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L’effet Volta
René Bourion
To cite this version:
EXPOSÉS
ET
MISES AU
POINT
BIBLIOGRAPHIQUES
L’EFFET VOLTA Par RENÉ BOURION.
Laboratoire de
Physique
del’École
NormaleSupérieure,
Paris.Sommaire. 2014
L’origine des différences de potentiel de contact (effet Volta) est rappelée et les prin-cipes des méthodes possibles de mesure sont exposés. Les techniques
appliquées
dans les mesuresrécentes sont décrites et les résultats obtenus sur les métaux et les semi-conducteurs sont résumés et discutés en fonction des conditions expérimentales. L’influence de la structure des surfaces, liée à
l’ani-sotropie
du travail de sortie électronique des monocristaux, fait l’objet de la dernière partie duMémoire.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM.
12,
1951,
1. - Généralités.
1.1.
L’expérience
de Volta. - A la fin du XVIIIesiècle,
Volta mit enévidence,
par uneexpé-rience
célèbre,
l’effetauquel
son nom est resté attaché(voir,
parexemple,
Volta1801) :
deuxpla-teaux formés de deux métaux différents A et B étant reliés aux bornes d’un
électroscope
etséparés
par unemince couche
isolante,
ils sont reliés par un filmétal-lique, qui
est ensuitesupprimé;
l’éleetroscope
est alors auzéro;
maislorsqu’on
écarte lesplateaux
l’un del’autre,
les feuilles d’ordivergent.
Le résultat de cetteexpérience
s’interprète
facilement : .elle montre que les armatures d’uncondensateur,
si elles sont faites de métauxdifférents,
portent
unecharge
non nullelorsqu’elles
sont réunies par un filmétallique;
ilexiste alors un
champ
dans lediélectrique qui’ les
sépare,
et une différence depotentiel
entre deuxpoints
P etQ
dudiélectrique
voisins des surfaces des armatures.L’existence d’une telle différence de
potentiel
s’explique
d’une manière très naturelle dans le lan-gage de la théorie moderne des métaux. Nous allons donc exposer immédiatement lepoint
de vueactuel,
en
rappelant
d’abordquelques
définitions.1. 2. Travail de sortie
électronique
d’une sur-face. - Onpeut
attàcher aux électrons dans unconducteur un
potentiel électrochimique
défini de la manière suivante : soit F = U - T Sl’énergie
libre d’un conducteur contenant nélectrons;
lepotentiel
électrochimique
est :Dans deux conducteurs 1 et 2 en
équilibre
élec-trique
etthermique,
lespotentiels
électrochimiques
sont
égaux
03BC
est leparamètre
d’énergie
intervenant dans ladis-.
tribution de
Fermi,
où laprobabilité
d’occupation
d’un niveaud’énergie
E estSoit maintenant V le
potentiel électrostatique
à l’extérieur de lasurface,
supposée
uniforme,
duconduc-teur ;
cepotentiel
sera celui mesuré en unpoint
dont la distance à la surface estpetite
parrapport "aux
dimensions duconducteur,
maisgrande
parrapport
aux
distances
interatomiques.
Onappelle
travail de sortieélectronique
de la surface laquantié 9
définie pary
représente,
tout au moins au zéroabsolu,
l’énergie
minimumqu’il
fautdépenser
pour extraire unélec-tron du conducteur. Il
s’exprime
commodément en électron-volts(eV).
.
Nous
emploierons
souvent,
dans lasuite,
l’abré-viation TS au lieu des mots «travail
de sortieélec-tronique
».,
1.3. Diiférence de
potentiel
de contact entre deux conducteurs. - Considérons un circuit(fig. I)
composé
de deux conducteurs A etB,
de TSrespec-tifs ~A
et yB. Nous savonsqu’il
existe entre A et Bune différence de
potentiel
telle que la limited’énergie
de Fermi se trouve au même niveau de
potentiel
W dans les deux conducteurs.L’énergie potentielle
d’un électron au
point
P,
situé dans le vide à une très faible distance de la surface du conducteurA,
est alors
eVp = e(W- ~A);
aupoint
Q,
ce serae VQ =
e ( W -
9B);
entreQ
et Prègne
une différence depotentiel
,
La
quantité
V AB ainsi définie est ladifférence de
potentiel
de contact(ou
de Volta)entre
A et B.Nous
emploierons
dorénavant,
enplace
des mots« différence de
potentiel
de contact »,l’abrévia-tion DPC.
1.4.
Historique. -
Volta reconnut dèsl’origine
que lagrandeur
caractérisant l’effet est la différence depotentiel
Vu:?
et émitl’opinion,
soutenue par sesexpériences,
que celle-ci estuniquement
la consé-quence du contact des deuxmétaux;
De LaRive,
au
contraire,
formula presque aussitôt une théoriechimique,
suivantlaquelle
l’atmosphère
oxydante
entourant lesmétaux
jouerait
un rôleessentiel,
lephénomène
devantdisparaître
dans le vide.Une
partie
des travaux consacrés à l’effetVolta,
en
particulier
avant 1920, eurent pour but d’établir la validité de l’une ou l’autre de ces théories. Bien que lesarguments
donnés par Pellat(1881)
et par Kelvin(1898)
àl’appui
de la théorie «intrinsèque »
paraissent
suffisammentfondés,
onpeut
direqu’elle
n’a été
pleinement
confirméeexpérimentalement
que par les travaux modernes effectués dans un vide très
poussé;
à uneépoque
assezrécente,
quelques
. Fig. 1 .
attardés
(Krüger
et Schulz1936) essayaient
encorede la réfuter. L’existence des DPC est une
conséquence
inévitable des différences entre les émissions
thermio-niques
des divers corps; cette relation était connuedès le début de ce
siècle,
mais on nepensait
pas avoir là une preuve certaine de la théorie dite
intrinsèque, puisqu’une
théoriechimique
de l’émissionthermionique,
niant son existence dans levide,
avait elle-même despartisans
convaincus.Au
surplus,
au xixesiècle,
la confusionrégna
longtemps
entre l’effet Volta et la f.é.m. d’unepile,
et entre les effetsVolta,
Peltier et Seebeck(ou
effetthermoélectrique).
Dans l’ensemble des travaux
expérimentaux publiés,
on
peut distinguer
deux groupesprincipaux;
les unsont été consacrés à l’étude de l’effet lui-même
[preuve
de son
existence,
influence de l’état dessurfaces,
vérification de la relation
(1)];
les autres, dans l’en-sembleplus récents,
ontporté
sur leperfection-nement des méthodes de mesure et leur
application
à la mesure des travaux de sortie ou à des étudesphysicochimiques
concernantprincipalement
desphé-nomènes
d’adsorption.
Nous laisserons de côté dans cet
exposé
les tra-vaux lesplus anciens,
dont les résultats ont été commodément résumés par Mascart(1876),
Pellat(1881),
Kelvin(1898),
Coehn(1928)
et Dubois(1930),
nous attachant
principalement
à faire l’étudecritique
des diverses méthodes de mesure sous leurs formes
modernes,
enindiquant
et au besoin discutant les résultatsqu’elles
ontpermis
d’obtenir.1.5. L’influence des gaz
adsorbés,
ses consé-quences et sesapplications. -
La valeur du TS d’une surface est extrêmement sensible à laprésence
d’un gaz adsorbé
(cf. §
2. 4 et2. 6), phénomène
fortgênant lorsqu’on
désire mesurer un TS avecpré-cision : la condition essentielle d’une bonne mesure
de travail de sortie est que la surface étudiée soit
parfaitement
propre. Onpeut,
de diversesmanières,
créer une surfacevierge
ounettoyer
une surfaceexistante, mais,
en tous cas, la surface obtenue doit êtreprotégée
contre toutecontamination,
cequi
exige
la mise en oeuvre d’unetechnique
de videconvenable.
La mesure d’une DPC
VAB
n’étant en somme que lacomparaison
de deux travaux de sortie mA et ~B ,les considérations
précédentes s’y appliquent
natu-rellement. Ellepermet, connaissant ?A,
de déter-miner vBou,
en d’autrestermes,
de déterminern’importe
quel
TS,
connaissant celui d’une seule surface de référence. Le choix de cette surface de référence et la déterminatiQn de son TSposent
d’ailleurs un
problème
trèsdélicat,
surlequel
nousreviendrons
plus
loin(§3.2).
Les mesures de DPC sont bien
adaptées
à l’étude desphénomènes
de surface. Enparticulier,
la varia-tion de TSprovoquée
parl’adsorption
d’un gaz sarune
surface propre n’est autre que la différence des TS de la surfacedàns
ses deuxétats,
c’est-à-dire ladiffé-rence de
potentiel
de contact de ceux-ci : sa mesure(par
une méthode desubstitution) permettra
l’étude del’adsorption, puisque
sagrandeur
est fonction de la nature del’impureté
et de sa concentration sur la surface. Pourinterpréter
lesrésultats,
il faut avoirune connaissance
préalable
de la relation entre la concentrationsuperficielle
et la variation deTS,
ou, à son
défaut,
faire deshypothèses
raisonnables :on
peut
alors en tirer diverses conclusions concernant des vitesses de condensation etd’évaporation,
des chaleursd’adsorption,
etc.De telles
études,
faisant intervenir des surfaces propres, nécessitent enprincipe
unetechnique
du vide aussipoussée
que dans le cas des déterminations deTS;
cepoint
semble avoiréchappé
à certains auteurs. Leur domained’application
s’étend surtoutaux concentrations
comprises
entre zéro et une valeurcorrespondant
à peuprès
à une couchemonoatomique,
pour
laquelle
la DPC est engénéral
maximum;
c’est aussi le domaine de
plus grande
stabilité des couches adsorbées.2.
Description
des méthodes de mesure de l’effet Volta.2.1.
Principes
des diverses méthodes de mesure. -Interrompons
le circuit de lafigure
i . en unpoint
etappliquons
entre les bords de la cou-pure une différence depotentiel
extérieureVe
(fig. 2);
la différence de
potentiel
entreQ
et P devientdes méthodes
diverses,
que l’onpeut
diviser en deuxgroupes : .
Dans les méthodes du groupe
A,
les conducteurs A et Bsont
effectivement mis enprésence
dansl’appa-reil,
et l’onrègle
Ve defaçon
à amenerVQ-
Vp àune valeur
V 0 qui peut
être calculée àpartir
dequantités
mesurables. Dans cesconditions,
VAB =V 0 -
Ve.
La valeur de VAB est obtenuepar une seule
expérience.
La méthode deKelvin,
oùVo
=o, est la
plus importante
de ce groupe,auquel
appartiennent également
les méthodes dumagnétron
(Oatley)
etd’ionisation,
et celle de la diode saturée.Dans celles du groupe
B,
onemploie
un troisième conducteur C(ordinairement
un émetteurthermique
d’électrons).
Un circuitanalogue
auprécédent
est construit avec C etA,
et l’on cherche la valeurVeA
à donner àVc
pour amener une certainequantité
mesurable i(ordinairement
uncourant),
fonction seulement deVQ -
Vp,
à une valeurrepère
i0.
Fig.2.
Le conducteur B est alors substitué à
A, toutes
choses (égales d’ailleurs, l’expérience
recommencée et unevaleur
VeB
obtenue.VQ -
Vp est le même dans les deux cas, doncet comme
VAB
estici
mesuré par deuxexpériences
successives. Lesméthodes
appartenant spécifiquement
à cegroupe sont celles de la diode
(Langmuir
etKingdon)
de la triode(Patai)
et du faisceau d’électrons(Anderson).
Naturellement,
celles du groupe A peu-vent aussi êtreappliquées
de cettemanière,
en utili-sant un conducteur de référence.2. 2. Méthode du condensateur
(dite
deKel-vin). -
L’invention de cette méthode estgénéra-lement attribuée à Kelvin
(1 898),
mais elle futima-ginée
indépendamment
par Pellat(1881).
Elle consiste dans
l’emploi
d’un condensateur decapacité
C dont les armatures sont faites des conduc-teurs A et B. Une différence depotentiel
variable Vcest
appliquée
entre elles. Si l’on fait varier la capa-cité d’unequantité
03B4C,
le circuit extérieur est parcouru par laquantité
d’électricité03B4C ( V Q - Vp ), qui
peut
être mise en évidence par undispositif
approprié,
par
exemple
un électromètre. Si l’on fait varier V cjusqu’à
ce que lacharge
déplacée
soitnulle,
VQ -
Vp =o, c’est-à-dire
qu’alors
Ve = 2013 VAB. Cette méthode est laplus
simple
detoutes,
et de nombreuxappareils
utilisant sonprincipe
ont été décrits.Citons, parmi
lesplus récents,
ceux deMeyerhof
et Miller(1946)
et de Frost(1946).
Zisman(1932),
suivi par Rosenfeld et Hoskins(1945)
a conçuun
dispositif
où l’une des armatures est fixée à unelame
élastique
dont les vibrations sont entretenues : la variation decapacité
est alors une fonctionpério-dique
dutemps,
et le circuit est parcouru par un cou-rantalternatif,
facile àamplifier
ou à détecter(ou
à observer àl’oscilloscope cathodique).
Dans tous les travaux
publiés,
la variation decapacité
était obtenue pardéplacement
d’unearma-ture ;
mais onpeut également
concevoir undispo-sitif dans
lequel
onchangerait
la nature dudiélec-trique (comme
E.W.
J. Mitchell l’asuggéré)
ou introduirait un écranmétallique
entre les armatures. Lesexpériences
de Pellat(1881)
et Kelvin(1898),
bienqu’effectuées
dansl’air, permirent
à leurs auteurs de mettreen
évidence l’influence de l’état des sur-faces sur lagrandeur
de l’effet Volta : des traitementspréalables
tels quedécapage, lavage
dans desliquides
variés, brunissage, oxydation, provoquent
dans
cesconditions des variations de DPC de
plusieurs
dixièmes de volt.La méthode du condensateur
peut
être utilisée dans un videpoussé,
si lesparties
mobiles sont mues del’extérieur;
onemploiera
par’exemple
uneglissière
à commande
magnétique (Glasoe 1931,
Rose1933,
Farnsworth et WinchI940).
Glasoe s’attacha à vérifier la relation
(1)
pour lecouple
fer-nickel. Son tube à vide contenait uneplaque
de nickel et une defer,
dont ilpouvait
déter-miner,
soit les travaux de sortie(par
une méthodephotoélectrique),
soit les DPC. avec une électrode de référence enplatine.
Satechnique
du videparaît
avoir été suffisante(bien
que le choix duplatine
semblemalheureux,
ce métal étant difficile àdégazer) ;
la différence des deux DPC obtenues était
reproduc-tible à 0,01 V
près,
etégale,
ào,03
Vprès,
à ladiffé-rence des deux TS mesurés
photoélectriquement.
Lesexpériences
de Rose avaient pour but de déter-miner la DPC entre des faces d’orientationscristal-lographiques
différentes,
( 100)
et( I I I ),
tailléessur deux monocristaux de cuivre par
polissage
de sections de directionsappropriées
suivid’attaque
chimique.
Les
cristaux’étaient épais
deo,5
cm et furentdégazés pendant 750
h à8oooC;
lapression
pendant
les mesures était inférieure à 5. Io-8 mmHg.
Il semble que le
dégazage
était suffisant etles
surfaces propres, mais lechauffage prolongé
avaitprovoqué
une
évaporation
du métal etl’apparition
de
facettesindésirables,
de sorte que les faces(100)
et( I I I )
n’étaientplus
pures. Rose trouva ~1oo -~111 1 =
o,38
eVet estima que cette différence serait
plus grande
si les faces étaient pures;
d’après
les mesures933
Farnsworth et Winch se livrèrent à une étude
analogue
surl’argent.
Leurappareil
contenait deuxcristaux,
taillésrespectivement
suivant les direc-tions(IOO) et (1 1 1)
etpouvant
être amenés enface,
soit d’une fenêtre de
quartz
permettant
des mesuresphotoélectriques,
soit d’un second cristal(111)
mobile. 13oo h de
chauffage
à9000C
furent néces-saires pourdégazer
lescristaux, épais
deo,5
cm; lapression
finale était io-8 mmHg.
Les résultats obtenus sont et oo= 4,8 1 + o,o
I eVet 4,75:t
0,01 eVPendant toute la durée des
expériences,
ladiffé-rence de
potentiel
de contact obtenue étaitégale,
à 0,01 I V
près,
à la différence des deux travaux de sortie’Dans ces deux derniers cas, la nature des échan-tillons
imposait l’emploi
du condensateurplan.
Pour que les résultats aientquelque
valeur,
il faut que lescapacités parasites
soientpetites
parrapport
à celle du
condensateur,
dont les dimensions nedoivent donc pas être
trop
faibles(par
exemple :
surface des
plaques
de l’ordre de icm2,
distanceminimum de l’ordre de o,1 I
mm).
L’effet nuisible des
capacités parasites
n’avait paséchappé
à Dubois(1930), qui
résolut leproblème
defaçon élégante
parl’emploi
d’un condensateurcylin-drique.
Ilappliqua
sa méthode à l’étudesystématique
de l’effet duchauffage
et de la contamination des surfacesmétalliques
sur leur TS. Cedispositif n’a jamais
été utilisé
depuis,
sans doute à cause de difficultés matériellesd’adaptation.
Mais ilprésente
en soi de telsavantages
(muni
d’uncylindre
degarde,
il estrigoureusement autoblindé)
que sonemploi
sous une forme améliorée et dans un videpoussé pourrait
dans bien des cas être
envisagé
avecprofit.
Le travail de Potter
(I940)
est unexemple
demesure de DPC dans un cas
défavorable;
c’est l’étude de la variation du TS dutungstène
en fonction de latempérature.
Sonappareil
contenait deux filaments detungstène
parallèles,
l’un à latempérature
ordinaire etimmobile,
l’autreporté
à unetempérature
connùe
par le passage d’un courant alternatif et mis en vibra-tion par l’acvibra-tion sur le courant d’un
champ
magné-tique
transversal continu. Ces deux fils étaient lest armatures ducondensateur,
à la vérité trèsimpar-fait et étaient entourés d’un écran de tantale. Dans
un tel cas, le courant est nul dans
toutes
lesparties
du circuit si lechamp électrique
est nulpartout,
c’est-à-dire si non seulement la DPC entre les fils estcompensée,
mais aussi celle entreles
fils etl’écran;
celui-ci doit êtreporté
aupotentiel
voulu,
qu’on peut
évaluer a
priori
àpartir
des valeurs connues des TS dutungstène
et dutantale,
si l’on admet que les surfaces sontpropres,
maisqu’on
devrait en réalité déterminer par tâtonnement. Des difficultéssupplé-mentaires existaient
d’ailleurs,
dues à lapetitesse
de la DPC mesurée et à l’existence d’une chute de tensionimportante
lelong
dufilament
chauffé. Potterput
néanmoins montrer que le TS dutungstène
augmente
d’environ6,5.10-5 eV :
degré
entre 20et 9900 C. Comme
Herring
etNichols
(1949)
l’ontmontré,
cette valeur estsujette
à une correctiondestinée à tenir
compte
des effetsthermoélectriques,
les deux électrodes étant à destempératures
diffé-rentes : dans une’ chaîne de conducteurs àtempé-rature non
uniforme,
le niveau dupotentiel
électro-chimique
p.
varie,
et la différence de ses valeurs auxextrémités,
auxtempératures
Ti etT2
estintégrale prise
lelông
de lachaîne, c
étant le coeffi-cient de Thomson du métal constituant l’élémentconsidéré,
à latempérature
T.Après
application
de cette correction aux résultats dePotter,
on obtient uncoefficient de
température
d’environ 5. I o-5 eV :degré.
Citons encore une étude de Klein et
Lange (1938)
qui
mesurèrent
la DPC parrapport
à une surface de mercure de 42 métaux différentsaprès
abrasion;
toutes les
opérations
étaient conduites dans uneatmosphère d’argon.
La méthode de Kelvin a
également
étéappliquée
à l’étude des surfaces de semi-conducteurs. C’est ainsi que Leo(I93I),
reprenant
l’étude d’unphénomène
déjà
aperçu par Fleischmann(1930)
mesura la DPC entre une surface de nickel et des surfacesd’oxydes
cuivreux etcuivrique ayant
subipendant
10 s unbombardement par un courant d’électrons
d’énergie
et d’intensité variables. Il observa que le bombar-dement de
l’oxyde
cuivreux par des électrons de o Vpouvait
accroître instantanément son TS deplus
de 2
eV,
mais que celui-ci diminuait ensuiteprogres-sivement, reprenant
sa valeur initiale enquelques
heures. Il observa aussi que la DPC
augmentait
avec la
densité
de courantutilisée,
maisqu’une
satu-ration semanifestait
àpartir
de 10-5 A : cm2environ,
et enfin que l’action d’électrons lents(10 V)
étaitplus
efficace que celle d’électrons
rapides (90 V), qui
provoquaient
uneaugmentation
de TS de o, 2 eVseulement.
L’ampleur
duphénomène
semble d’ail-leurs très sensible à laqualité
du vide : sur unesurface intentionnellement
contaminée,
Leo observaune
augmentation
de TS de4,6
eV1 L’oxyde cuivrique
donne lieu à des effetsanalogues,
maisplus
faibles. Ils’agit
certainement là de lacapture
d’électrons par despièges
superficiels,
d’où ils sont libérés sousl’influence de divers facteurs
(température,
éclai-rement,
etc.);
l’étude de ces effets seraitsusceptible
de donner des indications
précieuses
sur lescaracté-ristiques
de cespièges.
Nous pouvons encore mentionner une autre
appli-cation- de la méthode de Kelvin à l’étude des
semi-conducteurs ; Meyerhof (1946), ayant
observé que lespropriétés
des redresseurs au silicium nedépendaient
guère
de la nature de lapointe métallique,
alorsqu’elles
devraient être déterminées par la DPCsemi-conducteur-métal,
mesura directement cette DPC entre des échantillons de silicium n et p et diverses surfacesmétalliques
et n’observa aucune corrélation entre les valeurs obtenues et lespropriétés
dés redres-seurs.De
plus,
il obtint pour la DPC entre le sili-cium n et le silicium p la valeuro,25 V,
alors que la théorieindiquerait
pour cette DPCI, I V, largeur
de la banded’énergie
interdite dans le silicium.L’explica-tion de ces
anomalies,
donnée par Bardeen(1947),
fait intervenir les niveaux -
d’énergie électronique
superficiels
situés dans la bande interdite.Le travail de
Harper (I95I)
mérite une mentionspéciale;
il est consacré à l’étude des relations entre l’effet Volta et laproduction
d’électricitéstatique.
métalliques
mises en contact,puis séparées;
prenant desprécautions spéciales
pour éliminer tout frottement, entre les
sphères,
ilput
prouver l’existence d’unecharge
due au seul contact et la mesurer de manièrereproductible.
Sonappareil
luipermettait
d’autrepart
dedéterminer,
par la méthode deKelvin,
la DPC des deux surfaces. Les résultats de sesexpériences
mettenten évidence la relation de
proportionnalité
attendue entre lacharge
et la différence depotentiel
de contact.Harper
donne de l’ensemble duphénomène
une thé’oriequantitative,
dont les résultats sont en accord satis-faisant avecl’expérience.
2.3. Méthode d’ionisation. - Les deux conduc-teurs à comparer forment encore ici les armatures d’un
condensateur,
mais sacapacité
est fixe etl’ex-périence
est faite dans un gaz. Le reste du circuit estanalogue
à celuiemployé
dans ledispositif
de Kelvin. Le gazcompris
entre les armatures est soumis à unrayonnement
ionisant(particules
a dupolonium).
Tant que lechamp
dans le condensateur n’est pasnul,
les ionsmigrent
et un courant passe,qui charge
l’électromètre. La DPC estcompensée
par lepotentiel
appliqué lorsque
l’électromètre ne dévieplus.
Cetteméthode,
dontl’embryon
peut
être trouvé dans l’article de Kelvin(1898),
estclassique
pour la mesure despotentiels
de surface desliquides,
mais nesemble pas avoir été souvent
appliquée
aux solides. Citons le travail de Joffe(1946)
consacré à lacomparai-son des
T’S
de diverssemi-conducteurs
(principa-lement
oxydes)
etmétaux.
Sa surface de référence était en métaldoré,
et laprécision
obtenue semble avoir été limitée à o,1 I V par lesinhomogénéités
de la dorure.2.4. Méthode du
magnétron. -
Leprincipe
de cedispositif
ingénieux,
dû àOatley (1936),
est le suivant : considérons une diodecylindrique
formée d’une cathode A et d’une anode B de rayonsres-pectifs
r etR,
etportons
l’anode aupotentiel
Ve
parrapport
à lacathode;
la différence depotentiel
effec-tive entre les électrodes estVe
+VAB. Soit is
le courant de saturation.L’application
d’unchamp
magnétique
uniformeparallèle
à l’axe diminue lecourant;
soitHo
la valeur duchamp
pourlaquelle
le courantest -
Oatley
a montré que2
où e/m
est lacharge spécifique
de l’électron etVT
unin
terme correctif
dépendant
de latempérature
de la cathode et destiné à tenircompte
des vitesses ini-tiales des électrons.Oatley
aindiqué
comment .évaluer VT.
-Toutes les autres
quantités
étant connues, onpeut
déterminerVe
+VAB
en valeurabsolue,
d’oùVAB.
Oatley
a donné des formulespermettant
de tenircompte
des défauts desymétrie possibles
et en adéduit l’erreur
probable
dans ses mesures. Il estime que sa méthodepermet
la mesure des DPC à o,02 Vprès.
.L’emploi
dudispositif d’Oatley comporte
certaines diff’icultéspratiques,
à cause de laprécision
mécatnique qu’il
est nécessaire d’atteindre dans la construc-tion del’appareil, qui,
parailleurs,
doitpermettre
l’obtention d’un vide élevé. Ces difficultéspeuvent
être surmontées. Elles
peuvent
aussi être évitéesen
procédant
à des mesures parsubstitution,
mais la méthode ne sembleplus
alorsprésenter
d’avan-tages
parrapport
à celle de la diode non saturée.. Lespremières
mesuresd’Oatley
furent effectuéesdans un vide
imparfait.
Dans un travail ultérieur(1939),
ilappliqua
saméthode,
dans des conditionsplus favorables,
à l’étude dudégazage
d’une surface par des ionsd’argon.
Il observa que le TS d’unesur-face de
platine,
initialement propre, est diminué de1,15
eV paradsorption d’hydrogène
etaugmenté
de 1; 2 eV paradsorption d’oxygène.
Weissler et Wilson
(1949)
se livrèrent à une étudeanalogue
sur des surfacesd’argent
et observèrent uneaugmentation
de travail de sortie de I,4 eV paradsorption d’oxygène
ou defréon,
et une diminutionde
quelques
dixièmes d’électron-volt paradsorption
d’hydrogène
oud’azote,
l’hélium etl’argon
nepro-duisant
pas d’effetappréciable.
2.5. Méthode de la diode saturée. - Dans
unes
diode
(cathode
A,
anodeB)
où le courant d’électrons est assez faible pourqu’aucun
effet decharge spatiale
n’intervienne,
le courant atteint la valeur desatu-ration 1,;
lorsque
lepotentiel
Ve
+VAB
devientpositif;
pour lespotentiels
retardateurs,
le courant estLa courbe
log i = f( Ve)
se compose doncthéo-riquement
de deuxdroites,
l’une horizontale(log
i =log !,),
l’autre depente
kT,
secoupant
en unpoint
où Ve = -VAB.
On a donc là unmoyen de déterminer VAB.
Pratiquement,
la courbepré-sente seulement un coude dans cette
région,
et l’on doitpratiquer
uneextrapolation
enprolongeant
les
parties
rectilignes correspondant
auxpotentiels
accélérateurs ou retardateurs
plus
élevés.Cette méthode semble due à
Schottky
(1914)
et a été décrite par
Schottky
et Rothe(1928).
Elle a étéappliquée
parReynolds (1930)
à l’étude des cathodes entungstène thorié,
et parplusieurs
auteurs,
en
partiçulier
Heinze etWagener (1938)
etChampeix
(1946)
à celle des cathodes àoxydes.
Sonapplication
est d’ailleursparticulièrement
difficile dans ce dernier cas, car le courant de saturation de ces cathodes dans leurs conditions normalesd’emploi
est si élevé que laprésence
d’unecharge
spatiale
importante
est inévitable.2.6. Méthode de la diode non saturée.
-Dans
une diode où le courant d’électrons est limité par lacharge spatiale,
sa valeurdépend
de la diffé-rence depotentiel
Ve
+ VAB entreles _
électrodes. Lapremière
tentative pour mesurer des DPC dansun tel tube fut faite par Richardson
et
Robertson(1922).
Dans une diodecylindrique composée
d’un filament deplatine
ou detungstène
et d’un collecteur decuivre,
ils introduisirent del’hydrogène
à desobtenir une valeur constante du courant de satu-ration ; ils trouvèrent que les diverses
caractéristiques
obtenues avaient à peuprès
la même forme et sedéduisaient l’une de l’autre par
translation
parallèle
à l’axe des
Vc ;
ils admirent quel’amplitude
d’une telle translationreprésentait
la DPC VAB entre les deux états de contamination A et B del’émetteur,
ennégli-geant
les modificationspossibles
de la surface duco,llecteur.
A cetteépoque,
latechnique
du vide était encoregrossière,
et les auteurs nepurent
inter-préter
les résultatscompliqués qu’ils
obtinrent.
Langmuir
etKingdon (I929)
donnèrentau
dis-positif
sa forme moderne. Si nous considérons unediode dont l’émetteur se trouve dans un état invariable et le collecteur dans deux états différents successifs A et
B,
nous savons(§ 2.1)
que la différence despoten-tiels à
appliquer
au collecteur pour obtenir un même courantio
dans les deux cas estVAB,
qui
nedépend
pas de
i o.
En d’autres termes, la courbe B est déduite de la courbe A par la translation VVA lelong
de l’axe des V e.Inversement,
si uneexpérience
de cetype
donne deuxcoprbes
présentant
une tellerela-tion,
on est sûrqu’aucun
facteurparasite
n’estinter-venu et
qu’on
a vraiment mesuré une DPC.Langmuir
et
Kingdon
étudièrent diverses couchescomposées .
de césium etd’oxygène
adsorbés sur la surface d’un fil detungstène.
Un telsupport présente l’avantage
depouvoir
êtrenettoyé
par unchauffage
violenten vue d’une nouvelle série
d’expériences.
Les deux filaments(émetteur
etcollecteur)
avaient la formed’épingles
à cheveuxplacées
côte àcôte,
leursparties
médianes étant entourées par uncylindre métallique
porté
à unpotentiel
voisin de celui del’émetteur,
et leurs extrémités par un autre
cylindre porté
à unpotentiel négatif,
poursupprimer
l’émission dans cetterégion.
Les auteurs admettaient que les surfaces deces
cylindres
ne se trouvaient pas modifiées durant les mesures.Afin d’éviter ces
complications,
Reimann(1935)
eut l’idée d’utiliser deux filaments en
U,
de rayons de courbure différents etplacés
à l’intérieur l’un del’autre,
leurs sommets étant distants de1, 5
mmseu-lement. Dans ces
conditions,
si l’onapplique
unfaible
potentiel positif
àB,
lechamp
accélérateur
à lasur-face de A sera
beaucoup plus
grand
vers le sommetqu’ailleurs,
de sorte que presque toute l’émissionproviendra
de cetterégion
et sera recueillie par larégion correspondante
de B. De cettemanière,
l’in-fluence des extrémités estéliminée;
de plus,
lechamp
entre les sommets des filaments n’estpas
très sensibleaux variations de
potentiel
desobjets
extérieurs,
de sortequ’il n’y
a pas besoin d’écrans.L’expérience
confirme cette attente. Avec cetappareil
trèssimple,
Reimannput
mesurer la DPC entre une surface propre detungstène
et la mêmesurface,
couverte d’une couche.d’oxygène
adsorbée. Cette DPC nedépend
pas du mode de formation de la couche. Les courbes obtenues étaient tout à faitparallèles,
mais le vide n’était pas assez bon pourqu’on pût
affirmer que la courbe «tungstène
propre »correspondait
vraiment à une surfaceexempte
de contamination. Ledéplacement
observé étant 1,7V,
Reimann conclut que la DPC était certainement
supérieure
à cette valeur.Appliquant toujours
la mêmeméthode,
mais cettefois dans un tube scellé où
régnait’un
bonvide,
Reimann
(1937)
mesura les coefficients detempé-rature des TS du
tungstène
pur et dutungstène
thorié activé. Il obtint la valeur 6.io-5 eV :degré
pour le
tungstène
pur, et une valeur à peuprès égale
pour le
tungstène
thorié. La différence des deux TS à latempérature
ordinaire était1,68
eV. Cesrésultats
seraient
sujets
à la même correction que ceux de Potter( § 2. 2).
Le
principe
dudispositif
utilisé par Bosworth et Rideal(1937)
estanalogue;
les deux filaments sontrectilignes
etperpendiculaires,
leurplus
courte dis-. tance étant d’environ I mm. Mais les auteurscom-mirent une erreur de
principe
dansl’emploi
del’ap-pareil :
ladescription
de son fonctionnement donnéeplus
haut n’est valable que pour le cas où lepotentiel
appliqué
au collecteur estaccélérateur;
s’il estretar-dateur,
le rôle desparties
centrales des filaments est réduit auprofit
de leurs extrémités et desobjets
avoisinants,
cequi
est naturellement indésirable.C’est d’ailleurs un défaut essentiel du
dispositif,
car il est enprincipe plus
avantageux
de travailler avec deschamps
retardateurs : la sensibilité de la mesure, commodément définie comme lerapport
d’une varia-tion relative de courant à la variation absolue depotentiel
qui
laproduit,
est en effet constante dans ce2
domaine,
alorsqu’elle
diminue commei -2/3
dans celui deschamps
accélérateurs.Les résultats concernant des
phénomènes
d’adsorp-tion,
publiés
dans les nombreux articles de Bosworth(1937 a, 1937 b, i938, 1939, 1946
a,1946 b, 1946 c),
ne doivent pas être considérés sans tenir
compte
del’imperfection
de sa méthode de mesure; cetteimper-fection se
manifeste
d’ailleurs par le manque deparal-lélisme des courbes
reproduites. Dans
un casextrême,
où
l’expérience comportait
lavaporisation
de cuivre dans -l’appareil,
il a été montré(Bourion 1951)
qu’elle peut
faussercomplètement
lesrésultats;
on
peut
supposer que le succès du même auteur dansla répétition
del’expérience
de Reimann(Ig35)
dansun
champ
retardateur est dû au fait quel’adsorption
d’oxygène
n’aqu’un
effetnégligeable
sur lespropriétés
de laparoi
de verre, alors que ledépôt
de cuivre les modifie radicalement.Langmuir (1936)
aindiqué
une méthode trèsélé-gante
permettant
d’éliminer l’influence des éléments accessoires del’appareil. Imaginons
un tubeélectro-nique
contenant,
commeprécédemment,
un émetteur d’électrons A dans un état invariable et un collec-teur B dont on se propose d’étudier lesmodifications,
et,
deplus,
lesentourant,
un écran conducteur C aussiparfait
quepossible.
Le courant i recueilli par le collec-teur est maintenantfonction,
non seulement dupotentiel
Vcappliqué
aucollecteur,
mais decelui, Vs,
de l’écran. Au lieu d’une courbe
caractéristique,
nous avons une surfacecaractéristique
i =f
(V c, Vs ) ;
desvariations des TS de B et C
provoqueront
des trans-lations de cette surface dans les directions des axes V c et Vsrespectivement.
Langmuir
fit remarquer que, lesdéplacements
dupremier type
étant seuls.intéres-sants,
ceux du secondtype peuvent
êtrepurement
etsimplement
éliminés en choisissant pourchaque
valeur de Vc celle de Vs
qui
rend le courantmaximum;
la courbe i =f ( VB )
obtenue est alors le contourpas affectée par les translations dans cette direction. La mise au
point
de ceprocédé
rationnel fut unprogrès
technique important,
car ilpermet
la mesure des diffé-rences depotentiel
de contact enemployant
des collec-teurs de forme et deposition
indifférentes. Il faut néan-moins que le courant soit une fonction de deux variablesseulement,
c’est-à-dire que les facteursparasites
restants doivent être éliminés : les surfaces des électrodes doivent être uniformes et le rôle desparties
des électrodes extérieures à l’écran doit être rendu nul parquelque procédé.
Le
dispositif
réalisé parLangmuir
en vue de mesuressur le
tungstène
thorié satisfaisait à cesconditions;
l’émetteur et le collecteur étaient deux
longs
fila-ments,
de tantale et detungstène
thoriérespective-ment,
entourés d’un écrancylindrique
comportant
trois
parties indépendantes,
lapartie
médiane étantportée
aupotentiel
Vs et lesparties
extrêmes à unpotentiel négatif élevé,
defaçon
àsupprimer
le cou-rant d’électrons entre les extrémités des filaments.L’appareil permettait également
la mesure de l’émis-sionthermionique
dufilament
collecteur.Langmuir
étudia ainsi à diversestempératures
la relation entre le TS dutungstène
thorié(variant
suivant l’étatd’activation),
donné par sa DPC avec letantale,
etson courant d’émission saturée dans un
champ
nul,
et la trouva conforme à celle attendued’après
l’équa-tion de Richardson. Il chercha aussi à déterminer le coefficient detempérature
du TS dutungstène,
mais les conditions de
l’expérience (en particulier
laqualité
duvide)
ne se révélèrent pas entièrementfavorables à la réussite de cette mesure
difficile;
le résultat obtenu parLangmuir
est en désaccord avecceux de Reimann
(1937)
et de Potter(1940).
Unappareil
deprincipe
semblable,
mais différent dans saréalisation,
a été utilisé par Bourion(I95I)
pour l’étude de couches de cuivredéposées
sur des fils detungstène;
sonperfectionnement
avait étépoussé
assez loin pour mettre en évidence desanoma-lies dues à la nature même des surfaces étudiées
(structure mosaïque; c f . § 3 .1).
Des tentatives ont été faites pour utiliser des diodes à collecteurs
interchangeables
de naturesdifférentes;
mais les difficultésmécaniques
alors rencontrées(nécessité
de réaliser exactement la mêmedisposition
des électrodes dans tous lescas)
empêchent
de réaliser des mesuresprécises.
Onpeut
citer deux travauxde
ce genre. Mônch(1930)
sepro-posa de comparer avec le même
couple
de métaux et dans le mêmeappareil
les méthodes de Kelvin et de ladiode;
il trouva effectivement que les deux méthodes donnaient le même résultat à 0,02 Vprès,
résultat honorable vu
l’imperfection
dudispositif.
Le travail deGysae
etWagener
(1938)
avait pour but de démontrer l’existence réelle[contestée
parKrüger
et Schulz(1936)]
d’une DPC entre métaux biendégazés
dans un bonvide;
les deux collecteurs étaient des fils detungstène
et detantale,
entrelesquels
une DPC d’environo,5
V fut observée. Mentionnons encore une méthode un peupar-ticulière, apparentée
à celles utilisant desdiodes,
mais faisant usage d’un émetteur
photoélectrique
d’électrons au lieu d’un émetteur
thermi6nique.
Elle consiste dans la mesure dupotentiel
retardateurqui
doit êtreappliqué
au collecteur d’une cellulephotoélectrique
à émetteurmétallique
pour repousser les électrons émis sous l’influence d’une radiationmonochromatique.
Enprincipe,
on ne mesure pasainsi une
DPC,
mais directement le TS ducollecteur;
cette mesure est
cependant
grossière;
aucontraire,
la détermination des courbes donnant le courant recueilli en fonction dupotentiel appliqué
aucol-lecteur,
pour deux états différents decelui-ci, permet
une bonne mesure de la DPC entre ces états. Ce
procédé
a étéappliqué
par Smith(1949)
à la recherche d’undéplacement
du niveau de Fermi(se
traduisant par une variation duTS) accompagnant
l’appari-tion de la conductionintrinsèque,
sous l’influencede l’élévation de la
température,
dansle
silicium et legermanium impurs.
Le résultat del’expérience
a été
négatif,
cequi peut s’expliquer
par l’inter-vention des niveauxd’énergie
localisés à la surface(Markham
et
Miller1949).
2.7. Méthode de la triode. - Le
déplacement
du réseau descaractéristiques
de
grille
d’unetriode,
sous l’influence d’une variation. du TS de la
grille,
est chose connue
depuis
fortlongtemps,
etreprésente
dans l’industrie des tubesélectroniques
une sourcemajeure
d’ennuislorsqu’on
s’attache àproduire
des tubes decaractéristiques
stables. Cetaspect
duphénomène
a été récemmentpassé
en revue par Michaelson(1950).
Patai(I930)
fit observer que cet effetpouvait
êtreappliqué
à la mesure desDPC,
lescaractéristiques
degrille jouant
le même rôle que celles .des diodes dans la méthodeprécédente,
et s’en , servit pour l’étude dutungstène
thorié et la mesurede la DPC entre le
molybdène
et le sodium(2
Venviron).
Mais
l’application
laplus
intéressante de la méthode de la triode a été l’étude parCopeland (1940)
etCopeland
et Carne(1942)
de ce queLangmuir
etNottingham
appelèrent
l’effet d’anode(anode effect).
Il
s’agit
de l’élévationtemporaire
du TS de surfaces de nickel sous l’influence d’un bombardement par électronslents,
observée dans des tubesélectro-niques comportant
des cathodes entungstène
thorié(Nottingham 1932). Copeland
utilisa une triodespéciale
dontla,grille,
ennickel, pouvait
êtreportée
à unetempérature
variable et connue. Il étudia lephénomène
enrégime permanent (la grille, portée
àun
potentiel positif,
recevant un courant constantd’électrons)
et enrégime
transitoire : lagrille,
ayant
reçu, une
quantité
donnéed’électrons,
estportée
à un instant donné à un
potentiel
négatif ;
àce moment,
elle ne
reçoit plus
d’électrons,
mais sonpotentiel
continue à déterminer le courant
plaque,
et l’étude de la variation de celui-cipermet
de suivre celle du TS de lagrille.
Lephénomène
ressemble assez à celui observé sur les surfaces de semi-conducteurset décrit