ISA BTP, 1◦ann´ee ANN ´EE UNIVERSITAIRE 2014-2015
CONTR ˆOLE CONTINU
Suites num´eriques
Dur´ee : 1h30. Les calculatrices sont autoris´ees.
Tous les exercices sont ind´ependants.
Il sera tenu compte de la r´edaction et de la pr´esentation.
Exercice 1 Soit a > 0. Montrer que la suite (un) d´efinie par
∀n ∈ N∗, un=
1 + a
n n
converge et donner sa limite.
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?
Exercice 2 Soit (pn) une suite de nombres entiers admettant une limite finie. Montrer que la
suite (pn) est stationnaire, i.e.
∃n0 ∈ N / ∀n > n0, pn = pn0
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?
Exercice 3 Soit α > 0. Pour tout n ∈ N∗, on note
un = (1 + α)(1 + α2) · · · (1 + αn)
1. Montrer que si α > 1, la suite (un) tend vers +∞.
2. On suppose maintenant que 0 < α < 1. (a) D´eterminer le sens de variation de (un).
(b) Montrer que pour tout x > 0, on a 1 + x 6 ex (on pourra ´etudier rapidement la
fonction f : x 7→ ex− x − 1).
Exercice 4 Soient a > 1 et (un) la suite d´efinie par ( u0 = a un+1 = 12 un+ uan
1. Dresser le tableau de variations de la fonction f : x 7→ 12 x + ax sur ]0, +∞[. 2. D´eterminer l’unique point fixe de f sur ]0, +∞[.
3. Montrer que pour tout n ∈ N, un >
√ a. 4. Montrer que (un) est d´ecroissante.
5. En d´eduire la nature puis la limite de (un).
6. Soit (vn) : vn = un− √ a un+ √ a (a) Montrer que
∀n ∈ N, vn+1 = vn2 (b) En d´eduire vn en fonction de v0 et n. (c) Montrer que ∀n ∈ N, |un− √ a| 6 2av20n
(d) En d´eduire la vitesse de convergence de la suite (un).
(e) Dans le cas a = 2, d´eterminer n0 tel que un0 donne une valeur approch´ee de
√ 2 ` a 10−10 pr`es. ? ? ?
CORRECTION
Exercice 1 : Pour tout n ∈ N∗, on aun= 1 + a n n = en ln(1+an)
Or lorsque n → ∞, on a na → 0. On peut donc appliquer le d´eveloppement limit´e de ln(1 + u) ` a l’expression ln 1 + na : un = en( a n+o( 1 n)) = ea+o(1)
En passant `a la limite n → +∞, on obtient
un → ea
Ainsi, (un) converge et sa limite est ea.
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?
Exercice 2 : Supposons que la suite (pn) converge et notons ` sa limite. Par d´efinition, de
la convergence, en posant ε = 12, il existe n0 ∈ N tel que pour tout n > n0,
|pn− `| <
1 2
Mais alors, d’apr`es l’in´egalit´e triangulaire, pour tout n > n0 :
|pn+1− pn| = |pn+1− ` + ` − pn| 6 |pn+1− `| + |pn− `| 6
1 2+
1 2 = 1
Ainsi, il existe un rang n0 a partir duquel les pnsont des entiers distants de moins de 1. Ils sont
donc tous ´egaux (`a pn0) et la suite (pn) est stationnaire.
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? Exercice 3 :
1. Si α > 1, alors pour tout k ∈ N∗, αk
> 1 et (1 + αk) > 2. Ainsi, pour tout n ∈ N∗, un> 2n. Puisque 2n → +∞, la suite (un) diverge ´egalement vers +∞.
2. (a) Puisque un= n Y k=1 (1 + αk), on a un+1 un = n+1 Y k=1 (1 + αk) n Y k=1 (1 + αk) = (1 + αn+1) > 1
f0(x) = ex− 1 > 0 La fonction f est donc croissante sur ]0, +∞[, on a
∀x > 0, f (x) > f (0) = 0 Ainsi, pour tout x > 0, on a bien
ex > x + 1
(c) D’apr`es la question pr´ec´edente, pour tout α > 0, et pour tout k ∈ N∗, on a 1 + αk < eαk Ainsi, un = n Y k=1 (1 + αk) < n Y k=1 eαk = eα+α2+···+αn
On reconnaˆıt en exposant la somme des termes d’une suite g´eom´etrique. Ainsi,
n X k=1 αk = α1 − α k 1 − α 6 α 1 − α (car 0 < α < 1) Ainsi, un6 e α 1−α
La suite (un) est donc major´ee (la borne ne d´epend pas de n). ´Etant croissante, elle
converge.
? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? Exercice 4 :
1. Si f (x) = 12 x + ax, alors f est d´erivable sur ]0, +∞[ et ∀x > 0, f0(x) = 1 2 1 − a x2 = x 2− a 2x2 = (x −√a)(x +√a) 2x2
f0(x) est donc du signe de (x −√a) et Ainsi
x 0 √a +∞ f0(x) − 0 + f & √a % 2. f (x) − x = 1 2 x +a x − x = a − x 2 2x = (√a − x)(√a + x) 2x
3. Par r´ecurrence : soit P(n) : “un >
√ a”.
– Initialisation : puisque a > 1, alors a >√a et u0 = a >
√
a. Donc P(0) est vraie. – H´er´edit´e : supposons qu’il existe un entier n ∈ N tel que un>
√
a. Ainsi, puisque f est croissante sur [√a, +∞[, on a
un+1= f (un) > f (
√
a) =√a et P(n + 1) est vrai.
Par r´ecurrence, on a montr´e que un >
√ a pour tout n ∈ N. 4. Pour tout n ∈ N, on a un+1− un= 1 2 un+ a un − un = a − u2n 2un = ( √ a − un)( √ a + un) 2un Ainsi, puisque un> √
a > 0, la diff´erence un+1− un< 0 pour tout n ∈ N et (un) d´ecroit.
5. Puisque (un) est d´ecroissante et minor´ee (par
√
a par exemple), elle converge. Elle ne peut converger que vers l’unique point fixe de f , soit x∗√a.
6. (a) vn+1= un+1− √ a un+1+ √ a = 1 2 un+uan −√a 1 2 un+ uan +√a = 1 2un(u 2 n− 2 √ aun+ a) 1 2un(u 2 n+ 2 √ aun+ a) = (un− √ a)2 (un+ √ a)2 = v 2 n
(b) Par r´ecurrence, on montre que vn= v2
n 0 . En effet, v0 = v2 0 0 et si vn= v2 n 0 , alors vn+1= vn2 = (v 2n 0 ) 2 = v2n+1 0
(c) D’apr`es les questions pr´ec´edentes, puisque 0 6 un6 a et a >
√ a, on a |un− √ a| = |un+ √ a|vn = (un+ √ a)v20n 6 2av20n (d) Par d´efinition de la suite (vn), on a 0 < v0 = a−
√ a
a+√a < 1. D’apr`es la question
pr´ec´edente, la suite (un) converge donc `a la vitesse `a laquelle la suite (v2
n
0 ) converge
vers 0, soit `a vitesse quadratique. (e) Pour a = 2, on a |un− √ 2| 6 4 2 − √ 2 2 +√2 !2n
Ainsi, un est une valeur approch´ee de 2 `a 10−10 pr`es si |un− √ 2| 6 10−10⇐= 4 2 − √ 2 2 +√2 !2n 6 10−10 ⇐= 2nln 2 − √ 2 2 +√2 ! 6 ln 1 4× 10 −10 ⇐= 2n > −10 ln(10) − ln(4) ln2−√2 2+√2 ≈ 13.87 car ln 2 −√2 2 +√2 ! ≈ −1.76 < 0 ⇐= n > ln(13.87) ln(2) ≈ 3.79 Ainsi un est une valeur approch´ee de
√
2 `a 10−10 pr`es d`es que n > 4.
? ? ?