S ARRUS
Gnomonique. Note sur le tracé graphique des cadrans solaires
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 17 (1826-1827), p. 257-262
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GNOMONIQUE.
Note
surle tracé graphique des cadrans solaires ;
Par M. SARRUS, docteur agrégé ès sciences.
C A D R A N S
A la
page 2I9 du XV.e volume duprésent recueil,
nous avonsindique
une méthodegraphique
fortsimple
pour tracer des cadranssolaires sur toutes sortes de surfaces
planes,
inclinées et déclinan-tes, sans
qu’on
ait aucun besoin de déterminer à l’avance l’incli- naison et la déclinaison duplan
surlequel
onopère,
ni mêmede connaître la latitude du lieu pour
lequel
le cadran est destiné.En réfléchissant de nouveau sur ce
sujet,
il nous a paru qnenotre
procédé, déjà
sisimple ,
était encoresusceptible
dequelques simplifications
asseznotables,
soit sous lepoint
de vuethéorique,
soit sous le
point
de vuepratique ;
et c’est à les faire connaître que nous consacrons cette note.Nous
rappellerons
d’abord que, dans tout cadran solaire du genre de ceux dont il estquestion ici,
les heures sontindiquées
par la coïn- cidence de l’ombre solaire d’une vergerectiligne , parallèle
à l’axede la terre et
pouvant,
à raison de l’extrême distance dusoleil ,
être
réputée
l’axe même de son mouvement diurneapparent ,
avecune suite de droites concourant en un même
point.
Ces droites sontce
qu’on appelle
leslignes horaires ;
lenrpoint
de concours estle centre du
cadran ;
et la vergerectiligne
dont l’ombreindique
Tom.
n.°IX ,
à 1. er marsI827.
35258 C A D R A N S
les heures et
qui
perce le cadran à son centre , en est dite l’axeou le
style.
Ouappelle soutylaire
laprojection orthogonale
dustyle
sur le
plan
du cadran.Quelquefois
onremplace
lesfyle
par uneplaque métallique
cir-culaire ,
percée a son centre d’unpetit
trou et fixée solidement en avant ducadran,
dont le centre est alors lepoint
où ce cadran se- raitpercé
par laparallèle
à l’axe du mondeconduite par ie
cen-tre du trou de la
plaque.
C’est alors la coïncidence successive de l’extrémité du rayon solairequi
passe par le trou avec leslignes
horairesqui indique
les heures. Nous supposeronsmême ,
dans tont ce
qui
vasuivre , qu’il
en estainsi,
parcequ’en effet ,
c’est par là
qu’il
convient de commencer ; saufensuite , quand
ona déterminé le centre du
cadran y a remplacer
laplaque
par unstyle dirigé
de ce centre au centre du trou de cetteplaque.
Noussupposons , en outre,
qu’on
a déterminé à l’avance laprojection orthogonale
du centre du trou de laplaque
sur leplan
du cadran.Cette
projection
sera uupoint
de lasoustylaire , laquelle
doit passeren outre par le centre du cadran.
Nous avons ici deux
objets
à nous proposer, savoir: i.° la dé- termination du centre ducadran, qui
entraîne celle de lasousty- laire ;
2.° le tracé de la méridienne et par suitecelui
des autreslignes
horaires.En faisant abstraction du
changement journalier
endéclinaison,
ou du moins en choisissant une
époque
de l’aunée pourlaquelle
cechangement
est insensible dans l’intervalle d’unjour
, le soleil dé- critchaque jour
unparallèle
àl’équateur céleste;
et parconséquent
le rayon solaire mobile
qui
passe par le trou de laplaque
et quenous supposons réduit à une
ligne
droitemathématique ,
trace dansl’espace
une surfaceconique
derévolution ,
dont lesdeux nappes
ont pour sommet commun le centre du trou de la
plaque.
L’axedu double
cône ,
coincilant avec l’axe del’équateur céleste ,
estaussi
259
J’axe du
cadran, qui
aconséquemment
pour centre lepoint
où sonplan
estpercé
par cet axe.Si ,
à deuxépoques quelconques
d’un mêmejour,
on marque,sur le
plan
ducadran ,
deuximages
du trou de laplaque
, lesdroites
qui joindront
les centres de cesimages
au centre du trouseront deux arêtes du
cône ;
de sorte que lepian perpendicu-
laire au leur
qui
passera par la droitequi
divise leurangle
en deux
parties égales
contiendra l’axe ducône,
et par suite le centre du cadranqui
est unpoint
de cet axe. La trace de ceplan
sur leplan
du cadran contiendra donc aussi le centre cherché.Si,
au lieu de deuximages
du trou de laplaque ,
on en a mar-que trois ,
on auta trois arêtes du cônequi,
combinées deux àdeux détermineront
troispians
secoupant
suivant son axe; les tra-ces de ces trois
plans
sur celui du cadran devront donc concou-rir en un même
point qui
en sera le centre.Soyons
donc coni-ment ces traces
pourront
être déterminées par une constructionplane.
A une même distance
quelconque
du sommet ducône ,
soientpris
troispoints
sur les arêtes dont il vient d’êtrequestion ,
et con-sidérons ces
points
comme les centres de troissphères égales ,
d’unrayon
arbitraire ,
assezgrand
toutefois pourqu’elfes
secoupent
deux à deux etqu’il
en soit de même de leurs traces sur leplan
du
cadran ;
lesplans
radicaux de ces troissphères
seront visible-ment les trois
plans
que nons avons dit contenir l’axe ducône ,
qui
en sera ainsi l’axe radical(*) ;
d’où il suit que le centre du cadran ne sera autre que le centre radical des tracer de ces troissphères
sur ceplan , lesquelles
traces sont très-faciles à déterminer.Or ,
de là résulte la construction suivante :Soient 0
( fig. 1 )
laprojection orthogonale
sur leplan
du ca-dran,
du centre du trou de laplaque
etP, 1)1 ,
P’’ troisimages
(*) Voy.
la page 378 duprécédent
volume.260 C A D R A N S
de ce trou sur le même
plan.
AOP, OP’, OP" ,
soient élevéesen O dos
perpendiculaires OS, OS’ , OS’’,
d’unelongueur
com-mune
égale
à la hauteurperpendicutaire
du centre du trou de laplaque
au-dessus duplan
ducadran,
soient menéesSP , S’P’ ,
S
’P’’,
surlesquelles
soientprises
leslongueurs égales
arbitrairesSa , S’A’ ,
S’’A’’. Despoints A, A’ , A’’ ,
comme centres et avec un même rayon arbitraire suffisammentgrand,
soient décrits des arcscoupant respectivement OP , OP’ , OP’’ ,
eu E etF ,
E’ etF’ ,
E"ct F". Sur
EF , E’F’ ,
E"F" comme diamètres soient décrits troiscercles
secoupant
deux à deux en G etIl
GI etH’ ,
GII etH" ;
leurs axes radicaux
GH , G/H/ , G"H" ,
secouperont
enC ,
centreradical de ces trois cercles et
conséquemment
centre ducadran
dont OC sera ainsi la
soustylaire.
On
sait,
en outre quesi ,
du centre du trou de laplaque ,
onfait descendre un fil à
plomb, jusqu’au plan
ducadran,
lepoint
où ce fil le rencontrera sera un
point
de la, méridienne ouligne
demidi ;
et, comme cetteligne
doit d’ailleurspasser
par le centre ducadran,
elle sera tout-à-fait déterminée.Nous avons
donné ,
dans notrepremier article ,
pour déterminer les autreslignes
horaires la méthode que l’on rencontre dans laplu-
part
des traités degnomonique ;
enobservant y toutefois,
que sou-vent elle
exige qu’on opère
sur leprolongement
duplan
du cadran’A la
vérité
, nous avons observéqu’on pourrait
parer à cet incon-vénient ;
mais le moyen que nous avonsindiqué
pour celaajoute-
rait à la
complication
duprocédé.
Il est une autre manière de par- venir au butqui
n’estpoint sujette
à cetteinconvénient ,
etqui
n’étend
jamais
les constructions au-delà del’espace
que le cadran doit embrasser. Elle est fondée sur un lemmequi
neparaît
pas être connu , et que nous allous d’abord démontrer.Soit
AB ( fig. 2)
une cordequelconque
d’un cercle et DE undiamètre
perpendiculaire
sur son milieu F. Par l’unquelconque
Gdes
points
de l’arc DBE et par lepoint
F soit menée une droiteS O L A I R E S.
rencontrant de nouveau la circonférence en H, Soit menée
DH
coupant AB enK , puis
EK rencontrant de nouveau la circonfé-rence en
L ;
il arrivera alors que lesangles
DEL et DIIG serontégaux
etqu’ainsi
les arcs DAL etDBG,
dont les moitiés serventde mesure à ces
angles
seront aussiégaux.
Eneffet ,
si l’on mène la cordeEll , à
cause des deuxtriangles rectangles
KHE etKFE
dont KE est
l’hypothénuse
commune , lequadrilatère EF,
IIK serainscriptible
à nn cercleayant
KE pourdiamètre ;
d’ou il suit que lesangles
FEK et DHF mesures par la moitié du même arc dece
cercle,
sontégaux.
Donc , réciproquement , si ayant pris
les arcs DBG et DALégaux
entre eux , on mèneGH ,
DH etEL ;
lepoint
d’intersection K des deux dernières droites sera situé sur AB. Si donc on a be- soin de mener par lepoint
E une droite faisant avec EF un an-gle donné, puis
dupoint
D une droite aupoint
K où celle-là ren- contreAB,
on pourra , au lieu decela , prendre
un arcDBG ,
double de celui
qui
mesureraitl’angle donné
mener ensuite GFrencontrant de nouveau la circonférence en
H ;
et alors DII serala droite cherchée.
Or,
onconçoit
que, sil’angle’
donné différait peu d’unangle droit,
lepoint
Kpourrait
se trouver fortloin
sur le
prolongement
deAB,
tandis que , par le dernierprocédé,
la construction ne sort
jamais
du cercle dont DE est le diamètre.Voici
donc , d’après
ces remarques , àquoi
se réduit le tracé deslignes
horaires.Soient ,
comme dans notrepremier article ,
C( fig.
3 )
le centre ducadran ,
0 laprojection
sur sonplan
du centredu trou de la
plaque
etconséquemment
CO la direction de la sous-tylaire.
Soit élevée à CO aupoint
0 laperpendiculaire O03A3 , égale
à la
hauteur
du centre du trou de laplaque
au-dessus duplan
ducadran Soit menée C03A3 et par le
point S
il cette droite la perpen- diculaire03A3T , coupant
en T leprolongement
de CO. Soitprolon- gée CT ,
au-delà deT ,
d’unequantité
T03C3égale
àT03A3 ;
surC03C3,
comme
diamètre ,
soit décrite unecirconférence,
et soit enfinmenée ,
par lepoint T, l’équinoxiale GII, perpendiculaire
à ce diametre.262 CENTRE DE
G R A V I T É
Soit CM la
ligne
dumidi ,
que nous avonsenseigné
à déter-miner
ci-dessus , coupant l’equinoxiale
en M’. Soit menée03C3M’ ,
cou-pant
de nouveau la circonférence en m , et soitpris
l’arc Coégal
à Cm. Soit divisée la
circonférence ,
àpartir
dupoint
o , en douzeparties égales,
auxpoints
0, I, 2 ,3 , .... 9,
Io, 11. Alors pourconstruire,
parexemple ,
laligne
de neufheures ,
onjoindra
lepoint 9
aupoint T,
par une droite rencontrant de nouveau la circonférence en n et la droite Cn sera laligne
cherchée.En traduisant en
analyse
les diverses constructions que nous ve-nons
d’indiquer,
on obtiendrait vraisemblablement les formules tri-gonométriques
lesplus simples,
pour le calcul des cadrans solairessur toutes sortes de
plans.
STATIQUE ÉLÉMENTAIRE.
Note
surle centre de gravité du tétraèdre ;
ON
démontred’ordinaire,
dans lesélémens ,
que le centre de gra- vité du volume d’un tétraèdre est sur la droitequi joint
unquel-
conque des sommets au centre de
gravité
de l’aire de la face op-posée ;
on démontreensuite
que cepoint
est aux troisquarts
dela
longueur
de cettedroite, à partir
de celle de ses deux extrémi-tés
qui
coïncide avee l’un des sommets. On en conclut aisémentque le centre de