ADRESSEE
^Au Citoyen CL A ü D E L E C O Z
iaux
Prêtres etaux Laïcs de sa Communion.
« Quîttous donclesœuvresde ténèbres, etreyétons-nom
» desarmesde kimièrew.Èpit.auxRom.c.i5.v.12.
EP
Ü
IS dix ans, îfos
bien
-aimes Frères^
nous gémissons sur votre sépara- tion de l’Eglise catholique; depuis dix ans
nous
adressons desvœux au
Cielpour
votre retour vers cette Eglise sainte, qui
ne
vousvit qu’avec la plus vive douleur sortir
dé
son sein , et qui vousy
rappelle sans cesse avecla tendresse la plustouchante 1 Serait-ildonc
arrivé cemoment heureux
et si désiré dechacun
de nous,où
l’universséroittémoin
,d
une
réunion qui ferait notrebonheur
etle la noie de toute l’Eglise, la consola^Ips iidéles
,l’édification de
ceux
A
tion
qui
ne
professent pas lameme
religion que nous,ou
qui ont cessé d^y croire ?An
/venez, nos trés-clïers
Amis
,venez vousjetterdans nos bras; ils sbnt ouverts
pour
vous recevoir aveclaplus douce affection /Jamais nos cœurs ne cessèrent-de vous aimer: tou- jours, et
meme au
sein des plus grandsmaux
5vous fûtes Tobjet de nos sollicitudes;
nos
yeux
, prêts de se fermer àla lumière
du
jour,tournaient encore versvous leursregards affaiblis ; nos
cœurs
prêts de s^éteindre à tout sentiment ^ conservaient encorepour
vous*l’intéiêt le pluspur
et le plus ardent.Il n’est
aucun
de nos concitoyens auquelnous ne
portions lemême
attacliement:tous lesliommes
, quels qu^ls soient, nous sont précieux et chers ; il n’est pas
un
d’entr’eux quine
soitun
objet de notre sincère amitié etpour
lequel nous ne soyons prêts à faire tous les sacrifices possibles, à verser
même
jusqu’à la dernière goutte de notre sang
, s’il
était nécessaire.
Mais
leDieu
dequinous tenons l’exemple et le précepte de cette divine charité, nous
ordonne
de ne pascommuniquer
avécceux
qui n’auraient pas lamême
pureté et lamême
intégrité de foique
nous. S. Martinpour empêcher
l’effusiondu
sang, crut devoir
communiquer pendant un
seul instant, avec
les Ithaciens, et cette complaisance
momen-
tanée lui valut bien des larmes de repentir.
<c S. Sulpice le raconte ainsi , et il ajoute ;
5)
Au
reste, sentantmoins
de grâce etde
» facilité à délivrer des possédés
,
il
nous
?> avouait de
temps en temps
ayey larmes^5 -
>v qu’il sentait
une
diminution de puissanceV à cause de cette malheureuse
communion
)),où il s^était engagé, malgré lui
, pour
un
»
moment».
Fleuiy ,hist. Jiccl., tom. 45page 558, édition de lyad.
Ilnous
commande
,ceDieu
trois fois Saint de reconnoître dans celui' qui est le chefsuprême
de son Eglise,un
pouvoir de juris- diction, (
pasce agnôs meos
^pasce ovôs
77ieas^ Joan. 21 ) qui
en
fait non-seulementün
centre clecommunion
et ,de catholicité,
mais encore le pasteur général
de
tous les Chrétiens, l’Evêque des
Evêques
, le Prélat des Prélats, le Pasteur des Pasteurs
, le
Souverain,
non-
seulementdu
diocèse deHome
^ mais de toutes les Eglisesde la terre, le dépositairè des clefs, tibl claho claves regni coelorum. Matth. 10, } le seul c['ui
ait le droit de gouverner PEgliseuniverselle
,
et de confirmer ses Frères
dans
la foi, ( bu
alicjuando
conversus confirma F
vatrès tuas.,Luc. 22. )
Il veut, ce
Dieu que
nous adorons,
que
nul ne shngère
,
même doué du
plusgrand
zèle et de la plusgrande capacité à remplir
les fonctions del’épiscopat et
du
sacerdoce sansune
mission authentique provenant de l’Eglise,ou
avouée par elle^Qcjuomodb
qjerbpraedicahunb
nisi niibbanbur. Pi.om. 10.) Il veut
que
nous croyons àun
seul père de tous leshommes
, qui est lui-
même
; àun
seul
rédempteur
,c[ui est Jesus-Ghrist;à
deux
maîtres spirituels et souverains,Jesus-Ghrist et le
Pape
, vicaire de Jesus-Ghrist-sur la terre\ à
deux fondemens
de croyance ,,rEvangile et la tradition
; à
une
seule régie infaillible de notre foi, l’enseignement de FEglise universelle
; à plusieurs colonnes
de
véritéy l’Eglise, le souverain Pontife
, les
Evêques
et les Prêtres enseignans lamême
doctrine
venue
des Apôtres ; à plusieurs signes d^alliance avec Jésus- Christ et son Eglise y lamême
Foi, lamême
Espérance,
la
même
Charité, laparticipation
aux mêmes Sacremens
, la pratique des
mêmes
bonnesœuvres
; àune
seule et véritalde Eglise,for-
mant
Tunique société,
où
lesmembres
quilacomposent
soientou
doivent être de vérita- bles Frères, des
hommes
sincèrement unis Î)ar les lieris les plus purs, les plus saints, es plus indissolubles; à
une
seule familleen Dieu
^son créateur,le genre
humain
,
où
tous ceux qui la
composent
, sontégalement appellés à l’héritage céleste
, quoiqu’un
grand nombre
,
malheureusement
,
ne
puisse se flatter de le partager, parce qu’il s’en
rend
indigne par ses prévarications. Il veut enfinque
nous croyons et pratiquions sans réserve sans exception, sans restriction^non
-seule-ment
ce qui est contenu dans les troissym-
boles , mais encore tout ceque
l’Eglise catholique, apostolique et
romaine
, nous aordonné
^nousordonne
,
ou
nous ordonnerait à l’avenir, de croire et de pratiquer
;
que
nous
reconnoissions la hiérarchie de ‘cette Eglise, et
que
nous soyons parfaitement soumis à son autorité et à celle de son chef visible,
qui est et
ne
peut être autre que le On
vnà l’Eglise
5 '
Romaine en
i0
g, ilabjurèrent leurs erreurs,€t souscrivirent ie
fameux
Décret de réunion, dressépair le Concile de Florence, dontleder-
nier article est celui-cf : a
Nous
définissons» encore
que
le Saint Siège apostolique et le» Pontife
Romain
a la primauté sur toute la terre ; qu’il est le successeur de S. Pierre ,5> prince des Apôtres^ le véritable vicaire de
Jesiis-Christ^ le chef de toute FEglise
, le
» père etle docteur de tous les Chrétiens
, et
5)
que
Jesus-Christluiadonné
^enlapersonne de S. Pierre, le plein pouvoir depaître ,
de
5>, régler et degouverner FEglise catholique et
5) universelle^ ainsi qu’il est expliquédansles
» actes des Conciles
écuméniques
, et dansles
)) Saints Canons.» Hist. eccl. de Fleury,t. 22 ,
p. 258 et
269
, édit. in-i25de 1727.Telle est aussinotre croyance:
nous
venons de vous enfaireun
détail circonstancié, clair et satisfaisant. Si vous voulez, nos trés-clïersFrères^ nous
donner
lamême
satisfaction, reconnaître vos erreurs,comme
les Grecs abjurer ces erreurs,vivre soumis d’esprit, decœur
etde conduite, àl’Eglise et à son chefsuprême
le souverain Pontife, quel obstacle nous arrêterait désormais
pour
accepter votre réunion,
en
attendant toutes fois la décision de nos maîtrescommuns
sur cet article im- portant?Avec
quellejoie^au
contraire; avec
quelle vive et pure jouissance
ne
vous rece- vrions-nous pas /Nous
voulons bienne
pas attendre , à cette condition,
que
vousveniez vers nous ; nous volerons vers vous^ portés surles ailes de cette divine charité^ dont nous désironsque
les célestesflammes
unissent à6
jamais vos coeurs avec les nôtres.
Comme
lepieux et S.
Alexandre
, nous ironsvous cher- cher
nous-mêmes
, pour vous
ramener
,
ea
unissant nos actions de^ grâces aux vôtres, à la grande^ à la seule et véritable Eglise qui ne consiste pas dans
un
édifice bâti parla
main
deshommes
, mais qui est spirituel-
lement formée par la
main
deDieu
lui-même.Renoncez donc
enfin au régime, à Fabsur- dité
de
cette ancienneconstUution
civiledu
Clergé^ réprouvée deDieu
et de son Eglise, regardée depuis plusieurs années ^ par
le
Gouvernement, comme
indigne detreau nombre
de ses lois, parfaitement abolie
en
conséquence.Reconnoissea la nouveauté de l’Eglise par- ticulière qui a été établie par cette constitu- tion
éphémère,
et qui, par, ce seul caractère de nouveauté, prouve contr’elle-mémequ’elle n’est ni
ne
peut être la véritable Eglise :« (^uis
unquàm
hœreses instituiby nisiqui
» se priùs
ah
EcclesiaecathoUcae
unicer-» sitatis et aiiùquibaUs consenbione discre-
» 'verib ?
Quod
ità esse y luce clariùs,
»
Gxempla demonsbranb
». T^ioenb. Lirin.cap. 34.
Renoncez
àtout cela, etnotreréunionest faite ; nous serons à vous
, et vous serez à nous. Si
donc
vous désirez la concorde ^ la paix et la réunion, faites le sacrifice de i’errêur
, et venez jouir au milieu de nous ,
du
bonheiîP-de la véritél cAst ainsique
vous prouverezque
vosvœux pour
ce bien ines- timable,sontsincères.
Nous ne
formeronsplus qu’un seul esprit etune
seuleame
;nous
verrons avec joie s’accomplir en vous eten
7
nous, cette intéressante prière de J. G. :
Mon
père^ jevousdemande
qu’ilsnefassent» qu'un
comme
vous êtesen moi
,
mon
père^et
comme
je suis en vous».Joan. 17.Alexan- dre réunit par ses puissantes exhortations le parti des Eustathiens et célébra cette réunion parune
fête, donton
u^avoit pointvu
de semblable. Fleury. Hist. eccl. tom. 5.page
4i5 ,édit, in-ia, de 1727.
Puissions-nous
,
par lesnôtres, avoir prés
de
vousun
aussiheureux
succès ILe beau
jourque
celuioù nous
aurons cebonheur
/que
ce soit celui d’aujourd’hui :Dieu
vettillo le permettreou
l’ordonnerdanssamiséricorde; c’est levœu
le plus vrai, le plus ardent^JSTos trés-chers Frères
, -
De
vos Frères et sincèresAmis en
J. G., les Prêtres etles Fidèles Catholiques5
Prennes , 12 juillet 1800,
èrecliretienne,