Thesis
Reference
La faune néolithique du Valais (Suisse): ses caractères et ses relations avec les faunes néolithiques des régions proches
CHAIX, Louis
Abstract
Après avoir décrit sommairement les caractères géographiques et climatiques de la portion supérieure de la vallée du Rhône (Valals, Suisse), l'auteur présente les sites étudiés, au nombre de 10. Leur position topographique (colline ou plaine) y est précisée, ainsi que les données concernant la stratigraphie et les conditions de la fouille. Tous les ensembles néolithiques étudiés sont rattachables au complexe Chassey-Cortailtod-Lagozza du Néolithique moyen d'origine méditerranéenne. Les datations C 14 confirment ces faits.
D'autre part, certains éléments du site du Petit-Chasseur à Sion, ont été datés du Néolithique récent et final et même du Bronze ancien (dolmen M XI). Les faunes qui en proviennent ont été intégrées dans cette étude. L'auteur décrit ensuite brièvement les méthodes employées.
D'une part les méthodes biologiques (âge, sexe, taille, ostéométrie), d'autre part celles concernant le traitement des données obtenues. Certaines limitations ont été imposées par divers facteurs (nature du terrain, lacunes dans les publications etc.), d'autres voulues par l'auteur. Elles [...]
CHAIX, Louis. La faune néolithique du Valais (Suisse): ses caractères et ses relations avec les faunes néolithiques des régions proches. Thèse de doctorat : Univ. Genève, 1976, no. Sc. 1743
DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:104428
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:104428
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La faune néolithique du Valais
(Suisse)
Ses
caractères et ses relations
avecles faunes néolithiques des régions
proches'THESE
présentée à la Faculté des
sciencesde I'Université de
Genèvepour obtenir le grade de docteur ès
sciences,mention biologique
par
Louis
CHAIX(France) Thèse No L743
GENEVE
Imprimerie Nationale
L976
La faune néolithique du Valais
(Suisse)
Ses
caractères et ses relati-ons
avecIes faunes néolithiques des régions
proches'THESE
présentée à Ia Faculté des
sciencesde lrUniversité de
Genèvepour obtenir Ie grade de docteur ès sciences, mention
bi-ologiquepar
Louis
CHAIX(France) Thèse No L743
GENEVE
Imprimerie Nationale
L976
cours et
MadameE.
scHMrD,professeur (université de Bâle),
autorise f impression de la présente thèse,
sansexprimer d,opi- nion sur les propositions qui y sont
énoncées.GENEVE, Le
28 avril
L976Le
Doyen:
Jean MULLERThèse L743
Nous tenons à exprimer notre profonde reconnaissance au pro- fesseur M.-R. SAUTER, directeur du Département d'anthropolo- gie de I'Université de Genève, directeur de cette thèse. Son appui incessant', les nombreux contacts qu'i1 nous a facilités ainsi que sa bienveitlante compréhension ont permis le déve- loppement de 1'archéozoologie dans Ie cadre du Département d'anthropologie. On sait en effet que cette discipline fait actuellement partie int.égrante de I'archéologie au sens large.
Les matériaux inédits, provenant des fouilles quril a effec- tuées dans la vallée supérieure du Rhône, quril nous a confiés nous ont également permis de jeter une petite lunière sur l'é- conomie de cette zone au passé passionnant.
Nos remerciements vont à M. v. AELLENT chargé de cours, direc- teur du Museum d'Histoire naturell-e de Genèver co-directeur de ce travail. Son amabilité nous a ouvert les riches collections comparatives d'ostéologie2 parmi lesguel-Ies plusieurs faunes néolithiques classiques publiées Par Reverdin, Revilliod et Dottrens.
L'amitié qui I éontolog ie
nous lie à M. G
des vertébrés
dede BEAUMONT,
ce même musée
conservateur de
pa- nousa été
dtungrand
secours.Nous
voudrions aussi
évoquer 1aqui fut notre maÎtre dans le si togie du quaternaire. Plusieurs ont contribué à la
connaissancetique de la
zonevalaisanne.
mémoire
du professeur A.
JAYETriche'domaine de la paléonto- de ses rapports
nonpubliés du
passé géoLogiqueet clima-
Nos remercl-ements
vont
égalementà
MadameE.
SCHMIDTprofesseur,
directrice du Laboratoire de préhistoire de I'Université
deBâle, qui a bien voulu accepter de faire partie du jury de
no-tre thèse.
Sacontribution
esù marquantedans Ie
développementde Ia recherche
archéozoologique mondiale.thodologie sur Ie terrain et en laboratoire
nousont
montréla nécessité drune récolte minutieuse de f information.
Plusieurs spécialistes
nousont permis de préciser notre
ima-ge de la faune et de 1'environnement au Néolithique valaisan, dont
notamment :Le professeur Berner gui
se Petit,-ChasseurM. $fELTEN, directeur du Jardin botanique de charge des analyses palynologiques du site du
à Sion.
Ses remarqueset Ies
dl-scussions queavec lui ont contribué à la vision
que nous nous avonsavons
de
Iaeues
végétation préhistorique de cette
zone.Le docteur S. SCHEIDEGGERT Professeur CMuseum relle de Bâle), qui a étudié la pathoJ-ogie de
I I Université connais sance
d I Histoire natu- certaines pièees
de de
Genève, nous la dynamique osseuses.
M. K.A.
HUNERMANN,conservateur de I'Institut et
Muséede
Pa-Iéontologie de I'Université de Zurich, qui a déterminé
unepièce
osseusede
poisson.M. J.
DESsE,paléontologiste au chantier archéologique
drAu-vernier, a
égalementdéterminé des pièces ichtyologiques et
nousen a fait des radiographies.
M. P. HAINARD, chargé de cours à a fait bénéficier de sa profonde végétale en Valais.
M. J.
TOBLER,vétérinaire
auxAbattoirs lement
donnéde précieux
renseignementsdu milieu sur
1apathologie
osseuse.de Genève, concernant
nous
a
éga- I tinfluence
Nous
remercions
égalementM. P'
MULLER,directeur d'Histoire naturelle de Coire
(Grisons)r qui
noussquelette rarissime du
moutonde Disentis.
du Museum
a prêté
IeNous Iten remercions.
pour terminer, nous voudrions encore dire notre reconnaissance à tous nos coIlègues archêozoologuesr êt spécialement, à MM.
P. DUCOS et F. POPLINI pour les discussions que nous avons eues et pour les articles qu'ils nous ont fait parvenir.
Ré sumé
Liste
( français , allemand r âDglais )
I
a) b)
Lirnitations Limitations
imposées voulues
V
des abréviations I INTRODUCT ION
a. Le domaine d'étude
Caractères géographiques Climat
b. Les sites
Situation
Données chronologiques c. Les méthodes
Biologiques
a) Détermination de I'âge b) Détermination du sexe
c) Reconstitution de Ia Èaille d) Estimation du nombre minimum
ct'rnctrvrctus e) Pathologie
2. Statistiques
d. Les IimitationsI IX
II
I8
19
19
2L 2L 26 L4 15
I8 I
2
I
2
2
5
I
II.- ETUDE DE LA FAUNE DES SITES
I. Rarogne-Heidnisch-Bùhl (Heidnischbiel) 2. Saint-Léonard ,'Sur le Grand pré"
3. Saint-Léonard II
4. Sion Saint-Guérin
Sion-Petit-Chasseur
5. Sion-Pet,it-Chasseur II, niveau inférieur 6. Sion-Petit-Chasseur L, Dolmen M VI
7 . Sion-Pet,it,-Chasseur T, couche 5b
8. Sion-Petit-Chasseur T., DoImen M XI 9. La Barmaz sur Collombey
9a. CoIlombey-Barmaz I 9b. Collombey-Barmaz II
III. CARACTERES DE LA FAUNE NEOLITHIOUE VALAISANNE
Int,roduc tion aux chapitres I I I et IV I Caractérisation zooLogique des espèces
a) Les espèces domestiques b) Les espèces sauvages
Autres caractères de Ia faune néolithique du Valais
2
29
4L
124 L28 145
r46
l6t
L64 L67
I93
198
2L9
227
228 228 248
25L
b) Les espèces domest,iques c) Les espèces sauvages d) Résumé
IV. COMPARAISONS EXTERNES
1. Les groupes de
25L 257 258
260 260 26L 262 262 262
263 265 a)
b) c) d) e)
Le Plateau Le Midi de
La Charente La Bretagne Italie du Nord Remarque s
Analyse des comparaisons
a) Les proportions entre faune domestique et sauvage
b) Analyse des proportions d'espèces c) Résumé par zone géographique
Le VaIais
Le Plateau suisse Le Midi méditerranéen La Charente
comparaison suisse
Ia
France2 3
265 273 283 284 285 286 287
V. CONCLUSIONS
Annexes:
Liste des stations de comparaison
M ens ur ations
287
293 295
Tab le s Ovis
des mesures
aries
L.Capr a
hircus
LBos
taurus
LSus domesticus Brisson
Bib 1 iograph ie
Légende des planches
P lanches
30r 302 322b 323 346
358
RESUME
Après avoir décrit sommairement Ies caractères géographiques et climatiques de la portion supérieure de la vallée du Rhône
(Valals, Suisse) r I'auteur présente Ies sites étudiés, au nombre de I0.
Leur position topographique (colline ou plaine) y est pré- cisée, ainsi que Ies données concernant 1a stratigraphie et les conditions de la fouilIe.
Tous les ensembles néolithiques étudiés sont rattachables au complexe Chassey-Cortailtod-Lagozza du Néolithique moyen d'ori- gine méditerranéenne. Les datations C I4 confirment ces faits.
D'autre part, certains éIéments du site du Petit-Chasseur à .Sion, ont été datés du Néolithique récent et final et même du Bronze ancj-en (dolmen M xI) . Les faunes qui en proviennent ont été in- tégrés dans cette étude
Lrauteur décrit ensuite brièvement Ies rnéthodes employées.
Drune part l-es méthodes biologiques (âge, sexe, taille, ostéomé- trie), d'autre part ceIles concernant le traitement des données obtenues.
. Certaines Iimitations ont été imposées par divers facteurs (nature du terrain, lacunes dans les publicationsr êtc.) r dtau- tres voulues par Itauteur. EIfes sont décrites dans Ie dernier paragraphe du chapitre I.
Le chapitre II contient la description détailtée des restes fauniques provenant des I0 sites ou portions de sites étudiés.
Les caractères généraux de 1a faune néolithique du Valais sont développés au chapitre II1. Les espèceg trouvées sont très semblables morphologiquement à celles du Néolithique drEurope occidentafe.
On note Ie très fort pourcenLage (9L.48 en moyenne) des es- pèces domestiques. Parmi elles, le mouton est dorninant avec plus de 508. La présence de moutons sans cornes est attestée au Bron- ze ancien (dolmen M xI à Sion) . Le cerf est I'animat le mieux
représenté parmi Ies rares espèces sauvages. On observe en outre I'absence presque complète des espèces alpines.
Dans le dernier chapitre, la faune néolithique du VaIais est comparée à cerre d'autres régions (plateau suisse, Midi de la France et Charente) .
L'analyse des proportions entre espèces domestiques et sau- vagesr ainsi que celle des pourcentages des diverses espèces do- mestiques, fait ressortir une nette parenté entre le valais et fe Midi méditerranéen.
En conclusion, I'auteur insiste sur la très forte influence du mirieu physique sur re type dréconomie animale et tente de
montrer Ies interactions comple.xes régissant l-es rapports "nature- culture " .
ZU SAMMENFAS SUNG
Nach einer kurzen Beschreibung d.er geographischen und kri- rnatischen Eigenheiten des oberen TeiIs des Rhonetals (VtalIis,
Schweiz), beschreibt der Verfasser 1O untersuchten Siedlungen.
Er umschreibt deren topographische Lage (Hùger oder Frach- l-and) sowie Angaben ûber die Stratigraphie und Ausgrabungsbeding- ungen.
AIIe beobachteten neolitischen Gruppen kônnen zv dem mittel- neoIit ischen Kompl-ex Chas sey-Cortai t lod-Lago zza mittelândischen Ursprungs gebracht werden. Die C L4 Datieïungen bestâtigen diese Tatsache. Anderseits waren bestimmte Elemente des petit-Chasseur in Sitten vom Spât- und Endneolithikum und sogar der Frùhbronze- zeiE (Dolmen M xI) . Die d.avon stammenden Faunen waren in dieser Studie eingeschlossen.
Der Autor beschreibt sodann kurz die angewand.ten lrlethoden, einerseits die biologischen Verfahren (Alter, Geschlecht, Grôsse, Osteometrie) , andererseits die der Verarbeitung der erhaltenen Daten.
Gewisse Einschrânkungen waren durch verschiedene Faktore bedingt (Bodenbeschaffenheit, Lùcken in den Verôffentlichungen, usw.), andere vom Verfasser gewoIIt. Sie sind im letzten Abschnitt des Kapitels I dargestellt.
Kapitel II beschreibt ausfùhrlich die faunischen Reste von den 10 untersuchten Siedlungenbzw. Siedlungsteilen.
Die allgemeinen Eigenschaften der neolitischen lrlalliser
Fauna erscheinen im Kapitel III. Die gefundenen Arten sind rnorpho- Iogisch denen des Neolithikums in Vrlesteuropa sehr âhnlich.
Bemerkenswert ist der sehr hohe Anteil (durchschnittlich 9L.42) der Haustierarten. Darunter ist das Schaf mit ùber 50t vorherrschend. Die Anhlesenheit von hornlosen Schafen ist in der FrùhbronzezeiE bestâtigt (Dolmen M XI in Sitt,en). Unter den seI- tenen !ùildarten ist der Hirsch am meisten vertreten. Man steIIt fest, dass die alpinen Arten fast gânzlich fehlen.
Im l-etzten Kapitel wird die neolitsche I,ùaIIiser Fauna mit der anderer Gebiete (SchweLzer Plateau, Sùdfrankreich und Cha- rente) vergl-ichen.
Die Analyse der Verhâltnisse zvtischen Haustier- und Vùitd- tierarten sowie die der Anteile der verschi-edenen Zuchtarten deutet auf eine starke Verwandtschaft zvrischen !ùaIIis und dem
mittellândischen Sûden.
Abschliessend betont der Autor den starken Einfluss d.er
physischen Umwelt auf die tierische t{irtschaftsart, und versucht die klompexen Wechselwirkungen darzustellen, die die Verhâttnisse
"Natur-Kultur " bestimmen.
SUMMARY
Af
ter teristics
Iand
)
ttrebriefly describing the geographic and weather charac- of the upper part of the Rhone VaIley (V,IaIlis, Switzer- author presents ten sites which have been studj-ed.
Their topographicat situation (hill or prain) is specified and facts are given concerning the stratification and excavation conditions. rt is possibre to rink up alL the Neorithic sites studied to the chassey-coïtailrod-]-agozza comprex, being Middre Neolithic, of Mediterranean origin. The radio-carbon dating con- f irms t,hese f acts. on the other hand 1 c€ïtain el_ements of the Pet'it-chasseur site at sion have been dated as late and finar Neorit,hic and even ord Bronze (Dolmen M xr). The fauna which originate f rom t.his period have been incl_uded. in this study.
The author then goes on to describe briefly the On the one hand, the biologicat methods (age, sex, metry) and on the ot,her, the digital processing of tained.
methods used.
size, osteo- the data ob- Certain restrictions were imposed by different factors such as the nature of the groundr 9ap in pubrications, etc. others
!{ere intentionar on the part of the author and these are des- cribed in t,he Iast paragraph of Chapter I.
Chapter II gives a detailed description of the faunal- remains originating f rom part or arl- of the t,en sites stud.ied.
one observes the very high peïcentage (9r.42 average) of domestic species of which sheep are predominant with more than 508. The appearance of hornress sheep is detected in the old Bronze age ("Dolmen M xr at sion). Red deer is the most represent- ed animal amongst the rare wild species. rn addition, one wilr observe the armost complete absence of Alpine species.
In the last chapter, the Neolithic f auna of the lVall-is valley is compared to that of other regions (swiss prateau, south of France, Charente).
The analysis of the proportions between domestic and wild species, and that of the percentage of the different domestic species, emphasizes the cl-ear relationship bet,ween the Wal-lis valley and the South Mediterranean.
To concluder the author insists on the very strong influence of the physical surroundings on the t,ype of animar set-up, and
attempts to show the int,ricate interact,ion governing the,,nature- cuIture" relationship.
LISTE DES ABREVIATIONS UTILISEES
Ait.
Ancon.
Ant.
Ar
tic
.Astrag.
bc
Cent,rotars.
ch. N.
Dét,.
Diagon.
Diam.
Diaph.
Dist.
DAP DT
Ep.
Epiph.
Ext..
Fac.
Fgt.
Fig.
Haut Ind.
Indét.
Int.
Juv.
Larg.
Long.
Max.
Min.
adu I te
anconaeu s an tér i eur
art icula ir
ea s
tr
aga I ienneavant
r '-c'
'::T;":.:i
noncentrotarsal
(e)chantier
Norddé terminé diagonal (e)
diamè
tre
d iaphys e
distal
(e)diamètre antéro-postérieur diamètre transverse
épaisseur épiphyse externe
facette fr
agmentfigure
hauteurindic
ei ndé t erm iné
interne juvéniIe Iargeur
longueurmaximum minimum
Mtc.
MTS . m
N NI',! I Oléc.
p.
PhaI.
P1.
Pm
Fost.
Proc.
Frox.
s s2
sp.
ssp.
Symph.
T v/
métac arpi en
métatar s i en
moyenne
arithmétique
nombre"
nombre minimum
d'i-ndividus
o Iécr âne pa9 e
pha Iange planche prémolaire
postérieur
(e) processus proximal ( e)écart-type
var ianc e e spèc e
sou s- e spèc e
symphys e
tota
I
marge
de variation
La zone étudiée correspond à de sa source au glacier du Rhône
Léman.
a) Le domaine d'étude
Notre travail a porté sur les sites néolithiques du Valaj-s 1) Caractères géographiques
la
va11éesupérieure
du Rhône,jusqu'à
sonentrée
dans 1eLes caractères du Valais ont été souvent décrit.s (Diction- naire géographique de 1a Suisse, 1910, tome 6t p. 159-165, Hainard, L969, p. 15). I1 importe d'insister, comme I'a fait Sauter (1963c, p. 2), sur le contraste existant entre les hauts reliefs bordant la plaine du Rhône et cette plaine alluvionnai- re.
Au nord de la vallée du Rhône, les Alpes bernoises présen- tent des pentes rapides, entaillées de vallées courtes, d'où s'écoulent souvent d'importants cônes de déj ection.
Au sud, Ie versant est beaucoup plus large, creusé de 1on- gues vallées à fond plat pouvant atteindre 30 km de longueur.
Ces différences de structure du paysage sont dues au sub- st,rat géoLogiguer êrr majorité calcaire au nordr cristallin et schisteux au sud.
rl ne faut pas négliger non plus les dépôts morainiques superficielsl Èraces des retraits du vaste glacier quaternaire.
Ces dépôts se trouvent sous forme de lambeaux et fournissent les matériaux composant les dépôts loessiques d'origine éolien- ne.
2) CIimat
Les caractères assez exceptionnels de Ia vallée du. Rhône
supérieur, ensoleillement et sécheresse, ont attiré I'atten- tion de nombreux auteurs, parmi lesquels on peut citer Bouët
(L972) , Roten (L964) , et bien d'autres.
Les climats passés ont également fait I'objet de plusieurs travaux basés soit sur 1'étude des phénomènes glaciaires (Be- zlnge (197I, L974), Bezinge et Bonvin (1973), Buhrer (1904), Burri (1955, 1962, L963, L97 4) | Forel Ct887) , Freymond (1971) ,
Gagnebin (1937) , Jayet (1950) , Rothlisberger (1973), Steiner (I931) , Swiderski (19I9)) , sôit sur 1'étude de 1a pa1éobotani- guêr restes de bois conservés dans les moraines ou pollens con- tenus dans des sédiments (Firbas (f 949),, Mar,3"étan (1935, 1955) , Markgraf (f969) , Villaret (1958) , !{eIten (1958, 1975) ) .
Dans notre
climatigues
quiles
données deétude I rroris: avons distingué deux grands secteurs semblent déjà exiÈter au Néolithique, d'après fa malacologie et des restes de vertébrés : a) Le secteur subatlantique, du lac Léman à Martigny.
b) Le secteur continenÈal, de Martigny à Brigue.
a) Le secteur subatlantigue est caractérisé
par
une végé- tation arborescente à feuilles caduques (chêne, hêtre, charme, orme et érable). Le climat est doux, avec des variations ther- miques peu accusées, une humidité relativement forte et uneluminosité faibIe.
Les silves sont bien développées sur 1es pentes et les fonds de vaIIée. On peut avoir, dans certains cas une forêt de
hêÈres et de châtaigners, avec une strate inférieure de fougè- res, de houx et d'ifs.
b) Le secteur continent,al
est fortement influencé par facteurs orographiques formant un vaste réservoir de 140mètres de long sur une largeur maximum de 65 km, entouré puissantes chaines de montagnes au nord et au sud.
Toute cette zane est soumise à un système de vents locaux, peu influencés par Ies grands courants atmosphériques.
les kilo-
de
On distingue un vent de fond (Ehalwind) qui monte des val- lées vers les sommets. Ce vent semble dû à un phénomène d'ab- sorption calorifique. Lrautre vent, celui des cimes (bergwind), effectue le mouvement inverse et descend vers le fond de la vallée.
Dans 1e Valais continental, 1e vent de fond est prédomj-nant.
Son action principale consiste en un brassage de Irair et à une
égalisation des températures. Il contribue aussi à 1'assèche- ment de 1'air, entraînant ainsi la formation dtassociations xé-
riques bien connues. Lraccentuation de ce caractère est dû à 1a
forte insotation. Nous empruntons ces diverses données à Guyot (1935, p. 16-35), dans 1a comparaison qu'i1 fait entTe le Valais et 1a va11ée d'Aoste. Le paral1èle avec 1a val1ée d'Aoste serait intéressant à étudier du point de vue de I'environnement. MaI- heureusement, Ies données pr.ovenant de cette régj-on sont rares, surtout du point de vue de la préhistoire. I1 sembler êrr effet,, que Ies sédiments des sites néolithiques valdôtains aient livré peu de matériel- osseux ou malacologiquer pêut-être à cause de
leur acidité.
Pour la région du VaIais, nous verrons que I'analyse de la faune des divers sites permetr dans une certaine mesurer de
montrer ces différences d'ordre climatique, donc aussi des va- riations de 1'environnement. Nous ne possédons hé1as point de documents concernant la palynologie des divers sitesr mais nous espérons quelques résultats à venir.
Nous devons signaler une étude récente de lrlelten (f975) sur une carotte de sondage dans 1e lac de Montorge, à une altitude de 650 m environ, à 800 m à vo1 d'oiseau du site du Petit-Chas-
seur à Sion. Lrauteur constatet Lots de 1a phase atlanÈique, I'appariÈion de défrichements importants qui pourraient débuter vers 52OO b c. Il-s sont accompagnés d'une agriculture modesÈe
de céréales. Cette date semble fort ancienne, comparée à ce1le du niveau néolit,hique du site du Petit-Chasseur II (3180 + 100
b c. et 3150 + 7A b c.). ce fait, s'iI est contrôIé, laisserait supposer I'existence de sj-tes néolithiques plus anciens que
ceux connus actuellement t cotrespondant noires trouvées dans le sondage profond Sion.
peut-être aux couches du Petit-Chasseur I à Pour résumer, i1 semble que les changements au nj-veau de
la végétation aient été assez peu marqués dans la zone basse qui nous occupe, alors qu'en moyenne et haute altituder orr
observe le développement des forêts de sapins et de la chênaie mixte dans certaines zones (!{elten, 1958, p. 150-175, Sauter,
19 63c , p. 2-3) .
comme nous I'avons dit plus haut, les faunes malacologiques néolithiques et actuelles confirment les données climatiques observées au niveau de la végétation. une étude plus complète de ce domaine serait à envisager, bien que les documents sub- fossiles soient encore rares.
On peut mettre en évidence deux grands groupes ltun caractéristique de milieux ouverts, avec une
ce pour des terrains secs et ensoIeillés, l,autre d'un couvert f orestier plus humid.e,
Ces deux groupements montrent, égal-ement 1a par VaIais climatique en deux zones, le Valais centïa1 tinental et le Bas-VaIais à d.ominante subatlantiqu
Les espèces caractéristiques du premier groupe Zebrina detrita (Mù11. ) , Jaminia quadridens (M
de mollusques, nette préféren-
témo ig na n t tition du
à climat con- e.
sont:
ù11. ) , Vallo- nia costata (Mù11.
)'
Pupilla muscorum (Mù1f. ) et Fruticicolastri
ella (Drap. )Le second groupe comprend les espèces suivantes :
Discus rotundatus (Mù11. )
r Discus ruderatus
(fer.
CochLo- dina laminata Mont. , CIausilia parvula Stud. , Helicodonta obvolg9a. Mù11., Helic iqona 1apicida L. et Orcula doliolum Brug.Les éréments du premier groupe sont particulièrement bien représentés dans les couches néolithiques du Petit-Chasseur à
Sion (Sauter, Gallay et Chaix, L97L, p. 30-34) al_ors que les espèces appartenant au second proviennent principatement des sites de Collombey-Barmaz I et II.
),
On trouve en outre quelques espèces témoignant de la proxi- rnité de zones humides ou marécageuses, comme Cochlicopa lubri-
ca Iulù11., Succinea oblonqa DraP. et Galba truncatuIa Mù11.
Toutes ces espèces gion valaisanne.
vivent encore actuellement dans 1a ré- II faut néanmoins citer la présence
de Discus
ruderatus (Fér.) à Collombey-Barmaz. Cette espèce, remontée actuellement à des altitudes supérieures à f000 m dans cette zone, est caractéristique du Pléistocène (Mermod, L930; Favre, L927, p.193).
Ces divers facÈeurs de 1'environnement que nous venons de
passer rapidement en revue ont certainement joué un grand rôle dans la situation des sites néolithiques de cette portion de
Ia vaIlée du Rhône supérieur.
b) Les sites f) Situation
Nous ferons simplement quelques remarques sur 1a positj-on des sites par rapport à la vatlée du Rhône (carte p.6 ). Nous
avons négligé volontairement dans ce travail des aspects nou- veaux mis en lumière par 1'école de Cambridge et mettant en évidence certains caractères nécessaires à 1'étude globale d'un site archéologique. Ces recherches font aussi bien appel à Ia position topographique du site envisagé qu'aux notions de territoire et de ressources potentielles, définies dans les travaux de Forde (f934) r Higgs (L972) r Jarman (L972) et Barker
(Ie73).
On observe tout d'abord guer dans Ie VaIais continental' Ies sites néolithiques, excepté Gtisr sê trouvent sur 1a rive droite du Rhône, c'êst-à-dire sur I'adret. C'est Ie versant Ie mieux
exposé, favorisant la culture de 1a vigne (Sauter, L963c, p. 2).
Dans Ie Vatais subatlantique, nous assistons au phénomène in-
Position qéoqraphique du Valais et
carte des sites
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verse : les sites sont placés sur Ia rive gauche du Rhône et sur I'ubac. Cependant, dans cette zone, du fait du climat et de I'orientation de la vallée, les différences sont moins mar- quées entre les deux flancs. On pourra citerl à I'appui de
cette observation, 1e site de Saint-Triphon dans 1e canton de
Vaudr gui se trouve sur la rive droite du fleuve. La position des habitats par rapport à la plaine du Rhône est aussi un
é1ément à considérer. Il semble bien que les collines dominant la plaine aient été un lieu de prédilection pour les Néolithi- ques de cette région, et même des zones proches.
En effet, 4 sites que nous avons étudiés (Rarogne-HB II, Saint-Léonard "Sur 1e Grand Pré", CoJ-lombey-B T et Collombey-B II) sont placés sur des éminences dominant plus ou moins la plaine rhodanienne. On pourra rapprocher de ces dernières des
sÈations comme la colline des Fourches à Sembrancher r et le si- te de Saint-Triphon (VD) gui, malgré une occupation qui semble plus tardive, sont égalemenÈ situés sur des collines.
La position élevée de ces sites avait déjà été signalée par Sauter (I963c, p. 4-5) comme un é1ément caract,éristique de
ce complexe cuIturel. Certains cimetières de 1a vaIlée drAoste montrent en effet des exemples semblables (VoIlein, commune de
guart). Mais la règle n'est pas générale et plusieurs sites figurant dans cette étude se trouvent en bordure de la plaine, très peu éloignés en altitude du niveau actuel du Rhône.
Nous figurons dans le tableau suivant le résumé de ces don- nées d'altitude .
S ite Al-titude
ab solue
Altitude par rapport
auniveau actuel du
Rhône Rarogne HB IISaint-Léonard "Grand Pré"
lollombey-B I 3ollombey-B II Saint-Léonard II Saint-Guér in
Sion-PC II niv. inf.
773 m 598 m 480 m 445 m 510 m 494 m 485 m
130 m l-00 m
50 m 20m 8m 10m 1m
On doit donc supposer que les conditions pénibles pouvant exister en plaine (marécages et moustiques) nront pas découragé les habitants d'un site de f importance du petit-Chasseur.
L'ensemble de Saint-Martin de Corléans, au sud d'Aoste, est de même situé à une très faible altitude par rapport au niveau de la Doire BaItée.
Le rôle défensif des collines envisagées semble à négliger quand on connait res moeurs apparemment pacifiques des agri- culteurs-éleveurs valaisans du Néolithique.
Cependant, on ne peut nier la présence fréquente de sites sur Ies hauteurs, ainsi que 1'a souligné Vonbank (I948, p. 105- IL2, planche XII) pour Ies sites pré-et protohistoriques de Ia va11ée supérieure du Rhin.
2) Données chronoloqiques
Leur situation dans 1e contexte européen et I'ensemble de Ia Suisse est mis en évidence sur Nous avons adopté une numérotation des sites en
haut de la val1ée.
p.6
par rapport
àla carte p. I0.
partant
duNous avons la succession suivante, visible sur 1a carte
Abréviation
I
2 3 4
Rarogne- He id.n i s chbùh I Saint-Léonard "Sur le Saint-Léonard II
Sion-Saint Guérin
TÏ
Grand Pré "
infér ieur VI
II 1ï
II-niv. inf.
I-M VI
r-5b
I-M XII II
HB
SL.
SL S.G
PC PC PC PC
c-B c-B 5. Sion-Petit-Chasseur II-niveau
6. Sion-Petit-Chasseur I-Dolmen 7. Sion-Petit-Chasseur I-couche 8. Sion-Petit-Chasseur I-Dolmen 9. Collombey-Barmaz I
10. Collombey-Barmaz II
M
5b
M XI
Le compfexe livré plusieurs
Ltordre que donc pas comPte
Remarque : Les sites suivant les données
Les dates C L4 donné que les dates ensemble,
classés dans I'ordre d'étude et non
chronologie.
archéologique de Sion-Petit-Chasseur nous a éléments d'étude.
nous avons adopté pour 1a description ne tient des différences chronologiques observées.
Nous indiquons ci-dessous les principales données concer- nant Ia datat,ion de ces divers éléments :
so
nt de la
sont toujours données bcr et nous n'avons minimum et maximum pour chaque site ou
Site Complexe
culturel
Datation absolue C L4Néolithique moyen
Néolithique moyen
Néolithique moyen
Néolithique moyen Néolithique moyen
Néolithique récent
Néolithique final Bronze ancien Néolithique moyen Néolithique moyen
Pas de datation
2800 Pas Pas
+
de de
100
bc
(B-234)datation
data
tion
3150
+
70bcl3180 +
100 bc(B-21I1 et
B-2I10)2O7O
+
l0Obc/2340+
1-20 bc(B-2480
et
B-2479) Pas de datationL740
+ 60 bc
(8-2596) Pas de datationPas de datation
o
F{o (t
arl o dÉ oo
p, o oo
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0, Fl Ê, P.o o5 g Gênee
1.2tô
4.8
--
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5
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Genève
on o Mil-an
{otz
Marseille Io
Ot
ce 0
o
Bâ1e Orléans
tes
lra
7 3-4
o
ejj
Le
ce au
complexe culturel sous-entend dans ce cas I'appartenan- groupe Chassey-Cortai I lod-Lago zza.
Comme on peut le voir' nous avons intégré dans notre étude la faune provenant du dolmen M XI, à Sionr bien que cet ensen- ble soit daté du Bronze ancien. Cette annexion s'expligue d'une part à cause de 1a faiblesse numérique de Ia plupart des échan- tillons f auniques que nous avons étudiés. La f aune du t"t XI ap- porte donc un ensemble cohérent et riche non négligeable.
D'autre part, comme nous 1e verrons lors de 1tétude de cet- te faune (p. 161) t sa composition se révè1e très semblable à celte des autres sites néolithiques et i1 nous semble que c'est une bonne introduction à 1'étude de l'évolution des faunes pré- et protohistoriques de cette zone.
Lrat,tribution culturelle au complexe Chassey-Cortaillod-La- gazza est évidemment grossière, mais nogs ne pensons pas pou- voir, à partir de l'étude des restes fauniques qui nous sont connus actuellement de cette aire , Pousser plus Ioin Ia discri- mination de tYPe culturel.
Pour ces questions d'ordre plus
archéologique,rera
avecprofit aux articles de Sauter
(1948a et1963b
,
1969et Sauter et Gallay,
1970).c) Les méthodes
r) Biolo igue s
aspect. Les limites de 1a
et Irutitité
desdont
Ducos (1968, Nousntinsisterons
Passur cet
détermination scopique sont
connuesa été soulignée Par divers
auteurson se réfé- c1 L954'
me sure s
3-s) . les es-
p
Les mesures
principales
que nous avonsprises
pourpèces les mieux représentées figurent à la page 295 et ss. EIles sont tirées de 1'ouvrage consacré à Ia faune néolithique de Burgâschisee-Sûd (Boessneck, Jéquier et Stampfli, 1953). Lrou-
vrage fondamental de Duerst (L926a) nous a également été fort utile.
Au niveau scopique, certai-ns travaux ont été utilisés :
Pour 1es ovicapridés, Boessneck, MùLler et reichert (rg64) , Payne (L969) et, Cornevin et Lesbre (tg9f).
Pour les bovidés au sens strict, les travaux de stanpfli (in : Boessneck, Jéquier et stampfli, r963) ainsi que r'étude de Lawrence (1951) nous ont été utiles.
La détermination des lagomorphes a été facilitée par 1es travaux de Lesbre (I892) et Koby (Ig5f).
Les planches figurant dans 1'atIas de Schmid (L972) nous ont été d'un grand secours. Dans cett,e catégorie, ir faut ci- ter aussi les travaux de Hue (1907) , cornwall (1956), Lavocat
(1966) et Pales et Lambert (1971).
cependant, 1'aide la plus efficace nous a été fournie par Ie riche matériel- des collections du Museum d'Histoire naturel- le de Genève.
Certains
problèmes nousont été facilités
Howard(1963), Hatting
de
séparat,ionmétrique des
ossementspar les travaux de Dottrens
(L947) ,(1975) et Hartmann-Frick
(1960).Toutes les d.imensions sont données en mitrimètres, avec une précision de L/l-0. ("aIcu1ée au vernier). Seules Ies tail_
les reconstituées sont en centimètres.
Pour chaque mesure, nous donnons ra moyenne et la rnarge de
variation. Pour une série de mesures supérieure à 6, nous don- nons 1a variance et I,écart-Lype.
Dans certains casr nous avons eu recours à Ia présentation graphique de certaines données. Cette méthode permet de rendre plus visibles Ies groupements obtenus (Ducos, Lg68 p. 4).
comme nous 1e
verrons dans re
paragraphe consacréaux limi-
tations de cette étude,
nousn'avons pas effectué de
comparai- sonsd'ordre
mathématigueentre res stations
ét,udiéeset
ressites de référence. seules
1es moyenneset res
margesde varia-
tion seront sons (voir
envisagées dans le p. 19 1es méthodes
chapitre consacré aux comparai- statistiques employées) .
Remarque
L'attribution spécifique pose quelques problèmes de nomen- clature systématique que nous voudrions expliquer ici.
Nous emploierons le terme d'ovicapridés pour désigner les restes appartenant à la chèvre et au moutonr dans ]e cas où la discrimination n'a pas été possible. Ce terme, d'un usage cou- rant en archéo-zooLogie est faux du point de vue systématique.
Le terme adéquat devrait être Caprinés, sous-familIe des Bovi- dés, comprenant entre autres Ovis et Capra (ElIerman et Morri-
son-Scott ' l9 5l-) .
La nomenclature des espèces domestlques pose également des problèmes. Les noms scientifiques devraient être modifiés de l-a manière suivante :
Le Le
boeuf : Bos primigenius taurus L por c : Sus scrofa domesticus Brisson ces deux ani-maux n'étant
le boeuf de I'aurochs et Ltaurochs porterait donc nius Boj. et 1e sanglier, Sus
que comme des sous-espèces, sanglier.
de Bos primigenius DrLmlqe- scrofa L.
bo euf por c
mouton chèvr e
chien considéré s
le porc du
le nom
s crofa
La difficulté se manlfeste avec 1'emploi de termes comme brachyceros ou palustris , car on ne peut mettre sur Ie même pi ed brach ceros, taurus et primigenius, les deux premiers ter- mes étant beaucoup plus proches entre eux que de primigenius.
Nous adopterons donc 1a nomenclature suivante : Bos primiqenius taurus L
Sus scrofa domesticus Brisson Ovis aries L
Capra hir_cus L Canis familiaris L
Pour simplifier, nous n'indiquerons que le terme sub-spé- cifique en éliminant 1e terme intermédiaire. Dans 1e texter on
trouvera en outre plusieurs j-ndications montrant que certaines de ces espèces domestiques sont apparentées à cerles décrites
par les
auteu'rspar les
termes brachceros et palustris.
Il reste, Ia détermination étant importants à traiter. Nous en avons
a) Détermination de 1'âge b) Détermination du sexe c) Reconstitution de la taitle d) Estimation du nombre minimum e) Pathologie
La fusion des épiphyses peut, préciser un âge. L'usure dentaire
achevée, plusieurs aspects retenu 5 principaux:
d'individus
dans certains cas, servir à
apporte également d'utiles a) Détermination de 1'âge
De nombreuses méthodes complérnentaires sont applicables:
T emp 1a c eme nt Age dréruption dentaire et chronologie du
Fusion des épiphyses
Fermeture d.es sutures crâniennes Usure dentaire
Etude des bois pour les Cervidés Taille et morphologie.
Nous empruntons ces divers caractères à chaplin (.L97 L,
p. 77) - Parmi ces diverses méthodes, certaines se sont révé1ées utiles alors que d,autres étaient peu applicables.
comme on peut le voir sur 1e tableau concernant la conser- vation des diverses parties du squelette (tabreau p. 255-256), les dents sont 1'é1ément dominant. crest donc sur erles que nous nous baserons pour estimer les âges. souvent également, ce
sont les dents qui nous ont permis la meirleure estimation du nombre minimum d'individus. Nous reparlerons de ce problème plus loin.
indications pour faire des classes d'âges parmi les
animauxadultes. Les autres caractères cités ont
ét,étrès
peuutilisés, vu la pauvreté et 1'état fragmentaire de notre matériel.
Pour 1a détermination des âges dentaires et épiphysaires nous avons eu recours à plusieurs travaux :
Lesbre (L922, p. 19 et 559-573) , Ellenbeçger et Baum (L914, p. 356-357), SiIver (1969, p. 283-302), Kùpfer (1935), Duerst
(L926a, p. 171-2Og) , Gabriel (1934, p. 17)
' Kratochvil (L969, p. 29), Schmid (L972, p. 15-71), Cornwall (1956, p. 227), Baumann (L949) .
Le faible nombre d'é1éments ne nous a pas permis 1'établis- sement de courbes d'âge telIes que Ducos les a décrites (1968, p. g-L4). Nous avons présenté la répartit,ion des âges sous for- me d'histogrammes représentant la fréquence des diverses clas-
ses obtenues, en fonction également du nombre minimum drindivi- dus par classe. Mais nous devons rappeler que pour ce travail, les grandes séries nous ont fait défaut et que I'appréciation de Ia répartition des âges dans une population donnée serait perf ect j-ble.
Les histogrammes obtenus sont Ie résultat du calcul des di- verses classes basées sur l'étude dentaire et' complétés par
l,étude des fusions épiphysaires. Pour cela nous avons utilisé 1a méthode décrite par Chaplin (I971, p. L2B-I34) '
b) Détermination du sexe
cette partie si importante dans I'étude d'une faune pré- historigue n'a malheureusement fait lrobjet que de rares tra- vaux. Son intérêt n'est pas négligeable lorsque I'on voit I'influence du sexe sur Ies données ostéométriques. Plusieurs interprétations sont erïonées à cause de Ia méconnaissance du dimorphisme sexuel. Le cas le plus connu de cette méprise est
la création de la sous-espèce de mouton, Ovis aries studeri Duerst, provenant de Locras et qui nrest autre que le mâle de Ovis aries palustri.s Rùt. (neitsma I L932). Sur le site de sion
nous pensons avoir également montré que cette différence est sexuelle et non subspécifique.
La différenciation sexuelle peut être facilit.ée dans cer- tains cas par des é1éments caractéristiques, ainsi le dimor- phisme sexuel des canines de suidés, la présence de bois chez
les mâ1es de cervidés (renne excepté), la forme des chevilles osseuses clnez l-es ovicapridés.
Cependant, dans de nombreux cas, ces é1.éments manquent.
On doit afors employer 1a méthode des marges de variation d.e ehaque sexe. CeIle-ci présente plusieurs inconvénients.
On possède peu d'études sur les différences sexuelles des es- pèces actuelles du point de vue de I'ostéométrie. Drautre part,
lorsqu'on est en possession de tel1es études, peut-on être sûr que les limit,es trouvées sont applicables à une populatj-on pré- historique? De plus, 1es faunes domestiques que nous étudions sont susceptibles de contenir des animaux châtrés, dont on a
pu prouver qu'ils se trouvaient dans 1a zone intermédiaire en- tre les femelles et Ies mâIes (Howard, 1963, p. 91-100).
Le choix des dimensions.à prendre est également important et lrindice obtenu doit être 1e plus possible indépendant de
la taille absolue de I'animal. Higham, dans un travail remar- quable (I969c, p. 63-74), a montré la valeur de l_'indice 1ar- geur dist,ale maximum de Ia diaphyse : largeur maximum de I,épi- physe distale pour la discrj-mination sexuelle de métapodes de
bovidés.
CependantT comme 1e remarque Chaplin (1971, p. I05), la discrimination des sexes par d,es indices et des dimensions peut êt,re valable pour une espèce alors qu'eIIe ne I'est pas pouï I t autre.
Pour les pu faire dans
quelques déterminations sexuelles que nous avons
Le
cadre de cette étude,
nous nouscaractères.
sommes basés
sur différents
Pour les ovicapridés, Ies chevilles osseuses nous ont donné
de bons résultats, figurant sur l-e graphique p. 303
Dans certains cas, nous avons employé 1a méthode de Boes- sneck, Mùller et Teichertr basée sur les dimensions de I'omo- plate (L964, p. 59). Les autres déterminations, basées sur des différences morphologiques de divers os nront Pu être faites gue rarement. De plus, crest Ià que nous avons constaté la pré- sence fréquente drossements qui possèdent des caractères inter- médiaires et qui ne sont donc pas supeTposables aux schémas de
la publication.
pour les bovj-dés, à part les chevilles osseuses qui nous donnent quelques indications draprès Dottrens (L947 2 p. 460-462) Ies indices calcuIés sur les métapodes donnés par Boessneck
(1956c, p. 75-90) n'ont pu être utilisés du fait de la fragmen- tation de ces os.
Pour Ies suidés, seuls les caractères des canines nous ont permis quelques déterminations sexuelles. Dans certains cas éga- lement, Ia forte dimension d'un os peut indiquer la présence dtun mâle1 pouï autant qutil se tïogve danS Ia marge de varia- tion de 1'espèce considérée.
Comme nous Ie verrons plus 1oin, les faunes gue nous avons étudiées sont particulièrement pauvres en espèces sauvages. Les quelques études consacrées au problème du dimorphisme sexuel des divers animaux sauvages nous ont été peu nécessaires. Dtautre part, Ia fragmentation de Ia plupart des os, du bassin en parti- culier, ne nous a pas permis de les appliquer.
Nous voudrions néanmoins citer 1e travail de Bosold (1958) sur 1'étude ostéométri-que différentielle en vue de 1a discrimi- nation des sexes, ceci pour les espèces principales d'herbivo- res sauvages. I1 faut signaler également, à propos des cervidés, Ie Lravail de.Iéquier (in: Boessneck, Jéquier et Stampfli, L963' p. 96-103 et p. LL2-113), dans le cadre de l'étude de la faune de Burgâschisee-Sùd. L'auÈeur reprend et complète les études classiques de Beninde (I937) ' de Nachreiner (L926) , Schmaltz
(L924) et Stroh (1934) .
c) Reconstitution de 1a taille
I1 existe,
commeen ant,hropologie, plusieurs
méthodes dereconstituti-on de
1ataiIle au garrot.
Lesmeilleurs corréta- tions srobservent entre 1a taille et 1a longueur des os
longs.Hélas ces derniers sont rarement intacts
dansune faune préhis- torique.
Nous obtenonsdonc
seulementdes indications qui
peu-vent être intéressantes en les
comparantà celles
obtenues pard'auÈres auteurs travaillant avec les
mêmes méthodes.Pour les ovicapridés7 nous avons empi-oyé les données de
Teichert, (1975) et de Haak (1965) .
Pour Ies bovidés, celles de Boessneck (f956) UaséeE héIas uniquement sur 1es métapodes. La méthode de Due:rst (1904) semble difficilement applicable.
La tail1e des porcs et sangliers a été obtenue en utilisant les coefficients de Teichert (1969) .
Pour les rares restes de chien, seules les longueurs basales du crâne ont pu être estimées d'après Brinkmann (1924) et Dahr
(1937). Les méthodes de Koud.e1ka (l-884) et de Ghetie et Mateesco (1971), basées sur les os longs, n'ont pu être appliquées.
d) Estimation du nombre minimum d'individus (NMI)
Le calcul de ce nombre, bien qu'iL soit critiqué par cer- tains (Ducos, 1969, p.6-8) nous semble utile. I1 permet, en ef- fet, de rendr:e compte dtune certaine manière de Itimportance
d'un cheptel. D'autre part, Iorsque Ia durée d'occupation d'un site est connue, iI permet d'en estimer 1e nombre d'habitants
(Boessneck, Jéquier et Stampfl-i, 1963, p. 203-204i Poplin, 1975) Nous avons donc toujours donné cette valeur (NUf) d'après la méthode énoncée dans un travail récent (Gallay, Chaix et Menk, L974, p. 37-39), méthode largement inspirée de celle de
Chaplin (1971, p. 70-75J.
e) Peu n I avons usure).
Patholoq ie
de restes Présentent pas relevé de traces
des aspects dtanomalies
pathologiques. Nous dentaires (nombre ou
Les affections Ies plus apparentes se trouvent sur trois os de boeuf provenant du dolmen M xI à sion. Le Dr scheidegger de
Bâ1e et fe Dr Tobler, vétérinaire à Genèver ont contribué au diagnostic et à la description de ces pièces1 que nous donnons à la page 181 et PI. III ' fig. 20.
A part ceIa, nous ntavons observé que deux os présentant une ostéophytose discrète. Il s'agit d'une phalange 3 de porc provenant de Rarogne HB II, qui montre des ostéophytes sur sa facette proximale. Drautre part, un métatarsien, également de porc, présente quelques ostéophytes sur 1e rebord antérieur proximal.CettepièceprovientdeSaint_Léonard.
2.
SratistiquesLes méthodes de calcul
comme nous I'avons dit plus hautr nous avons limité au ma-
ximum I,appareil statistique. Nous nous sommes contenté de don- ner certaines valeurs importantes permettant des compaTaisons entre sites.
Ces val-eurs sont N: Ie
m:la w: la
nombre absolu d' é1éments moyenne arithmétique
maïge de variation
Nous avons également calculé deux qui rendent compte de l'étendue d'une d'une valeur quelcongue : la variance Ces paramètres sont donnés Iorsque 1e
se N : 6.
paramètres statistiques
mesure ostéoméÈrique ous2 et l-'écart-type
s.nombre de mesures déPas-
Dans le chapitre des comparaisons entre st,ations, nous avons employé un test comparatifr le test de T de student, cor- rigé par Bessel pour les petits échantillons.
Nous rappelons brièvement la marche que nous avons suivie, soit :
échantillon I : n I : nombre de mesures nécessaires pour calculer 1a variance s l. Effectif de
cet échantillon.
échantirlon 2 z n 2 z effectif de cet échantillon et s 2 sa
var ianc e .
Hypothèse: ces deux échantillons sont pré1evé s d.ans des et la variance.
populations identiques par Ia
moyennenlsl2 +
n2s22 Estimation combinée de Ia variance : 92n1*n2 2
soi-t 1a variance S.
Estimation optimale de I'erreur-type d.e la différence des noyennes â.= deux échantillons :
st S +
nI
n2différence entre les moyennes de deux échantillons : D Le test de St,udent donne l=
sr
le nombre de degrés de liberté de ce t est de nl + n2 2.
t
I
D
En consultant que la différence cette probabilité est significative
les tables de E I on y trouve la probabilit,é observée D puisse se produire au hasard. Si est égaIe ou inf,érieure à I 8, Ia différence et I'hypothèse sans doute fausse.
Cette méthode tions d'empIoi, à
nécessite
savoir la
la vérification préal-able similarlté des variances.
des condi- Pour ce