C
OMMENTAIRE SUR L’
ARTICLE DEO
UANESSAB
OUBSIL ETK
AYLEIGHC
ARABAJALImplications of globalization for distance education in the United States1
Les lectures du texte de Ouanessa Boubsil et Kayleigh Carabajal, « Implications of globalization for distance education in the United States » parallèlement à celle du texte de Gaëtan Tremblay « La formation à distance en contexte de globalisation. Perspectives francophones » frappent par les contrastes qui s’en dégagent, dans la façon dont les auteurs définissent ou interprètent la notion de
« globalisation », et dans leur façon d’analyser et synthétiser les travaux publiés en langue américaine d’une part, française de l’autre.
Les explorations dans l’un et l’autre espace linguistiques et culturels ainsi développées côte à côte dans ce numéro de D&S, les disparités et les complémentarités qui en ressortent, soulignent plus avant l’intérêt d’étudier la diversité des enjeux de la globalisation.
En effet, Gaëtan Tremblay constate que les textes publiés dans D&S et abordant des perspectives globales « traitent d’une manière ou d’une autre de ce qui se passe hors de France en matière de formation à distance, de la perméabilité des frontières, des relations et des comparaisons entre pays, de la libéralisation et de l’intensification des échanges économiques, de la régulation par des accords et des instances internationales ». Y a-t-il alors une certaine cohérence et une quasi continuité territoriale si Ouanessa Boubsil et Kayleigh Carabajal définissent la globalisation comme la nécessaire diffusion du modèle de l’enseignement supérieur américain (American Higher Education, AHE) dans le reste du monde ? S’interroger sur ce que font les autres d’une part, rationaliser et faire partager ce qui est perçu par les deux auteurs comme une excellence, de l’autre ?
Ou bien est-il juste temps que les travaux et études se rencontrent et se reconnaissent ?
Revenons sur le seul texte de Boubsil et Carabajal. Les deux auteurs placent d’emblée le modèle américain comme étant celui « à globaliser », et s’interrogent sur la façon d’en assurer la persistance. D’un point de vue européen, et français, il est intéressant de noter qu’il n’est pratiquement pas fait référence à l’Europe, alors que d’autres régions du monde sont évoquées, concernant divers points : modèle du campus, financement, etc.
Des questions sont posées, surtout perçues comme des obstacles à une globalisation désirable, mais elles sont fondamentales pour le développement de l’enseignement à distance – quels que soient les objectifs de ce développement –
1. Michael G. Moore, Handbook of Distance Education, 2007.
Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur ds.revuesonline.com
714 D&S – 7/2009. À la croisée des recherches
dans la mesure où l’enseignement à distance, par essence, franchit les frontières.
Par exemple, les obstacles linguistiques, l’innovation pédagogique à l’occidentale (pourquoi l’imposer ailleurs), les spécificités culturelles d’une formation (qui peuvent ne pas être compréhensibles dans d’autres contextes), ou, la pertinence locale, et non universelle, des contenus.
Pour conclure cette brève approche de la synthèse faite par les deux auteurs du texte américain, l’identification de ce qui leur semble être des freins à la diffusion du modèle américain fournit une intéressante analyse des différents enjeux de l’enseignement à distance aujourd’hui, à l’échelle régionale comme internationale ou globale.
Martine VIDAL Cned- DG Martine.vidal@cned.fr
Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur ds.revuesonline.com