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PRO FRIBOURG

Juin 1980 INFORMATIONS Trimestriel n° 45

DOCUMENTATION PEDAGOGIQUE 237, rue de Morat 1700 FRIBOURG Soutenons l'initiative culturelle!

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SOMMAIRE

RESTAURER : POURQUOI ? COMMENT ? II

Démarche créatrice ou application stéréotypée ? p. 4 Les conservateurs au pied du mur 6 Les peintures murales 8 LE GOTTERON A VAU-L'EAU ? 13 Cent ans Gonzague de Reynold 26 Programme 4e rencontre suisse d'associations de citadins 28 L'exemple bâlois de rues résidentielles 29 En bref 34 Convocation à l'Assemblée générale du 30 juin 1980 35 L'initiative en faveur de la culture 36 Notre publication sur les groupements de citadins suisses 37 Un extrait : la fiche de Villars-Vert 38 PHOTOS : Franz Waeber, Auge : p. 18, 22-24. Paul Gross, Auge : 19. Leo Hilber, Fribourg : 12. Jean Mülhauser, Fribourg: 9-11,40 Nous remercions particulièrement MM. WAEBER et GROSS pour leurs renseignements sur la vallée du Gottéron.

ERRATA : Dans notre dernier cahier, nous avons omis de signaler que l'article du Professeur André Corboz "Du bon usage des sites historiques" était extrait de la revue "Vie des Arts" de Montréal Imprimerie Saint-Paul à Fribourg. Tirage : 4'000 exemplaires.

PRO FRIBOURG Secrétariat : Stalden 14, 1700 Fribourg Cotisation :

donnant droit: l'envoi du bulletin Ordinaire : 18 fr. ; de soutien 30 fr.

Tarif réduit : 12 fr. (étudiants, apprentis, 3e âge) CCP 17-6883 1700 Fribourg

PRENEZ NOTE : LUNDI 30 JUIN 1980, 20 h. A LA GRENETTE ASSEMBLEE GENERALE DE PRO FRIBOURG

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3 LA GRANDE BOUFFE

La crise du pétrole, après tant d'avertissements, aurait pu provoquer au moins un début de réflexion.

Mais la fuite en avant continue, comme si de rien n'était.

Aux Etats-Unis, on utilise le maïs pour produire le gazohol.

A Paris, une conférence franco-africaine étudie la possibi¬

lité de transformer le bois en carburant (100'000 ha de fo¬

rêt =1 million de t. de pétrole, disent les experts). Au Brésil, on fabrique de l'essence avec de la canne à sucre.

Alors que la famine étend ses ravages dans le tiers-monde, que le désert gagne sur la forêt, on s'apprête à utiliser la nourriture nécessaire aux pays pauvres pour que les, voitures des pays riches puissent continuer à rouler.

A cela, que pouvons-nous faire ? Pas grand'chose...

Notre soutien à l'initiative en faveur de la culture, notre participation à l'édition d'un premier ouvrage sur les grou¬

pements de citadins en Suisse témoignent déjà d'une solidari¬

té qui s'étend au-delà de notre petit rayon d'action.

Car notre soutien va à ces minorités qui, comme le définit Dom Helder Camara, s'efforcent de transformer le monde en un monde plus respirable, plus juste et plus humain.

Et nous pouvons commencer par nous opposer, à notre modeste échelle suisse et fribourgeoise, au gaspillage généralisé des ressources planétaires.

Car en Suisse et à Fribourg, aussi, rien n'est changé. Voyez cet appel indécent à ingurgiter plus de viande, alors que no¬

tre consommation se rapproche déjà de l'américain, champion incontesté de la suralimentation et du gaspillage de l'énergie.

Voyez notre ville que l'on s'obstine à vouloir aménager exclu¬

sivement pour la voiture, où l'on se soucie si peu du bon usa¬

ge des bâtiments anciens tel que l'hôpital des Bourgeois, où la Commune n'a pas le temps de s'occuper de rues résidentielles, trop absorbée à planter ses feux rouges.

Il n'y a d'espoir de changement que si chacun et chacune prend ses responsabilités, dans sa vie personnelle comme dans sa vie collective. Car ceux qui nous dirigent trouvent dans la passi¬

vité de leurs concitoyens cet alibi d'une majorité silencieuse pour perpétuer la routine, le gaspillage et le manque d'imagina¬

tion.

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RESTAURER : POURQUOI ? COMMENT ? II.

Démarche créatrice ou application aveugle d'un règlement ?

Selon le règlement de construction pour les zones protégées de la ville : .."l'archi¬

tecture respectera l'échelle des bâtiments, notamment celle des plus proches.." ..

"les vitrages seront toujours subdivisés par des petits bois ou croisillons."

Le règlement en dit trop ou pas assez : A propos d'échelle, à quel bâtiment voisin, le No 6 du Petit-St-Jean, que nous voyons ci-dessous, devrait-il se référer ?

Le règlement préconise aussi de rétablir, dans la mesure du possible, l'état histori¬

que et exige le respect des proportions et du style particulier de l'édifice. Cela veut dire pratiquement que l'appréciation et le jugement sont réservés aux spécialis¬

tes de l'esthétique et de l'histoire de l'art. Qui sont ces spécialistes ? Les histo¬

riens et (ou) les architectes ?

L'architecte n'est jamais seul. Le maître de l'ouvrage - avec sa sensibilité, ses be¬

soins, ses moyens financiers - est son premier partenaire.

Le bâtiment Place du Petit-St-Jean No 6 est tel qu'il existe. Sa façade ne sera pas modifiée. Seules ses vieilles fenêtres à simple vitrage doivent être remplacées : elles ferment et isolent mal et laissent peu passer la lumière dans cette maison aux étages bas et profonds.

C'est là que commence la réflexion du groupe architecte - maître de l'ouvrage. Il s'agit de synthèse et non d'addition de critères.

LES PROPORTIONS. - La façade a été conçue et réalisée à l'origine avec le recours â un tracé régulateur issu du carré en combinaison avec sa diagonale rabattue. Ce sys¬

tème géométrique est le support de l'esthétique : l'oeil le reçoit comme quelque chose d'harmonieux puisqu'il s'agit de géométrie élémentaire. Mais sa portée n'est pas qu'esthétique : c'est le moyen irréfutable de dimensionnement et de coordination pour la mise en oeuvre aux époques où le tracé de l'atelier et du chantier était ce¬

lui de l'architecte.

ECHELLE. - Mettre à l'échelle, ce n'est pas établir les choses selon un procédé de hiérarchisation, de subordination. L'échelle est l'un des principaux moyens d'expres¬

sion en architecture. Parce que à l'époque on ne disposait pas de verres de grande dimension, chauque fenêtre du Petit-St-Jean No 6 comportait 16 carreaux. L'échelle

"collait" par la force des choses dans un contexte bâti de dimensions semblables.

Fenêtres réalisées par le groupe architecte - maître de l'ouvrage Fenêtres réglementaires selon la Conservation des monuments ..

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Mais aujourd'hui la petite maison est confrontée à des immeubles voisins "surdimen- sionnës". Les carreaux minuscules contribueraient à la miniaturiser, â l'exprimer en maison de poupée, alors qu'elle est une maison des hommes.

ECONOMIE. - Ce que l'homme fabrique, il le conforme ä ses besoins et les matériaux et les techniques modernes le libèrent de plus en plus des contraintes d'une produc¬

tion moins élaborée. Les verres de plus grande dimension permettent une meilleure perception de l'espace extérieur.

PERFORMANCE ET COUT. - Les verres isolants sont un facteur d'économie d'énergie de chauffage. Les producteurs d'électricité en Suisse les exigent. Ce qui est bon pour l'électricité l'est aussi pour toute autre énergie. De plus, les fenêtres à verre isolant coûtent plutôt moins cher que les fenêtres à double vitrage classiques.

MISE EN OEUVRE. - L'utilisation du verre isolant exclu les croisillons dont les bat¬

tues sont insuffisantes. Mais on peut "singer" les croisillons par l'application d'une "grille décorative" surajoutée. Cette solution est inacceptable, factice.

USAGE ET ENTRETIEN. - Le verre isolant n'a que deux faces à nettoyer. Le double vi¬

trage en a quatre avec la nécessaire complication de l'ouverture pour le nettoyage des faces intérieures qui en compromet l'isolation.

Analyse comparative Fenêtres réalisées Fenêtres réglementaires Proportions

Echelle Ergonomie Expression

Surface d'éclairage Isolation

Coût

Résultat esthétique

*) Les subventions de différence de prix

En cohérence avec la façade Sans rapport avec la façade - syst. dynamique de proportions Proportion 2/3-3/3 statique.

En relation de voisinage Miniaturisante, subordonnée.

Perception ouverte de l'espace Perception entravée de l'espace extérieur

Formulation d'un groupe de 3 fenêtres

8 fenêtres: 5,9 mZ (112,5 %) Verre isolant : optimum Fr. 4'100.— (79,6 %)

Cohérent fonctionnel!ement et architectoniquement

10 % de la Commune et de 10 % du Canton couvrent â peine la extérieur

Juxtaposition de 3 fenêtres 8 fenêtres: 5,25 m2 (100 %) Double vitrage: bonne au début, puis moindre

Fr. 5'150.— (100 %)*

Historisant quasi-traditionnel

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Fenêtres réalisées Fenêtres réglementaires

Tracé régulateur de la facade Petit-Saint-Jean No 6

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Fribourg : un mur des

lamentations 1900 FRIBOURG (PTS) — Curieuse querelle sur le chantier de la res¬

tauration de la maison Vicarino. à la route des Alpes, à Fribourg. Un mur de soutènement d'un jardin sera dépouillé de son ornementa¬

tion 1900. Et refait en mollasse. Il a fallu de longs pourparlers pour en arriver là. Finalement, la bourgeoisie de Fribourg, maître d'œuvre de cette restauration de grande envergure, a préféré suivre l'avis du président de la commission fédérale des monuments historiques, le professeur fribourgeois Alfred-A. Schmid, alors que le conservateur des monuments historiques fribourgeois, M. Etienne Chatton, plai¬

dait la conservation de la décoration. Un épisode qui rejoint aussi une des thèses du mouvement « Pro Fribourg » exposée dans son dernier cahier, paru récemment...

(La Suisse, 15.4.80)

Un an et demi de controverses entre conservateurs des monuments pour aboutir à une solution esthétisante revenant à créer un

"passé qui n'a jamais existé" !

Pourquoi pas. Il faut bien que quelqu'un s'occupe de ces choses, mais encore faudrait-il s'occuper avec autant de soin de l'es¬

sentiel que de ces détails, car pendant ce temps, on laisse cons¬

truire de part et d'autre de la Maison Vicarino des immeubles qui sont de parfaits exemples de "l'architecture de faussaires"

que nous dénoncions dans notre précédent cahier.

Autre aspect essentiel négligé : celui de la circulation des piétons qui, si elle avait été prise en compte, aurait pu rece¬

voir une solution cohérente, dans l'esprit des lieux, comme sa¬

vaient le faire les édiles d'autrefois.

Jadis, toutes les rues principales parallèles avaient été re¬

liées entre elles par des ruelles. Ainsi, entre la rue de Lausan¬

ne et la rue des Alpes, les ruelles du Boeuf et de la Tête Noire.

Lors de la création de la route des Alpes, on n'a plus tenu compte de ce schéma : on aurait pu prolonger ces ruelles. Comme on pourrait le faire maintenant à l'occasion des démolitions- reconstructions de plus en plus fréquentes dans la partie haute de la Vieille-Ville.

Ces liaisons, outre qu'elles seraient déjà très utiles dans la situation présente, le seraient encore plus si les terrains en contrebas de la route des Alpes étaient utilisés à des fins d' intérêt public comme le propose 1'ALTERNATIVE 79 (voir notre ca¬

hier No 41 de juin 1979).

Mais, au fait, qu'advient-il de 1'ALTERNATIVE 79 aux mains de nos édiles et amênagistes ?

LES CONSERVATEURS AU PIED DU MUR

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Ruelles envisageables entre la rue et la route des Alpes. En qua¬

drillé, terrains en contrebas (projet parking ALTERNATIVE 79).

Mur litigieux avec escalier public sans issue : un passage qui aurait pu être mis en relation avec la rue des Alpes et la rue de Lausanne.

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8

LES PEINTURES MURALES

La plupart des maisons citadines, pour ne pas dire leur tota¬

lité, étaient aux 16e et 17e siècles ornées de peintures mura¬

les, souvent d'une grande richesse. Mais, dès le siècle sui¬

vant, au 18e, ces décorations étaient passées de mode et dis¬

parurent rapidement. Elles furent généralement recouvertes d'un badigeon qui les a parfois tout autant protégées que mas¬

quées. On peut donc avoir la surprise de les retrouver dans un état de grande fraîcheur.

Mais beaucoup de nos maisons fribourgeoises ont subi des trans¬

formations au cours du temps. Les façades ont été remaniées et mises au goût du jour. Dès la fin du 17e s. on a.regroupé d'é¬

troites maisons médiévales en conservant les murs mitoyens, en changeant les niveaux et en plaquant sur le tout une nouvelle façade de maison patricienne. C'est ainsi que lors de restaura¬

tions on retrouve parfois des éléments de décoration très anté¬

rieurs au style de l'immeuble. Nous en donnons un exemple dans les pages suivantes (photos 9 et 10 en p. 12) : dans cet immeu¬

ble de la Samaritaine 7, de pur style 18e et daté de 1775, ont été découvert# en 1978 des armoiries de la famille Käser por¬

tant la date de 1586. Et elles se trouvaient dans les combles, au 3e étage du bâtiment !

De telles trouvailles posent évidemment des problèmes ardus de restauration. Il n'est pas toujours possible d'intégrer une dé¬

coration peinte ne concordant pas avec l'immeuble dans son état actuel, surtout quand le niveau ou le volume des pièces a été modifié. La règle est alors de ne pas détruire pour détruire : des peintures peuvent ainsi fort bien rester sous une couche protectrice. Mais surtout, une bonne restauration immobilière ne peut être entreprise sans une étude et des sondages : dans le cas de la Samaritaine 7, la découverte de la fresque a en¬

traîné une modification de plan et l'intégration du bloc cuisi¬

ne dans la pièce principale de séjour.

On a trop longtemps négligé et fait disparaître des décorations de qualité qui étaient des documents d'histoire. Ces dernières années marquent un heureux changement, grâce surtout à la pré¬

sence de restaurateurs compétents tels Claude Rossier (auteur des restaurations suivantes : rue d'Or 11, photos 1,2. Maison Vicarino, photo 3, Samaritaine 7, photos 9 et 10) et Jan Horky (auteur des restaurations au château de Cressier, p. 10, 11 et 40). Les restaurations de grands ensembles peints tels celui de Cressier, réalisé, ou des maisons Techtermann et Vicarino en cours, marqueront, espérons-le, un tournant décisif.

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vallée : lithographie de la 1 *

a apnie de la 1ère moitié du 19e s

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La vallée du Gottérori/

cette gorge sauvage et encaissée aux portes mêmes de la ville/

c'est de plus en plus la vallée de l'oubli/

un véritable "no man's land" ...

Et pourtant, le Gottéron, c'est le berceau de l'industrie de la ville. Ce ruisseau a fourni la force motrice pour tous les gros ouvrages d'avant l'industrie moderne. Et le plus étonnant, c'est que des vestiges importants des anciennes installations y sub¬

sistent, qui mériteraient qu'on leur prête quelque attention, avant qu'il ne soit trop tard !

A l'origine du quartier de l'Auge, première extension de Fri- bourg, il y a Te passage sur la Sarine, la rivière étant naviga¬

ble immédiatement en aval, et son affluent, le Gottéron, qui fournira la force hydraulique. Les noms de rue des Forgerons (Schmiedgasse), de ruelle des Tisserands, de Lenda (de "Schiff- lânde") perpétuent le souvenir de ces anciennes activités.

L'Auge se développe dès le début du 13e siècle et, en 1301, on y compte déjà une cinquantaine de bourgeois, boulangers, bate¬

liers et tanneurs. Un moulin est attesté au Gottéron dès 1257, une foulerie cinq ans plus tard. Au fil des ans, les installa¬

tions se diversifient, on note une scierie, des moulins à blé, à huile, à tan et à poudre de guerre, une forge à martinet, une forge à cuivre, une à faux, un moulin à aiguiser, un autre à scier les pierres, des fouleries, une râpe à tabac, un pilon d'os, un laminoir dépendant de la Monnaie établie au Stalden.

Un barrage, haut dans la vallée, détourne une partie des eaux sur un canal qui longe les falaises, parfois au travers d'un tunnel. Très tôt, par la "Galternbrief" de 1345, les autorités vont en réglementer l'utilisation et l'entretien.

Des couvents y ont des dépendances : à la fin du 18e siècle, celui des Ursulines y possède le "Schlaefflismulli" et les Au- gustins de l'Auge le "Kreuzmulli" ou Moulin de la Chapelle.

En 1582, un moulin à poudre est attesté, lequel se trouve en 1621 exploité par la famille Gross et ses descendants jusqu'à sa fermeture en 1825.

De 1824 à 1834, le célèbre facteur d'orgues Aloys Mooser y a une scierie pour la fabrication des montres, consoles et buffets de ses instruments.

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Voici la description qu'en donne Franz Kuenlin dans son "Diction¬

naire" de 1832, en habitant d'un quartier qu'il connait bien : GOTTERON, (Gattern, Galternthal), vallée longue mais étroite, qui se prolonge au quartier de l'Auge à Fribourg depuis la rue des forgerons jusque fort loin dans la paroisse de Tavel, principale¬

ment jusqu'à Obermiïhlethal (Ameismühle), et qui est très-pittores¬

que, étant bordée des deux côtés par des rochers tantôt nuds, tan¬

tôt tapissés de gazon, de bois et de brousailles, qui par place la surplombent, et dont les formes sont variées à l'infini. Le ruisseau du même nom qui traverse cette gorge, et qui fait mouvoir de nombreuses usines, la rend encore plus intéressante, surtout par trois cascades, occasionnées par des digues. Dans un espace de 400 pas la majeure partie de l'eau entre et passe par un canal sou¬

terrain, creusé dans le roc. Un chemin escarpé conduit au hameau de Bourguillon, et un autre, mais peu usité, à la chapelle de Ste Anne à côté de la tour du Dürrenbühl, un autre dans la forêt de Schönenberg par le Goldbrünneli (la fontaine d'or), et un autre au sentier de Maggenberg et Galtern ou à la route de Tavel. On peut aussi aisément avancer jusque sous l'emplacement où se trou¬

vait le château de la famille Velga, et qu'on nomme Völlegischür (Velgenscheur), où se trouvent les Fantumenlöcher (les trous des fan¬

tômes) qui, selon la tradition po¬

pulaire, étaient habités par des dragons, des serpens, des esprits, etc., et qui faisaient de mauvai¬

ses niches aux fermiers du voisi¬

nage, au point que celui de Men- ziswyl était obligé d'allumer un cierge tous les samedis soir dans la chapelle de St.-Joseph sur le chemin de Tavel, sans cela ces monstres lui étranglaient une va¬

che, un boeuf, en un mot une pièce de bétail, sans épargner les co¬

chons, les brebis, les poules ou les oies, voire même le grison à longues oreilles. - Au-dessous de Hattenberg il existe une carrière de tuf, et dans la vallée plu¬

sieurs carrières de bonnes pierres de construction, et les points de vue les plus remarquables sont, à notre avis, celui où un cabinet

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d'une maison de campagne à Bourguillon se présente subitement au-dessus d'un ravin, et celui où le devant est masqué par le rempart et la ville, dont une partie se déroule avec la tour de St.-Nicolas, tandis qu'à gauche et à droite ce tableau sin¬

gulier est encadré par des pans de rochers couronnés, d'un cô¬

té, par la tour rouge, et, de l'autre, par celle du Dürrenbühl et au-dessus des murailles par la chapelle de St.-Béat. La vallée du Gottéron occupait presque exclusivement le crayon et le pinceau de feu le peintre Emmanuel Curty, qui en a fait de nombreux dessins, surtout pour des Anglais, mais qui n'ayant jamais été gravés ni lithographies, sont devenus fort rares.

Dans cette vallée on trouve, en ville, 2 moulins, et 3 hors de la porte, ainsi qu'une fabrique de draps du pays (dans le siè¬

cle précédent elle était une fabrique d'indienne), avec une foule et un appareil pour décatisser les draps, un laminoir, 2 scieries, l meule, 2 huileries, 3 moulins à tan, dont un en ville; l huilerie, la forge-martinet et trois habitations font déjà partie de la paroisse de Tavel, mais tout le reste est de

la banlieue et paroisse de la ville.

En 1862, le voyageur Xavier Marinier nous donne encore du Gotté¬

ron une description pleine de vie :

Entre les deux collines, rejointes l'une à l'autre par ses cor¬

dages en fil de fer, est le vert, l 'agreste, le charmant petit vallon de Gottéron. Des paysans et des ouvriers l'habitent; une route le traverse, un ruisseau y coule et y fait mouvoir les roues de divers établissements industriels. Dans la journée, ce petit vallon est très-animé par le travail. Le soir, on ne peut rien voir de plus calme. Les chevaux du laboureur sont rentrés à l 'étable; l'ouvrier a fini sa journée; la scierie cesse de dé¬

chirer les troncs de sapins, et le marteau du forgeron reste im¬

mobile sur l'enclume. Au son de I 'Angel us, la mère de famille réunit ses enfants, qui jouent et bourdonnent de côté et d'autre comme de jeunes hannetons, et, leur ayant fait faire leur prière, les conduit à leur lit. Les vieillards restent encore assis sur le seuil de leur porte, causant amicalement avec leurs voisins.

Depuis, la révolution industrielle a fait son oeuvre. La vallée s'est endormie, ses activités se sont éteintes. La dernière, celle du pilon à os, exploitée par la famille Brohy, s'est ar¬

rêtée avant guerre. Quelques maisons sont encore habitées, mais la plupart, transformées en ateliers ou en dépôts, se sont len¬

tement dégradées et leurs installations ont été démontées.

Leur rachat par la Commune de Fribourg n'a été jusqu'à mainte¬

nant qu'une ultime étape de leur abandon.

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17

Le Syndic de Fribourg déclarait en 1973 aux habitants de l'Auge que le Gottéron était dans une "position d'attente", que la Commune y procédait à des achats de terrains, mais que son aménagement se ferait en

"prenant contact" avec les représentants du quartier,.

Et pourtant, en octobre 1975, on fait dynamiter l'un des anciens moulins de la vallée :

Et cela continue ..,

Il serait temps de se rappeler des promesses faites !

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Le Moulin de la Chapelle,

ancien moulin du Couvent des Augustins, datant du 14e siècle,

l'un des plus anciens bâtiments de la ville, a ses fenêtres arrachées ou brisées,

il s'y entasse un invraisemblable bric-à-brac : c'est devenu un vrai dépotoir.

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Des photos du début du siècle

nous montrent quel était son aspect à l'origine ainsi que ses installations intérieures :

Ne faut-il pas manquer totalement d'imagination

pour ne pas trouver le bon usage d'un pareil bâtiment ?

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Dans la vallée, les anciens barrages ne sont plus qu'un agré¬

ment pour les prome¬

neurs .

En page précédente : Photo de l'entrée du Gottéron vers 1860/70 La scierie est encore en pleine activité.

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MENACE GRAVE SUR LE GOTTERON î

L'oubli dans lequel est tombé le Gottéron est tel que le projet d'endiguement est passé presque inaperçu au début mai devant le Grand Conseil. La lettre adressée par le WWF et la Ligue fri- bourgeoise pour la protection de la nature au Conseiller d'Etat Ferdinand Masset est restée sans effet. En voici la teneur : Nous avons appris que le Consent d'Etat va prochainement deman¬

der au Grand Conseil l'octroi d'un crédit de 447 '600 Fr. afin de réaliser divers travaux d'endiguement du ruisseau du Gottéron.

Plusieurs de ces travaux, dont ceux concernant le cours infé¬

rieurj détruirait le caractère naturel de cette région, lieu de détente apprécié de nombreux fribourgeois.

C'est pourquoi nous vous prions de demander au Grand Conseil de ne pas approuver ce projet de décret dans son état actuel, ou de reporter son examen à une session ultérieure.

Ceci permettrait de compléter les études sur ces travaux, notam¬

ment en examinant leurs impacts écologiques3 ainsi que les at¬

teintes au paysage.

En regrettant de ne pas avoir été directement consultés sur ce projet^ nous vous prions d'agréer..

Et pourtant, le Gottéron a été inscrit dans les zones protégées à titre provisoire par l'arrêté fédéral du 17 mars 1972 insti¬

tuant des mesures urgentes en matière d'aménagement du territoi¬

re. Le vallon figure également à l'inventaire cantonal provisoi¬

re des sites naturels et paysages. Citons encore le projet de plan d'aménagement de Fribourg, à dire vrai assez vague sur le sujet, puisque le Gottéron est mentionné seulement comme "espace vert à maintenir", "cheminement piéton de loisir" et au titre de

... "grottes à mettre en valeur".

Pas un mot des sites d'industrie médiévale dont la mise en valeur intelligente est encore possible. A condition de ne pas bétonner à tort et à travers. Un inventaire d'urgence est nécessaire.

Va-t'on en 1981 laisser effacer les traces d'une activité indus¬

trielle qui fit la renommée de Fribourg il y a 500 ans, quand elle exportait ses produits, ses toiles, dans toute l'Europe ? Quand on est tellement soucieux de l'image de marque du Canton et du développement de son industrie, peut-on négliger un tel passé et se contenter de l'image fol klo du pâtre en brodzon ?

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Cent ans Gonzague de Reynold

Rappel er la mémoire de Gonzague de Reynold, c'est, pour nous, rappeler la part qu'il prit à la création de Pro Fribourg.

Lorsque, avec quelques amis fribourgeois, nous nous étions dé¬

cidés, à la suite de la polémique autour de la rue des Bou¬

chers, de créer ce mouvement, tout naturellement, nous avions pensé à Gonzague de Reynold. Il dominait alors, en solitaire, la vie culturelle fribourgeoise : il était le seul à avoir un rayonnement au-delà de sa petite patrie et à pouvoir caution¬

ner notre initiative.

En ce début février 1964, hospitalisé à la Clinique Garcia, il nous reçut, Michel Jordan et moi, en grand seigneur, sur son lit d'hôpital. Il nous écouta présenter notre projet et formu¬

ler notre demande de prendre la présidence d'un conseil des aînés, une sorte de présidence d'honneur. Il nous voyait pour la première fois, il ne nous connaissait pas, il nous posait des questions, soulevait des objections : "Il vous faut une vieille barbe ?". Et puis, tout d'un coup, s'interrompant et nous dévisageant : "Et bien, d'accord !"

Et cette confiance, il nous la garda jusqu'à sa mort.

La raison de cette confiance, il devait l'exprimer lors de la fondation de notre mouvement, le 11 avril 1964. Les extraits en page suivante sont tirés de son message d'alors.

Les contacts fréquents que nous eûmes par la suite avec lui permirent d'installer notre action dans la durée, car, à l'évi¬

dence notre tâche prendrait des décennies. Sa carrure intellec¬

tuelle, sa carrière à Genève et à Berne, ses contacts européens l'avaient isolé de ses concitoyens : le Fribourg provincial et un peu étriqué ne pouvait le comprendre. Il n'était guère aimé et on le craignait : ses répliques acerbes donnaient un petit côté voltairien à ce catholique. Il préférait vivre à l'écart des médiocrités et des compromissions. Mais il connaissait bien son monde et ses conseils furent précieux. Cet aîné de plus d'un demi-siècle nous accordait son amitié : "Je ne me suis ja¬

mais bien entendu avec vos pères" remarquait-il. Et de nous in¬

viter à élarqir nos horizons, à ouvrir les fenêtres de la demeu¬

re fribourgeoise. Ce que nous nous garderons d'oublier.

G. Bourgarel

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C'est la sympathie que j'ai éprouvée tout de suite pour les promoteurs de votre mouvement qui m'a poussé malgré mon grand âge à me joindre à votre mouvement.

Et voiai ae qui m'a séduit dans votre initiative: sa jeunesse.

Il y a toujours eu réaction des générations nouvelles contre les anciennes. Ces réactions étaient une exigence de la conti¬

nuité. Elles n'ont jamais produit de ruptures, parce qu'on ne développe jamais par rupture, toujours par continuité. Aujour¬

d'hui, en revanche, nous nous trouvons en présence d'une rup¬

ture si profonde entre les générations anciennes et les généra¬

tions nouvelles, qu'un abîme semble s'être creusé entre elles.

Mais vous, vous êtes de ces jeunes de plus en plus nombreux, qui ont enfin compris qu 'un peuple, qu 'une cité qui se coupe de son passé, qui l'oublie ou le renie, est comme un arbre coupé de ses racines. N'ayant plus de sève, il est condamné à tomber, à se dessécher, à disparaître. Il n'y a plus d'avenir, quand il y a rupture totàle entre le passé et le présent. ( )

Vous avez compris autre chose encore :

Il ne suffit point de sauver le passé, il faut encore le faire vivre dans le présent et par le présent. En ce jour, on a la tendance, allant jusqu'à la manie, de transformer en musée tout monument que, grâce aux deniers publics, on a savamment réparé.

Sans doute il est certains monuments à qui cette destination s'impose. Mais l'un des moyens les plus sûrs de séparer le passé du présent, c'est de mettre le passé dans des musées. Cela peut être scientifique : cela n'est point social. (...)

Une cité et une ville ne sont en rien des synonymes. La cité, c'est l'âme; la ville n'est que le corps. Ce corps peut être et n'est que trop souvent sans âme. Je l'ai bien vu en revenant d' Amérique. Ces villes démesurées, récentes ne sont point des cités, elles ne sont que des agglomérations, des excroissances. Mais Fribourg est une cité. Fribourg n'a rien d'une métropole, mais elle a tout d'une capitale : la capitale d'une république, d'une patrie. Et c'est cela qu'elle doit rester. (...)

Lorsque je vous vois, lorsque je pense à votre jeunesse, je me sens saisi d'émotion, une émotion faite de crainte et d'espoir.

Ce que je crains, ce sont les compromissions, les incompétences ; ce que j'espère, c'est l'efficacité de votre effort, s'il sait marcher vers le but qu'il s'est assigné, malgré tous les obsta¬

cles qu'il trouvera devant lui, que peut-être il trouve déjà devant lui. Gonzague de Reynold, le II avril 1964.

(27)

Rues résidentielles:

D'ACTUALITE, SAUF A FRIBOURG ?

Le culte de la sacro-sainte voiture est érigé en dogme par nos édiles. Et ceux qui travaillent à faire évoluer les mentalités et font entendre la voix des piétons sont mal vus : ils agacent.

"Comme si nous n'avions déjà pas assez à faire avec l'aménage¬

ment de nos carrefours" semblent dire nos autorités, qui esti¬

ment d'ailleurs que cela ne va pas si mal. A croire qu'un piéton tué ou blessé à Fribourg n'a pas la même signification qu'à Berne ou Genève. Alors que la modération de la circulation est tout aussi nécessaire dans notre ville qu'ailleurs.

Nos responsables communaux qualifient pourtant les rues résiden¬

tielles de "mode" (sous-entendu : passagère). Mais le simple examen des faits démontre qu'à Bâle, ce n'est pas une "mode" : c'est le résultat d'une "politique" menée depuis cinq ans en concertation avec les habitants (voir en pages suivantes).

Si bien que la 4e rencontre des associations de citadins, fai¬

sant suite à celle de Fribourg à l'automne dernier, est consa¬

crée les 7 et 8 juin à Bâle précisément à ces "rues résidentiel¬

les". Une rencontre qui s'organise en collaboration avec le ser¬

vice d'urbanisme de la ville, lequel prône, et pratique, la par¬

ticipation ...

A Fribourg, on préfère en haut-lieu faire la sourde oreille aux demandes d'associations de quartier telles que Beauregard ou Vignettaz-Beaumont, cette dernière présentant même à fin mai une étude et une proposition précise de rue résidentielle. A ceux qui revendiquent de tels espaces libres (des "espaces de liberté dès lors que la sécurité y est assurée), on répond qu'il faut attendre le résultat des expériences d'autrui et que la sécurité est avant tout "affaire de discipline", donc de feux rouges.

Et Me Kaeser de citer le cas de Lausanne où "on ne veyt pas de rues résidentielles". Bien sûr, les autorités lausannoises en sont encore à vouloir réaliser une "pénétrante" à quatre pistes en plein coeur de la ville (l'équivalent de notre défunt projet communal de "route expresse"). Alors faut-il vraiment s'appuyer sur un tel mauvais exemple ?

Quels sont les Fribourgeois, en dehors de notre Conseil Communal qui désirent voir leur ville ressembler à Lausanne ?

(28)

Bâle a fait son choix

29

Dans les objectifs définis par le Gouvernement bâlois pour le développement de la ville ( "Basel 75, Hauptziele eines Stadt¬

kantons" ) figure, dès 1975, le point suivant :

4.5.2. Protection de la qualité de l'habitat par des mesures en matière de circulation:

Le Conseil d'Etat a l'intention, d'une part, par des mesures de détournement et de concentration du trafic sur les axes prévus, de libérer des quartiers d'habitation du trafic dense de transit, et, d'autre part, de transformer progressivement les rues de desserte de ces quartiers d'habitation en vérita¬

bles rues résidentielles. ...Comme mesure immédiate, quelques réalisations-test dans des quartiers à forte densité d'enfants seront entreprises en vue d'en faire l'expérimentation prati¬

que.

En conséquence, le service d'urbanisme de la ville fut mandaté en novembre 1975 pour la réalisation de quatre rues résiden¬

tielles dans des rues secondaires, ne bénéficiant pas de la proximité d'espaces verts ou de places de jeux, et ayant une forte densité de population.

Ces tests s'avèrent concluants : de nombreuses initiatives de citadins ou des groupements de quartier demandent à bénéficier des mêmes avantages. Et le service d'urbanisme bâlois vient d'éditer une brochure d'information sur les "rues résidentiel¬

les" dont les trois pages suivantes présentent des extraits.

(29)

Wohnstrasse

Bä renf elserstrasse

Juin 1976 : Les habitants remettent une pétition pour une rue résidentielle.

Octobre 1976 : Le projet est accepté.

Juillet 1977 : Après 4 semaines de travaux, la rue résidentielle est remise à ses habitants.

Coût de cette formule simple : 35'000 Fr.

(La rue est longue de 120 m., elle compte 228 ha¬

bitants dont 46 de moins de 20 ans).

En page 32 : la LAUFENSTRASSE.

Juin 1975 : Pétition pour une rue résidentielle à l'initiative du Werkbund

Début 1976 : La rue est comprise dans le program¬

me expérimental de rues résidentielles. Réalisa¬

tion du printemps à l'automne 1979.

Coût : 200'000 Fr. comprenant le pavage, les plantations et le mobilier urbain.

(La rue est longue de 175 m. et compte 420 habi¬

tants dont 67 de moins de 20 ans).

Blasiring

(30)
(31)

Wohnstrasse Laufenstrasse

(32)

RUES RESIDENTIELLES A FRIBOURG La commune n'a pas le temps

Les rues résidentielles ne sont pas pour demain à Fribourg. L'Association pour la défense des intérêts de Beauregard, Gambach et Vignettaz-Nord, qui avait demandé que certaines rues du quartier soient aménagées d'une manière particulière, a reçu une réponse négative de la commune. Selon M. Pierre Kaeser, directeur du Service de la circulation et de l'aménagement de la capitale, l'administration « n'a ni le temps ni suffisamment de personnel pour participer à de tels essais ».

C'est aux Pays-Bas et aux Etats- Unis que l'idée de rues résidentielles est née. Il s'agit en fait d'aménager certaines routes, dans des quartiers d'habitation, de manière à ce que les voitures circulent très lentement.

Les rues résidentielles serpentent entre des chicanes et la vitesse y est limitée à 20 km/h. Les enfants prin¬

cipalement peuvent donc jouer de¬

vant leur maison sans aucun danger.

Le comité de l'association de quar¬

tier avait souhaité que les rues des Ecoles et de la Carrière, la route de la Poudrière, l'avenue du Guintzet, les chemins Nicolas-Chenaux, de Bethléem, de Monséjour et des Pri¬

mevères ainsi que l'impasse des Ro¬

siers soient déclarés rues résiden¬

tielles. Cette requête avait été en¬

voyée au Conseil communal en jan¬

vier dernier.

Dans sa réponse, datée du 26 mars, M. Pierre Kaeser précise en outre que le Département fédéral de justice et police procède actuellement à des essais en collaboration avec les dé¬

partements cantonaux compétents en matière de circulation afin d'élabo¬

rer les instructions concernant l'amé¬

nagement et la signalisation des rues résidentielles. M. Kaeser ajoute que la commune attend des instructions définitives pour placer de tels pan¬

neaux.

A la Direction des Travaux publics, on considère que cette affaire dépend directement de la commune. « Ce n'est pas aux Travaux publics d'im¬

poser de telles rues. » La balle est donc dans le camp de la ville.

PFC

33

( La Liberté, 11 avril 1980) SANS COMMENTAIRES ...

(33)

En bref

UNE FOIS N'EST PAS COUTUME

Un Conseiller communal à l'écoute des habitants et décidant en fonc¬

tion de leurs voeux : c'était M.

Claude Schorderet face aux parents d'élèves de l'Auge. Bravo.

CHERS BENI-OUI-OUI ...

Les associations qui, pour le plan d'aménagement, ont joué le jeu

(Auge, Beauregard, Pro Fribourg, par ex.) sont mal notées par la Commune. Par contre, le TCS qui, avec les moyens dont il dispose, ne transmet pas l'information à ses membres, se voit décerner un satisfecit par le même Conseiller communal...

AST : UNE ALTERNATIVE OPPORTUNE Prenez note d'une bonne nouvelle : une section de l'Association suis¬

se des transports se constituera lundi 9 juin à 20h30 Café Central.

LA PATINOIRE A SAINT LEONARD : SANS FLEURS NI COURONNES

Il ne reste plus qu'à tenir les délais et à éviter tout dépasse¬

ment. La Commune l'affirme et nous en doutons. Car le montant prévu a déjà passé en six mois de 5 à 9 Mo.

UNE INDIGENCE DE PRIX

Le rapporteur radical a pu affir¬

mer qu'"on était là pour faire du fonctionnel, pas de l'esthétique".

Et nous qui croyions que ce qui est fonctionnel peut être esthéti¬

que ! Il y a donc malentendu. Quand on voit cette enflure sur ce ter¬

rain étriqué, on saisit que c'est du côté du "fonctionnel" que quel¬

que chose cloche. Car cette pati¬

noire est prévue en "fonction" de quoi ? Non bien sûr de la prati¬

que d'un sport mais d'un "specta¬

cle" pour quelques milliers de personnes attirées par la compéti¬

tion une vingtaine de soirs par an.

Comme nous le relevions déjà, la mégalomanie d'un club rejoint la démagogie des politiciens.

14 VARIANTES : 1 ARCHITECTE L'autorité affirme avoir étudié 14 variantes, à croire que les em¬

placements de toutes les bourdes communales ont été envisagées

(de la place de la Gare à l'Hôpi¬

tal des Bourgeois, de la Maison des Congrès au terrain de l'UBS..) Par contre, un seul architecte, celui dit "de la couronne"..

On comprend vite que les seules économies vont se faire au niveau de la création.

QUE!.LES PRIORITES ?

La seule vraie question est tou¬

jours escamotée : l'ordre des priorités en ville de Fribourg.

Quand on pense que pour des rai¬

sons d'"économies", on a été à deux doigts de fermer les écoles de l'Auge et du Bourg ... on s'in¬

terroge sur l'échelle des valeurs ayant cours dans notre ville ! A EDILES BORNÉS,

JEUX SANS FRONTIERES ?

La déception de la Basse-Ville est grande. La grosse bastringue des "Jeux sans frontières" ne se¬

ra peut-être pas la fête de tout le monde ...

(34)

35 CONVOCATION

A L'ASSEMBLEE GENERALE DE PRO FRIBOURG, lundi 30 juin 1980 à 20 h. à la Grenette, *) ORDRE DU JOUR : rapports d'activité et financier

programme 1980-81 élection du comité

soutien à l'initiative culturelle divers

L'assemblée sera immédiatement suivie d'une ASSEMBLEE D'INFORMATION

SUR L'INITIATIVE EN FAVEUR DE LA CULTURE:

Allocution de Monsieur Bernard Wyder, coordinateur romand du co¬

mité d'initiative, suivie d'un Débat public avec la participation de responsables culturels fribourgeois.

Vous pourrez à cette occasion apporter les listes de signatures que vous aurez collectées. D'avance merci pour votre appui !

*) Un repas réunira dès 18 h SO tes participants qui le désirent à la Grenette (prière d'aviser le 24 70 69 aux hres de bureau)

oev

Ii / \association suisse

DPI |\ /HP \ <^/ Publique VA/U VI u \ / par la confederation suisse L'OEUVRE DECERNE SON "LABEL" A PRO FRIBOURG

L'OEUVRE, par lettre du 22 mai, nous en informe :

"Pro Fribourg figure au nombre de ceux qui ont été désignés pour l'année 1979, pour la continuité de son effort, sa vitalité et l'importance qu'elle a prise en favorisant une large prise de conscience des problèmes soulevés par le développement urbain et la conservation d'un important patrimoine architectural, et nous sommes heureux de vous en féliciter."

A noter que l'autre lauréat 1979 est le Conseil des Ecoles poly¬

techniques.

(35)

36

Publiée dans la Feuille fédérale le 12 février 1980 Les citoyennes et citoyens soussignés ayant le droit de vote demandent, en venu de l'article 121 de la constitution fédérale et conformément à la loi fédérale du 17 décembre 1976 sur les droits politiques (art. 68 s., RS161.1), que la constitution soit complétée comme il suit:

Art. 27septies (nouveau)

1 La Confédération rend possible et en¬

courage la création culturelle; elle protège le patrimoine culturel existant et facilite l'accès à la vie culturelle. Les mesures prises par la Confé¬

dération tiennent compte des intérêts particu¬

liers des minorités et des régions du pays peu favorisées. La souveraineté des cantons dans le domaine culturel est garantie.

2 La Confédération

a. préserve la pluralité linguistique et cul¬

turelle de la Suisse;

b. soutient la création artistique,ainsi que

les équipements culturels;

c. encourage les relations culturelles entre les différentes régions du pays et avec l'étranger;

d. conserve et entretient le patrimoine cul¬

turel et les monuments.

3 Un pour cent des dépenses totales pré¬

vues dans le projet de budget est mis annuelle¬

ment à la disposition de la Confédération pour l'accomplissement de cette tâche; l'Assemblée fédérale a la possibilité - selon l'état des finances - d'accroître cette part ou de la diminuer d'un quart.

4 Les dispositions d'exécution doivent être édictées sous la forme de lois fédérales ou d'arrêtés fédéraux de portée générale.

Disposition transitoire

Jusqu'à l'adoption des dispositions d'exé¬

cution de l'article 27sep''«, le Conseil fédéral gère les dépenses culturelles prévues par l'ar¬

ticle 27sepues, 3c alinéa, en appliquant les lois et arrêtés fédéraux en vigueur.

Notre mouvement se doit, avec les autres associations à but cul¬

turel de Fribourg, d'apporter son soutien au lancement de cette initiative.

A Fribourg, la culture est, plus encore que dans d'autres can¬

tons, la "parente pauvre". Dans la course au mieux-être, on ou¬

blie le "plus-être". Protéger les valeurs du passé, mais tout autant soutenir la création, ce doit être l'affaire de tous.

Signez dès maintenant et faîtes signer cette initiative : Pour que Fribourg soit aussi dans le coup !

Des listes supplémentaires peuvent être demandées à notre secré¬

tariat : Stalden 14, 1700 Fribourg.

(36)

VIENT DE PARAITRE :

GROUPEMENTS DE CITADINS- PARTICIPATION - CADRE DE VIE L'action de Pro Fribourg n'est pas isolée. Le livre que nous publions en témoigne : faisant suite à la rencontre, l'automne dernier, des associations suisses de citadins à Fribourg, nous avons, en collaboration avec la Fondation Wohnen & Oeffentlich- keit de DUbendorf, choisi 50 expériences de groupements de ci¬

tadins de toute la Suisse, dont celle, par exemple, de Villars- Vert, reproduite aux pages suivantes.

Cet ouvrage de 144 p. illustré s'intègre dans la collection eu¬

ropéenne des "Fichiers de la participation" éditée par le cen¬

tre d'études du CIEDART à Venise.

OFFRE SPECIALE : Il vous est Offert au prix de souscription de 15 Frs, contre votre versement au moyen du bulletin vert en annexe (ce qui nous évite des frais !).

C'est un outil pour l'action : bilingue, réalisé collectivement avec la participation directe des intéressés, il est une source de documentation, il apporte des idées. Car ce qui caractérise les groupements de citadins, c'est leur spontanéité, leur ingé¬

niosité, leur contact étroit avec les habitants, ce qui compen¬

se la faiblesse des moyens financiers et le manque de structure ou d'organisation.

Dans notre petit monde helvétique, ils apportent un courant d'air frais ...

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(37)

38

41

FICHIER DES EXPERIENCES DE DEFENSE DES QUARTIERS DE VILLARS-VERT, FORT-St-JACQUES ET BELVEDERE 1 QUARTIER/VILLE/REGION/ Villars-Vert / VILLARS-SUR-GLANE / FR

2 ASSOCIATION/MOUVEMENT DE QUARTIER/GROUPE (IMPORTANCE NUMERIQUE):

Association des quartiers de Villars-Vert, Fort-St-Jacques et Belvédère 3 OBJET DE L'ACTION: Défense des intérêts pour améliorer la qualité de vie

des habitants. Promouvoir une vie de quartier harmonieuse.

RAYONNEMENT: S'étend à 2.ODO habitants, un tiers de la Commune.

DUREE DE L'ACTION: Depuis l'automne 1972.

DCTiTinM/BCCPBPMnilM 1974 : 613 signatures pour une place de quartier;

PETITION/REFERENDUM 1g7?; 1i311 signatures pour un chemin pédestre.

SOUTIEN DES MASS MEDIA: Echo large et favorable. Une émission TV.

EXPOSITIONS (COUTS): "VIVE", journal de quartier trimestriel, parait depuis 1974 et tire à 1.100 exemplaires.

RAPPORTS AVEC LE POUVOIR MUNICIPAL: Difficiles au début, s'améliorent, avec des tensions. Les promesses sont suivies de très peu de réalisations.' 10 RESULTATS DE L'ACTION: Positifs au niveau de l'animation, lacunes persis- 11 sM(Sisaë.B^HAdpffiQMpe,nent3nautaires-

12 DATE D'ETABLISSEMENT/AUTEUR DE LA FICHE (ADRESSE): Février 19B0 / Charles RIDORE (Villars-Vert 19; 1752 VILLARS s/GLANE - FR) «■

Voilà 11 information surprenante que nous avons obtenue en menant notre enquête, le 1er février. Le plan de l'avant-proiet

(éch. : 1:1*000) et le budget étaient faits : nous n'y avons retrouve aucune mention du chemin pédestre qui, pourtant, traverse la zone en question.

2 s

01 C ÎZ ° o .S

■ M M O

(38)

PARTICIPATION EN EUROPE

DEFENSE DES QUARTIERS DE VILLARS-VERT, FORT-St-JACQUES ET BELVEDERE

VILLARS - VERT: Un mauvais exemple d'urbanisme à la va-vite des années 60.

Une cité-dortoir d'une vingtaine de blocs locatifs uniformes, plantés en plein champ à la périphérie de Fribourg. Rien au départ n'est prévu pour favoriser un embryon de vie collective. Rien, seulement 2000 habitants qui réagissent, s'unissent, gèrent leur propre crèche, éditent un petit journal (où chaque communauté, car il y a une forte proportion de travailleurs immi grés, trouve à s'exprimer), et luttent pour le bon usage de la dernière par celle libre au centre du quartier:

En 1974, le promoteur qui a construit la plupart des immeubles du quartier met à 1'enquête publique un projet pour la construction d'un café-restaurant et de locaux d'habitation sur ce dernier espace libre à l'intérieur de Vil lars-Vert. L'Association de quartier fait opposition.

Ses arguments: - les nuisances qu'apporterait cette construction;

- le fait que la densité de population dans le quartier est déjà de plus de G,8 par au sol, alors que le taux légal pour cette zone est de 0,6;

— le manque de places de jeux dans le quartier.

L'Association demande que le terrain soit acquis par la Commune et affecté à des fins d'utilité publique.

Pour appuyer ses démarches, l'Association lance une pétition qui recueille 613 signatures dans le quartier. Des habitants placent de leur côté des banderolles qui visent l'entrepreneur-promoteur: " Non à une nouvelle cons truction " - " Oui à une place de quartier " - " Borghini, ça suffit ! " . (Réd.: Cette action, par sa dynamique de mouvement populaire, apparaitra comme exemplaire à des réalisateurs de la Télévision romande qui lui consa creronb, après coup, une émission. Ce qui provoquera d'ailleurs une plainte des autorités communales auprès de la direction de la TV ! Lors de la ren¬

contre de Fribourg, en septembre 1979, des associations de citadins, les protagonistes - réalisateurs, représentants du quartier - se retrouveront dans le cadre d'un débat public autour de cette production TV. Les réalisa teurs jouèrent remarquablement et ouvertement le jeu. Pouvoir de suggestion des images: les habitants, tout en appréciant l'émission, furent un peu effrayés de ce coup de projecteur, et des réactions qui furent alors enre¬

gistrées dans le public fribourgeois. Face à cette publicité, ils se sen tirent en quelque sorte " utilisés ". Ce à quoi le réalisateur rétorqua:

"Utilisés, oui. Faussés, non !" De fait, l'impression prévalait qu'il s'a¬

gissait d'un film fort, où l'identification se faisait avec les habitants mieux qu'avec les représentants du pouvoir).

L'action de 1974 a pour résultat: la Commune n'accorde pas l'autorisation de construire. Mais ce n'est qu'une victoire partielle et passagère, puis¬

que la Commune n'a pas acheté le terrain, et qu'un nouveau projet de cons¬

truction d'un café-restaurant vient d'être mis à l'enquête.

L'Association de quartier fait, une fois de plus, opposition.

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