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Problèmes elliptiques à données peu régulières, applications

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Academic year: 2021

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Jean-Pierre Loheac

To cite this version:

Jean-Pierre Loheac. Problèmes elliptiques à données peu régulières, applications. Mathématiques

[math]. Université Claude Bernard - Lyon I, 2002. �tel-00002062�

(2)

´

Ecole Centrale de Lyon Universit´e Claude-Bernard Lyon 1 Document de synth`ese pour l’habilitation `a diriger des recherches

Probl`

emes elliptiques

`

a donn´

ees peu r´

eguli`

eres

Applications

Jean-Pierre Loh´

eac

15 novembre 2002

Jury

:

Christophe Cheverry Universit´e Claude-Bernard Lyon 1 Sam Howison University of Oxford

Vilmos Komornik Universit´e Louis-Pasteur Strasbourg Mohand Moussaoui Ecole Centrale de Lyon´

Michel Pierre Ecole Normale Sup´´ erieure de Cachan Michelle Schatzman C.N.R.S., Universit´e Claude-Bernard Lyon 1 Marius Tucsnak Universit´e Henri-Poincar´e Nancy 1

Enrique Zuazua Universidad Aut´onoma de Madrid

Rapporteurs

:

Sam Howison Vilmos Komornik Enrique Zuazua

(3)
(4)

Table des mati`

eres

1 Singularit´es de probl`emes mixtes 9

1.1 Introduction . . . 9

1.2 Un exemple bi-dimensionnel . . . 11

1.3 Cas d’une interface rectiligne . . . 11

1.4 Cas g´en´eral . . . 12

1.5 Etude de quelques int´egrales fronti`eres . . . .´ 13

2 Stabilisation fronti`ere de diverses ´equations des ondes 17 2.1 Introduction . . . 17

2.2 Stabilisation fronti`ere de l’´equation des ondes . . . 18

2.2.1 Cas lin´eaire . . . 18

2.2.2 Cas non lin´eaire . . . 20

2.3 Stabilisation fronti`ere de probl`emes coupl´es . . . 21

2.3.1 Syst`eme d’´equations des ondes coupl´ees . . . 21

2.3.2 Structure vibrante pluridimensionnelle . . . 22

3 Stabilisation fronti`ere du syst`eme ´elastodynamique 25 3.1 Introduction . . . 25

3.2 Utilisation du feedback “naturel” . . . 26

3.2.1 Cas isotrope . . . 26

3.2.2 G´en´eralisations `a quelques cas anisotropes . . . 28

3.3 Stabilisation fronti`ere en pr´esence de singularit´es . . . 29

3.3.1 Une relation du type Rellich . . . 30

3.3.2 Stabilisation fronti`ere du syst`eme ´elastodynamique . . . 31

4 Probl`eme de Stokes-Leibenson pour un ´ecoulement de Hele-Shaw 33 4.1 Introduction . . . 33

4.2 Pr´esentation du probl`eme . . . 34

4.3 M´ethode de Helmholtz-Kirchhoff . . . 34

4.4 Un r´esultat d’existence et d’unicit´e . . . 36

5 Etude num´´ erique du probl`eme de Stokes-Leibenson 39 5.1 Introduction . . . 39

5.2 M´ethode de type Galerkin . . . 39

5.3 Mod`ele quasi-contour . . . 41

5.4 Quelques exp´eriences num´eriques . . . 43

(5)
(6)

Remerciements

Je remercie tr`es vivement Sam Howison, Vilmos Komornik et Enrique Zuazua pour le grand int´erˆet qu’ils ont port´e sur mon travail en acceptant d’ˆetre les rapporteurs de cette th`ese d’habilitation. Je remercie aussi Michelle Schatzman, Christophe Cheverry, Mohand Moussaoui, Michel Pierre et Marius Tusznak qui me font l’honneur de participer au Jury.

Ce travail est issu de collaborations qui se sont r´ev´el´ees amicales et scientifiquement fructueuses. Mais d’abord, je tiens `a t´emoigner ici ma profonde gratitude `a Michelle Schatzman qui a su guider avec patience et pertinence mes premiers pas en recherche. Qu’elle ait accept´e si spontan´ement de participer `

a ce jury constitue un t´emoignage d’amiti´e auquel je suis tr`es sensible.

Je suis ´egalement tr`es reconnaissant envers Mohand Moussaoui, qui m’a chaleureusement encourag´e `a me lancer sur la plupart des sujets pr´esent´es dans ce m´emoire, et dont la grande disponibilit´e m’a permis de m’initier `a la th´eorie des singularit´es.

Sur les questions de stabilisation, j’ai eu le plaisir de travailler avec Amar Heminna, qui a fortement contribu´e `a ma compr´ehension du syst`eme de l’´elasticit´e, et avec deux jeunes chercheurs, Rabah Bey et Romain Brossard, dont la curiosit´e, l’enthousiasme et les progr`es sont de r´eelles stimulations.

Je souhaite aussi remercier Alexandre Demidov qui lors de l’une de ses visites `a Lyon, m’a propos´e d’´etudier certains ´ecoulements de Hele-Shaw et leur simulation num´erique. Ce travail est encore en d´eveloppement et c’est avec plaisir que je poursuis cette collaboration.

J’ai ´eprouv´e un vif int´erˆet `a discuter avec mes coll`egues “contrˆoleurs” lors des journ´ees de contrˆole organis´ees par les Universit´es de Besan¸con, Metz, Nancy et Strasbourg.

Enfin, je remercie mes coll`egues du laboratoire MAPLY et du d´epartement Math´ematiques Infor-matique de l’ ´Ecole Centrale de Lyon dont l’amiti´e constante a ´et´e un encouragement `a pr´esenter cette th`ese.

(7)
(8)

Introduction

Ce document pr´esente des travaux que j’ai r´ealis´es entre 1997 et 2002 au laboratoire de Math´ematiques Appliqu´ees de Lyon (MAPLY, UMR CNRS 5585). On peut distinguer deux th`emes principaux : – les probl`emes de stabilisation fronti`ere de syst`emes distribu´es,

– la simulation d’´ecoulements de Hele-Shaw `a source ponctuelle.

Ces deux questions font intervenir des probl`emes elliptiques `a donn´ees peu r´eguli`eres.

Dans le premier cas, le domaine de l’op´erateur consid´er´e est d´efini `a partir d’un probl`eme elliptique avec conditions aux limites mˆel´ees. Le changement de conditions aux limites peut g´en`erer des singularit´es, ce qui apporte quelques difficult´es dans l’obtention de certaines estimations n´ecessaires `a la stabilisation de la solution au moyen d’un feedback d´efini sur la fronti`ere. Cette situation est ´etudi´ee pour l’´equation des ondes ainsi que pour le syst`eme ´elastodynamique.

Dans le second cas, on consid`ere le probl`eme de Stokes-Leibenson pour des ´ecoulements de Hele-Shaw, o`u apparaˆıt une ´equation de Laplace dont le second membre est une distibution de Dirac. On introduit une mod´elisation sp´ecifique utilisant la m´ethode de Helmholtz-Kirchhoff. Cette d´emarche conduit `a un r´esultat d’existence et d’unicit´e locales et `a la construction d’un mod`ele discret. Les essais num´eriques effectu´es permettent de conjecturer certaines propri´et´es qualitatives de ces ´ecoulements.

Le premier axe de ce travail a ´et´e r´ealis´e avec le soutien de la r´egion Rhˆone-Alpes dans le cadre du projet “Math´ematiques appliqu´ees aux syst`emes dynamiques complexes”. Deux ´etudiants en th`ese y ont particip´e, Rabah Bey (th`ese soutenue en 2000) et Romain Brossard (d´ebut de th`ese en 2001). De plus, une collaboration s’est d´evelopp´ee avec Amar Heminna, chercheur `a l’Universit´e Houari Boum´edi`ene (Alger). Le second est le fruit d’une collaboration avec Alexandre S. Demidov, professeur `a l’Universit´e d’´Etat de Moscou, dans le cadre d’un projet PICS.

Ce document est organis´e en cinq chapitres.

• Le chapitre 1 concerne l’´etude des singularit´es d’un probl`eme elliptique avec conditions aux limites mˆel´ees.

• Le chapitre 2 est une application directe du pr´ec´edent au probl`eme de la stabilisation fronti`ere de diverses ´equations des ondes.

• Au chapitre 3, on ´etudie la stabilisation fronti`ere des syst`emes ´elastodynamiques, d’abord en l’absence de singularit´es et en utilisant le feedback “naturel” de Lagnese, puis en pr´esence de singularit´es et en utilisant un feedback inpir´e du cas de l’´equation des ondes.

• Le chapitre 4 est consacr´e aux aspects th´eoriques du probl`eme de Stokes-Leibenson pour les ´ecoulements de Hele-Shaw.

• Au chapitre 5, on pr´esente la construction du mod`ele quasi-contour pour la r´esolution approch´ee de ce probl`eme et on donne quelques r´esultats num´eriques issus de sa mise en œuvre.

(9)

• Bey, R., Heminna, A., Loh´eac, J.P. 2000 Stabilisation fronti`ere du syst`eme de l’´elasticit´e. Nouvelle approche. C.R. Acad. Sci. Paris, s´erie I Math., 330, 563–566. [6]

• Bey, R., Heminna, A., Loh´eac, J.P. 2001 Stabilisation fronti`ere du syst`eme de l’´elasticit´e lin´eaire anisotrope. C.R. Acad. Sci. Paris, s´erie I Math., 333, 1083–1088. [7]

• Bey, R., Heminna, A., Loh´eac, J.P. 2001 Boundary stabilization of the linear elastodynamic system with variable coefficients. Electron. J. differential equations, 78, 1–23. [8]

• Bey, R., Heminna, A., Loh´eac, J.P. 2002 Boundary stabilization of the linear elastodynamic system by a Lyapunov-type method. Revista Math. Univ. Complutense Madrid, `a paraˆıtre. [9] • Bey, R., Loh´eac, J.P., Moussaoui, M. 1999 Singularities of the solution of a mixed problem

for a general second order elliptic equation and boundary stabilization of the wave equation. J. Math. pures et appli., 78, 1043–1067. [10]

• Bey, R., Loh´eac, J.P., Moussaoui, M. 1998 Stabilisation non lin´eaire de l’´equation des ondes. CNRS UMR 5585 MAPLY. Pr´epublication 282.

http://maply.univ-lyon1.fr/publis/publiv/1998/publis.html [11]

• Bey, R., Loh´eac, J.P., Moussaoui, M. 1999 Nonlinear boundary stabilization of the wave equation. Partial differential equations, theory and numerical solution. Chapman & Hall/CRC Res. Notes Math., 406, 45–48. [12]

• Bey, R., Loh´eac, J.P., Moussaoui, M. 2000 Boundary stabilization of coupled wave equations. Mathematical and numerical aspects of wave propagation. SIAM, 1001–1005. [13]

• Brossard, R., Loh´eac, J.P. 2002 Stabilisation fronti`ere du syst`eme de l’´elasticit´e dans un poly-gone plan. En pr´eparation. [14]

• Demidov, A.S., Loh´eac, J.P. 2001 A quasi-contour model of the Stokes-Leibenson problem for Hele-Shaw flows. CNRS UMR 5585 MAPLY. Pr´epublication 328.

http://maply.univ-lyon1.fr/publis/publiv/2001/publis.html [20]

• Demidov, A.S., Loh´eac, J.P. 2002 Some attractive submanifold in a space of contours for Stokes-Leibenson problem. En pr´eparation. [21]

(10)

Chapitre 1

Singularit´

es de probl`

emes mixtes

Ce chapitre est consacr´e `a l’´etude des singularit´es d’un probl`eme elliptique g´en´eral du second ordre, g´en´er´ees par des conditions aux limites mˆel´ees. Il correspond `a l’article [10].

1.1

Introduction

Soit Ω un ouvert connexe de Rn (n≥ 3) tel qu’au sens de Neˇcas [72],

∂Ω est de classeC2. (1.1) Nous consid´erons une partition (∂ΩD, ∂ΩN) de la fronti`ere ∂Ω de cet ouvert telle que (cf. figure 1.1)

∂Ω = ∂ΩD∪ ∂ΩN, ∂ΩD∩ ∂ΩN =∅ , ∂ΩD∩ ∂ΩN = Γ , mes(∂ΩD)6= 0 , mes(∂ΩN)6= 0 ;

il existe un voisinage Ω′

de Γ tel que ∂Ω∩ Ω

est une vari´et´e de classeC3 de codimension 1 ;

Γ est une vari´et´e de classeC3 de codimension 2 .

(1.2)

Dans la suite cette vari´et´e Γ sera appel´ee “l’interface”. Le probl`eme aux limites consid´er´e s’´ecrit

  

−div(A∇u) + b.(∇u) + cu = f , dans Ω ; u = 0 , sur ∂ΩD;

∂νAu = 0 , sur ∂ΩN;

(1.3)

o`u A, b, c d´ependent de la position, A = (aı) ´etant une matrice n×n sym´etrique d´efinie positive, b = (bı)

un vecteur de Rn, c un r´eel. Ici, ∂

νA d´esigne la d´eriv´ee conormale associ´ee `a la matrice A.

On rencontre ce type de probl`eme lorsqu’on mod´elise des ph´enom`enes li´es `a la stabilisation ou `a la contrˆolabilit´e de syst`emes m´ecaniques. Il est bien connu que, mˆeme si le second membre f est tr`es r´egulier, la solution de (1.3) n’est pas n´ecessairement r´eguli`ere au voisinage de Γ.

Nous supposons ici que :

∀(ı, ) ∈ {1, 2, . . . , n}2, a

ı∈ C2(Ω) , (1.4)

∀x ∈ Ω , A(x) est une matrice sym´etrique,

∃α > 0 , ∀x ∈ Ω , ∀ξ ∈ Ω , (A(x)ξ).ξ ≥ α|ξ|2. (1.5)

∀ı ∈ {1, 2, . . . , n} , bı∈ L∞(Ω) ,

c∈ L∞

(Ω) et ∃β ≥ 0 , ∀x ∈ Ω , c(x) ≥ β . (1.6)

f ∈ L2(Ω) . (1.7)

On sait que si β est assez grand et si les hypoth`eses (1.1), (1.2), (1.4)–(1.7) sont satisfaites, le probl`eme (1.3) est bien pos´e. Sa formulation variationnelle s’´ecrit

Trouver u∈ V tel que : ∀v ∈ V , a(u, v) = L(v) ; 9

(11)

Ω Γ δΩ δΩ D N

Figure 1.1: Un exemple d’ouvert Ω.

avec V ={v ∈ H1(Ω) / v = 0 , sur ∂ΩD} , a(u, v) = Z Ω (A∇u).∇v dx + Z Ω (b.∇u) v dx + Z Ω cuv dx , L(v) = Z Ω f v dx .

On peut appliquer le th´eor`eme de Lax-Milgram et on obtient que l’unique solution u satisfait

kukH1(Ω)≤ CkfkL2(Ω). (1.8)

La constante C ci-dessus est ´evidemment ind´ependante de u et f .

Pour ´etudier la r´egularit´e de u, on remarque que u satisfait le probl`eme suivant.    −div(A∇u) = F , dans Ω ; u = 0 , sur ∂ΩD; ∂νAu = 0 , sur ∂ΩN; (1.9)

o`u le second membre, F = f− b.(∇u) − cu, appartient `a L2(Ω).

Alors, sous les hypoth`eses (1.1), (1.2), (1.4)-(1.7), la m´ethode des quotients diff´erentiels due `a Niremberg (voir par exemple [58]) conduit au r´esultat de “r´egularit´e int´erieure” suivant

∀ω ⋐ Ω , u ∈ H2(ω) et

kukH2(ω)≤ CkfkL2(Ω). (1.10)

De la mˆeme fa¸con, on peut ´etablir un r´esultat de “r´egularit´e fronti`ere” : ∀x ∈ ∂Ω \ Γ , ∃R > 0 : u ∈ H2(Ω∩ Bn(x, R)) et kukH2(Ω∩B

n(x,R))≤ CkfkL2(Ω), (1.11)

o`u Bn(x, R) d´esigne la boule ouverte de centre x et de rayon R. En particulier, R doit ˆetre choisi assez

petit pour que Bn(x, R)∩ Γ = ∅. Comme dans (1.8), les constantes C apparaissant dans (1.10) et (1.11)

sont ind´ependantes de u et f .

Le r´esultat (1.11) peut s’´etablir en deux ´etapes :

• en utilisant des quotients diff´erentiels, on ´etablit la r´egularit´e H1 des d´eriv´ees tangentielles de u,

• on obtient ensuite la r´egularit´e H1 de la d´eriv´ee normale de u en remarquant que cette question

se r´eduit `a montrer que la d´eriv´ee seconde de u dans la direction normale est localement de carr´e int´egrable. Ceci s’obtient en exprimant cette d´eriv´ee seconde en fonction de div(A∇u), qui appar-tient `a L2(Ω), et de d´eriv´ees des d´eriv´ees tangentielles de u consid´er´ees pr´ec´edemment.

Ce calcul n’est plus valide en un point de Γ. En effet, la technique des quotients diff´erentiels ne permet d’´etablir la r´egularit´e H1 des d´eriv´ees de u que dans les seules directions tangentes `a Γ. L’´equation

elliptique ne suffit pas `a conclure quant `a la r´egularit´e H1des d´eriv´ees de u dans le plan orthogonal `a Γ.

Notre but est donc d’´etudier la r´egularit´e de u et d’en d´eterminer la structure au voisinage de l’interface Γ, de mani`ere `a d´eduire certaines propri´et´es utiles dans le cadre du probl`eme de la stabilisation fronti`ere de l’´equation des ondes, comme cela est fait dans [27].

(12)

11 Ω δΩ δΩ 0N 0D 0

Figure 1.2: Cas du demi-disque.

1.2

Un exemple bi-dimensionnel

On remplace Ω par le demi-disque sup´erieur donn´e ici en coordonn´ees polaires (voir figure 1.2) : Ω0={(r, θ) / 0 < r < 1 , 0 < θ < π} .

On d´efinit une partition de la fronti`ere de Ω0 par

∂Ω0N ={(r, π) / 0 < r < 1} , ∂Ω0D= ∂Ω0\ ∂Ω0N. Soit f dans L2(Ω 0) et consid´erons le probl`eme    −∆u = f , dans Ω0; u = 0 , sur ∂Ω0D; ∂νu = 0 , sur ∂Ω0N. (1.12)

On sait que la solution de ce probl`eme (1.12) n’est pas toujours dans H2(Ω

0) grˆace au contre-exemple

propos´e par Shamir [84] :

Us(r, θ) = r1/2̺(r) sin

µ θ 2

, (1.13)

o`u ̺ est une fonctionC

`

a support compact contenu dans [−ρ, ρ] ⊂ (−1, 1), pour ρ > 0, aussi petit qu’on le veut, et telle que : ̺(r) = 1, dans un voisinage de 0.

En utilisant les r´esultats obtenus par Grisvard [26], on peut d´ecrire pr´ecis´ement la solution de (1.12). Dans ce but, on associe `a Usl’´el´ement S∗ de L2(Ω0) d´efini par

S∗ (r, θ) = 1 π(r −1/2 − r1/2) sinµ θ 2 ¶ . On obtient alors le r´esultat suivant.

Th´eor`eme 1.1 — Si f ∈ L2(Ω

0), la solution variationnelle u de (1.12) peut ˆetre d´ecompos´ee en la

somme d’une partie r´eguli`ere, Ur∈ H2(Ω0), et d’une partie singuli`ere, ηUs, o`u Us est d´efinie par (1.13)

et η est une constante d´ependant de la seule donn´ee f : η =

Z

Ω0

f S∗

dx .

1.3

Cas d’une interface rectiligne

Le th´eor`eme 1.1 ci-dessus a ´et´e ´etendu par Moussaoui [69] au cas d’un ouvert cylindrique de la forme : Ω = Rn−2× Ω0, avec ∂ΩD= Rn−2× ∂Ω0D, ∂ΩN = Rn−2× ∂Ω0N,

et pour le probl`eme suivant pos´e dans Ω :    −∆u = f , dans Ω ; u = 0 , sur ∂ΩD; ∂νu = 0 , sur ∂ΩN; (1.14)

(13)

• pour tout ı ∈ {1, 2, . . . , n − 2}, ∂ıu appartient `a H1(Ω),

• u s’´ecrit u = Ur+ η⊗ Us, avec : Ur∈ L2(Rn−2, H2(Ω0)) , η∈ H1/2(Rn−2) , Us satisfait (1.13).

De plus, il existe une constante C > 0, ind´ependante de u et f , telle quek∂ıukH1(Ω)(ı = 1, 2, . . . , n− 2),

kUrkL2(Rn−2,H2(Ω

0)) etkηkH1/2(Rn−2) sont major´es par CkfkL2(Ω).

1.4

Cas g´

en´

eral

Nous avons ´etendu le th´eor`eme 1.2 sous deux aspects :

• le probl`eme consid´er´e est un probl`eme elliptique plus g´en´eral (1.3),

• le deuxi`eme aspect concerne la g´eom´etrie de l’ouvert dans lequel le probl`eme est pos´e (conditions (1.1), (1.2)).

Avant d’´enoncer ce r´esultat, introduisons quelques notations. La norme euclidienne de Rn sera not´ee par

|.|. Pour x ∈ Rn et R > 0, on note B

n(x, R) la boule ouverte

de centre x et de rayon R et, pour ρ > 0 on d´efinit les ensembles (voir figure 1.3) : Bn(ρ) = Bn(O, ρ) , B+ n(ρ) ={x ∈ Bn(O, ρ) / xn> 0} , C(ρ) = Bn−2(ρ)× B2(ρ) , C+(ρ) = {x ∈ C(ρ) / xn> 0} , ∂C+(ρ) : la fronti`ere de C+(ρ) , ∂CN+(ρ) ={x ∈ ∂C+(ρ) / x n−1< 0 , xn = 0} , ∂CD+(ρ) = ∂C+(ρ) \ ∂CN+(ρ) .

Le r´esultat principal ´enonc´e ci-dessous montre qu’`a un diff´eomorphisme pr`es, la solution de (1.3) poss`ede, au voisinage de l’interface Γ, une structure analogue `a celle d´ecrite dans le th´eor`eme 1.2.

Th´eor`eme 1.3 — Soit Ω un ouvert born´e connexe de Rn. Sous les hypoth`eses (1.1), (1.2), (1.4)–(1.7),

pour tout point x0 de Γ, il existe ρ > 0 et un diff´eomorphisme de classe C2, Θ, d´efini sur un voisinage

W de x0, `a valeurs dans C(ρ) tels que

Θ(x0) = O , Θ(W∩ Ω) = C+(ρ) , Θ(W∩ ∂ΩN) = ∂CN+(ρ) , Θ(W∩ ∂ΩD) ={y ∈ ∂C+(ρ) / yn−1> 0 , yn = 0} , Θ(W∩ Γ) = {y ∈ ∂C+(ρ) / y n−1= yn = 0} ,

et la solution variationnelle u de (1.3) satisfait

• pour tout ı ∈ {1, 2, . . . , n − 2}, ∂ı(u◦ Θ−1) appartient `a H1(C+(ρ)),

• localement, on peut ´ecrire : u = (Ur+ η⊗ Us)◦ Θ , dans W ∩ Ω, avec

Ur∈ L2(Bn−2(ρ), H2(B2+(ρ))) , η∈ H1/2(Bn−2(ρ)) , Us satisfait (1.13) .

De plus, il existe une constante C > 0, ind´ependante de u et f , telle que k∂ı(u◦ Θ−1)kH1(C+(ρ))

(ı = 1, 2, . . . , n− 2), kUrkL2(B

n−2(ρ),H2(B2+(ρ))) etkηkH 1/2(B

n−2(ρ)) sont major´es par CkfkL2(Ω).

La d´emonstration de ce r´esultat est assez technique. Il s’agit d’effectuer des changements de coordonn´ees locales au moyen de diff´eomorphismes et de mettre en œuvre des proc´ed´es de localisation dont voici les principales ´etapes.

1. Multiplier u par une fonctionC∞

`a support compact valant 1 sur un voisinage du point consid´er´e sur l’interface,

(14)

13 x 1 x 2 x 3 δΩ δΩ Γ O N D x 0

Figure 1.3: Un voisinage d’un point de l’interface et son image par Θ (cas tridimensionnel).

3. s’assurer que le second membre obtenu a la r´egularit´e suffisante (L2) ainsi que les conditions sur la fronti`ere,

4. construire un rel`evement H2 de ces conditions aux limites.

Bien sˆur, l’application d’un diff´eomorphisme local modifie l’expression de l’op´erateur elliptique. A l’issue de chaque ´etape, on obtient que u s’exprime localement comme la somme d’un terme r´egulier (H2) et de

la solution d’un nouveau probl`eme elliptique avec conditions mixtes sur la fronti`ere.

Ainsi, on obtient finalement que u, au voisinage du point de l’interface consid´er´e, est ´egal `a la somme d’une partie r´eguli`ere (H2) et de la solution d’un probl`eme du type :

   −div( ˜A∇ ˜U ) = ˜G , dans C+ρ) ; ˜ U = 0 , sur ∂CD+(˜ρ) ; ∂νA˜U = 0 ,˜ sur ∂C + N(˜ρ) .

On v´erifie ensuite que ˜A est assez r´egulier de sorte que la solution du probl`eme ci-dessus peut ˆetre consid´er´ee comme une perturbation H2de la solution d’un probl`eme du type suivant.

   −∆ ˜U = ˜H , dans C+ρ) ; ˜ U = 0 , sur ∂CD+(˜ρ) ; ∂νU = 0 ,˜ sur ∂CN+(˜ρ) .

Ceci ram`ene au cas ´etudi´e au th´eor`eme 1.2. On revient ensuite `a la solution u du probl`eme (1.3) en appliquant les diff´eomorphismes inverses.

1.5

Etude de quelques int´

´

egrales fronti`

eres

Le th´eor`eme 1.3 compl`ete les r´esultats de r´egularit´e fronti`ere de la solution u du probl`eme (1.3) et permet ainsi le calcul de certaines int´egrales fronti`eres. On obtient d’abord le r´esultat suivant.

Th´eor`eme 1.4 — Sous les hypoth`eses (1.1), (1.2), (1.4)–(1.7), la solution variationnelle u du probl`eme (1.3) est telle que d(., Γ)1/2|∇u|

/∂Ωappartient `a L2(∂Ω) et il existe C > 0, ind´ependant de u et f , tel que

Z

∂Ω

d(x, Γ)|∇u|2ds

≤ Ckfk2 L2(Ω).

On d´emontre d’abord ce r´esultat dans le cas d’une interface rectiligne, en distinguant les n− 2 premi`eres coordonn´ees du gradient de u des deux derni`eres o`u intervient la singularit´e d´ecrite au th´eor`eme 1.2. Dans le cas g´en´eral, on utilise la compacit´e de l’interface Γ.

En chaque point de Γ, on construit le voisinage (qu’on peut supposer ouvert) issu du th´eor`eme 1.3. Ceci fournit un recouvrement de Γ par des ouverts. On en extrait un sous-recouvrement fini, auquel on associe une partition de l’unit´e sur Γ.

Grˆace `a cette partition de l’unit´e, on ram`ene le calcul de l’int´egrale consid´er´ee au calcul d’un nombre fini d’int´egrales locales dans lesquelles apparaissent les singularit´es d´ecrites au th´eor`eme 1.3. L’utilisation des diff´eomorphismes locaux permet de ramener chacun de ces calculs au cas de l’interface rectiligne.

(15)

δΩ D τ ν x δΩ N γ( , ε)x

Figure 1.4: Les vecteurs unitaires ν = ν(x) et τ = τ (x) en un point x de l’interface Γ.

Une autre application est une g´en´eralisation de la relation de Rellich [81] utilis´ee de mani`ere cruciale dans l’´etude de la stabilisation fronti`ere de l’´equation des ondes par la m´ethode des multiplicateurs (voir au chapitre suivant).

Avant de donner ce r´esultat, introduisons quelques notations. Pour un point fix´e x0 dans Rn, on d´efinit

la fonction m de Rn dans Rn par :

m(x) = x− x0.

Le domaine Ω satisfaisant les hypoth`eses (1.1), (1.2), on d´efinit en tout point x de l’interface Γ le vecteur τ = τ (x), unitaire, normal `a Γ, tangent `a ∂Ω dirig´e de ∂ΩN vers ∂ΩD. On pourrait aussi d´efinir τ comme

le vecteur unitaire normal sortant de ∂ΩN, consid´er´e comme ouvert de fronti`ere Γ contenu dans ∂Ω (voir

figure 1.4).

Avec ces notations, on obtient une formule de type Rellich.

Th´eor`eme 1.5 — Si les hypoth`eses (1.1) et (1.2) sont satisfaites et si m.ν = 0 sur Γ, alors tout ´el´ement u de H1(Ω) tel que ∆u∈ L2(Ω) , u/∂ΩD ∈ H 3/2(∂Ω D) , ∂νu/∂ΩN ∈ H 1/2(∂Ω N) , satisfait (m.ν)|∇u|2∈ L1(∂Ω) . On peut d´efinir ζ∈ H1/2(Γ) tel que

2 Z Ω ∆u(m.∇u) dx = (n − 2) Z Ω|∇u| 2dx + 2Z ∂Ω ∂νu(m.∇u) ds − Z ∂Ω (m.ν)|∇u|2ds +π 4 Z Γ (m.τ )|ζ|2dγ .

On construit d’abord un rel`evement ˜u des conditions au bord dans H2(Ω). U = u− ˜u est alors solution

d’un probl`eme du type (1.3). Ainsi, u a la structure d´ecrite au th´eor`eme 1.3.

L’hypoth`ese “m.ν = 0 sur Γ” permet de montrer que|(m.ν)(x)| ≤ Cd(x, Γ). On obtient alors le premier r´esultat en utilisant le th´eor`eme 1.4.

Pour obtenir, la relation int´egrale, on applique la relation de Rellich `a u dans l’ouvert Ω priv´e d’un voisinage de Γ (voir figure 1.4) :

Ω′

ε={x ∈ Rn/ d(x, Γ) < ε} .

Ceci est possible car grˆace `a (1.10) et (1.11), u est localement H2 en tout point de la fermeture de

Ωε= Ω\ Ω′ε. On obtient 2 Z Ωε ∆u(m.∇u) dx = (n − 2) Z Ωε |∇u|2dx + 2Z ∂Ωε ∂νu(m.∇u) ds − Z ∂Ωε (m.ν)|∇u|2ds .

On passe ensuite `a la limite quand ε→ 0 en d´ecomposant u en une partie r´eguli`ere et une partie singuli`ere. C’est l’int´egration de la partie singuli`ere sur l’arc de cercle γ(x, ε) de rayon ε, centr´e sur un point de Γ,

(16)

15

contenu dans Ω et le plan normal `a Γ (voir figure 1.4), qui fournit un terme suppl´ementaire. On obtient Z γ(x,ε)¡2(ν.∇ 2Us)(m.∇2Us)− (m.ν)|∇2Us|2¢ dγ → π 4(m.τ )(x) quand ε→ 0 . Ce qui conduit `a Z γ(x,ε)¡2(ν.∇u)(m.∇u) − (m.ν)|∇u| 2¢ dγ → π 4(m.τ )(x)|˜η| 2(x) quand ε → 0 ,

o`u ˜η se d´eduit du coefficient de singularit´e η et du diff´eomorphisme local Θ d´efinis au th´eor`eme 1.3. On construit alors ζ sur Γ en utilisant la compacit´e de Γ et une partition de l’unit´e comme pr´ec´edemment. Remarque 1.1 — La construction de ζ (rel`evement des conditions fronti`eres et th´eor`eme 1.3) per-met d’estimer ζ de la mani`ere suivante. Il existe une constante C > 0 ne d´ependant que des donn´ees g´eom´etriques telle que

kζkH1/2(Γ)≤ C¡k∆ukL2(Ω)+ku/∂Ω

(17)
(18)

Chapitre 2

Stabilisation fronti`

ere de diverses

´

equations des ondes

Dans ce chapitre, on pr´esente le probl`eme de la stabilisaton fronti`ere de l’´equation des ondes en pr´esence de singularit´es. Les travaux correspondants sont d´etaill´es dans [10, 11, 12, 13].

2.1

Introduction

Le but de ce chapitre est d’obtenir la d´ecroissance de l’´energie de la solution d’une ´equation des ondes en imposant des conditions convenables, appel´ees feedback, sur une partie de la fronti`ere du domaine con-sid´er´e. Ce probl`eme se rattache aux questions de contrˆolabilit´e et d’observabilit´e. Les notions auxquelles il sera fait appel sont d´efinies dans [59] et [43]. Diverses m´ethodes peuvent ˆetre utilis´ees.

• Une premi`ere m´ethode passe par la d´etermination du spectre de l’op´erateur intervenant dans l’´equation des ondes, ce qui permet d’estimer le comportement en temps de la solution (voir par exemple [55]).

• Une deuxi`eme passe par l’utilisation de techniques d’analyse microlocale et conduit `a certaines estimations li´ees au semi-groupe engendr´e par l’op´erateur des ondes [5].

• Une troisi`eme m´ethode dite de Lyapounov fait appel `a la technique des multiplicateurs [34]. La premi`ere m´ethode n´ecessite des conditions g´eom´etriques restrictives. La seconde fournit des r´esultats sous des conditions g´eom´etriques peu restrictives (voir [4] `a propos de la contrˆolabilit´e exacte de l’´equation des ondes par un feedback fronti`ere de type Dirichlet, [54] sur l’observabilit´e de l’´equation des ondes avec conditions de Dirichlet) mais dans le cadre de la stabilisation fronti`ere, elle ne conduit g´en´eralement pas `

a un calcul explicite du taux de d´ecroissance de l’´energie.

Nous allons consid´erer ici la troisi`eme m´ethode. D’un point de vue g´eom´etrique, les cas d’application sont plus restrictifs mais on peut calculer explicitement le taux de d´ecroissance de l’´energie.

Plus pr´ecis´ement, la m´ethode employ´ee ici consiste `a appliquer `a l’´energie de la solution du syst`eme consid´er´e le r´esultat suivant dont on pourra trouver une d´emonstration dans [43].

Proposition 2.1 — Soit E : R+ → R+ une fonction d´ecroissante. S’il existe deux constantes α≥ 0 et

A > 0 telles que ∀t ≥ 0 , Z +∞ t Eα+1(s) ds≤ AE(t) , alors, avec T = AEα(0), on a si α > 0 , ∀t ≥ T , E(t) ≤ E(0)³T + αTT + αt´1/α, si α = 0 , ∀t ≥ T , E(t) ≤ E(0) exp³1 t

T ´

.

(19)

g´en´eralement deux ´etapes.

• D’abord, on consid`ere une solution forte du probl`eme, on multiplie l’´equation principale par un multiplicateur ad-hoc et on int`egre la relation en prenant en compte les conditions `a la fronti`ere. Ce calcul fait appel `a une int´egration par parties. C’est `a ce niveau que des difficult´es peuvent apparaˆıtre. En effet, la formule d’int´egration par parties (dans le cas de l’´equation des ondes, il s’agit d’une relation de Rellich) requiert une certaine r´egularit´e de la solution. Ceci a pour cons´equence d’introduire d’importantes restrictions g´eom´etriques.

• Ensuite, on v´erifie que les constantes apparaissant dans la relation int´egrale ne d´ependent pas du choix des conditions initiales et on ´etend le r´esultat au cas des solutions faibles par un argument de densit´e.

Cette d´emarche va ˆetre appliqu´ee dans divers cas ci-dessous.

Nous introduisons d’abord quelques notations et hypoth`eses utilis´ees dans ce chapitre. Comme au chapitre pr´ec´edent, nous consid´erons un ouvert born´e de Rn (n

≥ 3), Ω, tel que sa fronti`ere ∂Ω satisfait au sens de Neˇcas [72]

∂Ω est de classe C2. (2.1)

´

Etant donn´e x un point de ∂Ω, nous noterons par ν(x) (ou simplement ν, s’il n’y a pas d’ambigu¨ıt´e) le vecteur unitaire normal sortant de Ω.

L’op´erateur de d´erivation normale sera not´e ∂ν.

Soit x0un point fix´e dans Rn. On d´efinit la fonction m de Rn dans Rn par : m(x) = x− x0.

Cette fonction permet de d´efinir une partition de la fronti`ere de Ω :

∂Ω+={x ∈ ∂Ω / m(x).ν(x) > 0} , ∂Ω−= ∂Ω\ ∂Ω+={x ∈ ∂Ω / m(x).ν(x) ≤ 0} .

De plus, nous supposerons que x0 est choisi de sorte que

mes (∂Ω−)6= 0 , mes (∂Ω+)6= 0 ;

Γ = ∂Ω−∩ ∂Ω+ est une vari´et´e de classeC3de codimension 2 ;

il existe un voisinage Ω′

de Γ tel que ∂Ω∩ Ω

est une vari´et´e de classeC3de codimension 1 .

(2.2)

Dans ces conditions, on peut consid´erer Γ comme une sous-vari´et´e de classeC3 de ∂Ω de codimension

1. Ceci nous permet de d´efinir, en un point x de Γ, dans l’espace tangent, le vecteur unitaire sortant de ∂Ω+ (“de ∂Ω+ vers ∂Ω−”) qui sera not´e τ (x) ou simplement τ (voir figure 1.4).

Nous supposerons :

m.τ ≤ 0 , sur Γ . (2.3)

2.2

Stabilisation fronti`

ere de l’´

equation des ondes

Dans ce paragraphe, nous supposons que les hypoth`eses (2.1)–(2.3) sont satisfaites et nous d´efinissons ∂ΩN = ∂Ω+, ∂ΩD= ∂Ω−.

2.2.1

Cas lin´

eaire

On consid`ere le probl`eme des ondes suivant :          u′′ − ∆u = 0 , dans Ω× (0, +∞) ; u = 0 , sur ∂ΩD× (0, +∞) ; ∂νu =−(m.ν)u′, sur ∂ΩN × (0, +∞) ; u(0) = u0, dans Ω ; u′ (0) = u1, dans Ω ; (2.4)

avec les notations classiques : u′

= ∂u/∂t, u′′

= ∂2u/∂t2, ∂

(20)

19

La fonction F (x, s) =−(m(x).ν(x))s d´efinissant la d´eriv´ee normale de u sur ∂ΩN est appel´ee le feedback

(ou la r´etroaction). On va voir que ce choix permet d’obtenir un r´esultat de stabilisation sous certaines conditions.

Classiquement, on obtient que le probl`eme (2.4) est bien pos´e en introduisant l’espace H1

D(Ω) ={v ∈ H1(Ω) / v = 0 , sur ∂ΩD} ,

et en supposant

(u0, u1)∈ H1

D(Ω)× L2(Ω) . (2.5)

L’unique solution de ce probl`eme (2.4) appartient `a C0(R

+, H1D(Ω))∩ C1(R+, L2(Ω)) et son ´energie est

d´efinie par E(u; t) = 1 2 Z Ω¡|u ′ (x, t)|2+|∇u(x, t)|2¢ dx .

La fonction t7→ E(u; t) est d´ecroissante grˆace aux choix de la partition de ∂Ω et du feedback. En effet, sa d´eriv´ee est donn´ee par

E′ (u; t) = Z ∂ΩN (m.ν)|u′ |2ds .

Il s’agit maintenant de montrer que cette fonction tend vers 0 quand t tend vers l’infini.

De nombreux travaux sont consacr´es `a cette question (voir par exemple [73, 27, 47, 17, 45, 46, 33, 78, 79]). Du fait du manque de r´egularit´e des solutions pour des probl`emes mixtes, les auteurs ont souvent ´et´e amen´es `a formuler des hypoth`eses restrictives quant `a la g´eom´etrie de Ω, l’hypoth`ese la plus courante se ramenant `a : ∂ΩD∩ ∂ΩN =∅. Dans [27], la nature des singularit´es g´en´er´ees par des conditions aux

limites mˆel´ees est prise en compte, mais il y a une limitation sur la dimension d’espace.

La d´emarche suivie ici s’inspire de [27] : l’´etude pr´esent´ee au chapitre pr´ec´edent permet de g´en´eraliser les r´esultats de [47].

En effet, il suffit de remarquer que dans [47], les auteurs suivent la d´emarche d´ecrite dans l’introduction ci-dessus et que pour satisfaire les hypoth`eses de la proposition 2.1, ils utilisent la relation de Rellich. Mais, en fait, on a seulement besoin d’une in´egalit´e se d´eduisant de cette relation de Rellich.

Partant du th´eor`eme 1.5, on obtient une in´egalit´e “convenablement” orient´ee lorsque la condition (2.3) est satisfaite (voir [10]).

Th´eor`eme 2.1 — Soit un entier naturel n≥ 3. Soit Ω un ouvert born´e connexe de Rn et x

0 un point

de Rn tels que les hypoth`eses (2.1)–(2.3) sont v´erifi´ees. Alors, pour tout C > 1, il existe ω > 0 tel que,

pour toute donn´ee initiale satisfaisant (2.5), l’´energie de la solution u de (2.4) v´erifie ∀t ∈ R+, E(u; t)

≤ CE(u; 0)e−ωt

.

Pour montrer ce r´esultat, on applique la proposition 2.1 avec α = 0 dans le cas d’une solution forte de (2.4). On d´efinit l’op´erateurA0par

D(A0) ={(u, ˆu) ∈ (H1D(Ω))2/ ∆u∈ L2(Ω) ; ∂νu =−(m.ν)ˆu, sur ∂ΩN};

A0(u, ˆu) = (−ˆu, −∆u) , ∀(u, ˆu) ∈ D(A0) .

On v´erifie facilement que, si (u, ˆu) appartient `aD(A0), alors u satisfait les hypoth`eses du th´eor`eme 1.5.

La prise en compte de la condition (2.3) donne

2 Z Ω ∆u(m.∇u) dx ≤ (n − 2) Z Ω|∇u| 2dx + 2Z ∂Ω ∂νu(m.∇u) ds − Z ∂Ω (m.ν)|∇u|2ds .

On suit [47] : on multiplie l’´equation des ondes par M u = m.∇u+(n−1)u et on int`egre sur Ω. L’in´egalit´e ci-dessus conduit `a la relation int´egrale n´ecessaire `a l’application de la proposition 2.1. Un argument de densit´e prolonge le r´esultat aux solutions faibles.

Remarque 2.1 — Le th´eor`eme 2.1 s’applique notamment au cas d’un ouvert Ω convexe, en choisissant x0 ext´erieur `a Ω (voir figure 2.1).

(21)

Ω δΩ N D δΩ Γ 0 x

Figure 2.1: Cas d’un ouvert convexe.

x

2

x

1

Figure 2.2: La condition (2.3) est satisfaite pour x0= x1mais pas pour x0= x2.

2.2.2

Cas non lin´

eaire

Le r´esultat pr´ec´edent s’´etend au cas d’un feedback non lin´eaire comme dans [17]. On consid`ere ici le probl`eme          u′′ − ∆u = 0 , dans Ω× (0, +∞) ; u = 0 , sur ∂ΩD× (0, +∞) ; ∂νu =−(m.ν)g(u′) , sur ∂ΩN× (0, +∞) ; u(0) = u0, dans Ω ; u′ (0) = u1, dans Ω . (2.6)

Dans ce cas, le feedback est d´efini par une fonction g : R→ R telle que g∈ C0,1(R) , g(0) = 0 , g est croissante, g(0) = 0 ;

∃p ∈ N∗

, ∃c > 0 : ∀s ∈ R , |g(s)| ≥ c min(|s| , |s|p) . (2.7)

Pour montrer que ce probl`eme est bien pos´e, on construit d’abord des solutions fortes en consid´erant l’op´erateur non lin´eaireA1sur H1D(Ω)× L2(Ω)

D(A1) ={(u, ˆu) ∈ (H1D(Ω))2/ ∆u∈ L2(Ω) ; ∂νu =−(m.ν)g(ˆu) , sur ∂ΩN};

(22)

21

En utilisant cet op´erateur, on peut interpr´eter le probl`eme (2.6) sous la forme op´erationnelle suivante. ½ (u, ˆu)′

+A1(u, ˆu) = 0 ;

(u, ˆu)(0) = (u0, u1).

Cet op´erateur A1 est maximal monotone dans l’espace de Hilbert H1D(Ω)× L2(Ω). Ainsi, pour toute

donn´ee initiale (u0, u1) dans

D(A1), le probl`eme (2.6) admet une unique solution u telle que

u∈ W1,∞(R+; V ) et ∆u∈ L ∞

(R+; L2(Ω)).

Comme pr´ec´edemment, l’´energie de cette solution est E(u; t) = 1 2 Z Ω¡|u ′ (x, t)|2+ |∇u(x, t)|2¢ dx .

De plus,D(A1) est dense dans H1D(Ω)× L2(Ω).

Ainsi, pour tout t fix´e dans R+, l’application (u0, u1)7→ (u(t), ˆu(t)) peut ˆetre prolong´ee en un unique

semi-groupe S de contractions continues sur H1

D(Ω)× L2(Ω) et pour (u0, u1) dans cet espace, on peut d´efinir

la solution faible du probl`eme (2.6). Cette solution faible satisfait : (u, u′

)∈ C(R+; H1D(Ω)× L2(Ω)).

La d´eriv´ee de t7→ E(u; t) est donn´ee par : E

(u; t) = Z ∂ΩN (m.ν)g(u′ )u′ ds. Les hypoth`eses (2.7) impliquent que t7→ E(u; t) est d´ecroissante.

On obtient alors le r´esultat suivant (cf. [11, 12]).

Th´eor`eme 2.2 — Soit un entier naturel n≥ 3. Soient Ω un ouvert born´e connexe de Rn et x

0 un point

de Rn tels que les hypoth`eses (2.1)–(2.3) sont v´erifi´ees. Si la fonction g satisfait la condition de feedback

(2.7), il existe T > 0 tel que, pour toute donn´ee initiale du type (2.5), l’´energie de la solution du probl`eme (2.6) v´erifie

si p > 1 , ∀t > T , E(u; t) ≤ Ct2/(1−p),

si p = 1 , ∀t > T , E(u; t) ≤ E(u; 0) exp µ

1−Ct ¶

,

o`u, dans le premier cas, la constante C d´epend de l’´energie initiale E(u; 0), alors que, dans le second cas, C est ind´ependante des donn´ees initiales.

Ce r´esultat se d´emontre en suivant [17]. On utilise le multiplicateur M u = m.∇u + (n − 1)u, comme dans le cas lin´eaire, et on applique la proposition 2.1 en remarquant que, si (u, ˆu) appartient `aD(A1), alors u

satisfait les hypoth`eses du th´eor`eme 1.5.

2.3

Stabilisation fronti`

ere de probl`

emes coupl´

es

Comme ci-dessus, le th´eor`eme 1.5 permet d’´etendre les r´esultats obtenus dans [45, 46], pour un syst`eme d’´equations des ondes coupl´ees, et dans [74, 78, 79], pour une structure vibrante pluridimensionnelle.

2.3.1

Syst`

eme d’´

equations des ondes coupl´

ees

Comme ci-dessus, nous supposons ici que les hypoth`eses (2.1)–(2.3) sont satisfaites et nous d´efinissons ∂ΩN = ∂Ω+, ∂ΩD= ∂Ω−.

Nous consid´erons ici le syst`eme de deux ´equations des ondes coupl´ees pr´ec´edemment ´etudi´e dans [71] et [45, 46]. Nous ´etendons les r´esultats de stabilisation fronti`ere au cadre g´eom´etrique des th´eor`emes 2.1 et 2.2. Le syst`eme s’´ecrit              u′′

1− ∆u1+ α(u1− u2) = 0 , dans Ω× (0, +∞) ;

u′′

2− ∆u2+ α(u2− u1) = 0 , dans Ω× (0, +∞) ;

uı= 0 , sur ∂ΩD× (0, +∞) , (ı = 1, 2) ; ∂νuı=−(m.ν)gı(u′ı) , sur ∂ΩN × (0, +∞) , (ı = 1, 2) ; uı(0) = u0ı, dans Ω , (ı = 1, 2) ; u′ ı(0) = u1ı, dans Ω , (ı = 1, 2) ; (2.8)

(23)

et (p2, c2). On posera p = max(p1, p2) et c = min(c1, c2).

On d´efinit les espaces H1

D(Ω), L2(Ω) par

H1

D(Ω) = H1D(Ω)× H1D(Ω) , L2(Ω) = L2(Ω)× L2(Ω) ,

et un op´erateurA3 sur H1D(Ω)× L2(Ω) par

D(A3) ={((u1, u2), (ˆu1, ˆu2))∈ (H1D(Ω))2/ (∆u1, ∆u2)∈ L2(Ω) ;

∂νuı=−(m.ν)gı(ˆuı) , sur ∂ΩN, (ı = 1, 2)} ,

A3((u1, u2), (ˆu1, ˆu2)) = ((−ˆu1,−ˆu2), (−∆u1+ α(u1− u2),−∆u2+ α(u2− u1))) .

Comme ci-dessus, on montre que le probl`eme (2.8) est bien pos´e. L’´energie associ´ee est donn´ee par

E(u1, u2; t) = 1 2 Z Ω (|u′ 1|2+|∇u1|2) dx + 1 2 Z Ω (|u′ 2|2+|∇u2|2) dx +1 2 Z Ω α|u1− u2|2dx .

le comportement de cette ´energie est donn´e ci-dessous.

Th´eor`eme 2.3 — Soit un entier naturel n≥ 3. Soient Ω un ouvert born´e connexe de Rn et x

0un point

de Rn tels que les hypoth`eses (2.1)–(2.3) sont v´erifi´ees. Si les fonctions g

1 et g2 satisfont la condition

de feedback (2.7), il existe T > 0 tel que, pour toute donn´ee initiale ((u0

1, u02), (u11, u12)) appartenant `a

H1

D(Ω)× L2(Ω), l’´energie de la solution de (2.8) v´erifie

si p > 1 , ∀t > T , E(u1, u2; t)≤ Ct2/(1−p),

si p = 1 , ∀t > T , E(u1, u2; t)≤ E(u1, u2; 0) exp

µ 1−Ct

¶ ,

o`u dans le premier cas, C d´epend de l’´energie initiale E(u1, u2; 0) et dans le second cas, C est ind´ependante

de la donn´ee initiale.

Comme dans les deux cas pr´ec´edents, on montre que si ((u1, u2), (ˆu1, ˆu2)) appartient `aD(A3), alors u1

et u2 satisfont les conditions du th´eor`eme 1.5. On suit alors [46] : on multiplie la premi`ere ´equation des

ondes par M u1 = m.∇u1+ (n− ε)u1 (avec 0 < ε < 1, convenablement choisi), la seconde par M u2,

on additionne les deux expressions et on int`egre dans Ω. On obtient finalement le r´esultat grˆace `a une in´egalit´e de type Rellich comme pour le th´eor`eme 2.1.

Remarque 2.2 — Ce r´esultat peut facilement s’´etendre `a un syst`eme d’´equations des ondes du type U′′

− ∆U + BU = 0 , dans Ω× (0, +∞) ,

o`u U est `a valeurs dans RN, B est une matrice carr´ee d’ordre N sym´etrique positive.

2.3.2

Structure vibrante pluridimensionnelle

Comme dans [74, 78, 79], nous consid´erons une structure pluridimensionnelle vibrante form´ee d’un corps Ω n-dimensionnel et d’une barre unidimensionnelle ω, de longeur l, attach´es par un point a∈ ∂Ω tel que Ω∩ ω = {a} et que ω est orthogonal `a ∂Ω (voir figure 2.3).

Nous supposons que les hypoth`eses (2.1)–(2.3) sont satisfaites et nous d´efinissons ∂ΩN = ∂Ω+, ∂ΩD= ∂Ω−\ ∂ΩT,

o`u ∂ΩT est un sous-ensemble ouvert de ∂Ω− tel que a∈ ∂ΩT et|m.ν| est born´e inf´erieurement sur ∂ΩT

par une constante strictement positive.

On repr´esente chaque point de ω par son abscisse x de telle sorte que l’on puisse ´ecrire ω ={a + xν(a) / 0 < x < l} .

La d´erivation par rapport `a x sera not´ee ∂.

Soit θ une fonction positive de classeC1 d´efinie sur ∂Ω

(24)

23 δΩ Γ 0 T x δΩ N D ω a δΩ

Figure 2.3: La structure pluridimensionnelle consid´er´ee.

Ici nous g´en´eralisons les r´esultats de stabilisation fronti`ere de [78, 79] en consid´erant un feedback non lin´eaire d´efini `a l’aide d’une fonction g satisfaisant (2.7). Le probl`eme consid´er´e ici s’´ecrit

                                     u′′ − ∆u = 0 , dans Ω× (0, +∞) ; v′′ − ρ∂2v = 0 , dans ω × (0, +∞) ; u = 0 , sur ∂ΩD× (0, +∞) ; ∂νu =−(m.ν)g(u′) , sur ∂ΩN × (0, +∞) ; ∂v(l, t) = 0 , pour t∈ (0, +∞) ; u(x, t) = v(0, t)θ(x) , pour (x, t)∈ ∂ΩT × (0, +∞) ; ρ∂v(0, t) = Z ∂ΩT ∂νu(x, t)θ(x) ds(x) , pour t∈ (0, +∞) ; u(0) = u0, dans Ω ; u′ (0) = u1, dans Ω ; v(0) = v0, dans ω ; v′ (0) = v1, dans ω ; (2.9) o`u ρ > 0 est fix´e. On introduit les espaces

V={(u, v) ∈ H1

D(Ω)× H1(ω) / u = v(0)θ , sur ∂ΩT} , H = L2(Ω)× L2(ω) .

Vest un espace de Hilbert avec le produit scalaire d´efini par ((u1, v1), (u2, v2)) = Z Ω∇u 1.∇u2dx + Z ω ∂v1.∂v2dx .

On consid`ere naturellement l’op´erateurA4dans V× H tel que

D(A4) ={((u, v), (ˆu, ˆv)) ∈ V × V / (∆u, ∂2v)∈ H ;

∂νu =−(m.ν)g(ˆu) , sur ∂ΩN; ∂v(l) = 0 ; ρ∂v(0) = Z ∂ΩT ∂νu θ ds} ,

A4((u, v), (ˆu, ˆv)) = ((−ˆu, −ˆv), (−∆u, −ρ∂2v)) .

La m´ethode des semi-groupes permet de montrer que le probl`eme (2.9) est bien pos´e. L’´energie de la solution est E(u, v; t) = 1 2 Z Ω (|u′ |2+|∇u|2) dx + 1 2 Z ω (|v′ |2+ ρ|∂v|2) dx .

Sa d´eriv´ee par rapport `a t est : E′

(u, v; t) =− Z ∂ΩN (m.ν)g(u′ )u′ ds. Une d´emarche analogue aux pr´ec´edentes conduit au r´esultat suivant.

(25)

de R tels que les hypoth`eses (2.1)–(2.3) sont v´erifi´ees. Si la fonction g satisfait la condition de feedback (2.7), il existe T > 0 tel que, pour toute donn´ee initiale ((u0, v0), (u1, v1)) appartenant `a V

× H, l’´energie de la solution de (2.9) v´erifie

si p > 1 , ∀t > T , E(u, v; t) ≤ Ct2/(1−p),

si p = 1 , ∀t > T , E(u, v; t) ≤ E(u, v; 0) exp µ

1 t C

¶ ,

o`u dans le premier cas, C d´epend de l’´energie initiale E(u, v; 0) et dans le second cas, C est ind´ependante de la donn´ee initiale.

Ici, on multiplie l’´equation satisfaite par u par M u = 2m.∇u + (n − 1)u et on int`egre le produit dans Ω. Pour l’´equation satisfaite par v, on multiplie par N v = 2(x− l)∂v et on int`egre dans ω. Comme dans [78, 79], on combine ces deux int´egrales. On obtient une estimation conduisant au r´esultat de stabilisation si la longueur de ω satisfait l < λ min " Z ∂ΩT |m.ν||θ|2ds , ρ µZ ∂ΩT |θ|2 |m.ν|ds ¶−1# ,

o`u λ est un coefficient positif intervenant dans la combinaison des deux int´egrales. Cette condition peut s’interpr´eter de la mani`ere suivante : si la longueur de ω augmente, alors la mesure du support de θ, donc celle de ∂ΩT, doit aussi augmenter. Ce qui semble physiquement justifi´e.

(26)

Chapitre 3

Stabilisation fronti`

ere du syst`

eme

´

elastodynamique

Dans ce chapitre, on pr´esente des travaux concernant le probl`eme de la stabilisation fronti`ere du syst`eme ´elastodynamique d´ecrits dans [6, 7, 8, 9, 14].

3.1

Introduction

Dans ce chapitre, nous allons consid´erer le probl`eme de la stabilisation fronti`ere du syst`eme ´elasto-dynamique. Comme dans le cas de l’´equation des ondes, on est amen´e `a introduire une partition de la fronti`ere de l’ouvert o`u est pos´e le probl`eme.

Dans le paragraphe 3.2, on donne des r´esultats concernant ce probl`eme en l’absence de singularit´es, le feedback consid´er´e ´etant le feedback “naturel” introduit par Lagnese [49]. Cette ´etude repose sur l’utilisation de coordonn´ees locales dans l’expression de certaines int´egrales fronti`eres. Il est vraisemblable que cette d´emarche sera n´ecessaire dans l’´etude d’un probl`eme g´en´eral en pr´esence de singularit´es. Comme dans le chapitre pr´ec´edent, on va utiliser la m´ethode des multiplicateurs qui pr´esente encore les mˆemes avantages et les mˆemes limitations. Des techniques d’analyse microlocale ont ´et´e d´evelopp´ees, notamment dans [35]. Elles permettent d’obtenir, dans le seul cas de l’´elasticit´e lin´eaire isotrope, sous des conditions g´eom´etriques peu contraignantes, des r´esultats qualitatifs, en ce sens que le taux de d´ecroissance de l’´energie de la solution du syst`eme ne peut pas ˆetre estim´e de mani`ere explicite. Des techniques de multiplicateurs ont ´et´e utilis´ees dans [1, 2, 28, 29, 30]. Les calculs mis en œuvre dans ces travaux conduisent `a des estimations explicites du taux de d´ecroissance mais imposent des conditions g´eom´etriques fortes : la partie de la fronti`ere du domaine o`u est d´efini le feedback doit ˆetre proche d’une sph`ere.

Ici, l’utilisation de coordonn´ees locales permet d’affaiblir ces conditions g´eom´etriques. D’autre part, on formule des hypoth`eses g´en´erales concernant le multiplicateur utilis´e, qui s’inspirent des conditions donn´ees dans [48] pour certains syst`emes ´elastodynamiques anisotropes et dans [52] pour le cas de l’´equation des ondes.

Dans le paragraphe 3.3, on ´etudie un cas particulier o`u des singularit´es apparaissent, le domaine ´etant un domaine plan polygonal. Le feedback consid´er´e est d´eduit de celui utilis´e pr´ec´edemment dans le probl`eme des ondes. L’int´erˆet de ce feedback r´eside dans le fait qu’il permet l’utilisation d’une relation de type Rellich. Il s’agit d’une ´etude en d´eveloppement [14].

(27)

3.2.1

Cas isotrope

Introduisons d’abord quelques notations. Ω d´esigne un ouvert connexe born´e de R3 dont la fronti`ere ∂Ω

satisfait

∂Ω est de classeC2,

∂Ω = ∂ΩD∪ ∂ΩN, avec mes (∂ΩD)6= 0 , mes (∂ΩN)6= 0 , ∂ΩD∩ ∂ΩN =∅ . (3.1)

Comme pr´ec´edemment, on peut d´efinir en x∈ ∂Ω un vecteur unitaire normal sortant not´e ν(x) ou ν. Pour un champ de vecteurs assez r´egulier v = (v1, v2, v3), on note

vı,= ∂vı, εı(v) = 1

2(vı,+ v,ı) , σ(v) = 2µε(v) + λ div(v)I3,

o`u λ et µ sont les coefficients de Lam´e et I3est la matrice identit´e de R3. Soient A et B deux constantes

strictement positives. On consid`ere le probl`eme suivant introduit par Lagnese [49].          u′′

− div¡σ(u)¢ = 0 , dans Ω× (0, +∞) ; u= 0 , sur ∂ΩD× (0, +∞) ; σ(u)ν + Au + Bu′ = 0 , sur ∂ΩN × (0, +∞) ; u(0) = u0, dans Ω ; u′ (0) = u1, dans Ω ; (3.2) avec u′ = ∂u/∂t, u′′ = ∂2u/∂t2.

Soit L2(Ω) (resp. H1(Ω)) l’espace des champs de vecteurs v tels que chaque coordonn´ee de v appartient

`a L2(Ω) (resp. H1(Ω)).

On d´efinit aussi l’espace H1

D(Ω) ={v ∈ H1(Ω) / v = 0 , sur Γ0} et on suppose

(u0, u1)∈ H1D(Ω)× L2(Ω) . (3.3)

Sous cette condition, l’utilisation de la th´eorie des semi-groupes permet de montrer que le probl`eme (3.2) est bien pos´e. L’´energie de sa solution est donn´ee par

E(u; t) = 1 2 Z Ω¡|u ′ |2+ σ(u) : ε(u)¢ dx +1 2 Z ∂ΩN A|u|2ds ,

o`u σ(u) : ε(u) = tr(σ(u)ε(u)).

Dans le but d’obtenir un r´esultat de stabilisation pour ce probl`eme, nous supposons qu’il existe un champ de vecteurs h = (h1, h2, h3) tel que

h¡C1(Ω)¢3

, h.ν≤ 0 , sur ∂ΩD, h.ν > 0 , sur ∂ΩN, (3.4)

et (en utilisant la convention des indices r´ep´et´es) ∃α > 0 / ∀v ∈¡C1(Ω)¢3 , σı(v) hk, vı,k≥ α σ(v):ε(v) , max Ω (div(h))− min Ω (div(h)) < 2α . (3.5)

Sous les conditions ci-dessus, on obtient le r´esultat suivant.

Th´eor`eme 3.1 — Sous l’ hypoth`ese (3.1), s’il existe un champ de vecteurs h satisfaisant (3.4) et (3.5), il existe une constante ω > 0 telle que, pour toute condition initiale satisfaisant (3.3), l’´energie de la solution u de (3.2) v´erifie

∀t ∈ R+, E(u; t)

≤ E(u; 0) exp(1 − ωt) .

La d´emonstration de ce r´esultat est tr`es technique et on se reportera `a [6, 9]. Comme dans le cas de l’´equation des ondes, on met en œuvre la m´ethode de Lyapounov en utilisant M u = 2(h.∇)u + βu (avec β > 0 convenable) comme multiplicateur et en appliquant la proposition 2.1 dans le cas α = 0.

(28)

27 x 0 Ω δΩ δΩD N

Figure 3.1: Un exemple g´eom´etrique correspondant `a la remarque 3.1.

Comme indiqu´e pr´ec´edemment, certaines int´egrales fronti`eres sont exprim´ees en coordonn´ees locales, ce qui n´ecessite quelques notations (cf. [57, 85]).

En tout point x de ∂Ω, on consid`ere le plan tangent et la projection π sur ce plan. Si v∈ C1(Ω, R3), on

note v(x) = vT(x) + vν(x)ν(x) o`u vT(x) est la composante tangentielle de v(x).

En notant ∂T (resp. ∂ν) la d´erivation tangentielle (resp. normale) `a ∂Ω, on ´ecrit la diff´erentielle de v :

dv = π(∂Tv)π + vν(∂Tν) + (∂TvT)v + ν(∂Tvν+ vT(∂Tν) + (∂νvν)ν) , sur ∂Ω ,

o`u v d´esigne le vecteur transpos´e de v. Cette formule permet de d´ecomposer les tenseurs des d´eformations et des contraintes sur ∂Ω de la mani`ere suivante :

ε(v) = εT(v) + νεS(v) + εS(v)ν + εν(v)νν , σ(v) = σT(v) + νσS(v) + σS(v)ν + σν(v)νν .

Les termes εT(v), σT(v), (resp. εS(v), σS(v)) correspondent `a des matrices ˜εT(v), ˜σT(v) sym´etriques

d’ordre 2 (resp. des vecteurs ˜εS(v), ˜σS(v) de R2) telles que dans une base orthonorm´ee dont les deux

premiers vecteurs sont dans le plan tangent et le troisi`eme est ν, les tenseurs ε(v) et σ(v) sont repr´esent´es par les matrices

  ˜ εT(v) ε˜S(v) ˜ εS(v) εν(v)  ,   ˜ σT(v) σ˜S(v) ˜ σS(v) σν(v)  .

Remarque 3.1 — On peut appliquer le th´eor`eme 3.1 au cas o`u Ω et sa fronti`ere satisfont (3.1) et h(x) = x− x0, (α = 1) , ∂ΩD={x ∈ ∂Ω / h(x).ν(x) ≤ 0 } , ∂ΩN ={x ∈ ∂Ω / h(x).ν(x) > 0 } .

En particulier, on peut prendre Ω = U1\ U2 o`u U1 est ouvert convexe born´e, U2 est ferm´e ´etoil´e par

rapport au point x0, sachant que{x0} ⊂ U2⊂ U1 (figure 3.1).

Un cas analogue a ´et´e ´etudi´e dans [1] lorsque ∂ΩN est proche d’une sph`ere. Nous verrons plus loin que

ce r´esultat peut s’´etendre au cas anisotrope. Un r´esultat plus g´en´eral d’un point de vue g´eom´etrique a ´et´e ´etudi´e dans [35] en utilisant des techniques micro-locales.

Une autre mani`ere d’´etendre le r´esultat de [1] passe par la remarque suivante.

Remarque 3.2 — Le th´eor`eme 3.1 reste vrai si on remplace l’hypoth`ese (3.5) par la suivante.

∃α > 0 : ∀v ∈¡C1(Ω)¢3 , Z Ω σı(v)hk,vı,kdx≥ α Z Ω σ(v) : ε(v) dx , max

Ω (div(h))− minΩ (div(h)) < 2α , minΩ (div(h)) > 0.

L’application de cette seconde version du th´eor`eme 3.1 avec un champ h qui est une perturbation du champ x− x0 permet d’´etendre la remarque 3.1 comme suit.

(29)

x 0N δΩ δΩ D

Figure 3.2: Un exemple g´eom´etrique correspondant au th´eor`eme 3.2.

Th´eor`eme 3.2 — Supposons que (3.1) est satisfaite et qu’il existe un point x0∈ R3 tel que

(x− x0).ν(x)≤ 0 , si x∈ ∂ΩD; (x− x0).ν(x)≥ 0 , si x∈ ∂ΩN.

Alors il existe une constante ω > 0 telle que pour toute donn´ee initiale satisfaisant (3.3), l’´energie de la solution u de (3.2) satisfait

∀t ∈ R+, E(u; t)

≤ E(u; 0) exp(1 − ωt) .

Ce r´esultat ´etend le pr´ec´edent cas g´eom´etrique (remarque 3.1) en prenant Ω = U1\ U2 o`u U2⊂ U1et U1,

U2 sont ´etoil´es par rapport `a x0∈ U2 (figure 3.2).

3.2.2

en´

eralisations `

a quelques cas anisotropes

L’´etude pr´ec´edente a ´et´e ´etendue au cas de l’´elasticit´e lin´eaire anisotrope dans [7, 8], g´en´eralisant ainsi les travaux [2, 28, 29].

On consid`ere toujours le probl`eme (3.2) avec des donn´ees initiales satisfaisant (3.3), l’ouvert born´e connexe Ω ´etant tel que

∂Ω est de classeC2,

∂Ω = ∂ΩD∪ ∂ΩN, avec mes (∂ΩN)6= 0 , ∂ΩD∩ ∂ΩN =∅ . (3.6)

La loi de comportement du mat´eriau consid´er´e est d´efinie par des coefficients variables assez r´eguliers aıklde telle sorte qu’on peut exprimer le tenseur des contraintes en fonction du tenseur des d´eformations

de la mani`ere suivante (en utilisant la convention des indices r´ep´et´es) : σı(v) = aıklεkl(v) .

Classiquement, on suppose que pour tout quadruplet (ı, , k, l),

aıkl= aklı= aıkl, 1≤ ı, , k, l ≤ 3 , (3.7)

et qu’il existe α > 0 tel que

pour tout tenseur sym´etrique (εı) , aıklεıεkl≥ αεıεı. (3.8)

Le champ h qui d´efinit le multiplicateur, est suppos´e satisfaire (3.4). On d´efinit la constante γhcomme

´etant le plus petit nombre stictement positif γ tel que

pour tout tenseur sym´etrique (εı) , |hm∂m(aıkl)εklεı| ≤ γaıklεklεı.

On va supposer que le champ h satisfait une condition proche de la condition apparaissant dans la remarque 3.2 : il existe deux constantes αh> 0 et βh∈ R telles que

∀v ∈¡C1(Ω)¢3 , Z Ω σı(v)hk,vı,kdx≥ αh Z Ω σ(v) : ε(v) dx + βh Z ∂ΩN |v|2ds , max Ω (div(h))− min Ω (div(h)) < 2αh− γh, min Ω (div(h)) > 0 , (3.9)

(30)

29

o`u on peut choisir βh= 0, si mes (∂ΩD)6= 0.

Lorsqu’on remplace les hypoth`eses (3.1) et (3.5) par (3.6) et (3.9) respectivement, les th´eor`emes 3.1 et 3.2 restent vrais dans les deux cas suivants.

• Les fonctions aıkl d´ependent de la position x, satisfont (3.7), (3.8) dans Ω et

aıkl∈ W1,∞(Ω) , 1≤ ı, , k, l ≤ 3 .

• Les fonctions aıkl d´ependent de la position x et du temps t, satisfont (3.7), (3.8) dans Ω× R et

aıkl∈ W2,∞(Ω× R) , 1 ≤ ı, , k, l ≤ 3 ,

pour tout tenseur sym´etrique (εı) , aıkl´ εıεkl≤ 0 , dans Ω × R .

3.3

Stabilisation fronti`

ere en pr´

esence de singularit´

es

On se place ici dans le cas de l’´elasticit´e lin´eaire isotrope dont on utilise les notations classiques : λ et µ d´esignent les coefficients de Lam´e et on d´efinit

η = 1 2

λ λ + µ.

Comme dans [27] pour l’´equation des ondes, on va consid´erer ici un probl`eme ´elastodynamique pos´e dans un domaine Ω de R2 tel que (voir un exemple figure 3.3)

⊂ R2 est ouvert born´e convexe de fronti`ere ∂Ω ,

∂Ω est la r´eunion de deux lignes bris´ees ∂ΩD et ∂ΩN d’extr´emit´es s16= s2. (3.10)

On consid`erera que s1et s2sont des sommets du polygone ∂Ω. En ces deux points, on note ̟1et ̟2les

mesures des angles d’ouverture de Ω (appartenant `a ]0, π], du fait de la convexit´e de Ω). Si en un point sı, on a ̟ı= π, on d´efinit en ce point le vecteur unitaire tangent `a ∂Ω, τı, dirig´e de ∂ΩN vers ∂ΩD ainsi

que le vecteur normal unitaire sortant, νı (voir le point s2 sur la figure 3.3).

Comme dans le cas de l’´equation des ondes, on fixe un point x0 de R2 et on d´efinit le champ de vecteurs

m par : m(x) = x− x0.

On supposera d’abord que x0 est tel que

̟ı= π =⇒ m(sı).νı= 0 . (3.11)

Dans le cadre du probl`eme de la stabilisation du syst`eme ´elastodynamique, on sera amen´e `a supposer que x0 satisfait l’hypoth`ese suivante (qui implique (3.11))

m.ν≤ 0 , sur ∂ΩD; m.ν≥ 0 , sur ∂ΩN. (3.12)

Le syst`eme ´elastodynamique consid´er´e est le suivant          u′′ − div¡σ(u)¢ = 0 , dans Ω × (0, +∞) ; u= 0 , sur ∂ΩD× (0, +∞) ; σ(u)ν =−(m.ν)u′ , sur ∂ΩN× (0, +∞) ; u(0) = u0, dans Ω ; u′ (0) = u1, dans Ω . (3.13)

En adaptant les notations du paragraphe 3.2, on peut ´ecrire que ce probl`eme est bien pos´e pourvu que (u0, u1)∈ H1D(Ω)× L2(Ω) . (3.14)

L’´energie de sa solution est d´efinie par E(u; t) = 1 2

Z

Ω¡|u ′

|2+ σ(u) : ε(u)¢ dx.

Sous l’hypoth`ese (3.12), elle d´ecroˆıt par rapport `a t puisque E′

(u; t) =− Z

∂ΩN

(m.ν)|u′

|2ds.

Comme dans le cas de l’´equation des ondes, le r´esultat de stabilisation repose sur une relation du type Rellich qui va prendre en compte la pr´esence de singularit´es li´ees `a la g´eom´etrie du probl`eme et aux changements de conditions au bord.

(31)

δΩ D δΩ 0 x s 1N ϖ ϖ 1 2 s 2 τ2 2 ν

Figure 3.3: Ω est un ouvert convexe born´e `a fronti`ere polygonale.

3.3.1

Une relation du type Rellich

Dans le cadre de l’´elasticit´e, on ´etablit un r´esultat analogue au th´eor`eme 1.5.

Th´eor`eme 3.3 — Soit Ω un ouvert de R2 v´erifiant (3.10) tel qu’il existe un point x

0 permettant de

satisfaire les conditions (3.11). Si u est un ´el´ement de H1(Ω) tel que

div¡σ(u)¢ ∈ L2(Ω) , u /∂ΩD ∈ H 1/2(∂Ω D) , σ(u)ν/∂ΩN ∈ H 3/2(∂Ω N) ,

alors¡2σ(u)ν.(m.∇)u − (m.ν)σ(u):ε(u)¢ est int´egrable sur ∂Ω et on a

2 Z Ω div¡σ(u)¢.¡(m.∇)u¢ dx = Z ∂Ω

(2σ(u)ν.(m.∇)u − (m.ν)σ(u):ε(u)) ds +8(2µ + λ)(3µ + λ) πµ µ π2+ ln23µ + λ µ + λ ¶ X ̟ı=π C2 ım(sı).τı,

o`u Cı est le coefficient de singularit´e de u en chaque point sı tel que ̟ı = π.

On remarquera que la seconde ligne de la relation ´ecrite ci-dessus est la somme de deux termes au plus. L’application de la formule de Green, lorsque u appartient `a H2(Ω), conduit `a

2 Z Ω div¡σ(u)¢.¡(m.∇)u¢ dx = Z ∂Ω

(2σ(u)ν.(m.∇)u − (m.ν)σ(u):ε(u)) ds . (3.15)

Cependant, sous les hypoth`eses du th´eor`eme, l’appartenance de u `a H2(Ω) n’est pas assur´ee. On peut

seulement montrer, en utilisant des quotients diff´erentiels, que u est localement H2 en tout point de Ω

distinct des sommets de ∂Ω. De plus, le travail [68] montre que u est localement H2 en tout sommet o`u

les conditions limites ne changent pas car, en ces points, l’angle d’ouverture est inf´erieur `a π, du fait de la convexit´e de Ω.

La relation (3.15) est donc satisfaite si on remplace Ω par Ωε= Ω\ (B(s1, ε)∪ B(s2, ε)) avec ε > 0, aussi

petit que l’on veut.

Le r´esultat d’int´egrabilit´e s’obtient de mani`ere tr`es classique (passage `a la limite en appliquant le th´eor`eme de la convergence domin´ee).

On fait une ´etude au voisinage des sommets s1 et s2 : on multiplie u par une fonction ζ,C ∞

`

a support compact contenu dans un disque centr´e sur le sommet consid´er´e et ne contenant aucun des autres sommets, puis on choisit un syst`eme de coordonn´ees polaires convenable. On obtient alors que ζu satisfait le syst`eme de l’´elasticit´e isotrope sur un secteur angulaireC(̟) repr´esent´e par (r, θ) ∈]0, +∞[×]0, ̟[ (̟ est l’angle au sommet consid´er´e) o`u les conditions aux limites sont d’un mˆeme type sur chaque bord du secteur.

(32)

31 ϖ ε δ ) O C D(ϖ) ϖ ( N C δ

Figure 3.4: La solution du probl`eme (3.16) est localement H2 en tout point de l’adh´erence de la partie

hachur´ee.

En construisant un rel`evement H2 de ces conditions aux limites (grˆace aux hypoth`eses sur u /∂ΩD et

σ(u)ν/∂ΩN), on se ram`ene `a un probl`eme mˆel´e avec conditions aux limites homog`enes de la forme

   div¡σ(˜u)¢ = f , dans C(̟) ; ˜ u= 0 , sur ∂CD(̟) ; σ(˜u)ν = 0 , sur ∂CN(̟) ; (3.16)

o`u ∂CD(̟) et ∂CN(̟) sont les deux bords de C(̟) (voir figure 3.4) et f appartient `a L2(C(̟)). La

solution de ce probl`eme est localement H2en tout point de

C(̟), distinct du sommet. On applique alors la relation (3.15) sur la partie deC(̟) telle que (r, θ) varie dans ]ε, +∞[×]0, ̟[ et on passe `a la limite quand ε tend vers z´ero.

La solution du probl`eme se d´ecompose sous la forme UR+ CUS o`u UR ∈ H2(C(̟)), US est une partie

singuli`ere et le coefficient C d´epend des donn´ees. Le travail [68] donne l’expression de US.

Lorsque 0 < ̟ < π, la partie singuli`ere US s’exprime comme une combinaison de fonctions du type :

ℜ [rα(v

1(θ) + (ln r)v2(θ))], o`u v1 et v2 sont des fonctions r´eguli`eres de [0, ̟] dans C2 et le degr´e α

est un nombre complexe dont la partie r´eelle appartient `a ]0, 1] et qui est solution de l’´equation

sin2(α̟) = 4(1− η)

2

− α2sin2̟

3− 4η .

Cette ´equation a un nombre fini de solutions dont la partie r´eelle est en fait sup´erieure `a 1/2. Ceci permet encore le passage `a la limite quand ε tend vers z´ero sans apport de terme suppl´ementaire.

Lorsque ̟ = π, on obtient US(r, θ) =ℜ [rα(v(θ))], o`u α =

1 2+ i

ln(3− 4η)

2π et v est une fonction connue C∞

sur [0, π]. C’est dans ce cas que le passage `a la limite quand ε tend vers z´ero fournit le terme suppl´ementaire dans la formule donn´ee au th´eor`eme 3.3.

3.3.2

Stabilisation fronti`

ere du syst`

eme ´

elastodynamique

Voici finalement le r´esultat de stabilisation fronti`ere obtenu pour le syst`eme (3.13). Th´eor`eme 3.4 — Soit Ω un ouvert de R2 v´erifiant (3.10) tel qu’il existe un point x

0 permettant de

satisfaire la condition (3.12). Alors, pour tout C > 1, il existe ω > 0 tel que, pour toute donn´ee initiale satisfaisant (3.14), l’´energie de la solution u de (3.13) v´erifie

∀t ∈ R+, E(u; t)

≤ CE(u; 0)e−ωt

.

On d´emontre ce r´esultat en suivant [47]. On consid`ere une solution forte u de (3.13), on fait appel `a la relation du type Rellich donn´ee au th´eor`eme 3.3. Avec les conditions g´eom´etriques, les termes m(sı).τı

sont n´egatifs. Ce qui conduit `a

2 Z Ω div¡σ(u)¢.¡(m.∇)u¢ dx ≤ Z ∂Ω

(2σ(u)ν.(m.∇)u − (m.ν)σ(u):ε(u)) ds .

(33)

cas o`u l’ouvert Ω n’est pas convexe (affaiblissement de l’hypoth`ese (3.10)) : – ∂ΩN et ∂ΩD sont des courbes r´eguli`eres localement rectilignes en s1 et s2,

– lorsque Ω est polygonal, les angles aux sommets autres que s1 et s2 ont des mesures comprises

stricte-ment entre 0 et 2π.

En effet, dans le premier cas la r´egularit´e H2est obtenue en tout point de ∂Ω

\{s1, s2}. Dans le second cas,

les singularit´es apparaissant aux sommets tels que π < ̟ < 2π sont de mˆeme nature que les singularit´es apparaissant en sı lorsque 0 < ̟ı < π. Dans ces deux cas, la formule de Rellich du th´eor`eme 3.3 est

Figure

Figure 1.1: Un exemple d’ouvert Ω.
Figure 1.2: Cas du demi-disque.
Figure 1.3: Un voisinage d’un point de l’interface et son image par Θ (cas tridimensionnel).
Figure 1.4: Les vecteurs unitaires ν = ν (x) et τ = τ(x) en un point x de l’interface Γ.
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