Démonstration de la formule du binôme à l’aide de la notation
PCette démonstration n’est pas au programme et constitue une simple information destinée à ceux qui postulent pour une prépa. Elle donne un aperçu de manipulation un peu élaborée de la notationP
. Il s’agit de quelque chose de difficile, alors don’t stress.
Deux petits préalables :
1. Commençons par une astuce d’écriture qui sera bien utile : Dans l’écriture u0+u1 +u2+· · ·+un =
Xn
k=0
uk, k joue le rôle d’une variable muette ; le choix de la lettre n’a aucune importance.
Il est donc bien évident que Xn
k=0
uk= Xn p=0
up.nommons (E1) cette propriété.
Posons p=k+ 1par exemple, donck=p−1.
k= 0⇒p= 1etk=n⇒p=n+ 1.Ainsi, Xn k=0
uk=
n+1X
p=1
up−1 et d’après(E1), Xn k=0
uk=
n+1X
k=1
uk−1 . Ecrivez ce secondP
en remplaçant k par0,1,· · ·, n+ 1et vous obtiendrez encoreu0+u1+u2+· · ·+un. 2. Expression de la distributivité de la multiplication par rapport à l’addition à l’aide d’un P Il s’agit de la propriété au+bu= (a+b)u qui s’écrit :
Xn
k=1
auk+ Xn
k=1
buk= Xn
k=1
(a+b)uk.
et, si a et b dépendent dek, Xn k=1
akuk+ Xn k=1
bkuk= Xn k=1
(ak+bk)uk notée (E2)
Venons en maintenant au coeur du problème :
Démontrons donc par récurrence la propriété (Pn) : (a+b)n= Xn
k=0
µ n k
¶
an−kbk pourn≥1
FLa propriété(P1)est vraie puisque (a+b)1 = X1
k=0
µ 1 k
¶
a1−kbk= µ 1
0
¶ a1b0+
µ 1 1
¶
a0b1 =a+b FSupposons (Pn) vraie, donc: (a+b)n=
Xn k=0
µ n k
¶ an−kbk
Alors(a+b)n+1= (a+b) Xn k=0
µ n k
¶
an−kbk et en développant (donc en multipliant alternativement paraet b)
(a+b)n+1 =a Xn
k=0
µ n k
¶
an−kbk+b Xn
k=0
µ n k
¶
an−kbk
(a+b)n+1 = Xn k=0
µ n k
¶
an−k+1bk+ Xn k=0
µ n k
¶
an−kbk+1
Transformons cette écriture pour essayer de regrouper tous les termes de ces deuxP
sous un seul, c’est à direen essayant d’obtenir le même expression sous chaque P
.
(a+b)n+1 = Xn k=0
µ n k
¶
an−k+1bk+ Xn k=0
µ n k
¶
an−kbk+1 notée (E0)
Le premierP
s’écrit, en "sortant" le cas k= 0, Xn k=0
µ n k
¶
an−k+1bk=an+1+ Xn k=1
µ n k
¶
an−k+1bk
On pose dans le second P
, p=k+ 1 : Xn k=0
µ n k
¶
an−kbk+1=
n+1X
p=1
µ n p−1
¶
an−(p−1)b(p−1)+1
et d’après (E1) : Xn k=0
µ n k
¶
an−kbk+1 =
n+1X
k=1
µ n k−1
¶
an−k+1bk.
En remplaçant dans(E0)
On a donc(a+b)n+1=an+1 + Xn
k=1
µ n k
¶
an−k+1bk+
n+1X
k=1
µ n k−1
¶
an−k+1bk Ca y est, on a la même expression sous les deuxP
.Gérons les bornes.
En "sortant"k=n+ 1 du secondP :
n+1X
k=1
µ n k−1
¶
an−k+1bk= Xn k=1
µ n k−1
¶
an−k+1bk+bn+1
Donc (a+b)n+1=an+1 + Xn
k=1
µ n k
¶
an−k+1bk+ Xn
k=1
µ n k−1
¶
an−k+1bk+bn+1.
Or, d’après la propriété (E2)de distributivité : Xn
k=1
µ n k
¶
an−k+1bk+ Xn k=1
µ n k−1
¶
an−k+1bk = Xn k=1
µµ n k
¶ +
µ n k−1
¶¶
an−k+1bk
Ce qui donne d’après le triangle de Pascal, Xn
k=1
µ n+ 1 k
¶
an−k+1bk
D’où : (a+b)n+1 =an+1 + Xn k=1
µ n+ 1 k
¶
an−k+1bk+bn+1.
Et en considérant an+1 comme terme de rangk= 0du P
,etbn+1comme terme de rangk=n+ 1,
On obtient(a+b)n+1=
n+1X
k=0
µ n+ 1 k
¶
an+1−kbk qui prouve bien que (Pn+1) est vraie.
Ainsi, la propriété (Pn) est vraie pour n= 1, si on la suppose vraie à l’ordren, on montre qu’elle l’est encore à l’ordre n+ 1.
D’après l’axiome de récurrence, elle est vraie pour tout entier natureln≥1.
Ainsi, ∀n∈N ,(a+b)n= Xn k=0
µ n k
¶
an−kbk