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Partie I. Convergence d’une série entière de matrices

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(1)

SESSION 2014 BÉCÉAS

Banque d’Épreuves des Concours des Écoles d’Actuariat et Statistique.

Mathématiques. Option A

Partie I. Convergence d’une série entière de matrices

1)SoitA∈Mp(C). kAks est un majorant de{kAYk, Y∈Mp,1(C), kYk61}.

SoitY∈Mp,1(C).

- Si Y=0, alorskAYk=060=kAkskYk.

-SiY 6=0, le vecteur colonneY = 1

kYkY vérifiekYk= 1

kYkkYk=161et donckAYk6kAkspuis 1

kYkkAYk6kAks

et donckAYk6kAkskYk.

On a montré que :∀Y ∈Mp,1,kAYk6kAkskYk.

Soit(A, B)∈(Mp(C))2. SoitY∈Mp,1(C)tel quekYk61. D’après ce qui précède, kABYk6kAkskBYk6kAkskBkskYk6kAkskBks.

kAkskBks est donc un majorant de{kABYk, Y∈Mp,1(C), kYk61}etkABks est le plus petit des majorants de

{kABYk, Y∈Mp,1(C), kYk61}. Donc, kABks6kAkskBks.

k ks est donc une norme sous-multiplicative surMp(C).

2) SoitA∈Mp(C). On sait queχA est scindé surC. Soitλ une valeur propre deA. SoitY un vecteur propre associé.

Alors,Y 6=0 puisY0= 1

kYkY est un vecteur propre unitaire (kY0k=1) deAassocié àλ.

kAks>kAY0k=kλY0k=|λ|kY0k=|λ|.

Donc, pour toutλ∈sp(A),|λ|6kAks puisρ(A)6kAks. 3) a)

•SoitA∈Mp(C)telle quekAks< R. D’après la question 1., pour toutn∈N,kAnks6kAkns (y compris si n=0).

PuisquekAks< R, on sait que la série numérique de terme généralcnkAkns, n∈N, converge. Puisque pour toutn∈N, kcnAnks6|cn|kAkns, on en déduit que la série numérique de terme généralkcnAnksconverge.

Ainsi, la série de matrices de terme général cnAn est absolument convergente et donc convergente car Mp(C) est de dimension finie. Ceci montre queA∈Ac.

•SoitA∈Ac. Soitλune valeur propre deA. SoitY∈Mp,1(C)\ {0}un vecteur propre associé.

La série de matrices de terme généralcnAn,n∈N, converge. Par continuité de l’application ϕ : Mp(C) → Mp,1(C)

M 7→ MY

(ϕ est continue surMp(C)car ϕest linéaire sur un espace de dimension finie), on en déduit que la série de vecteurs de terme généralcnAnY=cnλnY,n∈N, converge et que

+

X

n=0

cnAn

! Y=

+

X

n=0

cnAnY=

+

X

n=0

cnλnY.

PuisqueY6=0, on en déduit encore que la série numérique de terme généralcnλn,n∈N, converge et donc que|λ|6R.

Ainsi, siA∈Ac, alorsρ(A)6R.

b)Sip=1, on retrouve le fait que le domaine de définition ∆de la somme de la série entière vérifie Bo(0, R)⊂∆⊂Bf(0, R).

c) Soit P ∈ GLn(C). Soit ψ : Mp(C) → Mp(C) M 7→ P−1MP

. ψ est continue sur Mp(C) car linéaire sur Mp(C) qui est de dimension finie.

SoientA∈Mp(C)puisA=P−1AP. SiA∈Ac ou encore si la série de matrices de terme généralanAn,n∈N, converge, alors par continuité deψ, la série de terme général

ψ(cnAn) =cnP−1AnP=cnAn

(2)

converge et doncA∈Ac. Ainsi, si une matrice Aest dansAc, alors toute matrice semblable àAest dansAc.

d)SoitA∈Mp(C)diagonalisable. Il existe D=diag(λi)16i6p∈Dp(C)et P∈GLp(C)telles que A=PDP−1. Dans ce cas, sp(A) =sp(D)et en particulierρ(A) =ρ(D).

Supposons de plusρ(D) =ρ(A)< R. D’après la question précédente,Aest dansAc si et seulement siDest dansAc. Or, pourN∈Ndonné,

XN

n=0

cnDn=diag XN

n=0

cnλni

!

16i6p

(∗).

Pour tout i ∈J1, pK, |λi|< R et donc pour tout i ∈J1, pK, la série numérique de terme généralcnλni, n∈N, converge.

Mais alors, d’après(∗), la série de matrices de terme généralcnDn converge et finalement,A∈Ac.

Partie II. Quelques calculs et un exemple

1) a)

dn+1−dn= ln(n+1) −

n+1X

k=1

1 k

!

− ln(n) − Xn

k=1

1 k

!

=ln(n+1) −ln(n) − 1 n+1

=ln

1+ 1 n

− 1 n× 1

1+ 1 n

n=+

1 n+O

1 n2

− 1

n+O 1

n2

n=+

O 1

n2

.

Ainsi, la série de terme généraldn+1−dn,n∈N, converge. On sait alors que la suite (dn)n∈N converge.

b)SoitN∈N.

2N−1X

n=0

un(1) =

2N−1X

n=0

(−1)n n+1 =

X2N

n=1

(−1)n−1 n

= XN

k=1

(−1)2k−1 2k +

XN

k=1

(−1)2k−2 2k−1 = −1

2 XN

k=1

1 k+

XN

k=1

1 2k−1

= −1

2(lnn−dN) + X2N

k=1

1 k−

XN

k=1

1 2k

= −1

2(lnn−dN) + (ln(2n) −d2N) − 1

2(lnn−dN)

=ln2+dN−d2N.

Puisque la suite(dN)N∈N converge,

2N−1X

n=0

un(1) =

N+ln2+o(1). Ensuite, X2N

n=0

un(1) =

2N−1X

n=0

un(1) − 1

2N+1 =

N+

ln2+o(1).

Finalement, les deux suites extraites

2N−1X

n=0

un(1)

!

N∈N

et X2N

n=0

un(1)

!

N∈N

convergent et ont même limite, à savoir

ln(2). On en déduit que la suite XN

n=0

un(1)

!

N∈N

converge ou encore la série de terme généralun(1),n∈N, converge et de plus

+

X

n=0

un(1) =ln2.

(3)

c)Soitz∈C. D’après le cours, on sait queRu =1. Donc, si∆u est l’ensemble desxréels pour lesquels la série de terme généralun(x)converge, alors] −1, 1[⊂∆u⊂[−1, 1].

D’après ce qui précède, la série numérique de terme généralun(1), n ∈N, converge vers ln2. Enfin, la série de terme un(−1) = − 1

n+1,n∈N, diverge. Finalement,∆u=] −1, 1]et de plus, d’après le cours,

∀x∈] −1, 1],

+

X

n=0

un(x) =

+

X

n=0

(−1)nxn+1

n+1 =ln(1+x).

2) a)Soitz∈C. Si|z|61,

z2n+1 2n+1

= |z|2n+1 2n+1 →

n+

0et doncRv >1 et si|z|> 1,

z2n+1 2n+1

n+

+∞et doncRv61.

Finalement,Rv =1.

b)On note∆vest l’ensemble desxréels pour lesquels la série de terme généralvn(x)converge et on a]−1, 1[⊂∆v⊂[−1, 1].

De plus, la série numérique de terme général vn(1) = 1

2n+1, n ∈ N, diverge et la série numérique de terme général vn(−1) = − 1

2n+1,n∈N, diverge. Donc,∆v=] −1, 1[.

Pourx∈] −1, 1[, ln(1+x) =

+

X

n=1

(−1)n−1xn

n =x− x2 2 +x3

3 − x4 4 +x5

5 −. . .et ln(1−x) = −

+

X

n=1

xn

n = −x−x2 2 − x3

3 − x4

4 −x5 5 −. . .

Donc, pourx∈] −1, 1[, ln(1+x) −ln(1−x) =2

x+ x3 3 +x5

5 +. . .

=2

+

X

n=0

vn(x).

∀x∈] −1, 1[,

+

X

n=0

vn(x) = 1 2ln

1+x 1−x

. c)Soitx∈] −1, 1[.

+

X

n=0

vn(ix) =

+

X

n=0

i2n+1x2n+1 2n+1 =i

+

X

n=0

(−1)nx2n+1

2n+1 =iArctan(x).

Soit alorsN∈N. 1 i

XN

n=0

vn(i×1) = XN

n=0

(−1)n 2n+1 =

XN

n=0

Z1 0

−x2n

dx

= Z1

0

1− −x2N+1

1− (−x2) dx= Z1

0

1

1+x2 dx+ (−1)N Z1

0

x2N+2 1+x2 dx.

De plus, pour N ∈N, (−1)N

Z1 0

x2N+2 1+x2 dx

=

Z1 0

x2N+2 1+x2 dx6

Z1 0

x2N+2 dx= 1

2N+3. Puisque lim

N+

1

2N+3 = 0, on en déduit que lim

N+

(−1)N Z1

0

x2N+2

1+x2 dx=0. Par suite, la série numérique de terme généralvn(i), n∈N, converge vers iπ

4 = iArctan(1). Par parité, la série numérique de terme général vn(−i), n∈N, converge vers−iπ

4 = −iArctan(1) et finalement

∀x∈[−1, 1],

+

X

n=0

vn(ix) =iArctan(x).

d)SoitN∈N.

4N−1X

n=0

un(i) =

4N−1X

n=0

(−1)nin+1 n+1 =

2N−1X

k=0

(−1)2ki2k+1 2k+1+

2N−1X

k=0

(−1)2k+1i2k+2 2k+2

=

2N−1X

k=0

(−1)k 2k+2 +i

2N−1X

k=0

(−1)k 2k+1 = 1

2 X2N

k=1

(−1)k−1 k +i

2N−1X

k=0

(−1)k 2k+1

=

N+

1

2ln2+iπ

4 +o(1).

(4)

Ensuite, X4N

n=0

un(i) =

4N−1X

n=0

un(i)+(−1)4Ni4N+1 4N+1 =

N+

1

2ln2+iπ

4+o(1)et de même,

4N+1X

n=0

un(i) =

N+

1

2ln2+iπ 4+o(1)

et

4N+2X

n=0

un(i) =

N+

1

2ln2+iπ

4 +o(1).

On sait alors que XN

n=0

un(i) =

N+

1

2ln2+iπ

4 +o(1). Ainsi, la série de terme généralun(i),n∈N, converge et

+

X

n=0

un(i) = 1

2ln2+iπ 4.

3) a)χA=X2− (Tr(A))X+det(A) =X2+1= (X−i)(X+i).χAest à racines simples dansCet doncAest diagonalisable dansC. Par suite, il existeP∈GL2(C)etD=diag(i,−i)telles queA=PDP−1.

b)SoitN∈N.

XN

n=0

(−1)n

n+1Dn+1=diag XN

n=0

(−1)nin+1 n+1 ,

XN

n=0

(−1)n(−i)n+1 n+1

!

=diag

 XN

n=0

un(i), XN

n=0

un(i)

.

D’après la question précédente, la série de matrice de termes général (−1)n

n+1Dn+1,n∈N, converge et, par continuité de l’application C → C

z 7→ z ,

+

X

n=0

(−1)n

n+1Dn+1=diag 1

2ln2+iπ 4,1

2ln2−iπ 4

.

c)Déterminons une matriceP. A 1

−i

= i

1

=i 1

−i

et en conjuguant, A 1

i

= −i 1

i

. On peut donc prendreP=

1 1

−i i

. On a alorsP−1= 1 2i

i −1 i 1

= 1 2

1 i 1 −i

puisA=PDP−1oùD=diag(i,−i).

L’application ϕ Mn(R) → Mn(R) M 7→ PMP−1

est continue sur Mn(R)car linéaire sur un espace de dimension finie. Puisque la série de terme général (−1)n

n+1Dn+1converge, la série de terme général (−1)n

n+1An+1

(−1)n n+1Dn+1

converge et

+

X

n=0

(−1)n

n+1An+1=

+

X

n=0

ϕ

(−1)n n+1Dn+1

+

X

n=0

(−1)n n+1Dn+1

!

(par continuité deϕ)

=Pdiag 1

2ln2+iπ 4,1

2ln2−iπ 4

P−1

= 1 2

1 1

−i i 

 1

2ln2+iπ

4 0

0 1

2ln2−iπ 4



1 i 1 −i

= 1 2

 1

2ln2+iπ 4

1

2ln2−iπ π 4

4 −i1

2ln2 π 4 +i1

2ln2



1 i 1 −i

=

 1

2ln2 −π π 4

4 1 2ln2

.

(5)

Partie III. Quelques questions topologiques

1) a)Soit(k, ℓ)∈J1, pK2. Pourn∈N, Tn[ℓ, ℓ] −Tn[k, k] =

T[ℓ, ℓ] + ℓ n

T[k, k] +k n

=T[ℓ, ℓ] −T[k, k] +ℓ−k n . Donc, lim

n+Tn[ℓ, ℓ] −Tn[k, k] =T[ℓ, ℓ] −T[k, k].

b)Soit(k, ℓ)∈J1, pK2tel que k < ℓ.

•Si T[k, k] =T[ℓ, ℓ], alors pour toutn∈N,Tn[ℓ, ℓ] −Tn[k, k] =T[ℓ, ℓ] −T[k, k] +ℓ−k

n = ℓ−k n 6=0.

• Si T[k, k] 6= T[ℓ, ℓ], alors lim

n+

Tn[ℓ, ℓ] −Tn[k, k] = T[ℓ, ℓ] −T[k, k] 6= 0 et donc, il existe un rang Nk,ℓ tel que pour n>Nk,ℓ,Tn[ℓ, ℓ] −Tn[k, k]6=0.

SoitNun entier supérieur ou égal à tous les éventuelsNk,ℓ(qui sont en nombre fini au plus égal à p2−p

/2) ouN=0 si tous les coefficients deT sont égaux. Par construction, pourn>N, les coefficients diagonaux deTn sont deux à deux distincts.

2) a)SoitA∈Mp(C).χA est scindé surCd’après le théorème de d’Alembert-Gausset doncAest trigonalisable.

b)SoitA∈Mp(C). Il existe une matrice triangulaireT et une matrice inversiblePtelles queA=PTP−1. Soit alorsN∈N défini comme à la question précédente. La suite(Tn)n>N= T+

Xp

k=1

ℓ nEℓ,ℓ

!

n>N

est une suite de matrices triangulaires, convergeant vers la matriceT. De plus, d’après la question précédente,pourn>N, les coefficients diagonaux de la matrice triangulaireTn sont deux à deux distincts ou encoreTn est à valeurs propres simples. On en déduit que pour n>N, Tn est diagonalisable.

Pour n > N, posons An = PTnP−1. Pour n > N, An est semblable à une matrice diagonalisable et donc An est diagonalisable. De plus, par continuité de l’applicationM7→PMP−1, la suite(An)n>N converge et

nlim+An = lim

n+PTnP−1=P

nlim+Tn

P−1=PTP−1=A.

Ainsi, tout élément deMp(C)est limite d’une suite de matrices diagonalisables. Ceci montre que l’ensemble des matrices diagonalisables deMp(C)est dense dansMp(C).

3)PourM=Mp(C), posonsχM=Xp+

p−1X

k=0

ak(M)Xk.

Soitk∈J0, p−1K. L’applicationϕk : M7→ak(M)est un polynôme en les coordonnées deMdans la base canonique de Mp(C)et est donc continue sur l’espace vectoriel normé(Mp(C),k ks).

SoitM∈Mp(C). Pour toutk∈J0, p−1K, par continuité deϕk enM, il existe α > 0tel que

∀N∈Mp(C),

kN−Mksk⇒|ak(N) −ak(M)|6 1 p

. Soitα=Min{αk, 06k6p−1}> 0. PourN∈Mp(C)telle quekN−Mk6α,

N−χMk1=

p−1X

k=0

|ak(N) −ak(M)|+|1−1|6

p−1X

k=0

1 p =1.

4) a) (1)SoitM∈Mp(C)puisµ∈Sp(M).

χM(µ) =0⇒µp= −

p−1X

k=0

ak(M)µk⇒|µ|p6

p−1X

k=0

|ak(M)| |µ|k.

Si|µ|61, alors pour toutk∈J0, p−1K,|µ|k 61 puis|µ|p6

p−1X

k=0

|ak(M)|=Max

1,|µ|p−1

p−1X

k=0

|ak(M)|

! . Si|µ|> 1, la suite |µ|k

k∈Nest croissante et donc|µ|p6|µ|p−1

p−1X

k=0

|ak(M)|=Max

1,|µ|p−1

p−1X

k=0

|ak(M)|

! .

On a montré que pour toutµ∈Sp(M),|µ|p6Max

1,|µ|p−1

p−1X

k=0

|ak(M)|

! .

(6)

(2)Si|µ|61,

Max{1,|µ|p}=161+

p−1X

k=0

|ak(M)|=Max{1,|µ|p}

Xp

k=0

|ak(M)|

! .

Si|µ|> 1,

Max{1,|µ|p}=|µ|p6Max

1,|µ|p−1

p−1X

k=0

|ak(M)|

!

6Max{1,|µ|p} Xp

k=0

|ak(M)|

! .

(3)Si|µ|61, alors|µ|61+

p−1X

k=0

|ak(M)|=kχMk1.

Si|µ|> 1, (2) fournit|µ|p6|µ|p−1 Xp

k=0

|ak(M)|=|µ|p−1Mk1. Après simplification par le réel strictement positif|µ|, on obtient encore une fois|µ|6kχMk1.

On a montré que∀µ∈Sp(M),|µ|6kχMk1.

b)SoitN∈Mp(C)telle quekχN−χMk161. Soitλ∈Sp(N).

Mk1=1+

p−1X

k=0

|ak(M)|>1et donc

|λ|6kχNk16kχN−χMk1+kχMk161+kχMk162kχMk1.

5) a) La suite (Mn)n∈N converge vers M. Donc, il existe n0 ∈N tel que pour n>n0, kMp−Mks 6α (α ayant été défini à la question 3).

Pour n > n0, on a donc χMp−χN

1 6 1. D’après la question précédente, pour tout n > n0 et tout k ∈ J1, pK,

k,n|62kχMk1.

Ainsi, la suite(λ1,n, . . . , λp,n)n>n

0est bornée (en munissant par exempleRpde la norme infinie) puis la suite(λ1,n, . . . , λp,n)n∈N est bornée.

PuisqueRpest de dimension finie surR, le théorème deBolzano-Weierstrasspermet d’affirmer que l’on peut extraire de la suite(λ1,n, . . . , λp,n)n∈Nune sous-suite λ1,ϕ(n), . . . , λp,ϕ(n)

n∈N convergente.

b) Pour k ∈ J1, pK, posons λk = lim

n+

λk,ϕ(n). Pour n ∈ N, on sait que les coefficients ai(Mn) de χMn sont des polynômes en lesλk,n (relations entre coefficients et racines d’un polynôme scindé) :

ai(Mn) = (−1)p−iσi1,n, . . . , λp,n). Quandntend vers+∞, on a donc pour chaquei∈J0, p−1K,

nlim+ai Mϕ(n)

= lim

n+(−1)p−iσi λ1,ϕ(n), . . . , λp,ϕ(n)

= (−1)p−iσi1, . . . , λp) et donc, puisqueχMϕ(n) converge versχM,

χM= Yp

k=1

(X−λk).

Ainsi,χM est scindé surR.

6) a)NotonsSp(R)l’ensemble des matrices éléments deMp(R)dont le polynôme caractéristique est scindé surR. Soit M ∈ Dp(R). Il existe une suite (Mn)n∈N d’éléments de Dp(R) convergeant vers M. Chaque Mn, n ∈ N, a un polynôme caractéristique scindé sur Ret donc, d’après la question précédente,Ma un polynôme caractéristique scindé surR. Ceci montre queDp(R)⊂Sp(R).

Inversement, soitM∈Sp(R). Mest donc trigonalisable dans R puis il existe P∈GLp(R)et T triangulaire réelle telles queM=PTP−1. Pourn∈N, soitTn la matrice définie à la question 1 de cette partie puisMn =PTnP−1. Pourn>N, Tn est triangulaire, réelle, à coefficients diagonaux deux à deux distincts et donc à valeurs propres simples. Par suite, pour n>N,Tn et donc aussiMn sont diagonalisables dansR. Enfin, la suite(Tn)n>N converge versT et donc, par continuité de l’applicationA7→PAP−1, la suite(Mn)n>N converge versM.

Ainsi, tout élément deSp(R)est limite d’une suite d’éléments deDp(R)et doncSp(R)⊂Dp(R).

Finalement,Dp(R) =Sp(R).

(7)

b)SoitM∈Dp(R)dont le polynôme caractéristique n’est pas à racines simples.Madmet donc une valeur propreλd’ordre k>2. PuisqueMest diagonalisable dansR, on peut poserM=PDP−1oùP∈GLp(R)etD=diag(λ, . . . , λ, λk+1, . . . , λp) avecλi6=λpouri>k+1.

Pour n∈N, posonsTn =D+ 1

nE1,1 puisMn = PTnP−1. Pour n∈N,Tn a le même spectre que D et en particulier, Tn admetλpour valeur propre d’ordrekmais, rg(Tn−λIp) =p−k+1 > p−kpuis dim(Ker(Tn−λIp)) =k−1 < k.

Ceci montre que pour toutn∈N,Tnn’est pas diagonalisable puisMnn’est pas diagonalisable. Puisque lim

n+Mn=M, on vient de fournir une suite de matrices à coefficients réels, toutes non diagonalisables et convergeant versM.

c) Donc, un élément deDp(R), qui a une valeur propre d’ordre au moins 2, n’est pas dans l’intérieur deDp(R)puisque tout voisinage d’une telle matrice contient au moins une matrice qui n’est pas élément deDp(R). L’intérieur deDp(R)est donc contenu dans l’ensemble des matrices deMp(R)dont le polynôme caractéristique est scindé surR, à racines simples.

Partie IV. Logarithme de matrices

1) a)SoitM∈B. Donc,Mest une matrice trigonalisable dansRtelle quekM−Ipks< 1.

Le rayonRassocié à la suite(cn)n∈N=

(−1)n n+1

n∈N

estR=1. D’après la question 3.a) de la partie I, la série de matrices de terme général (−1)n

n+1 (M−Ip)n+1,n∈N, converge.

b) χM est scindé surR ou encore SpC(M)⊂R. D’après la question 2. de la partie I, ρ(M−Ip)6kM−Ipks < 1. On sait que si Sp(M) = (λ1, . . . , λp), alors Sp(M−Ip) = (λ1−1, . . . , λp−1).

Donc, pour toute valeur propreλdeM, |λ−1|6ρ(M−Ip)< 1et doncλ∈]0, 2[.

On a montré que Sp(M)⊂]0, 2[.

2)•SoitD=diag(λ1, . . . , λp)une matrice diagonale réelle telle que pour touti∈J1, pK,0 < λi< 2.Dest dans Bet

ln(D) =

+

X

n=0

(−1)n n+1

diag(λi−1)16i6pn+1

=diag

+

X

n=0

(−1)n

n+1 (λi−1)n+1

!

16i6p

=diag(ln(1+ (λi−1)))16i6p=diag(ln(λi))16i6p, puis

Tr(ln(D)) = Xp

i=1

ln(λi) =ln Yp

i=1

λi

!

=ln(det(D)).

• Soit maintenant M un élément de B qui est diagonalisable. Il existe P ∈ GLp(R) et D matrice diagonale réelle à coefficients dans]0, 2[telles queM=PDP−1. Par continuité de l’applicationA7→PAP−1, on a

ln(M) =

+

X

n=0

(−1)n

n+1 PDP−1−PP−1n+1

=

+

X

n=0

(−1)n

n+1P(D−Ip)n+1P−1=P

+

X

n=0

(−1)n

n+1 (D−Ip)n+1

!

P−1=Pln(D)P−1 et donc

Tr(ln(M)) =Tr Pln(D)P−1

=Tr(ln(D)) =ln(det(D)) =ln(det(M)).

•SoitMun élément quelconque deB. Soitd=kM−Ipks< 1. SoitN∈Tp(R)telle quekN−Mks6 1−d 2 . Alors, kN−Ipks6kM−Ipks+kN−Mks6d+1−d

2 = 1+d 2 < 1.

On en déduit que

kln(M) −ln(N)ks6

+

X

n=0

1 n+1

(M−Ip)n+1− (N−Ip)n+1

s=

+

X

n=0

1 n+1

(M−N) Xn

k=0

(M−Ip)k(N−Ip)n−k

!

s

6kM−Nks

+

X

n=0

1 n+1

Xn

k=0

kM−IpkkskN−Ipkn−ks

!

6kM−Nks

+

X

n=0

1 n+1

Xn

k=0

dk 1+d

2

n−k!

=kM−Nks

+

X

n=0

1 n+1

1+d 2

n+1

−dn+1 1+d

2 −d

62kM−Nks 1−d

+

X

n=0

1+d 2

n+1

= 2(1+d)

(1−d)2 × kM−Nks.

(8)

• Montrons enfin que Tr(ln(M)) = ln(det(M)). D’après la question 6.a) de la partie III, il existe une suite (Mn)n∈N d’éléments deDp(R)(et en particulier de Tp(R)), convergente de limiteM.

Puisque kM−Ipks < 1, il existe un rang n0 tel que, pourn >n0, kMn−Ipks < 1. Pourn >n0,Mn est dans Bde sorte que ln(Mn)existe puis, pournsuffisamment grand,kln(M) −ln(Mn)ks6 2(1+d)

(1−d)2× kM−Mnkset donc

nlim+ln(Mn) =ln(M).

Par continuité de la trace surMp(R)et du déterminant sur Mp(R),

Tr(ln(M)) =Tr

nlim+ln(Mn)

= lim

n+Tr(ln(Mn)) = lim

n+ln(det(Mn)) =ln

det

nlim+Mn

=ln(det(M)).

3) a)Montrons par récurrence que pour toutp∈N, siMetNsont deux éléments deTp(R),MetNsont simultanément trigonalisables.

• Le résultat est immédiat quandp=1.

• Soitp>1. Supposons le résultat pourp. SoientMet Ndeux éléments deTp+1(R)tels queMN=NM. Notonsf et gles endomorphismes deRp+1 canoniquement associés àMetN respectivement.

Puisque M∈Tp(R), χfMest scindé surR. Soitλune valeur propre def. Puisquefet gcommutent,glaisse stableEλ(f)6={0}et donc la restriction degàEλ(f)induit un endomorphismegede ce sous-espace. On sait queχge diviseχg et en particulier,χgeest scindé surR.egadmet donc au moins une valeur propre et donc au moins un vecteur propree1. Par construction,e1est un vecteur propre commun àf et àg. On complète la famille libre(e1)en une base (e1, . . . , ep, ep+1)deRp+1. On noteP1la matrice de la base(e1, . . . , ep, ep+1)dans la base canonique deRp+1. Par construction,P−11 MP1etP−11 NP1sont respectivement de la forme

λ × 0p,1 M1

et

µ × 0p,1 N1

oùM1et N1sont des éléments deMp(R).

Puisque χMP1MP−1

1 = (X−λ)χM1M1 est scindé sur Rou encore M1∈Tp(R). De même,N1∈Tp(R). Enfin, puisque MN=NM, un calcul par blocs fournitM1N1=N1M1. Par hypothèse de récurrence, il existeP ∈GLp(R) telle queP−1M1P1et P−1N1P1 soient des matrices triangulairesTM etTN. SoitP2=

1 01,p

0p,1 P

. det(P2) =det(P)6=0 et doncP2∈GLp+1(R). De plus,P−12 =

1 01,p 0p,1 P′−1

. Un calcul par blocs fournit montre alors que les matricesP−12 P−11 MP1P2et P2−1P−11 NP1P2 sont triangulaires. La matriceP=P1P2est une matrice réelle inversible telle queP−1MPet P−1NP soient triangulaires.

Le résultat est démontré par récurrence.

b) D’après la question précédente, il existeP une matrice réelle inversible et T et T deux matrices triangulaires réelles telles que M = PTP−1 et N = PTP−1 ce qui ramène le problème au cas où M = T et N = T sont deux matrices triangulaires réelles qui commutent.

Je n’ai pas réussi pour l’instant à construire simplement des suites de matrices diagonalisables(Tn)et(Tn), convergeant versT etT respectivement, et vérifiant∀n∈N,TnTn =TnTn.

4)SoientD=diag(λi)16i6petD =diag(λi)16i6p deux matrices diagonales éléments deBtelles queDD ∈B.

ln(D) +ln(D) =

+

X

n=0

(−1)n

n+1 (D−Ip)n+1+

+

X

n=0

(−1)n

n+1 (D−Ip)n+1

=

+

X

n=0

(−1)n n+1diag

i−1)n+1

16i6p+

+

X

n=0

(−1)n n+1diag

i−1)n+1

16i6p

=diag

+

X

n=0

(−1)n

n+1 (λi−1)n+1

!

16i6p

+diag

+

X

n=0

(−1)n

n+1 (λi−1)n+1

!

16i6p

=diag(ln(λi))16i6p+diag(ln(λi))16i6p=diag(ln(λiλi))16i6p=ln(DD).

Le résultat est donc établi quandMetNsont deux matrices diagonales. Plus généralement, siMetNsont diagonalisables qui commutent et donc simultanément diagonalisables, il existe une matrice P inversible et deux matrices diagonales éléments deBtelles queM=PDP−1 etN=PDP−1. PuisqueMN=PDDP−1est dansB, les valeurs propres deDD sont dans]0, 2[ et doncDD∈B. D’après ce qui précède, toujours par continuité de l’applicationA7→PAP−1,

(9)

ln(MN) =ln PDDP−1

=Pln(DD)P−1=P(ln(D) +ln(D))P−1=Pln(D)P−1+Pln(D)P−1

=ln PDP−1

+ln PDP−1

=ln(M) +ln(N).

Enfin, siMetNsont deux éléments deBtelles queMN=NM∈B, il existe d’après la question précédente deux suites de matrices(Mn)n∈N et (Nn)n∈N d’éléments deDp(R)convergeant vers MetN respectivement et telles que pour tout n∈N,MnNn =NnMn. Pournsuffisamment grand,Mn, Nn et MnNn sont dansBpuis

ln(MnNn) =ln(Mn) +ln(Nn). Comme de nombreuses fois dans ce problème, quandntend vers+∞, on obtient

ln(MN) =ln(M) +ln(N).

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