CAPN CPE du 10 décembre 2009 DECLARARATION SNES-FSU
Masqué derrière un discours rassurant sur le maintien des dotations horaires et la mise en place d’un accompagnement plus personnalisé des lycéens, le ministre fait le choix idéologique d’une transformation profonde de l’organisation du lycée général et technologique et des enseignements en voulant confier la gestion de plus du tiers des horaires aux établissements.
Refusant de faire des choix pédagogiques qui nécessiteraient un plus grand investissement de la Nation dans son École, paralysé par la mise en œuvre du dogme de la réduction de l’emploi public et des cadeaux fiscaux aux plus riches, s’appuyant sur les recommandations les plus libérales de l’OCDE, le ministre tente d’imposer l’autonomie des établissements comme solution miracle aux difficultés actuelles du lycée.
Depuis plus d’un an, les personnels ne cessent de marteler leur demande prioritaire d’amélioration des conditions de travail et d’étude, le ministre leur répond : faites mieux avec moins d’heures et avec toujours plus d’élèves par classe.
De fait, à l’issue d’un simulacre de discussions, le ministre confirme les trois axes de son projet : autonomie, réduction des horaires disciplinaires, fusion partielle des séries générales dans un tronc commun ignorant par ailleurs superbement des pans entiers de la culture et ne résolvant pas la question essentielle des effectifs par classe.
Le SNES considère que ce projet ne saurait répondre aux difficultés des élèves et à la demande de démocratisation du lycée et exige une autre réforme ambitieuse pour les jeunes et pour les professions de l’éducation.
La grève du 24 novembre a été un avertissement. Les collègues des collèges et des lycées prennent conscience d'un certain nombre de dangers contenus dans cette réforme : le renvoi aux établissements des dispositifs de dédoublement, l'accompagnement personnalisé au détriment des enseignements disciplinaires, la mise en concurrence des établissements et le renforcement accru des pouvoirs des chefs d’établissements.
Répondre aux besoins de démocratisation des études et de l’accès au supérieur passe par une réforme d’une autre ampleur et notamment par des équipes pédagogiques et éducatives complètes, ayant du temps pour se concerter pour un suivi des élèves dans leur globalité (suivi pédagogique, éducatif, social …).
De nombreux postes de CPE de lycée sont transférés vers des collèges non dotés. Même si nous pouvons prendre acte d’une certaine volonté de pourvoir tous les établissements en poste de CPE, cela ne saurait se faire au détriment d’autres établissements ou les besoins restent criants.
La pénurie de recrutements des CPE produit ses effets : de nombreux postes sont restés non pourvus à la fin des opérations de mutation intra académique 2009. En outre, la suppression de plus de 200 postes de TZR accentue l’insuffisance de titulaires remplaçants dans la catégorie. Il reste encore de nombreux collèges sans poste de CPE et d’autres établissements en charge d’effectifs très lourds n’ont pas le nombre de postes indispensable pour assurer un suivi éducatif à la hauteur des enjeux.
Cette situation confirme que les recrutements de CPE sont nettement insuffisants. Nous rappelons qu’il faudrait au moins 500 recrutements par an pour compenser les sorties du corps (statistiques DEP, mai 2004).
Nous rappelons notre demande d’un CPE pour 250 élèves, ce qui permettrait un encadrement éducatif adapté pour l’ensemble des élèves.
Nous nous félicitons de la réouverture du concours interne de CPE mais les postes offerts ne devront en aucun cas venir en déduction de ceux du concours externe.
A l’heure où les réductions de postes sont uniquement justifiées par des considérations financières, nous souhaitons des recrutements de personnels titulaires prenant véritablement en compte les besoins des établissements, des élèves et de leurs familles.
Nous dénonçons encore une fois la suppression du second poste de CPE au lycée de WALLIS masqué par l’implantation d’un poste déqualifié. La mobilisation de tous les personnels et des parents d’élèves pour demander le maintien de ce poste qualifié conforte pleinement notre demande.