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Submitted on 1 Jan 1880
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R. Colley
To cite this version:
R. Colley. Sur l’illumination des électrodes. J. Phys. Theor. Appl., 1880, 9 (1), pp.155-160.
�10.1051/jphystap:018800090015500�. �jpa-00237620�
SUR L’ILLUMINATION DES ÉLECTRODES (1);
PAR M. R. COLLEY,
Professeur de Physique à l’Université de Kasan.
On sait que,
quand
onemploie
un courant très intense dansl’électrolyse de l’eau acidulée par
exemple,
on observe lesphéno-
mènes suivants. Si l’une des
électrodes, particulièrement
l’électrodenégative, présente
unepetite surface,
si elle estformée,
parexemple,
d’un fil de
platine plongeant
dans leliquide
à uneprofondeur
peuconsidérable, l’électrolyse
de l’eauacidulée,
d’abordtumultueuse,
cesse subitement à un certain moment, ou du moins devisent presque
insensible;
en même temps on voit l’électrode(négative)
se re-couvrir d’une
espèce
degaîne
lumineuse decouleur bleuâtre,
scin -tillante, accompagnée
d’un bruit decrépitation particulier.
Uneélévation de la
température
duliquide
favorisebeaucoup l’appa-
rition du
phénomène ;
on peut dans ce but ou chauffer leliquide
avec une
lampe
ou attendrequ’il
s’échauffe de lui-même par l’ac- tion du courant. On peut provoquer le mêmephénomène
surl’électrode
positive,
mais il faut pourcela,
toutes choseségales d’ailleurs,
un courantplus fort;
la lumière est moinsbrillante, présente
une teinterougeâtre,
et lephénomène
secomplique
par l’incandescence du métal del’électrode,
cequ’on
n’observegéné-
ralement pas sur l’électrode
négative,
à moins que le filplongeant
dans le
liquide
ne soit très mince et le courant extrêmementpuis-
sant.
Les
phénomènes
décritsplus haut,
ainsi que d’autresqui
leursont, intimement
liés,
ont été observés parMackrell, Hare, Grove, Quet (2), Van
derWilligen (3),
etplus
récemment parPlanté (4), Righi (5)
e tSlouguinoff (6) .
(i) Extrait par l’auteur d’un article publié dans le Journal (russe) de la Société
physico-chimique de Saint-Pétersbourg.
(2) Comptes rendus des séances de l’,4cadémie des Sciences, t. XXXVI, p. 1130.
(3) Pogg. Ann., t. XCIII, p. 285.
(4) Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, t. LXXX, p. 1 133;
t. LXXXV, p. 619.
(5) IlllllOYO Cimento, 3e série, t. 1, p. 267; 1877.
(6) Journal de la Société physico- chimique de Saint-Pétersbourg, t. X, p. 24 f.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018800090015500
Righi
est parvenu àproduire
lephénomène
dans des conditionsquelque
peu différentes de celles des autresexpérimentateurs.
Ilplongeait
dans un vase contenant de l’eau acidulée un deuxièmevase
rempli
du mémeliquide
et muni d’unepetite
fente trèsmince; lorsque
les vasescommuniquaient
avec lespôles
d’uneforte
pile,
onvoyait
dans l’intérieur de la fente une lueur sem-blable à celle
qui
seproduit
sur les électrodes.On doit à
Slouguinoff
l’observationimportante
que, lors de l’il- lumination desélectr odes,
le courantn’est pas continu,
mais inter-mi ttent. Si l’on suppose en outre que le temps
pendant lequel
ilpasse est très court en
comparaison
de celuipendant lequel
il nepasse pas, on se rendra compte de
l’interruption
presquecomplète
de
l’électrolyse
et de la diminution de la déviation d’ungalvano-
mètre introduit dans le
circuit,
constatée parplusieurs expérimen-
tateurs.
Dans le
présent travail, j’ai
eu pour butprincipal :
Iode re-chercher la cause des intermiutences du courant; a° d’étudier le spectre de la lumière des
électrodes;
et 3° dedonner,
enm’ap-
puyant sur les résultats des recherches
précédentes,
uneexplica-
tion
plausible
duphénomène.
Je me suis borné presque exclusive-ment à l’étude de la lumière de l’électrode
négative, qui présente plus d’éclat,
et par cette raison s’observeplus
facilement.Pour élucider la
première question, j’ai
examiné la lueur del’électrode
négative
au moyens d’un miroir tournant faisant douze àquinze
tours par seconde. Lephénomène présentait l’aspect
sui-vant. Sur un fond faiblement
éclairé,
onvoyait
comme une mul-titude d’étoiles
brillantes, apparaissant
pour uninstant,
pour s’éteindreensuite,
distribuées sans aucunerégularité
apparente.A un instant
donné, l’aspect
duphénomène
ressemblait à celui du ciel par une nuit sombre etsereine ;
il ne s’endistinguait
que par le groupement continuellementchangeant
des étoiles. Il est évi- dent que lephénomène
ne peutprésenter l’apparence
décrite que dans le cas où la lueur est formée d’étincellesisolées,
éclatantsuccessivement sur divers
points
de la surface de l’électrode. Oncomprend
aisément que le courant doit être intermittent et que le temps de son passage est trèspetit
encomparaison
de celuipendant lequel
il ne passe pas, lamultiplicité
des étincelles necompensant
pas leur durée très courte.
I57 Le spectre de l’électrode
négative
estcomposé
de raies brillantes.En
employant
de l’acidesulfurique
étendu et une électrode deplatine,
ondistingue
d’abord la raie rouge et la raie bleue del’hy- drogène,
dont lapremière
est assez brillante. Avec des solutions de chlorure de sodium ou de chlorure delithium,
onobserve,
outre les raies de
l’hydrogène,
les raiescaractéristiques
de cesmétaux et,
quand
le courant est suffisammenténergique,
nonseulement, la raie rouge, mais aussi la raie
oramgée
du lithium.On voit encore dans la
partie
moyenne du spectre,principalement
dans le ver t,
plusieurs
raiesbrillantes,
dontquelques-unes
sontindubitablement des raies du
platine.
Onpouvait prévoir
leur ap-parition,
carl’expérience
prouve que l’électrode est peu à peudésagrégée
par le passage desdécharges;
et leliquide
se troublepar la
présence
d’unepoudre
noire trèsfine, qui
ne peut êtreautre chose que du noir de
platine.
Le Tableau suivant contient les
longueurs d’onde,
en millio-nièmes de
millimètre,
des raies lesplus
brillantesqui
se trouventdans la
partie
moyenne du spectre. Les lettrestf, f et
l1l dési-gnent des raies très
fortes,
fortes et moyennes. Dans la troisième colonne sontconsignées
leslongueurs
d’onde dequelques
raies duplatine
déterminées par JB;1.Lecoq
deBoisbaudran (1 1 ),
trèsproba-
blement
identiques
avec les miennes.On voit
qu’outre
les raies duplatine,
au nombre decinq,
on enobserve d’autres encore, dont
l’origine
m’est inconnue. Il est. pos- siblequ’elles
soient dues à desimpuretés
duplatine
du commerce.(’ ) Spectres lumineux, p. 182. Paris, Gauthier-Villars, 1874.
(’ ) Ligne double.
En
remplaçant
l’électhode deplatine
par une électroded’argent, l’aspect du spectre change complètement;
les raies duplatine
dis-paraissent,
et l’on voitapparaître
les deux raies vert-pommequi
caractérisent
l’argent.
Les résultats
précédents
prouvent que le spectre de l’électroclenégative présente
un caractèremixte,
tenant à la fois duliquide
etde la substance de l’électrode. Le courant que
j’employais
dansces recherches
provenait
d’unepile
de Bunsen de96
éléments frai-chement
chargés.
Avec un courantplus faible,
lesphénomènes présentent
un éclatbeaucoup
moindre.Je n’ai pas réussi à observer un spectre suffisamment intense de la lueur dans une
fente, produite
par leprocédé
de M.Righi,
pour
pouvoir
déterminer laposition
des raies brillantes.Quelle
est main tenantl’expficauion
laplus probable
duphéno-
mène de l’illumination des électrodes?Les
expériences
avec le mir oirtournant
prouven t
que nous avons affaire à desdécharges
en formed’étincelles à travers une couche isolante entourant
l’électrode,
et. la
séparant
duliquide
environnant. Il reste àexpliquer
la forma-tion d’une
pareille
couche.Quelques physiciens
ont émis l’idée que l’électrode s’échauffe considérablement’pendant
cephénomène
et que leliquide qui
l’entoure
prend
Fêtâtsphéroïdal
et resteséparé
d’elle par une couche de vapeur. Il peut arriverquelquefois,
eneffet,
en em-ployan t
un courant trèsénergique,
que l’électrode devienne incan- descente et que leliquide
cesse de la mouiller. Cet état peut durerplusieurs
secondesaprès l’interruption
du courant; mais c’est là un fait purement accidentel.L’expérience suivante,
sansdécider la nature de la couche
isolante,
queje
crois en effet con-stituée par de la vapeur
d’eau,
prouve au moins que l’illumination peut seproduire
sur une électrode tout à fait froide.Un flacon renversé A sans fond
(fig. 1)
est muni d’un bouchon deliège
à traverslequel
passe le tube de verre T. Dans l’intérieur de celui-ci estmastiqué
avec de la gommelaque
un deuxièmetube de
platine
PP’. Un courant d’eau froide circule continuel- lement par le tube I’P’. Le flacon A estrempli
d’eau aciduléejus- qu’au
niveauhh, qui dépasse
de OM,OOI environ la hauteur dutube T,
de sorte que leliquide
est en contact avec PP’ sur un es-pace annulaire a très
petit.
La lame deplatine
B sert d’électrodeI59
positive
et le tube PP’ d’électrodenégative.
En faisant passer à tra-vers
l’appareil
un courant de go à 10ocouples
deBunsen,
on voitse
produire
une lueur intensesur l’espace
annulaire a. Le tube PP’ayant
desparois
trèsminces,
l’électrode ne peut avoir dans cetteexpérience qu’une température
peusupérieure
à celle del’eau froidequi
circule à l’intérieur du tube.Il me
paraît plus
naturel de chercher la cause de laproduction
de vapeur, non dans la haute
température
del’électrode,
mais dansFig. i.
celle du
liquide qui l’entoure
immédiatement. Eneffet,
la conduc-tibilité du
fil métallique
servant d’électrode étant trèsgrande,
com-parée
à celle duliquide,
le fil peut êtreconsidéré,
dans lapartie immergée,
comme ayant le mêmepotentiel
dans tous sespoints.
Dès
lors,
si nousimaginions
une couche mince duliquide
entourantl’électrode,
elle sera traverséepar le
courant dans le sens de la nor-male,
et, enconséq uence
de sapetite
surface et de sa conductibilitécomparativement mauvaise,
elleprésentera
une résistance consi- dérable au passage du courant. Ens’éloignant
del’électrode,
lescouches successives
présenteront
une surface deplus
enplus grande
et, parconséquent,
une résistance moindre. La chaleurdéveloppée
par le courant dans diversesparties
du circuit est pro-portionnelle
à leurrésistance;
parsuite,
on voitdu’une partie
considérable de cette chaleur doit se
dégager
dans la couche en-tourant
l’électrode,
et il estpossible qu’elle puisse
la porterjus-
qLl’au point
d’ébullition. Un calculapproximatif fort Slnlhle
prouvequ’avec
unepile
de ioocouples Bunsen,
de l’eau acidulée conte- nant 5 pour 100 d’acidesulfurique,
et une électrode de lommqde
surface,
il suffit d’untemps
deIS, 3
pour porter la coucheliquide
entourant immédiatement l’électrode de 20° à ioooC. ;
il est évident que ce temps sera
plus petit
encore si celiquide
est
préalablement
chauffe. Commel’électrolyse
ne cessejamais complètement,
l’électrode esttoujours
entourée de gaz, en trainde se
dégager, qui
peut servir de germe pour la formation d’une couche de vapeurs. Celle-ci une foisformée,
lesdécharges
sefont par
étincelles,
et la presque totalité de la chaleurdéveloppée
par le courant se
dégage
dans cette couche et chauffe par contact leliquide environnant,
ainsi quel’électrode,
si cette dernièren’est pas refroidie
artif ciellement,
comme dansl’expérience
dé-crite
plus
haut.Le
procédé
de M.Righi
pourproduire
une lueur au milieu duliquide parle
en faveur deFexplicadon
queje
Niens de donner. Leliquide
dans lafente, présentant
unegrande résistance,
s’échaufferet se
vaporise,
eu le courant passe en forme d’étincelles par l’inter-ruption
formée.NOTE SUR UN NOUVEL ÉLECTROMÈTRE CAPILLAIRE;
PAR M. E. DEBRUN.
En
répétant
lapremière expérience
de M.Lippmann, je
miesuis aperçu que, dans un tube de om, oo i de
diamètre,
lechange-
ment de niveau du mercure était de om, oo3 pour une variation de force électromotrice de 1 volt
(de
0volt à1volt). Or,
pour rendrel’appareil sensible,
il suffisaitd’amplifier
les déviations de la colonne. M.Lippmann
aemployé
unmicroscope;
leproblème
estdans ce cas
parfaitement
résolu. J’aipensé
au contrairequ’en
in-clinant le tube suffisamment on aurait la sensibilité que l’on dési- rait. Dans mes
premiers essais j’employais
des tubescylindriques ;
dans ce cas, le zéro était un peu incertain. Maintenant
j’emploie
des tubes
coniques
et Félectromètre fonctionne à souhait.J’ai donc construit