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Article pp.63-81 du Vol.7 n°1 (2015)

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Texte intégral

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doi:10.3166/r2ie.7.63-81 © 2015 Lavoisier SAS. Tous droits réservés

De la créativité en innovations dans l’organisation Petite et Moyenne : éléments

d’une traduction communicationnelle

Par Yann Bertacchini

a1

, Pierre Maurel

b

, Catherine Strasser

c

, Paul Deprez et Yannick Bouchet

d

a Maître de Conférences, HDR, Expert Européen (since 2001), I3M Lab-EA 3820, ESPE (École Supérieure du Professorat et d’Éducation.), Dpt des Sciences de l’Ingénieur et du Développement Durable, IUT de Toulon, Dpt « services & réseaux de communication

b Dr adjoint de l’Umr Cnrs TETIS, Maison de la télédétection, Montpellier

c I3M Lab-EA 3820 et Chef d’entreprise

d I3M Lab-EA 3820 et boursier de la région Paca

Résumé

Dans notre contribution, nous allons nous intéresser au cheminement qui mène de la créati- vité à l’innovation dans les Petites et Moyennes Organisations (Pmo) puis éventuellement au dépôt de brevet pour en assurer sa protection. L’argumentation de notre contribution peut être synthétisée et vise à reconstituer, selon nous, les sept étapes qui mènent de la détection puis de l’émergence de la créativité dans les organisations à sa transformation en innovations.

La septième étape, ultime, intitulée « la créativité comme acte de langage au sein de l’or- ganisation » marque la fin provisoire de ce lent mais nécessaire cheminement, à recréer en permanence, au sein de l’organisation. En voici les sept étapes reconstituées.

7 : la créativité comme acte de langage au sein de l’organisation, puis l’émergence de l’innovation.

6 : l’école de la traduction, l’acteur non humain, les savoirs implicites.

5 : le salarié, acteur principal, la méthode de création de la connaissance.

4 : la théorie de l’acteur réseau appliquée à notre recherche.

3 : la systémique permet la représentation de la P & M. organisation.

2 : l’organisation, Petite et Moyenne, relève de la complexité.

1 Après avoir servi dans la Marine Nationale, dont il Officier de Réserve, il rejoint le monde de l’industrie et des services pour y occuper des postes de cadre et de dirigeant. Plus tard, dans le monde de l’édu- cation et dans l’université, il a participé à plusieurs projets. Il exerce deux mandats électifs, d’Adjoint au (Sénateur Maire) de Fréjus et de Conseiller communautaire.

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1 : lorsque théorie et pratique, publications scientifiques et faits d’organisation, en Société, ne s’opposent pas mais se fécondent.

© 2015 Lavoisier SAS. All rights reserved Mots clés : brevet, créativité, immatériel, innovation, Pmo.

Abstract

From determining creativity to its translation into innovation in small and me- dium organizations. In our contribution, we will focus about the path leading from creativity to innovation in small and medium-sized organizations (SMes) and the filing of patent, if was judged a strategic necessary, for its protection. The argument of our contri- bution can be synthesized and aims to reconstitute, in our sense, the seven steps leading from detection to the emergence of creativity into organizations until its transformation into innovations. The seventh step, ultimate, entitled « creativity as language in the Orga- nization Act » marks the provisional end of this slow, but necessary path, to recreate at all times, within the Organization. © 2015 Lavoisier SAS. All rights reserved

Keywords : patent, creativity, intangible, innovation, Smess.

Introduction : pour nous situer, définition et classement

Dans les secteurs industriels de technologies émergentes, l’industrie du mobile, les télécommunications, les systèmes d’exploitation de mobiles, la production de l’innovation se caractérise par deux aspects majeurs : une intense activité juridique conflictuelle autour des brevets, l’innovation est répartie au niveau mondial entre des multitudes de sociétés.

Nous connaissons l’accusation portée par Apple sur Samsung lequel, en août 2012, a été condamnée sans préjuger de la suite.

Le brevet confère, en général pour vingt ans, un monopole d’exploitation temporaire d’une innovation destiné à protéger l’inventeur et son détenteur peut en concéder l’exploi- tation (licence) à des tiers moyennant le versement de royalties. Nous pouvons distinguer le brevet essentiel, nécessaire à la mise en œuvre d’une norme, du brevet Frand qui doit normalement faire l’objet de droits de licence allégés car ils sont utilisés dans les normes constituées de spécifications techniques associées à des technologies précises.

Nous allons prendre appui sur des extraits de trois publications récentes pour venir nous éclairer au sujet de l’activité d’innovation : Top 100 2012 Global Innovators de Thomson Reuters, le BCG, l’OEB et l’Inpi.

Lorsque nous consultons le classement 2012 des Top 100, établi par Thomson Reuters2, nous y relevons les organisations suivantes : Alcatel-Lucent, Arkema, Cnrs, Cea, Eads, Ifp, L’Oréal, Michelin, Renault, Saint-Gobain, Snecma, Thales, Valeo. Depuis 2004, le BCG (Boston Consulting Group) le classement des entreprises les plus innovantes et seule Renault y figure en 34e place.

2 www.top100innovators.com

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L’Office européen des brevets (OEB) vient de publier son rapport annuel qui constitue un véritable thermomètre de l’innovation, aussi bien en Europe que dans le reste du monde. Le constat est sans appel : l’innovation est en train de migrer vers l’Asie qui est devenue la première zone de provenance des déposants. Pour la première fois, la Corée passe devant la France.

L’Europe reste malgré tout un acteur important : deux entreprises européennes (Siemens et Philips) figurent parmi les trois premiers demandeurs de brevets, la troisième (Samsung) est coréenne3.

Le classement des 10 premiers pays par nombre de brevets déposés en Europe.

1 États-Unis : 56 688 2 Japon : 47 404 3 Allemagne : 33 181 4 Chine : 16 946 5 Corée : 13 254 6 France : 12 107 7 Suisse : 7 786 8 Royaume Uni : 6 464 9 Pays-Bas : 6 178 10 Italie : 4 879

Nous pouvons noter le rapport existant entre la France et l’Allemagne, deux partenaires européens moteurs dont les économies sont très étroitement imbriquées. Le nombre de brevets déposés par notre premier partenaire économique, client et fournisseur, y est trois fois plus élevé.

Nous disposons donc d’une marge de progression importante quand bien même le tissu formé de nos Pme/Pmi ne serait en rien comparable à celui existant chez nos partenaires.

Les trois premières entreprises qui déposent des brevets en Europe.

Siemens Philips Samsung

L’Institut national de la propriété industriel (inpi4) enregistre 16 757 demandes de bre- vets en 2011 soit 1,1 % de plus qu’en 2010. De même, 12 619 dépôts par des personnes morales françaises ont été réalisés, cela représente une augmentation de 1,7 % par rapport à 2010. Avec 91 214 demandes d’enregistrement en 2011, soit 0,8 % de moins qu’en 2010, le dépôt de marques reste quant à lui stable. Les dessins et modèles déposés sont quasiment stables avec 80 977 dépôts, soit 0,8 % de plus qu’en 2010. L’INPI attribue aussi cela, pour partie, aux efforts qu’il a faits pour sensibiliser les entreprises aux enjeux de la propriété industrielle, et dématérialiser ses procédures. Ainsi, 75 % des dépôts de brevets et 66 % des demandes des marques résultent de dépôts électroniques.

Nous allons maintenant préciser en ouverture, en quoi et sur quels éléments précis, nous fonderons notre argumentation épistémologique et scientifique pour montrer quels sont les éléments à associer pour favoriser la libération de la créativité et sa transformation en innovation qui feront, ou pas, l’objet d’une protection juridique.

3 www.challenges.fr›economie

4 www.inpi.fr

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1. En ouverture, la couverture, par le recours à des extraits d’ouvrages fondateurs.

Mais avant de préciser, en quoi et sur quels éléments précis, nous fonderons notre argumen- tation pour insérer notre recherche en relation (en connexion et en association, pour reprendre les propos de Latour) avec le corpus de la théorie de l’Acteur réseau et l’École de la traduction, nous citerons la présentation, dans un premier temps, large, faite par les éditeurs, d’ouvrages (Changer de société - Refaire de la sociologie ; Sociologie de la traduction : Textes fondateurs ; La science en action : Introduction à la sociologie des sciences). Puis, progressivement, nous extrairons, avec d’infinies précautions, certains passages de ces ouvrages, d’articles pour ce qui nous semble pertinent de retenir, d’abord pour présenter et confronter la recherche que nous conduisons dans ses relations avec ce corpus de recherche.

Dans une ouverture et une présentation volontairement large de notre propos, nous nous effacerons, tout d’abord, devant les écrits d’ordre général de ceux à qui revient, finalement, la responsabilité de médiatiser, loin des controverses stériles, des commentaires inutilement prononcés, parce que vains, destructeurs, en société et dans la Société, les écrits et publi- cation de nature scientifique et technologique. Et dont l’audience sur internet dépasse, et de loin, des écrits à diffusion limitée et voire, de portée confidentielle.

1.1. Changer de société - Refaire de la sociologie

C’est à retracer le social comme association que s’attache depuis trente ans ce qu’on a appelé la « sociologie de l’acteur-réseau « et que Bruno Latour présente dans ce livre. Sa proposition est simple : entre la société et la sociologie, il faut choisir. De la même manière que la notion de « nature « rend la politique impossible, il faut maintenant se faire à l’idée que la notion de société, à son tour, est devenue l’ennemie de toute pensée du politique.

Ce n’est pas une raison pour se décourager, mais l’occasion de refaire de la sociologie.

(présentation de l’éditeur : in http://www.amazon.fr, consulté en août 2011)

Latour propose d’imaginer le social non comme substance ou rideau stable préexistant à l’analyse et qui pourrait éclairer toute forme de phénomènes - le fameux contexte- mais plutôt comme mouvement, comme le résultat d’un processus spatio-temporel de sédimentation progressive et de contestation permanente où les « associations » d’éléments divers et variés se mettent en place. Ainsi les objets et les sujets ne sont plus distingués ontologiquement mais participent ensemble de ce grand concert des connexions et des relations duquel naît la société et dont il convient de suivre les fils afin de garantir la pertinence de l’observation à l’encontre des catégorisations a priori (le contexte, les classes sociales, le social, etc.) Ces connexions, nous enseigne Latour, ne doivent pas être conçus comme des causalités mais comme des

« véhicules » de « transformations » qui feront les faits sociaux que Durkheim croyait indé- niables et les objets scientifiques que la modernité imaginait « simplement » mettre au jour.

Ce livre constitue une excellente introduction à la sociologie de la traduction - ou de l’ac- teur-réseau si acteur n’est pas pris dans l’acception sociologique traditionnelle de « sujet » - largement initiée par Latour : engagé et convaincant, pour une sociologie débarrassée de ses œillères qui devient acceptable à l’âge de l’internet puisque celui-ci permet de suivre les connexions en mouvement si facilement.

(commentaire sur l’ouvrage, Changer de société - Refaire de la sociologie, idnca.dk (Copenhague) consulté en août 2011, in http://www.amazon.fr)

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1.2. Sociologie de la traduction : Textes fondateurs

Au début des années 80, un groupe de chercheurs de l’École des mines se penche sur un aspect du monde contemporain négligé par les sciences sociales : les sciences et les techniques. Comment sont-elles produites ? Comment leur validité ou leur efficacité sont-elles établies ? Comment se diffusent-elles ? Comment contribuent-ils à transformer le monde ? Ces travaux donnent naissance à une approche aujourd’hui reconnue : la sociologie de la traduction, dite aussi théorie de l’acteur réseau, avec ses concepts clefs, la traduction, l’intéressement, le script, la controverse, etc. Cette théorie est si féconde que les sciences sociales mobilisent désormais très largement ses concepts, mais aussi ses règles de méthodes et ses outils de travail. Or, nombre de ses textes fondateurs n’étaient pas ou plus disponibles en français. En rassemblant des textes de trois de ses pionniers, Madeleine Akrich, Michel Callon et Bruno Latour, on permettra au lecteur de comprendre les développements de la sociologie de la traduction et la manière dont elle a interrogé le lien social, les machines, les objets ; les usagers, les pratiques scientifiques. Pour mon- trer en conclusion comment cette approche permet de renouveler l’analyse sociologique classique, ainsi que des commentaires de lecteurs ; (présentation de l’éditeur : in http://

www.amazon.fr, consulté en août 2011.)

1.3. La science en action : Introduction à la sociologie des sciences

Nous vivons entourés des produits de la technique, nos têtes sont pleines des résultats de la science. Pourtant, nous savons fort peu de chose sur la production des machines et sur la construc- tion des découvertes, que nous recevons toutes faites. D’où viennent-elles ? Mystère... Il y a bien, pour nous l’expliquer, des scientifiques et des épistémologues, mais nous aimerions aller voir par nous-mêmes dans la littérature, dans les laboratoires, dans les bureaux d’études, dans les salles de conseil d’administration, chez les hommes politiques, comment se prépare ce monde dans lequel nous allons vivre. Impossible d’y pénétrer ? Pas si sûr. Car si la science faite est rébarbative et fermée, la science en action est ouverte et accessible. Depuis les années 1970, un immense domaine d’étude s’est ouvert qui a profondément renouvelé notre vision de l’activité scientifique.

À partir d’anecdotes et d’exemples, ce livre dégage les règles de méthode qui permettront à ceux qui le souhaitent de continuer à suivre le travail des scientifiques et des ingénieurs. Car la science est devenue un vaste chantier où se forgent à la fois la nature et la société : comprendre une société, c’est dorénavant comprendre ses sciences et ses techniques en action, et ce livre, devenu un classique, sera, dans cette quête de connaissance, le plus précieux des viatiques. « Ce livre, répétons-le, a le mérite d’élargir les perspectives et de contribuer à rapprocher l’histoire des sciences de l’anthropologie, au sens le plus large du mot. « La Recherche « Un livre majeur ! Et appelé à trouver des alliés parmi les classiques de la raison communicationnelle, Serres, Stengers, Varela, Hofstadter. « La Quinzaine Littéraire. (Présentation de l’éditeur5)

5 In http ://www.amazon.fr

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2. Le cadre de notre recherche

Nous portons à la connaissance du lecteur que cet article s’inscrit dans une Recherche appliquée conduite dans le cadre d’une thèse de doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication dont l’objet central porte sur l’intégration d’un des volets de l’intelli- gence compétitive dans un volet offensif ; mais, ceci, en vue de permettre le développement ou l’augmentation de la créativité au sein de Petite et Moyenne Organisation (PMO) dont nous présenterons les caractéristiques principales plus en avant dans notre contribution et qui peuvent être, à ce stade, présentées de la sorte parce que possédant toutes ces caracté- ristiques : l’organisation, Petite et Moyenne, relève de la complexité, la systémique permet la représentation de la Petite & Moyenne Organisation, le salarié, peut être assimilée à un acteur, récepteur et émetteur principal, dans la méthode de création de la connaissance (Nonaka et Takeuchi, 1997) qui soutiennent que le salarié est l’acteur principal de l’entreprise.

Nous présenterons aussi le scénario de notre intervention et notre position ainsi que les cir- constances de la rencontre et la progression de notre intervention. Pour cela, nous utiliserons et adapterons à notre objet central énoncé plus haut, le développement de la créativité dans la Petite et Moyenne organisation. Nous visons à ce que la créativité, ainsi révélée et produite dans le cadre d’une équipe organisée en mode projet, puisse être suscitée et acquise par l’organisation, en permettant aux entreprises concernées de développer de nouveaux procédés, de nouveaux produits afin d’être en mesure de maintenir, renforcer leur position voire augmenter leur part de marché.

2.1. De la chaîne du questionnement à l’enchaînement des associations

Le constat que nous formulons est le suivant ; nous n’avons pas trouvé dans la littérature explorée et consultée, d’explications satisfaisantes et de proposition englobante, à notre objet principal. Ce constat nous a amenés à envisager de pratiquer une « révolution relativiste » (Latour, Op.cit) et pour nous aider à progresser, nous avions dans deux articles précédents6 tentés de poser les bordures de ce mouvement et de notre contribution. Afin de les délimiter, nous avions procédé par chaîne itérative d’interrogations formulées de la sorte.

• Les acteurs de l’entreprise ne sont-ils pas les mieux placés, en traducteurs, en connecteurs, pour améliorer les savoir-faire existants, ou pour analyser les causes d’échec ou d’insuccès des produits ou des services de leur entreprise ?

• Leurs diagnostics ne sont-ils pas plus éprouvés que tout autre outil, de veille par exemple, et en tout cas ils ne doivent pas être écartés de l’analyse stratégique de l’entreprise ?

• L’homme, n’est-il pas au cœur du processus de veille stratégique, proche de toute source d’amélioration de la compétitivité de l’entreprise ?

• La mise en place d’un modèle d’intégration, rassembleur, au sein des entreprises ne permettrait-elle pas de favoriser l’intelligence compétitive ?

• L’apprentissage par les acteurs de l’entreprise de ce modèle d’intégration pourrait-il favoriser la mise en exergue d’avantages concurrentiels ?

6 Bertacchini, Y., Strasser, C., « Intelligence économique & Créativité au sein de la Pme/Pmi : une compé- tence offensive à organiser. », Revue internationale d’intelligence économique, numéro 5, http://www.

cairn.info/index.php, octobre 2011, Ed : Lavoisier.

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Dans cette chaîne de questionnement, nous voyons poindre des éléments, certes, pour l’heure, en ordre dispersé, voire à redécouvrir, parce que non révélés, mais en intuition pre- mière, et à notre sens, nous possédons là quelques éléments rassembleurs et qui pourraient tourner autour des notions de savoirs, explicites et implicites, puis, plus tard apparaître sous la forme de véritables compétences latentes qui peuvent être ou peuvent devenir, mobilisables. Dans notre positionnement de recherche, et compte tenu de l’objet central de cette recherche, savoirs et compétences, peuvent constituer l’acteur non humain, pivot, catalyseur voire canalisateur de la créativité en innovation, mis en avant dans la théorie et la sociologie de l’acteur-réseau.

Mais avant de situer plus en profondeur notre recherche dans la communauté de l’acteur-réseau, puis de procéder aux tests qui nous permettront de conclure, à notre sens, de l’appartenance de notre étude à cette communauté, nous essayerons de répondre à l’interrogation fondamentale suivante :

« Comment recommencer à suivre les associations ? » (Latour, Op. Cit, p. 7)

Dans la poursuite et la progression de cette introduction générale, nous allons pas à pas, à partir d’extraits et de citations7 de l’ouvrage Changer de société - Refaire de la sociolo- gie de Latour, montrer en quoi et pourquoi, la recherche que nous conduisons relève de la théorie de l’Acteur-réseau et de la sociologie de la traduction et s’ancre pour partie à cette communauté. Et en fonction du propos et de l’objet de notre recherche, nous appellerons ces extraits et citations, peut être dans un ordre différent de celui choisi par l’auteur.

Cet ouvrage se propose de montrer que le social ne peut être pris comme un matériel ou comme un domaine particulier (Latour, p 8, Op.cit) et Latour, (P. 20 Op.cit) d’évoquer une « révolution relativiste. » pour décrire et désigner le cadre dans lequel nous avons désormais à repérer puis déchiffrer les associations émergentes et en action.

« Mais dès que les choses s’accélèrent, dès que les innovations prolifèrent, dès que le nombre d’entités se trouve multiplié, si l’on s’obstine à maintenir un point de repère absolu, on recueille des données qui n’ont très vite ni queue ni tête. Si l’on veut maintenir une commensurabilité entre les traces laissées par des cadres de référence voyageant avec des vitesses et des accélérations trop différentes, c’est à ce moment qu’il faut opérer une

« révolution relativiste. »

Nous conduisons une recherche qui correspond, de notre point de vue, à la description ci-dessus et nous nous référerons à la sociologie de l’acteur réseau ou sociologie de la traduction développée par Latour, Callon & Latour (1991 et suivantes), ainsi qu’aux pro- positions récentes que nous avons appelé de « reverse creativity » ou les usages nouveaux et utilisations nouvelles imaginées ou détournées de produits occupent une proposition pertinente (Bertacchini, Strasser, 2010)8.

Nous avons ici les caractéristiques générales des connexions qui engendrent les « nou- velles associations » mais pour aller plus en avant dans notre contribution, nous rejoignons les propos de Christian Morel9 (Morel, 2007) relatifs à l’absence de qualité relevée au sujet de la vulgarisation, qui à notre sens constitue une traduction, lorsqu’il précise p. 172 « La

7 Nous ferons précéder chaque appel d’extrait et de citation par le numéro de page concernée.

8

9 Morel, Ch., L’enfer de l’information ordinaire, Bibliothèque des Sciences Humaines, NRF, Gallimard, 2007.

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prédominance de la vulgarisation descriptive par rapport à la vulgarisation explicative est largement due à la difficulté même de trouver les explications. ». Et justement, d’après nous, d’expliquer p. 173 (Morel, Op.cit) « La pauvreté de la vulgarisation explicative a pour origine un problème scientifique : pour vulgariser, il faut accéder à la connaissance fondamentale et à ses experts, et ce n’est pas si facile. Le vulgarisateur n’est pas seulement un traducteur ; il doit aussi, d’une certaine façon, être un chercheur. Ce qui entraîne le corollaire que la recherche de l’explication pour vulgariser exige du temps et des compé- tences, autrement dit un coût élevé. »

Bien que nous visons à ce que notre article connaisse le sort d’une publication acadé- mique, scientifique, c’est-à-dire à sa publication et sa diffusion, nous revendiquons aussi un statut de vulgarisateur, à la fois pour nous, en situation de recherche, et aussi pour ce qui est source de créativité dans l’organisation, c’est-à-dire, les savoirs, les savoirs faire et les compétences, sources de créativité dans l’organisation, petite et moyenne ; Les éléments de traduction que nous nous proposons de réunir dans notre contribution au sujet du passage de la créativité en innovation dans l’organisation, s’apparentent à un effort de vulgarisation et ressemble, à s’y méprendre, à un acte de langage10. Voici pourquoi nous avons nommé ce passage « des éléments de traduction ». Le vulgarisateur, tel que présenté par Morel, est un traducteur associé à une posture de chercheur, qui va essayer de reconnaître les asso- ciations au sens de Latour et entrer dans la « boîte noire » de notre objet que nous pouvons traduire par cette interrogation « comment la créativité se développe-t-elle dans les Petite et Moyenne Organisations au point de se traduire par une innovation ? -Pmo- ». Nous nous emploierons à la décrire puis à l’expliquer.

2.2. Le vulgarisateur est un traducteur associé à une posture de chercheur

La « science du social » n’isole pas l’organisation, mais inclut l’organisation petite et moyenne puisqu’il s’agit de suivre et comprendre les associations nouvelles ou re-découvrir pourquoi ces associations ne se renouvellent plus.

p. 13 : on peut donc rester fidèle aux intuitions premières des sciences sociales en redé- finissant la sociologie comme la « science du social » mais comme le suivi d’associations ; en prenant ce sens particulier, l’épithète « social » ne désigne plus une chose parmi d’autres, comme un mouton noir au milieu de moutons blancs, mais un type de connexions entre les choses qui ne sont pas elles-mêmes sociales.

Les objets de la science, tenus par des connexions et des liens, se forment, se déforment pour se reformer en associations. La créativité traduit la capacité au sein de l’organisation, petite et moyenne, à prendre appui sur les savoirs, savoirs faire, compétences lorsque l’organisation a su entraîner, reconnaître ces connexions et former, entretenir ces liens.

P 14 : il semble que nous soyons tenus par des connexions qui ne ressemblent plus aux liens sociaux agréés…/… c’est la raison pour laquelle je vais définir le social non comme un domaine spécifique, mais comme un mouvement très particulier de réassociation ou de réassemblage…/..

de même, on n’a pas à remplacer la science dans son contexte social, parce que les objets de la science eux-mêmes contribuent à disloquer tout contexte donné par l’introduction d’éléments nouveaux que les laboratoires de recherche associent de façon imprévisible.

10 Gramaccia, G., Les actes de langage dans les organisations, L’Harmattan, 2003.

(9)

Cet extrait p. 14 est à notre sens capital et mérite un détour par Satish Kumar11 en écho pas si lointain de Latour « Loin de la logique cartésienne du « je pense, donc je suis « qui sépare le sujet pensant de l’univers et introduit la dualité et la rupture, Satish Kumar prône l’interaction entre les ores et leur milieu. » et l’auteur12 de déclarer « en posant l’égo comme le moteur de l’être humain, votre Descartes a institué un dangereux dualisme. »

Latour, Satish Kumar proposent de changer de société, c’est-à-dire celle du cloisonnement et de la séparation, avec un acteur humain pour l’un et non humain pour l’autre, mais en résultante de l’interaction de l’humain et de son environnement, la compétence. Gramaccia (2001, p. 10) va jusqu’à évoquer « de moins en moins de liens formels, de plus en plus de liens pragmatiques, ces liens tissés au gré de contraintes cognitives locales, d’événements dont la gestion requiert, outre la mixité d’expertises ad hoc, des formes de coopération provisoires.

« Il faut changer de société « (Latour, Op. Cit) dit-on souvent et on a bien raison, car celle où nous vivons est souvent irrespirable. Mais, pour y parvenir, il faut peut-être d’abord s’efforcer de changer la notion même de société. En effet, il y a maintenant une tension de plus en plus forte entre pratiquer la sociologie, penser la politique et croire en l’idée de société. Afin de trouver une issue, ce livre veut d’abord pousser cette tension à bout. C’est pourquoi il faut distinguer deux définitions du social. La première, devenue dominante dans la sociologie, présente le social comme l’ombre projetée par la société sur d’autres activités, par exemple l’économie, le droit, la science, etc. Dans cette optique, le social ne change jamais puisque la société est toujours déjà là, et le sociologue peut tranquillement continuer à produire des « explications sociales « La seconde préfère considérer le social comme l’association nouvelle entre des êtres surprenants qui viennent briser la certitude confortable d’appartenir au même monde commun. Dans ce second sens, le social se modi- fie constamment ; pour le suivre, il faut d’autres méthodes d’enquête, d’autres exigences, d’autres terrains. C’est grâce à eux qu’il sera possible d’étudier les nouvelles « associations

« toujours imprévues, entre, par exemple, les virus, les pénuries, les passions, les innovations techniques, les pays émergents, les rumeurs, les catastrophes naturelles, etc. (Latour, Op. Cit).

p. 20 : cette méthode trouve son approche dans un besoin de renouvellement de la théorie sociale suscité par les études sur les sciences et les techniques…/…c’était la première fois que les objets de la science et de la technologie devenaient, à nos yeux, pour ainsi dire, socio compatibles.

Nous allons maintenant présenter les critères d’entrée dans la communauté des praticiens de l’acteur-réseau (p. 20 à 22). Plus tard, dans cet article, nous ferons subir à notre objet et à notre proposition, les critères qui permettront de conclure à l’appartenance de nos travaux à la communauté de l’acteur-réseau.

3. Le recours à l’analyse par les tests pour situer une recherche dans une communauté Le premier critère ou test- il s’agit du rôle précis assigné aux (acteurs) non humains.

Ils doivent être des acteurs et pas simplement les supports malheureux de projections symboliques.

11 Tu es donc je suis. Une déclaration de dépendance. Belfond, 358.p, 2010.

12 Joignot, F. , Le Monde Magazine, p.26, 1er janvier 2011.

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Le deuxième critère ou test- il s’agit de vérifier la direction dans laquelle se déploie l’explication et que le social n’y soit pas maintenu dans un état constant de stabilité et sert à expliquer les modalités du changement technologique. Si le social reste stable et sert à expliquer une situation donnée alors nous n’avons pas forcément affaire à une description en termes d’acteur réseau. Les éléments à associer se trouvent modifiés par l’inclusion de l’acteur non humain.

Le troisième critère ou test- un troisième critère plus délicat, consiste à vérifier si l’étude en question vise à réassembler le social ou si, au contraire, elle insiste encore sur sa dispersion et sa déconstruction…/…la dispersion, la destruction et la déconstruction ne sont pas des objectifs à atteindre, mais précisément ce qu’il convient de dépasser. Il est beaucoup plus important d’identifier les nouvelles institutions, les nouvelles procédures et les nouveaux concepts capables de collecter et de reconnecter le social.

Mais pour permettre aux objets de la science, tenus par des connexions et des liens, de se former, se déformer pour se reformer en associations et à la créativité de traduire la capacité au sein de l’organisation, petite et moyenne, à prendre appui sur les savoirs, savoirs faire, compétences lorsque l’organisation a su entraîner, reconnaître ces connexions et former, entretenir ces liens, il y a un palier à franchir pour la Petite et Moyenne Organisation que Dou13 (1995, p. 4) propose sous forme de veille technologique « La veille technologique pour les entreprises qui « produisent » des biens et des services reste cependant le palier de base à partir duquel peut se développer l’activité d’intelligence économique. Il serait illusoire de croire que la simple manipulation du concept d’intelligence économique est suffisante pour inscrire une position forte de l’entreprise dans la durée. ». et Dou (Op. cit) de traduire cette problématique. La créativité est alors plus souvent mise à contribution et prend toute son ampleur pour tenter de répondre au défi pointé par Dou (Op.Cit) lorsqu’il évoque la veille technologique et qui traduit avec précision notre problématique « Comment peut-on, dans la mesure du possible, analyser, prédire à court ou moyen terme, les évolu- tions d’une technologie, ou comment, à partir de l’analyse de l’évolution sociale, peut-on envisager des changements technologiques ? ».

L’interrogation précédente que formule Dou (Op.cit.) et que nous posons en écho de la proposition de Latour et Satish Kumar de changer de société, c’est-à-dire celle du cloison- nement et de la séparation, avec un acteur humain pour l’un et non humain pour l’autre, mais résultante de l’humain et de son environnement, la compétence, nous allons tester les trois critères énoncés par Latour pour conclure, d’après notre lecture, à l’arrimage de notre étude à l’école de la Traduction.

3.1. L’arrimage à une communauté lorsque les résultats aux tests se dévoilent

1er critère ou test : Les membres de l’organisation (une société), Petite et Moyenne, détiennent les éléments, non humains de la créativité, les compétences et les savoirs, à détecter puis à réunir pour permettre à la PMO de les traduire en innovation.

2e critère ou test : Notre étude vise à l’explication d’un social, la Petite et Moyenne Organisation, qui ne peut être maintenue dans un état constant de stabilité et sert à expliquer les modalités du changement technologique. Les éléments à associer, et qui vont former

13 Dou, H., Veille technologique & Compétitivité, Dunod, Paris, 1995.

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la créativité mobilisable par la PMO, se trouvent modifiés par l’inclusion de l’acteur non humain que nous désignons par les compétences et savoirs détenus à révéler.

3e critère ou test : Notre étude en question vise à réassembler le social pour organiser ou réorganiser la PMO pour lui permettre de faire émerger puis traduire la créativité en innovation.

Notre conviction, associée à notre pratique de la Pme/pmi, est d’avancer que celles-ci ne peuvent pas envisager l’intelligence économique sur le même schéma que celui mis en place dans les grandes entreprises. La problématique est double parce que plus qu’une problématique économique, c’est une problématique de maintien, et de renouvellement, d’un réservoir de com- pétitivité permanente qui est au cœur des stratégies des entreprises de taille petite et moyenne.

Leur structure, leur mode de fonctionnement ont besoin d’une approche spécifique à chacune, voire difficilement reproductible, d’inventer un nouveau modèle de parcours stratégique, un parcours qui pourrait favoriser et s’appuyer sur la créativité des hommes travaillant au cœur de l’entreprise en privilégiant leur connaissance du terrain, du métier, c’est-à-dire du travail concret, et leur capacité à révéler puis à la traduire en force de propositions. Les Pme Pmi peuvent (doivent) faire appel à leurs ressources endogènes pour construire une intelligence compétitive, plus qu’une intelligence économique qui se situe plus au niveau des États.

3.2. Fractionnement, analyse, intégration : les fractures d’un processus anthropologique, informationnel et de communication

Dans chaque compartiment de notre appareillage épistémologique énoncé plus haut, nous relevons d’ores et déjà trois éléments en commun, certes présents à des degrés, volume divers et très certainement organisés, articulés dans un ordre peut être différent d’une situation à une autre. Ces points en commun sont le fractionnement, l’analyse, l’intégration qui tous trois mettent en œuvre un processus anthropologique, informationnel et de communica- tion. À chacun de ces points, nous y associons des mots-clés. Le fractionnement : il s’agit du territoire des idées, des propositions, des sources –disruption- ; l’analyse : il s’agit du territoire des idées, des sources, des contenus – approche japonaise - ; et l’intégration : il s’agit du territoire des propositions, des contenus, des synthèses – médiation/traduction -.

Dou (Op. Cit, p. 65) écrit à propos des sciences d’intégration « éléments moteur de la créativité, de l’innovation et de la maîtrise de la complexité qui nous entoure, celles-ci se développent rapidement dans tous les pays avancés14. Elles permettent en fait la liaison, le dialogue entre des experts de sciences très éloignées les unes des autres, mais dont les

« objets d’études » sont indispensables à la réalisation de grands projets ../.. ».

Avant de préciser, en quoi et pourquoi, notre étude a convoqué dans son appareillage épistémologique le cadre référentiel de la méthode de création de la connaissance (Nonaka et Takeuchi, 1997) qui soutiennent que le salarié est l’acteur principal de l’entreprise, et le pivot, « l’intégrateur », dans le passage de la créativité en innovation, nous allons opérer un glissement explicatif, double, qui va préciser pourquoi nous avons été amenés à utiliser un cadre communicationnel et de communication anthropologique.

14 Dou écrit «  la science française, par la structure verticale de son enseignement et de sa répar- tition en domaines souvent très cloisonnés, prend difficilement en compte les sciences horizon- tales et pluridisciplinaires. » (NDLR : les sciences d’intégration)

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4. Un cadre communicationnel et de communication anthropologique

D’après Winkin (Winkin, 2001, p. 128), la notion de communication permet de « penser » les phénomènes sociaux en termes processuels et utiliser un « cadre communicationnel », c’est tenter de réfléchir sur des données effectivement recueillies en termes de niveaux de complexité, de contextes multiples, de systèmes circulaires ../.. Puis Winkin (Op. Cit, p. 129) de redire « le travail de terrain définit l’anthropologie de la communication autant que sa plate-forme théorique. »

Notre position dans cette recherche est celle d’un observateur-participant : nos activités sont rendues publiques comme telles, sont soutenues plus ou moins par les personnes engagées dans la situation étudiée sans s’avancer plus loin dans la discussion « l’observation détruit la participation ; la participation exclut l’observation. » Winkin (Op. Cit, p.161). Et Goffman d’écrire (in Verhoeven, 1993, p343) en insistant sur la nécessité d’aller sur le terrain, et non s’enfermer dans un univers littéraire Winkin (Op. Cit, p. 109) «…/… La réalité ultime pour la science sociale n’est pas la vie sociale mais les écrits../.. Je ne pense pas qu’ils iront quelque part s’ils poursuivent dans cette voie parce que le corps des écrits d’un homme n’est pas la réalité et n’est pas la société. »

Goffman (op. cit) écrit et déclare « on ne peut pas parler de communication quand il ne s’agit que d’une information inférée de l’environnement. ». Et dans ce sens, nous avions écrit à propos de l’environnement et la construction de la réalité “actionnable”. (Bertacchini, 2010)15 Op.Cit en résultat du processus informationnel qui détermine notre perception. « L’environnement tel que nous le percevons, est notre invention. » (Von Föerster, 2003)16. “A growing body of new knowledge suggests that what we call reality is actually something we construct.” Et Morin d’écrire (2005, p 144) « Je suis d’accord avec von Foerster pour dire que les informations n’existent pas dans la nature. Nous les extrayons de la nature ; nous transformons les éléments et événements en signes, nous arrachons l’information au bruit à partir des redondances.

Bien entendu, les informations existent dès que des êtres vivants communiquent entre eux et interprètent leurs signes. Mais, avant la vie, l’information n’existe pas. »

La conscience planétaire, écologique, est liée à la cybernétique, née de la seconde guerre mondiale, en réaction contre elle (Bougnoux, 1993) et Serres (1990) dans le Contrat naturel, d’évoquer les lois puis de nous inviter à les suivre pour respecter notre environnement.

Certes, nous baignons au sein d’environnements variés, proche, intermédiaire et éloigné mais, comment, d’après nos pairs, nous les vivons puis comment l’intelligence compétitive associée à la créativité se situe dans cette réponse.

Si l’être vivant perçoit et selon Lévy (2002) compute le monde, cela signifie que l’indi- vidu projette sa réalité intérieure dans le monde, tout en étant pénétré par lui, par le biais d’une interaction circulaire qui met à mal le partage entre le sujet et l’objet.

L’être vivant s’auto organise, stipule lui-même son but, détermine ses critères propres de distinction, d’action et ‘calcule’ un milieu incertain en pratiquant un tri, une sélection ou traduction en visant la transformation d’un désordre en son ordre (Bougnoux, 1993)17.

15 Bertacchini, Yann., « Intelligence territoriale : une lecture retro-prospective. », Revue Internationale d’Intelligence territoriale, http://www.revue-r2i.com, Volume 2, numéro 1, 2010.

16 Foerster, H. von. Understanding Understanding : Essays on Cybernetics and Cognition, New York : Springer, p. 113, 2003.

17 Bougnous, Daniel., Sciences de l’information et de la communication, Larousse, collection « Textes essentiels », 1993.

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• le sujet auto organisé vit retranché derrière sa clôture informationnelle ou cognitive ;

• cette clôture informationnelle est elle-même produite par la clôture organisationnelle de l’organisme ;

• enfin, le vivant interprète les relations avec son milieu (Bougnoux, op. Cit) et ne les limite pas exclusivement à celles d’avec ses pairs.

4.1. La certaine incertitude quant à la règle du jeu, la manière de décrire le système et, sur le constructivisme ou La créativité, élément informationnel physique de la solidarité vécue

Les éléments épistémologiques précédents mettent l’accent sur l’approche relation- nelle, la pragmatique ou de sujet à sujet, ou lorsqu’en interagissant avec l’autre, nous découvrirons ainsi la certaine incertitude quant à la règle du jeu, la manière de décrire le système et, sur le constructivisme. Mucchielli (1998 et 2004,) propose une « approche communicationnelle compréhensive » d’un phénomène comme élément d’un système “en action”composé « d’acteurs et d’objets cognitifs externes et comme élément contribuant, dans un mouvement circulaire, à l’émergence d’un autre phénomène. ». Ce sera donc se situer dans le paradigme de la complexité, paradigme mis en lumière par les travaux d’E.

Morin (1991 et 2005 en réédition).

Est complexe ce qui ne peut se résumer en un maître mot, ce qui ne peut se ramener à une loi, ni se réduire à une idée simple. (Morin, 2005) ou “la réouverture des clôtures”(Bertacchini, Gramaccia, Girardot, 2006)18 nous invitent à re-chercher, au cas par cas, sur le terrain, immergé dans le milieu, l’inter, le maillage, les dispositifs, les faits sociaux et, l’action.

C’est pourquoi, comme l’expliquent Breton & Proulx (1989)19 « la communication constitue ainsi la dernière et la meilleure des idéologies ou des religions de rechange : idéologie de la conciliation universelle car elle ne se connaît pas d’ennemi, sinon le démon inévitable du bruit. ». Bougnoux (1993, p. 14) décrit le pivot de la relation partout où il pénètre « le modèle communicationnel pose la relation avant les termes de celle-ci. Il étudie non des choses mais des flux et remplace la vision sectorielle et statique du monde par l’approche de sa complexité dynamique. ».

Et pour faire illustration de notre titre « La créativité, élément informationnel physique de la solidarité vécue » en tant que perception, relation puis lien, et pour exposer le contexte dans lequel nous positionnons le terme de “créativité”dans notre recherche, nous citerons l’article de Lombardo, Bertacchini, Malbos (2006) écrit sur le passage de l’interaction20 dans une relation pédagogique à l’interactivité en situation d’apprentissage en explication du passage de la perception par une organisation d’un environnement appelant une réponse adaptative en termes de créativité à une mobilisation effective par les acteurs composant cette organisation.

18 Bertacchini, Yann., Girardot, Jean-Jacques., Gramaccia., Gino., « De l’intelligence territoriale : Théorie, Posture, Hypothèses, Définitions. », International Journal of Information Sciences for Decision Making, http://www.idsm.univ-tln.fr, numéro 26, 2006.

19 Breton, Philippe., Proulx, Serge., L’explosion de la communication : la naissance d’une nouvelle idéologie, La Découverte ! Boréal, Paris ! Montréal, 1989, 282.p.

20 Lombardo, E., Bertacchini, Y., Malbos, E., « De l’interaction dans une relation pédagogique à l’interac- tivité en situation d’apprentissage. », Revue International Journal of Information Sciences for Decision Making, http://www.univ-tln.fr , n° 24, 2006.

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La créativité, capacité –ressource latente endogène mobilisable- de création, d’imagi- nation se distingue de la création « action de donner l’existence, de tirer du néant. »

Dans le contexte de notre recherche, nous abordons la créativité comme l’art de « trans- former » cet ingrédient - l’imagination - en production de sens et de signes, en idées, en innovation, en produits ou en services innovants à l’échelle de la Pme/Pmi et nous nous attachons à souligner l’importance de savoir la susciter, la révéler, la traduire, la partager avec tous les acteurs de l’entreprise. Cette démarche implique une résonance sur la mentalité des hommes qui composent l’entreprise, une démarche de changement rendue acceptable afin de favoriser les échanges de compétences à partir de visions stratégiques.

Morin (2005, p 92) « Si vous avez le sens de la complexité vous avez le sens de la solida- rité ». Si la complexité, selon E. Morin nous présente une réalité multidimensionnelle tissée d’ordre et de désordre, il en va de même de la créativité et de ses techniques. À l’instar du principe de complexité solidaire qui enjoint de relier, tout en distinguant et tout en traitant l’incertitude, la créativité se nourrit des chemins de traverse. Nous pouvons citer l’une des plus connues d’entre elles, « le brainstorming », dont la traduction même « remue-méninges » (Alex Osborn, 195321) évoque l’entre-deux de l’ordre et du désordre. Irriguer la pensée, formuler les éléments, les idées, les rejoindre afin qu’allant vers les mêmes objectifs, ils se créent une identité propre, fidèles à la pensée d’E. Morin, « le tout est plus que la somme des parties ».

Ce détour « créatif » par les travaux d’E.Morin (1991), nous permet de mettre en perspective notre recherche, identifiant la possibilité à tout acteur au sein de l’entreprise, d’accéder aux informations, de les maîtriser et d’acquérir la possibilité de les articuler et de les organiser selon un schéma créatif qui serait propre à l’entreprise, reconnu par ses membres et révélé par un modèle intégrateur de techniques appropriées.

En conclusion : Le Tiers État organisationnel, l’interdisciplinarité et le salarié, acteurs principaux dans la conversion et la conversation pour la création de la connaissance

Ainsi pour Maurel, (201222), Nonaka et Takeuchi (1995) ont fait une synthèse des théories d’apprentissage organisationnel et ont élargi le cadre théorique d’Argyris et Schön (1978) en développant le volet connaissance. L’originalité de leur apport tient à la prise en compte simultanée de la connaissance explicite (mise en avant dans la culture occidentale) et de la connaissance tacite (valorisée dans la culture japonaise).

La connaissance tacite est caractérisée par Polanyi (1969 ; Polanyi, 1983) comme non verbalisée, non articulée, intuitive et donc difficilement transférable, contrairement notam- ment au formalisme logique des connaissances scientifiques. Elle comprend aussi une forte part de subjectivité dans l’appréhension de la réalité (croyances, valeurs, savoirs faire, intuitions, émotions). On se rapproche ici de la composante cognitive des représen-

21 Osborn, A.F., Applied imagination : principles and procedures of creative thinking, New York, Charles Scriber’s Sons, 1953.

22 Maurel, Pierre., « Signes, données, représentations spatiales : des éléments de sens dans l’élabora- tion d’un projet de territoire intercommunal », Application au territoire de Thau, Thèse de Doctorat, Université du Sud Toulon Var, juin 2012.

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tations sociales que Jodelet (1989)23 qualifie de “savoir de sens commun”, de “savoir naïf” ou encore de “savoir naturel”.

Les connaissances tacites sont donc les plus difficiles à régenter et à valoriser. Cet aspect est particulièrement important pour notre recherche où nous cherchons à mobiliser dans un processus d’intelligence compétitive le capital de connaissances disponibles, et donc mobilisables, dans l’organisation, notamment chez des acteurs détenteurs généralement de savoirs tacites (Cité par Maurel, Op. Cit et adapté de Herbaux, Bertacchini et al. 2007).

Au contraire, la connaissance explicite est transférable et explicable à travers des codes (langage courant, langages scientifiques ou techniques,…). Elle peut être stockée dans des artefacts matériels (documents, schémas, cartes, modèles, base de connaissances, …).

Le modèle de Nonaka et Takeuchi présente le processus de création de connais- sances sous la forme d’une spirale avec des allers-retours répétitifs entre connais- sances tacites et explicites, grâce à quatre formes de conversion :

• la socialisation ou conversion d’une connaissance tacite vers une nou- velle connaissance tacite, essentiellement par le partage des expériences personnelles,

• l’externalisation ou conversion d’une connaissance tacite en une connais- sance explicite dans un formalisme donné (données, informations, concepts, modèles, théories ...),

• la combinaison ou conversion d’une connaissance explicite en une autre connaissance explicite ; la connaissance est discutée, travaillée, reliée, repensée et réutilisée sous une autre forme (ex : comparaison, synthèse, réorganisation, généralisation, …),

• l’internalisation ou conversion d’une connaissance explicite en une connais- sance tacite par intériorisation/assimilation comme un schéma cognitif personnel (ex : grâce à des moyens d’exploration des connaissances et/ou facilitant la réflexion personnelle).

Figure 1 : Le modèle de la spirale pour la création des connaissances (adapté de Nonaka et Takeuchi 1995 et cité par Maurel, 2012)

23 Jodelet, Denise., Folies et représentations sociales, Introduction. Paris: Les Presses universitaires de France, 1989, 398 pp.

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« implicite / explicite » avec la dimension « individuel / collectif ».

Figure 2 : Typologie des connaissances -. (Adapté par Maurel, 2012).

L’acception la plus connue de la connaissance individuelle est celle qu’un individu développe dans son cerveau (embrained knowledge) et est capable de restituer explicitement, sous différentes formes sémiotiques. Mais une personne développe aussi des savoirs manuels avec son corps (embodied knowledge) difficilement transmissibles car ils ne nécessitent pas une conscience, une explicitation. Ils relèvent des savoirs tacites de Nonaka et Takeuchi.

Au sein d’un collectif, les connaissances sont souvent explicitées dans des textes ou autres supports scripto-visuels au moyen de différentes procédures. L’archétype en est la connaissance scientifique qui est formalisée dans des supports (articles, ouvrages, …) à la suite de procédures de légitimation et de validation par les pairs. Mais ces collectifs mobilisent

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aussi des connaissances implicites telles que les valeurs communes et les routines de travail.

Martinet (Op. Cit.) étend ensuite ce modèle en prenant en compte les contextes culturels et organisationnels auxquels la connaissance se rattache. Le schéma ci-dessous récapitule au centre les quatre types de connaissance déjà évoqués ci-dessus, au milieu les modèles organisationnels et les modalités de partage de la connaissance ainsi que leurs théoriciens, et en périphérie les différents modèles épistémologiques et des pays représentatifs. Ce découpage reste bien entendu très schématique et masque en réalité des situations plus contrastées. Mais il a surtout une portée heuristique en offrant un cadre d’analyse de la place de la connaissance en fonction de paramètres contextuels.

Figure 3 : les types de connaissances dans les organisations selon les contextes culturel et organisationnel (Maurel, 2012)

Ainsi, en France, le modèle dominant n° 2, qualifié de bureaucratique, repose sur une division rationnelle du travail et des connaissances associées, les interactions étant ensuite régulées par des procédures. Dans cette vision positiviste de la connaissance, la séparation entre recherche fondamentale (théorie), recherche appliquée (technique) et développement (innovation marchande) respecte une stricte hiérarchie. La recherche elle-même est très fortement cloisonnée entre disciplines scientifiques, l’interdisciplinarité étant considérée comme moins noble.

Dans le modèle 1, dit professionnel, la connaissance relève aussi d’une vision positi- viste avec des individus experts et rationnels, « des pros », tels les managers britanniques ou américains.

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Dans le modèle 3, dit en réseau, la connaissance est produite dans l’interaction entre les individus, guidée par les objectifs de l’action et sans les divisions hiérarchiques des deux premiers modèles. Ce modèle nécessite une proximité physique ou l’utilisation des NTIC et autres instruments pour compenser l’éloignement, qu’il soit géographique et/ou intellectuel. C’est le cas des clusters italiens. C’est ce que tente de reprendre actuellement les pôles de compétitivité français (Bertacchini, 2005), (Bouchet, Bertacchini, Noël, 2008), (Jacquet & Darmon 2005)24, supposant ainsi de réussir le difficile passage culturel du modèle 2 au modèle 3.

Dans le dernier modèle, dit communautaire, les connaissances sont incorporées dans la culture organisationnelle, dans les routines professionnelles et dans les réseaux socio- culturels. La dimension spirituelle, la sagesse y sont centrales. C’est surtout le cas des firmes japonaises mais aussi allemandes, voire africaines.

Cette analyse des systèmes de connaissance tirée du monde de l’entreprise montre tout de même que le rapport à la connaissance, la manière dont elle est produite, utilisée et partagée, dépendent profondément du contexte culturel, historique et organisationnel.

Les flux d’information permettent les allers-retours entre connaissances implicites (dans les mémoires des individus) et connaissances explicites contenues dans les artefacts (internalisation et externalisation du modèle de Nonaka et Takeuchi). Quand plusieurs personnes interagissent par le biais d’un artefact, les conflits de représentation d’une même réalité peuvent conduire à négocier un nouvel état cohérent de l’artefact partagé (équivalent à la combinaison du modèle de Nonaka et Takeuchi).

La communication directe entre les individus, non médiatée, correspond quant à elle à la socialisation entre connaissances tacites de Nonaka et Takeuchi.

Enfin, les méthodes prospectives permettent de mobiliser et de faire interagir les savoirs tacites et les savoirs explicites en alternant les quatre modes de conversion de connaissances décrits par Nonaka et Takeuchi et présentés précédemment [Nonaka, 1995 p.529].

Comme le soulignent de nombreux auteurs, cette conception de la cognition est fina- lement assez proche de celle développée en Extrême-Orient (Nonaka & Takeuchi, 1995) où les connaissances tacites (sensations internes, perceptions externes, façons de voir ou de sentir les choses) occupent une place importante, où la connaissance ne se limite pas à un code symbolique. Pour Nonaka et Takeuchi (Op. Cit.), Les savoirs professionnels plus facilement mobilisables dans les échanges qui se produisent au sein de Distic sont ceux qui sont déjà codifiés (on rejoint ici la distinction entre savoirs explicites et savoirs tacites de Nonaka et Takeuchi, 1995) pour lesquels il est plus facile dans l’espace public d’apporter la preuve de leur véracité. Ces savoirs professionnels mobilisables peuvent aussi relever de compétences particulières (maîtrise de concepts techniques ou théoriques dans certains domaines, maîtrise d’outils de recherche documentaire, …) pour acquérir de nouvelles connaissances. Enfin, des personnes peuvent aussi se regrouper et mutualiser leurs savoirs respectifs, explicites ou tacites, pour développer une capacité d’expertise collective.

24Jacquet, Nicolas., Darmon, Daniel., Les pôles de compétitivité : le modèle français, Les Études de La Documentation Française, 123.p, 01/12/2005.

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