HAL Id: jpa-00212716
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Sur la pente du plateau des compteurs de geiger à argon
et alcool éthylique
Jacques Franeau, Fernand Grard, René Libert
To cite this version:
A.
SUR LA PENTE DU PLATEAU DES COMPTEURS DE GEIGER A ARGON ET ALCOOL
ÉTHYLIQUE
Par
JACQUES
FRANEAU(*),
FERNANDGRARD
(**)
et RENÉLIBERT (***),
Résumé. 2014 L’étude expérimentale des facteurs influençant la pente du plateau des compteurs de Geiger, contenant un mélange d’argon et d’alcool éthylique, a montré qu’au delà d’une certaine
pression partielle d’argon la pente restait pratiquement constante.
L’étude des causes de cette pente a mis en évidence qu’au début du plateau, celle-ci est due à la
hauteur inégale des impulsions ; ensuite ce sont les impulsions parasites qui constituent une cause
importante, toutefois celles-ci ne sont pas suffisantes pour expliquer la totalité de la pente. Abstract. 2014 The experimental study of the plateau of Geiger counters, filled with a mixture of argon and ethyl alcohol, has shown that the slope remains practically constant beyond a
certain partial pressure of argon.
Study of the causes of this slope made clear that at the beginning of the plateau, the cause resides in the differences of the height of the pulses ; further on, the secondary pulses become an
important cause ; however these are not sufficient to explain the whole slope.
PHYSIQUE APPLIQUÉE 19, 1958,
A. Introduction. - Pour un
compteur
deGeiger
autocoupant,
lapente
duplateau
de la courbedonnant le taux de
comptage,
en fonction de latension
appliquée, dépend
de lacomposition
et dela
pression
totale dumélange
gazeux.On sait que la
pente
duplateau.est due,
tout aumoins en
partie,
à desdécharges
ouimpulsions
parasites qui
succèdent auxdécharges provoquées
directement par le passage de
particules
dans lecompteur.
L’intervalle detemps qui sépare
l’impul-sion
parasite
del’impulsion
principale
est de l’ordre dutemps
mis par les ionspositifs
pourparcourir
l’intervalle
compris
entre les deux électrodes(quelques
centainesdey sec)
[6],
[7], [9], [10].
Dans ce travail nous avons étudié le
compor-tement
expérimental
d’uncompteur
deGeiger
con-tenant unmélange,
à concentrationvariable,
d’argon
et d’alcooléthylique.
Nous avons d’abord mis en évidence le fait que
la
pente
duplateau
resteindépendante
de lapression partielle
d’argon,
pour différentes valeurs de lapression
partielle
d’alcool(5,
10,
15 et 20 mmHg),
lorsque
lapression
totale estsupérieure
à 100 mmHg.
Dans la seconde
partie
du travail ,nous avons étudiésystématiquement
les causes de lapente
duplateau.
Au début duplateau,
lesimpulsions
sont degrandeurs inégales
et sontenregistrées
ennombre croissant au fur et à mesure que la tension
augmente.
Dans lapartie
rectiligne
duplateau,
toutes les
impulsions
sont sensiblement de mêmegrandeur
(pour
autant que le nombre desimpul-sions,
dont le début tombependant
letemps
derestitution,
soitstatistiquement
négligeable).
Nos(*) Professeur à la Faculté Polytechnique de Mons.
(**) Chercheur à l’Institut Interuniversitaire des
Scien-ces Nucléaires (Centre annexé à la Faculté Polytechni-que de Mons).
(***) Ingénieur électro-mécanicien A. I. Ms.
essais ont montré que dans cette
région,
lapente
neserait due
qu’en partie
auximpulsions
parasites
qui
succèdent auximpulsions
provoquées
par lepassage d’une
particule
ionisante dans lecompteur,
et cela dans un intervalle de
temps
compris
entre letemps
mort ducompteur
(de
l’ordre de 200 ysec)
et 600 à
700 y
sec. L’élimination de cesimpulsions
parasites,
au moyen d’unsystème
decomptage
susceptible
de resterbloqué
pendant
untemps
supérieur
à700 y
secaprès
l’enregistrement
d’uneimpulsion,
laisse subsister unepente
résiduellequi
reste sensiblement constante dans un
large
inter-valle de
pression
et de concentration dumélange
gazeux.B.
Description
del’appareillage
utilisé.-L’appareil
destiné auremplissage
descompteurs
de
Geiger
a été construit entièrement en verrepyrex, tous
joints
soudés. Une pompe rotative àhuile assure un vide de l’ordre de 10-2 à
10-3 mm
Hg.
Comme lesimpuretés présentes dans
lemélange
alcooléthylique-argon n’altèrent
lEspropriétés
de ce dernier que pour desconcen-trations de l’ordre de 1
%
etplus
[2],
nous n’avonspas cherché à
parfaire
le vide. Afin de faciliter etd’accélérer le
dégazage
descompteurs,
il a étéplacé
entre la pompe à vide et
l’appareil
destiné aurem-plissage proprement dit,
unpiège
refroidi au moyend’un
mélange
deneige
carbonique
et d’acétone(-
80°C).
Le contrôle du vide se faisait au moyen d’une
jauge
de Pirani. Leremplissage
ducompteur
nes’effectuait
qu’après
dégazage poussé,
c’est-à-direlorsque
lapression
restait voisine de 10-2 mmHg,
durant
plusieurs
heures.Des
précautions
particulières
ont étéprises
afind’éviter la
présence
accidentelle d’air dans lemélange
gazeux ducompteur.
Le ballon destiné austockage
del’argon
était relié au reste del’appareil
85 A par l’intermédiaire d’un robinet pourvu d’un
joint
de mercure. La teneur en
oxygène
et en vapeurd’eau de
l’argon
utilisé était inférieure à0,01 %.
L’alcool
éthylique
(pour analyse),
après
déga-zagesoigné,
était distillé sous vide dansl’ampoule
destinée à contenir la réserve d’alcool pour les essais futurs. Afin d’éviter la dissolution éventuelle
d’air dans cet
alcool,
celui-ci était constamment inaintenu sous vide. Avantchaque remplissage
ducompteur,
lespremières
fractions de vapeur étaientévacuées.
Le
compteur
deGeiger
utilisé est de construction trèssimple.
Il consiste en uncylindre
d’aluminiumde 24 mm de diamètre intérieur et de 90 mm de
longueur,
dans l’axeduquel
a été tendu un fil detungstène
de0,1
mm dediamètre,
faisant officed’anode. Ce fil est soutenu à ses extrémités par
deux
disques
depaxolin,
dont l’un est traversé parle tube d’amenée des gaz. Le tout a été rendu
étanche par scellement à la
piscéine.
Avant leurassemblage,
la cathode a étépolie
intérieurementet les divers organes du
compteur
ont étésoigneu-sement
dégraissés.
Le
compteur
ainsi constitué a lapropriété
deprésenter
desplateaux
àpente
relativement élevée. Cette circonstance n’a pas étéjugée
défavorable,
étant donné que l’intérêt du travailportait
enordre
principal
sur lapente
elle-même. Lesplateaux
ont été relevés au moyen d’un
intégrateur
dont letemps
mort est de l’ordre dequelques
y sec. Parconséquent,
deuximpulsions
dont les débuts sontdistants d’un
intervalle
detemps
supérieure
à cetemps
mortpouvaient
êtreenregistrées
si leurgrandeur
était suffisante.L’appareil
est pourvud’un discriminateur
d’amplitude qui
nous a étéutile pour la détermination de la tension
d’amor-çage. ,
La source de
rayonnement,
disposée
à unedizaine de cm du
compteur,
était constituée parquelques
microcuries
de2gtTI
(émetteur
+ 5%
de
rayonnement
X-K duPb).
Seule lapartie
médiane de la zone sensible du
compteur
a étéexposée
aurayonnement.
FIG. 1.
Pour la seconde
partie
dutravail,
lesimpulsions
ducompteur
étaient visualisées sur l’écran d’unoscillographe
enadoptant
lemontage
de lafigure
1.Il était
possible
d’armer
manuellement ledispositif
de
balayage
del’oscillographe, qu’une impulsion
ducompteur
déclenchait. Celle-ci s’inscrivait ainsi surl’écran de
l’oscillographe
avec éventuellement toutes celles dont le début seprésentait
avant la fin dubalayage,
dont la duréepouvait
êtreréglée
à volonté. Par cettefaçon
deprocéder,
il nous étaitpossible
soit dephotographier,
soit de dénombrerles
impulsions
parasites correspondant
à unnombre donné
d’impulsions
principales.
D’une
façon
indépendante,
etplus précise,
nousavons déterminé la contribution des
impulsions
parasites
à lapente
duplateau,
à l’aide dudispo-sitif de la
figure
2.L’appareil
àtemps
mortpermet
FIG. 2.
de
supprimer
toutes lesimpulsions qui
succèdent àd’autres
impulsions
dans un intervalle detemps
réglable
à volonté. L’échelle 1enregistre
toutes lespropulsions
tandis que l’échelle 2enregistre
lesimpulsions,
compte
tenu dutemps
mort. Lespla-teaux avec et sans
temps
mortpeuvent
être relevéssimultanément et
comparés
directement avec unminimum d’erreur
(due
aux fluctuationsstatis-tiques).
REMARQUE. -
L’alcooléthylique
à l’état devapeur
possède
lapropriété
bienmarquée
d’être absorbé par lesparois métalliques
dans despro-portions
relativementgrandes.
Lafigure
3 montre comment varie lapression
à l’intérieur d’un comp-teur à cathode de laiton oud’aluminium,
préala-blement
dégazé,
immédiatementaprès
l’intro-duction de l’alcooléthylique.
On remarquera que lapression
tend vers une certaine limitequi
n’estatteinte
qu’au
bout d’une dizaine d’heures. Aucours des différents essais que nous avons
réalisés,
l’argon
n’a étéajouté
à l’alcool quelorsque
lapression
de ce dernierpouvait
garder
une valeur constante durant 24 heures environ.D’autre
part,
nous avons observé que lapression
limite
augmente
sensiblement avec latempérature.
Étant
donné que la tensiond’amorçage
dépend
for-tement de lapression
partielle
d’alcool dans lecompteur
( fig. 4),
il en résulte que les variations detempérature
sontsusceptibles
deperturber
consi-dérablement les mesures. Celles-ci ont été effectuées dans tous les cas, au moins 12 heuresaprès
FIG. 3.
FIG. 4.
assuré de la bonne
homogénéité
dumélange
gazeuxet dans un intervalle de
temps
tel que latempé-rature
pouvait
être considérée comme stationnaire.Au cours des différents
essais,
latempérature
a étécomprise
entre 20 et 23°C.C. Résultats
expérimentaux
et discussion. -10 VARIATION DE LA PENTE DU PLATEAU EN FONC-TION DE LA PRESSION PARTIELLE D’ARGON.---Quatre
séries de mesures ont étéeffectuées,
corres-pondant
à despressions partielles
d’alcooléthy-lique respectivement
égales
à5,10,15
et 20 mmHg
L’argon
a étéajouté
à l’alcool enquantité
crois-sante et le
plateau
a été relevé pourchaque mélange
gazeux ainsi
constitué, après
complète
homogé-néisation de celui-ci. ’
En vue de détemminer la
pente
duplateau
qui,
dans certains cas, était relativement
élevée,
nous avons tenucompte
des considérations suivantes : La tensiond’amorçage V,
a été définie commeétant la tension
appliquée
aucompteur
àpartir
delaquelle
la hauteur desimpulsions
croît à peuprès
linéairement en fonction de la tension. Pour
chaque
plateau,
nous avonsdéteririné,
au moyen dudis-criminateur de
l’intégrateur utilisé,
le début decette fonction linéaire dont l’interception avec l’axe
des tensions fournit
V,
à moins de 10 voltsprès.
Lafigure
5 montre comment varie la hauteur des87 A
impulsions
en fonction de la tensionappliquée,
lecompteur
étant irradié par un flux departicules
ce. La hauteur desimpulsions
a été déterminée aumoyen d’un
oscillographe
après
amplification
linéaire suffisante.La
pente
duplateau
a été calculée comme étantle
rapport
qui
existe entrel’augmentation
du tauxFiG. 6.
de
comptage
AN,
pour un accroissement de tensionde 100
volts,
au taux decomptage
fictif que l’on détermine enprolongeant
lapartie
linéaire duplateau jusqu’à
la tensidnV..
Lafigure
6repré-sente l’allure
générale
des courbes decomptage,
ainsi que la droitereprésentant
la variation de lahauteur des
impulsions
en fonction de la tensionappliquée.
Elle schématise lesopérations
effectuéesen vue de la détermination de la
pente
s. Cettefaçon
deprocéder
est ainsi absolumentindépen-dante de
l’appareillage
utilisé,
enparticulier
dutaux
d’amplification
et du seuil d’entrée del’inté-grateur.
Lapartie
rectiligne
des courbes decomp-tage s’annonce en
effet,
commel’indique
lafigure
6 par unepartie
àpente
relativementforte,
parfois
linéaire,
où lesimpulsions
ne sont pas toutes demême
grandeur
et celle-cipeut apparaître
àpartir
de tensions variables etprendre
une allurediffé-rente suivant
l’appareillage
utilisé.La
figure
7 montre l’allure de la variation de )apente s
duplateau
et de lapente
de la droite(hauteur
desimpulsions
en fonction de la tensionappliquée)
en fonction de lapression
partielle
d’argon
pour lapression
de 20 mmHg
d’alcoolFiG. 7.
éthylique.
Lespoints expérimentaux
présentent
unedispersion
relativementgrande.
Ilest,
en effetapparu que la
pente
s duplateau prenait,
pour unmême
mélange,
des valeurs différentes d’un essai àl’autre,
lesquels
étaientséparés
par des intervalles detemps
allant de 2 heures àplusieurs
dizainesd’heures,
latempérature
étant la mêmeet pouvant
.être considérée comme stationnaire. Aucune
évo-lution
systématique
de la valeur de lapente
duplateau
n’a pu être observée au cours dutemps.
Nous avons noté que des essais effectués à un mois
d’intervalle conduisaient à des résultats
analogues.
Comme le montre lafigure
7,
lalpente
4u
plateau
reste constante pour despressions partielles
d’argon
supérieures
à 100 mmHg.
Endessous
decette
valeur lapente
croîtrapidement
au
fur et à mesureque la
pression partielle
diminue.séries
correspondant
à despressions
partielles
d’alcool
respectivement égales
à5, 10
et 15 mmHg.
Elles ont été effectuées dans les mêmes conditions de travail et conduisent aux mêmes conclusions
en
cequi
concerne l’allure de la variation de lapente
en fonction de lapression partielle
d’argon,
bienqu’il
semble exister un minimumplus
ou moinsaccusé pour des
pressions partielles
d’argon
voisinesde 100 mm
Hg.
FIG. 8.
Au, delà de cette
valeur,
lapente
duplateau
reste constante
quelle
que soit lapression partielle
d’argon
ou d’alcool. Lapente
normaliséeprend
approximativement
la valeur0,8,
valeurqui
a été trouvée par Brown et al. dans le cas descompteurs
contenant un
mélange
argon-alcool éthylique
(voir
tableau 1 de la référence
[1]).
_
20 INTERPRÉTATION DE LA PENTE DU PLATEAU.
-- Les clichés de la
figure
9 ont été faits àl’oscil-lographe
pour différentes valeurs de la haute ten-sion s’échelonnant lelong
de la courbe decomptage.
FlG, 9. - Les clichés 3
et 5 ont été permutés par erreur.
Deux cents
impulsions indépendantes
ont étéenre-gistrées
sur les 4premiers
clichés,
150 sur lesclichés suivants. Elles ont été dénombrées par la
technique
de l’armement manuel del’oscillographe.
Lacomposition
dumélange
gazeux était lasui-vante : argon :
60,5
mmHg ;
alcool :20,5
mmHg.
Lapartie rectiligne
duplateau
débutait vers1 300 V et était caractérisée par une
pente
voisinede 15
%.
Lebalayage
s’étendait sur une duréede 1 000 {J..S. Notons que .1’ échelle verticâle a été réduite
progressivement
au fur et à mesure quel’on
augmentait
latension,
lagrandeur
desimpul-sions croissant à peu
près
linéairement avec latension,
comme nous l’avonsreprésenté
sur lafigure
6.Pour les tensions inférieures à 1 300 V
(clichés 1,
2, 3),
lesimpulsions
sont toutes de hauteurinégale
et leurrépartition
en fonction de la hauteur évoluelorsque
la tensionaugmente.
Le cliché 1 montre en effet une concentration de
petites
impulsions
un peu au-dessus de l’axe desabscisses,
alors que le cliché 3indique
que lagrandeur
desimpulsions
tend à s’uniformiser. Cette uniformité est d’ailleurs atteinte àpartir
defa
tension immédiatement
supérieure
(cliché 4).
L’allure de la
portion
de la courbe decomptage
qui précède
leplateau
proprement
dit serait ainsi due essentiellement au fait que lesimpulsions,-dont
la hauteur moyenne
augmente
avec latension,
sontenregistrées
en nombre croissant au fur et à mesureque la tension
augmente.
La
fréquence
desimpulsions
enregistrées
sur lesclichés de la
figure
9correspondait
àenvi-ron 20
c/sec.
Pour ce faible taux decomptage,
laprobabilité
pour que deuximpulsions
indépen-dantes se succèdent à moins de 1
000 {J..
sec esttrès faible
(de
l’ordre de 2%).
Elle est d’ailleurspratiquement
indépendante
de la tensionappli-quée.
Lesimpulsions
que l’onpeut
observer sur lesclichés et
qui apparaissent
avec un certain retardpar
rapport
au début dubalayage
ne sont donc pas desimpulsions
provoquées
par le passage d’uneparticule
ionisante dans lecompteur ;
nous convien-drons de direqu’elles
ne sont pasindépendantes.
Leur nombre va
croissant
au fur et à mesure que latension
augmente.
Cesont ces
impulsions parasites
qui
contribuent à lapente
duplateau,
enparti-culier dans la
partie
rectiligne
où lesimpulsions
indépendantes
sont toutes de mêmegrandeur.
Le début de ces
impulsions
secondaires se situeentre
200 tL
sec et700 u
sec environaprès
le déboutdes
impulsions indépendantes qui
les ontprovo-quées ;
des constatationsanalogues
ont été faitespar divers auteurs
[6],
[9],
[10].
Cetemps
est del’ordre du
temps
de transit des ions entre lesélec-trodes du
compteur.
Lesimpulsions
secondairesnàis-89 A
sance
près
de la cathode lors de la dissociation desmolécules d’alccol.
Nous avons constaté que, pour les différentes
valeurs de la
pression partielle
d’alcoolutilisée,
lapente
de la cour.be decomptage garde
une valeursensiblement constante pour des
pressions partielles
d’argon supérieures
à 100 mmHg.
environ. Selon Brown et Maroni[1]
cespressions partielles
d’alcoolseraient suffisantes pour que
l’échange
decharges
entre molécules d’alcool et ionspositifs d’argon,
durant le transfert de ceux-ci d’une électrode àl’autre,
soitcomplet.
Le rôle desions
positifs
d’argon
serait ainsi fortementréduit,
sinonnégli-geable,
et lesimpulsions parasites
seraientprovo-quées
uniquement
par les ions d’alcool. Ceux-ciauraient une certaine
probabilité,
soit de provoquerune émission secondaire à la
cathode,
soit de sedissocier en donnant naissance à un ion
négatif
qui
en retournant à l’anodeproduirait
une nouvelleimpulsion.
Nous avons constaté en outre que,
lorsque
l’onmodifie la
pression
d’argon,
lapente
de la-droitedonnant la hauteur des
impulsions
en fonction dela tension
appliquée
subit des variationsparallèles
à celle de lapente
duplateau
( fig.
7).
En d’autres termes, le nombre
d’impulsions
para-sites,.
causeimportante
de lapente
duplateau,
varie
proportionnellement
à l’intensité de ladécharge
ou,puisque
l’échange
decharge
estsup-posé
complet,
au nombre d’ions d’alcoolqui
seneutralisent à la cathode. En
particulier,
cettepro-priété
est valable dans le domaine des faiblespressions partielles
d’argon,
là où le rôle desions
positifs
du gaz rare serait afortiori
négligeable.
Remarquons
d’autrepart
que des ionsnégatifs
pourraient
se former àpartir
des électronspri-maires résultant du passage de la
particule
ioni-sante
initiale,
mais le nombre de ces ionsnégatifs
resterait
indépendant
de la tensionappliquée
et necontribuerait pas à la
pente
duplateau.
Par la
technique
de l’armement manuel dudis-positif
debalayage
del’oscillographe,
nous avonsdénombré,
pour un nombre donnéd’impulsions
indépendantes;
le nombre desimpulsions
parasites
en fonction de la tension
appliquée.
Lafigure
10rend
compte
des résultats obtenus pour uncomp-teur de
Geiger
dont lapente
duplateau
était voisine de 15%.
Lapente
de la droite que l’on, peut
tracer par la moyenne despoints
expéri-mentaux
correspond
à uneaugmentation
relativedu nombre des
impulsions
de 6%
environ pour unedifférence de 100 V de la tension
appliquée.
Toutes les mesures faites dans ce sens avec despressions
et des concentrations différentes dumélange
alcool-argon dan‘s lecompteur
ont conduit à conclure quel’augmentation
du nombre desimpulsions parasites
avec la tension est insuffisante pour
expliquer
à elle seule lapente
duplateau.
Le fait a été confirmépar les essais ultérieurs que nous avons réalisés au
Fie. 10. - Alcool : 20,5 mm Hg. Argon : 60,5 mm Hg.
N, nombre d’impulsions répétées pour 100 impulsions
principales (dans un intervalle de 1 000 tts).
moyen de
l’appareil
àtemps
mort décrit précé-demment. Lesfigures
11 et 12 montrent deuxFIG. 11.
exemples
où lesplateaux
ont été relevéssimul-tanément sans
temps
mort et avec untemps
mortde
1 000 y
sec et de 2000 y
sec. La différenced’ordonnées au début du
plateau,
où lesimpulsions
parasites
sont relativement rares, est sensiblementégale
au nombre desimpulsions
indépendantes
qui
seprésentent
dans un intervalle de 1 000 ou de90 A
précèdent.
Ce nombre restepratiquement
constant tout lelong
duplateau.
On observeainsi,
qu’après
élimination de la totalité desimpulsions parasites,
le
plateau
présente
encore unepente
résiduelle voisine de 5%.
FIG. 12.
On
peut
penser que cettepente
trouve soninter-prétation
dans l’influence de l’ionisation initiale. Eneffet,
si le nombre d’électronsprimaires
est trèsfaible,
il sepeut
que lapremière
avalanche ne -soit pas suivie d’autresavalanches,
c’est-à-dire que cetamorçage
d’impulsion
ne donne pas lieu à un effetphotoélectrique
qui
provoque lapropagation
de ladécharge. L’impulsion
qui
en résulte nepeut
êtreobservée. Ainsi
qu’elle
a été calculéethéoriquement
par Wilkinson
[4],
pour des nombres différents d’ionsprimaires,
laprobabilité
d’arrêt d’uneimpul-sion est la
plus
grande après
lapremière
avalanche. Au fur et à mesure que la tensionaugmente,
cetteprobabilité
diminue et le nombred’impulsions
mesurées
augmente
dans les mêmesproportions.
Si cetteexplication
estcorrecte,
on doits’attendre à ce que, pour des
particules
x, cetteprobabilité
soitpratiquement
nulle etqu’il
n’y
ait. pas de
pente
résiduelle. La vérificationexpéri-mentale de ce fait n’a pu être faite car dans la
région Geiger,
le nombre desimpulsions parasites
est extrêmementgrand
et perturbe
considéra-blement les mesures. Néanmoinssignalons
que danstoute la zone de fonctionnement en
compteur
pro-portionnel
et pour uneamplification
suffisante desimpulsions
ducompteur
lapente
de la courbe decomptage
est absolument nulle(fig.
13).
(N. B.
- Lesparticules oc
tombaient sur laFIG. 13.
fenêtre du
compteur
enpinceau
très mince defaçon
à ce que l’ionisationprimaire
soitsensi-blement la même pour toutes les
particules.)
D’autrepart,
cettepente
résiduelle nepouvait
trouver son
interprétation
dans la variation duvolume effectif du
compteur,
qui
résultait del’aug-mentation de tension
(effet
d’extrémité).
Eneffet,
lesparticules 9
étaient concentrées sur la zonecentrale du
compteur
et toute variation duvolume effectif était sans effet sur le taux de
comptage.
Par conte, cet effet d’extrémitépeut
jouer
un rôleimportant
dans d’autres conditions de mesure, notammentlorsqu’on
utilise une source yqui
irradie le volume total ducompteur ;
lapente
duplateau
est alorsbeaucoup
plus
forte(fig. 14).
FIG. 14.
En
terminant,
nous désirons remercier vivementM. A. Blave pour l’aide
qu’il
nous aapportée
lorsde rla mise au
point
del’appareillage électronique
utilisé. Manuscrit reçu le 5 mai 1958.
BIBLIOGRAPHIE [1] BROWN (S. C.) et MARONI (C.), Rev. Sc. Instr., 1950,
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Geiger-Müller Teller, 1943.
[4] WILKINSON (D. H.), Phys. Rev., 1948, 74,1417.
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(C. G.),
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