du mode fondamentale devient similaire `a celle de la gaine (zone D de la Fig.1.7). 0 1 2 3 4 5x 10 −10 5 20 40 60 80 100 120 140 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1

Diamètre de la fibre optique, µm

F ra ct io n d e p u issa n ce o p ti q u e Ai re , m 2

dans la gaine silice dans le coeur dopé

coeur dopé gaine silice

mode HE11 (effective)

(a)

(b)

FIGURE1.8 – (a) Calcul de l’aire effective du mode optique HE11(croix noires) en fonction du diam `etre de la fibre optique. Les lignes rouge et bleue repr ´esentent respectivement l’aire du coeur dop ´e et de la gaine silice. (b) Calcul de la fraction de puissance optique dans coeur dop ´e germanium (croix rouges), gaine silice (croix bleues).

Parall `element, nous repr ´esentons sur la Figure 1.8b, l’ ´evolution de la fraction de puis-sance optique du mode HE11 dans le coeur dop ´e germanium (croix rouges), la gaine silice (croix bleues). Dans la fibre SMF standard, la puissance optique est majoritaire-ment concentr ´ee dans le coeur dop ´e (environ 80 %). Lorsque le diam `etre diminue, la puissance optique augmente progressivement dans la gaine silice et d ´epasse celle du coeur au diam `etre d’environ 90 µm. Celle-ci devient majoritaire lorsque la fibre atteint 60 µm de diam `etre, et maximale aux alentours de 40 µm, point dT o `u l’aire effective est ´egalement maximale. C’est donc `a ce point que le guidage de la lumi `ere est exclusi-vement men ´e par l’interface gaine/aire. Le mode optique devient ainsi de plus en plus confin ´e dans la gaine silice en dessous de 10 µm de diam `etre.

(28)

Nous avons aussi trac ´e sur la Figure 1.9a l’ ´evolution de l’indice effectif du mode fonda-mental LP013 guid ´e par l’interface coeur/gaine (pointill ´e noir) et par l’interface gaine/air (ligne noire) en fonction du diam `etre dans la transition. Nous repr ´esentons ´egalement l’ ´evolution des modes d’ordres sup ´erieurs LP11 (ligne rouge) et LP02 (ligne bleue) [46]. Le coeur et la gaine poss `edent respectivement un indice de r ´efraction de 1,445 et 1,44. Le trac ´e d ´emontre bien que lorsque le diam `etre de la fibre optique SMF diminue, l’indice effectif du mode optique fondamental s’approche de la valeur de la gaine. C’est `a ce point que le mode fuit progressivement pour guider dans la gaine silice. Le diam `etre dT, correspondant au transfert du guidage entre le coeur et la gaine vaut environ 40 µm `a la longueur d’onde λp = 1550 nm. 0 20 40 60 80 100 120 1.435 1.44 1.445 Mode gaine LP02 Mode coeur LP01 Mode gaine LP01

In d ice d e ré fra ct io n e ff e ct if Diamètre, µm dT ~ 40 µm 1.43 1.1 1.2 1 0 1 2 3 4 5 1.15 1.05 Diamètre, µm (a) (b) Coupures Mode gaine LP11

FIGURE 1.9 – (a) Calcul de l’indice effectif de la famille du mode fondamental LP01 et des ordres sup ´erieurs LP11 et LP02 en fonction du diam `etre de gaine de la SMF [46]. dT repr ´esente le diam `etre de transfert entre le guidage coeur/gaine de la SMF vers le guidage gaine/air. (b) Indice effectif des modes LP01, LP11 et LP02dans un microfil. Nous notons le diam `etre de coupure en dessous duquel les modes LP11 et LP02 ne sont plus guid ´es. La longueur d’onde d’op ´eration est λp= 1550 nm.

On dit que le profil de la transition est adiabatique lorsque aucun transfert d’ ´energie n’est effectu ´e entre le mode fondamental et un mode d’ordre sup ´erieur. C’est `a dire que toute l’ ´energie port ´ee par le mode fondamental de la fibre (ligne pointill ´ee noire) sera coupl ´ee au mode fondamental du microfil (ligne pleine noire). Aucune ´energie n’est alors coupl ´ee sur les modes d’ordre sup ´erieurs, correspondants entre autres, aux lignes rouge et bleue. Dans le cas contraire, on dit que la transition est non-adiabatique. Dans ce cas, le mode fondamental se couple avec un ou plusieurs modes d’ordres sup ´erieurs. Le param `etre mis en jeu dans ce cas est l’angle de la transitionΩ par rapport `a l’axe de la fibre, qui est d ´efini par la variation du rayon du taper dr sur la variation de la longueur axiale dz correspondante, soitΩ = dr/dz. Si ne f f,1 et ne f f,2 sont les indices de r ´efractions effectifs des modes optiques se propageant le long d’une fibre de rayon r, et zB leur longueur de battement4, l’angle critique d’adiabacit ´e

cr est d ´efini tel que [48, 49]

3. La d ´esignation des modes lin ´eairement polaris ´es LPvmest bas ´ee sur l’approximation du guidage faible.

Ils sont des combinaisons des modes exacts telles que LP01 ∈ {HE11}, LP11 ∈ {T E01, T M01, HE21} et LP02

∈ {HE12}.

4. En prenant le point de vue de la transition de sortie, la longueur de battement zB caract ´erise la

lon-gueur qu’il faut pour que le battement des deux modes montre des lobes d’interf ´erences le long de l’axe transverse. Ces lobes r ´epartis transversalement sont ceux de la diffraction. Les parois du guide doivent s’ ´ecarter suffisamment lentement pour contrer la diffraction.

(29)

Ωcr= r zB = r(ne f f,1− ne f f,2) λp . (1.5)

Si Ω < Ωcr, la transition est adiabatique, sinon la transition est non-adiabatique. Pour atteindre des diam `etres de microfil dans la condition la plus adiabatique, les transitions peuvent ˆetre dessin ´ees de mani `ere optimis ´ees et courtes [50, 51] ou alors dessin ´ees de mani `ere longues afin de garder une angle Ω assez faible. Lorsque les transitions sont non-adiabatiques et parfaitement sym ´etriques, le mode optique fondamental LP01se couple avec les modes d’ordres sup ´erieurs de m ˆeme sym ´etrie, en particulier celui qui suit, LP02. Si un couplage a lieu entre deux modes de familles diff ´erentes, par exemple LP01 et LP11, cela indique la pr ´esence d’asym ´etrie sur la transition [52]. Les modes optiques se propagent avec des constantes de propagation β diff ´erentes et ainsi des vitesses de phase diff ´erentes. Ils vont donc interf ´erer constructivement lorsqu’ils sont en phase ou destructivement dans le cas contraire. Dans la plupart des cas, ce couplage est `a l’origine de pertes o `u l’ ´energie des modes optiques sup ´erieurs sont irradi ´es vers l’ext ´erieur du microfil `a leur diam `etre de coupure, c’est `a dire le diam `etre en dessous duquel les modes LP11et LP02ne peuvent plus ˆetre guid ´es (Figure 1.9b) [49]. La r ´egion des transitions joue donc un r ˆole important dans le contr ˆole des modes de propagation.

Les transitions non-adiabatiques peuvent n ´eanmoins ˆetre utilis ´ees pour diff ´erentes ap-plications. En effet, elles peuvent agir comme filtre pour ´eliminer les modes optiques d’ordres sup ´erieurs `a partir des fibres mutltimodes et de coupleurs [53, 54]. Elles peuvent ˆetre exploit ´ees comme capteurs interf ´erom ´etriques par les pointes des tapers [55], et ´egalement comme filtre en forme de peigne pour des lasers accordables [56]. R ´ecemment, des travaux ont montr ´es qu’une fibre optique `a profil d’indice de r ´efraction logarithmique assure, lors de l’ ´etirage, une transmission tr `es faibles pertes jusqu’ `a 10 µm de diam `etre quelques soient la longueur et la forme des transitions [57]. Par ce profil logarithmique, l’aire effectif du mode optique fondamental est conserv ´e tout le long du taper jusqu’au diam `etre critique de 10 µm.

L’introduction des diff ´erentes propri ´et ´es que nous avons d ´efinies dans cette section nous m `ene `a pr ´esenter la fabrication des microfils d ´edi ´es `a des applications sp ´ecifiques.

1.3/

F

ABRICATION DES MICROFILS OPTIQUES

Cette partie est consacr ´ee `a la fabrication des microfils optiques. Nous allons d ´ecrire dans un premier temps le principe d’ ´etirage d’une fibre optique standard pour obtenir une fibre effil ´ee et ainsi d ´efinir la nomenclature. Dans un deuxi `eme temps, nous pr ´esenterons l’ ´etat de l’art de la fabrication de microfil avec des longueurs de quelques dizaines de mil-lim `etres. Dans un troisi `eme temps, nous d ´ecrirons notre recette de fabrication bas ´ee sur la m ´ethode de balayage `a flamme fixe. Pour finir, nous pr ´esenterons notre banc exp ´erimental de fabrication.

1.3.1/ PRINCIPE DE L’ ´ETIRAGE DES FIBRES OPTIQUES

La fabrication de nos microfils optiques repose sur l’ ´etirage des fibres optiques SMF-28, monomode `a la longueur d’onde 1550 nm. Le principe d’ ´etirage est d ´ecrit sur la Figure

(30)

1.10 dans laquelle nous illustrons simplement la fibre optique par un barreau de rayon de gaine ro. Dans un premier temps, la fibre est chauff ´ee sur une zone de longueur L0 `a une temp ´erature provoquant le ramollissement de la fibre (Figure 1.10a). Dans le cas de la silice, celle-ci avoisine les 1100°C [3, 58]. La zone ramollie est donc dans un ´etat vis-queux et peut ˆetre d ´eform ´ee. Dans un deuxi `eme temps, la fibre est ´etir ´ee sur sa longueur d’une quantit ´e x/2 aux deux extr ´emit ´es (Figure 1.10b), permettant ainsi d’allonger la fibre tout en r ´eduisant son diam `etre `a la zone de ramollissement. Pour obtenir des grandes lon-gueurs de microfils, nous devons `a tout moment contr ˆoler la largeur de la zone de chauffe et la longueur ´etir ´ee de la fibre. Le r ´esultat de ce processus forme une fibre effil ´ee com-pos ´ee de trois sections (Figure 1.10b) : une zone centrale o `u le diam `etre de la fibre est le plus fin et uniforme, appel ´e microfil (fl `eche rouge), et deux zones sym ´etriques, en forme d’entonnoir qui relient la SMF-28 non ´etir ´ee au microfil que nous appelons transitions ou tapers en anglais (fl `eches bleues).

SMF-28 Microfil Transition Transition Zone ramollie Etirage Etirage (a) (b) rMF LMF LTR LTR r(z) r0 r0 z SMF-28 SMF-28 x/2 L0 x/2 0

FIGURE 1.10 – Sch ´ema de principe de l’ ´etirage d’une fibre optique standard (SMF-28). (a) ´Etat initial de la SMF-28 avant ´etirage et (b) ´etat de la fibre apr `es ´etirage. r0 est le rayon de la fibre SMF-28. rMF est le rayon de la section microfil. r(z) est la variation du rayon suivant l’axe z le long des transitions. LT R et LMF sont les longueurs des transi-tions et microfil respectivement. L0 repr ´esente la largeur initiale de la zone ramollie et x repr ´esente l’ ´elongation appliqu ´ee.

Le microfil est d ´ecrit par un rayon rMF uniforme sur une longueur LMF. Nous noterons ´egalement dMF = 2rMF le diam `etre du microfil. Lors de l’allongement de la fibre d’une quantit ´e x, la longueur de la zone de ramollissement varie, telle que5

L(x)= L0+ δL(x), (1.6)

avec δL(x) la variation de la longueur de chauffe. De plus, nous faisons l’hypoth `ese que la longueur de la zone de chauffe L(x) fixe la longueur du microfil [1],

LMF = L(x). (1.7)

La variation de L(x) est soumise `a deux contraintes, L(x) > 0 et dL(x)

dx ≤ 1. La premi `ere 5. Le contr ˆole de la zone de ramollissement est essentiel car il fixe la quantit ´e de mati `ere qui sera ´etir ´ee.

(31)

indique que la zone de chauffe est n ´ecessairement positive, mais peut augmenter ou di-minuer au fur et `a mesure de l’ ´etirage tant que cette condition est respect ´ee. La deuxi `eme assure une bonne g ´eom ´etrie cylindrique de la zone chauff ´ee et le non r ´echauffement des transitions qui sont cens ´ees se solidifier au cours de l’ ´etirage. Nous notons ´egalement qu’ `a x=0, L(0) = L0. Les transitions ont une longueur LT R de part et d’autre du micro-fil dont leur promicro-fil suit une variation de diam `etre r(z) selon l’axe z, qui a pour origine le d ´ebut de la transition gauche sur le sch ´ema. Par cons ´equent, cela donne r(0) = r0 et r(LT R)= rMF.

Birks et al. ont ´etabli deux ´equations fondamentales qui r ´egissent l’ ´etirage d’une fibre [1]. La premi `ere relie l’allongement x `a la longueur des transitions et du microfil. En analysant la Figure 1.10, nous consid ´erons que la fibre est initialement chauff ´ee sur une longueur L0 et ensuite allong ´ee d’une quantit ´e x. La longueur totale de la fibre effil ´ee est alors calcul ´ee `a x+ L0. `A la fin de cette ´elongation, si nous consid ´erons que la longueur de chauffe L(x) ´evolue et l’hypoth `ese (1.7), alors la longueur totale de la fibre effil ´ee est 2LT R+ LMF. Ces deux analyses de longueurs donnent alors l’ ´egalit ´e suivante :

2LT R+ LMF = x + L0. (1.8)

Cette relation est appel ´ee la loi de conservation de la distance.

La deuxi `eme ´equation concerne la conservation de la masse entre la zone ramollie de l’ ´etat initial `a un instant t et la zone ´etir ´ee `a l’instant t+ δt, o`u δt repr´esente une fraction infime de temps. Cette zone conserve ´egalement son volume si nous consid ´erons que la masse volumique du mat ´eriau ne change pas pendant le chauffage. Cette conservation est illustr ´ee sur la Figure 1.11, sur laquelle est repr ´esent ´ee un microfil de rayon rMF chauff ´e sur une zone centrale entre deux points A et B de distance L, `a un instant t. Nous repr ´esentons ce m ˆeme microfil ´etir ´e d’une distance δx et chauff ´e sur une longueur L+ δL dont le diam `etre varie d’une quantit ´e δrMF < 0 `a un instant t + δt.

r MF A B L A B L + δx L + δL r MF+ δrMF t t + δt

FIGURE1.11 – Sch ´ema repr ´esentant la conservation du volume. rMF : rayon du microfil, L: longueur de chauffe, δrMF, δL et δx sont les variations du rayon, longueur de chauffe et d’ ´elongation respectivement `a l’instant t+ δt.

(32)

VAB(t)= VAB(t+ δt), (1.9) o `u VAB(t) repr ´esente le volume du microfil entre les points A et B `a l’instant t et VAB(t+ δt) repr´esente ce mˆeme volume `a l’instant t + δt. En exprimant ces volumes avec les param `etres du microfil, l’ ´egalit ´e devient alors :

πr2

MFL= π(rMF+ δrMF)2(L+ δx). (1.10)

Dans la limite o `u δt → 0, c’est `a dire de faibles variations δx et δrMF, cela revient `a exprimer une ´equation diff ´erentielle :

drMF dx = −

rMF

2L. (1.11)

Cette ´equation est appel ´ee loi de conservation du volume qui gouverne la variation du rayon rMF en fonction de l’allongement x et de la longueur de chauffe L. `A partir des ´equations (1.8) et (1.10), il est possible de d ´efinir le profil souhait ´e de la fibre effil ´ee, c’est `a dire, d’en fabriquer avec des dimensions bien pr ´ecises.

Avant la mise en oeuvre de ces ´equations, nous allons pr ´esenter succinctement l’ ´etat de l’art sur les syst `emes de fabrication des microfils optiques. Nous nous concentrerons sur celui permettant d’ ´etirer des fibres effil ´ees sym ´etriques avec des grandes longueurs de microfil, appel ´e la m ´ethode de balayage `a flamme fixe.

1.3.2/ LE SYSTEME DE FABRICATION` : BALAYAGE DE LA FIBRE A FLAMME FIXE`

Il existe diff ´erentes techniques d’ ´etirage des fibres optiques pour amincir fortement le diam `etre et obtenir un microfil voir un nanofil optique [3, 13]. Parmi elles, la fabrication des microfils optiques sur de grandes longueurs et avec des transitions sym ´etriques n ´ecessite la technique du balayage de la fibre sur une source de chaleur [2]. Elle consiste `a balayer la fibre sur son axe au dessus d’une zone de chauffe et de l’ ´ecarter continuellement `a l’aide de platines de translation. Nous obtenons un agrandissement progressif de la zone de chauffe et par cons ´equent de la longueur du microfil final.

Il existe trois principales sources de chaleur pour chauffer et ramollir une fibre optique de silice : Le four, le laser CO2et la flamme. Ces syt `emes sont pr ´esent ´es sur la Figure 1.12. Le syst `eme du four utilise g ´en ´eralement une r ´esistance chauffante qui permet de contr ˆoler efficacement la temp ´erature de chauffe [59, 60]. Cependant, il est difficile d’at-teindre de tr `es hautes temp ´eratures avec ce dispositif pour ramollir la silice. De plus les ´el ´ements volatiles constituant le four risquent de contaminer le microfil. La technique ex-ploitant le laser CO2 consiste `a focaliser le faisceau laser directement sur la fibre dont la longueur de chauffe peut ´evoluer par un syst `eme de miroir pivotant. Cette technique a l’avantage d’ ˆetre une source de chaleur stable et non contaminante en carbone. Ce-pendant, elle a l’inconv ´enient de n ´ecessiter l’augmentation de la puissance laser au fur et `a mesure que le diam `etre du microfil diminue. Elle devient particuli `erement inefficace pour des petits diam `etres de microfil en dec¸a de 10 µm. [61, 62]. En effet, pour des petits diam `etres, la surface illumin ´ee est tr `es faible, ce qui limite l’ ´energie totale absorb ´ee et emp ˆeche d’atteindre la temp ´erature voulue. Pour contourner ce probl `eme, un syst `eme

(33)

de chauffage indirect en entubant la fibre d’un tube de saphir peut ˆetre mis en place [33]. Ce syst `eme a ainsi am ´elior ´e la qualit ´e et la reproductibilit ´e de fabrication.

Four Laser CO2 Flamme

Sumetsky et al. 2004

Shi et al. 2006 Tong et al. 2008

FIGURE1.12 – Techniques d’ ´etirage couramment utilis ´es. (a) Le four [59], (b) le laser CO2 [33] et (c) la flamme [11].

La technique utilisant la flamme est probablement la plus utilis ´ee et les dispositifs exp ´erimentaux sont multiples. Par exemple, la flamme peut ˆetre aliment ´ee par un m ´elange contr ˆol ´e d’hydrog `ene-oxyg `ene [50] ou butane-oxyg `ene [63, 4]. Ce dispositif a l’avantage d’ ´emettre tr `es peu de carbone lors de la combustion et par cons ´equent dimi-nue le risque de pollution du microfil. La temp ´erature de ces flammes atteint facilement les 1700°C, ce qui est largement suffisant pour ramollir la silice. Il est ´egalement possible d’alimenter la flamme en m ´elangeant le gaz butane avec l’air ambiant [64]. Ce dispositif simple `a mettre en oeuvre peut ˆetre r ´ealis ´e avec une bouteille de gaz butane dont le flux est contr ˆol ´e pour varier la taille de la flamme `a la sortie de la buse. Le point fort de la flamme est sa capacit ´e `a r ´ealiser des microfils pouvant atteindre des longueurs sup ´erieures `a 10 cm [1, 9] et des diam `etres d’une dizaine de nanom `etres [2] avec une rugosit ´e de surface inf ´erieure `a 0,5 nm si les conditions environnementales sont soi-gneusement contr ˆol ´ees [3, 65]. Cependant, la principale faiblesse de cette technique est l’instabilit ´e de la flamme caus ´ee par des turbulences de l’air ambiant. Le gradient de temp ´erature est alors instable, ce qui peut entraˆıner des probl `emes de non-uniformit ´e `a la surface de la fibre effil ´ee et ainsi limiter la reproductibilit ´e des microfils et augmenter les pertes optiques en transmission [4].

Parmi les m ´ethodes cit ´ees ci-dessus, nous avons choisi de travailler avec la m ´ethode de balayage de la fibre `a flamme fixe. Ce syst `eme est simple `a mettre en œuvre et suffisamment stable pour fabriquer des fibres effil ´ees de mani `ere reproductible, avec des grandes longueurs de microfils (quelques dizaines de millim `etres) et des diam `etres aux alentours du micron, avec une tr `es faible rugosit ´e de surface. Le choix de la technique d’ ´etirage nous m `ene `a pr ´esenter la recette de fabrication de microfil optique dans notre

´etude.

1.3.3/ MODELE DE LA FABRICATION`

La description de la recette de fabrication sera faite en trois temps. Dans un premier temps, nous d ´ecrirons le calcul du profil de la fibre effil ´ee adapt ´e `a la technique de ba-layage. Dans un deuxi `eme temps, nous montrerons le calcul du balayage de la fibre par les d ´eplacements des platines motoris ´ees sur lesquelles est fix ´ee la fibre. Enfin, nous pr ´esenterons notre banc d’ ´etirage exp ´erimental que nous avons enti `erement mont ´e et

(34)

automatis ´e.

1.3.3.1/ CALCUL DU PROFIL DE LA FIBRE EFFILEE´

La m ´ethode du balayage `a flamme fixe implique de calculer les d ´eplacements des deux platines pour `a la fois, balayer la fibre sur la flamme et l’ ´etirer progressivement. Nous maˆıtrisons ainsi la r ´eduction du diam `etre et la longueur du microfil. Ces d ´eplacements, illustr ´es sur la Figure 1.13, vont suivre une trajectoire pr ´ecise qui s’effectue par des allers-retour cons ´ecutifs des platines d’ ´etirage gauche (PLG) et droite (PLD) le long de l’axe de la fibre, que nous nommons cycles (1 cycle = 1 aller-retour ). `A chaque cycle n, nous attribuons un ´ecartement x de la fibre, une longueur de chauffe L et un objectif de rayon r. Ainsi, nous d ´eterminons en fonction de n, les trois param `etres x(n), L(n) et r(n) pour param ´etrer le profil de la fibre effil ´ee.

Début n = 0 Cycle n Fin Cycle N L0, r0 LMF, rMF , xtot aller retour Flamme PLG PLD Fibre optique L(n), r(n), x(n)

FIGURE1.13 – Processus d’ ´etirage de la fibre optique avec la m ´ethode du balayage par cycle `a flamme fixe. En orange, nous repr ´esentons la zone de la fibre effil ´ee qui ´evolue `a chaque cycle n. PLG et PLD d ´esignent les platines de gauche et droite respectivement. Les fl `eches noire repr ´esente le sens du d ´eplacement des platines.

Les deux param `etres majeurs que nous voulons obtenir `a la fin de l’ ´etirage sont la lon-gueur du microfil LMF et son rayon rMF. Ces valeurs doivent ˆetre obtenues au dernier cycle n= N, donnant L(N) = LMF et r(N)= rMF. L’ ´elongation totale r ´esultante de la fibre effil ´ee est not ´ee x(N)= xtot.

La relation entre x(n), L(n) et r(n) vient de la conservation du volume (1.10) et peut ˆetre exprim ´ee de la mani `ere suivante

r2ini(n)L(n)= r2f in(n) (L(n)+ δx(n)) , (1.12) avec rini(n) le rayon initial et rf in(n) le rayon final au d ´ebut et `a la fin d’un m ˆeme cycle n respectivement. Le terme δx(n) est l’allongement de fibre `a chaque cycle. `A partir de cette ´equation, nous obtenons un rapport de diam `etre et d’ ´elongation en fonction de n, telle que

(35)

rf in(n) rini(n) =

s

L(n)

L(n)+ δx(n) = R(n). (1.13)

Nous voyons bien `a travers cette relation que ces variables sont reli ´ees `a un m ˆeme co-efficient R(n), tel que 0 < R(n) < 1, qui peut ´evoluer en fonction des cycles. Ce coco-efficient d ´ecrit de quel facteur le rayon de la fibre est r ´eduit entre chaque cycle et ´egalement de combien l’ ´elongation correspondante augmente. Dans notre cas, nous nous contentons de le garder fixe et nous le notons Ro.

L’ ´equation (1.13) fait donc sortir deux relations. La premi `ere relie le coefficient `a l’ ´evolution du rayon telle que rf in(n) = rini(n)Ro. Celle-ci peut ´egalement s’exprimer en fonction du rayon initial rode la fibre standard sous la forme

rf in(n)= r0(Ro)n. (1.14)

Nous avons alors une relation directe entre la r ´eduction du rayon et le cycle n du balayage qui s’effectue de mani `ere exponentielle, comme l’illustre la Figure 1.14.

r(1) = r0Ro r(2) = r0Ro2 r(n) = r0Ron r(0) = r0 R a yo n r Cycle n

FIGURE1.14 – Illustration de la d ´ecroissance du rayon r de la fibre en fonction du cycle d’ ´etirage n pour un coefficient Ro fixe.

Le rayon souhait ´e du microfil rMF, s’exprime finalement par

rMF = rf in(N)= r0(Ro)N. (1.15)

En fixant les param `etres rMF, ro et Ro, nous pouvons en d ´eduire le nombre de cycles N n ´ecessaire pour atteindre le rayon du microfil d ´esir ´e.

La deuxi `eme relation permet d’exprimer l’ ´elongation de la fibre δx(n) en fonction du coef-ficient Roet de l’ ´evolution de la zone de chauffe L(n)

δx(n) = L(n) 1 R2o

− 1 !

. (1.16)

Cette relation va permettre de param ´etrer la trajectoire des platines d’ ´etirage, `a savoir de combien la fibre s’allonge `a chaque cycle pour obtenir au final le rayon rMF et la longueur LMF. L’ ´evolution de longueur de la zone de chauffe L(n) peut ˆetre d ´efinie, en se basant sur l’ ´equation (1.6) et les param `etres ´enonc ´es ci-dessus, par

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