R EVUE DE STATISTIQUE APPLIQUÉE
R. F ONTENAIST
La statistique au service de la prévention
Revue de statistique appliquée, tome 8, n
o3 (1960), p. 29-36
<
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LA STATISTIQUE AU SERVICE DE LA PRÉVENTION
par
R. FONTENAIST
Chef du Service des
Études statistiques de l’Institut
National de SécuritéAu cours des
journées
d’étudesor~an isées
par le Centre de For- mat ion en Juillet 1959, Monsieur Fontenaist asouZ i~né l’importance,
sur le
plan économique,
aussi bien que sur leplan
humain etsocial,
du
problème
de laprévention
des accidents du travail.Le
coût réel,
pour l’Economie Nationale, des accidents du tra-vail,
coût direct et coût indirect est de l’ordrede 500 rniZZiards par
an.
Après
avoirrappelé
les textesré~tementaires relatifs
aux ac-cidents du travail l et à leur déclaration
fixant
les élément,3 matériels lesplus
directement en rapport avec~acc~de~~.~o~e~û~s~
a mon- tré à l’aide dequelques exemples précis 1 1 intér~t
des étudesqui
peu- vent êtrefaites
àpartir
de cesstatistiques technoZo~iques qui
per- mettent d’orienter defaçon efficace
les études deprévention.
Une étude
statistique plus poussée
de cette documentation de- vraitpermettre
de mettre en évidence les éléments qui agissent sur le taux def réquence
des accidents, de rendrepossibles
lescomparai-
sons entre établissements ou avec le taux moyen de l’industrie dont
l’établissement fait partie,
d’étudier la variation du taux defré-
quence au cours du
temps,
de mettre en évidence la nécessité et le résultat des mesurespréventives.
Ce sont ces derr~Prs
points
que M.Fontenaist étudie dans cequi
suit.
RECHERCHE DES CAUSES DE VARIATIONS DU NOMBRE DES ACCIDENTS ET DE L’INFLUENCE DE CES CAUSES
I VARIATION DU NOMBRE D’ACCIDENTS -
Considérons les éléments
qu’on peut
relever dans uneentreprise
pour étu- dier la variation du nombred’accidents.
Il y en a 5 :N = le nombre d’accidents.
0 = le nombre d’ouvriers
(ou salariés).
H = la
quantité
de travailhumain, exprimée
en heures de travail(heures- ouvriers).
M = la
quantité
de travailmécanique,
mesurée par la consommation d’éner-gie.
P = la
production, exprimée
entonnages
ou en nombre depièces.
On
peut
admettre enpremière approximation
que : N =f(0, H, M, P)
Nous
ignorons
la loiqui régit
cettefonction ;
il faudrait la rechercher.Or, actuellement,
dans lesrapports
sur l’activité des Comitésd’Hygiène
et de
Sécurité,
on calcule suivant laréglementation
de 1947 :- le taux de
fréquence
T,
Nombre d’accidents avec arrêt x 100 000T f :::
Nombre d’heures-ouvriers
équivalant
à :N x 100 000 H
qui
ne contient que 2 des 5paramètres.
Il est certain que la mécanisation et laproduction
se sontdéveloppées
ces dernièresannées,
dans desproportions
im-portantes.
On calcule aussi :
- le taux de
gravité
T = Nombre
de journées perdues
x 1 0009
Nombre d’heures-ouvrierséquivalant
à :Un autre
paramètre spécifique
de lagravité
x 1 000H
ETUDE DU TAUX DE
FREQUENCE
Laissons de côté la
gravité,
abandonnons momentanément la fonctiongéné-
rale N = f
(O, H, M, P)
pour étudier le taux defréquence :
N x 100 000 H
Si le Comité
d’Hygiène
et de Sécurité fonctionne de manièresatisfaisante ,
les
paramètres
N et H sont connus avec exactitude et le taux defréquence
a unevaleur certaine. Mais sur le
plan national,
que sepasse-t-il ?
- Le nombre d’accidents N est
aujourd’hui
connu avec exactitude.- Il n’en est pas de même du nombre d’heures-ouvriers H car au- cune
disposition
deportée générale
ne faitobligation
aux entre-prises
decommuniquer
ce nombre aux CaissesRégionales
de Sé-curité Sociale.
Par
conséquent,
l’incertitude du dénominateur H entraîne une valeur moyenneapproximative
du taux defréquence,
calculé par la CaisseNationale ,
pour l’ensemble des
entreprises
ressortissant à un même ComitéTechnique
Na-tional.
J’ajoute
que si l’on voulaitadopter la suggestion
de M.Caloni,
SecrétaireGénéral de l’Office Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Pu-
blics, qui
consisterait àprendre
pour dénominateur H le nombre d’heures de tra- vailcorrespondant
aux accidentsfigurant
au numérateurN,
cette dernière donnée serait entièrement à établir.OR
QUE
RECHERCHEZ-VOUS DANS VOS ENTREPRISES POUR AMELIORER LE TAUX DEFREQUENCE
DES USINES ?- Obtenir un taux de
fréquence
non seulement exact mais aussi untaux
valable.
- Etre en mesure de comparer ce taux de
fréquence
au taux moyen de l’industrie dont vous faitespartie.
-
Comparer
dans letemps
les taux defréquence
d’un même établis- sement et d’une usine avec les autres usines del’entreprise.
1 /
Obtenir un taux defréquence
valable.Il est bien évident que pour faire des
comparaisons
à l’échelonentreprise
ou a l’échelon
national,
il fautprendre
despériodes égales
et c’est la raison durapport
annuel adressé àl’Inspection
du Travail.Mais dans une
entreprise,
onpeut envisager
de faire des études person- nellesportant
sur despériodes qui
ne seraient pas forcément l’année civile.Un
australien, Jones,
aétudié, il y a
une dizained’années,
laprécision
que l’onpeut
attendre des taux defréquence.
Se basant sur le fait quel’écart-type
du nombre d’accidents est
égal
à la racine carrée de cenombre,
il a établi destableaux donnant la
précision
et lepourcentage
deprécision
des taux defréquence
en fonction du nombre d’heures-ouvriers relevé. On constate que pour obtenir un taux de
fréquence valable,
la durée d’observation est d’autantplus
courte queles taux de
fréquence
sontplus
élevés.Je n’ai toutefois pas encore eu le
temps
de m’informer sur les résultatspratiques
de cette étude.2/ Comparaison
du taux defréquence
d’un établissement avec le taux moyen de l’industrie dont il faitpartie.
Dans les
statistiques
1957 de la CaisseNationale,
ungraphique
donne lesvariations du taux moyen de
fréquence
des accidents avec arrêt de 1952 à 1957 pour les 15 ComitésTechniques
Nationaux. Ces taux sont calculés sur 1 000 000 d’heures-ouvriers suivant la convention internationale en usage auB.I.T. Ils sont donc 10 foisplus
forts que les taux calculés dans lesentreprises
sur 100 000heures- ouvriers.
Nous avons vu,
précédemment,
que ces taux moyens nationaux nepouvaient
être
qu’approximatifs ;
il fautégalement
faire deux remarques à cesujet : a) Chaque
taux moyen defréquence
est déterminé pour l’ensemble des industries faisantpartie
de ce Comité.Le Comité de la
Métallurgie
et du Travail desMétaux,
parexemple,
com-prend
des activités trèsvariées ;
il entre pour1 /5
environ du nombre total des salariés etcompte 1 /3
environ du nombre total des accidents.Comment la situation évolue-t-elle à l’intérieur des sous-groupes
profes-
sionnels
homogènes
des Comités ? Laréponse
à cettequestion
serait de nature à intéresserchaque entreprise.
M.
Perrin,
Directeur Honoraire du Travail et Directeur Honoraire de l’Institut National deSécurité,
dans unrapport
non officiel adressé au Ministre duTravail,
demande si on nepourrait
pasenvisager
la constitution de sous-groupes
professionnellement homogènes,
cequi permettrait
de faireapparaître,
dans
chaque
sous-groupe, un taux defréquence
minimum et un taux defréquence
maximum
auquel chaque
chefd’entreprise pourrait
ainsi comparer le taux pro- pre de son établissement.Et M. Perrin
ajoute : "C’est
moins vers un taux moyenqu’il
faut tendreque vers le meilleur taux
enregistré
dans lesentreprises
d’un même groupehomogène".
b)
Le mouvement de la main-d’0153uvre est une source d’erreurpossi- ble,
dans le calcul des taux moyens nationaux.Il se
peut,
eneffet,
que d’une année à l’autre un certain nombre de sala- riéspassent,
dans un même ComitéTechnique National,
d’uneactivité profes-
sionnelle à une autre sans modifier sensiblement le nombre d’heures-ouvriers H dans ce Comité.
Ceci
justifie,
s’il en étaitnécessaire,
l’intérêt de la constitution de sous-groupes
professionnellement homogènes
dont on conna3trait le taux propre.Cette remarque
s’applique
à lacomparaison
des taux defréquence
entredifférentes
régions
d’un même pays, entre années successives dans un même pays, et sur leplan
international entre diverses nations.Je
voudrais,
à cetteoccasion,
citer l’étude récente faite en Italie par lesIngénieurs
Andreoni et Provasi.Après
avoir établi un certain nombre de formu- lesparaissant intéressantes,
ils obtiennent uneexpression qui permet
de se ren-dre
compte
des influencesrespectives
durisque
d’accidents d’unepart
et de la distribution de la main-d’0153uvre d’autrepart,
dans la variation du taux de fré- quence total. Entre 1952 et1955,
l’Italie a, eneffet,
connu un mouvement de main-d’oeuvre assezimportant :
diminution de 20%
dans letextile, augmenta-
tion de 29
%
dans le bâtiment et uneaugmentation générale
de11, 5 %.
En attendant la mise au
point
de méthodes nouvelles dont lesapplications
se feraient dans le
temps,
onpeut
se demander si uneenquête type
R. O.S.
P. A .faite en France n’aiderait pas, assez
rapidement,
les chefsd’entreprise.
LaR. O. S. P. A.
(the Royal Society
for theprevention
ofaccidents),
enAngleterre ,
lance
chaque
année uneenquête auprès
de ses adhérents. Environ 1 200 d’entre- eux,occupant
un effectif total de l’ordre de 1 200 000 ouvriers etrépartis
dansles diverses
activités, répondent
à cetteenquête.
Lesentreprises
sontrépar-
ties en groupes
professionnels présentant
une certainehomogénéité.
Danschaque
groupe, les taux recueillis sont
classés,
d’unefaçon
anonyme, par ordre crois- sant etpubliés
dans lerapport
annuel del’Inspectorat
desfabriques
duRoyaume-
Uni.Chaque
chefd’entreprise
a ainsi lapossibilité
de se rendrecompte
de sasituation par
rapport
aux autres.3/ Comparaison,
dans letemps,
des taux defréquence
d’un même établis-sement et d’une usine avec les autres usines de
l’entreprise.
Evidemment,
lesentreprises
souhaitent connaître l’évolution de leurs taux:amélioration ou
aggravation
d’une année sur l’autre pour l’ensemble ou par sec- teur.J’ai
cité, précédemment,
l’étude faite à Melbourne par Jones sur lapré- cision que
l’onpeut
attendre des taux defréquence.
Cette étude traiteégalement
de la
comparaison
des taux d’établissements.D’autre
part,
l’Institut Central de Protection du Travail à Varsovie a estimé quel’appréciation
de l’exactitude des conclusions tirées des donnéesstatistiques
était
toujours subjective
car iln’y
a pas de méthodesimple
demathématique
sta-tistique
servant de critère à cetteappréciation.
Il a donc recherché une méthodeobjective
del’analyse
des accidents et a élaboré des tableauxpermettant d’appli-
quer cette méthode
(basée
sur la théorie devariabilité)
sans faire de calculstrop compliqués.
Les variations du nombre d’accidents N à différentespériodes pré-
sentent souvent un caractère
"fortuit"
etn’indiquent
pas de réelschangements
dansl’action de
prévention (c’est
le cas depetites
variations oscillant constamment au-tour d’une valeur
moyenne).
Maislorsqu’un
ouplusieurs facteurs,
dontdépend
le niveau de sécurité d’une
entreprise,
dominent les autres etlorsque
l’influence de ces facteurs surpasse l’influence des autresfacteurs,
deschangements plus
sérieux
apparaissent
dans le nombre Nd’accidents ;
c’est alors lesignal
que le taux defréquence
a varié d’unefaçon "significative".
Cette méthode
permet
de déterminer"le
genre de variation du taux de fré-quence" :
N x 100 000 H
soit oscillation
fortuite,
soit oscillationsignificative.
Une
grande
fonderieBelge,
de 8 000 ouvriersenviron,
a tentél’application
de cette méthode
encomparant
le nombre d’accidents pour lespremiers
trimes-tres 1956 et 1957. Les résultats sont les suivants :
- variations
significatives (améliorations
dans cecas)
en cequi
con-cerne les accidents avec
interruptions
de 1 à 3jours,
de 4 à 28jours
et tous les accidentsensemble.
- variations fortuites pour les
interruptions
deplus
de 28jours
et lesmorts
(les
variations étanttrop petites).
- variations fortuites
également
dans les différentes sections de la fonderie(la
masse d’observations étaittrop petite
dans les sec-tions).
Puisque
nous venons deparler
des différentes sections d’uneusine, je
necrois pas inutile de
rappeler
que la méthodeexpérimentale
doit êtrepratiquée ,
presque
systématiquement,
dans le domaine de laprévention.
Un article
publié
en 1956 dans la revue"Travail
etSécurité" signale
le"quadrillage d’usine" qui permet
la localisation des accidents. En 6mois,
il estpossible
de déterminer les"carrefours névralgiques"
d’une usine. Onprocède
dela
façon
suivante :Sur le
plan
de l’usine ou d’unatelier,
on trace unquadrillage
formé delignes
horizontales et verticaleséquidistantes.
On inscritchaque
accident dans le carré où il seproduit
à l’aide d’un numéro entouré d’unpetit cercle,
parexemple.
On observe ainsi desgroupements qui
attirent l’attention sur tel ou tel carré.M. René
Poisson,
auteur de cetarticle, ajoute : "Quel
sera le carré leplus
chargé ?
J’aifréquemment
fait lepari
avec moi-même etj’avoue
queje
n’aijamais
gagné.
Cequi
semble prouverqu’il
estimpossible,
avant lequadrillage,
de dé-signer
les"carrefours névralgiques".
Ce moyen de localisation des accidents est certainement à
exploiter.
Tous les
procédés
tendant à l’amélioration des méthodes sont à recher-cher. Je signale
à cesujet
un article d’Eva Tschinkel del’Allemagne
de l’Est.L’auteur étudie la
répercussion économique
des accidents du travail sur la communauté. Iladapte
à son pays le coût direct et le coût indirect dont nous avonsparlé
et donne desexemples
chiffrés.Remarquant qu’il n’y a
pas de ré-serve
appréciable
de main-d’0153uvre dans lapopulation jusqu’ici
nonactive,
iltrouve nécessaire que les
entreprises
cherchentelles-mêmes,
suivant lespossi- bilités,
à créer des réserves de main-d’oeuvre à l’intérieur del’entreprise
endiminuant le
temps perdu
à la suite d’accidents.Si l’accidenté est un
spécialiste,
il est certain que laperturbation
due àl’accident est
préjudiciable
à la réalisation du programme ; il faut trouver unspécialiste remplaçant....
II - RECHERCHE DE LA LOI
QUI
REGIT LA FONCTION N = f(0, H, M, P) -
Il est certainement très
important,
dans l’avenir de rechercher la loiqui régit
la fonction :en introduisant les
paramètres :
M = la
quantité
de travailmécanique,
mesuréepar la
consommation d’éner-gie.
P = la
production, exprimée
entonnages
ou en nombre depièces.
Une excellente communication dans ce sens a été
présentée
à Bruxelles par le DocteurIngénieur Diego
Andreoni.Il définit 4 taux de
fréquence :
N -
N f(H, M, P) = To =
taux defréquence
par travailleurN -
N f(0, M, P) = T,
= taux defréquence
en fonction du travail humain JnLN =
N f(0, H, P) = Tm =
taux defréquence
en fonction du travailmécanique
p f (0,
NH, M) =Tp =
taux defréquence
en fonction de laproduction.
Le troisième taux a une
signification
humaine car en divisant les 2 termes par le nombre de travailleurs0,
on obtient :Ce taux
Tm
révèle leproblème
desrapports
entre les variations durisque
et le
degré
de mécanisation. Les variations et lesparticularités
de ce taux faci-litent l’étude des
rapports
entre les accidents et les causéssubjectives.
35
D’autre
part,
M. Andréoni montre comment les calculspeuvent
être sim-plifiés ( 1 ) .
Des
4 taux précédents Ta’ T,, Tm
etTp
fonction chacun de 3paramètres,
il identifie successivement 6"variables principales"
formées par lesrapports
en-tre-eux de 2 des 4
paramètres
de base(0, H, M, P) :
2013 =
horaire de travail par ouvrierM d é d ’ . t- -
2013= degré
de mécanisation par ouvrier p~ =
rendement par ouvrier2013 =
Mrapport
du travailmécanique
au travail humain ilP -
ilp rendement horaire humainP -
p rendementmécanique.
La variation du nombre d’accidents en fonction de ces
rapports permet
derendre
compte
del’aspect
de la sécurité dansl’entreprise
etd’entreprendre
uneétude
opérationnelle
de laprévention.
Avant de
terminer, j’emprunterai quelques
conclusions aurapport présenté
par M.
Luigi Palma, professeur
à l’Université deRome,
lors du 2èmeCongrès
Mondial de Prévention des Accidents du
Travail,
àBruxelles,
en 1958."Il est souhaitable,
disait M.Palma,
quel’usage
desstatistiques
d’entre-prises
segénéralise
etqu’elles
bénéficient dans les milieuxcompétents
d’unegrande diffusion...
Ce sont lesplus
utiles auxorganismes
deprévention
car ellespermettent
d’observer deprès
les accidents dans tous leurs détails ainsi que d’en étudier les causes et lescirconstances".
Faisant allusion aux 6 variables
principales
de M.Andréoni ,
M. Palmadéclarait que les recherches devraient être conduites essentiellement dans le cadre des
entreprises
et sur la base de méthodesunifiées.
J’ajouterai
que lesentreprises
feraient oeuvre utile en sepenchant
sur l’étude desrisques
insuffisamment détaillésjusqu’à
maintenant etqui n’appa-
raissent pas dans les
statistiques. Je veux parler des
facteurs d’ambiance :bruit , éclairage, chaleur,
conditionnémentd’air,
état des sols etc.- C’est en France que la
législation
du travail est leplus développée .
- Les moyens de
prévention techniques
de ce payspeuvent
aisémentse comparer à ceux d’autres
grandes
nations.Pourquoi
la France ne mettrait-elle pas lastatistique
au service de lapré-
vention ?---
(1) Ontrouvera ci-après une étude de M. Andréoni sur un plan d’enquête statistique des acci-
dents du travail.
Il ne lui est pas interdit
d’adapter
les méthodesstatistiques
d’autres paysau cadre de son
potentiel
industriel et d’être àl’origine
de nouvelles études.De toute
façon,
rien ne pourra être réalisé sans le concours desentrepri-
ses et toute recherche ne sera fructueuse
qu’avec
la collaboration desspécia-
listes de la
statistique appliquée
à l’industrie.BIBLIOGRAPHIE
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ANDREONID. ,
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indici difrequenza piu opportuni
per l’analisi del fenomeno
infortunistico. (Choix
des indices defréquence
les
plus opportuns
pourl’analyse
duphénomène
accident dutravail).
Com-munication au 2ème
Congrès
international de la Prévention des Accidents dutravail, Bruxelles,
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JANUSKIEWICZ J. - Evaluation du caractère des fluctuations du taux de fré- quence des accidents du travail. Extrait de : Travaux de l’Institut scienti-fique
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Plan pourl’enquête statistique
des accidents du travail. Note documentaireI.N.S., n°
184-17-59.d’après
ANDREONI D. - Unpiano
perl’indagine sta-
tistica
degli
infortuni sul lavoro.(communication
au 2èmeCongrès
interna-tional de Prévention des Accidents du