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Newton Methods, nouveaux-recrutés-Angers, 09-2009

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Texte intégral

(1)

Journ´ee des nouveaux recrut´es

Angers, le 18 septembre 2009, LAREMA

La M´ethode de Newton vue comme syst`eme dynamique holomorphe

Tan Lei (Angers)

September 17, 2009

(2)

SoitP(z) un polynˆome. Pour trouver une valeur approximative d’une racine deP, on peut it´erer lam´ethode de Newton associ´ee :

NP(z) =z− P(z) P0(z)

Soitz0 ∈Cb un point quelconque, il s’agit de remplacerP(z) par son DL d’ordre 1 :

P(z) = 0 P(z0) +P0(z0)(z −z0) = 0 solution =z0− P(z)

P0(z0) =NP(z0) =z1 ,

P(z1) +P0(z1)(z−z1) = 0 solution =NP(z1) =z2,· · · .

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L’it´eration de z →NP(z) nous sert ici comme un exemple d’un syst`eme dynamique holomorphe engendr´e par une fraction rationnelle :

R:z −→ f(z)

g(z), z ∈Cb . Exemple. PourP(z) =z2−2, on a

NP(z) =z−z2−2 2z = 1

2(z+2 z).

On aNP(x+iy) = (1 + 2

x2+y2)x+iy(1− 2 x2+y2).

DoncNP laisse invariant{x >0},{x<0}et {x = 0}.

On peut montrerNPk(x+iy)−→

2 si x>0

−√

2 si x<0 lorsque k→ ∞.

(5)

Donc la droite des nombres complexes imaginaires purs est `a la fois la m´ediatrice des deux racines, et la ligne de s´eparation de deux comportements diff´erents des suites de valeurs it´eratives.

(6)

Essayons maintenant la m´ethode de Newton NP(z) pour un polynˆome cubique :

P(z) =Pa(z) = (z−a+1

2)(z+a+ 1

2)(z−1).

Les racines deP(z) sont 1, −1

2 +a et 1

2 −a. On aurait pu croire na¨ıvement que, `a la place d’une m´ediatrice, il existe un certain graphe s´eparateur ayant trois branches qui se rencontrent en un point, tr`es probablement le centre de gravit´e des trois racines (ici 0).

Ce graphe s´eparerait le plan en trois r´egions, et qu’une valeur initiale prise dans une r´egion donn´ee nous donnerait des approximations de la racine dans cette r´egion.

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(8)

Arthur Cayley avait tent´e de justifier cette intuition il y a 130 ans : En 1879 : “ La division en r´egions est faite sans difficult´e pour le cas d’une ´equation quadratique; mais pour le cas qui succ`ede, celui d’une ´equation cubique, il est tout sauf ´evident quelle division c’est; et l’auteur n’a pas r´eussit `a la trouver.”

En 1889 : “J’esp`ere appliquer cette th´eorie au cas d’une ´equation cubique, mais les calculs sont beaucoup plus difficiles.”

(9)

Voici la raison de cet ´echec.

Prenons par exemplea=−0.00508 + 0.33136i. Pour chaque pixel z0=x+iy dans le carr´e −1,4<x <1,6,−1,5<y <1,5, demander `a un ordinateur d’it´ererNP(z) un grand nombre de fois, et colorier le pixelz0 en





bleu siNPk(z0)→1 vert siNPk(z0)→−12+a rouge siNPk(z0)→−12−a noir sinon.

Voici ce que montre notre ordinateur (avec un agrandissement `a droite) :

(10)

Plutˆot qu’un simple graphe s´eparateur, on voit apparaˆıtre un surprenant “fractal” qui d´ecoupe le carr´e en trois grand lacs, un autour de chaque racine, mais ´egalement en beaucoup de petits lacs rouges, verts et bleus. Et ces lacs s’entremˆelent de mani`ere tr`es compliqu´ee... . Certe Caylay aurait bien voulu voir cela!

(11)

NotonsK l’ensemble noir et J sa fronti`ere. J est appel´el’ensemble de JuliadeNP.

Voici la d´efinition g´en´erale : Soit R(z) une fraction rationnelle de degr´e ≥2 :

JR = {z ∈Cb | {Rk(z)}k est instable par rapport `a z}

= {z ∈Cb | {Rk|U}k n’est normale sur aucun voisinage U de z}.

Pour notreNP l’ensemble noirK repr´esente le lieu des mauvaises conditions initiales pour la recherche d’une racine. On voit ici que K poss`ede mˆeme de l’int´erieur. On peut montrer qu’il existe un attracteur noirsous forme d’une orbite p´eriodique de p´eriode 6 qui attire toute orbite dansint(K). Ceci met donc en doute de l’efficacit´e globale de la m´ethode de Newton.

(12)

On peut aussi observer et d´emontrer

J =∂bleu=∂rouge=∂vert =∂noir .

Il s’agit du ph´enom`ene “chaotique” du syst`eme dynamique : si z0∈J, la moindre erreur num´erique nous fait basculer soit d’une racine vers une autre, soit vers un pi`ege de couleur noire.

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On peut aussi observer et d´emontrer

J =∂bleu=∂rouge=∂vert =∂noir .

Il s’agit du ph´enom`ene “chaotique” du syst`eme dynamique : si z0∈J, la moindre erreur num´erique nous fait basculer soit d’une racine vers une autre, soit vers un pi`ege de couleur noire.

Y a-t-il l’efficacit´e globale au sens de mesure?

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On peut aussi observer et d´emontrer

J =∂bleu=∂rouge=∂vert =∂noir .

Il s’agit du ph´enom`ene “chaotique” du syst`eme dynamique : si z0∈J, la moindre erreur num´erique nous fait basculer soit d’une racine vers une autre, soit vers un pi`ege de couleur noire.

Y a-t-il l’efficacit´e globale au sens de mesure?

Th´eor`eme(Buff-Ch´eritat) :

∃a tel que int(Ka)) =∅, m(Ka)>0 .

(15)

Apparition du lapin. Renormalisation.

Douady a tr`es vite compris que pour comprendre l’it´eration de NP (fraction rationnelle de degr´e 3), il faut d’abord ´etudier l’it´eration defc(z) =z2+c.

IciKfc ={z ∈C|fck(z)6→ ∞}. VoiciKfc pour c =−0,12 + 0,75i :

Le lapin de Douady

(16)

Th´eor`eme (Douady-Hubbard) :

int(Ka)6=∅ ⇐⇒ ∃ U 30,m∈N,c ∈C, (NPa)m|Uconjugu´ee fc

⇐⇒ ∃Kfc ,→Ka avec int(Kfc)6=∅. En particuler poura=−0.00508 + 0.33136i, on a m= 2 et c =−0,12 + 0,75i.

Noter quea etc sont dans des zˆones o`u les dynamiques

correspondantes sont ’structurellement stable’: une valeur voisine donnerait un enemble de Julia similaire.

En faita7→Ka N’EST PAS continue en g´en´eral.

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Couture

Nous allons donner unmod`ele topologique du fractalKa ci-dessus, qui explique en particulier comment les multiples lapins pr´esents dansKa se sont reli´es les uns et les autres.

En fait, bien que ce ne soit pas du tout ´evident `a l’oeil nu, ce fractal est obtenu en recousant les ensembles de Julia de deux polynˆomes cubiques (dont la structure est plus simple `a comprendre) :

CbNP ≈Kf tKg/∼ et Ja≈Jf tJg/∼,

avecf(z) =z3+ (1,503−0,8046i)z2 et g(z) =z3+ (2,12i)z2.

(18)

Voici les images. Vous remarquerez que les multiples de lapins sont d´ej`a pr´esents dansKf.

(19)

Puis tournons notreJa de 90 pour mieux visualiser la couture :

(20)

On peut donner une description compl`ete de l’application ’couture’

(T.) :

C:{polynˆomes cubiques}2→ {NPa,a∈C}, notamment

• son domaine de d´efinition (on ne peut pas tout coudre);

• son image (tout ne se r´ealise pas comme une cousure);

• et son non-injectivi´e.

(21)

Retour au graphe s´eparateur

L’id´ee d’un tel graphe est tellement naturelle...

Ne peut-on vraiment pas lui donner un sens?

(22)

Retour vers le graphe s´eparateur

L’id´ee d’un graphe s´eparateur est tellement naturelle...

Ne peut-on vraiment pas lui donner un sens?

Yes we can!

(23)

Retour vers le graphe s´eparateur

L’id´ee d’un graphe s´eparateur est tellement naturelle...

Ne peut-on vraiment pas lui donner un sens?

Oops, yes THEY can!

(24)

Pour cela il faut it´erer la m´ethode de Newton ralentie : NP,h:z 7→z−hP(z)

P0(z)

pour chaque 1≥h >0. Nous obtenons donc une famille d’ensembles de Julia{Jh,h >0}.

Th´eor`eme(Flexor-Sentenac) : Jh−→h→0 un graphe Γ ; C rb Γ a 3 composantes connexes, chacune contient une racine;

Γ est compos´e de trajectoires s´eparatrices du champ de vecteurs de Newtonξ:=−PP(z)0(z)

∂z ; Le flot de ξ est s´epar´e par Γ en trois basins,

coulant dans chaque basin vers une racine.

Donc le graphe provient de la m´ethode de Newton `a pas infinit´esimal.

(25)

Voici ce qui se passe avecPa o`u a=−0.00508 + 0.33136i.

(film 3)

(26)

Surprise : Ce graphe n’a pas vraiment trois branches, et il ne passe pas forc´ement par le centre de gravit´e des trois racines de P. En effet :

Th´eor`emes:

(Saupe) {a∈C|Γa a 3 branches}={a∈C|Γa∩Cconnexe}

={a∈C|ξa admet une connection h´et´erocline}

= graphe Σ d’une pomme tranch´ee.

(T.) {a∈C|Ja,h∩Cconnexe} −→h→0 Σ. (film 4)

(27)

Outil math´ematique

•Pour la renormalisation, Douady-Hubbard utilisent la chirurgie quasi-conforme, `a l’aide du Th´eor`eme d’uniformisation mesurable (introduit par Sullivan) :

∀µ∈L(C) aveckµk<1,

∃ϕ:C→C

( hom´eomorphisme de d´eriv´ee dansL2loc tel que ∂ϕ∂¯z =µ·∂ϕ∂z . o`u

∂ϕ

∂¯z = 1 2

∂ϕ

∂x − ∂ϕ i∂y

et ∂ϕ

∂z = 1 2

∂ϕ

∂x + ∂ϕ i∂y

.

(28)

•Pour r´ealiser les cousures, on construit d’abord un mod`ele topologiqueF puis suivant Thurston on it`ere dans un certain espace deTeichm¨uller pour tenter de lui trouver une structure complexe invariante.

τ_3 τ_2 _1 τ_0

dim= k φ_0 g_1

φ_1 φ_2

Teich(F) F

...

...

R φ_3

σ g_3

g_2

(29)

Teich(F) = Hom´eo+(S2 →C)/b ∼

avecφ∼ψ si :

Cb, (0,1,∞) φ%

S2,(a,b,c) ↓ψ◦φ−1isotrope relφ(P) Id ψ&

Cb, (0,1,∞) o`u a,b,c ∈P =Or(CritF). La m´etrique est : dT([φ],[ψ]) = inf{logK(α), α∼ψ◦φ−1}, o`u K(α) = 1 +kµαk

1− kµαk, et µα= ∂α

∂¯z ∂α

∂z .

(30)

Liens avec d’autres domaines :

•f groupe d’automate (groupe de monodromie it´er´e);

uninvariant alg´ebriquepour les auto-revˆetements;

•les dessins d’enfant de Grothendick;

•champs de vecteurs holomorphes, formes diff´erentielles quadratiques;

•dynamique d’1 variable !celle de plusieurs variables,

Références

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