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Effet du champ cristallin sur la direction des moments magnétiques des ions de terres rares occupant des sites de très basse symétrie (C2-Cs)

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HAL Id: jpa-00207266

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Effet du champ cristallin sur la direction des moments magnétiques des ions de terres rares occupant des sites

de très basse symétrie (C2-Cs)

J. Rossat-Mignod, F. Tcheou

To cite this version:

J. Rossat-Mignod, F. Tcheou. Effet du champ cristallin sur la direction des moments magnétiques des ions de terres rares occupant des sites de très basse symétrie (C2-Cs). Journal de Physique, 1972, 33 (4), pp.423-428. �10.1051/jphys:01972003304042300�. �jpa-00207266�

(2)

EFFET DU CHAMP CRISTALLIN SUR LA DIRECTION

DES MOMENTS

MAGNÉTIQUES

DES IONS DE TERRES RARES

OCCUPANT DES SITES DE

TRÈS

BASSE

SYMÉTRIE (C2-CS)

J. ROSSAT-MIGNOD et F. TCHEOU

Laboratoire de Diffraction Neutronique, CEN-G, Cedex 85, 38, Grenoble-Gare

(Reçu le 10 septembre 1971, révisé le 4 novembre 1971)

Résumé. 2014 Dans les composés dont les sites de terres rares possèdent une basse symétrie (C2

ou Cs), il est possible de déterminer la direction des moments magnétiques à l’aide d’un calcul de

champ cristallin en utilisant la méthode des charges ponctuelles. On a appliqué ce processus à

l’oxyde de terbium Tb2O3 et aux différentes pérovskites de terre rare. Les résultats obtenus sont

comparés à l’expérience et donnent un accord satisfaisant.

Abstract. 2014 We showed that it is possible to determine the magnetic moment direction in rare-

earth compounds of low site symetry (C2 or CS) using a crystal field calculation in the point charge

model. This method was applied to the case of terbium oxide Tb2O3 as well as to different rare- earth perovskites. The results are compared with experiment and shown to be in fairly good agree- ment.

Classification : Physics Abstracts

05.40

1. Introduction. - Dans les composés ioniques de

terres rares les interactions d’échanges entre les ions magnétiques sont en général très faibles (TN inférieur

en moyenne à 10 OK environ) vis-à-vis de la décompo-

sition du niveau de l’ion « libre » par le champ cristallin (150 à 1 000 OK). Aussi au-dessous de la température d’ordre, seul le niveau fondamental de champ cristallin

intervient dans l’anisotropie magnétique. Lorsque les

ions terres rares occupent un site de très basse symétrie Cs ou C2 (oxydes, pérovskites, fluorures, etc...) la dégénérescence du niveau fondamental est totalement levée pour les ions non Kramers (Pr, Tb, Ho, Tm).

Pour que le composé s’ordonne magnétiquement dans

ce cas, il est nécessaire que le niveau fondamental se

compose de deux singulets très proches (quelques degrés Kelvin) ; les moments magnétiques se compor- tent alors comme un pseudo-modèle d’Ising [1] et leur

direction est déterminée uniquement par le champ

cristallin. Par contre pour les ions Kramers (Nd, Dy, Er, Yb) on obtient des doublets et dans ce cas l’aniso-

tropie magnétique dépend beaucoup du composé

considéré et n’a pas obligatoirement un comportement d’Ising.

La connaissance des coefficients de champ cristallin permet de prévoir la direction des moments magné- tiques. On se propose de déterminer celle-ci dans les

composés pérovskites de terres rares et dans l’oxyde Tb203 en prenant un modèle de charges ponctuelles.

II. Détermination de la direction des moments

magnétiques. - Pour les ions trivalents de terres rares

LE JOURNAL DE PHYSIQUE. - T. 33, 4, AVRIL 19Î2

l’hamiltonien de champ cristallin, en utilisant la

méthode des opérateurs équivalents, s’écrit sous la

forme [2] :

sont les coefficients de champ cristallin, 61 les

facteurs multiplicatifs des opérateurs équivalents Oî-

Cet hamiltonien doit être invariant dans le groupe

ponctuel G du site de terre rare, ce qui limite les valeurs possibles de m d’une part, et d’autre part les niveaux de

champ cristallin sont caractérisés par les représenta-

tions irréductibles r(k) de G.

Dans l’approximation du champ moléculaire, l’ha-

miltonien associé aux interactions d’échange agissant

sur l’ion i s’écrit : Hech = - gJ MB Bi Ji. Bi est le champ moléculaire agissant sur l’ion magnétique i, gj

le facteur de Landé et J = L + S. Nous négligeons les

interactions d’échange anisotropes qui sont, en général, plus faibles que les interactions isotropes ; de plus l’anisotropie due au champ cristallin, problème qui

nous intéresse dans cet article, est en général plus importante. Comme l’énergie d’échange est faible ( 10 OK) seuls les niveaux très proches du fondamen-

tal contribuent à l’anisotropie magnétique. Si ces

niveaux sont indexés par les représentations r(k) de G,

il faut déterminer des éléments de matrice du type

r(a) 1 j 1 r(P) >. JÂ =",Y,, se transforme suivant une

représentation r(v) de G et pour que l’élément de matrice soit différent de zéro il faut que le produit

28

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01972003304042300

(3)

424

TABLEAU 1

Représentations irréductibles

direct r(rx) x r(P) + I(’) contienne la représentation

identité r(l), c’est-à-dire que r(rx) x r(P) contienne

r(v). Aussi la connaissance des représentations irré-

ductibles des niveaux très proches du fondamental permet de préciser la direction des moments magné- tiques dans l’état ordonné.

Dans le tableau 1 on a reporté les représentations

irréductibles de quelques groupes ponctuels rencontrés

le plus fréquemment dans les composés de terres rares : Cg (pérovskites, fluorures), C2 (oxydes), D2 (grenats), C3, (double nitrates, oxysulfures), D2d (vanadates),

etc... Dans ce tableau on remarque que, pour les ions Kramers, on n’a que des doublets (sauf pour les groupes cubiques). Au contraire pour les ions non

Kramers, lorsque la symétrie est d’ordre 2 (C2, C3, D2, D2,) on n’obtient que des singulets, tandis que pour les autres groupes on a soit des doublets soit des singu-

lets.

Pour les composés de très basse symétrie le cas le plus fréquemment rencontré sera celui de deux singulets

très proches. Dans ce cas rCa) et r(P) étant de dimen-

sion un, le produit r(a) r(P) est également de dimen-

sion un et par conséquent les moments seront figés

dans une direction déterminée par ce produit.

On obtient donc un pseudo-modèle d’Ising. Pour le

groupe Cg ou C2 la théorie des groupes permet seule-

ment de préciser si les moments sont selon l’axe ou

selon une direction contenus dans le plan perpendi-

culaire à cet axe [3]. Pour les ions Kramers la théorie des groupes ne permet pas de préciser la direction des moments car on a une seule représentation irréductible aussi bien pour C2 et Cg que pour D2 et C2,.

Pour les groupes de symétrie plus élevée (C3v, C4,, etc.) les moments seront en général soit suivant l’axe

principal, soit perpendiculaire à celui-ci. Cependant

on peut avoir un modèle d’Ising lorsque le doublet fondamental appartient, par exemple, à la représenta-

tion r(a) =

((1)r5

+

(l)r) 6

dans le groupe C3v ou T5

dans le groupe C4,, car le produit r(rx) x r(rx) ne

contient que la représentation r(2) à une dimension.

III. Cas des ions non Kramers dans un site de symé-

trie Cg ou C2. - On doit traiter dans ce cas le pro- blème de deux singulets très proches, distants d’une énergie A de quelques degrés Kelvin. Pour que le

composé présente un ordre magnétique coopératif

il faut que [1], [4]

dans le cas contraire il y aura simplement une polarisa-

tion (qui d’ailleurs peut être très faible) par le champ appliqué. Comme on l’a indiqué précédemment, les

moments magnétiques sont figés dans une direction et

celle-ci est déterminée par les représentations irréduc-

tibles qui indexent les deux singulets. Pour connaître

ces deux représentations irréductibles il faut déterminer l’hamiltonien de champ cristallin. Dans la symétrie C2 ou C, celui-ci s’écrit :

+ termes 4e ordre + termes 6e ordre . L’axe de quantification Oz est pris selon l’axe 2 pour la symétrie C2, et perpendiculairement au plan m pour la symétrie C,. Dans le groupe C2 ou C, il y a deux

représentations irréductibles T1 et T2 : si les deux sin- gulets appartiennent à la même représentation (Ti

ou T2) les moments seront figés selon l’axe Oz, s’ils appartiennent à deux représentations différentes ils seront figés dans une direction du plan perpendiculaire

à Oz, mais on ne peut pas prévoir a priori cette direc- tion car Jx et Jy se transforment selon la même repré-

sentation T2 (Tl x T2 = T2). En revanche ceci est

possible dans le groupe C2,, Or ce qui différencie le groupe C2 ou C. du groupe C2, ou D2 c’est la présence

dans Hc des termes supplémentaires imaginaires du type

V2 O2 2, V4 O4-2,

etc...), c’est-à-dire de termes où m est négatif. Si un terme de ce type est prépondé-

rant (dans notre cas le terme d’ordre deux

Y2 2 O2-2)

il

est possible de le rendre nul pour une rotation d’un

angle 0 autour de Oz tel que tg m0 = V,-m/Vr.

En effet cela revient à rendre réel le terme

prépondérant de l’hamiltonien de la forme

Hm1 = Vml Or + Vim O,-m. Or cela revient à trouver

un nouveau système d’axe OX, OY, Oz tourné par rapport au précédent d’un angle 0 de sorte que l’ha- miltonien Hi soit invariant sous la rotation 2y.

(4)

On doit avoir :

Sachant que :

On obtient donc :

Soit :

On obtient ainsi la relation tg m8 = v,-m/V,m.

Ainsi dans le nouveau système d’axe OX Yz et en

vérifiant que les autres termes

V,-;m’

sont négligeables,

l’hamiltonien de champ cristallin sera pratiquement réel, ce qui veut dire qu’il est invariant dans le groupe

C2, ou D2 et dans ce cas les moments magnétiques

sont dirigés obligatoirement selon les nouveaux axes

OX, 0 Y, Oz.

IV. Cas des ions Kramers. -- Pour les ions Kramers

on peut opérer de la même manière, mais alors on obtient seulement les axes principaux du tenseur

g.

En effet pour le groupe double C2, il n’y a qu’une seule représentation irréductible d’ordre deux et dans ce cas

la théorie des groupes ne prévoit aucune direction de moment ; c’est seulement la nature de la fonction d’onde du doublet fondamental qui indique la grandeur respec- tive des composantes gx, gy, gz du tenseur

g.

V. Application à l’oxyde de terbium Tb203. -

La structure cristalline de Tb203 appartient au groupe

d’espace la 3 et les ions terres rares occupent deux sites différents : 24 d de symétrie C2 et 8 b de symétrie C3 i’

Par des expériences de diffraction neutronique Quézel

et al. [5] ont obtenu qu’à 1,5 °K les ions du site 8 b ne

portent pratiquement aucun moment tandis que les ions du site 24 d s’ordonnent antiferromagnétiquement

à TN = 2,4,DK. Ayant et al. [6] ont vérifié, par un calcul de charges ponctuelles en se limitant aux pre- miers voisins, qu’effectivement le niveau fondamental des ions du site 8 b est un singulet isolé, tandis que les

ions du site 24 d possèdent deux singulets très proches

et la direction de ces moments est perpendiculaire à

l’axe local C2. On se propose de déterminer avec plus

de précision la direction des moments dans le plan perpendiculaire à C2 en effectuant un calcul de champ

cristallin. Devant le nombre important et l’absence de détermination expérimentale de ces paramètres, nous

utilisons un modèle de charges ponctuelles.

On fait ce calcul pour l’ion Tb3 + de coordonnées

(0 1/4 u) [5]. Sur la figure 1 a on a représenté la direction des axes : ceux-ci sont parallèles aux arêtes du cube, et

l’axe local C2 est pris comme axe de quantification.

D’une sommation effectuée à l’intérieur d’une sphère

de rayon 30 A il résulte que les paramètres d’ordre six

sont négligeables et que les paramètres d’ordre deux

sont supérieurs à ceux d’ordre quatre. Ainsi une rota- tion d’angle 0 autour de Oz permet d’éliminer le terme

V2 -2

avec tg 28 =

V2-2/ V22

soit 0 = - 60°.

Dans ce nouveau système d’axe OX Yz on recalcule les paramètres Vml de champ cristallin et on constate que

FIG. la.

FIG. 1b.

(5)

426

l’on peut négliger les termes m 0, ce qui implique

que les fonctions d’onde possèdent la symétrie C2,.

Dans ce cas on obtient deux singulets très proches

indexés par les représentations Tl et T2 de C2, et par

conséquent la direction du moment magnétique de cet

ion est confondue avec l’axe OY (7B T2 = T2), c’est-à-

dire qu’elle fait un angle de + 30° avec l’axe Ox du

cube (Fig. 1 b).

Une analyse cristallographique de la symétrie locale

montre que les 24 ions Tb3 + se répartissent en trois catégories dont la direction de l’axe C2 est respective-

ment parallèle aux axes du cube. De plus les huit ions dont l’axe C2 est parallèle à la direction [001] du cube

se divisent en deux groupes qui se déduisent par la translation [1/2 1/2 2]. Il suffit donc de considérer les ions suivants : (3) en (0 4 u), (6) en (1/2 1/4 - u), (9) en (0 3/4 - u) et (12) en (1/2 3/4 u) en utilisant les notations

de [5].

Les ions (6) ou (12) se déduisent de (3) ou (9) par

une rotation 2 y et on passe de (9) ou (12) à (3) ou (6)

par une inversion ; on peut ainsi déterminer la direc- tion des moments magnétiques des différents ions du site 24 d (Fig. lb). La structure magnétique est alors pratiquement définie, il ne reste plus qu’à préciser le

mode magnétique qui s’obtient par diffraction neutro-

nique. Expérimentalement Quézel et al. [5] trouvent

une structure conforme à cette description avec un angle, pour le moment de l’ion (3), de 28,5° avec l’axe Ox donc en bon accord avec notre résultat.

VI. Applications aux pérovskites de terres rares. -

Les pérovskites de terres rares, de formule TB03, appartiennent au groupe d’espace Pbnm ; dans

la maille cristallographique les quatre ions T3 + occupent le même site (4 c) de symétrie ponctuelle Cs (le miroir étant parallèle au plan ab) dont les positions atomiques sont : (1) en (x, y, 1/4), (2) en (- x, - y, 3), (3) en (t + x, i - Y, 3/4) et (4) en (t - x,1/2 + y, 1).

Pour l’ion (1) le système d’axe est défini avec Ox et Oy dans le plan de symétrie et parallèle respectivement

aux axes a et b ; l’axe Oz perpendiculaire au plan

miroir est pris comme axe de quantification (Fig. 2a).

Les différentes études magnétiques à basse tempéra-

ture [7], [8] ont montré que ces composés sont très anisotropes et que, pour un ion terre rare donné, la direction des moments magnétiques est pratiquement indépendante de B (B = Al, Co, Cr, Fe). Elle est donc

seulement imposée par le champ cristallin agissant sur

l’ion terre rare car les interactions d’échange sont faibles. A partir des raisonnements précédents on

étudie successivement le cas des ions non Kramers

(Tm, Ho, Tb) et des ions Kramers (Er, Dy).

a) IONS NON KRAMERS. - On a utilisé les para- mètres de position atomique déterminés à la tempéra-

ture ambiante par Mareschal [7] pour calculer les coefficients de champ cristallin par la méthode des

charges ponctuelles. D’une manière générale on cons-

tate que les résultats obtenus (paramètres de champ cristallin, niveaux d’énergies) sont sensiblement les

FIG. 2a.

mêmes pour un ion terre rare lorsque l’on fait varier le

métal de transition (Al, Fe, Cr, Co). Donc on exami-

nera seulement un cas particulier dans chaque série.

Tm3+. - Pour le composé TmCr03 les calculs montrent que les niveaux de champ cristallin les plus

(6)

bas sont des singulets relativement espacés (0, 14, 36, 68, ... cm-1). Ces résultats sont cohérents avec les

mesures optiques effectuées par Malozemoff et al. [9]

sur TmFe03 (0,17,5, 39, 70 m-’). On peut en déduire qu’il n’y aura aucun ordre coopératif possible pour l’ion Tm3+ dans ces composés. D’autre part dans le groupe Cg les deux singulets les plus bas appartien-

nent à la même représentation Tl et par conséquent

les autres ions magnétiques (Fe, Cr) ne pourront polariser l’ion Tm3 + que selon l’axe oz. Ceci est en

parfait accord avec la structure magnétique de TmCr03

déterminée par Bertaut et al. [10].

HO3+. - Pour l’ion H03 ’, dans le composé HoCr03, les résultats sont complexes car on obtient plusieurs singulets assez proches. Aussi on ne peut pas

prévoir s’il y a un ordre coopératif possible mais seule- ment que les moments magnétiques seront dans le plan de base [11]. Cette situation semble être confirmée par les résultats obtenus par Sivardière [8] et en parti-

culier la direction des moments magnétiques dans

l’état polarisé sera fonction de la température.

Tb3 +. - On présente les résultats obtenus pour le

composé TbFe03. En prenant les paramètres de posi-

tion atomique déterminés à la température ambiante

par Mareschal [7], on peut éliminer le terme prépondé-

rant

Y2 2

en tournant

(pour

l’ion

(1))

d’un angle de

- 38°. Le niveau fondamental de l’ion Tb3 + est effecti- vement composé de deux singulets pratique-

ment confondus bien séparé des niveaux excités

55 120 cm-1). Ce composé doit effectivement pré-

senter un ordre coopératif et un comportement d’Ising. L’analyse des représentations irréductibles associées à ces deux singulets (Ti et T2 dans C2,)

montre que les moments sont dirigés selon l’axe 0 Y

(Fig. 2b) et par conséquent font un angle de + 52°

avec l’axe a. Or expérimentalement Mareschal [12] a

déterminé un angle de + 35° environ. Ces calculs

confirment que la structure absolue est correcte mais par contre il n’y a pas un bon accord sur la valeur de

l’angle. Cette différence peut s’interpréter par le fait

que le calcul des paramètres d’ordre deux de champ

cristallin est extrêmement sensible aux paramètres de positions atomiques ; ceux-ci ont été déterminés à la

température ambiante, or d’après les affinements effectués par Van Laar [13] sur DyCr03 il ressort qu’entre le domaine paramagnétique et le domaine

ordonné il existe une variation importante du para- mètre de l’ion terre rare. Ne possédant pas d’afhne-

ment des paramètres de TbFe03 à 1,5 OK on a inter- polé les valeurs de ces paramètres à partir de celles

obtenues pour DyCr03 à 1,2 °K. Dans ce cas l’angle de la direction du moment magnétique avec

l’axe a est ramené de + 52° à + 40°, le résultat est donc en meilleur accord avec l’expérience (40°).

Les autres ions de la maille se déduisent de l’ion (1)

par symétrie par rapport à un centre

((1)

- (2),

(3) -->

(4))

et par une rotation 2 x

((1)

--> (3), (2)

-> (4)).

Sur la figure 2b on a représenté la direction des

moments des quatre ions. On remarque que la struc- ture est bien non colinéaire et de plus qu’il est possible

de déterminer la structure magnétique absolue. A

partir des fonctions d’onde correspondant aux deux singulets on obtient comme valeur maximum du moment 8,9 ,uB (cas où A = 0), celle-ci est comparable

à la valeur de 8,6 YB déterminée expérimentale-

ment [7], [10]. Cette valeur très proche de celle de l’ion libre (9 YB) confirme le fait que les deux singulets sont pratiquement confondus.

Ce même calcul a été effectué pour les composés TbCr03, TbCo03, TbAI03, on observe que la direc- tion et la valeur des moments restent pratiquement

les mêmes et forcément symétriques par rapport aux

axes a ou b.

b) IONS KRAMERS. - Er3 +. - On prend comme exemple le composé ErCr03. Par la même méthode il

est possible de déterminer les axes principaux du ten-

seur g qui seront les axes OX, 0 Y, Oz obtenus après

rotation autour de Oz. On obtient dans ce cas un angle

de rotation 0 = - 40° et les moments magnétiques

sont parallèles à l’axe C avec pz = 5,8 ,uB, px = 2,6 /lB et py = 1,6 /lB’ Ce résultat est en parfait accord avec l’expérience [14] qui fournit une structure magnétique

les moments des ions Er3 + sont colinéaires selon C

avec une valeur de 5,2 /lB à 1,5 °K.

Dy3 +. - Pour les ions Dy3+ dans le composé DyCr03 on obtient le même angle de rotation

0 = - 40° mais dans ce cas py » px et liz avec py = 9,5 ,uB. Or Van Laar [13], par diffraction neutro-

nique, a déterminé qu’à 1,2 OK la direction du moment

magnétique de l’ion Dy3+ du site (1) fait un angle de

- 60° avec l’axe a avec une valeur de 8,5 /lB

(T’N = 2,2 OK). On constate qu’il y a accord sur la

valeur du moment mais par contre il y a désaccord

sur la direction des moments magnétiques, car on prévoit que la direction du moment de l’ion (1) devrait

faire un angle de + 50° avec l’axe a. Cette divergence

ne réside pas dans la valeur absolue de l’angle (60°

ou 50°) mais dans le signe de l’angle, c’est-à-dire dans la détermination de la structure absolue. On sait que celle-ci ne peut être obtenue que par des expériences de

diffraction neutronique, en analysant les termes d’inter-

férence dans le facteur de structure, et ceux-ci sont en

général faibles. Or les structures déterminées aux

neutrons pour DyCo03 [16] et DyCr03 [13] sont en

désaccord avec les prédictions théoriques, selon lesquelles, pour les composés du dysprosium, on doit avoir, avec les notations de Bertaut, Gx Ay ou Ax Gy positif

(par

contre cette condition est bien réalisée pour DyAI03

[15]).

Il est donc peut-être possible

que notre désaccord avec les résultats des expériences

de diffraction des neutrons sur DyCr03, soit à une

erreur dans la détermination de la structure absolue de

ce composé.

VII. Conclusion. - Pour que cette méthode de détermination de la direction des moments magné-

(7)

428

tiques dans les composés de très basse symétrie soit

correcte il faut qu’il y ait un terme prépondérant dans

l’hamiltonien de champ cristallin. Etant donné le nombre de paramètres de champ cristallin dans la

symétrie C2 ou Cg [15] il n’est pas possible de les obtenir

avec certitude à l’aide de mesures optiques. Aussi il

semble que la seule solution, pour la détermination de ces paramètres, soit un calcul par la méthode très

approximative des charges ponctuelles. Dans le cas des oxydes ou des pérovskites de terres rares où le terme prépondérant est d’ordre deux, il est indispensable

d’avoir une bonne précision sur la détermination des

paramètres de position atomique car la convergence est

plus lente. Si cette condition est satisfaite il est possible

de préciser la direction des moments magnétiques à partir du rapport

Vï2/V;,

celui-ci étant indépendant

du coefficient d’écrantage et de la valeur de r2 >.

Le résultat est plus correct pour les ions non Kramers

car dans ce cas il n’est pas nécessaire de connaître la forme explicite de la fonction d’onde mais seulement la

représentation irréductible qui lui est associée. Pour Tb203 on obtient un résultat très satisfaisant compte

tenu du modèle simple utilisé.

Dans le cas des pérovskites de terres rares il y a un

accord plus que qualitatif pour tous les composés,

bien que les paramètres de position atomique à 1,5 "K

ne soient pas très précis. Les résultats de ce calcul per- mettent de déterminer la structure magnétique absolue

de ces composés et quel que soit le métal de transition celle-ci est la même pour un ion terre rare donné.

D’autre part pour tous les composés les directions des moments magnétiques doivent être symétriques par rapport aux axes a ou b, ce qui implique des modes Ax Gy ou Ay Gx et dans tous les cas (Tb, Ho, Dy) le pro-

duit doit être positif.

Remerciements. - Nous remercions M. le Profes-

seur Y. Ayant pour les discussions fructueuses que

nous avons eues, et M. le Professeur E. F. Bertaut pour l’intérêt qu’il a montré pour ce travail.

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Références

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