La Chaux-de-Fonds, Mercredi 11 Avril 1928. Bureaux: rue de la Serre, 58. Quarante-troisième Année — N° 28.

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La Chaux-de-Fonds, Mercredi 11 Avril 1928. Bureaux: rue de la Serre, 58. Quarante-troisième Année — N° 28.

SUISSE

ORGANE DE LA CHRMBRE SUISSE DE L'HORLOGERIE, DES CHAMBRES »E COMMERCE, DES BUREAU* DE CONTROLE, DES ASSOCIATIONS PATRONALES ET DE L'INFORMATION HORLOGÈRE SUISSE

PARAISSANT LE MERCREDI ET LE SAMEDI A LA OHAUX-OE-FDMDS Les Consulats suisses à l ' é t r a n g e r r e ç o i v e n t le j o u r n a l ANNONCES: PUBLICITES, S. R. suisse de Publicité, 22, rue Leopold Robert, La Chaujc-dc-Fonds. — Succursales et agences en Suisse et à l'étranger.

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La liberté syndicale au Tribunal fédéral

L'arrêt rendu par le Tribunal fédéral dans l'affaire J o d e r . contre F . O . , M . H . , section de Bienne, le 26 novembre 1925, avait inauguré une jurisprudence nouvelle. Cette sentence a été abon- damment commentée dans la presse professionnelle et dans la presse politique.

L e 27 mars 1928, ainsi que les lecteurs de la Fédération Horlogère le savent, notre plus haute Cour de justice a eit à, s'occuper d'un nouveau cas de boycott en matière syndicale, celui d'un ouvrier Joly, de L a Chaux-de-Fonds, évincé dans lés circonstances que l'on sait: '

Syndicaliste convaincu, il. ne put admettre la ten- dance nouvelle" de la " F . O . M . H : telfe-qu'elle se manifestait dans ses. statuts revisés en 1921 et clans son attitude générale. Il démissionna dans les délais prévus 'par les statuts pour adhérer à un autre syndicat. La:.section dé L a Ckaux-de-Fonds, agis- sant, par ses secrétaires, ne l'entendit pas ainsi: elle fit intervenir les ouvriers ' dé l'atelier où Joly était ouvrier-boîtier depuis 32 ans; une menace fut adres- sée au patron d'avoir à se séparer de Joly s'il ne voulait•'.pas -s'exposer à'-une grève. Après des pour- parlers assez difficiles,' le patron de Joly fut obligé, par suite dé la contrainte de la F . O . M . H . , et pour ne pas encourir un dommage grave, de con- gédier Joly pour fin décembre 1923. Cet. ouvrier était âgé de 62 ans. Grâce à la bonne volonté de quelqu'un de sa parenté, il fut recueilli dans un atelier où il apprit à polir les glaces de montres.

Conséquence pour lui: forte diminution de gain et atteinte à ses intérêts personnels.

• L e Tribunal Cantonal de Neuchâtel, dans son jugement du 9 décembre 1927, avait fait droit aux conclusions du demandeur Joly, condamné la dé- fenderesse, à cesser le boycott contre lui, et alloué

Feuilleton

L ' h o r l o g e r i e - b i j o u t e r i e e t l e s F o i r e s e t M a r c h é s s u i s s e s d ' a u t r e f o i s .

par MARIUS FALLET.

III.

Nous avons vu précédemment l'importance que les Montagnards Neuchâtelois attachaient à leurs foires.

Comme ces dernières étaient fréquentées par de nombreux marchands suisses et étrangers, les horlogers s'ingénièrent à y écouler leurs produits: montres, pendules, pièces détachées de toute sorte, notam- ment des ébauches.

Les foires de La Chaux-de-Fonds et du Locle en particulier, voire leurs marchés ordinaires, furent le rendez-vous des blanquier-; ou mouvementiers — comme on appelait alors les fabricants suivant le degré d'avancement des ébauches — établis dans les régions limitrophes du Val de Ruz (Fabrique de Fontaine- melon), de l'Erguel, de La Neuveville, voire de la Franche-Comté.

à Joly F r . 2,000.— de dommages-intérêts. L'ins- tance cantonale a estimé que la pression exercée, dans le cas particulier, par la F . O . M . H . , sur un ouvrier, pour l'obliger à se faire recevoir d'une association à base politique, en l'exposant au risque de perdre son gagne-pain ou tout au moins de voir son gain considérablement diminué, va à l'encontre des bonnes mœurs. .

L arrêt du Tribunal Fédéral rendu le 27 mars 1928, à la suite du recours interjeté par la F . O . M . H . , n'est naturellement pas encore rédigé. Nous en donnons toutefois très volontiers la substance, à la demande de l a , rédaction de ce journal, en nous en tenant strictement aux considérations exprimées par les juges de la première section civile au cours de la délibération verbale. Nous nous abstiendrons donc de toute appréciation personnelle.

Monsieur le Juge Thélin rapportait.

Après avoir constaté que l'exception tirée par la F . O . M . H . de la prescription de l'action était mal fondée, le rapporteur, anfcmyé par tous les autres juges, a constaté que la F . O . M . H . était mal venue également de contester être l'auteur du dommage subi par Joly. L a défenderesse en effet avait contesté sa légitimation passive, prétendant que le demandeur aurait dû actionner soit ses collègues d atelier individuellement, soit l'association des boî- tiers, section de la F . O . M . H . , soit le secrétaire personnellement. L e Tribunal a dégagé de l'ensemble des actes de la défenderesse et de ses aveux. en procédure, la conclusion qu'elle plaidait en réalité sa propre cause et qu'elle était incontestablement l'auteur du dommage.

Quant au fond, la jurisprudence inaugurée par la seconde section civile dans l'affaire Joder en 1925 mettait l'accent tonique en quelque sorte sur l'équi- libre des intérêts en cause. S'il y a disproportion;

évidente entre l'avantage que peut retirer du boycott 1 association qui l'exerce et le dommage subi par 1 évincé, ce boycott devient illicite. Si l'on tient

Dès avant 1780, les Japy de Beaucourt envoyèrent régulièrement chaque mercredi au marché de La Chaux-de-Fonds, une hotte au dos, un messager particulier chargé de vendre au détail des blancs de montres et de pendules. Plus tard, les Japy utilisèrent un char à banc, ce dernier ayant été pendant longtemps le véhicule favori de tous les négociants- horlogers pour se rendre aux foires ou aller en voyage de commerce.

Le 1er mars 1792, en pleine période révolution- naire où les relations horlogères, avec la France surtout, devinrent de plus en plus difficiles, Sauuiel Dubois, notable négociant au. Locle, écrit à Henry Jacot des Combes, loclois de passage à Calais pour se rendre en Angleterre: «...Hier j'étais à la foire de La Chaux-de-Fonds croyant qu'il me les remet- trait; il me dit qu'il lui avait été impossible de le faire... » Jacot avait commandé des montres à certain louis Dumont, qui devait les lui expédier à Calais à destination de l'Angleterre.

A l'année 1797, les comptes de Benguerel et Hum- bert frères (fondateurs de la fabrique d'ébauches de Fontainemelon) nous apprennent que cette maison, la plus importante pour la fabrication des ébauches, fréquentaient lés foires du Locle et- de La Chaux- de-Fonds.

compte du véritable culte, ainsi s'est exprimé Me

Thélin, que les syndiqués vouent à leur syndicat, on peut douter que cette disproportion existe dans l'affaire Joly. Ce n'est donc pas sur ce terrain qu'il faut se placer pour apprécier le caractère illicite de l'acte dont Joly a été victime, mais bien sur la nature des moyens coercitifs et sur l'immoralité du but poursuivi.

O r , les moyens employés sont incontestablement coercitifs. L a contrainte est avouée: on a voulu forcer Joly à rentrer dans le Syndicat.; à défaut on le menaçait de perdre sa place. C'est bien la « mise à l'interdit ». A l'égard d'un ouvrier de plus de 60 ans qui était depuis plus de 30 ans dans le même atelier, cette mesure se révèle comme un « fait con- traire aux m œ u r s » , prévu par le deuxième alinéa de l'article 41 du Code des Obligations.

Quant au but poursuivi, le Juge a rappelé les arrêts Belet de 1923 et E t a t de Neuchâtel contre L a Chaux-de-Fonds de 1915, dans lesquels le T r i - bunal Fédéral a déjà souligné le caractère illicite d'actes qui tendent à obliger un individu à adhérer à une association dont les principes sont contraires à ses convictions personnelles. O r , c est en vain que la F . O . M . H . se déclare politiquement neutre.

Elle a fait, il est vrai, une tentative de revision de ses statuts, mais cette tentative n'a pas abouti.

D'ailleurs, au moment de l'affaire Joly, le but de la F . O . M . H . s'identifiait incontestablement avec celui du parti socialiste, ainsi que l'a reconnu le Tribunal Fédéral dans l'affaire Joder, D e même la production au dossier d'un appel de la section de L a Chaux-de-Fonds à ses membres à voter poul- ies candidats socialistes aux élections communales de 1921 le prouve clairement. E n prétendant aujour- d'hui qu'elle n'est pas socialiste, la F . O . M . H .

« rentre ses griffes et fait patte de velours », Joly, en démissionnant de la F . O . M . H . , repre- nait sa liberté de mouvement. C'était son droit., N'étant pas socialiste, il ne pouvait être contraint Le 17 octobre 1810, à une époque particulièrement critique pour l'industrie horlogère, Philippe Dubois, négociant au Locle, écrit ceci à son. ami Bergeon, artiste à Genève : « ... Si j'ai tardé aussi longtemps, c'est que j'espérais trouver, quelque chose de satis- faisant à notre foire de hier, qui n'a pas répondu à mon attente ». Il s'agit dç l'achat d'un collier et d'une épingle pour sa fiancée. Une preuve dé plus que même les orfèvres-bijoutiers-joailliers de Genève ne se faisaient faute de fréquenter nos principales foires montagnardes.

Le 24 octobre de la même année 1810, Dubois eommuniuue ce qui suit au banquier Roy-Bourquin à La Chaux-de-Fonds: «... Mardy prochain, jour de votre foire, vous recevrez les mouvements de répéti- tion ». Et le 1er novembre suivant, il écrit au négo- ciant Jean-Charles Haid du grand village: «J'ai l'hon- neur de vous transmettre ci-bas facture des trois répé- titions que j'ai eu l'avantage de vous remettre le jour de votre dernière foire».

A la date du 17 juillet 1811 enfin, Dubois avertit son client Alexandre Vogel, négociant en horlogerie à St-Imier, qu'il ne peut se rendre au marché de La Chaux-de-Fonds pour l'y voir.

L'on voit et par les correspondances et par les

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278 L A F É D É R A T I O N H O R L O G È R E S U I S S E

d'adhérer au Syndicat socialiste. L a défenderesse a eu pour véritable but de briser la résistance d'un adversaire politique. Elle a opposé « la religion syndicaliste» à la «religion toute simple».

Si le T . F . a été autrefois très tolérant en ma- tière de boycott, il faut reconnaître qu'aujourd'hui les circonstances ont changé et que certaines mesures de protection s'imposent!

• Messieurs les juges Ursprung et Honegger ont confirmé le point de vue du Juge Thélin. L'un d'eux a souligné le fait que les convictions politiques et religieuses ont un caractère personnalissime, aussi bien que les traits du visage d'un individu.

Si la seconde section civile n'avait pas fait jurisprudence nouvelle dans l'affaire Joder sur la question de principe, il faudrait l'inaugurer dans 1 affaire Joly. •

Monsieur le Juge Léon Robert a démontré que les principes admis dans l'affaire Joder ne sont pas en opposition fondamentale avec la jurisprudence an- térieure du T . F . O n a toujours admis qu'une cer- taine contrainte était licite, mais que cette contrainte ne saurait être illimitée. O r , la contrainte exercée pour des motifs d'ordre politique ou reli- gieux, dépasse la limite de ce qui est permis. L a première section civjle aurait très probablement déjà adopté ce point de vue dans l'affaire Cattin si le dommage avait alors été clairement prouvé. L a menace, dans l'affaire Joly a eu pour conséquence non pas l'anéantissement économique de l'ouvrier évincé, mais un changement notable dans ses conditions d'existence. Cela suffit. Il est inadmissible de met- tre un individu dans la situation de choisir entre son gagne-pain et ses opinions.

Monsieur le Juge Bolla, qui a lui-même publié une excellente étude sur la liberté -syndicale, admet la légitimité de la concurrence entre les différents syndicats ouvriers. Chacun tend à obtenir le monopole du travail. L e boycott est permis, sinon l'arme que les syndicats se procurent par l'association, serait un instrument inefficace, parce que sans pointe. Mais, si les associations professionnelles ont des tendances politiques ou religieuses, elles ne sauraient, pour se procurer des membres, recourir qu'au seul moyen de la « persuasion ». L a F . O . M . H . est à ten- dance politique; elle est socialiste. Si elle le nie, c'est peut-être « qu'elle fait de la politique sans le savoir». Dès lors, ou bien une association aura un but exclusivement économique, et elle pourra recourir au boycott, ou bien elle aura un but politique reli- gieux et le boycott lui sera interdit. D'ailleurs, a ajouté le juge Bolla, la F . O . M . H . aura tsut profit à l'admission de ces principes-là, dans d'autres régions où elle sera le syndicat le plus faible et le moins nombreux. L a liberté est un bien qui a sa valeur dans la mesure où il est mis à la disposition non du plus fort, mais du plus faible.

Monsieur le Juge Engeler et Monsieur le Prési- comptes de diverses maisons que des périodes d'acti- vité fiévreuse précédaient parfois les foires de La Chaux-de-Fonds et du Locle, car c'est pour ces dates que l'on avait fait des promesses de livraison. Mais il était impossible de les tenir toujours et en tout.

Les foires et marchés'montagnards furent aussi des époques de règlement de comptes. Ainsi Ph. Dubois du Locle écrit à Perriii Frères, négociants à Noirai- gue, en date du 17 octobre 1811: «J'ai reçu de Mr votre frère Perrin-Pétavel le jour de notre foire le montant de la dernière répétition à automates ... ».

Le 17 mai 1812, il fait savoir à son client Tïssot- Bergeon de La Chaux-de-Fonds : « Dans le cas où elle ne vous serait pas payée d'ici mercredi prochain (il s'agit d'une traite), j'y pourvoirai en me rendu.it à votre marché ... ».

A la maison Courvoisier et Cie, grands négociants en horlogerie à La Chaux-de-Fonds, Dubois écrit en date du 21 juin 1813: «Comme nous avons demain jour de foire, il me serait agréable (s'il ne vous inr

commodait pas) de recevoir par le porteur 3 à 400 livres, ce qui m'obligerait». Et le 24 juin 1814, il annonce à Courvoisier et Matthey, négociants à La Chaux-de-Fonds: «Sous ce pli, vous trouverez Fee L.

278 au 28 crt sur MM. Masure de votre ville, vous priant de prévenir le souscripteur de ne pas r.ppor-

dent Muri, étant donné l'heure avancée, se sont bornés à confirmer par une courte déposition, les déclarations de leurs collègues.

C'est donc à l'unanimité que la première section civile a confirmé le jugement du. Tribunal . Canto- nal, en renforçant quelque peu la jurisprudence de l'affaire Joder, en ce ''sens que l'élément de disproportion entre les intérêts en présence ne doit pas nécessairement être pris en considération.

C'est au moment où l'arrêt sera rédigé et résu- mera de façon ordonnée les considérants des sept juges, que l'on pourra apprécier exactement la portée de cette nouvelle sentence.

Dr. A. Bolle, av.

Les monopoles d'Etat

La Fédération Horlogère Suisse s'est toujours mon- trée adversaire des monopoles d'Etat, parce que les expériences faites dans les divers Etats qui les ont adoptés, ont démontre dans l'immense majorité des cas que les pouvoirs publics ne sont pas organisés pour les exploiter d'une façon rationnelle.

L'exemple que fournit la Journée Industrielle en est une nouvelle preuve.

« Dans la question des monopoles, nous dit ce journal, pour ne citer que celle-là, nous avons tou- jours envisagé — en dehors de la sécurité dt l'Etat que le problème « rendement ».

Le mot est, bien entendu, pris ici dans le sens de

« profit » pour la collectivité nationale.

Nous n'évoquerons pas les multiples exemples four- nis par tant d'expériences combien désastreuses! Nous aurions l'air de « rabâcheurs ».

Nous verserons pourtant au dossier du procès per- manent institué contre les administrations d'Etat le témoignage d'un homme de gauche, d'un radical.

M. Rio, sénateur et ancien sous-secrétaire d'Etat de. la Marine marchande. C'est de son rapport que sont tirés faits et chiffres, les uns et les autres irréfu- tables et d'ailleurs irréfutés dont suit l'analyse.

, . On, accusait l'industrie de la pêche d'être routinière.

Un crédit de 200,00ü>;,francs fut voté pour la gal- vaniser. Il s'agissait — c'était en 1920 — de cons- truire des ports et usines frigorifiques, d'armer une flotte d'Etat et de révolutionner la consommation du poisson en France.

Le « port modèle » de Lorient a coûté 54 millions.

Jusqu'ici, il n'a pas donné lieu à de trop graves critiques.

Mais on a voulu voir plus grand, plus loin. Une iusine a été construite à Saint-Pierre-et-Miquelon. Elle était destinée à congeler 100 tonnes de poisson par jour et à en stocker 3,000 tonnes. Or, le bâtiment n'a jamais servi parce qu'on n'y a jamais porté de poisson !

Des navires aux noms symboliques, le Réfrigérant et la Glacière, avaient pourtant été équipés dans ce but. Ils sont revenus à 20 millions.

« Ces navires, dit M. Rio, n'ont jamais transporté une tonne de poisson. Comme, d'autre part, leur aménagement spécial les rendait impropres à un service de transports commerciaux, l'Etat a été amené à les céder en perdant 15 millions et demi».

Admirons l'opération. «Elle tient du roman», dit ter ses fonds le jour de notre foire, qui est "celui de l'échéance. Mercredi prochain vous recevrez L.

288.18 pour solde du compte de M. Victor Charpen- tier d'Alençpn (à La Chaux-de-Fonds).»

Enfin Philippe Dubois du Locle et Antoine Forna- chon de Neuchâtel se donnent rendez-vous à La Chaux-de-Fonds en ces termes (lettre de Dubois à Fornachon du 4 mars 1813): «Si quelqu'un de votre maison se rendait à la prochaine foire de La' Chaux- de-Fonds mardi 9 crt, j ' y recevrais avec plaisir L. 1000.— à l'Auberge de la Fleur-de-Lys, de quoi j'aimerais à être instruit».

Cela ne fait pas de -doute, la bourse horlogère de la Fleur-de-Lys à La Chaux-de-Fonds remonte aux rendez-vous que les négociants en'horlogerie des dif- férentes régions du pays romand se donnaient pour traiter et régler leurs affaires.

On voit d'ailleurs qu'après la,,période révolution- naire et népoléonnienne, tout comme aujourd'hui après la grande guerre européenne, les1 foires et marchés eurent une vogue nouvelle pour le monde et le mar- ché horlogers. Ce fut encore à cette' époque, la ma- nière la plus expéditive et la moins fastidieuse pour les négociants de prendre contact, car les prohibitions et les barrières douanières faisaient rage. — Rien

M. Rio. « Line heure d'étude attentive, quelquis cal- culs enfantins, ajoute-t-il, l'eussent fait écarter ».

L'erreur initiale commise, on se trouva devant le néant d'un frigorifique sans glace et d'un transport sans poisson.

Bref, l'opération se solde par un déficit de 200 millions, ce qui est déjà beaucoup au regard du contribuable, mais ce qui est beaucoup plus, au regard de quiconque envisage les répercussions d'une telle faillite, au regard de nos populations côtières et productrices et de nos populations consommatrices de l'intérieur.

Les unes et les autres s'estiment également lésées, sans rien comprendre de l'aventure.

Celle-ci, au fond, .se rattache à la fausse conception de l'étatisme.

Qu'il soit industriel ou commerçant, qu'il prenne la forme ou la formule d'un fabricant de tabac, d'allu- mettes, d'un importateur de pétrole, d'un armateur ou d'un pêcheur, le résultat est toujours le même: mau- vaise administration, prix de revient élevé, prix de vente (imposé) plus cher...

Informations

Avis.

Les créanciers des maisons

Leopold Holper, Berlin et Francesco Wyss, à Naples,

sont invités à nous envoyer le relevé de leur compte en double afin que nous puissions sauvegarder leurs intérêts.

L'Information Horlogère Suisse

La Chaux-de-Fonds. Rue Leopold-Robert 42.

L ' h e u r e d ' é t é .

L'heure d'été sera appliquée en France, en Bel- gique et au Luxembourg, à partir du 15 avril; l'heure légale sera avancée de 60 minutes dans la nuit du 14 au 15 avril courant, à 23 heures. L'heurct normale sera rétablie le 6 octobre 1928 à 24 heures.

Douane:

Espagne. — Droits (Agio).

L'agio dû au cas où les droits de douane, payables ea or, soiit acquittés en monnaie d'argent ou en billets de banque, a été fixé, pour la période du 1er au 10 avril à 15.14 "/o.

L e t t o n i e . — N o u v e a u t a r i f d o u a n i e r . Le nouveau tarif douanier lettonien a été adopté par la Diète et entrera en vigueur le 16 courant.

Nous publierons les nouveaux taux dès qu'ils seront connus.

Postes, Télégraphes et Téléphones

U n a é r o d r o m e à B i e n n e .

Bienne aura son port aérien à partir du 15 avril;

l'emplacement est situé à l'est de la ville, et sera relié définitivement au port international de Zu- rich. Le service de transport fonctionnera chaque jour, de la mi-mai à la mi-septembre, sauf le dimanche, d'après l'horaire suivant:

de nouveau sous le soleil.' Même les prohibitionnistes à outrance, n'ont pas le privilège de l'originalité!

Pour les négociants chaux-de-foiiniers, loclois et erguéliens (vallon de St-Imier), la fréquentation des foires et marchés de La Chaux-de-Fonds était telle- ment ancrée dans les mœurs que Philippe Dubois, en date du 11 octobre 1813 s'excuse en ces ternies d'avoir discontinué à les visiter assidûment: « Indis- posé depuis quelque temps et n'ayant pour cette raison pu me rendre à vos marchés, j'aurais été auprès de vous au sujet des 24 boîtes collier' qui n'ont pu être contrôlées ... »

Dans.les correspondances et comptes de nombreuses maisons horlogères. il est souvent fait allusion aux foires et marchés de La Chaux-de-Fonds et du Locle.

Vers. 1830 leur importance fut encore grande. A la date du 5 novembre de la dite année, par exemple, il est donné connaissance au Conseil de la Commu- nauté de La Chaux-de-Fonds que le produit des bancs des foires s'est élevé à 46Ö livres et 3 sols, y compris quatre livres pour le louage de la place.

(A suivre).

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LA rtORLOâèàÉ ô u i è s È 279

Lausanne dép. 7.50 h., Bienne arr. 8.20 h., Zu- rich arr. 9.30 h. — Zurich dép. 17 h., Bienne arr.

18 h., Lausanne arr. 18.40 h.

Départ de l'auto de la gare de Bienne pour la place d'aviation à 8 h. et 17.40 h. — Dernières heures pour' la poste : Bienne-Trànsit : 7.45 H. ' et 17.25 h. •'• •• -, •; -•• >. . . ;.:• s-,

Nous espérons que le public et surtout les com- merçants feront un usage très large et très fréquent de cette nouvelle ligne de transport, afin d'en assurer l'exploitation.

Chronique financière et fiscale

Taxe de luxe et sur le chiffre d'affaires.

Roumanie.

Suivant communication de la Légation de Suisse à Bucarest, les prix de base pour le prélèvement de la taxe de luxe et sur le chiffre d'affaires, valables pour le 1er trimestre de 1928, continuent à être appliquées aussi pour les mois d'avril, mai et juin. —- -••

Bureaux de Contrôle

France.

Marques des ouvrages composés de platine et d'or.

Depuis quelques années, l'usage s'est généralisé de soumettre au poinçonnement des bijoux ou le platine est employé concurremment avec l'or blanc de couleur naturelle ou l'or gris constitué par un alliage d'or, de zinc et de nickel en proportions variables Ces deux derniers métaux présentent à peu près le même aspect que le platine et s'en distinguent difficilement à la vue.

Pour prévenir les abus possibles, l'Administration avait décidé que les objets dans lesquels l'or et le platine sont juxtaposés- seraient, autant que possible, marqués, sur chaque métal du poinçon qui lui est propre lorsque la proportion du métal accesv- soire dépasse le taux de 3 o/0 fixé par la décision ministérielle du 12 janvier 1829.

Mais il est de nombreux cas où, seul, l'un des métaux utilisés est susceptible de recevoir une empreinte: bagues à corps or et chaton platine, pen- dentifs, broches, barrettes, bracelets, etc. Les ouvrages soumis à la marque sont alors frappés du poinçon du métal dominant et, si la proportion du métal accessoire est élevée, il est apposé, à côté du premier poinçon une deuxième empreinte propre au métal accessoire.

Ce procédé n'est pas sans inconvénients. On peut vendre comme ouvrage exclusivement en platine des bijoux de composition mixte qui n'ont été revêtus que de- la seule empreinte «Tête de chien». Par contre, dans le cas où la « Tête d'aigle » est seule insculpée, les fabricants objectent que rien ne certi- fie à l'acheteur la présence du platine et qu'il leur

».st dès lors difficile de vendre à leur valeur réelle des bijoux dé l'espèce. En outre, l'apposition des deux poinçons n'offre pas une garantie suffisante, car il est relativement aisé de faire disparaître une des empreintes au polissage.

Pour remédier à cette situation, la double marque sur les bijoux composés d'une partie d'or et d'une partie de platine, toutes deux susceptibles d'être:

poinçonnés, ne sera plus insculpée à l'avenir.

Les combinaisons ci-après seront adoptées:

I" Le poids du métal accessoire ne dépasse pas 3 o/o du poids total; pas de modification à la règle actuelle; l'objet est empreint du poinçon du métal

«lominant;

2<> Le poids du métal accessoire dépasse 3 o/o du poids total:

A. L'or, domine:

a) La proportion de platine varie de 3 à 15 °/o du poids total; l'objet est marqué de la tête d'aigle à la droite de laquelle la tête de chien est insculpée en « coupé » ;

b) La proportion de platine varie de 16 à 30 o/0

du poids total; l'objet est marqué de la tête d'aigle à la gauche de laquelle la tête de chien est inscul'r pée en « coupé »,

c) La proportion de platine varie de 31 à 50 o/o du poids total: l'objet est marqué de la tête d'aigle et de la tête de chien en «garniture», aigle à gauche.

B. Le platine domine:

a) La proportion d'or varie de 3 à 15 o/0 du poids total: l'objet est marqué de la tête de chien à la droite de laquelle est insculpée la tête d'aigle en

« coupé » ;

b) La proportion d'or varie de 16 à 30 o/o du poids total; l'objet est marqué de la tête de chien à la gauche de laquelle est insculpée la tête d'aigüe en «coupé»;

c) La proportion d'or varie de 31 à 50 o/0 du poids, total; l'objet'.est marqué de la tête de chien et de la tête d'aigle en » garniture », chien ,à gauche.

A égalité de poids des deux métaux, on emploiera

cette dernière combinaison. '.

L'inscUlpâtkm sera faite de -telle sorte' que les1

deux poinçons chevauchent légèrement l'un sur l'autre pour enlever aux' fabricants peu scrupuleux la. pos- sibilité de faire disparaître une des empreintes.

Quant aux combinaisons de la marque au poids, elles seront réalisées pour chaque objet, à l'aide du poinçon du métal dominant, le coup de soudure étant donné avec le poinçon du métal accessoire.

A l'importation, des combinaisons analogues seront adoptées :

1° Pour les ouvrages provenant de pays contrac- tants, à l'aide des poinçons « charançon or » et « mas- caron découpé ». quT prendront respectivement les po- sitions des poinçons « Tête d'aigle » et « Tête de chien »; ' '•'.

2° Pour les ouvrages provenant de pays non con,- tcactants, à l'aide des poinçons « Hibou » et « Masca- ron rectangulaire » dans les mêmes conditions que ci-dessus.

Rien n'est changé aux règles actuelles de la marque en ce qui concerne les réimportations d'ouvrages en or et platine.

Bibliographie

Votre publicité, / . Duplain-Favey. — Tirage à part du «Journal suisse des Associations Patronales».

En Vente chez M. E. Magron, éditeur. Bienne.

Dans cette brève brochure, un spécialiste eminent expose de main de maître le problème de la publi- cité, tel qu'il se pose à tous nos industriels, à tous nos commerçants. Pas de théories creuses, rien de ce pénible jargon pseudo-scientifique que l'après-guerre a mis à la mode et qu'un temps prochain ensevelira dans le ridicule. En une langue claire, vivante, sa- voureuse, l'auteur vient guider les industriels dans l'organisation de leur publicité, leur montrer les avantages respectifs de l'annonce, de l'affiche et des divers autres modes de publicité et, surtout, il leur enseigne l'art de confier leur publicité au spécia-

liste qu'il leur faut. Car l'industriel harcelé par cent autres besognes, ne saurait 'élaborer et ' réaliser lui- même un plan de publicité. Cette brochure n'est donc qu'un guide, et n'entend pas être autre chose. Mais le plus précieux des guides, et qui se lit comme un court roman. (80 cts. l'exemplaire pour la Suisse, 90 cts. pour l'étranger, port compris).

Registre du commerce

Raisons sociales.

Enregistrements :

29/111/28. — Siegfried-H. Kahl (S.-Hermann K., de nationalité allemande), représentation de diamants bruts et pierres fines pour l'horlogerie et la bijouterie, 12 Boulevard du Théâtre, Genève.

28/111/28. — Stummer et Obers, soc. n. coll. (Henri- François-Léon St., Maurice-Emile-François O., tous deux de nationalité française), fabrication de ver- res d'optique et d'articles de T. S. F. et commerce d'instruments scientifiques en général, 30, Rue de la Terrassière, Eaux-Vives, (Genève).

2/IV/28. — G. Rössel et Cie, soc. corn. (Gaston R.

fils, associé indéf. respons., Fernand R. père, asso- ciè-com. pour fr. 3000 tous deux originaires de Tramelan-dessus), fabrication d'horlogerie, Rue Ne u- haus 15, Bienne.

3/IV/28. — Schneitet- et Henzi, soc. n. coll. (Charles1

Sch., de Schwendibach, Félix H., de Meinisberg)', fournitures d'horlogerie en tous genres, Béviiard.

Modifications:

21/111/28. — La raison «Jean Proellochs» est radiée,.

Actif et passif sont repris par Jean Proellochs et Co., soc. com. (Jean P., de La Chaux-de- associé indéf. respons., Auguste Bräuchi, de Zollikofen, René Schmitt, de La Chaux-de-Fonds, associés corn, pour fr. 1,000 chacun), bijouterie, joaillerie, Rue de la Serre 62, La Chaux-de-Fonds.

29/111/28. — Joseph Müller, fabrication d'horlogerie, La Chaux-de-Fonds, a transféré ses locaux à la Rue Leopold Robert 70.

29/UI/28. — Paul Ditisheim, S. A., fabrication et commerce de montres et chronomètres et autres produits se rattachant au domaine de l'horlogerie,1 de la mécanique ou de la bijouterie, La Chaux-de- Fonds. Georges-Edouard Maire et Auguste Jean- neret cessent de faire partie, du Cons, adm., leurs signatures radiées. .,

30/111/28. — La raison « Arnold Kamber » est dis- soute. Actif et passif sont repris par Lisa Kamber iDame L. K.-PIùss, d'OIten), commercé d'orfèvrerie,

'argenterie et bijouterie, Aeschenvorstadt 37, Bâle.

8/111/28'.- — La soc. n. coll. « Chs. et Ls. Huguenin»

. : fabrique d'assortiments, est dissoute, sa raison radiée. Actif et passif sont repris par Assortiments IM Concorde, Société Anonyme, suce, de Chs. et Ls. Huguenin, soc. an. cap. soc. fr. 250,000 nom., • fabrication et vente d'assortiments à ancre pour

; l'horlogerie; Cons, adm.: Louis Huguenin père, Louis Huguenin fils et Charles-William Huguenin fils, tous trois du Lock. Bureaux: Rue de la Con- corde 29, Le Lock.

31/111/28. — M. Plojoux et Co., soc. corn., siège prin- cipal Genève, succursale Montreux, fabrique d'hor- logerie, bijouterie, joaillerie. Les associés Marie e t , Gaston P., inscrits chacun pour une com. de fr. 100,000 Tont porté à fr. 104,800.

3/IV/28. — La soc. n. coll. « Juilkrat frères », termi- naison et vente de montres, Malleray, modifie sa raison sociale en celte de Juillerat Frères, montres York (Juillerat Brothers, York Watch).

Radiations:

30/111/28. — A. Lang, bijoutier, fabrication et vente (détail), d'orfèvrerie et d'argenterie, représentation de la fabrique d'argenterie Jezler et Cie, Schaf- fhouse.

2/IV/28. — F. Rössel, fabrication d'horlogerie, Nidau- Bienne.

Faillites.

Clôture de faillite.

31/111/28. — Mariaux Robert, fabricant de pierres pour horlogerie, Perles.

4/IV/28. — Stockmann et Cie, A., orfèvrerie, Lucerne.

30/111/28. — Majthey Louis, Fabrique Agnan, Rue du Nord 62 bis, La Chaux-de-Fonds.

Concordats.

Sursis concordataire et appel aux créanciers:

30/111/28. — Douard A., fabricant d'horlogerie, 32 Rue d ela Flore, Bienne.

Commissaire au sursis: W. Louys, Bienne.

Délai pour productions: 25 avril 1928.

Assemblée des créanciers: 18 mai 1928.

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