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Acoustique statistique : étude de l'hypothèse de couplage faible et de l'influence des modes non-résonants pour la SEA.

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Acoustique statistique : étude de l’hypothèse de

couplage faible et de l’influence des modes non-résonants

pour la SEA.

Thibault Lafont, Nicolas Totaro, Alain Le Bot

To cite this version:

(2)

Acoustique statistique : ´etude de l’hypoth`ese de couplage faible et de

l’influence des modes non-r´esonants pour la SEA

T. Lafont

, N. Totaro

, A. Le Bot

La m´ethode Statistical Energy Analysis (SEA), d´evelopp´ee dans le cadre th´eorique de deux oscillateurs coupl´es, est bas´ee sur de nombreuses hypoth`eses (couplage faible, excitation de type rain-on-the-roof, couplage non-dissipatif, etc). Lorsque ces hypoth`eses sont respect´ees, les ´energies des oscillateurs peuvent ˆetre reli´ees `a la puissance transmise entre eux par la relation dite de ”coupling power proportionality” (CPP). ´Etendue aux couplages entre sous-syst`emes multi-modaux, la SEA peut ˆetre appliqu´ee `a des structures complexes. Il est toutefois n´ecessaire de souligner que la SEA est th´eoriquement juste tant que toutes ses hypoth`eses sont respect´ees. Avant d’envisager d’appliquer la SEA `a un syst`eme industriel, il est donc imp´eratif de s’assurer qu’il est bien dans le domaine de validit´e de la SEA.

Cet article est une discussion sur l’hypoth`ese de couplage faible et l’influence des modes non-r´esonants dans l’utilisation de la SEA. Dans le cas de deux oscillateurs coupl´es, il est montr´e que la relation de CPP reste valable quelque soit la force de couplage. L’hypoth`ese de couplage faible n’est th´eoriquement n´ecessaire qu’`a partir de trois oscillateurs coupl´es. Une simulation num´erique est pr´esent´ee et confirme cette observation. Dans ce cas la relation de CPP n’est plus v´erifi´ee et on constate l’apparition de facteurs de couplage indirects.

Par ailleurs, il est montr´e que si la fr´equence de r´esonance du troisi`eme oscillateur est en dehors de la bande de fr´equence d’excitation (c’est `a dire si le mode est non-r´esonant) alors la relation de r´eciprocit´e ´etablie en SEA n’est plus valable.

1

Introduction

La SEA (Statistical Energy Analysis) [1], est une th´eorie bien connue en vibro-acoustique statistique pour pr´edire les trans-ferts d’´energie entre sous-syst`emes excit´es par des forces al´eatoires. D´evelopp´ee dans les ann´ees 60 et tr`es utilis´ee en acoustique des salles, cette m´ethode s’est longtemps heurt´ee `a son application difficile aux syst`emes industriels complexes [2].

La SEA est bas´ee sur la relation de ”coupling power proportionality” (CPP) qui stipule que la puissance transmise entre deux sous-syst`emes est proportionnelle `a la diff´erence de leurs ´energies modales. L’´etablissement de la relation de CPP est bas´ee sur le mod`ele de deux oscillateurs coupl´es soumis `a des forces al´eatoires, stationnaires, d´ecorr´el´ees de type bruit blanc (densit´e spectrale de puissance constante sur la bande de fr´equence) [3]. Les relations de la SEA sont ensuite ´etendues aux syst`emes continus en assimilant les modes `a des oscillateurs m´ecaniques. Toutefois, dans ce cas, plusieurs hypoth`eses suppl´ementaires sont n´ecessaires (champ diffus, excitation Rain-on-the-roof, ´equipartition des ´energies modales, etc). Lafont et al. [4] ont r´ealis´e une ´etude de ces hypoth`eses li´ee `a la n´ecessit´e d’avoir un champ diffus dans les sous-syst`emes.

Les hypoth`eses li´ees au couplage entre sous-syst`emes ont suscit´e beaucoup d’int´erˆet dans la litt´erature. En SEA, le couplage entre sous-syst`emes doit ˆetre conservatif et faible. L’hypoth`ese du couplage conservatif intervient d`es le d´ebut de la d´emonstration de la CPP, au moment de l’´ecriture des ´equations du mouvement entre deux oscillateurs. Elle permet d’´ecrire des ´equations sans terme traduisant une dissipation d’´energie. Des extensions `a un couplage non-conservatif sont trait´ees dans les r´ef´erences [5, 6, 7]. L’hypoth`ese du couplage faible, quant `a elle, n’intervient que dans le cas de trois sous-syst`emes coupl´es ou plus [8]. Cependant, la d´efinition d’un couplage faible est d´elicate et de nombreuses versions existent dans la litt´erature. Une ´etude qui propose un crit`ere de couplage faible pour la validation de la CPP est donn´ee par Finnveden [9].

Th´eoriquement, la SEA ne peut rendre compte de l’influence des modes non-r´esonants. En effet, du point de vue de l’approche modale de la m´ethode, la pr´esence de modes en dehors de la bande de fr´equence de l’excitation est n´eglig´ee. On fait ainsi l’approximation que seuls les modes compris dans la bande de fr´equence d’excitation interviennent dans le calcul des ´energies vibratoires des sous-syst`emes. Plusieurs ´etudes ont ´evalu´ees les contributions des modes non-r´esonants, en particulier Crocker et Price [10] pour la SEA en introduisant des facteurs de perte par couplage indirect et Maxit et al. [11] pour SmEdA (Statistical modal Energy distribution Analysis). Renji et al. [12] mettent en ´evidence que l’hypoth`ese de troncature modale peut ˆetre difficile `a respecter dans le cas d’une plaque fine s´eparant deux cavit´es. L’´etude de Cheng et al. [13] confirme ces derni`eres observations. La pr´esente ´etude s’inscrit dans la continuit´e des travaux pr´ec´edents concernant les hypoth`eses de champ diffus, d’´equipartition modale et d’excitation rain-on-the-roof [4]. Son objectif est l’´etude des cons´equences du non-respect de l’hypoth`ese de couplage faible et l’influence des modes non-r´esonants.

Dans la suite, les principaux r´esultats de la SEA sont rappel´es (§3). Un exemple de trois oscillateurs coupl´es ´elastiquement est utilis´e. Les expressions exactes des ´energies vibratoires, des puissances transmises, des puissances inject´ees ainsi que la m´ethode des coefficients d’influence ´energ´etique sont d´etaill´es dans le chapitre (§4). Les termes de la matrice des facteurs de perte par couplage donn´es par la SEA seront ainsi compar´es `a ceux obtenus par un calcul de r´ef´erence (§5). L’influence de la force de couplage sera abord´ee en (§5.3) alors que l’influence des modes non-r´esonant sera discut´ee en (§5.4).

thibault.lafont@cpe.fr : Laboratoire de Tribologie et Dynamique des Syst`emes, Ecole centrale de Lyon, 36 avenue guy de collongue 69134 Ecullynicolas.totaro@insa-lyon.fr : Laboratoire Vibrations Acoustique, INSA Lyon, 25 bis avenue jean capelle 69621 Villeurbanne

(3)

2

Calcul SEA

Cette section pr´esente les expressions de la ”coupling power proportionality” et de la matrice des facteurs de perte par couplage (CLF pour coupling loss factor).

On consid`ere le cas de deux oscillateurs i et j coupl´es. En supposant que le couplage est conservatif et que les forces excitatrices sont des bruits blancs d´ecorr´el´es, il a ´et´e d´emontr´e que l’´echange d’´energie est proportionnel `a la diff´erence des ´energies vibratoires [3, 8, 14, 15]. Soit,

Pi j = ηi jωc(Ei− Ej) (1)

avec Pi j la puissance transmise, ηi j le facteur de perte par couplage (CLF), ωc la fr´equence centrale de la bande de fr´equence

d’excitation, Eiet Ejles ´energies vibratoires des oscillateurs i et j. Cette ´equation est connue sous le nom de ”coupling power

proportionality”. Le coefficient β est, pour un couplage ´elastique,

β = ηi jωc= K2 i j(∆i+ ∆j) mimj[(ω2i − ω 2 j)2+(∆i+ ∆j)(∆iω2j− ∆jω2i)] (2)

o`u ∆i = λi/miest la bande passante et ωi = p((ki+ Ki j)/mi) la pulsation propre bloqu´ee de l’oscillateur i. De plus, les CLF

v´erifient la relation de r´eciprocit´e [1],

ηi jωc= ηjiωc (3)

Cette relation est aussi appel´ee relation de coh´erence [16].

Figure 1 – Trois oscillateurs excit´es par des forces al´eatoires d´ecorr´el´ees Fi, coupl´es par des couplages ´elastiques Ki j.

Dans le cas de trois oscillateurs (Figure 1) le syst`eme SEA est            P1in j P2 in j P3in j            = ωc           η1+ η12 −η21 0 −η12 η2+ η21+ η23 −η32 0 −η23 η3+ η32                     E1 E2 E3           (4)

o`u les ηi= λi/miωisont les facteurs de perte par amortissement (DLF pour damping loss factor). La matrice est appel´ee matrice

des facteurs de perte par couplage (CLF). Un tel syst`eme correspond `a une SEA dite ”traditionnelle” (ou ”proper-SEA” d’apr`es Mace [17]) : les conditions de conservation d’´energie et de coh´erence sont v´erifi´ees et les facteurs de perte par couplage indirect (CLFi) η13et η31sont ´egaux `a z´ero.

3

Calcul de r´ef´erence

Cette section pr´esente les expressions exactes des ´energies vibratoires, de la puissance inject´ee et de la puissance ´echang´ee entre deux oscillateurs. Elles sont utiles pour v´erifier la validit´e de la CPP.

Dans l’espace de Fourier, les ´equations du mouvement de trois oscillateurs coupl´es par des couplages ´elastiques peuvent s’´ecrire sous la forme matricielle DX=F o`u X est le vecteur d´eplacement, F le vecteur excitation et D la matrice de rigidit´e dynamique. Pour les oscillateurs m´ecaniques de la Figure 1, D est

D =           m1(ω21− ω2+ jω∆1) −K12m2/m1 0 −K12m1/m2 m2(ω22− ω2+ jω∆2) −K23m3/m2 0 −K23m2/m3 m3(ω23− ω 2+ jω∆ 3)           (5)

3.1

Energies vibratoires des oscillateurs

´

La fonction de r´eponse en fr´equence Hijqui donne la r´eponse de l’oscillateur i quand une force harmonique ejωtest appliqu´ee

(4)

F, le vecteur d´eplacement est X=HF. Lorsque les forces sont al´eatoires, stationnaires et d´ecorr´el´ees, l’esp´erance de la vitesse quadratique de l’oscillateur i s’´ecrit,

< ˙X2 i >= Z +∞ −∞ ω2X j |Hij|2S jdω (6)

o`u < . > est une esp´erance de probabilit´e et Fi des processus stochastiques dont la densit´e spectrale de puissance est not´ee

Si. Notons que l’int´egrale porte sur une bande de fr´equence infinie. On consid`ere d´esormais que les forces excitatrices ont une

densit´e spectrale de puissance constante (Si =1) `a l’int´erieur de la bande de fr´equence [ωmin, ωmax] et sont nulles `a l’ext´erieur

(Si=0). Ainsi, dans la suite, les int´egrales sont limit´ees `a cette bande de fr´equence.

Soit Eijl’´energie vibratoire de l’oscillateur i lorsque l’excitation est appliqu´ee sur l’oscillateur j. Elle est d´efinit comme ´etant deux fois l’esp´erance de l’´energie cin´etique,

<Eij>= 1 π Z ωmax ωmin miω2         X j |Hij|2S j         dω (7)

Cette expression est valable pour n’importe quelle densit´e spectrale de puissance sous r´eserve que les forces soient al´eatoires, stationnaires et d´ecorr´el´ees.

3.2

Puissance transmise et puissance inject´ee

La puissance transmise de l’oscillateur i vers l’oscillateur j lorsque la force est appliqu´ee sur l’oscillateur k est

<Pi j >= 1 2Ki j(< XiX˙j> − <XjX˙i>) (8) soit aussi <Pi j>= 1 π Z ωmax ωmin ℜ[iKi jω        X k Hik∗HkjSk       ]dω (9)

o`u ∗ d´esigne un complexe conjugu´e et ℜ la partie r´eelle. Dans le cas pr´esent (cf Figure 1), les oscillateurs 1 et 3 ne sont pas directement connect´es, < P13>=0.

La puissance inject´ee dans l’oscillateur i est,

<Piin j>=<FiX˙i>= 1 πℜ Z ωmax ωmin iωHiiSidω (10)

4

M´ethode des puissances inject´ees

La m´ethode des puissances inject´ees (PIM) [18] consiste `a exciter un `a un les oscillateurs par des forces d´ecorr´el´ees et `a calculer pour chaque cas l’´energie vibratoire et la puissance inject´ee de chacun (Eq. (7) et (10)).

En superposant chaque ´equation pour chaque cas d’excitation on peut construire un syst`eme matriciel du type P = Eηωco`u

Pest le vecteur de puissance inject´ee, E la matrice compos´ee des ´energies vibratoires Ej

i et η le vecteur qui contient les DLF,

CLF et CLFi. Dans le cas de trois oscillateurs, le syst`eme matriciel P = Eηωcs’´ecrit,

                                               P1 in j ωc 0 0 0 P2 in j ωc 0 0 0 P3 in j ωc                                                =                                         E1 1 E11 E11 −E21 0 0 −E31 0 0 0 −E1 1 0 E12 E21 E12 0 −E13 0 0 0 −E1 1 0 0 −E 1 2 E 1 3 E 1 3 E 1 3 E2 1 E21 E21 −E22 0 0 −E32 0 0 0 −E2 1 0 E22 E22 E22 0 −E23 0 0 0 −E2 1 0 0 −E 2 2 E 2 3 E 2 3 E 2 3 E3 1 E31 E31 −E23 0 0 −E33 0 0 0 −E3 1 0 E 3 2 E 3 2 E 3 2 0 −E 3 3 0 0 0 −E3 1 0 0 −E 3 2 E 3 3 E 3 3 E 3 3                                                                                 η1 η12 η13 η21 η2 η23 η31 η32 η3                                         (11)

Le vecteur η se d´eduit par une simple inversion.

La m´ethode des puissances inject´ees permet ainsi d’obtenir `a partir du calcul de r´ef´erence une matrice de facteurs de perte par couplage comparable `a celle de la SEA traditionnelle mais sans contraindre les ´el´ements diagonaux (CLFi `a z´ero). Dans la suite, on ´etudie les conditions d’apparition de ces facteurs de perte.

5

R´esultats et commentaires

5.1

Influence de la force de couplage

On consid`ere trois oscillateurs dont les caract´eristiques sont donn´ees par le tableau 1. Le param`etre variable est la force de couplage ´elastique Ki j. Elle est d´efinie entre 0 et Kmax le maximum de couplage, choisi de mani`ere `a ce qu’`a partir de cette

(5)

Type Osc. 1 Osc. 2 Osc. 3 Masse mi(kg) 0.0039 0.0040 0.0036

Raideur ki(N/m) 9e3 9e3 9e3

Table 1 – Param`etres des oscillateurs

les diff´erents oscillateurs sont nomm´ees K12 et K23 et varient simultan´ement de 10−7% `a 100% de Kmax. Tous les modes sont

suppos´es r´esonants (les fr´equences propres sont contenues dans l’intervalle [ fmin,fmax]). Par ailleurs, les excitations ont une

densit´e spectrale de puissance constante dans la bande de fr´equence consid´er´ee. Le calcul des ´energies vibratoires se fait d’apr`es l’Eq. (7) avec S1=1 et S2= S3=0. Les param`etres du tableau 1 donnent les fr´equences propres suivantes (lorsque Ki j<<ki) :

f1=241.77 Hz ; f2=238.75 Hz et f3=251.64 Hz.

Les fr´equences propres fi= p(ki+ Ki j)/mi/2π augmentent avec le couplage et notamment lorsque Ki jn’est plus n´egligeable

devant ki. La bande de fr´equence est prise suffisamment large ( fmin =0 Hz et fmax =20 kHz) pour que les modes soient tous

r´esonants quelque soit la force de couplage.

5.2

Cas de deux oscillateurs coupl´es

Dans cette section on consid`ere le cas de deux oscillateurs (K23 = 0). L’excitation porte uniquement sur l’oscillateur 1

(S2 =0).

L’expression de la constante de proportionnalit´e η12ωcest donn´ee par l’Eq. (2) et est not´ee βS EA. Le ratio de la puissance

transmise et de la diff´erence des ´energies vibratoires est calcul´e d’apr`es les Eq. (7) et (9) et est not´e β12,REF = P12/(E1− E2)

β23,REF = P23/(E2− E3). Les taux d’amortissement sont fix´es `a η1= η2=0.3%.

Figure 2 – Deux oscillateurs : ´Evolution de βREFet βS EAen fonction du taux de couplage K12/Kmax. η1= η2=0.3%.

La Figure 2 montre l’´evolution de βS EAet βREFen fonction du taux de couplage K12/Kmax. Les deux courbes se superposent

pour chaque valeur de couplage. La CPP est ainsi toujours v´erifi´ee pour deux oscillateurs quelle que soit la force de couplage.

5.3

Cas de trois oscillateurs

La Figure 3 pr´esente l’´evolution des facteurs β pour le cas de trois oscillateurs en fonction du taux de couplage. Les βi j,REF

sont `a nouveau calcul´es avec les Eq. (7) et (9) et sont compar´es avec les facteurs βi j,S EA(Eq. (2)). Les indices i et j pr´ecisent

les oscillateurs concern´es. L’excitation est maintenue sur l’oscillateur 1 uniquement (S2= S3=0). La bande de fr´equence reste

large ( fmin=0 Hz, fmax=20 kHz) pour contenir tous les modes r´esonants.

Contrairement aux r´esultats trouv´es avec deux oscillateurs (Figure 2), la Figure 3 met en ´evidence deux comportements diff´erents (cf. ligne de s´eparation grise) :

• pour des couplages faibles (Ki j <<ki), les βi j,REFsont ´egaux aux βi j,S EAen particulier jusqu’`a des valeurs de couplage de

l’ordre de 10−3% de Kmax.

• pour des valeurs de couplage plus importantes (≥ 10−3% de K

max) on observe que les valeurs des βi j,REF et des βi j,S EA

diff`erent traduisant ainsi que la CPP n’est plus valide.

Ces r´esultats sont en accord avec les observations de Woodhouse [19].

A pr´esent on utilise la m´ethode des puissances inject´ees (Figure 4) : les facteurs de perte par amortissement (DLF) et par couplage (CLF) ont ´et´e estim´es sur la base du calcul de r´ef´erence (Eq. (7) et (10)) tout en faisant varier les couplages Ki j. Les

oscillateurs sont excit´es un `a un avec une densit´e spectrale de puissance Si = 1. La bande de fr´equence reste large ( fmin =

0 Hz ; fmax =20 kHz). Le tableau 2 pr´ecise les valeurs de chaque terme du vecteur η (cf. section 4) pour diff´erentes valeurs de

(6)

Figure 3 – Cas de trois oscillateurs coupl´es : ´Evolution de βi j,REFet βi j,S EAen fonction des taux de couplage

K12/Kmax=K23/Kmax; η1= η2= η3=0.3%.

Figure 4 – Mise en ´evidence de l’apparition des CLFi en fonction du taux de couplage Ki j/Kmax(η1= η2= η3=0.3%).

Ki j/Kmax(%) 1E-7 1E-4 0.1 10

η1 0.0032 0.0032 0.0032 0.0032 η12 1.11e-13 1.12e-07 0.0058 -0.09 η13 -6.69e-26 -6.78e-14 0.014 3.25 η21 1.11e-13 1.12e-07 0.0059 -0.09 η2 0.0031 0.0031 0.0032 0.0032 η23 7.14e-15 7.15e-09 0.0067 0.098 η31 -6.69e-26 -6.78e-14 0.014 3.25 η32 7.14e-15 7.15e-09 0.0067 0.099 η3 0.0035 0.0035 0.0035 0.0035

Table 2 – Facteurs de perte par amortissement et par couplage (direct et indirect) estim´es par la m´ethode des puissances inject´ees.

Tout d’abord on observe que la relation de r´eciprocit´e est v´erifi´ee quelles que soient les valeurs de couplage. En effet, η12 = η21; η23 = η32; η13 = η31. Par ailleurs on constate que les valeurs estim´ees des DLF sont en accord avec les valeurs

prescrites (de l’ordre de 0.3%).

Pour des valeurs de couplage faible les CLFi sont faibles compar´es aux CLF (ηik << ηi j << ηi) si bien qu’ils peuvent ˆetre

n´eglig´es. Dans ce cas la matrice des CLF est similaire `a une matrice de CLF utilis´ee avec la SEA traditionnelle. A l’inverse, pour des valeurs de couplage fort (au dessus 0.01% de Kmax), les CLFi sont dominants. Ils ne peuvent plus ˆetre n´eglig´es. Le cas

pr´esent est un cas o`u la SEA traditionnelle ne peut fonctionner.

5.4

Influence d’un mode non-r´esonant

(7)

calcul´e par la diff´erence f2− fmin. Trois cas d’´etude sont possibles :

• Le cas non-r´esonant basses fr´equences f26 fmin

• Le cas r´esonant f2∈ [ fmin; fmax] (zone gris´ee des Fig. 5 et 6)

• Le cas non-r´esonant hautes fr´equences f2> fmax.

La Figure 5 illustre par un dessin le principe de la simulation.

Figure 5 – Repr´esentation des fr´equences de r´esonance de chaque oscillateur. La fr´equence de r´esonance de l’oscillateur 2 varie.

La Figure 6 pr´esente les r´esultats des facteurs de perte par amortissement et par couplage pour les diff´erents cas d’´etude. La bande de fr´equence d’excitation est une octave d´efinie par la fr´equence centrale fc = 250Hz. Les facteurs de perte par

amortissement sont param´etr´es pour les trois oscillateurs (voir Tableau 3). Le pic de r´esonance de l’oscillateur 2 est `a l’int´erieur de la bande de fr´equence pour des valeurs de f2− fmincomprises entre 0 et 177Hz (zone gris´ee de la Fig. 6).

Type Osc. 1 Osc. 2 Osc. 3 Masse mi(kg) 0.0039 variable 0.0036

Raideur ki(N/m) 9e3 9e3 9e3

Table 3 – Caract´eristiques des oscillateurs

Figure 6 – ´Evolution des facteurs de perte par amortissement (DLF : ηi), par couplage direct (CLF : ηi j), par couplage indirect

(CLFi : ηik) avec la m´ethode des puissances inject´ees. Bande de fr´equence d’excitation : [176 Hz; 353 Hz], couplage faible

(K12 = K23=10−5%), faible amortissement (0.03 %)

Dans un premier temps on observe que les DLF des oscillateurs 1 et 3 (η1et η3) sont correctement estim´es. η2 ´evolue avec

la fr´equence de r´esonance f2, les valeurs estim´ees et param´etr´ees sont en accord d`es que le pic de r´esonance est effectivement

dans la bande de fr´equence. Pour les deux situations o`u le pic est en dehors de la bande de fr´equence, le facteur de perte par amortissement est soit sous-estim´e soit surestim´e.

Dans un deuxi`eme temps on constate que la relation de coh´erence n’est valid´ee pour les facteurs de perte par couplage direct (CLF) que lorsque le pic de r´esonance est contenu dans la bande de fr´equence d’excitation. En effet pour les cas non-r´esonants basses fr´equences et hautes fr´equences la relation de r´eciprocit´e est invalide (η21 = η23et η12 = η32). A l’inverse elle est valide

(8)

Dans un troisi`eme temps on trace les facteurs de perte par couplage indirects (CLFi). Ils peuvent prendre des valeurs n´egatives, aussi pour pouvoir les comparer aux DLF et aux CLF on prend leur valeur absolue. On observe que pour les diff´erentes valeurs de f2 − fminles CLFi restent 102 inf´erieurs aux CLF (ηi j >> ηik) et 106 inf´erieurs aux DLF (ηi >> ηik). Ainsi dans les trois

situations, il n’y a pas d’apparition significative des CLFi.

6

Conclusion

Il a ´et´e montr´e que la relation fondamentale de la SEA, la ”coupling power proportionality” est valide pour toutes les forces de couplage, sous r´eserve que le syst`eme ne soit limit´e qu’`a deux sous-syst`emes et que la bande de fr´equence d’excitation contienne toutes les fr´equences de r´esonance (tous les modes r´esonants). Pour plus de deux sous-syst`emes, la CPP est v´erifi´ee tant que les couplages restent faibles (Ki j<<kiest une condition favorable) et tous les modes r´esonants. N´eanmoins, la valeur classique de

la CPP (β selon l’Eq. (1)) n’est plus v´erifi´ee pour des couplages forts. La raison est l’apparition de facteurs de perte par couplage indirect. La relation de r´eciprocit´e reste n´eanmoins valide pour toutes les forces de couplage.

Dans le cas sp´ecifique de trois oscillateurs, et pour une situation de couplage faible, on ne constate pas de dominance des facteurs de perte par couplage indirect (CLFi). Un mode non-r´esonant (mode en dehors de la bande de fr´equence d’excitation) conduit `a une invalidit´e de la relation de coh´erence (ηi j , ηji). Il serait judicieux d’´etudier le cas de structures a plus forte

densit´e modale pour pouvoir retrouver certains r´esultats de la litt´erature (notamment l’apparition de facteur de perte par couplage indirect).

Finalement, dans le cas d’oscillateurs m´ecaniques, le non-respect des hypoth`eses de la SEA provoque un d´efaut dans la matrice des facteurs de perte par couplage : la SEA classique ne peut plus ˆetre appliqu´ee. En faisant l’´etude inverse (m´ethode des puissances inject´ees) on observe que le syst`eme SEA traditionnel n’est plus rigoureusement respect´e (”proper-SEA”) mais devient un syst`eme qui tente de s’en approcher (”SEA-like”).

Remerciements

Ce travail est financ´e par le Labex CeLyA de l’universit´e de Lyon, soutenu par le CNRS (ANR-10-LABX-0060/ ANR-11-IDEX-0007).

R´ef´erences

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Références

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