• Aucun résultat trouvé

Les pratiques RSE des établissements bancaires marocains : cas des banques finançant les associations de microcrédit.

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Les pratiques RSE des établissements bancaires marocains : cas des banques finançant les associations de microcrédit."

Copied!
21
0
0

Texte intégral

(1)

Les pratiques RSE des établissements bancaires marocains : cas des banques finançant les

associations de microcrédit.

Wafaa TANI et Imane BARI

Résumés

Résumé

Depuis les années 70, l’offre de services de la microfinance s’est largement répandue en faveur des populations des pays en développement (PED) non servies par le système financier classique. Le secteur de la microfinance soutient le développement du tissu économique et nécessite de ce fait la contribution et l’appui de plusieurs intervenants qui peuvent agir sur différents niveaux. Les principaux acteurs à côté des institutions de microfinance (IMF) ou associations de microcrédit (AMC) sont l’État, les financeurs et les services d’appui qui peuvent englober les réseaux d’IMF constitués d’associations nationales ou régionales qui ont pour rôle, la structuration du secteur. Le développement des IMF nécessite l’engagement de plusieurs financeurs notamment les établissements bancaires. Ces derniers sont de grandes entreprises qui ont un fort impact sur le tissu économique et également des conséquences sociales et environnementales des activités des entreprises qui bénéficient de leur concours. Ceci leur confère une responsabilité sociale particulière.

L’objet de notre article est d’étudier la manière dont les banques marocaines finançant les AMC s’engagent dans la RSE en s’appuyant sur les rapports d’activité et /ou les rapports développement durable / responsabilité sociale de six banques commerciales marocaines.

Les rapports étudiés permettent une analyse de discours rendant compte des activités de ces banques.

Abstract

Since the 1970s, the provision of microfinance services has become widespread in favour of people in developing countries (DCs) not served by the traditional financial system. The microfinance sector supports the development of the economic fabric and therefore requires the contribution and support of several stakeholders who can act on different levels. The main actors besides microfinance institutions (MFIs) or microcredit associations (MFIs) are the State, the funders and the support services which may include networks of MFIs made up of national or regional associations which have the role, the structuring of the sector. The development of MFIs requires the commitment of several financiers, in particular banking institutions. The latter are large companies that have a strong impact on the economic fabric and also the social and environmental consequences of the activities of the companies receiving their assistance. This gives them a special social responsibility.

The purpose of our article is to study how Moroccan banks financing MACs engage in CSR based on the activity reports and/or sustainable development/social responsibility reports of six Moroccan commercial banks. The reports studied allow an analysis of discourse reflecting the activities of these banks.

(2)

Texte intégral

Table des matières

1 Introduction

2 Cadre conceptuel : la RSE et la microfinance

2.1 La Responsabilité Sociale de l’entreprise : généralités et spécificités marocaines

2.1.1 Définitions de la RSE et initiatives marocaines 2.1.2 La RSE dans les banques

2.2 La microfinance : origines, définitions et application

3 Contexte de l’étude : organisation, régulation, état des lieux et financement de la microfinance au Maroc

3.1 Organisation et régulation de la microfinance au Maroc 3.2 État des lieux de la microfinance au Maroc

3.3 Le financement du secteur de la microfinance

4 Les principales banques marocaines et leur engagement dans la microfinance : pour quelle utilité collective ?

4.1 Attijariwafa Bank

4.2 La Société Générale Maroc

4.3 La Banque Marocaine pour le Commerce et l’Industrie 4.4 La Banque Marocaine du Commerce Extérieur

4.5 La Banque Populaire 4.6 Le Crédit Agricole Maroc 5 Conclusion

Introduction

1. La question de la contribution des entreprises au développement durable tend vers le concept de la Responsabilité Sociale des Entreprises, défini par la Commission des Communautés Européennes en 2001, comme « l’intégration volontaire des préoccupations sociales et écologiques des entreprises à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes » (CCE, 2001, p.7).

2. Cela signifie qu’une entreprise doit non seulement se soucier de sa rentabilité et de sa croissance, mais aussi de ses impacts environnementaux et sociaux. Elle doit aussi être plus attentive aux préoccupations de ses parties prenantes (stakeholders) : salariés, actionnaires, clients, fournisseurs et société civile dont les organismes non gouvernementaux (ONG) sont les porte-parole. L’intérêt accru pour les questions liées au développement durable est en grande partie le résultat des pressions exercées par ces parties prenantes, qui visent à accroître le niveau de transparence de la communication d’informations sur les enjeux liés

(3)

au développement durable (Ben Rhouma & al., 2014, p.23).

3. Le secteur bancaire et financier n’est pas souvent perçu comme un acteur clef du développement durable. Son rôle central dans le financement de l’économie lui donne néanmoins accès à des leviers d’intervention, qui rendent légitime un véritable engagement sur ce thème.

4. La nouvelle stratégie de lutte contre la pauvreté développée par la Banque mondiale s’appuie sur la mise en place de systèmes de microcrédit dans les pays en développement.

Partant du constat que les systèmes bancaires excluent une part importante des populations de ces pays et que par ailleurs, ils ne sont pas toujours caractérisés par de bonnes pratiques, les institutions de microfinance semblent avoir un rôle important à jouer (Montalieu, 2002).

5. En effet, depuis sa création par Mohammed Yunus1, en 1976, la microfinance a été implantée dans plusieurs pays. Le secteur enregistre une croissance de 10% au niveau mondial tant pour le nombre d’emprunteurs actifs que pour le portefeuille global des prêts (CMS, 2018). Au Maroc, la microfinance date des années 1990 et a connu un développement massif puisqu’en quelques années, les IMF marocaines ont constitué un portefeuille important. Avec un réseau d’agences dense (83% du nombre total des bureaux de la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA)) et un personnel nombreux (54%

de l’effectif total) (Sejelmassi, 2010), le Maroc représente à lui seul plus de 40% des microcrédits distribués dans la région MENA (Pistelli, 2011). Il est ainsi considéré comme le marché de la microfinance le plus mature de la région. En 2013, ce développement a permis, selon le Consultative Group to Assist the Poor (CGAP) et Sanabel — le Réseau de la microfinance des pays arabes, de classer le Maroc en première position dans la région MENA en termes de volume du portefeuille et en deuxième position derrière l’Égypte en termes de nombre de clients. Les treize IMF marocaines desservent jusqu’au 31/12/2018 et selon le Centre Mohamed VI de Soutien à la Microfinance Solidaire (CMS), 901.654 clients actifs et gèrent un portefeuille total des prêts en cours de 6,810 milliards de DHS (CMS, 2018).

6. La microfinance peut être considérée comme un moyen de consolidation du lien social par la lutte contre l’exclusion financière et la solidarité. En fait, la RSE des banques doit concerner leur cœur de métier, à savoir leur rôle d’intermédiaire financier comprenant principalement la collecte de l’épargne et le financement de l’économie.

7. L’objet de notre article est d’apprécier l’engagement des banques marocaines dans la RSE à travers le financement du secteur du microcrédit au Maroc. Ceci en analysant les discours des banques à travers les rapports d’activité et/ou les rapports DD/RSE de six banques commerciales marocaines à savoir : Attijariwafa Bank, la Banque populaire, la Banque Marocaine du Commerce Extérieur — la BMCE, la Société Générale — la SG Maroc, la Banque Marocaine pour le Commerce et l’Industrie — BMCI et le Crédit Agricole du Maroc.

Le choix de cet échantillon est motivé par la place occupée par ces banques dans le secteur bancaire au Maroc. Il s’agit des banques les mieux classées en terme de PNB et de Résultat Net.

8. À ce titre, nous allons commencer par une étude conceptuelle d’une part de la RSE notamment dans les banques et au Maroc, et d’autre part de la microfinance ; ensuite, nous

(4)

allons présenter l’état des lieux de la microfinance au Maroc, son organisation et sa régulation ; enfin, nous apprécierons l’engagement des banques commerciales marocaines dans la microfinance en considérant le cas de six banques commerciales évoquées.

Cadre conceptuel : la RSE et la microfinance

La Responsabilité Sociale de l’entreprise : généralités et spécificités marocaines Définitions de la RSE et initiatives marocaines

9. La notion de RSE a pour origine la locution anglo-américaine « Corporate Social responsiblity« , apparue dans les années 1950 aux États-Unis, à partir de considérations éthiques et religieuses donnant lieu, essentiellement, à des actions philanthropiques. Elle s’est progressivement transformée pour exprimer la recherche d’une conciliation entre les activités économiques et les attentes et préoccupations de la société.

10. Bien qu’il existe de nombreuses acceptions de la notion qui s’est répandue à travers le monde, il est admis qu’il s’agit de « la prise en compte des effets des activités des entreprises sur l’environnement social et naturel et le fait de prendre en considération ces aspects dans leur stratégie et leur gestion, ainsi que d’en rendre compte aux tiers concernés » (Capron, 2009, p.1). En Europe notamment, à partir de la fin de la décennie 1990, il a été considéré que la RSE était la contribution des entreprises au développement durable qui consiste à agir aujourd’hui en se préoccupant de ce que nous laisserons à nos successeurs. En effet, le concept de développement durable interpelle les entreprises dans leurs finalités et leurs modes d’exercice de leurs activités en fournissant les principes qui encadrent ou conditionnent ces activités (Capron & Quairel-Lanoizelée, 2007).

11. Selon Caperon (2009), trois grandes conceptions de la RSE peuvent être distinguées : Une conception d’ordre éthique, qui trouve ses racines dans le paternalisme d’entreprise : elle se manifeste de manière exclusivement volontaire,

essentiellement à travers des actions philanthropiques et de mécénat, actions correctrices et réparatrices des dommages causés par l’activité économique ; Une conception stratégique utilitariste, qui met en avant le lien supposé positif entre la performance sociale de l’entreprise et sa performance économique ;

Une conception politique de « soutenabilité », qui met l’accent sur l’encastrement de l’entreprise dans la société et sur sa nécessaire contribution au bien commun.

12. La distinction entre ces trois conceptions n’est pas toujours aussi tranchée dans la pratique et elles sont assez souvent proches pour produire concrètement des formes hybrides. Il en est ainsi de la définition qu’apporte la norme ISO 260002, selon laquelle la RSE d’une organisation doit s’exprimer par « un comportement transparent et éthique qui : contribue au développement durable, incluant la santé et le bien-être de la société; prend en compte les attentes des parties prenantes; respecte les lois en vigueur et est en accord avec les normes internationales de comportement; et qui est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations » (Capron, 2009, p.5).

(5)

13. Les dispositions internationales couvrant le développement durable et sa déclinaison au niveau de l’entreprise sous l’appellation RSE, sont relayées et renforcées par des dispositifs institutionnels au Maroc. C’est à l’occasion des « Intégrales de l’investissement » organisées par la Direction des investissements extérieurs, en Octobre 2005, que les autorités marocaines ont clairement exprimé leur adhésion aux valeurs de la RSE. Cet engagement trouve son prolongement concret dans le dispositif de normalisation et de labellisation (Labaronne & Gana-Oueslati, 2011).

14. Le cadre de référence au Maroc est la loi n° 99-12 portant sur la Charte Nationale de l’Environnement et du Développement Durable. Cette loi exige l’intégration de la protection de l’environnement et du développement durable dans l’ensemble des politiques, stratégies et plans d’action nationaux, régionaux et sectoriels et le renforcement de la protection juridique des ressources et des écosystèmes en vue de lutter contre la pollution. Il prévoit également des mesures d’ordre institutionnel, économique et financier en vue d’instaurer une gouvernance environnementale garantissant l’efficacité et la cohérence des actions menées (SGG, 2014).

15. Ces engagements doivent être respectés par l’ensemble des parties prenantes dans ce domaine, à savoir : l’État, les collectivités locales, les entreprises publiques et privées, la société civile et les citoyens.

16. Pour sa part, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) a entrepris plusieurs initiatives, dont l’objectif d’intégrer les principes de RSE et de D.D dans les entreprises marocaines, notamment par l’instauration en 2006 d’un « label CGEM pour la Responsabilité Sociale de l’Entreprise » en se référant à la Norme ISO 26000. Le Label CGEM pour la RSE est une reconnaissance solennelle du respect par les entreprises marocaines de leur engagement à observer, défendre et promouvoir les principes universels de responsabilité sociale et de développement durable dans leurs activités économiques, leurs relations sociales et plus généralement, dans leur contribution à la création de valeur.

Jusqu’à fin 2018, 92 entreprises marocaines ont reçu ce label (CGEM, 2018).

La RSE dans les banques

17. Les banques sont en général de grandes entreprises qui ont un fort impact sur le tissu économique à travers leurs métiers de financement des activités des entreprises. Les conséquences sociales et environnementales de ces activités, leur confère de ce fait une responsabilité particulière. Elles intègrent progressivement cette préoccupation à leurs pratiques depuis une quinzaine d’années, pour répondre notamment à la demande de la société civile et des bailleurs de fonds. Les institutions comme la Banque Mondiale et les Nations Unies exercent de plus en plus de pressions sur les institutions financières pour qu’elles participent au développement durable et analysent les risques environnementaux et sociaux dans leurs opérations de financement et de crédit (Ben Rhouma & al., 2014, p.24).

18. Lorsqu’il est question de développement durable dans les services financiers, deux types d’actions sont à distinguer. D’une part, les établissements de crédit peuvent apporter une contribution sous forme d’opérations de structure, peu liées à l’activité bancaire intrinsèque et accessibles à tout type d’entreprise. C’est notamment le cas de l’optimisation de normes

(6)

internes, du progrès social au sein de l’entreprise ou encore de la redistribution d’une partie des bénéfices sous forme de mécénat. D’autre part, il peut s’agir de moyens d’action liés à l’activité bancaire et au financement de l’économie. Cela suppose la prise en compte d’une démarche de développement durable dans la manière d’octroyer des crédits, de placer des fonds, de financer les associations telles que celles de microcrédit ou de conseiller ses clients. L’objectif consiste à ne pas se focaliser sur la seule performance financière à court terme, mais à viser également la stabilité économique à long terme, la responsabilité sociale et le respect de l’environnement.

19.La microfinance : origines, définitions et application

20. Accorder des services financiers aux populations pauvres n’est pas une situation nouvelle en soi. L’existence des services informels de microfinance (tontines, prêteurs sur gage..) est ancienne un peu partout dans le monde. L’exemple des expériences mutualistes et coopératives en Europe n’est pas non plus nouveau (caisses Raffeisen en Allemagne datant de 1864). Mais la question des services financiers aux populations, notamment en milieu rural, a longtemps privilégié une approche « subventionnée » du crédit par l’État. Les crédits agricoles subventionnés distribués rapidement ont, dans les années 1970, fait l’objet de critiques sévères : la plupart de ces programmes ont accumulé des pertes importantes et se sont révélés peu durables. La microfinance est véritablement née dans les années 1980, en réponse à ces critiques : l’originalité a été de montrer, à partir d’exemples célèbres (comme la Grameen Bank au Bangladesh) qu’il était possible de mettre en place des institutions pérennes pouvant accorder des services financiers durables (Poursat, 2001, p.1).

(7)

21. La microfinance se définissait comme étant l’ensemble « des dispositifs permettant d’offrir de très petits crédits (microcrédit) à des familles très pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises ».

22. L’élargissement des champs d’intervention et des gammes de produits de la microfinance, a impliqué une définition plus large et plus adaptée au nouveau contexte. Dès lors, on peut définir la microfinance comme étant « l’offre d’une large gamme de services financiers comme les dépôts, les prêts, les services de paiement, les transferts de monnaie et d’assurance pour les ménages pauvres et leurs micro-entreprises…[et] organisée autour du concept de la mutualisation » (Sriram & Kumar, 2005, p.3).

23. La microfinance a pour objectif la bancarisation progressive des exclus du système et la fourniture de tous types de services financiers. Elle couvre actuellement quatre grandes notions:

Dans son acception la plus simple, elle désigne la mise en place de financements spécifiques (des microcrédits) en faveur de personnes non « bancables » et pour des activités génératrices de revenus ;

Le plus souvent dans les PED, elle vise à l’extension de la bancarisation des populations exclues du secteur bancaire, en leur offrant la possibilité de disposer d’un compte en banque pour y déposer leurs économies et servir de support à des opérations de crédit ;

En sus des opérations de sécurisation de l’épargne et d’octroi de (micro) crédits, les IMF offrent de plus en plus souvent des moyens de paiement et, en premier lieu, des transferts de fonds, nationaux ou internationaux ;

Enfin, les IMF ont parfois un rôle de fourniture d’autres services non bancaires, financiers (micro-assurance) ou non (centrale d’achat pour les membres, etc.) (Lhériau, 2009).

24. Le microcrédit apparaît dès lors comme un simple composant de la microfinance, c’est un produit parmi une gamme large d’autres produits au sein de la microfinance. Il est défini comme « un petit crédit, d’un montant peu élevé, sensiblement inférieur au crédit qu’une entreprise ou un ménage peut solliciter d’une banque. Ce crédit est demandé par des personnes qui disposent d’un revenu relativement bas. Il est souvent demandé pour développer une activité génératrice de revenus, qu’il s’agisse d’une ancienne activité que l’on voudrait étendre ou d’une nouvelle que l’on voudrait créer » (Lelart, 2005, p.25).

25. Une Institution de Microfinance est une organisation qui offre des services financiers à des personnes à faibles revenus et qui sont écartées par le système bancaire traditionnel. Les IMF dans le monde diffèrent les unes des autres par leur statut juridique (Société anonyme, ONG, association, mutuelle/coopérative d’épargne et de crédit, banque, établissement financier…) leur taille, leur structure, les lois qui les régissent, mais ont toutes au fond la même « vocation » : éradiquer la pauvreté en assurant l’autopromotion économique et sociale des populations à faibles revenus.

26. Du fait de fortes différences, des modèles très diversifiés d’institutions de microfinance se sont mis en place partout dans le monde. Ainsi, en Amérique latine, les expériences de microcrédit sont centrées sur les micro-entrepreneurs urbains, un lien étroit a pu se

(8)

développer entre IMF et système bancaire. En Asie, on constate une densité forte dans certains pays et une importance dans le milieu rural. Quant à l’Afrique, on note une tradition du mutualisme, un rôle des systèmes informels et une importance de l’épargne comme service financier (Poursat, 2001).

Contexte de l’étude : organisation, régulation, état des lieux et financement de la microfinance au Maroc

Organisation et régulation de la microfinance au Maroc

27. Au Maroc, les activités de microfinance ont débuté au milieu des années 90 avec la création de la Fondation Zakoura en 1995, et se limitaient au microcrédit. Les IMF marocaines appelées AMC doivent nécessairement avoir le statut d’association.

28. Le secteur est régi par la loi n° 18-97 du 1er Avril 1999, qui a défini le microcrédit comme « tout crédit dont l’objet est de permettre à des personnes économiquement faibles de créer ou de développer leur propre activité de production ou de services en vue d’assurer leur insertion économique ». Des amendements à cette loi (la loi n° 58-03 promulguée le 21 Avril 2004) ont élargi le champ d’application du microcrédit à : l’acquisition, la construction ou l’amélioration du logement ; l’alimentation des foyers en eau potable et en électricité et le financement de la souscription de produits d’assurance maladie et d’autres opérations. Le montant maximum du microcrédit est fixé à 50.000,00 Dirhams et l’octroi du microcrédit peut être assorti de formation, de conseil et d’assistance technique. L’article 2 de la loi n° 18-97 a été de nouveau modifié au 30 Novembre 2007 avec la loi 04-07 afin d’autoriser les AMC à conclure des contrats avec des compagnies d’assurance et ainsi leur permettre d’offrir une plus grande variété de services. En Décembre 2012, la dernière modification de la loi 18-97 est entrée en vigueur avec l’adoption de la loi n° 41-12 qui, en modifiant les articles 1, 8, 10 et 20, a autorisé la distribution directe et indirecte de microcrédits à travers une société anonyme agréée par Bank Al-Maghrib (la Banque Centrale marocaine) en tant qu’établissement de crédit soumis aux dispositions de la loi n°34-03 relative aux établissements de crédit et organismes assimilés (SGG, 2013), donnant ainsi la possibilité aux AMC de devenir des institutions financières (Gonzalez Lopez Cotelo, 2013).

29. Le cadre réglementaire du secteur bancaire a été complété par la loi bancaire n°103/12, relative aux établissements de crédits et organismes assimilés, promulguée par le dahir n°

1-14-193 du 1er Rabii I 1436 (24 Décembre 2014) et publiée au bulletin officiel le 5 Mars 2015. Cette nouvelle loi porte principalement sur les activités de microcrédit. L’article 61 de la nouvelle loi bancaire permet aux associations de microcrédit d’exercer, à titre exclusif, certaines opérations des banques participatives, comme la collecte des dépôts d’investissement dont la rémunération est liée au produit des investissements convenus avec la clientèle. Elles peuvent également procéder au financement de la clientèle à travers plusieurs produits. Cette évolution du cadre juridique du secteur de la microfinance au Maroc en influence largement le développement.

30. Sur le plan fiscal, le secteur bénéficie d’avantages fiscaux, notamment des exonérations

(9)

fiscales pendant cinq ans à compter de la date d’agrément et la possibilité de lever des capitaux sous forme de subventions et toute forme d’emprunt (sauf les dépôts auprès du grand public). Les opérations de crédit réalisées par les AMC au profit de leurs clients sont exonérées pour un an de la TVA sans droit à déduction, ainsi que le matériel et équipement servant à leur fonctionnement (CMS, 2013).

31. Les AMC marocaines étaient supervisées par le ministère des Finances, mais leur surveillance a été déléguée à Bank Al-Maghrib, contrôle dévolu par la loi bancaire de 2006 (Hassar, 2013). Le secteur du microcrédit au Maroc regroupe treize AMC qui sont adhérentes à la Fédération Nationale des Associations de Microcrédit — FNAM (Cherki, 2017). Il s’agit de l’AIMC — l’Association Ismailia pour le micro crédit, Al Amana Microfinance, Fondation Al Karama pour le Micro Crédit, AMOS — l’Association de Microfinance Oued Srou, AMSSF/MC — l’Association Marocaine de Solidarité Sans Frontières, ATIL Micro Crédit — L’Association Tétouanaise des Initiatives Socioprofessionnelles de Micro crédit, Fondation Attawfiq Microfinance (Ex. FBPMC — la Fondation Banque Populaire pour le Microcrédit qui a absorbé la fondation Zakoura), la Fondation ARDI (ex Fondation Crédit Agricole pour le Micro Crédit), ALBARAKA FONDEP — la Fondation pour le Développement Local et le Partenariat, INMAA, la Fondation Microcrédit du Nord, l’Association TAWADA pour le Microcrédit et l’Association Bab Rizq Jameel créée en 2011. Cette dernière est une filiale d’une ONG saoudite Bab Riszk Jameel.

32. Le secteur reste hautement concentré même avec l’augmentation du nombre des AMC.

Ainsi, les quatre principales AMC : Al Amana Microfinance, Attawfiq Microfinance, Albaraka Fondep et ARDI totalisent 94 % des services auprès de la clientèle en 2010 (FNAM, 2010). Il s’agit aussi des seules associations qui offrent des services financiers et non financiers diversifiés.

33. Les nouveaux produits introduits par les AMC marocaines touchent :

Le prêt logement (aménagement de l’habitat et connexion aux réseaux) ; La micro-assurance (essentiellement de santé) ;

Le transfert d’argent domestique et international ; Les produits et services de bancarisation ;

Les services domestiques (recharge téléphonique multi-opérateurs) ; Et la mise en place de guichets mobiles en milieu rural.

34. Toutefois, le microcrédit continue à être le principal produit offert par les AMC. Il s’agit d’une offre sous forme de crédits solidaires ou individuels, répondant essentiellement aux besoins professionnels des micro-entrepreneurs (Errami, 2013).

État des lieux de la microfinance au Maroc

35. Le secteur marocain du microcrédit a connu l’une des plus formidables croissances. En moins de quatre ans, de 2003 à 2007, le portefeuille de prêts des AMC a été multiplié par onze, et la clientèle par quatre, selon les données du MIX, l’organisme américain spécialisé

« Microfinance Information Exchange — MIX » (CMS, 2012). Ses institutions ont affiché des résultats remarquables selon tous les critères de performance appliqués en microfinance, notamment l’échelle du degré de pauvreté de la clientèle et de la qualité des actifs et de la

(10)

rentabilité. Ces résultats impressionnants ne sont pas passés inaperçus : Al Amana et Zakoura ont reçu plusieurs prix internationaux (dont le prix du MIX récompensant les IMF les plus performantes et le Prix européen de la microfinance).

36. En 2007, le secteur de la microfinance au Maroc était l’un des plus actifs et des plus performants au monde, mais des signes annonciateurs d’une crise ont commencé à apparaître. En Décembre 2007, la crise s’est matérialisée par une hausse des taux d’impayés et une progression de l’endettement croisé. Mais la hausse brutale des portefeuilles à risque a eu lieu en 2008 et a affecté toutes les AMC. En Décembre 2008, le portefeuille à risque à plus de 30 jours (PAR > 30) était de 5% et il atteignait le niveau alarmant de 10% en Juin 2009. La croissance au Maroc a stagné en 2008, affichant une portée en recul net de 6%. Les abandons de créance ont eux aussi considérablement augmenté avec un impact négatif sur la rentabilité et la solvabilité des AMC. En Mai 2009, Zakoura annonçait un PAR >30 de plus de 30% et décidait de fusionner avec la Fondation des Banques Populaires pour le microcrédit.

37. Les causes de la crise sont bien connues : croissance non maîtrisée, se manifestant notamment par des politiques de crédit trop laxistes, des systèmes d’information de gestion (SIG) obsolètes, une gouvernance médiocre et une défaillance de contrôle interne. Le gouvernement marocain a réagi en mettant en place, en étroite collaboration avec Bank Al- Maghrib et la FNAM, un plan de consolidation du secteur avec comme priorités : le renforcement de la gouvernance des AMC et l’amélioration de la transparence, le contrôle des prêts croisés et la prévention du surendettement, la réforme du cadre réglementaire et la sécurisation des liquidités pour le secteur au-delà de l’année 2009, en encourageant les liens entre les AMC et les banques. Deux des principales AMC du Maroc ont déjà été créées par des banques locales et les AMC plus petites sont incitées à trouver des partenaires bancaires (Reille, 2009).

38. Le secteur du microcrédit a connu une recomposition après la crise, à travers le regroupement, avec l’appui du Crédit Agricole du Maroc, de 8 petites et moyennes Associations dans le cadre du Réseau de la Microfinance Solidaire et aussi à travers la fusion absorption de la fondation Zakoura et la Fondation Banque populaire. Le secteur a connu également la mise en place du Centre Mohammed VI de Soutien à la Microfinance Solidaire (CMS) inauguré le 8 Novembre 2007 par le Roi du Maroc, à l’occasion du lancement de la 10ème campagne nationale de solidarité. Le centre participe dans la promotion des efforts des AMC à travers trois axes : formation du personnel et des bénéficiaires des services et produits des AMC, l’appui à la commercialisation et l’Observatoire National de la microfinance (CMS, 2013). De même, une centrale de risque (crédit bureau) a été créée pour mieux gérer les risques liés au non-remboursement.

39. Cette restructuration et ce plan de consolidation du secteur ont permis l’amélioration des indicateurs du secteur à partir de l’année 2011, avec la diminution du taux de PAR 30 à 3,98% (CMS, 2013) et 3,11% actuellement (CMS, 2018). Le tableau suivant dévoile quelques chiffres clés de l’activité de microcrédit au Maroc jusqu’au 31/12/2018.

40. Tableau n° 1 : indicateurs de l’activité du microcrédit au Maroc

(11)

41.

42. Au Maroc, l’activité du microcrédit est dominante par rapport aux autres activités de la microfinance, les indicateurs de ces dernières figurent dans le tableau suivant.

43. Tableau n° 2 : indicateurs de l’activité de microfinance au Maroc autres que le microcrédit

44.

Le financement du secteur de la microfinance

45. Le secteur de la microfinance est devenu le centre d’attention des établissements bancaires et financiers qui souhaitent diversifier leurs activités et améliorer leur profit. Pour ce faire, les banques ont créé des succursales, des divisions spécialisées ou des sociétés financières spécialisées dans le marché de la microfinance (Cherki, 2017).

46. Au Maroc, les AMC ont deux principales sources de financement à savoir les fonds propres et la dette. Toutefois, ce secteur a profité au départ du soutien financier sous forme de dons

(12)

et de subventions d’organismes financiers nationaux par le biais d’un fonds public, le Fonds Hassan II, qui a permis aux premières AMC de se doter en capitaux nationaux et internationaux à travers le Programme des Nations Unies pour le Développement ou l’agence américaine pour le développement (Cherki, 2017). Le Maroc dispose aussi d’un fonds appelé Jaïda, institué sous la forme d’une société anonyme de droit marocain et agréé par la Banque Centrale du Maroc, comme une société de financement.

47. Un autre acteur marocain pas des moindres, l’association Planet Finance Maroc qui structure son activité autour de deux lignes de métier : les projets à forte valeur sociale

« Microfinance Plus » de soutien aux micro-entrepreneurs et le conseil et l’assistance technique aux acteurs de la microfinance.

48. Quant aux banques commerciales, elles ont créé deux des principales AMC (l’association Attawfiq Microfinance du Groupe Banque Populaire et l’association ARDI du Crédit Agricole du Maroc) et ont financé 85 % des actifs du secteur en 2008 (Reille, 2009). Les financements bancaires se font aussi avec des lignes de crédit à des taux relativement avantageux, ou bien à travers des autorisations de découvert bancaire relativement importantes.

49. Jusqu’au juin 2013, l’endettement du secteur a atteint 3.384 MDHS contre 3.269 MDHS en 2012. La dette en 2012 était structurée comme suit, 67% fournie par les banques, 15% par le Fonds Jaida, 15% par les bailleurs étrangers et 3% par les autres bailleurs marocains (Jaida, 2013). Ceci montre l’importance des banques locales dans le financement du secteur.

Les principales banques marocaines et leur engagement dans la microfinance : pour quelle utilité collective ?

50. Au Maroc, de plus en plus de banques s’engagent dans le microcrédit avec des modèles et des approches différentes. Pendant que la plupart d’entre elles soutiennent les AMC, quelques-unes proposent directement du microcrédit. Nous avons analysé les rapports d’activité annuels et les rapports de développement durable et de RSE de quelques banques marocaines et nous nous sommes basés sur leurs discours pour apprécier leur engagement en RSE, à travers leur participation au financement du secteur de microcrédit.

Les établissements de crédit marocains interviennent de deux manières, soit en tant que distributeurs, soit en tant que soutiens financiers des opérateurs de microcrédit. Nous étudions ici les expériences du groupe Attijariwafa Bank, de la Société Générale du Maroc, de la BMCI, de la BMCE, de la Banque Populaire et du Crédit Agricole du Maroc.

Attijariwafa Bank

51. Le Groupe Attijariwafa Bank, premier groupe bancaire et financier au Maroc et au Maghreb, est un acteur de référence en Afrique où il se hisse au rang de troisième banque dans chaque pays d’Afrique où il opère. Avec un capital de plus de deux milliards de Dirhams, le Groupe Attijariwafa Bank est présent dans 26 pays et sert ses clients à travers un réseau de 4306 agences dont 3407 au Maroc (à fin Décembre 2017).

52. A la lecture du rapport d’activité et de responsabilité sociale (2017) du Groupe Attijariwafa

(13)

Bank, nous pouvons constater son engagement à l’égard de ses collaborateurs (la politique de rémunération, la couverture sociale et la formation) et de la société marocaine en général (soutien à l’éducation, promotion de l’art et de la culture du Maroc). Le groupe soutient les Petites Entreprises à travers le Pacte Rasmali, une offre dédiée pour leur permettre de poursuivre leur développement. Il est engagé dans la bancarisation des couches sociales à faibles revenus, en leur dédiant des comptes spécifiques, et il utilise le réseau de proximité Wafa Cash pour décliner son offre de Low Income Banking.

53. L’engagement du groupe en microcrédit est presque absent dans ses rapports annuels et sur son site web. Pourtant, il est partenaire de deux associations marocaines de microcrédit (Alamana et Albaraka Fondep), il accorde des crédits à taux zéro aux AMC marocaines et participe dans le capital de plusieurs banques africaines qui soutiennent la microfinance. Un seul service annoncé dans son rapport est celui du partenariat de Wafacash avec l’association Al Amana portant sur la commercialisation du microcrédit dans tout le réseau propre et partenaire, ce qui a permis le financement de 98 dossiers. Une offre très limitée pour appuyer l’inclusion des TPE exclue du système bancaire.

La Société Générale Maroc

54. La Société Générale Maroc – SGMA, Filiale du Groupe Société Générale, un des plus grands groupes bancaires de la zone Euro, est présente au Maroc depuis 1913. Avec ses 122 filiales spécialisées, la SGMA s’impose comme le premier groupe financier international du pays et couvre tous les domaines d’activité. A fin 2017, son dispositif d’exploitation au Maroc comptait 437 agences et 498 guichets automatiques avec 4.000 collaborateurs et desservait plus d’un million de clients.

55. Dans son rapport d’activité 2017, volet « Responsabilité sociale et environnementale », la banque cite ses engagements solidaires (soutien à la fondation Mohammed V pour la solidarité, appui à la fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement et partenariat avec SOS villages d’enfants Maroc), les actions culturelles et le mécénat sportif.

56. Concernant le microcrédit, la SGMA contribue à l’accompagnement des différents acteurs (associations de microcrédit, bailleurs de fonds institutionnels, Bank Al Maghrib, GPBM…) dans les réflexions menées dans le cadre de la restructuration de ce secteur.

57. Certes, le groupe SG inclut son implication à la microfinance dans sa politique de développement durable et dans le cadre de la RSE, ce qui n’est pas appliqué chez la filiale marocaine.

58. En fait, la banque a développé une approche personnelle de son mode d’intervention en microfinance au Maroc et elle y voit un investissement sérieux et rentable. Il ne s’agit pas seulement d’une politique marketing. La microfinance a, en effet, cet avantage de combiner performances financières et sociales. D’ailleurs, la SGMA est en relation de partenariat avec sept associations de microfinance marocaines. Elle était sollicitée d’abord par la Fondation Zakoura puis par d’autres AMC, dont l’association Al Amana (Négui & Gorse, 2009). Celle- ci a contracté auprès de la SGMA deux prêts : le premier en 2006, dont le montant s’élève à 220 millions de Dirhams, le plus gros montant jamais consenti pour les associations de microcrédit dans les régions du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Et le second en 2007,

(14)

dont le montant s’élève à 100 millions de Dirhams, contracté avec une garantie totale de Proparco3.

La Banque Marocaine pour le Commerce et l’Industrie

59. La BMCI, dont l’actionnaire de référence est le groupe BNP Paribas, exerce une activité de banque universelle. Elle dispose d’un réseau de plus de 3000 agences au Maroc et 11 filiales et entités spécialisées avec 3213 collaborateurs. Elle a créé en 2008, la fondation BMCI pour le développement social et culturel dans les domaines de la musique, l’édition et la solidarité.

60. Deux rapports ont été édités en 2017 par la BMCI, le rapport d’activité annuel et son premier rapport RSE. La lecture du rapport d’activité 2017, ne nous permet pas d’apprécier l’engagement DD/RSE de la BMCI. En effet, aucune information n’a été mentionnée sur l’intervention de la banque dans le financement des AMC marocaines.

61. Par ailleurs, la banque communique son engagement au développement durable et sa politique de responsabilité sociale dans le rapport RSE 2017. C’est une démarche active de mécénat pour accompagner le développement social et culturel au Maroc. Son intervention dans le soutien du secteur de la microfinance au Maroc est intégrée dans sa responsabilité économique et son désir de participer au financement du développement durable au Maroc.

La banque apporte un soutien à la microfinance en mettant en place une enveloppe de 53 millions de Dirhams en faveur de l’association de microfinance AL AMANA pour accompagner les micros-entrepreneurs dans le développement de leurs propres activités de production ou de service afin d’assurer leur insertion économique.

62. Dans son rapport RSE 2017, le groupe BNP Paribas, met l’accent sur son engagement en microfinance à l’échelle internationale. Son investissement en microfinance et entrepreneuriat social augmente continuellement et s’élève à près de 1 milliard d’Euros en 2017. Quant au nombre annuel de bénéficiaires de microcrédits distribués par des institutions de microfinance financées par BNP Paribas (au prorata des financements de BNP Paribas), il est de 289 000 bénéficiaires. Son activité de microfinance s’articule autour de trois axes complémentaires d’engagements : le financement des IMF à l’international, les fonds de la microfinance et le bénévolat de compétences. Par ailleurs, la banque n’envisage pas de développer une activité directe de la microfinance.

63. À partir de 2002, au lendemain de l’adoption des objectifs du millénaire, l’engagement du groupe s’exprime aussi à l’international, notamment en Afrique où les filiales du groupe ont commencé à refinancer des institutions de microfinance locales (au Maroc via la BMCI). Le groupe a ainsi accordé des prêts à des IMF en Guinée, en Égypte et Au Maroc via ses branches locales (Cherki, 2017).

64. En 2006, le groupe valide la création d’un département microfinance logé au sein du pôle Asset Management and Services et faisant partie intégrante de la RSE.

65. En juillet 2008, BNP Paribas indiquait vouloir renforcer la collaboration entre son réseau français et ses réseaux au Maroc (BMCI) (Négui & Gorse, 2009).

66. En 2009, le total des autorisations consacrées à la microfinance à l’international s’élève à plus de 50 millions d’Euros dans 8 pays (Maroc, Guinée, Mali, Égypte, Tunisie, Indonésie,

(15)

Inde, Mexique) avec 17 partenaires et concerne 350.000 emprunteurs, avec un impact économique et social sur 2 millions de personnes. BNP Paribas et l’AFD ont par ailleurs signé un accord-cadre de coopération qui s’applique aux pays d’intervention de l’AFD dans lesquels le groupe possède une implantation pour développer en commun des projets concernant l’appui au secteur de la microfinance entre autres.

67. En 2017, Microlux, première institution de microfinance au Luxembourg, a été officiellement lancée avec comme actionnaire majoritaire BGL BNP Paribas. À cette occasion, Microlux et le Fonds européen d’investissement (FEI) ont signé un accord de garantie en matière de microfinancement, au titre du programme de l’Union Européenne pour l’emploi et l’innovation sociale (EaSI – EU Programme for Employment and Social Innovation).

68. La BMCI a des partenariats avec Alamana et l’association Albaraka Fondep. Elle intervient par la distribution de refinancements en direct ou par l’intermédiaire d’ONG, de sociétés d’investissements ou de fonds. Nous remarquons aussi qu’il y a un décalage entre les actions mises en place en matière de développement durable par la BMCI et la communication autour de ces actions.

La Banque Marocaine du Commerce Extérieur

69. Le Groupe BMCE Bank s’impose comme acteur de référence au Maroc et opère dans 32 pays, avec un large réseau national d’agences de 733 agences et près de 5.370 collaborateurs selon les chiffres du rapport d’activité de 2017. La BMCE Bank communique ses engagements DD et RSE à travers son site web et dans le rapport d’activité annuel et aussi dans un rapport dédié à la RSE.

70. La prise en compte des enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux est suffisamment présente dans le rapport d’activité annuel 2017 et dans le rapport RSE 2016 de la banque.

71. Elle est résolument engagée dans le DD à travers entre autres, la promotion de l’éducation dans le monde rural (le programme Medersat.com de la Fondation BMCE Bank) et aussi à travers une contribution significative au développement de la microfinance.

72. Afin de souligner davantage l’engagement du Groupe BMCE Bank en faveur du développement durable, la Banque a adhéré, en 2010, aux Principes de l’Equateur ; elle était la première banque de la région du Maghreb, rejoignant le cercle des 67 institutions financières adhérentes. Elle est ainsi tenue d’assurer que les projets qu’elle finance sont réalisés d’une manière socialement responsable et respectueuse de l’environnement. Cette démarche est encore jeune et suscite de nombreux espoirs. Elle permettra à la BMCE Bank de mettre en place une structure d’analyse des risques extra financiers (Morin, 2006).

73. La BMCE Bank a également consenti à quelques AMC des lignes de crédit de refinancement. Elle a scellé des partenariats de distribution avec certaines AMC, portant sur le crédit immobilier destiné à la clientèle à revenus modestes. Le partenariat entre la Fondation BMCE BANK et l’association Tawada du microcrédit cible les parents des élèves scolarisés dans le réseau Medersat.com : 2 000 clients bénéficiaires de microcrédit (31% de femmes et 12% de jeunes de moins de 30 ans) et la distribution de plus de 8 Millions de Dirhams depuis la création de l’Association TAWADA en 2009.

74. Dans une mission d’appui à la conception et à la mise en œuvre du plan de développement

(16)

et de professionnalisation des activités de microcrédit au Maroc, la BMCE Bank a rejoint Planet finance Maroc, apportant une contribution financière en tant que membre associé, elle en est également administrateur.

75. Nous pouvons déduire que la communication autour de son activité de microfinance est très soutenue, particulièrement parce que la BMCE Bank inclut cette dernière dans sa politique de développement durable ou dans le cadre de la RSE. Toutefois, les engagements monétaires et les chiffres sont rarement communiqués dans les rapports de la banque.

La Banque Populaire

76. Le Groupe Banque Populaire est un groupement de banques constitué par la Banque Centrale Populaire et les Banques Populaires Régionales. Il constitue le premier réseau bancaire du pays. Selon le rapport d’activité de 2017, son réseau est constitué à fin Décembre 2017 de 1440 agences et 1824 guichets automatiques. Il est également le premier collecteur de l’épargne du système bancaire marocain. Les valeurs identitaires du Crédit Populaire du Maroc découlent des principes de la coopération et de la mutualité.

77. En 2000, le groupe a créé l’association Attawfiq Microfinance qui vise la promotion du microcrédit et il en est le principal actionnaire. Les banques mutualistes sont considérées parmi les établissements de crédit les plus actifs dans le microcrédit au monde. Le Groupe Banque Populaire en est l’exemple. En effet, il dispose de 400 agences Attawfiq Microfinance et participe de ce fait directement au financement du secteur par le biais de cette association. Après l’absorption en 2009 de l’association Zakoura pour le microcrédit, l’association ainsi créée s’est hissée à la deuxième position en ce qui concerne l’encours des prêts après l’association Al-Amana.

78. Attawfiq Microfinance est une unité indépendante affiliée à la banque, qui dispose de sa propre politique de prêt, de son personnel et de son système d’information. Elle est supervisée par un comité directeur qui en est l’instance suprême du Crédit populaire du Maroc.

79. À ce jour, la Banque Populaire est la seule banque qui utilise des outils d’évaluation de l’impact de ses investissements. Elle a obtenu une évaluation sociale de ses investissements et de ses clients. L’opinion avancée par l’agence MicroRate, est une opinion modérée (Attawfiq Microfinance montre des résultats sociaux et un engagement social modérés) (Thys & Bouan, 2010). L’engagement à la mission sociale est très fort en matière de gouvernance et du management de l’association Attawfiq Microfinance.

80. En plus, en Novembre 2009 à Washington, l’association a reçu le prix de la meilleure performance sociale. Ce prix reconnaît la transparence des rapports sur la performance sociale (et non les réalisations de performances sociales). Il est sponsorisé par le CGap, « The Michael & Susan Dell Foundation » et « Ford Foundation », et il est parrainé par « The MiX». En 2017, la banque rejoint le club des institutions de microfinance qui se distinguent par la certification “Smart Campaign” pour la protection des clients au niveau mondial.

81. Par ailleurs, le groupe a procédé à des travaux de refonte globale du système d’information en mettant en place une plateforme globale pour la gestion des microcrédits. Il communique sur son engagement en microfinance dans tous ses rapports édités (rapport d’activité 2017,

(17)

rapport Attawfiq microfinance 2017) et dans les sites web (site du groupe et site de l’association).

82. Afin de développer l’image du Groupe Banque Populaire en tant que partenaire d’utilité publique de l’État dans le secteur de l’économie sociale, la banque saisit les opportunités de différentes manifestations (séminaires…) pour communiquer autour de sa mission particulière, tisser de nouvelles relations avec les partenaires nationaux ou internationaux et échanger les expériences avec des experts dans le domaine. D’ailleurs, en 2014, la banque (à travers son holding AMIFA Atlantique Microfinance for Africa) a signé des conventions de partenariat portant sur la mise en place d’un programme de microfinance dans le cadre de l’inclusion financière des populations à faibles revenus en Afrique (Cote d’Ivoire, Mali, Guinée, Sénégal, Gabon, Madagascar, Rwanda et Burkina Faso).

83. Une réelle démarche de RSE semble être engagée au niveau de la Banque Populaire via ses actions en faveur de l’inclusion et de l’éducation financière qui occupe une place de choix parmi les 17 Objectifs de Développement Durable de l’ONU pour 2030.

Le Crédit Agricole Maroc

84. Créé en 1961, le Crédit Agricole du Maroc, banque historique du monde agricole et rural, a pour mission le financement de l’agriculture et des activités concernant le développement économique et social du monde rural. A fin 2017, le groupe disposait de 797 points de vente et employait 3 872 collaborateurs. Il affiche clairement son engagement au développement durable et s’engage dans le financement du microcrédit à travers sa fondation Ardi. Le groupe édite trois rapports : le rapport d’activité annuel disponible sur le site officiel du groupe qui date de 2015, le rapport financier qui date de 2016 et le rapport mission de service public de la fondation Ardi qui date de 2013.

85. La Fondation ARDI a été créée en 2001 sous le nom « Fondation du Crédit Agricole pour le Micro Crédit ». Et c’est en 2006 que la fondation recevait l’appellation « Fondation Ardi ».

Elle a pour mission de lutter contre l’exclusion financière et de promouvoir la micro- entreprise particulièrement en milieu rural, à travers l’exercice et la promotion du microcrédit. Ardi est une unité indépendante affiliée au groupe Crédit Agricole du Maroc. Elle dispose de sa propre politique de prêt, de son personnel et de son système d’information.

86. En 2007, la fondation a signé une convention avec la MAMDA (Mutuelle Agricole Marocaine d’Assurances) – MCMA (Mutuelle Centrale Marocaine d’Assurances) pour mettre à la disposition de la Fondation ARDI pour le microcrédit, une enveloppe de 200 millions de Dirhams répartis sur trois ans. Cette convention visait aussi le déploiement de produits de micro- assurance avec la mutuelle.

87. La Fondation est membre du conseil d’administration de l’Association chargée de la gestion du Centre CMS. Elle édite mensuellement un bulletin interne « ARDIRECT », participe aux conférences de presse, aux salons et colloques. Elle publie ses rapports de mission pour communiquer sa stratégie et son implication au développement durable. En 2010, le Groupe Crédit Agricole a créé le Réseau de Microfinance Solidaire (RMS) qui compte 8 AMC pour la mutualisation des informations entre les membres.

88. A partir du 30 Septembre 2009, la fondation a été placée au 4ème rang et s’est fixée comme

(18)

objectif stratégique d’être le leader du microcrédit en milieu rural, dans ce sens, elle projette d’élargir son réseau pour une meilleure couverture géographique, d’augmenter le nombre de clients actifs et de recruter massivement. En 2013, elle reçoit 20 agences mobiles pour atteindre les populations les plus reculées et en 2015, elle ouvre 30 nouveaux points de vente. Ce qui permettra de renforcer l’image du groupe comme établissement d’utilité publique spécialement dans les zones rurales.

89. Selon le dernier rapport financier du groupe (2016), les encours de financement accordés par la Fondation ARDI pour le microcrédit s’élèvent au 31 Décembre 2016 à 280 millions de Dirhams. Les secteurs d’activité financés sont l’agriculture et l’élevage (25%), le commerce (32%), l’artisanat (16%) et les services (27%). Le Groupe a conclu également de nouveaux partenariats avec des organismes de financement internationaux, et ce afin de bénéficier de nouvelles lignes de crédit.

Conclusion

90. Aujourd’hui, les banques commerciales considèrent la microfinance non seulement comme un instrument de relations publiques très utile, mais aussi comme une opération financièrement viable qui représente une source supplémentaire d’augmentation de leurs profits (Cherki, 2017). Elles s’y engagent pour diverses raisons : la diversification de leur portefeuille d’activités, la pression des gouvernements qui encouragent le développement de la micro-entreprise, ainsi que l’essor de la microfinance parmi les priorités des programmes économiques et les possibles retours financiers des opérations. La microfinance permet également d’attirer la catégorie des investisseurs socialement responsables. Alors qu’une vingtaine d’années plut tôt, la situation était toute autre. Les banques commerciales excluaient les IMF de leur financement. Les principales raisons invoquées par les responsables des grandes banques commerciales pour ne pas entrer dans le marché de la microfinance étaient le risque de défaillance des débiteurs, le coût élevé de ce type d’activités et les obstacles socioéconomiques et culturels.

91. Les banques marocaines ont intégré la RSE notamment dans sa conception d’ordre éthique (actions philanthropiques et de mécénat, actions de protection de l’environnement, etc.). Un engagement qui parait clairement dans leurs communications et actions. Toutefois, quand il s’agit de la microfinance, leurs engagements diffèrent. Ainsi, on peut répartir les banques en deux catégories : celles (exemples : Attijariwafa Bank, SG Maroc, BMCI Maroc et BMCE Bank) qui optent pour une participation sous forme de prêts aux associations de microcrédit, et celles (exemples : Banque Populaire et Crédit Agricole Maroc) qui adoptent un outil de financement direct et ceci à travers la création des AMC. Cette dernière catégorie adopte une réelle démarche RSE par la microfinance qui est en harmonie avec son histoire et ses valeurs (la banque populaire est une banque mutualiste et le Crédit Agricole du Maroc a une mission publique spécialement envers les zones rurales). Il faut noter que la filiale du groupe étranger SG Maroc ne fournit pas un grand effort en matière de communication de l’engagement en microcrédit, vraisemblablement, car ceci est fait par le Groupe. Alors que la BMCI dispose de rapports RSE et y inclut le volet microcrédit.

(19)

92. Derrière le classement des banques plus ou moins engagées, plus de 206 millions d’Euros de fonds des AMC marocaines proviennent des banques locales, ce qui équivaut à l’ensemble des investissements de la banque PNB Paribas en microfinance dans le monde en 2015.

93. Le présent article a utilisé la méthode d’analyse du discours, mais il s’est limité à l’exploitation des seuls rapports d’activité, rapports de gestion et rapports DD/RSE des banques ainsi que leurs sites web. La recherche ne s’est pas penchée sur d’autres sources d’informations, dont spécialement les données financières des AMC pour pouvoir trianguler les deux sources. Il serait ainsi intéressant de mesurer l’engagement des banques dans la RSE par le financement du secteur de la microfinance dans le temps pour apprécier son évolution et son impact.

94. La mission de la microfinance devient inclusive, et ne se limite plus à l’offre de microcrédit, mais inclut également l’offre de services diversifiés. Le développement de ces nouveaux produits nécessite l’accès à de nouvelles sources de financement. Les banques sont ainsi appelées à s’engager vers une meilleure contribution au développement durable à travers le financement des besoins accrus des IMF.

95. Enfin, cet article ambitionne d’être un point de départ à une réflexion plus approfondie quant aux impacts sociaux des implications des banques marocaines dans le secteur de la microfinance et dans le développement des territoires.

References

1. ? Mohammed Yunus est un

économiste et entrepreneur bangladais connu pour avoir fondé en 1976, la première institution de microcrédit, la Grameen Bank, ce qui lui valut le prix Nobel de la paix en octobre 2006.

2. ? La norme ISO 26000 est une

norme ISO relative à la responsabilité sociétale des organisations, c’est-à-dire l’application des principes de développement durable aux organisations. Elle est publiée depuis le 1er Novembre 2010.

3. ? Créée en

1977, PROPARCO est une Institution Financière de

(20)

Développement,

conjointement détenue par l’Agence Française de Développement (AFD) et par des actionnaires privés du Nord et du Sud.

Références bibliographiques

Agence Française de Développement, 2009, Le groupe AFD et la RSE dans le secteur bancaire, Partenariats pour le renforcement de la Responsabilité Sociale et Environnementale des entreprises, Rapport de l’Agence Française de Développement AFD, http://ec.europa.eu.

Barlet K., 2003, Les banques commerciales en microfinance, BIM n° – 25.

Ben Rhouma A., Ben Amar W. & Francœur C., 2014, « Les pratiques du reporting développement durable du secteur bancaire français : la reconquête d’une légitimité ? »,Gestion 2000, volume 31(6), p.

19-39.

O., 2015, loi bancaire n°103/12 relative aux établissements de crédit, promulguée par le dahir n°

1-14-193 du 1er Rabii I 1436 (24 Décembre 2014).

Capron M., 2009,La responsabilité sociale d’entreprise, Les éditions des Récollets – L’encyclopédie du développement durable, n° 99.

Capron M. & Quairel-Lanoizelée F., 2007, La responsabilité sociale d’entreprise, La Découverte, p. 16.

Commission des Communautés Européennes, 2001, Promouvoir un cadre européen pour la responsabilité sociale des entreprises, no 366, p. 35, Bruxelles.

Cherki C., 2017,le microcrédit au Maroc : quand les pauvres financent les riches, étude de terrain et analyse du système du microcrédit, ATTAC CADTM.

CMS, 2012, Le livre blanc du Microcrédit au Maroc. Skhirat : Centre Mohamed VI de Soutien à la Microfinance Solidaire.

CMS, 2013, Rapport d’activité 2012, Casablanca : Centre Mohamed VI de Soutien à la Microfinance Solidaire.

CMS, 2018,Tendances du secteur de la microfinance, Centre Mohamed VI de Soutien à la Microfinance Solidaire.

CMS, 2018, Rapport d’activité 2017, Casablanca : Centre Mohamed VI de Soutien à la Microfinance Solidaire.

El Attar I. & Moutem S., 2008, « Revue du cadre réglementaire et institutionnel de la microfinance », n°3, Maroc, IDLO – International Development Law Organization,

Gonzalez Lopez Cotelo M., 2013, La microfinance au Maroc, Espagne : Fondation AFI.

Labaronne D. & Gana-Oueslati E., 2011, « Analyse comparative du cadre institutionnel de la RSE au Maroc et en Tunisie », Management & Avenir, 2011/3, n°43, p.103-121.

Lelart M., 2005, De la Finance informelle à la Microfinance, Editions des Archives Contemporaines, AUF.

Lheriau L., 2009, Précis de réglementation de la microfinance, Agence Française de Développement, Département de la Recherche.

Montalieu T., 2002, « Les institutions de micro-crédit : entre promesses et doutes Quelles pratiques bancaires pour quels effets ? », Mondes en développement, 3/2002, no 119, p. 21-32.

Morin M., 2006, Banque et développement durable : de la communication à l’action, collection entreprises et management, les éditions L’Harmattan.

Négui A. & Gorse F., 2009, « Microfinance : l’intervention des banques françaises à l’étranger »,

(21)

Association Epargne Sans Frontière (ESF).

Poursat C., 2001,Les concepts clés de la microfinance, Agridoc, Groupe de Recherche et d’Echanges Technologiques – GRET.

Reille X., 2009, « Essor, crise et redressement du secteur de la microfinance au Maroc », Groupe Consultatif d’Assistance aux Pauvres CGAP.

Sriram M.S. & Kumar R., 2005, «Conditions in Which Microfinance has Emerged in Certain Regions and Consequent Policy Implications », Indian Institute of management Working paper.

Auteur

Wafaa TANI : Enseignant chercheur - FSJES - Université Ibn Zohr d’Agadir

Pour citer cette article

Wafaa TANI et Imane BARI, "Les pratiques RSE des établissements bancaires marocains : cas des banques finançant les associations de microcrédit.", RIMEC [en ligne], 07 | 2021, mis en ligne le 09 février 2022, consulté le 08 April 2022. URL: https://revue-rimec.org/les- pratiques-rse-des-etablissements-bancaires-marocains-cas-des-banques-financant-les- associations-de-microcredit/

Références

Documents relatifs

La généralisation du « conseil » en matière de microcrédit personnel garanti, portée par les associations puis les établissements bancaires engagés dans ce dispositif solidaire de

Caisse Desjardins du Plateau Montcalm Caisse Desjardins de La Côte-de-Beaupré Caisse Desjardins de L’Île-d’Orléans Caisse Desjardins de Limoilou Caisse d’économie

Loïs Gilles. Standardisation des systèmes d’information : application dans les systèmes bancaires - Cas du Crédit Agricole. Gestion et management. Université Montpellier, 2018.. !.

Les grandes banques commerciales (BNP, Société Générale, LCL, Crédit agricole versus urbain et international) conservent une clientèle plus urbaine, socialement et

L'exercice de ce droit ne peut faire l'objet que des seules restrictions imposées conformément à la loi et qui sont nécessaires dans une société démocratique,

Avec les fonds de roulement pour les Activités Génératrices De Revenus (AGR) mis à la disposition de l’op par APN-SAHEL, Sana Zalisa a pu faire face à plusieurs charges

Avec l'ouverture des frontières et la libéralisation économique, concrétisée au Maroc par la mise en place de la zone de libre-échange entre le Maroc et l'UE, les

Ces garanties protègent les personnes pendant leurs activités, mais aussi au cours des trajets effectués dans ce cadre, qu’il s’agisse des dirigeants, des bénévoles,