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Effet Maxwell dans les solutions de macromolécules :
comportement de l’angle d’extinction aux gradients de
vitesse très élevés
Roger Cerf
To cite this version:
EFFET MAXWELL DANS LES SOLUTIONS DE
MACROMOLÉCULES :
COMPORTEMENT DE L’ANGLE D’EXTINCTION AUX GRADIENTS DE VITESSE
TRÈS ÉLEVÉS.
Par
ROGER
CERF,Centre d’Études de Physique macromoléculaire, Strasbourg.
Sommaire. 2014 On
présente une théorie montrant que dans une solution de macromolécules défor-mables l’angle d’extinction ~ tend vers une limite ~o différente de zéro lorsque le gradient de vitesse G augmente indéfiniment. Le calcul est développé pour une solution de sphères élastiques. On admet que la particule présente simultanément une anisotropie statique liée à la déformation et une anisotropie
dynamique liée à la vitesse de déformation. On obtient une relation simple entre l’angle limite ~o et
la viscosité interne de la particule. Les valeurs ainsi calculées de ~o concordent de façon satisfaisante
avec les résultats de mesures de Zvetkov et Frisman pour quatre polyisobutylènes et de Zvetkov et Petrova pour un polyméthacrylate de méthyle.
Si l’on admet 03B1 priori la validité de la théorie pour un échantillon à étudier, il est possible de déter-miner les deux coefficients mécaniques 03BC (élasticité) et ~0 (viscosité interne) à partir de mesures effectuées dans un seul solvant. La théorie conduit aussi à des possibilités nouvelles pour distinguer entre un
bâtonnet rigide et une pelote.
15,
1954,
1. Introduction. - Une solution de
macro-molécules soumise à un écoulement à
gradient
de vitesse constantdevient,
comme onsait,
biréfrin-gente,
et seslignes
neutres font unangle Z
=450
avec la direction de l’écoulement
lorsque
legradient
de vitessè G est faible. On sait que pour les valeurs
croissantes de G
l’angle
d’extinction Z
diminue,
mais son
comportement
asymptotique
pour lesvaleurs élevées de G est encore mal connu. Pour une
solution de
particules rigides
la théorie de l’orienta-tion[1]
prévoit
quel’angle Z
tend vers zérolorsque
Gdevient très
grand.
Il doit en être de même pourune solution de macromolécules en
chaînes,
selonla théorie de Hermans-Kuhn
[2],
fondée sur lemodèle de la haltère
élastique.
L’expérience,
parcontre,
ainsi que l’avaientdéjà souligné
Haller[3]
ainsi que Sadron[4],
fournit engénéral
pour unesolution de molécules en chaînes un
angle
limite x adifférent de zéro.
Une
explication possible
de cephénomène
a étésuggérée
par Sadron[5]
en1938.
En étudiant dupoint
de vuethéorique
comme dupoint
de vueexpérimental
lecomportement
desolutions
poly-dispersées,
cet auteur a montré que la courbex (G)
pouvait
affecter les formes lesplus
diverses;
enparticulier
cette courbepeut présenter
un minimumtrès
plat
et, parsuite,
donnerl’impression
d’avoirune
asymptote
avec x o différent de zéro. Il seraitsurprenant
toutefois quela
polydispersité
fournissecette apparence de
façon
systématique.
De sorteque si
l’explication
de Sadronpeut
être la bonne dans certains casparticuliers,
ilparaît
néanmoinsnécessaire de rechercher une autre
interprétation
de ce
phénomène.
D’ailleurs selon Foster[6]
l’exis-tence d’un
angle yo
différent de zéro a été constatéepour des solutions
possédant
une distribution demasses
particulièrement
serrée,
auxquelles
l’expli-cation
précédente
ne semble paspouvoir
s’appliquer.
Pour des molécules
déformables,
une autreexpli-cation a été en fait
présentée
sous formequalitative
il y aplus
de 20 ans(Haller
[3]).
On admet engénéral qu’aux
valeurs très élevées de G lamolécule,
allongée
sous l’effet des tensionshydrodynamiques,
est couchée
parallèlement
à la direction del’écou-lement. Mais il est
probable
que les axesoptiques
de laparticule
déformée ne coïncident pas avec lesaxes
géométriques,
la molécule étant lesiège
d’unesorte d’écoulement interne. On
conçoit
ainsi quel’angle x
tende vers une limitedifférente
de zérolorsque
Gaugmente
indéfiniment.On se propose ici d’étudier le
phénomène
dupoint
de vuethéorique
en- assimilant la molécule a unesphère
élastique.
Les résultats du calcul serontcomparés
à des mesures concernant des solutionsde macromolécules en chaînes. La molécule sera
considérée comme
présentant
deuxanisotropies
superposées,
uneanisotropie statique,
due au faitque la
particule
est lesiège
d’unedéformation,
etune
anisotropie
dynamique,
due au fait que laparti-cule est le
siège
d’une vitesse de déformation. Notrehypothèse
fondamentale est que laparticule
secomporte
àl’égard
del’anisotropie
dynamique
comme unliquide
pur àl’égard
de labiréfringences
dynamique,
c’est-à-dire que les directionsprivi-légiées
sont orientées à450
de la direction dugradient
devitesse,
et quel’anisotropie
dynamique
estproportionnelle
à cegradient.
2.
Comportement
de laparticule
pour lesgradients
de vitesse élevés. -Rappelons
toutd’abord
quelques
faitsexpérimentaux
qui
doivent nousguider
dans le calcul.146
Nous avons admis
qu’une
macromolécule enchaîne,
en l’absence de forces extérieures est assimi-lable à unesphère élastique;
dans la solution enécoulement,
elle doit affecter parconséquent
uneforme
approximativement
ellipsoïdale.
Onpeut
sedemander comment se
comporte
legrand
axe decette
particule
pour les valeurs élevées de G. Est-ilparallèle
à la direction de l’écoulement ou fait-ilun certain
angle
limiteavec
cette direction ? Lesexpériences
de G. I.Taylor
[7]
montrant que legrand
axe d’unegoutte
liquide
ensuspension
dans un autreliquide
estparallèle
à la direction de l’écou-lement pour les valeurs élevées deG,
suggèrent
fortement que le
grand
axe de notreparticule
nepeut
faire à la limitequ’un angle
nul avec la direction del’écoulement,
ce que nous admettrons.On
peut
se demander ensuite s’il est nécessaireque la
particule
soit trèsallongée
pour que songrand
axe fasse unangle
trèspetit
avec la directionde l’écoulement.
L’expérience
montre que labiré-fringence
àn d’une solution de macromolécules continue de croître alors quel’angle
d’extinction Z
coïncide
pratiquement
avec salimite Z, pour G
très élevé. Il en résulte que la
particule
estdéjà
pratiquement
couchéeparallèlement
à la direction de l’écoulement pour desallongements
relativement faibles.Cet
allongement
continue ensuite de croîtrelorsque
Gs’accroît,
même s’il doit finir par atteindreune valeur
limite
comme dans le cas d’unegoutte.
Il ne sera donc pas nécessaire d’étudier le compor-tement
asymptotique
d’unesphère élastique
pour desgradients
de vitesseinfinis,
cequi pourrait
conduire à des difficultés sérieuses. Il suh’ira de considérer une
particule d’allongement
relativementfaible,
cequi
permettra
de l’assimiler à unellipsoïde,
couchée
parallèlement
à la direction del’écoulement,
et de se demander
quelle
est dans ces conditionsla forme de l’écoulement interne.
L’approximation
de Stokes pour les
équations hydrodynamiques
serasuffisant.
Il est bon d’ailleurs pour mettre le
problème
enéquation
deconsidérer,
au lieu de l’écoulement àgradient
constant,
l’écoulement leplus général
àrotations et dilatations à coefficients constants,
qui
peut
s’écrire,
enreprenant
des notations anté-rieures[8].
Appelant
commeprécédemment x’
les axes fixeset xi les axes
coïncidant,
parallèles
aux directionsprincipales
dedéformation,
nous écrirons lescondi-tions aux limites pour les vitesses à la surface de la
particule
sous la formesuivante :
Lets (,)i sont les rotations instantanées de
l’ellipsoïde
autour de ses axes. Les Vi,. sont les
composantes
du tenseur des vitesses de déformation.On cherchera une solution des
équations
de Stokesse réduisant à l’écoulement
(1)
à l’infini et satis-faisant aux conditions(2)
à la surface de laparti-cule. On constate que la solution donnée par
Jeffery
[9]
pour le mouvement d’uneellipsoïde
rigide
dan,s l’écoulement
(1)
satisfait à cesconditions,
pourvu que l’on
remplace
dansl’expression
de la solution deJeffery
chacun des air par ai,.-Vire
Il en résulte immédiatement que la
propriété
deconstance du tenseur des efforts dans la
particule
élastique,
quej’avais
démontrée pour les faiblesvaleur de G
[8],
est en fait valable pour des valeursplus
élevées deG,
aussilongtemps
que laparticule
peut
être considérée commeellipsoïdale.
Parsuite,
le tenseur des déformations et celui des vitesses de
déformations
jouissent
de la mêmepropriété.
Notons que leséquations
(2) jointes
à lapropriété
de constance du tenseur des vitesses de déformation montrent
qu’il
existe dans la molécule desécoule-ments à
gradient
de vitesse constant caractériséspar les coefficients
Vil,.
Exprimons
àprésent
les conditionsd’équilibre
de la matièreélastique.
Il nous suffira d’écrire cesconditions pour la
composante
nondiagonale
13du tenseur des efforts
élastiques
(Fii).
On a :ou encore, en se servant de résultats antérieurs
[8] :
avec
les ai étant les demi-axes de la
particule ellipsoïdale.
Deux des axesprincipaux
de laparticule
se trouventdans le
plan
de 1’écoulement rix ; .
Ils sont icidésignés
par les indices i et 3.
On
particularisera
maintenant leproblème
au cas d’un écoulement àgradient
de vitesse constant. Legrand
axe de laparticule
étantparallèle
à laOn
peut
calculer laquantité
qui
figure
au dénominateur deF13,
d’abord enFig. i. - Disposition de la particule
aux gradients de vitesse très élevés.
supposant
que laparticule
s’écarte peu de la formesphérique.
On trouve alorset,
parsuite,
Pour
analyser
les variations deV13
lorsque
laparticule
s’écarte de la formesphérique,
onpeut
ensuite calculer D comme si la
particule
était unellipsoïde
de révolution degrand allongement.
Ontrouve alors
de sorte que cette
expression
dugradient
internene diffère
pratiquement
pas de laprécédente.
La
disposition
relative de l’écoulement fixe etdes écoulements internes à
gradient
de vitessecons-tant est
indiquée
sur lafigure
i.La connaissance du
gradient
interneVIa,
que l’on utilisera sous la forme(11),
va nouspermettre
de calculerl’anisotropie
dynamique
de laparticule
pour les valeurs élevées de G.3. Position des
lignes
neutresaux gradients
de vitesse élevés. -
On suppose que la solution
est infiniment diluée et que les molécules sont toutes
identiques
entre elles. Onnéglige
l’influencedes fluctuations browniennes. On commencera par étudier
séparément
l’effet des deuxtypes
d’aniso-tropie,
statique
etdynamique,
dont l’existence aété
postulée
ci-dessus;
puis
on calculera l’effetrésultant.
a.
Biréfringence
statique.
--L’anisotropie
statique
des molécules
provoquée
par leur déformation dans lechamp
hydrodynamique,
entraîne unebiréfrin-gence
statique
de la solution. Si labiréfringence
statique
existaitseule,
leslignes
neutres de la sou-tion seraientrespectivement parallèle
etperpendi-culaire à la direction de l’écoulement pour les valeurs élevées de
G,
puisqu’il
en est ainsides
axesprincipaux
de déformation de toutes les
particules.
Il est inutile ici dedécomposer l’anisotropie
moléculairestatique
en
anisotropie
propre etanisotropie
de forme(c f .
Peterlin et Stuart[1]);
onappellera (An)s
labiréfringence statique
de la solution et l’on écrirasimplement,
où cv
représente
la concentration envolume
de lasolution.
Lorsque (An)s
estproportionnel
àG,
Ps
est uneconstante;
sinon c’est une fonction de G.b.
Biréfringence dynamique.
-D’après
notrehypothèse
fondamentale chacun des écoulements àgradient
de vitesse constantV13
etV31
engendre
Fig. 2. -
Disposition des lignes neutres
aux gradients de vitesse très élevés.
une
anisotropie dynamique
desparticules
et, parsuite,
unebiréfringence dynamique
de la solution. Si labiréfringence dynamique
existaitseule,
leslignes
neutres feraient unangle
de45°
avec ladirec-tion de l’écoulement
fixe.’
Sur lafigure
2 on arepré-senté l’axe
principal
deplus grand
indice pour labiréfringence
statique (Ns)
et pour chacune desbiréfringences
dynamiques
(Na
etNi»,
dansl’hypo-thèse où toutes ces
biréfringences
sontpositives.
Considérons un
liquide
purayant
mêmebiréfrin-gence
dynamique
que laparticule (1)
et posons(1) Puisqu’on assimile la particule à un milieu continu, on
148
La
biréfringence dynamique
de la solution est alorsdonnée,
en valeurabsolue,
par la formule suivante :c.
Superposition
desbiré f ringences statique
etdyna-rnique.
- Décrivons àprésent
lespropriétés
de la solution en écoulement obtenues parsuperposition
de la
biréfringence statique
et de labiréfringence
Fig. 3 a et 3 b. -
Disposition de l’asymptote à la courbe X (G), lorsque les anisotropies statique et dynamique sont : a. de même signe; b. de signe contraire.
dynamique.
Onappelle x
l’angle
que fait laligne
neutre de
plus grand
indice(N)
avec la directionde l’écoulement
(x 3),
et An labiréfringence
de la solution. On a pour les valeurs élevées de GPar
analogie
avecl’équation (12)
on poseraOn voit
d’après
(16)
que si labiréfringence
(An)s
est
proportionnelle
à G pour les valeurs élevées deG,
il en va de même de
ln;
Ps
ainsi que P sont alorsdes
constantes;
dans ces conditions la courbex(G)
possède
uneasymptote
horizontale avec unangle
limite z, différent de zéro si
Pi,
est différent de zéro[éq. (15)].
En éliminantà(n)s
entre leséquations
(15)
et
(16)
on asimplement
[ 10] :
-Selon que la
biréfringence statique
et labiréfrin-gence
dynamique
sont de mêmesigne
ou designe
contraire,
les courbes affectent lesformes
repré-sentées sur la
figures
3 a et 3 brespectivement.
Cette théorie
peut
êtreappliquée
à des moléculesen chaînes si elles sont suffisamment
souples
etcompactes
pourqu’on
puisse
lesreprésenter
parune
sphère
élastique.
Il nousparaît
probable
que l’onobservera
généralement
pour ces molécules desbiréfringences statique
etdynamique
de mêmesigne.
Remarque.
- L’existence éventuelle d’uneaniso-tropie
dynamique
ne modifie pas nos résultatsanté-rieurs
[8]
relatifs à lapente
initiale(pour
G =o)
de la
courbe X (G).
En effet pour lespetites
valeursde G les
composantes
du tenseur des déformationssont du
premier
ordre enG,
tandis que lescompo-santes du tenseur des vitesses de déformation sont
du deuxième ordre en
G,
et conduisent parconséquent
à une
biréfringence
dynamique
négligeable.
4. Confrontations avec
l’expérience.
--L’ex-pression
del’angle
xo sous la forme(18)
est d’unemploi
commodelorsqu’on
veutappliquer
la théorieaux solutions de macromolécules en
chaîne,
car lerapport
Pl,
peut
être déterminé directement parp
l’expérience.
On commencera par déterminer laconcentration
massique
moyennec*,
ou éventuel-lement la concentration en volume moyennec*,
àl’intérieur d’une molécule isolée. La masse
molé-culaire M étant
supposée
connue, la déterminationde c* se ramène à celle du rayon de la
particule.
Onpeut
aussi déterminer directement c* par des mesures de viscositéintrinsèque [11].
Il est évident que lespropriétés
d’un milieu continuéquivalent
à lamolécule en chaîne ne doivent pas être sans
pré-senter certaines
analogies,
mais aussi certainesdiffé-rences avec celles
d’une
solution des mêmesmacro-molécules à la concentration c*. Il est à
prévoir
que lesanalogies
seprésenteront
aux faiblesgradients
devitesse,
et les dissemblances auxgradients
de vitesse élevés.Ainsi,
aux faiblesgradients
de vitesse une solution de macromoléculesprésente-t-elle
lesmêmes caractères
dynamo-optiques
que ceux d’unliquide
pur. Enparticulier
leslignes
neutres fontun
angle
de45°
avec la direction de l’écoulement.Nous admettrons que le coefficient
PL
défini parmesure de
An,
auxfaibles gradients
devitesse,
pour lasolution de concentration c*.
Il arrive assez
fréquemment
pour une solution demacromolécules en chaînes que la
biréfringence
ànsoit
proportionnelle
à G pour toutes les valeurs de G. Dans ce cas on tracera la courbe C donnantle
rapport
t
= cv P
en fonction de laconcentration
massique
c(fig.
4
a).
On déterminera par uneméthode convenable la
tangente
initiale OT à cettecourbe. Soit A le
point
de l’axe des concentrations d’asbcisse c = c*. Lesegment
AB(fig.
4 a)
estégal
à Pt,. Le
segment
AC estégal
àev P,
mais pour c =c*,
Cv = i. Donc le
rapport
AB
mesure directement laAC
quantité 2013 Lorsque
la courbean(G)
n’est pas unep
droite il faut modifier
quelque
peu lafaçon
deprocéder.
Lafigure
4 b,
relative à ce cas,comporte
deux courbes e et CB La
première représente
lesvaleurs de
An
pour G trèspetit,
la seconde les Gvaleurs de
At
pour G trèsgrand.
Endésignant
Gpar OT’ la
tangente
initiale à la courbe C’ lerap-port
PL estégal
cette fois à ABport
P estégal
cette fois àAC’.’
Pour vérifier
l’applicabilité
de la théorie onpeut
admettre maintenant que la viscosité interne de la
particule
estidentique
à celle d’une solution de concentration c* soumise à un écoulement de faiblegradient
de vitesse. Onpeut
alors calculer la valeurde Z, à l’aide de la formule
(18)
et comparer cettevaleur calculée à la valeur
expérimentale.
Il existe peu de
publications
contenant toutes les donnéesexpérimentales
nécessaires pour effectuerun tel contrôle. La vérification est
possible
sur lesdonnées de Zvetkov et Frisman
[11] qui
ont étudiéquatre
échantillons depolyisobutylène
de massemoléculaire
comprise
entre 28 700 et 132 ooo. Lescolonnes
2,
3 et 6 du tableau Ireproduisent
simple-ment les données de Zvetkov et Frisman. Les valeurs de
cl
portées
dans la colonne 3 sont obtenues à l’aide de mesures de viscositéspécifique,
ensupposant
lamolécule
imperméable
au solvant. Les colonnes 4 et 5 donnentrespectivement
les valeurs de "f)i etles valeurs
théoriques
de ;(0 obtenues comme il vient d’être dit. L’écart entre les valeurs calculéeset mesurées de ;(0 n’excède
jamais
15 pour i oo envaleur relative.
TABLEAU 1.
Contrôle de
l’équation’( 18)
pour une série depolyisobut.Ylèries.
J’ai pu effectuer le même contrôle pour un
polyméthacrylate
deméthyle
de masse molécu-laire M = 6 i4oo
étudié par Zvetkov et Petrova[12].
La valeur mesuréede Z,
n’est pasindiquée
dans ceMémoire. Je l’ai déduite des résultats de mesures en
utilisant une
équation
empirique
proposée
parZvetkov et Frisman
[11] (et employée
par ces auteurspour déterminer les valeurs mesurées de Xo portées
dans le tableau
I).
Cetteéquation
s’écrit :PL.
Fig. 4 a et 4 b. - Détermination
expérimentale du
rapport P ;
a. la courbe on (G) est une droite; b. elle présente une
certaine courbure.
où w est un coefficient. Dans le cas
actuel,
l’erreurrelative sur Zo est sans doute inférieure à 5 pour ioo.
’
Le tableau II montre que les valeurs calculée
et
mesurée de xo diffèrent à nouveaud’en-viron 5 pour oo.
TABLEAU II.
Contrôle cle
l’équation ( 18 )
pour un
polyméthacnylate
cleméthyle.
5. Discussion. - La valeur
expérimentale
de Xo,150
supérieure
à o pour 10o en valeur relative dans les cas défavorables. Les résultats de mesurespeuvent
être entachés de leur côté d’erreursplus
considé-rables,
diversphénomènes
perturbateurs
seprésen-tant aux
gradients
de vitesse élevés.L’échauf-fement de la solution
[13],
’enparticulier,
peut
entraîner des
réflexions
parasites.
Maisl’aspect
des courbesexpérimentales
suggère
que cet effetpertur-bateur n’est pas intervenu dans les mesures. D’autre
part,
en modifiant la viscosité de lasolution,
l’échauf-fementpeut,
même en l’absence de réflexionsparasites,
altérer la forme de la courbez(G)
auxgradients
de vitesse très élevés. Il sembletoutefois,
d’après
la formule(18),
quel’angle
limite Z, soitpeu sensible aux variations de
température,
puisque
Pest
proportionnel
à ~o tandis quePL,
est sensiblementproportionnel
à ~i, termeprépondérant
du fac-teur 2 ro -+- ~i.Ainsi les valeurs
expérimentales
de zo semblentprésenter
desgaranties
sérieuses. On n’oubliera pas maintenant que les échantillons étudiés sontimpar-faitement fractionnés. Il en résulte que toutes les
quantités
mesurées sont des moyennes, et l’onignore
comment le résidu depolydispersité
affecteles diverses
moyennes.
Ces réserves étant
faites,
il n’en reste pas moinsqu’il
existe entre les valeurs mesurées et calculées de Xo un accordsatisfaisant,
presquequantitatif,
accord
qui
peut
paraître
surprenant
àpremière
vue.Il est
difficile,
eneffet,
si l’onapplique
la théorie de lasphère
élastique
à des macromolécules enchaînes,
d’espérer
mieuxqu’un
accordqualitatif
[14],
tout au moins
lorsque
les masses moléculaires sont comme ici relativementfaibles,
et les solvants peuvisqueux
(dans
les mesures citées ci-dessus la visco-sité du solvant esto,oo7).
Il y a pour celaprinci-palement
deux raisons :premièrement,
si l’on utilise lasphère
élastique
comme modèle de molécule enchaîne on sous-estime vraisemblablement l’influence
des fluctuations de forme de la
molécule;
deuxième-ment, on considère la molécule commeimperméable
au
solvant,
cequi
est sans doute uneapproximation
un peu osée.
Comment
peut-on
s’expliquer
dans ces conditionsl’accord
quantitatif
enregistré
ci-dessus dans le domaine desgradients
de vitesse élevés ?On remarquera d’abord
qu’aux
gradients
de vitesse élevés la déformation de la molécule par lechamp
hydrodynamique
estimportante.
Onconçoit
que les fluctuations de forme de lamolécule,
bien quejouant
un rôle considérable pour les faibles valeursde
G,
lorsque
laparticule
est presquesphérique,
aient une
importance
moindre ici.D’autre
part,
si les molécules sontpartiellement
perméables
ausolvant,
les valeurs deCy
utilisées ci-dessus auparagraphe
4 doivent être erronées. Mais il se trouve que la valeur calculée de xo estpeu
sensible
au choix duparamètre
auxiliaireque constitue la concentration
c*.
Une erreur de 10o pour 10o sur la valeur decv
n’entraîneraitqu’une
erreur de l’ordre de 1 o pour 10o sur la valeur calculéede xo
pour MilledOppanol
et pour MilledVystanex.
Il est donc
permis
de penser que la concordance observée n’est pas illusoire.6.
Applications.
- Si l’on admet la validité de la théorie pour un échantillondonné,
la formule(18)
permet
de déterminer la viscosité interne de laparticule.
Il suffit pourcela,
ayant
mesurél’angle
limite Z,
de.
déterminer lerapport
1’
àpartir
de mesures debiréfringence
d’écoulement,
comme il aété dit au
paragraphe précédent.
On se
rappelle
que pour déterminer les deuxcoefficients
mécaniques 03BC
(module
decisaillement)
et -Ni(viscosité
interne)
caractérisant lasphère
élastique,
il fallaitjusqu’ici
mesurer lapente
initiale
(tg a)o
de la courbex (G)
pour des solvants de viscosité différente. Onpeut
àprésent
déter-miner ces deux coefficients àpartir
d’expériences
effectuées dans un seul
solvant,
en mesurant les deuxquantités
(tg«)o
etXo.
Ils’agit
là d’unprogrès
très
appréciable.
D’unepart,
la déterminationde li
et de -~i pourra se faire
beaucoup plus rapidement.
D’autre
part,
il serapossible
d’étudier lesmodifi-cations que subissent ces coefficients
lorsqu’on
faitvarier la
température.
Il ne faudra
jamais perdre
de vue en,appliquant
cette méthode
qu’une polydispersité
éventuelle dela solution
peut
affecter defaçon
très sensible lecomportement
del’angle x
auxgradients
de vitesseélevés.
Il sera
peut-être
intéressant d’effectuer des étudesanalogues
pour des molécules de structureinconnue,
dont onignore
si ce sont des bâtonnetsrigides
oudes
pelotes.
Une concordance entre les valeursmesurée et calculée de xo, analogue à celle
qui
vient d’êtreenregistrée,
constituerait unargument
sérieux en faveur del’hypothèse
de lapelote.
Ils’agit
làd’un test
peut-être
moinsprobant
que monprécédent
critère
[15]
[mesures
de(tg x)o
pour des solvants, de viscositédifférente],
parce que lapolydispersité
peut
affecter les valeurs dexo, mais
néanmoins d’unemploi
moins laborieux.7. Conclusions. - La théorie
qui
vient d’êtreprésentée
est la seule à l’heure actuelle à fournirune
explication
d’unphénomène
connudepuis
bienlongtemps :
le faitqu’aux gradients
de vitesse élevésl’angle
d’extinction pour une solution demacromolécules en chaînes tend vers une limite Z,
différente de zéro. La théorie
en,registre
surl’exemple
des
polyisobutylènes
un succèscertain,
qui
vientconfirmer la valeur de la
sphère élastique
commequ’elle
établit entrel’angle
limite et la viscosité interne de laparticule,
la théorie doit conduireà une
exploitation
plus
efficace des mesures debiré-fringence
d’écoulement.
Elle fournit enfin despossi-bilités nouvelles pour
distinguer
entre un bâtonnetrigide
et unepelote.
, Manuscrit reçu le 28 octobre 1953.
BIBLIOGRAPHIE. [1] BOEDER P. 2014 Z. Physik, 1932, 75, 258. PETERLIN A. et STUART H. A. 2014 Z. Physik, 1939,112, I. [2] HERMANS J. J. 2014 Physica, 1943, 10, 777. KUHN W. et KUHN H. 2014 Helv. Chim.
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SUR L’ACTIVATION DES CATHODES
THERMIONIQUES
A LA THORINE ET A LAZIRCONE,
Par GUY
MESNARD,
Institut de Physique générale de l’Université de Lyon.
Sommaire. - On cite quelques expériences permettant de préciser l’origine de l’activation ther-mique des cathodes. Des mesures faites en déposant l’oxyde sur divers supports semblent traduire une
influence réductrice de celui-ci. Mais des essais effectués avec
interposition
d’une autre substance mettent en évidence le rôle important de la dissociation.LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. TOME 15, MARS
1954,
Introduction.
-- Dans uneprécédente
publi-cation
[1],
nous avonsindiqué
lespropriétés
ther-mioniques
de couches de thorine sur un fil detung-stène. Nous avons mis en évidence
d’importants
effets d’activation
(amélioration
del’émission)
lorsque
la cathode est traitée à hautetempérature.
Nousavons admis que cela résultait de
l’apparition
d’atomes de thorium au sein de la thorine(l’expres-sion « atomes de thorium» traduit l’existence d’un
excès de
thorium;
celapeut
provenir
parexemple
de la
présence
d’électronsoccupant
dans le réseau cristallin despositions
normalementoccupées
par des ionsoxygène).
Maisl’origine
exacte de l’acti-vation n’a pas étéprécisée;
leproblème
essentielest de savoir si le
support
a ou non un rôle dans l’activation.Il serait facile de conclure si l’on
pouvait
utiliser des cathodes sanssupport
métallique.
Mais leurréalisation est délicate si l’on veut
pouvoir
lesporter
à très hautetempérature; Wright
acependant
réussi à étudier de telles cathodes
[2]
et il a trouvédes émissions
thermioniques
du même ordre quepour les cathodes habituelles. L’influence de
l’épais-seur du revêtement estégalement
instructive pourun fil
support
biendéterminé,
mais elle nepermet
pas
de
conclure nettement car,lorsque l’épaisseur
n’est
plus
trèsfaible,
il existe une incertitude surla
température
de la surfaceémissive [1].
Nous allonsdonner des résultats
susceptibles
de nousrenseigner
plus
sûrement;
nousenvisagerons
successivementdes cathodes réalisées avec divers
supports
et des cathodes à revêtementscomplexes.
Nous étudieronsnon seulement les cathodes à la
thorine,
mais aussi les cathodes à lazircone;
celles-ci ont despropriétés
analogues
à celles des cathodes à lathorine,
l’émis-sion nepouvan,t
toutefois atteindre des valeurs aussi élevées[3]. Auparavant
nous allonsdéve-lopper
quelques
considérationsgénérales
résultantd’observations
dcià
faites sur les cathodes àoxydes
ordinaires.
Considérations